BULLETIN DE LA FRACTION INTERNE DU CCI
n° 37
05/11/2006
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SOMMAIRE
PRESENTATION DU BULLETIN N° 37 ................................................................................................................1
DERNIERE NOUVELLE .......................................................................................................................................2
A PROPOS DE LA SITUATION INTERNATIONALE
REVOLTE SOCIALE A OAXACA (MEXIQUE) : LE PIEGE DEMOCRATIQUE OUVRE LA VOIE A LA REPRESSION SANGLANTE
- "CONTRE LA REPRESSION : APPUI A L'APPO" (TRACT NON SIGNE)...............................................................................3
- NOTRE CRITIQUE ..........................................................................................................................................4
L'INTERVENTION DES REVOLUTIONNAIRES
"UN MONDE EN GUERRE, ET EN GUERRE DE CLASSE !" (TRACT DE "COMMUNISTES INTERNATIONALISTES" AU CANADA)................6
LA GUERRE AU LIBAN : UN "TEST" POUR LES GROUPES DU CAMP PROLETARIEN ..................................................................7
REUNION PUBLIQUE DU PCI-LE PROLETAIRE A PARIS SUR LA GUERRE AU SUD LIBAN ........................................................ 16
COMBATTRE L'OPPORTUNISME
COMMENT LE CCI TRAHIT, UNE NOUVELLE FOIS, UNE POSITION DE CLASSE :
LA QUESTION DE LA VIOLENCE OUVRIERE ............................................................................................................. 12
DEBAT DANS LE CAMP PROLETARIEN
LA QUESTION DU PARTI
FONDATION DU PARTI ; TRAVAIL DE FRACTION. QUELQUES MOMENTS CLEFS DE L'HISTOIRE DE LA GAUCHE COMMUNISTE
- AUX CAMARADES DE LA FICCI, PARIS-MEXIQUE (BIPR)........................................................................................ 17
- LE COMBAT DE FRACTION : UNE METHODE EPROUVEE DU COMBAT POLITIQUE ET MILITANT (FRACTION)............................... 19
NOTES SUR LES TEXTES DU GPR-K DE RUSSIE (FRACTION).................................................................................... 21
TEXTES DU MOUVEMENT OUVRIER
LA IIIè INTERNATIONALE ET LE PARLEMENTARISME (IL SOVIET 11/04/1920)............................................................. 25
HOMMAGE AU CAMARADE GOUPIL
...................................................................................................................... 26
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Présentation du bulletin 37
Il y a bien longtemps que la presse et les médias bourgeois en général ne sont plus neutres (s'ils l'ont jamais été !). Les
"informations" qu'ils nous servent et nous serinent sont inéluctablement l'expression de l'idéologie de la classe bourgeoise. Cette
vérité est devenu une évidence, un truisme, pour tout observateur un peu averti et doté d'un minimum d'esprit critique.
Cependant, la façon particulièrement grossière dont ces médias traitent l'actualité, notamment durant ces derniers mois, doit nous
alerter et nous devons, en tant que communistes, mettre en évidence les ressorts de cette propagande de plus en plus orientée.
L'essai nucléaire de la Corée du Nord ce jour pas vraiment avéré) ou la volonté active de l'Iran des Mollahs de se doter de
l'arme nucléaire sont présentés de telle façon que l'on voit un monde en danger.
Mais en danger, nous dit-on, à cause de certains "Etats voyous" qui mettraient en péril la radieuse harmonie que nous concoctent
les dirigeants des grandes "démocraties". En danger également à cause de nébuleuses terroristes d'obédience islamiste qui ne
rêvent que destructions et massacres, à l'opposé de nos sages et pacifiques gouvernants qui se démènent pour faire de notre
planète un séjour paradisiaque.
C'est le cœur de la propagande bourgeoise, faite de mensonges et de grosses ficelles, visant à se dédouaner, à trouver des
boucs émissaires sur qui faire retomber la responsabilité d'un monde de misère, de guerre, de mort.
Oui ! Le monde est bien en danger. Mais le véritable danger n'est pas celui que l'on nous présente aujourd'hui à longueur de
temps et d'images.
Les "Etats voyous" comme la Corée du Nord, l'Iran ou la Syrie sont indéniablement des pays dans lesquels la barbarie capitaliste
s'exprime. Mais à côté des grands Etats impérialistes comme les USA, la France, l'Allemagne ou la Russie, les dirigeants de ces
"Etats voyous" ne sont que de pâles amateurs. En comparaison des politiques US en Amérique Latine depuis des décennies, en
comparaison de la politique française en Afrique, les dirigeants syriens, coréens ou iraniens ont l'air de tyrans d'opérette. Par
contre, ils sont bien utiles aux impérialismes dominants dans le rôle d'épouvantail.
Quant aux "nébuleuses terroristes", dont on essaie de nous faire croire qu'elles sont nées de rien et qu'elles mènent leurs actions
selon leur libre choix, il n'est qu'à se référer à l'histoire des relations entre Ben Laden et les USA, au rôle de pays comme le
Pakistan (allié privilégié des USA, encore) ou bien les liens traditionnels entre la France et certaines puissances du Proche-Orient
(elles–mêmes liées à diverses milices et groupes terroristes), pour comprendre que ces groupes terroristes ne sont "nébuleux" que
pour le commun des mortels ; que ce sont, pour l'essentiel, des créations des Etats impérialistes, notamment des plus grands.
Oui ! Le monde est en danger. Et ce danger, c'est la politique des grandes et moyennes puissances impérialistes qui se mènent
une concurrence acharnée à travers le monde. Dans cette politique, chacun, selon ses moyens, selon les circonstances, utilise et
entretient, plus ou moins discrètement, tout un ensemble de structures et de groupes qui sont tout à fait à même de "remplir des
missions" de nature terroriste. Les véritables terroristes, ce sont les Etats bourgeois. Et les véritables "Etats voyous" ce sont ceux
qui tirent les ficelles des "nébuleuses" et des dictateurs de pays moins développés.
Le danger pour le monde c'est le capitalisme en crise qui ne peut s'en sortir que par la guerre généralisée, par les massacres à
grande échelle. C'est la préparation de cette guerre qui s'opère via l'affrontement économique, diplomatique, stratégique et
militaire entre grandes et moyennes puissances. Et, dans ce combat, "nébuleuses terroristes" et "Etats Voyous" sont des outils
parmi d'autres aux mains des impérialismes.
Mais cette réalité ne doit surtout pas paraître aux yeux des populations. C'est la raison pour laquelle les médias nous présentent
un théâtre d'ombres avec "nébuleuses terroristes" et "Etats voyous" bien visibles.
Derrière la coulisse pendant ce temps, et bien dissimulés aux regards par les rideaux de fumée de la propagande, la classe
régnante gère ses affaires ! C'est la concurrence au couteau, évidemment ! C'est la bataille pour la défense des intérêts bourgeois
les plus terre à terre, c'est la lutte pour les marchés juteux de par le monde au détriment et sur le dos des classes exploitées et,
souvent, réduites à la misère et à la mort par la famine ou dans des conflits guerriers dont elles ne connaissent pas les tenants et
les aboutissants.
Derrière la coulisse, en ce moment, se nouent des alliances entre puissances, se dessinent des lignes de force qui seront demain,
si nous n'y mettons fin par notre lutte de classe, les fronts de guerre opposant les intérêts des différentes bourgeoisies nationales
au prix de notre sang, de notre vie. Les bourgeoisies le savent tellement bien qu'elles s'y préparent concrètement, notamment
dans une folle course aux armements.
"Les fonds déboursés dans le monde pour l’achat d’armements et de matériel de guerre battent les records de la période de la
'guerre froide', affirment les auteurs d’un rapport de la fondation internationale Oxfam. D’après les analystes, cette année les
dépenses de défense atteindront la somme record de $1.059 mds tandis qu’à l’époque de la 'guerre froide', en 1988
concrètement, elles n’ont pas excédé $1.03 mds. Les Etats-Unis et les pays du Proche-Orient sont les plus 'dépensiers' "(D'après
le site Internet "armées.com". Article publié le mardi 3 octobre 2006)
Tandis que la guerre US en Irak n'en finit pas de mettre le pays à feu et à sang, tandis que l'Afghanistan et la Tchétchénie se
transforment en vastes cimetières, sans parler des nombreux autres foyers de massacre et de famine dont les "grands" sont,
directement ou indirectement, responsables, les feux de l'actualité se tournent vers la bombe coréenne ou les rodomontades
iraniennes. Et, pendant ce temps, la réalité des tensions et de la bataille entre les USA et leurs concurrents germano-russo-
français se déplace vers d'autres "théâtres d'opérations" comme le Caucase du Sud et l'Europe orientale. C'est, par exemple, la
Fraction interne du CCI - 1 - Bulletin 37
Pologne les USA sont en train d'implanter des missiles au grand dam de la Russie1. C'est l'Ukraine, la Géorgie et les pays et
républiques des environs qui sont des enjeux stratégiques de premier plan entre les 2 pôles impérialistes en formation, l'un
derrière les USA, l'autre autour du trio Allemagne-Russie-France.
C'est ce jeu-là que les médias ont pour fonction de dissimuler en lui donnant les apparences de négociations visant à la sécurité et
au mieux-être des populations concernées.
La planète dans son ensemble est aujourd'hui le théâtre de marchandages, de tensions, de luttes à mort entre les différents
impérialismes. Et, bien sûr, les plus puissants de ces impérialismes (USA, Allemagne, Japon, Russie, France, Grande-Bretagne,
etc.) donnent le la et ce sont leurs conflits d'intérêt qui se traduisent en guerres, massacres, famines et misère à travers le monde.
Plus que jamais les tensions et conflits locaux (au Moyen Orient, en Afrique, dans le Caucase, en Amérique Latine, en Asie, etc.)
sont l'expression de la concurrence acharnée que se mènent ces impérialismes de premier et second ordre ; et le "terrorisme" est
un des moyens par lesquels s'exprime cette concurrence. Le caractère "nébuleux", soigneusement entretenu et mis en avant, des
diverses officines terroristes (qu'elles soient d'obédience islamiste, selon la mode du jour, ou de tout autre ordre) sert précisément
à effrayer les populations pour les inciter à se ranger derrière les Etats "protecteurs" et à dissimuler les politiques de ces mêmes
Etats qui utilisent la terreur aussi bien dans les "points chauds" du globe que dans les banlieues de leurs grandes villes,
notamment.
Pas de "perte de contrôle de la situation" de la part de ces impérialismes ! Pas de désordre ou de "chaos" qui ne soit, pour
l'essentiel, prévu, calculé et mis en oeuvre au service d'une politique déterminée dont les ressorts fondamentaux sont liés aux
intérêts économiques bien compris du ou des pays qui les déclenchent.
C'est bien cette réalité d'affrontements toujours plus ouverts entre les puissances impérialistes et la logique qui en découle en
termes de constitution, à terme, de blocs impérialistes rivaux, logique qui débouche sur une nouvelle guerre mondiale. C'est bien
cette réalité ainsi que sa logique profonde que les communistes ont le devoir de rendre claires aux yeux de leur classe car,
aujourd'hui déjà, le sort de l'humanité est en jeu. L'alternative historique "GUERRE MONDIALE ou RÉVOLUTION
PROLÉTARIENNE" est de plus en plus résolument à l'ordre du jour.
La Fraction
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Dernière nouvelle
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L'intense campagne de presse de la bourgeoisie qui braque tous ses projecteurs sur la "bombe coréenne" (ainsi que sur les
ambitions nucléaires de l'Iran) et cherche à en faire LE véritable danger menaçant la paix du monde, s'est trouvé un relais dans le
CCI.
Dans une pompeuse "Déclaration internationaliste depuis la Corée contre la menace de guerre" publiée tout récemment sur son
site web, ce groupe qui continue de se revendiquer de la Gauche communiste "dénonce sans réserve ce nouveau pas vers la
guerre accompli par l'Etat capitaliste de Corée du Nord" et va jusqu'à dédouaner, d'une certaine manière, les grandes puissances
de leur responsabilité première dans l'aggravation de la situation mondiale, en ne les accusant que... d'hypocrisie. Quand les
campagnes idéologiques actuelles de la bourgeoisie font tout pour déformer la réalité, pour brouiller la conscience de la classe
ouvrière et la désarmer, on trouve des "internationalistes", avec leurs moyens et leur drapeau, prêts à y apporter leur contribution.
De plus, en cherchant un peu sur le site du CCI actuel, on peut trouver cette phrase digne du plus vulgaire pacifiste bourgeois ou
petit-bourgeois :
"Déclaration internationaliste depuis la Corée contre l'explosion d'un essai nucléaire par la Corée du Nord" (souligné par nous)
Le CCI actuel, dans sa logique de dégénérescence en est donc à contribuer à la mise en place des pièges bourgeois les plus
grossiers et les plus dangereux, et qui ne visent que la classe ouvrière.
La triste leçon de cette triste histoire, qui n'est pas nouvelle pour le prolétariat, c'est que la logique opportuniste conduit vers le
camp politique ennemi.
***
1 Il faut croire que les environs de la Baltique sont le lieu idéal pour mener la traque à Al Qaïda, à moins que la portée des missiles à destination
de la Corée ou de l'Iran n'oblige les militaires US à élire domicile au cœur de l'Europe centrale ?
Fraction interne du CCI - 2 - Bulletin 37
A PROPOS DE LA SITUATION INTERNATIONALE
Révolte sociale à Oaxaca, Mexique :
Le piège démocratique ouvre la voie à la répression sanglante
Depuis le début de l'année, en pleine campagne électorale présidentielle, la population ouvrière et paysanne du Mexique a subi dans sa chair
plusieurs actes de répression massive et sanglante (1) suite à des luttes sociales. Non seulement la police locale et nationale (fédérale) ainsi
que la police anti-émeute ont été mises à contribution, mais l'armée elle-même est intervenue à plusieurs reprises. Ce qui indique clairement,
que c'est au plus haut niveau de l'Etat, que cette politique de violence répressive a été décidée au point que l'ensemble des forces politiques et
syndicales du pays (jusqu'à l'Eglise catholique), de gauche comme de droite et tout particulièrement les trois "grands" partis (le PAN qui est
au pouvoir, le PRI qui a gouverné le pays durant plus de 60 ans sans interruption, et le parti de gauche PRD) ont soutenu le "maintien de
l'ordre" par l'usage d'une violence et d'une terreur d'Etat d'une ampleur et d'un degré qui ne s'étaient pas vus depuis un certain temps dans le
pays.
A son tour, depuis le printemps, la ville d'Oaxaca connaît une mobilisation importante de la part de secteurs significatifs de la population
ouvrière qui se reconnaît dans la grève des instituteurs de la région. Au départ, en lutte sur des revendications salariales, les instituteurs n'ont
cessé d'occuper le centre de la ville et ont organisé un "plantón" (2) devant le palais du gouverneur de l'Etat d'Oaxaca.
Le 14 juin dernier, celui-ci, Ulises Ruiz, avait lancé la police locale contre le "plantón". La police avait été repoussée par les travailleurs au
prix d'affrontements très violents. Cependant, devant la poursuite de la lutte et son élargissement à des communautés paysannes, et une fois
passée la période électorale présidentielle mexicaine, c'est une répression à plus grande échelle, peut-être un massacre, qui se prépare
aujourd'hui avec la participation non seulement des forces de police locales, fédérales et anti-émeutes mais aussi de l'armée et de la marine
dont les forces ont déjà établi un "plan de guerre" pour prendre la ville d'Oaxaca et imposer l'état de siège dans tout l'Etat. D'ores et déjà, la
campagne idéologique qui la justifie, et surtout les manoeuvres des soldats et des fusiliers-marins dans l'Etat, les barrages sur les routes, le
survol par hélicoptères militaires de la ville où se tient toujours le plantón, annoncent clairement cette répression massive.
La voie vers cette répression, qui sera sans nul doute sanglante, a été rendue possible par l'impasse politique dans laquelle les enseignants et
la population autour d'eux se sont laissés enfermer par le syndicat des instituteurs, par les gauchistes regroupés au sein de l'APPO et derrière
eux par l'ensemble de la gauche mexicaine : abandonnant leurs revendications salariales initiales pour celle de la démission du gouverneur
local coupable d'avoir déchaîné la répression et d'être corrompu. Iils se sont laissés entraînés sur le terrain du jeu démocratique entre
fractions de la bourgeoisie et se retrouvent pris au piège d'une fausse alternative répression ou démocratisation. C'est précisément ce revers
politique qui ouvre la voie au déchaînement de la répression pour les prolétaires et paysans qui sont embarqués et se maintiennent dans cette
impasse.
Nous, révolutionnaires, dénonçons aux yeux de tout le prolétariat du monde cette nouvelle menace qui s'accentue sur un secteur de
travailleurs exploités. De nouveau, le véritable visage de la "démocratie" bourgeoise est mis à nu : un régime dont le seul objectif, en fin de
compte et partout, est de garantir les intérêts de la classe capitaliste, le maintien de l'exploitation salariée à tout prix, peu importe les
massacres, encore et encore, de prolétaires et autres exploités, hommes, femmes, enfants et vieux.
En même temps, nous devons essayer de comprendre les conditions de ce mouvement et les leçons qu'il peut laisser pour préparer les futures
luttes du prolétariat. En particulier, comment des secteurs importants de la population, des ouvriers combatifs et engagés dans la lutte, voire
même des militants qui se revendiquent du communisme et de la révolution, peuvent-ils se laisser berner et entraîner dans cette impasse
politique et dans cette voie qui mène à la défaite ?
Nous publions ci-dessous des extaits d'un tract qu'un camarade a diffusé en prenant position sur les événements à Oaxaca qui,
malheureusement, illustre cet aveuglement politique. Nous le faisons suivre de nos commentaires critiques.
Contre la répression : appui total à l'Assemblée Populaire des Peuples d'Oaxaca (APPO)
Il y a d'abord eu la tragédie de la mine de Pasta de Conchos, le
19 janvier de cette année à San Juan Sabinas dans l'Etat de
Coahuila, au cours de laquelle 65 mineurs sont morts, un "
accident" qui en réalité a été le produit de la "négligence
criminelle" des patrons de la mine qui n'ont jamais répondu
aux avertissements sur la situation de danger dans laquelle se
trouvait la mine.
Ne se contentant pas de son mépris pour la vie des travailleurs
(qui sont les véritables producteurs de la richesse), le
gouvernement a voulu en profiter pour destituer Napoleón
Gómez Urrutia, dirigeant "charro" [c'est-à-dire historiquement
lié aux 60 ans de pouvoir corrompu du PRI, ndt] du syndicat
des mines et de la métallurgie de la République mexicaine,
sous le prétexte du combat contre la corruption, un discours
d'autant plus faux que le PAN au gouvernement s'est vanté de
l'appui d'autres leaders "charros" comme Victor Flores du
syndicat des cheminots [...].
L'objectif n'était autre que de démanteler le contrat collectif de
travail et de placer un autre leader "charro", Elías Morales,
avec la mission d'introduire, comme il pouvait, la "nouvelle
culture du travail".
Néanmoins, l'action de la bourgeoisie et de son gouvernement
a été contrecarrée par une vague de luttes des mineurs et,
surtout, par l'héroïque défense de la grève dans la sidérurgie
Sicartsa à Lázaro Cárdenas dans l'Etat de Michoacan. Le 20
avril 2006, agissant de manière coordonnée, le gouvernement
fédéral du PAN de Fox et le gouvernement de l'Etat local du
PRD Cuauhtémoc Cárdenas Batel ont orchestré l'assaut de
l'usine sidérurgique dans une opération qui a impliqué la police
fédérale (la PFP) et les forces armées de la marine. L'attaque
fût repoussée par 2500 ouvriers qui sont restés sur le pied de
guerre mais qui a coûté la vie des deux camarades mineurs,
José Luis Castillo Zúñiga et Héctor Álvarez Gómez.
1 Cf. le communiqué de fin juin publié dans le n°36 de notre bulletin et sur notre site internet.
2Le "piquet" - "plantón" en espagnol - désigne une "forme de lutte" fréquemment mise en avant par la gauche du capital [tout particulièrement
au Mexique, ndt] et qui consiste à faire rester les gens qui "luttent" sur un lieu, dans la rue, sous le soleil ou la pluie, jour et nuit, pour "faire
pression" sur une quelconque autorité. Les "piquets" se terminent généralement - s'ils ne sont pas avant "délogés" par les forces de répression -
dans l'isolement, l'épuisement, la démoralisation et la défaite de ceux qui y participent.
Fraction interne du CCI - 3 - Bulletin 37
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