V
ADEMECUM POUR LA REDACTION DES TRAVAUX DE MASTER
© Jacob Schmutz
Université de Paris-Sorbonne, février 2006
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Dans le cadre d’un travail d’histoire de la philosophie, il faudra aussi montrer que
vous êtes sensible au genre littéraire du texte que vous avez pris pour base, en
particulier si vous faites un travail de traduction et / ou d’édition (cas [5] et [6] supra) :
dialogue, commentaire, paraphrase, lectio, disputatio, quaestio, sermo, etc.
Enfin, il faut vous rappeler que vous êtes dans une faculté de philosophie, et non
dans une faculté d’histoire, de lettres ou de théologie. Quel que soit le sujet choisi,
vous devez toujours pouvoir en révéler son intérêt philosophique – même si dans le
monde tardo-antique ou médiéval, les problèmes prennent souvent une tournure
théologique. Par exemple, un travail sur le langage des anges chez Dante ne doit pas
devenir un vague manifeste ésotérique, mais montrer en quoi ces textes donnent des
solutions au problème philosophique « général » de la représentation de l’invisible ou
de l’incorporel. Autre exemple : un travail sur la théologie monastique de Bernard de
Clairvaux ne doit pas devenir un travail d’histoire sur les ordres religieux, mais doit
montrer en quoi les règles monastiques reposent sur une conception bien précise de la
liberté.
1.4.
Sources
Les sources d’un travail universitaire (mémoire ou mini-mémoire) sont les textes et les
études sur lesquelles il s’appuie. On distingue entre les sources primaires et les
sources secondaires. Les sources primaires sont les textes de l’auteur analysé, ainsi
que les propres sources de ce dernier. Ainsi, si vous étudiez un texte de Thomas
d’Aquin ou de Jean Duns Scot, leurs œuvres constitueront vos sources primaires, mais
aussi les nombreux passages d’Aristote, d’Augustin, du Pseudo-Denys, etc. qu’ils
citent et que vous aurez parfois été amené(e) à analyser.
Les sources secondaires incluent quant à elles tout ce qu’on qualifie généralement de
« littérature secondaire », c’est-à-dire tous les travaux de commentaire, d’étude,
d’explication ou de recherche portant sur l’auteur et/ou le texte qui forment la source
primaire de votre travail.
N’oubliez jamais que votre travail porte sur des textes originaux, donc sur les sources
primaires. Les sources secondaires doivent vous permettre de mettre en contexte le
texte que vous analysez ainsi que de clarifier les points difficiles, mais ne doivent pas
faire elles-mêmes l’objet de votre travail (cf. point 2.3 infra, sur la pratique de la
citation). Trop de travaux se contentent de faire des résumés de la littérature
secondaire existante, sans jamais vraiment prendre à bras-le-corps le texte original.
1.5.
Calendrier et étapes d’un mémoire de master
Cette rubrique concerne exclusivement les mémoires de master. Un mémoire peut se
faire en un an, en deux ans, en trois ans… et plus. Certains mémoires prometteurs
n’ont jamais été remis, ce qui est dommage. Aussi, un bon planning s’impose pour
vous. La règle serait bien entendu que vous remettiez votre mémoire au terme de votre
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ème
année de Master (juin ou septembre), ce qui implique une gestion étroite de votre
calendrier. Prévoyez votre rédaction en plusieurs étapes :
Rencontrez votre directeur de mémoire (septembre, voire déjà à la fin de votre
année de M1) pour déterminer le sujet ; vous assurer de l’existence d’une certaine
documentation ; faire une ébauche de plan, qui vous indiquera les étapes de votre
travail.
Septembre-Décembre : lisez votre texte-source pour bien le maîtriser ; faites des
recherches bibliographiques pour comprendre le contexte. Construisez petit à petit
votre problématique.