Agriculteurs Français et Développement International
Vendée
REVUE DE PRESSE n° 92. Biodiversité
Le climat a eu sa conférence (la COP 21 avec l’accord de Paris fin 2016). Mais la
Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB) -qui en est
pourtant à sa 13° édition- est totalement passée sous silence ; ce qui montre sans aucun
doute que le monde vivant reste pour les gouvernements une préoccupation subsidiaire,
alors même que son appauvrissement est aussi alarmant que le dérèglement climatique,
alors même que tous les indicateurs sont au rouge
,
Au niveau terrestre, les
forêts tropicales
représentent le type d'écosystème renfermant la
biodiversité la plus élevée. Au niveau marin, il
s’agit des récifs coralliens qui ont d'ailleurs été
surnommés forêts tropicales de la mer.
La CDB fait pourtant partie des trois
conventions adoptées lors du Sommet de Rio
en 1992 ; avec celle sur le changement
climatique et celle -tout aussi méconnue-
sur la lutte contre la désertification.
Particulièrement en Afrique,
l’impact de l’homme sur les milieux
naturels ne va cesser de croître :
démographie galopante, chasse,
braconnage, urbanisation,
réchauffement climatique.
Si rien ne change, nous
assisterons à des extinctions
massives des singes d’ici à 25
ou 50 ans et le fait que ces
primates soient nos plus proches
cousins ne ralentit pas les dégâts
infligés à leurs habitats.
60% des espèces sont en danger
et 75% accusent déjà un déclin.
Même constat pour les éléphants,
rhinocéros, lions, ou léopards.
La biodiversité, ou diversité biologique, désigne la variété du monde vivant sous toutes ses formes.
Elle est définie plus précisément dans l'article 2 de la Convention comme
la variabilité des organismes vivants de toute origine,
y compris les écosystèmes terrestres, marins et aquatiques.
Cette notion de biodiversité renvoie également à la place de l'Homme :
l’homme qui la menace, l'homme qui la convoite,
l'homme qui en dépend pour un développement durable de ses sociétés.
Développée en 1988, la notion de point chaud
de biodiversité vise à identifier les régions du
monde où la biodiversité est considérée comme
la plus riche, mais aussi comme la plus menacée.
Pour obtenir ce statut, une région doit remplir
deux critères principaux : abriter au moins
1 500 espèces de plantes endémiques et avoir
perdu au moins 70 % de son habitat initial.
Au total, trente-quatre points chauds de
biodiversité ont été identifiés dont vingt se
situent au niveau des tropiques.
Recouvrant seulement 11,8 % de la surface
des terres émergées de la planète,
ces points chauds abritent 44 % des espèces
de plantes et 35 % des vertébrés terrestres.
La girafe dit tout haut ce que beaucoup d’autres pensent tout bas.
Loïc Danieau (Afdi Vendée), 15-02-2017.
Le cocotier de mer est en voie de disparition aux Seychelles. Son fruit, le plus gros du règne végétal,
peut peser jusqu’à 45 kg. Il est surnommé (mais pourquoi donc ?) coco-fesses ; sa pulpe est très
convoitée pour ses vertus aphrodisiaques. C’est aussi le symbole national (il figure sur les visas).
En 30 ans, une g
i
sur trois a disparu en silence
; il y en avait 160 000 en 1985 contre 97 000
actuellement. Disparue de sept pays, elle a rejoint les 24 307 espèces menacées listées par
l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
La girafe mâle -qui toise le monde du haut de ses 5,5 m- est mise à mal par une espèce trois fois plus
petite, l’Homme. La croissance démographique a eu un impact négatif, avec la chasse illégale, la perte
d’habitat (déforestation), l’expansion de l’agriculture et de l’exploitation minière, sans compter les
conflits qui touchent les pays où elles vivent ? Mais alors, que va devenir Sophie, le doudou en latex
(conçu, dit-on, le 25 mai 1961, jour de la sainte du même prénom) que triturent tous les bébés ?
En Afrique et plus particulièrement au Kenya, les
vautours, essentiels sur le plan sanitaire, sont en voie
d’extinction. La moitié des décès est due à des
empoisonnements (les carcasses dont ils se nourrissent
étant volontairement empoisonnées par certains éleveurs
pour lutter contre les lions, accusés de s’attaquer aux
troupeaux). De même, les contrebandiers les éliminent en
traitant les carcasses d’éléphants qu’ils viennent d’abattre
pour éviter que les vols d’oiseaux ne les fassent repérer
par les gardes des réserves interdites.
En Côte d’Ivoire, le cacao menace la
forêt car une partie des récoltes
provient de parcelles cultivées en toute
illégalité, au beau milieu d’espaces
classés (il y en a 231 dans le pays).
Ces planteurs clandestins, étrangers
pour la plupart, ignorent très souvent le
statut de leurs parcelles.
Le Burkina est doublement concerné
par ce sujet car 3,5 millions de ses
ressortissants (soit 60% des étrangers) y
vivraient et beaucoup y sont nés.
Meubles en kit et
destruction de forêts en Indonésie
mais aussi en Roumanie et au Sénégal.
Interpol évalue ce business mondial en
milliards d’euros et le place en tête des
trafics liés à l’environnement, entre la
drogue et
le
trafic
d
armes.
On n’a pas le choix : sans la
forêt et le charbon, on
meurt. En République
démocratique du Congo, en
limite de l’Ouganda et du
Rwanda, la forêt disparaît
par suite du trafic de charbon
de bois, activité illégale
récupérée par des groupes de
rebelles rwandais
.
Agroforesterie
43% des surfaces agricoles mondiales
comptent moins de 10% d’arbres. Une
étude vient de réévaluer l’importance de
cette technique -mêlant cultures et
arbres- qui améliore la fertilité du sol,
protège des intempéries et permet de
stocker davantage de carbone.
Au Burkina,
Nafa
N
aana
(le bénéfice est arrivé
en langue dioula) lutte contre la déforestation.
La principale source d’énergie y est le bois ; le ministère
de l’environnement estime que 105 000 hectares de forêts
disparaissent chaque année.
Lancé en 2012, le programme Nafa Naana contribue à
changer les habitudes en proposant des solutions plus
économes pour la cuisson et le chauffage (et aussi moins
nocives pour la santé par diminution des fumées) : les
nouveaux foyers à bois (fabriqués par des artisans locaux)
permettent une économie de 30 à 75 %.
Des réchauds à gaz et des lampes solaires complètent ce
dispositif dont bénéficient actuellement 30 000 ménages.
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