Le verbe TRAIRE: verbe transitif I. L`origine du mot

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Le verbe TRAIRE: verbe transitif
I. L'origine du mot.
Etymologiquement, le verbe traire provient du latin populaire tragere et du latin classique trahere c'està-dire tirer. On tirait le lait des vaches en pressant manuellement ou mécaniquement avec une trayeuse.
Ce verbe a supplanté l'ancien français moudre encore usité dans certaines régions du nord de la France.
Il apparaît au 11ème siècle (vers 1050). Selon le Godefroy, le mot traire a différentes orthographes
possibles comme trere, trayre, treire. L'étymologie de ce verbe est complexe et difficile à trouver
véritablement puisque sa forme latine n'est pas commune et même plutôt rare parce que
l'indoeuropéen ne semble pas avoir de racine commençant par une occlusive sourde (tr-) et se finissant
par une consonne aspirée (-h). On l'a cependant rapproché du vieil anglais dragan qui signifie "tirer"
dans le sens de draguer (à la pêche) et peut-être du grec trekhein qui veut dire "courir". On peut donc en
conclure que son utilisation est plutôt courante puisque c'est un mot neutre. Idée concrète de tirer,
traîner, déjà apte à prendre en charge de nombres sens figurés : entraîner, attirer, solliciter, rassembler,
tracter.
II. Les principaux sens en français médiéval.
Ce verbe signifiait "tirer, traîner" et était employé avec de nombreux sens figurés comme "entraîner",
"attirer", "solliciter", "extraire", "rassembler", "contracter".
Se diriger quelque part, changer de direction : emploi très fréquent
Lancer une arme : traire une saiete (une flèche).
Tracer une ligne
Ressembler à = traire à
Endurer des souffrances
III. Evolution de sens jusqu'en français moderne.
La polysémie du latin se retrouve en ancien français, où traire (et de nombreux dérivés disparus)
recouvrait une grande part des emplois qu'a aujourd'hui le verbe tirer. Le verbe a signifié arracher
(qqch), tirer (1050) en particulier "faire sortir (d'un contenant)" (1080), par ailleurs, il est dit pour "se
diriger quelque part" (1050), "lancer (une arme de trait)" (1080), "ressembler à" (1080 > Portrait),
"endurer des souffrances" (vers 1120), "tracer (une ligne)" (vers 1160 > tirer un trait), et "soutirer (du
vin, etc.)" (vers 1190). >> Oui, cette partie est à placer dans la rubrique précédente.
Chacune de ces acceptions a donné lieu à de très nombreux emplois extensifs ou figurés. Une partie
seulement des valeurs de traire s'est maintenue jusqu'au XVIe siècle et le verbe s'est progressivement
restreint au sens de "tirer le lait d'une femelle d'un animal" qui existait par spécialisation depuis le XIIe
siècle, par exemple traire une vache. Cet emploi sera véritablement attesté beaucoup plus tard au
19ème siècle (vers 1810). On peut aussi noter que les verbes traire et ses dérivés (extraire, soustraire,
distraire, abstraire) comme le verbe braire sont défectifs. Ces verbes ne se conjuguent donc pas au passé
simple, ni à l'imparfait du subjonctif. Pourtant, ces temps ont existé en ancien français.
IV. Le paradigme morphologique.
La famille latine a donné des mots en rapport avec le fait de tirer, traîner (train, traîne, traîneau, traînée,
traînasse, traînailler, traînard, entrain, entraîner, tringlot "soldat du train")
Les noms: un train, une traîne, un traîneau, une traînée, un tringlot, traînard et traînarde, un entain, une
traînasse.
Les verbes: traînailler, entraîner
V. La famille sémantique du mot.
Le verbe traire n'a qu'un seul synonyme, il s'agit du verbe tirer.
Sources:
. http://www.cnrtl.fr/
. http://monsu.desiderio.free.fr/curiosites/traire.html
. Le Petit Robert de la langue française
. Dictionnaire historique de la langue française par Alain Rey (Robert)
.http://micmap.org/dicfro/dictionary/gdf/mImg/0800001.gif (le Godefroy en ligne)
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