Les antigènes Tissu sanguin Immunologie DFGSM2 2012-13 Faculté de médecine Rangueil Pr Michel Abbal 1 Notion d'antigène • Pas de définition descriptive – C’est presque tout ! – Sauf ce qui est • un constituant universel de tous les organismes (ex cholestérol), • ou qui manque de particularité • et par dessus tout : ce qui n’est pas soi (quoique les exceptions sont possibles, ….) • Uniquement définition fonctionnelle – Acronyme Anticorps générateur = Antigène Substance capable d’entrainer la formation d’Ac • La reconnaissance par le système immunitaire peut aboutir à une : – Réponse humorale (ou réponse B ou sérique ou Ac) – Réponse cellulaire (ou réponse T). – Tolérance 2 Immunogénicité et Antigénicité Immunogénicité: in vivo Capacité à déclencher une réponse immune Réponse T et/ou B (Ac) ou Ag Voie d’inoculation Antigénicité : (in vivo et in vitro) Aptitude à être reconnu par un effecteur de la réponse immune Réaction 3 Une protéine peut-être un antigène ! COOH 310 60 50 40 70 100 110 90 30 20 80 120 140 130 10 1 NH2 4 Caractéristiques des antigènes Simple Complexe Instable Stable Petite Grosse Acides nucléiques lipides polysaccharides Glycoprotéine Contact cutané digestif Intra Veineux (IV) IM ou sous cut Dose faible ou très forte optimale Peu dégradable dégradable 5 Semblable au soi Différente du soi Rôle de la voie d'Inoculation dans l’immunogénicité En général (mais il y a toujours des exceptions) Sur la peau Sous la peau (SC) Dans le muscle (IM) En IV Per OS : : : : : +/+++++ ++++ ++ +/(sauf si virus vivant à tropisme digestif) La meilleure 6 c’est celle qui favorise la rencontre entre antigène et CPA Rôle de la taille de l’Ag Plus une molécule est grosse, plus elle a de chances de présenter des particularités reconnaissables par le lymphocyte T ou le B et donc d’être un antigène +/- ++ ++++ Sauf si c'est un polymère "monotone" Ex : Dextran, gélatine a visée de remplissage vasculaire 7 Notion d’antigènes, épitopes et haptènes 1 Ag est immunogène et antigénique 1 Ag = n épitopes Des anticorps 1 haptène = 1 épitope isolé de son support 1 haptène n’est pas immunogène 1 haptène + 1 structure (souvent protéique) devient immunogène. 8 Que voit le système immunitaire ? (dans le cas d’une réponse anticorps) Immunisation Prélèvement de sang 15 jours plus tard pour rechercher la présence d’anticorps Séparation du sérum Sérum + = réaction Sérum + = réaction Sérum + = réaction Sérum + = pas de réaction Sérum + = pas de réaction Interprétation des faits observés= un épitope 9 = cible de la réponse anticorps c’est un épitope mais seul insuffisant pour déclencher la réponse Groupe CMH du répondeur (HLA chez l’homme) Force de la réponse +++ ++ - 10 Les 3 groupes de souris ont les mêmes capacités fonctionnelles de production des anticorps. La différence observée est due à des différences de capacité de présentation de l’antigène au système immunitaire, donc en amont de la production. Cf cours sur la présentation de l’antigène et système HLA (notion de bons et mauvais répondeurs) Les adjuvants Effets : augmentent la quantité d’anticorps produits Comment ? En augmentant la durée de vie de l’antigène donc le temps de contact avec les cellules impliquées d’où l’augmentation des chances de réponse. En limitant la diffusion dans l’espace En stimulant la réponse inflammatoire qui attire et active les CPA En favorisant la capture de l’Ag par une CPA 11 Les adjuvants Nature chez l’animal : micro cristaux , alumine; émulsions lipido-protéiques Chez l’home : alumine, les squalènes mélange de plusieurs antigènes (vaccins polyvalents) 12 Des épitopes T et des épitopes B CPA Epitope T 310 Epitope B COOH TCR 60 50 40 70 100 110 90 30 HLA 20 80 120 140 130 10 1 Lymphocyte T NH2 Antigène Anticorps 13 La taille d’un épitope 50 40 Taille = l’équivalent de 4 à 6 acides aminés (parfois un sucre : ex des groupes sanguins ABO) 14 Le nombre d’épitopes par molécule d’antigène Plus la molécule est complexe et particulière, Plus les épitopes sont différents Leur nombre augmente : avec la taille de la molécule avec sa complexité la réactivité immunologique (élimination, neutralisation etc …) 15 Conformation de l’épitope et réactivité 50 COOH 310 40 60 50 70 40 100 110 90 30 70 20 80 120 140 130 10 90 1 NH2 110 Antigène natif Antigène dénaturé (chauffage, dégradation, digestion …) 16 Réactivité T et B vis à vis d’un Ag natif 3 1 0 COOH 60 50 40 100 7 0 90 3 0 20 8 140 0 10 1 1 0 120 130 1 NH2 Lymphocyte T Lymphocyte B NON OUI Pourquoi ? Pourquoi ? parce que le TCR ne reconnait l’épitope que dans une molécule HLA. parce que l’anticorps (ou le BCR) reconnait l’épitope à condition qu’il soit accessible (en surface) 17 Localisation des épitopes A la surface de la molécule (ou de la cellule) • Souvent plus "protecteurs" • En première ligne • Actif contre l'antigène dès sa pénétration dans l'organisme En profondeur de la molécule (ou de la cellule) Nombre d’épitopes par antigène Cela va conditionner la réactivité et les effets "secondaires" de l’interaction avec le ou les anticorps et les cellules effectrices ex : le ponatge les IgE et les mastocytes en allergie 18 Réponse Immune en fonction de la dose d'antigène administré Quantité d'Ac produite Quantité d'Ag administrée 19 Classification des antigènes Ag thymo dépendants Les plus nombreux Réponse classique (IgM, puis autre isotype) Mémorisation Ag thymo indépendants Autres classifications Xeno Réponse IgM Iso Ag polysaccharidiques ou répétitifs Pas de "help" nécessaire Allo Pas de mémorisation Auto D’organes de lignées Allergènes Bactériens Ag à l'origine d'une hypersensibilité Etc… Allergène majeur et mineur Ag recombinant (voir allergènes) Proche mais pas identique à l’Ag natif Diffère notamment par la glycosylation 20 Moyens d'étude Purification : physico-chimique immunologique Dissection épitopique Réactivité croisée Cout de production Disponibilité comme réactif biologique Natifs +/- purifiés Recombinants Exemple des allergènes 21 Notion de Super Ag • Fausse appellation •Un antigène dont un épitope interagit avec le TCR d’un lymphocyte T peut déclencher son activation et la production de cytokines. •Un super antigène se lie au lymphocyte T quel qu’il soit sans être reconnu par le TCR et l’active. •L’antigène va ainsi stimuler environ 1/104 ou 7 lymphocytes avec une production faible de cytokines •Un super antigène va stimuler au mois 1000 lymphocytes de plus avec une production massive de cytokines •Les cytokines libérées en grande quantité vont mettre en danger la vie du patient. • certaines bactéries, mycoplasmes, virus produisent des super 22 antigènes … Antigène & superantigène Ag SuperAg 1/106 1 à 10% X 100 ou plus Augmenté ou diminué suivant les cas et le moment Restriction au MHC oui non "Apprêtement" requis oui non % de T répondeurs avant stimulation % de T répondeurs après stimulation La stimulation par un antigène active un petit nombre de lymphocytes qui produisent une petite quantité de cytokines La stimulation par un superantigène stimule un très grand nombre de lymphocytes qui produisent une énorme quantité de cytokines. Elles peuvent mettre en péril la vie du patient 23 Ils sont produits par certaines bactéries mycoplasmes ou virus Que voit l’anticorps ? Schéma pour illustrer le rapport de taille entre l’Ag et un épitope ! Bien évidemment l’épitope fait partie intégrante de l’Ag ! (ce qui n’est pas le cas ici dans ce schéma). 24 Que voit l’anticorps sur un antigène ? Quel est l’anticorps le plus discriminant, autrement dit le plus spécifique : Ac1 ou Ac2 ? Que dire du mélange Ac1+2 ? 25 Réactions croisées 3 antigènes X, Y et Z ; 6 épitopes X Y 1 2 1 3 3 Z X 1 2 4 1 5 5 6 Un anti épitope : 2 sera spécifique de X 4 sera spécifique de Y 6 sera spécifique de Z Un anti épitope : 3 réagira avec X et Y 5 réagira avec Z mais peut être aussi avec X et Y Donc un apparent manque de spécificité (c’est la réaction croisée) 26 Devenir des antigènes • Neutralisation • Elimination • Présentation au système Immunitaire 27 En définitive Pour qu’une molécule soit un bon antigène elle doit être : différente de soi grosse complexe captée par une CPA présentable par son propre HLA Pour qu’elle entraine la production d’anticorps, il faut qu’elle soit à la fois reconnue par un lymphocyte T CD4 et un lymphocyte B (vieille notion de coopération cellulaire et de notion de protéine porteuse et d’épitopes) 28