Exploitation durable du sol | Protection du climat Reconnaissance de la contribution à la protection climatique En respectant l’humus, l’agriculture biologique contribue à la lutte contre le changement climatique et à l’atténuation de ses effets. Toutefois, le monde économique ne semble pas jusqu’ici accorder à cette contribution l’importance qu’elle mérite. Le FiBL souhaite remédier à cette situation en s’appuyant sur les résultats d’essais en champ et d’études pilotes. De plus en plus de personnes se préoccupent du climat et souhaitent une agriculture qui le préserve. Depuis de nombreuses années, le pédologue Andreas Fliessbach du FiBL compare les effets de l’agriculture biologique et de l’agriculture conventionnelle sur les sols. Les résultats de l’essai DOC ont montré que les systèmes agraires ayant recours à une fertilisation avec du fumier, et en particulier avec du compost de fumier, favorisent fortement la stabilisation du sol. Ces systèmes agraires contribuent également à la fixation du dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère dans des composés humiques stables. «Les sols traités avec des engrais organiques peuvent stocker annuellement près de 200 kilogrammes de carbone par hectare dans des formes humiques stables», déclare A. Fliessbach. Les agriculteurs biologiques renoncent aux fertilisants chimiques de synthèse dont la fabrication consomme beaucoup d’énergie fossile et dont l’utilisation entraîne une émission de quantités élevées de protoxyde d’azote (N2O), qui est 300 fois plus nuisible pour le climat que le CO2. Au total, l’agriculture biologique produit nettement moins de gaz à effet de serre. L’agriculture biologique, un puits de carbone «L’agriculture biologique dispose d’un énorme potentiel de réduction du changement climatique, en particulier dans les pays en développement», ajoute Heinz Schmid, collaborateur au FiBL. Le problème est que le rôle de puits de carbone de l’agriculture biologique n’a jusqu’à présent jamais été pris en compte ni par l’État ni par le marché libre de certificats d’émission de CO2. H. Schmid s’efforce de faire connaître les résultats de la recherche par les groupes qui se préoccupent de la réduction du CO2 et qui coordonnent le marché des certificats d’émission. La culture sans labour, prochain atout de l’agriculture bio ? Outre la fertilisation organique, un des thèmes principaux de l’essai DOC est la réduction du travail du sol, ce qui implique de renoncer au labour, un facteur important dans les émissions de gaz à effet de serre dues à l’agriculture. Si le problème de la régulation des adventices pouvait être résolu dans ce système agraire, l’agriculture biologique disposerait d’un atout supplémentaire. Les premiers résultats de l’essai de longue durée du FiBL relatif à la réduction du travail du sol sans avoir recours aux herbicides montrent que ces systèmes agraires sont viables, même dans les conditions propres à l’agriculture biologique. Le coordinateur du projet, Alfred Berner, reste cependant très prudent, car l’expérience a montré que les problèmes des adventices à rhizomes se compliquent dans les systèmes sans labour après quelques années. «Outre ces études de base, nous menons des projets pilotes dans différents pays en développement visant à définir les besoins en matière d’aide économique et d’encadrement technique, afin de permettre la conversion des paysans à l’agriculture biologique.» Heinz Schmid estime qu’il importe d’optimiser l’ensemble de la chaîne de production et pas uniquement l’agriculture afin de protéger le climat. ta Contact: [email protected], [email protected], [email protected] Financement: Fonds pour la protection du climat: contribution de donateurs, International Trade Centre. Recherche sur le travail du sol: Office fédéral de l’agriculture, fondation Dutch BD-Vereniging, Stiftung zur Pflege von Mensch Mitwelt und Erde, Sampo Verein für Anthroposophische Forschung und Kunst, Software AG Stiftung, Evidenzgesellschaft. Essai DOC: Office fédéral de l’agriculture Les essais en champ apportent des données prouvant la contribution de l’agriculture biologique à la protection du climat: Andreas Fliessbach (à gauche) et Alfred Berner. Rapport d‘activité | 2008