Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement Programme des Nations Unies pour l’Environnement Plan d’Action pour la Méditerranée Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne CAR/ASP PAS BIO ALGERIE RAPPORT NATIONAL Juillet 2002 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Avant-propos Ce document a été réalisé par le Dr A. CHALABI, consultant principal coordinateur, en collaboration avec le Prof. R. SEMROUD et le Dr S. GRIMES, consultants auprès du CAR/ASP. Les éléments présentés dans le présent rapport sont le fruit d'un consensus et de points de vue partagés. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Sommaire Page Avant-propos : 02 Liste des tableaux et figures : 06 Abréviations et acronymes : 09 Introduction 14 2. Informations de base concernant la situation dans le pays. 17 2.1. Organismes nationaux s'occupant de la conservation de la biodiversité marine et côtière. 19 2.1.1. Quelques éléments repère. 19 2.1.2. Aspects institutionnels et juridiques. 20 2.1.2.1. Les organismes officiels. 20 2.1.2.2. Le Haut Conseil de l'Environnement et du Développement Durable HCEDD 22 2.1.2.2.3. Législation. 23 2.1.3. La formation et la recherche 26 2.1.3.1. La formation académique. 26 2.1.3.2. La formation spécialisée. 26 2.1.3.3. La recherche et la formation supérieure. 27 2.2. Etat et niveau des connaissances 29 2.2.1. Le récif-barrière de l’herbier à Posidonia oceanica 30 2.2.2. Les trottoirs à vermets. 30 31 2.2.3. Les trottoirs à Lithophyllum lichenoides. 2.2.4. Les peuplements marins particuliers. 31 2.2.4.1. Le phoque moine de Méditerranée Monachus monachus. 31 2.2.4.2. Les forêts de cystoseires et Cystoseira algeriensis 32 32 2.2.4.3. Les peuplements à Laminaria rodriguezii et Laminaria ochroleuca 2.2.4.4. La grande nacre Pinna nobilis. 32 2.2.4.5. La patelle foncée Patella ferruginea. 33 2.2.4.6. Le coralligène et le corail rouge Corallium rubrum. 33 2.2.4.7. Le mérou noir Epinephelus guaza (E. marginatus). 34 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 2.2.4.8. L’oursin diadème Centrostephanus longispinus 34 2.2.4.9. Les fonds de maërl. 2.2.4.10. L’hippocampe Hippocampus hippocampus 2.3. Bases de données. 2.4. Le Financement 36 2.5. La sensibilisation. 2.5.1. Les commémorations. 38 2.5.2. Les campagnes de sensibilisation. 38 2.5.3. La presse écrite. 2.5.4. L'outil audiovisuel. 2.5.5. L'impact du mouvement associatif (ONG). 39 2.5.6. Sensibilisation en milieu éducatif. 2.6. Information. 2.7. Coopération 2.7.1. La coopération nationale. 2.7.2. La coopération internationale. 2.8. Activités et actions 2.9. Les lacunes 2.10. Besoin en matière d’assistance technique. 3. Analyse de la situation actuelle : 47 3.1. Le domaine marin 3.1.1. Le phytoplancton 3.1.2. La faune 3.1.2.1. Le zooplancton. 3.1.2.2. L'ichthyofaune 3.2. Le domaine côtier. 3.2.1. Les algues. 3.2.2. 57 3.2.3. La faune des substrats meubles. 3.2.4. La faune des substrats durs. 61 3.2.5. L'ichthyofaune. 62 3.2.6. Les mammifères marins. 3.2.7. Les oiseaux marins. 3.2.8. Les tortues marines. 67 3.3. Les milieux lagunaires. 3.3.1. Présentation. 3.3.2. Données sur la biodiversité. 3.3.2.1. La flore. Les 35 35 36 37 38 38 39 40 41 41 41 43 44 46 50 50 50 50 52 55 55 phanérogames. 57 62 65 68 68 69 69 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 3.3.2.2. Le zooplancton. 70 3.3.2.3. Le macrozoobenthos 70 3.3.2.4. Exploitation du lac. 71 3.3.2.5. La faune avicole. 72 3.4. Les différentes activités menaçant les biocénoses. 72 3.4.1. Les "points chauds" et zones sensibles des côtes algériennes. 72 3.4.2. L'inventaire. 74 3.4.2.1. La "littoralisation" 74 3.4.2.1.1. La démographie. 74 3.4.2.1.2. L'industrie polluante. 74 3.4.2.1.3. L'agriculture polluante. 75 3.4.2.1.4. Le tourisme balnéaire. 75 3.4.2.2. L'étouffement des ports. 76 3.4.2.2.1. Aspects généraux 76 3.4.2.2.2. Les métaux lourds et les hydrocarbures 77 3.4.2.3. Le pillage du sable des plages et du tout venant des oueds. 80 3.4.2.4. Les pratiques de pêche dangereuses. 80 3.4.2.4.1. Le chalutage hors zone. 80 3.4.2.4.2. Le maillage des chaluts. 81 3.4.2.4.3. L'utilisation des filets maillants sur petits fonds. 81 3.4.2.4.4. L'utilisation des sennes sur des fonds limités. 81 3.4.2.4.5. La pêche aux explosifs. 81 3.4.2.4.6. Dégradation de l’écosystème de l’herbier à Posidonie 81 3.5. Pôles de diversité et paysages marins caractéristiques. 83 3.5.1. Le Parc National d'El Kala PNEK. 83 3.5.2. Le Parc de Gouraya dans la région de Béjaia et le Parc de Taza dans celle de Jijel. 84 3.5.3. Le complexe géomorphologique de la région d'Alger et l'île Aguelli. 84 3.5.4. Le banc des Kabyles et la chaussée de la Salamandre. 84 3.5.5. Le mont du Chenoua et la frange marine de Tipaza. 84 3.5.6. Les îles Habibas et le complexe rocheux de l'île Plane et de celle de Rachgoun. 85 3.6. La surexploitation. 88 3.6.1. La prédation sauvage sur les moulières naturelles. 88 3.6.2. L'effort de pêche. 89 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 4. Priorités pour l'action : 4.1. Contexte général : 97 4.2. La protection des sites d'intérêt écologique : 4.3. Mise en place d'un référentiel : 104 4.4. Le développement des connaissances : 105 4.5. Les opérations individualisées : 95 99 106 5. Portefeuille d'investissement. 5.1. Organisation : 5.2. Les objectifs fondamentaux : 111 5.3. Les actions urgentes : les zones marines protégées : 5.4. Les actions générales : 114 5.5. Les actions ponctuelles : 114 109 111 6. Propositions de suivi 6.1. Les conditions générales de mise en application des actions : 120 6.2. Suivi du plan d'action au plan national : 121 6.2.1. Les menaces et mesures de conservation actuelles : 121 6.2.2. Les buts et objectifs génériques : 6.2.3. Politique et législation : 6.2.4. Recherche et sensibilisation du public : 6.2.4.1. L'approche participative et le partage des dividendes : 125 6.2.4.2. Les mécanismes de compensation des pertes de gains : 125 6.2.5. Les actions : 6.2.5.1. Les actions pérennes : 6.2.5.1.1. Le recherche et la formation : 6.2.5.1.2. Les inventaires et la compilation : 128 6.2.5.2. Les actions planifiées : 6.2.6. La responsabilité : 6.2.7. La mise en œuvre et les délais : 6.3. Au plan régional : 6.3.1. Les actions : 6.3.2. L'assistance : 118 Conclusion Annexes Annexe 1 relative au chapitre 2 : Annexe 2 relative au chapitre 3 : 114 121 122 123 127 127 127 128 129 131 131 131 132 133 135 136 150 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Bibliographie 153 Liste des figures et tableaux Figure 1.1 La côte algérienne, partie ouest Figure 1.2. La côte algérienne, partie centre Figure 1.3. La côte algérienne, partie est Figure 2.1 L'oursin diadème pêché sur les fonds de corail d'El Kala Figure 3.1 Le zooplancton en Algérie Figure 3.2 Les poissons des côtes algériennes Figure 3.3 Principaux groupes d'algues de la zone néritique en Algérie. Figure 3.4 Travaux actuels sur la faune des substrats meubles d'Algérie. Figure 3.5 Photos de mammifères marins Figure 3.6 Oiseaux marins d'Algérie Figure 3.7 photo d'oiseaux marins Figure 3.8 Zooplancton du Lac Mellah Figure 3.9 Rejets mesurés dans les principales zones portuaires Figure 3.10 Teneurs en métaux lourds et en hydrocarbures (µg/g) dans les principaux ports d'Algérie. Figure 3.11 Charges polluantes mesurées au niveaux des 10 principales embouchures d'oueds en Algérie. Figure 3.12 Vue de la côte d'El Kala Figure 3.13 Vues des îles Habibas Figure 3.14 Vues de la côte ouest Figure 4.1 Schéma général du fonctionnement actuel en matière de gestion de la biodiversité marine et côtière Tableau 2.1. Tableau 2.2. Tableau 2.3. Tableau 2.4. Tableau 2.5. Tableau 2.6. Tableau 2.7. Tableau 2.8. Caractéristiques générales de l'Algérie. Historique des structures chargées de l'Environnement Réglementation nationale traitant de la diversité biologique Les conventions internationales signées par l'Algérie Etablissements universitaires dispensant une enseignement d'océanologie Niveau de connaissance du point de vue systématique. Niveau de connaissances du point de vue structurel. Principales sources de financement des projets portant sur la diversité biologique marine en Algérie. Tableau 2.9. Diffusion audiovisuelle en matière de biodiversité marine Tableau 2.10 Projets internationaux. Tableau 2.11. Activités et actions mises en place Tableau 2.12 . Actions projetées. Tableau 2.13. Principales lacunes identifiées en matière de biodiversité marine Tableau 3.1. Tableau 3.2. Tableau 3.3. Tableau 3.4. Principaux travaux sur le zooplancton en Algérie Synthèse des résultats concernant le zooplancton en Algérie Les poissons des côtes algériennes Principaux groupes d'algues de la zone néritique en Algérie. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau 3.5. Liste des espèces algales d'intérêt méditerranéen Tableau 3.6. Synthèse de l'état des connaissances des phanérogames marines en Algérie. Tableau 3.7. Faune des substrats meubles d'Algérie. Tableau 3.8. Travaux actuels sur la faune des substrats meubles d'Algérie. Tableau 3.9. Inventaire non exhaustif de deux sites rocheux étudiés Tableau 3.10. Mammifères marins des côtes algériennes. Tableau 3.11. Oiseaux marins d'Algérie. Tableau 3.12. Tortues rencontrés dans les aux algériennes. Tableau 3.13. Flore du Lac Mellah (liste non exhaustive) Tableau 3.14. Zooplancton du Lac Mellah (liste non exhaustive, d'après HARIDI, 1999) Tableau 3.15. Variations du nombre d’espèces par groupes zoologiques avant et après l’aménagement du chenal en 1988 Tableau 3.16. Espèces exploitées au Lac Mellah. Tableau 3.17. Critères de classement des effets Tableau 3.18. "Points chauds" et zones sensibles de pollution domestique et industrielle : Tableau 3.19. Points chauds identifiés et population Tableau 3.20. Rejets mesurés dans les principales zones portuaires Tableau 3.21. Teneurs en métaux lourds et en hydrocarbures (µg/g) dans les principaux ports d'Algérie (les chiffres entre parenthèses représentent les normes). Tableau 3.22. Charges polluantes mesurées au niveaux des 10 principales embouchures d'oueds en Algérie. Tableau 3.23. Tableau synthétique des questions préoccupantes Tableau 3.24. Tableau synthétique des principaux risques Tableau 4.1. Tableau 4.2. Tableau 4.3. Tableau 4.4. Tableau 4.5. Tableau 4.6. Tableau 4.7. Tableau 4.8. Tableau 4.9. Tableau 4.10. Conditions minimales pour concrétiser les actions proposées. Délimitation de réserves marines. Etude du phoque moine Monachus monachus. Mise en place d'un DCP. Mise en place d'un référentiel. Amélioration des connaissances de la biodiversité marine et côtière. Réseau de surveillance de l'herbier à Posidonia oceanica. Cartographie biocénotique des phanérogames marines Programme tortues marines et étude de la prolifération de méduses. Inventaire des oiseaux marins et migrateurs. Tableau 5.1. Tableau 5.2. Tableau 5.3. Tableau 5.4. Action prioritaire d'étude pour la réalisation des objectifs fondamentaux. Action concernant l'étude d'un système dépuration. Récapitulatif des actions proposées Evaluation financière des actions proposées. Tableau 6.1. Tableau 6.2. Tableau 6.3. Tableau 6.4. Les actions planifiées. Répartition des actions proposées Planning de Gatt des actions planifiées Actions de dimension régionale. Annexes Annexe 1 relative au chapitre 2 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau A1.1. Coordonnées des institutions concernées par la biodiversité marine. Tableau A1.2. Autres institutions concernées par la biodiversité marine. Tableau A1.3. Liste des thèses en océanologie soutenues en Algérie Tableau A1.4. Projets de recherches universitaires Tableau A1.5. Rencontres, colloques, séminaires et journées d’études Tableau A1.6. Les associations intervenant dans le domaine de la biodiversité marine. Tableau A1.7. Liste des documents de synthèses, rapports et catalogues Tableau A1.8. Institutions, organes et universités prévus Annexe 2 relative au chapitre 3 Tableau A2.1. Régime trophique des poissons des côtes algériennes. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Abréviations et acronymes. AIEA : Agence Internationale de l'Energie Atomique dont le siège est à Vienne (Autriche) ANDRU : Agence Nationale pour le Développement de la Recherche Universitaire ANN : Agence Nationale pour la Conservation de la Nature APPL : Agence Nationale pour la Protection et la Promotion du Littoral ARCE : Association pour la Recherche en Environnement ASMIDAL : complexe industriel de fabrication d'engrais à Annaba ASP : Aires Spécialement Protégées ASPIM : Aires Spécialement Protégées d'Importance Méditerranéenne BDD : Biodiversité et Développement Durable BEI : Banque Européenne d'Investissement CA : Chiffre d'Affaire CAR/ASP : Centre d'Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées CDRB : Centre de Développement des Ressources Biologiques CEC : Cabinet d’Experts Consultants CGPM : Conseil Général des Pêches pour la Méditerranée CIESM : Commission Internationale pour l'Exploration Scientifique de la Méditerranée CNDPA : Centre National de Documentation et d’Etudes pour la Pêche et l’Aquaculture CNEPRU : Centre National des Etudes et de la Promotion de la Recherche Universitaire CNRZA : Centre National sur les Zones Arides Convention de Barcelone : Convention pour la Protection de la mer Méditerranée contre la Pollution Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie COPEMED : Projet de Coopération en matière de Pêche en Méditerranée, projet à financement espagnol sou l'égide de la FAO. CTN : Comité Technique National concernant le diversité biologique marine et côtière DCP : Dispositif de Concentration de Poisson DGE : Direction Générale de l'Environnement DGF : Direction Générale des Forêts DPM : Domaine Public Maritime EEC : Enginnering Environement Consult EFTP : Ecole de Formation Technique à la Pêche ENTV : Entreprise Nationale de TéléVision FAD : Fish Aggragative Device (cf. DCP) FAO : Fonds des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture FEDEP : Fonds National de l’Environnement et de la Dépollution FEM : Fonds pour l'Environnement Mondial FIDA : Fonds International pour de Développement de l'Agriculture, dépendant des Nations Unies FNE : Fond National pour l'Environnement FNR : Fond National de la Recherche GFCM : General Fisheries Council for the Mediterranean (cf. CGPM) GOPA : Office de coopération allemand GTZ : Die Deutsche Gesellestchaft für Technische Zusammenarbeit HCEDD : Haut Conseil de l'Environnement et du Développement Durable INOC : Inter-Islamic Network for Oceanography Center ISGP : Institut Supérieur de Gestion et de Planification ISMAL : Institut des Sciences de la Mer et de l'Aménagement du Littoral Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie IUCN : International Union for the Conservation of the Nature LEM : Laboratoire d'Etudes Maritimes MA : Ministère de l'Agriculture MAE : Ministère des Affaires Etrangères MATE : Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement MDN : Ministère de la Défense Nationale MDN/CFN : Ministère de la Défense Nationale MDN/ Commandement des Forces Navales ME : Ministère de l'Equipement Med Wet : Mediteranean Wetland MEDPOL : Programme Méditerranéen pour la lutte contre la Pollution marine MEN : Ministère de l'Education Nationale MERS : Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique METAP : Programme conjoint du PNUD, de la banque Mondiale, de l’Union Européenne et de la Banque européenne d’Investissement pour la lutte contre la pollution MI : Ministère de l'Industrie MICL : Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales MPA : Marine Protected Areas, Aires Marines Protégées MPRH : Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques MTP : Ministère des Travaux publics MTR : Ministère des Transports ONEDD : Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable ONG : Organisation non gouvernementale ONS : Office National de la Statistique ONSM : Office National de Signalisation Maritime ONU : Organisation des Nations Unies Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie OPU : Office des Publication Universitaire OSTPM : Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes PAC : Plan d’Aménagement Côtier PAM : Plan d'Action pour la Méditerranée PAS BIO : Plan d'Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne PC : Plateau Continental PDAU : Plan Directeur d'Aménagement de d'Urbanisme Phase II du PAM : Plan d'Action pour la Protection de l'Environnement Marin et le Développement Durable des Zones côtières de la Méditerranée PNAEDD : Plan National d'Action Environnementale et de Développement Durable PNEK : Parc National d'El Kala PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement POS : Plan d'Occupation des Sols RAMSAR : convention sur les zones humides RN : Rapport National en matière de Conservation et d'Utilisation Durable de la Diversité Biologique Marine SEE : Secrétariat d'Etat à l'Environnement, remplacé par la DGE SHNAN : Société d'Histoire Naturelle d'Afrique du Nord SIG : Système d’Information Géographique SNGC : Service National des Garde-Côtes UBO : Université de Bretagne Occidentale UICN : cf. IUCN UNESCO : organisation des Nations Unies pour la Culture et l'Education URBFA : Unité de Recherche en Biologie Fondamentale et Appliquée USTHB : Université des Sciences et de la Technologies Houari Boumediene Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie USD : dollars US WB : World Bank WEEK : West Engineering Environment Consult WWF : World Wide Fund INTRODUCTION Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie La zone méditerranéenne a été classée par le PNUE comme l’une des cinq régions du monde où les problèmes environnementaux sont les plus graves (RAMADE, 1993), alors que la mer Méditerranée est classée parmi les sept mers les plus menacées (BOUDOURESQUE, 1996). Ces préoccupations se justifient aussi bien par les caractéristiques physico-chimiques que culturelles et stratégiques du bassin méditerranéen, berceau des civilisations. La configuration particulière de la mer Méditerranée, caractérisée par l’absence de marée significative et par un taux de renouvellement hydrique très lent, de l'ordre du siècle rend vulnérable tout l'écosystème méditerranéen soumis aux facteurs exogènes dont l'effet direct ou induit se situe à l’origine des risques majeurs en matière de pollution marine. Ce phénomène est aggravé par l'ouverture du canal de Suez qui a eu le double effet d'augmenter les échanges commerciaux par mer au point qu'il représente environ 30 % du trafic mondial pétrolier mondial, et de modifier l'écosystème marin par l'arrivée d'espèces lessepsiennes aux incidences encore mal connues. A ce titre, les côtes algériennes, partie intégrante de la Méditerranée sont concernées de facto par les préoccupations d’ordre environnemental de l'ensemble de la région. C'est dans ce cadre qu'en 1997, l'Algérie bénéficiait d'un projet financé par le FEM/PNUD (Projet ALG/97/G31) afin d'élaborer une stratégie et un plan d'action national en matière d'utilisation durable de diversité biologique. La partie marine y figure, en raison de son importance dans le patrimoine national, mais aussi et surtout, de la concentration de la population et des activités économiques (agricoles, halieutique, industrielles, touristiques et urbaines) confinées dans une bande côtière de moins de 70 km de largeur. Les travaux menés dans ce cadre ont concerné l'inventaire floristique et faunistique de la partie marine, complétés par des éléments de stratégie axés sur des actions hiérarchisés du point de vue de leur importance et de leur urgence. L'élaboration d'un Plan d'Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique Méditerranéenne (PAS BIO), adopté en 1975, et son exécution dans un cadre participatif et de concertation constitue un objectif urgent. Ce plan inscrit dans le cadre du Plan d'Action Méditerranéenne (PAM), et suivi en 1976 par la Convention pour la Protection de la mer Méditerranée contre la Pollution (Convention de Barcelone). Un premier protocole sur les Aires Spécialement Protégées Méditerranéennes (ASP), adopté en 1982, a été complété et étendu en 1995, sous forme de deux textes supplémentaires dénommés "Plan d'Action pour la Protection de l'Environnement Marin et le Développement Durable des Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Zones Côtières de la Méditerranée" (Phase II du PAM), et "Protocole relatif aux Aires Spécialement Protégées et à la Diversité Biologique en Méditerranée". Ce dernier protocole a remplacé le "Protocole relatif aux Aires Spécialement Protégées Méditerranéennes" (nouveau protocole ASP). Ce dernier comporte des éléments complémentaires en matière de protection et de gestion des espèces en danger ou menacées, notamment : - l'extension de la protection et à la gestion des espèces en danger ou menacées; - la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité; - l'extension de la couverture géographique aux eaux internationales de la Méditerranée; - l'établissement de la liste des Aires Spécialement Protégées d'Importance Méditerranéenne ASPIM); - l'établissement de la liste des espèces en danger ou menacées et de la liste des espèces dont l'exploitation doit être doit être réglementée; - des dispositions spéciales concernant les études d'impact sur l'environnement, les inventaires, les introductions d'espèces non indigènes ou génétiquement modifiées. Ce plan constituera, sans aucun doute, l'une des options stratégiques afin de limiter la dégradation de l'habitat dans son ensemble et d'arrêter le processus d'érosion de la biodiversité biologique qui affiche des indicateurs inquiétants, voire alarmants dans certaines zones. C'est aussi l'une des conditions de restauration des processus écologiques et biologiques indispensables au maintien des équilibres tant constitutifs que fonctionnels. Ce plan pourrait à terme inverser les tendances négatives par une démarche rigoureuse dans toutes ses composantes, conceptuelle et méthodologique. Les Termes de Référence étant définis, ce Rapport National en matière de Conservation et d'Utilisation Durable de la Diversité Biologique Marine (RN) constitue le socle du PAS BIO destiné à mettre en œuvre la Stratégie de Conservation et d'Utilisation Durable de la Diversité Biologique, dont le projet FEM/PNUD/ALG/97/G31 constitue l’un des éléments d’orientation privilégiés. Les parties essentielles du RN reprennent bien entendu les recommandations formulées dans les différents rapports et documents consultés (cf. bibliographie), sur la base des décisions consensuelles rappelées dans le nouveau protocole, en particulier, les engagements au plan méditerranéen pour les ASP Ce document s'articule autour d'un ensemble de points convergents incluant chronologiquement un descriptif de la situation, autrement dit un Etat de l'Art en la matière pour l'Algérie, complété par une approche analytique permettant de dégager les tendances essentielles, traduites en actions planifiées. La connaissance de la biodiversité marine d’Algérie à travers ses différentes composantes, institutionnelle, législative, organisationnelle mais surtout celle relative au niveau de connaissance et des menaces, constitue sans aucun doute des éléments clés dans la mise en place d’une stratégie de conservation intelligente durable, «rentable» et efficace. Le projet sur la diversité biologique (en général, marine et côtière dans ce contexte), coordonné par le Ministère des Affaires Etrangères (MAE), est piloté sur le terrain par le Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement (MATE). Selon les actions prioritaires retenues, un ensemble d'autres institutions sont mobilisées à cet effet, dans le cadre du Comité Technique National (CTN) sur le diversité biologique marine, comité où Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie sont représentés les différents ministères concernés comme le Ministère de la Défense Nationale (MDN), celui de l'Agriculture (MA), de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MERS), ou encore celui de la Pêche et des Ressources Halieutiques (MPRH). Cet organe Ad Hoc est complété par des représentants d'Organismes Non Gouvernementaux (ONG) à vocation écologique et par des médias. La première partie de ce document consiste à cerner l’essentiel des composantes de la biodiversité marine en insistant sur l’état actuel et les éventuelles lacunes qui découlent justement des insuffisantes aussi bien constitutives (structurales) que fonctionnelles. Un descriptif synthétique dégageant les points essentiels classés par ordre d'importance complète les premières informations et permet de proposer des actions susceptibles d'améliorer l'état des connaissances actuelles et de remédier aux problèmes urgents en matière de biodiversité marine. Cette démarche projette des actions à moyen et long terme de manière à pérenniser les acquis et approfondir l'état des connaissances scientifiques et techniques du domaine marin et côtier. Le tout est ensuite évalué financièrement, en accord avec les affectations macroscopiques du projet global, tout en dégageant les connotations avec les autres divisions générales et blocs organisationnels dans lequel s'insère toute démarche de développement. Enfin, une prospective mûrie depuis plusieurs années par une réflexion en matière de diversité biologique marine, voire aquatique, complète le Rapport National. La préservation des habitats marin et côtier, objectif avoué et action première susceptible d'inverser la tendance actuelle de dégradation et de destruction des peuplements et des communautés, répond au principe de précaution retenu comme démarche centrale par la Convention de Rio. Les résultats attendus, provenant des plans d'action qui seront proposés s'inscrivent dans une vision régionale en synergie avec les programmes des organismes méditerranéens susceptibles de prêter assistance et/ou d'appuyer les initiatives nationales, cas de la Commission Générale des Pêches de Méditerranée (CGPM), du Centre Régionale des Activités des Aires Spécialement Protégées (CAR/ASP), de celui des Programmes d'Action Prioritaires CAR/PAP, de celui du Plan Bleu (CAR/PB). Dans la même optique, diverses commissions régionales sont objectivement liées aux Plans d'action, il s'agit de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (Méditerranée incluse), la CICTA plus connue sous son acronyme anglais ICCAT, de la Commission Internationale pour l'Exploration Scientifique de la Méditerranée CIESM, ou encore de la Coopération pour la Pêche en Méditerranée (COPEMED). Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie CHAPITRE 2 Informations de base Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie concernant la situation dans le pays Sommaire du chapitre 2. Page 2.1. Organismes nationaux s'occupant de la conservation de la biodiversité marine et côtière. 19 2.1.1. Quelques éléments repère. 19 2.1.2. Aspects institutionnels et juridiques. 2.1.2.1. Les organismes officiels. 20 2.1.2.2. Le Haut Conseil de l'Environnement et du Développement Durable HCEDD 2.1.2.2.3. Législation. 23 2.1.3. La formation et la recherche 2.1.3.1. La formation académique. 2.1.3.2. La formation spécialisée. 26 2.1.3.3. La recherche et la formation supérieure. 20 22 26 26 27 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 2.2. Etat et niveau des connaissances 2.2.1. Le récif-barrière de l’herbier à Posidonia oceanica 2.2.2. Les trottoirs à vermets. 2.2.3. Les trottoirs à Lithophyllum lichenoides. 2.2.4. Les peuplements marins particuliers. 2.2.4.1. Le phoque moine de Méditerranée Monachus monachus. 2.2.4.2. Les forêts de cystoseires et Cystoseira algeriensis 2.2.4.3. Les peuplements à Laminaria rodriguezii et Laminaria ochroleuca 2.2.4.4. La grande nacre Pinna nobilis. 2.2.4.5. La patelle foncée patella ferruginea. 2.2.4.6. Le coralligène et le corail rouge corallium rubrum. 2.2.4.7. Le mérou noir epinephelus guaza (e. marginatus). 2.2.4.8. L’oursin diadème Centrostephanus longispinus 2.2.4.9. Les fonds de maërl. 2.2.4.10. L’hippocampe Hippocampus hippocampus 29 31 30 30 31 31 32 32 32 33 33 34 34 35 35 2.3. Bases de données. 2.4. Le Financement 36 2.5. La sensibilisation. 2.5.1. Les commémorations. 2.5.2. Les campagnes de sensibilisation. 38 2.5.3. La presse écrite. 2.5.4. L'outil audiovisuel. 2.5.5. L'impact du mouvement associatif (ONG). 2.5.6. Sensibilisation en milieu éducatif. 37 36 38 38 38 39 2.6. Information. 40 2.7. Coopération 2.7.1. La coopération nationale. 2.7.2. La coopération internationale. 2.8. Activités et actions 2.9. Les lacunes 2.10. Besoin en matière d’assistance technique. 41 41 41 43 44 46 39 La connaissance de la biodiversité marine d’Algérie à travers ses différentes composantes ; institutionnelle, législative, organisationnelle mais surtout celle relative au niveau de connaissance et des menaces constituent sans aucun doute des éléments clés dans la mise en œuvre d’une stratégie de conservation intelligente, durable, «rentable» et efficace. Dans ce chapitre il sera question de cerner l’essentiel de ces composantes en insistant sur l’état actuel et les éventuelles lacunes qui découlent justement des insuffisantes aussi bien constitutives (structurales) que fonctionnelles. Ces éléments fournissent un éclairage à même de permettre une approche prospective basée sur des données fiables et incontournables. Le cadre institutionnel est présenté avec ses limites, ses points forts, et son corollaire, le dispositif législatif avec ses éléments pivots et ses imperfections, de même qu’il sera question d’identifier les actions et les cadres d’appoint, tels Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie que la coopération, la formation, le niveau de sensibilisation. Enfin, seront cernées les principales lacunes, socle des actions à entreprendre dans un cadre global et organisé. 2.1. Organismes nationaux s'occupant de la conservation de la biodiversité marine et côtière. 2.1.1. Quelques éléments repère L'Algérie occupe la plus grande partie de la façade méditerranéenne sud occidentale (tab.2.1). Tableau 2.1. Caractéristiques générales de l'Algérie. Critère Façade maritime (longueur) Bande (zone)littorale (largeur) Population des wilayate côtières Population d'Alger Population d'Oran Densité de la population littorale Production halieutique Production aquacole (pêche continentale) Consommation moyenne annuelle de produits de la mer Aire marine protégée Projets de protection d'aires mixtes Commentaire 1280 km 70 km en moyenne, soit 19 % de la superficie de l'Algérie 12, 5 x 106 habitants, soit 43 % de la population nationale 2,5 x 106 habitants 1,2 x 106 habitants 300 habitants.km-2 113 000 tonnes 350 tonnes 4,06 kg.habitant-1.an-1 01 en cours, îles Habibas 04, dont 03 correspondent à l'extension de parcs continentaux : Parc National d’El Kala (El Tarf), Parc National de Gouraya (Béjaia), Parc National de Taza (Jijel), ainsi qu'un sanctuaire marin frontalier entre l'Algérie et la Tunisie Espèces marines et côtières Epinephelus guaza, Patella ferruginea, Pinna nobilis, Corallium d’intérêt méditerranéen présentes rubrum, l’herbier à Posidonia oceanica, Lithophyllum lichenoides, bourrelets à Corallina elongata, forêts à Dictyopteris en Algérie membranacea, Cystoseira algeriensis, Gravelles de Castiglione, Centrostephanus longispinus, le goéland d’audouin Larus audouinii, Phalacrocorax aristoletis, Egretta garzetta, Upupa epops, Brassica spinescens, Spergularia pycnorrhiza, Anthemis chrysanta, Koeleria balansae, Silene pseudo-atocin var. oransensis, Ephedra altissima var.mauritanica, Arisarum vulgare ssp. Simorrhium, Fumaria munbyi Taux d’endémisme faible endémisme local, fort endémisme régional (méditerranéen) 2.1.2. Aspects institutionnels et juridiques. Le cadre institutionnel revêt une importance capitale dans la maîtrise des questions liées à la Biodiversité et au Développement Durable (BDD), d'autant plus que le secteur de l'environnement a connu diverses tutelles. Le caractère interdisciplinaire et les impacts multiples des problèmes posés Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie en matière d'environnement, se traduisent par un ensemble de protagonistes d'origine différente, et c'est à cet effet qu'une structure regroupant les principaux concernés a été créée. 2.1.2.1. Les organismes officiels. La problématique biodiversité marine et côtière et sa conservation est incluse au plan institutionnel dans le cadre global de celle de l’environnement. Plusieurs structures nationales et locales exercent des compétences en ce sens. Le décret n°01-08 du 7 janvier 2001 fixe les attribution du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE), notamment : - d’initier, de concevoir et de proposer, en relation avec les secteurs concernés, les règles et mesures de protection, de développement et de conservation des ressources naturelles biologiques et des écosystèmes ; - de concevoir et de mettre en œuvre, en relation avec les secteurs concernés, des stratégies et plans d’action concernant les problèmes globaux de l’environnement et notamment sur les questions portant sur les changements climatiques, la biodiversité, la protection de la couche d’ozone et l’impact sur l’environnement des activités de commerce ; - d’assurer la surveillance et le contrôle de l’état de l’environnement ; - de contribuer et de proposer au classement des sites et aires présentant un intérêt d’ordre naturel, culturel ou scientifique ; D’autres structures exercent des missions d’appoint dans le cadre de la préservation et la protection de l’environnement intervenant par voie de conséquence sur la préservation de la biodiversité marine d’Algérie, en particulier (tab. A1.1, annexe 1). Le Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques MPRH exerce des missions directes liées à la connaissance et à la gestion des ressources biologiques marines exploitées. Le Ministère de l’Agriculture à travers l’Agence Nationale pour la Protection de la Nature (ANN) commandite des études et prospections en zones humides, marines et côtière, ainsi que dans le domaine terrestre côtier et l’avifaune aquatique. L’ANN a eu à piloter en 1996 un don de la Banque Mondiale pour l’étude d’extension du parc national d’El Kala (extrême Est algérien) au domaine marin. La Direction Générale des Forêts (DGF), relevant du Ministère de l’Agriculture traite ponctuellement des ressources marines côtières, notamment les projets d’études inscrits pour 2002 visant l’extension des parcs de Gouraya (Wilaya de Béjaïa) et de Taza (Wilaya de Jijel) au domaine marin. A travers ses différents instituts, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MERS) exerce des missions de recherche intéressant le milieu marin, les zones côtières et l’utilisation durable des ressources marines. En raison de son interdisciplinarité mentionnée précédemment, la BDD dans les domaines marin et côtier est abordée par de multiples structures administratives (tab. A1.1, annexe 1), d'ailleurs représentées le plus souvent au niveau du HCEDD. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie D’autres structures exercent des missions d’appoint dans le cadre de la préservation et la protection de l’environnement, intervenant par voie de conséquence sur la préservation de la biodiversité marine d’Algérie. A cet effet, il y’a lieu de citer (tab. A1.2, annexe 1) le Ministère de la Défense Nationale MDN, le Ministère des Transports MT, le Ministère Délégué à la Recherche Scientifique et le Ministère de l’Education Nationale MEN. Cette dernière structure constitue le pivot de la sensibilisation environnementale en milieu scolaire dans le cadre de l’éducation civique. Des actions d’envergure sont programmées dans ce sens entre le MATE et le MEN avec le concours de l’Unesco. Un organisme particulier intervient indirectement par son personnel sur le terrain et les moyens à la mer dont il dispose, c'est l'Office National de Signalisation Maritime (ONSM), Les questions liées à l’environnement avec ses différentes composantes, et notamment la biodiversité marine et côtière, ont été historiquement prises en charge par différentes structures de l’Etat jusqu’à la mise en place en 2000 du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE), selon l'historique suivant (tab. 2.2) : Tableau 2.2. Historique des structures chargées de l'Environnement Année 1974 1977 1981 1983 1984 1988 1990 1992 1993 1994 1996 Structure création, par décret n°74-156 du 12 juillet 1974, du Conseil National de l’Environnement (C.N.E). Organe consultatif chargé de proposer aux plus hautes instances de l’état les éléments essentiels de la politique environnementale. Dissolution de la CNE et transfert de ses prérogatives au Ministère de l’Hydraulique avec une Direction de l’Environnement (D.E), chargée entre autre, de la protection de la nature. Suppression de la D.E et transfert de ses prérogatives au Secrétariat d’Etat aux Forêts et à la mise en valeur des terres avec une Direction de la sauvegarde et de la promotion de la nature. Création, par décret n° 83-457 du 23 juillet 1983 de l’Agence Nationale pour la Protection de l’Environnement (A.N.P.E), chargée de réaliser pour le compte de l’administration centrale des travaux d’études, de recherches et des missions de contrôle et de surveillance dans le domaine de l’Environnement. Rattachement des prérogatives liées à la protection de l’environnement au Ministère de l’Hydraulique, de l’Environnement et des Forêts (décret n°84-12 du 22 janvier 1984), avec une Direction des parcs et de la protection de la faune. Mise en place d’une police de l’environnement conformément à la loi n°83-03 du 5 février 1983 et du décret n°85-227 du 5 janvier 1985 relatif au corps d’inspecteurs chargés de la protection de l’environnement. Transfert du secteur de l’environnement au Ministère délégué à la Recherche, à la Technologie et à l’Environnement ; Transfert des prérogatives du Ministère délégué à la Recherche, à la Technologie et à l’Environnement au Secrétariat d’Etat chargé de la Recherche Scientifique auprès du Ministère des Universités. Le secteur de l’environnement est transféré au Ministère de l’Education Nationale (Direction de l’Environnement). Rattachement du secteur de l’environnement au Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Environnement, avec création conformément au décret n°94-247 du 10 août 1994 de la Direction Générale de l’environnement (D.G.E). Création d’un Secrétariat d’Etat chargé de l’environnement, la DGE est maintenue et Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 1999 2000 est placée, avec maintien de ses prérogatives au Secrétariat d’Etat chargé de l’environnement. Création du Ministère des Travaux Publics, de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme. Création du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE) dont l’une des missions majeures est la protection de l’environnement et le développement durable. 2.1.2.2. Le Haut Conseil de l'Environnement et du Développement Durable HCEDD Le décret présidentiel n° 94 – 465 du 25 décembre 1994, portant création du HCEDD, définit la composition du Conseil. Présidé par le Chef du Gouvernement, le HCEDD comprend 18 membres, dont 06 personnalités de renom, choisies par le Président de la République pour leur compétence dans le domaine de l'environnement, ainsi que les 12 ministres : - chargé de l'Environnement ; - de la Défense Nationale ; - des Affaires Etrangères ; - chargé des Collectivités Locales ; - des Finances ; - des Transports ; - de l'Agriculture ; - chargé de l'Industrie ; - chargé de l'Energie ; - chargé de l'Hydraulique ; - chargé de la Santé Publique ; - de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Le HCEDD, élément fondamental dans la mise en œuvre de la stratégie et de la gestion de la biodiversité, est chargé : - d'arrêter les grandes options nationales stratégiques d la protection de l'environnement et de la - promotion d'un développement durable ; - d'apprécier régulièrement l'évolution de l'état de l'environnement ; - d'évaluer régulièrement la mise en œuvre des dispositifs législatifs et réglementaires relatifs à la protection de l'environnement et de décider les mesures appropriées ; - de suivre l'évolution de la politique internationale relative à l'environnement et de faire entreprendre par les structures concernées de l'Etat, les études prospectives à même de l'éclairer dans ses délibérations ; - de se prononcer sur les problèmes écologiques majeurs, dont il est saisi par le ministère chargé de l'environnement ; - de présenter annuellement au président de la république, un rapport sur l'état de l'environnement et une évaluation de l'application de ses décisions. Les missions du d'ailleurs, celles susceptible de d'aménagement HCEDD sont générales à la BDD ; elles incluent aussi, avec bonheur liées aux domaines marin et côtier, constituant un cadre commun transcender les clivages classiques et d'aborder des questions littoral, véritable interface mer/terre. Le cadre institutionnel est un Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie élément fondamental dans la mise en œuvre de toute politique et stratégie de gestion rationnelle et durable du cadre environnemental et des ressources naturelles, d'autant plus qu'une instabilité institutionnelle a caractérisée le secteur de l’environnement en Algérie. Les conséquences sur les différentes politiques de conservation des ressources biologiques marines se sont longtemps manifestées, jusqu'à la publication de la loi cadre de protection de l’environnement de 1983. Malheureusement, cette loi n’a pas trouvé d’effets immédiat pour des raisons objectives. Le renforcement du cadre institutionnel opéré au début des années 1990 a permis de mieux harmoniser et de structurer le secteur de l’environnement. Le projet de loi 2001 sur le littoral devrait permettre d'aborder la problématique du volet littoral par une gestion des ressources biologiques marines censée. Le Conservatoire National du Littoral, consacré par la nouvelle loi sera, à cet effet, un instrument privilégié dans les grandes questions du littoral dont le maintien et la restauration de la biodiversité marine algérienne constitue l’un des éléments clé. Les missions dévolues à ce conservatoire concerneront notamment : - la sensibilisation des acteurs sociaux (décideurs et utilisateurs) à la préservation de la zone littorale et côtière en tant que ressource à valeur écologique et patrimoniale ; - la réalisation des études au profit des wilayate et communes littorales ; - l’élaboration des critères et l'identification des sites naturels et balnéaires éligibles pour des actions de protection. Parmi les autres actions inscrites dans le cadre du renforcement institutionnel, un projet de création d’un Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable (ONEDD) est programmé. Il faut par ailleurs reconnaître que le processus de réformes institutionnelles engagé depuis près de six ans commence à donner ses premiers résultats. Cependant, pour mieux apprécier ses multiples impacts, il faudra encore attendre la mise en œuvre de l’ensemble de ses composantes. 2.1.2.2.3. Législation. Le dispositif législatif national actuel (tab. 2.3), certes riche, nécessite un renforcement et une actualisation par une révision des textes pour : - les adapter à l’évolution et aux mutations qui ont affectés tant le contexte national, régional qu’international ; - inclure les nouveaux enjeux liés à l'occupation spatiale côtière et aux ressources biologiques. A titre d’exemple, la gestion des réserves exclusivement marines et des réserves mixtes (marineterrestre) ne s'appuie sur aucun texte spécifique, ce qui a pour conséquence de freiner les procédures d'éligibilité de sites remarquables en tant qu'aires marines protégées (en anglais Marine protected Areas, MPA en abrégé). Actuellement ce vide pourrait être contourné en faisant appel à l’ensemble des textes réglementaires concernant le domaine maritime, en particulier, la réglementation liée à la navigation maritime et celle à la pêche, mais il faudrait s'acheminer à terme vers des textes spécifiques. Les espèces non domestiques sont légalement protégées par un texte législatif (décret n°83-509 du 20 août 1983) qui ne concerne malheureusement que la faune, la flore et l'avifaune terrestre, exception faite du phoque moine Monachus monachus, mammifère marin qui bénéficie lui aussi de cette protection. Il serait judicieux d’étendre cette liste, par principe de précaution, aux espèces dite Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie symbole et ayant déjà acquis un statut en Méditerranée, même s’il demeure vrai que ce type de mesure a une portée limitée en raison des contrôles difficiles, et que l’approche de la préservation par écosystème règle en partie ce problème. La législation nationale présente certaines brèches qui en réduisent la portée. La notion même de Domaine Public Maritime (DPM) n'est pas définie clairement, et demeure surtout inapplicable dans le contexte actuel où certaines parties littorales ont été envahies au delà du niveau du supralittoral. De même, des textes rigoureux interdisent formellement le chalutage sur les fonds situés au-dessus de l'isobathe 50, les engins passifs comme les filets maillants sont autorisés quasiment partout (exception des zones interdites à la navigation comme les ports, les zones militaires, les zones de mouillage), détruisant partiellement les zones de frayères, les herbiers et capturant des juvéniles dont la taille n'atteint pas la norme marchande. La révision et le renforcement du dispositif législatif opérés par certains pays riverains de la Méditerranée et ayant pour finalité la préservation de l’espace marin côtier et de ses ressources vivantes, le protocole concernant les aires spécialement protégées et la diversité biologique en Méditerranée, adopté le 10 juin 1995 à Barcelone (signée par l’Algérie le 10 juin 1995) et les autres conventions liées à la biodiversité (tab. 2.4), constituent des outils privilégiés pour engager cette réflexion, d’autant plus que l’espace marin et côtier de l’Algérie demeure parmi les plus naturels de la Méditerranée. Cependant, il faut reconnaîtrais que ce n’est pas tant l’absence ou l’inadaptation des textes qui posent problème en Algérie, mais c’est plutôt leur applicabilité. Tableau 2.3. Réglementation nationale traitant de la diversité biologique Type Thème Environnement Loi Relative à la protection de l’environnement. Fixant les conditions et modalités de capture d’animaux non domestiques et leur Décret utilisation à des fins de recherche scientifique. Aires protégées Loi Relative à la protection de l’environnement Portant ratification du protocole relatif aux aires spécialement protégées de la Décret Méditerranée, signé à Genève le 03 avril 1982. Fixant les règles et les modalités de Décret classement des parcs nationaux et réserves naturelles. Fixant les modalités de création et de Décret fonctionnement des réserves naturelles. Diversité biologique Portant ratification de la convention sur la Décret présidentiel diversité biologique. Portant adhésion de l’Algérie à la convention Décret internationale pour la protection des végétaux, révisée par la résolution 11/79 de la conférence de la F.A.O. du 10 au 29 novembre 1979. Portant ratification de la convention africaine Décret sur la conservation de la nature et des Références n°83-03 du 05 février 1983 n°95-322 du 18 octobre 1995 n°83-03 du 05 février 1983 n°85-01 du 05 janvier 1985 n°87-143 du 16 juin 1987 n°87-144 du 16 juin 1987 n°95-163 du 6 juin 1995 n°85-112 du 7 mai 1985 n°82-440 du 11 décembre 1982 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie ressources naturelles. Portant adhésion de l’Algérie à la convention sur le commerce international des espèces n°82-498 du 25 décembre 1982 de faune et de flore sauvage menacées d’extinction. Relatif aux espèces animales non n°83-509 du 20 août 1983 domestiques protégées, complété par l’arrêté du 17 janvier 1995. Fixant la liste des espèces végétales non cultivées protégées complété par le décret n°93-286 du 23 novembre 1993 n°95-252 du 26 août 1995. Décret Décret Décret Tableau 2.3. Réglementation nationale traitant de la diversité biologique (suite) Type Thème Loi Décret Décret législatif Décret Décret exécutif Décret Arrêté Loi Pêche Réglementant la Pêche en Algérie Réglementant la pêche sous marine sur le littoral Fixant les règles générales relatives à la pêche Fixant les conditions et les modalités de pêche commerciale des grands migrateurs halieutiques par les navires étrangers dans les eaux sous juridiction nationale. Réglementant l’exploitation des ressources corallifères Fixant les conditions et les modalités d’exercice de la pêche. Fixant les conditions et les modalités de pêche aux coquillages vivants. Relative à la Pêche et à l'Aquaculture Références n° 76 – 13 de juillet 1976 n°66-192 du 21 juin 1966. n°94-13 du 28 mai 1994. n°95-38 du 28 janvier 1995 n°95-323 du 21 octobre 1995 n°96-121 du 6 avril 1996 8 juin 1997 n° 01 – 11 du 03 juillet 2001 Tableau 2.4. Les conventions internationales signées par l'Algérie Type Décret de ratification Décret d’adhésion Décret d’adhésion Décret de ratification Décret d’adhésion Thème Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, adoptée à Paris le 16 novembre 1972 Convention pour la protection de la mer Méditerranée, adoptée le 16 février 1976 à Barcelone Convention relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement comme habitats de la sauvagine, adoptée le 2 février 1971 à Ramsar Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, signée à Alger le 15 septembre 1968 Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, adoptée le 3 mars 1973 à Washington Références Ratifié le 24 juin 06 1974 Adhésion le 26 janvier 1980 n°82-439 du décembre 1982 n°82-440 du 11 décembre 1982 n°82-498 du 25 décembre 1982 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Décret de ratification Décret d’adhésion Signature Décret de ratification Décret de ratification Protocole relatif aux aires spécialement protégées de la Méditerranée, signé à Genève le 3 avril 1982 Convention internationale pour la protection des végétaux, Rome le 6 décembre 1951 Protocole concernant les aires spécialement protégées et la diversité biologique en Méditerranée, adopté le 10 juin 1995 à Barcelone Convention sur la diversité biologique, signée à Rio de Janeiro le 5 juin 1992 Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification en particulier en Afrique, adoptée à Paris le 17 juin 1994 n°85-01 du 5 janvier 1985 n°85-111 du 7 mai 1985 Signé le 10 juin 1995 n°95-163 du 6 juin 1995 n°96-52 du 22 janvier 1996 2.1.3. La formation et la recherche 2.1.3.1. La formation académique. La problématique de la connaissance et de la conservation de la diversité biologique marine se situe dans le contexte plus général de l'océanologie, discipline enseignée au niveau de plusieurs établissements et une institution spécialisée, tous dépendants de l'enseignement supérieur (tab. 2.5). Chaque institution présente une spécificité dans un domaine généralement lié au contexte géographique, mais toutes dispensent un enseignement articulé autour des thématiques essentielles suivantes : - écologie marine et saumâtre, animale et végétale - écologie numérique, statistiques et dynamique des populations exploitées ; - environnement et aquaculture ; - écosystèmes pélagique et benthique ; - physiologie des organismes marins ; - zoologie (invertébrés et vertébrés) ; - systématique ; - bio-statistiques ; - bio-surveillance et monitoring ; - aménagement du littoral. Tableau 2.5. Etablissements universitaires dispensant un enseignement d'océanologie Etablissement Localisation Faculté des Sciences USTHB, Alger Biologiques ISMAL Alger Faculté des Sciences de Annaba Annaba Faculté des Sciences d'Oran ES Sénia, Oran Orientation principale Ecologie, zoologie, botanique, faune et flore marine, physiologie, pollution marine. Ecologie, faune et flore marine, Aménagement côtier, pollution marine, aquaculture. Ecologie animale, aquaculture. Biologie, mammifères marins, pollution marine. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 2.1.3.2. La formation spécialisée. Il s'agit de formations initiées par le secteur chargé de l’environnement, au profit de ses cadres et à ceux hors secteur. Un cycle de formation de courte durée a été réalisé sur les thèmes suivants : - dispositif d’application du cadre réglementaire ; - éducation, sensibilisation et information environnementales ; - financement internationaux (WB, FEM, PNUD, PNUE) ; - planification de la stratégie environnementale ; - SIG et cartographie La biodiversité marine, et plus généralement l'environnement marin, est partiellement abordé au niveau des formations dispensées par l'Institut Technologique pour la Pêche et l'Aquaculture ITPA, organisme sous tutelle du Ministère de l'Agriculture, chargé des métiers de la pêche et de l'aquaculture. 2.1.3.3. La recherche et la formation supérieure. Les formations du troisième cycle sont indissociables des activités de recherche ; toutes deux sont assurées en principe par tout établissement universitaire, sous condition de bénéficier d'un encadrement de rang magistral approprié, au niveau de l'institution même ou en coopération. En raison du peu d'enseignants de niveau requis et l'éloignement entre institutions (Annaba, Alger et Oran), rendant difficile toute synergie, situation aggravée par une pénurie chronique des moyens à la mer, les cycles de formation doctorale sont assurés épisodiquement, selon les dynamiques ponctuelles. La situation évolue quelque peu avec la batterie de nouveaux textes législatifs destinés à favoriser la mobilité des enseignants-chercheurs universitaires. Reste la question des débouchés, la dynamique initiée au plan international ne s'est pas encore traduite dans les faits par des besoins nouveaux et des postes d'emploi. Les documents inventoriés ne constituent pas une liste exhaustive en matière de biodiversité marine d’Algérie, action qui devrait par ailleurs être soutenue en urgence ; il s’agit seulement de fournir les références des documents de synthèses, des rapports de contrats- projets et autres catalogues des espèces marines. Il reste à compiler tous les articles scientifiques, publications et autres communications traitant de la diversité biologique marine d’Algérie. La biodiversité est aussi abordée dans le cadre des thèses de fin de cycle universitaire en océanologie (tab. A1.3, annexe 1). Les groupes systématiques ciblés par ce type de recherches restent restreint est concentrés sur trois catégories d’espèces : - les espèces d'intérêt commercial problèmes d'exploitation), représentées par : - les poissons : Engraulis encrasicholus, Sardina pilchardus, Mullus barbatus, Trachurus trachurus, T. mediterraneus, Merluccius merluccius mediterraneus, Pagellus acarne, Boops boops , Dicentrarchus labrax et autres sparidés et soleidés ; - les mollusques bivalves : Mytilus galloprovincialis, Ruditapes decussatus, Cardium glaucum ; Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie - - les mollusques céphalopodes : Sepia officinalis, Octopus vulgaris ; les crustacés décapodes : Penaeus kerathurus, Parapeaneus longirostris ; les échinodermes : Paracentrotus lividus ; les espèces d'intérêt écologique majeur, telle que des espèces sentinelles et à caractère de symbole en Méditerranée : l’herbier à Posidonia oceanica ...; les espèces d’intérêt pour la bio-surveillance dont la plupart concernent les bioindicateurs structuraux représentés par les peuplements macrozoobenthiques (Capitella capitata, Audouinia tentaculata, Polydora antennata, Scolelepis fuliginosa..) ; les espèces d’intérêt pour l’hydrodynamique et la production primaire et secondaire (phyto et zooplancton , ainsi que le macrozoobenthos. Ces travaux traitent de différents aspects de la biodiversité, notamment l’inventaire des espèces et leur cartographie, leur biologie, leur écologie et biogéographie locale, la gestion de certains stocks exploités et de la modélisation. L’examen des données (tab. A1.3, annexe 1) soulève quelques remarques. Des groupes systématiques entiers sont ignorés, par manque de spécialistes ou d’intérêt, souvent pour des raisons objectives liées à leur rareté, leur inaccessibilité ou tout simplement par manque de moyens d’échantillonnage. Cette lacune concerne particulièrement les échinodermes, les crustacés benthiques, les bryozoaires, les spongiaires, les cœlentérés, les nématodes, les sipunculidiens et d’autres groupes dits mineurs. Près de 70 % des travaux réalisés sont concentrés sur la région centre, alors que les régions Est et Ouest de la côte bénéficient seulement de 12 et 18 % des travaux de thèses traitant la connaissance de la biodiversité marine d’Algérie. Les aspects de gestion, de restauration d’habitat et de conservation, jusqu’à une date très récente, n’étaient pas au centre de la préoccupation des universitaires, excepté la ressource halieutique qui a bénéficié dans ce sens, d’une attention particulière. D’ailleurs, la recherche universitaire en matière de biodiversité est handicapée par la dispersion des ressources humaines (chercheurs et personnels de soutien) et matérielles (équipement de laboratoire et moyens à la mer). En matière de recherche universitaire (tab. A1.4, annexe 1), les projets concernent, en partie tout au moins, l’amélioration des connaissances de la biodiversité marine d’Algérie (tab. A1.4, annexe 1). Néanmoins, quelques remarques se dégagent, en particulier : - près de 60 % sont domiciliés dans la région centre ; - certains groupes systématiques sont marginalisés ; - l’absence pour la majorité des projets de documents finaux de synthèse, quant ils sont présents, aucune diffusion ne leur est assurée ; - un manque d’une approche globale dans l’orientations des activités prises en charges par les thèmes de recherches identifiés ; - l’absence quasi systématique de suivi des produits de ces projets. La situation en matière de recherche est confrontée à des difficultés de terrain actuellement insurmontables. L'absence de moyens à la mer pour toutes les structures, excepté l'ISMAL qui gère un navire de recherche de 25 m et plusieurs embarcations de 10 m, limite sérieusement le rayonnement des organismes de recherche. La solution a consisté souvent à solliciter les professionnels de la pêche avec des fortunes diverses, mais cette pratique est extrêmement lourde administrativement, surtout en période sécuritaire délicate. D'ailleurs si les préoccupations halieutiques sont abordées par ce biais, les aspects écologiques sont quant à eux plus difficiles à étudier en raison des contraintes objectives des professionnels tenus à des impératifs économiques. Bien qu'il permette d'acquérir régulièrement des équipements de laboratoire et de fonctionner au minimum, le système de recherche en océanologie était alimenté par des enseignants-chercheurs Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie rémunérés jusqu'à cette année pour leur tâches pédagogiques, la prime de recherche étant dérisoire. De ce fait, il repose encore sur les thésards qui s'appuient eux-mêmes sur les étudiants en fin de graduation. Conséquence directe, l'activité de recherche s'écroulait dès qu'une thèse était soutenue, les difficultés de terrain rebutant les meilleures volontés. La situation est en pleine évolution, la revalorisation des primes de recherche (quadruplée depuis octobre 2000) risque de générer des effets positifs, à condition de régler la question des sorties en mer, sous une forme ou l'autre. Cependant, la conception inadéquate de certains projets s’est traduite par l’absence de résultats, malgré des moyens conséquents disponibles, tandis que d’autres projets n’ont pu être concrétisés, faute de moyens à la mer. Indépendamment de l’aspect logistique, se pose la question du leadership (capacités de coordination et d’animation) des projets. Nonobstant cette situation contraignante, des activités scientifiques sont plus ou moins régulièrement organisées (tab. A1.5, annexe 1), particulièrement vers la fin de la décennie 90, une série de séminaires et rencontres scientifiques ont été organisés, sous l'effet de dynamisation de l'année de l'océan. Ces rencontres participent à l’effort de sensibilisation et de vulgarisation des produits de la recherche universitaire en matière de biodiversité marine, mais malgré l’effort consenti dans ce sens, le nombre et la porté de ces rencontres reste très restreint. D’autre part et pour des raisons objectives, la quasi totalité de ces rencontres est organisée à Alger ; une décentralisation aux autres wilayate côtières participerait à élargir l’impact de la sensibilisation recherchée vers d’autres franges de la population et autres centre de décisions locaux. D'autres insuffisances concernent la rareté d’ateliers thématiques, de séminaires scientifiques pointus et de conférences d’experts étrangers. 2.2. Etat et niveau des connaissances L’évaluation du niveau de connaissance en matière de diversité biologique marine d’Algérie est à faire à différents niveaux. D'un point de vue structurel (tab. 2.6) ou thématique (tab. 2.7), la maîtrise des taxa diffère sensiblement. En conséquence, deux objectifs se dessinent en matière de systématique : - combler le déficit en spécialistes pour certains groupes zoologiques et/ou botaniques et renforcer le potentiel déjà existant pour les autres groupes ; - réaliser une révision systématique des espèces marines d’Algérie et appliquer les nouvelles méthode cladistiques aux fin d'adoption des nouvelles nomenclatures. Tableau 2.6. Niveau de connaissances du point de vue structurel. Aspect Richesse et diversité spécifique Niveau de connaissance et de mesure Assez bien connue Inventaires Gestion Assez disponibles limitée Conservation in situ Conservation ex situ Inexistante Assez bonne Observation Quelques groupes sont peu, très peu ou pas du tout connus (cf. lacunes) Par groupes systématiques Essentiellement les ressources halieutiques Se fait naturellement Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau 2.7. Niveau de connaissance du point de vue systématique. Groupes systématiques Degré de connaissance +++ +++ +++ +++ + Date Copépodes Ptéropodes +++ ++ A-R A-R Ostracodes Amphipodes Cladocères ++ +++ +++ A-R R A-R Mysidacés Euphausiacés Cumacés Echinodermes Bivalves Gastéropodes Céphalopodes Placophores Polychètes des fonds meubles Polychètes des fonds durs Oligochètes Sipunculidiens Nemertes Nématodes Entéropneustes Foramminifères Chétognathes Thalliacés Appendiculaires Radiolaires Acanthaires Spongiaires Meduses Siphonophores Océanographie physique ++ + +++ +++ ++ +++ + +++ + + + ++ ++ + + + + + Mammifères marins Poissons osseux Poissons cartilagineux Décapodes Benthiques Décapodes pélagiques A-R A-R A-R A-R A A-R A-R A-R A-R A-R A-R A-R A R A A A A A A-R A-R Spécialistes Rares mais suffisant A renforcer Idem Idem A renforcer en priorité A renforcer A renforcer en priorité Idem A renforcer A renforcer en priorité Idem Idem A renforcer Idem Idem Idem Idem Idem Idem Urgence à former Idem Idem Idem Idem Idem Idem Idem A former Idem Idem Idem Idem A renforcer Idem Inconnue en Algérie +++ : bien étudié ++ : assez bien étudié + : peu étudié - pas étudié A : travaux anciens R : travaux récents A titre d'illustration, des paysages et peuplements types sont présentés 2.2.1. Le récif-barrière de l’herbier à Posidonia oceanica Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie La localisation géographique très côtière des phanérogames marines les soumet directement aux impacts anthropiques. Ceci se traduit généralement par une réduction des surfaces occupées par les herbiers, en particulier à proximité de centres urbains. Les menaces qui pèsent sur les herbiers sont multiples, elles ont fait l’objet d’inventaires exhaustifs par BOUDOURESQUE et al., (1996) il s’agit de l’urbanisation excessive, de la sur-fréquentation touristique, de la pollution, et de l’exploitation des ressources marines. Ces menaces ont une incidence à la fois sur l’espèce ellemême et sur la biodiversité qu’elle renferme et/ou sur leurs habitats. Le récif barrière de l’herbier à Posidonia oceanica est considéré comme un paysage marin caractéristique de la mer Méditerranée. Il à été décrit pour la première fois par MOLINIER et PICARD en 1952. Elément clé dans la protection du littoral contre l'hydrodynamisme, l'herbier est aujourd'hui en régression, notamment à proximité des grandes agglomérations côtières qui d'ailleurs correspondent aux points sensibles mentionnés précédemment. 2.2.2. Les trottoirs à vermets. Ce type de formation récifale calcaire est d’origine biologique. Les trottoirs et corniches à vermets sont construits par l’association entre une algue calcaire Corallinacée Neogoniolithon notarisii et un gastéropode prosobranche de la famille des vermetidés, Dendropoma (Novastos) petraeum, souvent désigné dans la littérature sous le nom de Vermetus critatus. Ces deux espèces principales sont en général accompagnées d’un certain nombre de formes épilithes et endolithes, parmi lesquelles le foraminifère fixé Miniacina miniacea joue un rôle important en remplissant les espaces vides. Ces paysages particuliers ont été signalés et décrits dans la région de Tipaza ; ils se présentent sous forme de trottoirs en surface horizontale. La rareté des trottoirs à vermets connus en Méditerranée, et la lenteur de leur édification, rendent ces formations très vulnérables. En effet, du fait de leur position au niveau du médiolittoral, ils sont très sensibles à la pression humaine et aux activités industrielles (hydrocarbure, matière organique, piétinement). L’étude et le classement de ces trottoirs à vermets de Tipaza permettront une meilleure protection (UNEP/IUCN/GIS Posidonie, 1990). 2.2.3. Les trottoirs à Lithophyllum lichenoides. Cette formation algale qui se développe dans la partie inférieure de l’étage médiolittoral, le long des falaises ou des parois rocheuses très exposées au ressac, constitue de larges encorbellements. De ce fait, ces « trottoirs » peuvent être altérés par le piétinement, le choc répété des bateaux et sont sensible à la pollution amenée par les vagues et les embruns. Les côtes algériennes possèdent quelques sites où le trottoir à Lithophyllum lichenoides présente un développement remarquable (îles Habibas, littoral situé entre l'embouchure de l'oued Tafna et la plage de Honaïne). Ces sites doivent pouvoir rester des références pour ce type de construction biologique, formation typiquement méditerranéenne et si vulnérable. Toutefois, des prospections sont nécessaires afin de préciser leur localisation tout au long des côtes. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 2.2.4. Les peuplements marins particuliers. Dans l'absolu, et mis à part le cas du phoque moine qui au contraire dépasse le cadre national, la quasi-totalité des espèces endémiques peut être classée dans cette catégorie, avec quelque nuances cependant, la situation n'étant pas comparable pour tous les taxa. La notion d'intérêt particulier concerne d'ailleurs non pas seulement les espèces, mais leur habitat et le façonnement des paysages dans lesquels ils se trouvent. Souvent menacés dans d'autres régions de Méditerranée, les peuplements ou les espèces indiquées dans ce paragraphe ne sont pas obligatoirement dégradés globalement en Algérie ; leur caractère littoral le plus souvent, lié à la vitesse d'altération et à leur fragilité, suscite des craintes justifiées. A titre d'exemple, l'herbier à posidonie, reconnu pour sa vigueur et son étendue, est néanmoins altéré dans les zones urbaines où sa limite inférieure a diminué drastiquement sous l'effet de la pollution et de la turbidité de l'eau, empêchant la lumière, facteur essentiel de croissance, de pénétrer dans l'eau. C'est donc pour leur intérêt local et/ou méditerranéen que ces particularités sont citées, de manière à tenter de faire connaître aux habitats spécifiques de la Méditerranée, le sort qui leur a été réservé sous des latitudes moins clémentes. 2.2.4.1. Le phoque moine de Méditerranée Monachus monachus. C’est l’exemple tragique des méfaits de l’expansion humaine. Il est surtout connu par les pêcheurs et les riverains. Toutes les enquêtes qui ont été réalisées pour effectuer le point sur les effectifs probables, les sites désertés, ceux où quelques individus semblent encore subsister et enfin ceux où les conditions apparaissent encore favorables à leur maintien éventuel, ont montré que le phoque moine à quasiment disparu. La régression alarmante du phoque moine en Algérie est difficilement contestable. Son aire de distribution comprenait l’ensemble des côtes algériennes. Malgré sa protection légale (décret présidentiel n°83 509 du 20/08/1983), le déclin constaté est à l’origine de causes diverses liées aux activités humaine, particulièrement l’aménagement du littoral (ouverture de routes ou de pistes perpendiculaires au rivage et qui viennent désenclaver les plages ou criques jusque là difficilement accessibles. Les exigences très précises du phoque moine pour son habitat et son faible taux de reproduction le rendent vulnérable à trois facteurs fatidiques, fusil, famine et foule, apportés par l’Homme. Le fait d’être concurrent des pêcheurs lui a été fatal. 2.2.4.2. Les forêts de cystoseires et Cystoseira algeriensis Les forêts de cystoseires, constituées essentiellement de Cystoseira amentacea var. stricta est une algue Fucophyceae endémique de la Méditerranée qui est inféodée à la frange infralittorale (du niveau 0 à 0,5 m de profondeur) en mode battu à très battu. L'espèce est signalée le long du littoral rocheux algérois, ainsi qu'aux îles Habibas ; elle semble être très sensible à la pollution et sa régression est constatée autour des grandes agglomérations. Elle est considérée comme un indicateur biologique performant des eaux pures et utilisée à ce titre. Elle reflète assez bien la localisation des secteurs altérés par rapport aux zones plus ou moins dégradées par les rejets des émissaires urbains. Le suivi Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie des populations de C. amantaceae est l’une des méthodes performantes et peu coûteuses de surveillance de la qualité du milieu. Dans ce groupe algal, une mention spéciale concerne l'algue Cystoseira algeriensis, espèce endémique de l'Algérie, signalée à Cherchell, au cap Carbon (Bejaia), et récemment à El Djamila dans la banlieue ouest d'Alger. Une fois confirmée et les équivoques taxinomiques levées, cette espèce devrait faire l'objet d'études approfondies et de mesures de protection dans les sites appropriés. 2.2.4.3. Les peuplements à Laminaria rodriguezii et Laminaria ochroleuca Ces deux espèces ont fait l’objet de signalisations très anciennes par HAMEL (1931-1939), au large d’Alger pour Laminaria rodriguezii (endémique méditerranéenne) et sur le banc de Matifou pour Laminaria ochroleuca dans la région d'Alger. Des observations vérifiées confirment leur présence à l'extérieur de la baie d'Alger aux îles Sandja (03° 15’ 30’’ E) voilà une dizaine d'années, mais les dernières prospections semblent indiquer une disparition des espèces qui sont très vulnérables en Méditerranée du fait de la rareté des stations localisées et de leur faible extension spatiale. De nouvelles prospections devront être entreprises afin de confirmer leur présence et mettre en œuvre une action prioritaire. 2.2.4.4. La grande nacre Pinna nobilis. La grande nacre, espèce protégée en Méditerranée, a été décimée dans la majorité des sites méditerranéens, soit par prélèvement direct, soit sous l'effet des engins de pêche. c'est l'un des plus grands bivalves du monde, inféodée le plus souvent de l'herbier à posidonie ou la prairie à cymodocees. signalée sur tout le littoral algérien, l’espèce se raréfie. la protection de l’espèce dépend de celle de son habitat et donc des mesures prises pour l'herbier (cf. ci-après). 2.2.4.5. la patelle foncée Patella ferruginea. Cette patelle endémique de la Méditerranée, vivant au niveau de l’étage médiolittoral, était autrefois très répandue ; elle est maintenant classée parmi les espèces rares, même si elle est encore citée en plusieurs endroits en Algérie (îles Habibas, El Kala). Son biotope et sa grande taille en font une victime privilégiée (consommation humaine, appâts pour la pêche), fragilisée par son hermaphrodisme. les individus atteignent des tailles remarquables au niveau de certains sites relativement difficiles d’accès (îles habibas). Un inventaire des substrats durs sur lesquels elle se fixe est fortement souhaitable, sur la base des signalisations antérieures difficiles d’accès, comme l’île de la fourmi à Gouraya (01° 51’ 00’’ W) et les différents îlots de l'Oranie (a l'ouest de cap falcon jusqu’à ghazaouet) . 2.2.4.6. le coralligène et le corail rouge corallium rubrum. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Le coralligène représente la matrice des substrats durs, même si sa localisation précise se situe parfois dans des milieux envasés parsemés de roches. Ce sont des constructions biologiques de l’étage circalittoral et au delà, observés en Algérie jusqu'à 120 m de profondeur ; elles constituent des massifs de concrétionnement très anfractueux sur les fonds horizontaux et couvrent les tombants rocheux. Les fonds de coralligène s'étendent sur de larges surfaces, là où les fonds rocheux sont présents. La richesse biologique et la splendeur paysagère des tombants sont exceptionnelles. mais au-delà de l’intérêt esthétique indéniable des fonds, la ressource en espèces nobles qu’ils abritent est potentiellement énorme. Le coralligène représente la communauté benthique la plus attractive pour le tourisme sous-marin, et la plus riche sur le plan biologique. Ce patrimoine biologique est fragile. Il subit des dégradations dues à la pollution générale du littoral, à l’envasement ainsi qu'à l'exploitation halieutique, aussi bien des crustacés et poissons nobles que de celle du corail auquel il est systématiquement associé. Le corail rouge, alcyonaire octocoralliaire, diffère radicalement des coraux hexacoralliaires du pacifique et ne joue pas le même rôle écologique de filtre. En raison de son intérêt économique, les armateurs exercent une pression soutenue pour l'exploitation des gisements de corail, mais les conditions draconiennes imposées par un cahier des charges rigide constitue une sérieuse protection de l'animal. L’intérêt que revêt l’espèce dans l'industrie spatiale et médicale dépasse les applications traditionnelles dans la bijouterie et augurent d'une convoitise accrue dans les prochaines années, d'autant plus que les gisements méditerranéens hors d’Algérie sont fortement exploités et de plus en plus profonds et donc par conséquent de moins en moins rentables. Pour des raisons d’intérêt commercial, les différentes mesures proposées par les instances internationales visent à considérer le corail rouge comme une richesse commune a l'ensemble des pays méditerranéens, dans un but d'exploitation et non de conservation. Cette pratique qui se justifie dans le cas des stocks chevauchant où la ressource est partagée entre les différents pays concernés et nécessite une gestion globale, n'a aucune base technique et scientifique dans le cas du corail, espèce sessile. Par contre, si le corail semble bien connu dans la région d’El Kala, les localisations actuelles des principales aires de répartition reste à faire, puisque l’espèce est signalée un peu partout sur les côtes algériennes, de la frontière tunisienne à la frontière marocaine. Indépendamment des convoitises suscitées par les gains que procure l'exploitation du corail, la connaissance des gisements du corail est cruciale dans la protection du coralligène, puisque l'exploitation du premier a des conséquences destructrices sur le second. De sérieuses études écosystémiques, en complément aux premiers résultats obtenus lors de l’étude du PNEK, ne pourront qu’améliorer la connaissance des substrats durs et leur protection. 2.2.4.7. le mérou noir Epinephelus guaza (E. marginatus). Poisson semi-cryptique hermaphrodite proterogyne, le mérou noir représente depuis de nombreuses années l’espèce emblématique de la Méditerranée. Bien que sa situation ne soit pas comparable à celle du nord de la Méditerranée où il a quasiment disparu en dehors des réserves marines, le mérou noir se trouve en nette régression, tout au moins à des profondeurs plus importantes d’année en année. Le repeuplement des côtes nord pourrait faire l'objet d'un projet d’étude puisqu'il semble admis que la reproduction de l’espèce se déroule sur les rives sud. Le mérou constitue l’espèce préférée et recherchée des chasseurs sous-marins. Cette espèce est surtout la cible lors des concours qu’organise la fédération des sports Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie subaquatiques pendant l’année avec la participation de plus 20 chasseurs. Poisson facile à tirer, une fois qu’il est repéré sur un fond de roche, il devient vulnérable et l'espèce se trouve en danger. La capture de jeunes individus (femelle) exclusivement ou au contraire de grands individus (mâle) peut être un facteur de déséquilibre de la population. Ce déséquilibre est accentué la petite pêche côtière au moyen de filets maillants et de palangres. 2.2.4.8. L’oursin diadème Centrostephanus longispinus L’oursin Centostephanus longispinus (Phillipi, 1845) est le seul représentant méditerranéen de la famille des Diadematidae (fig. 2.1). Sa répartition actuelle et sa relative rareté dans le bassin méditerranéen occidental sont rattachés, par de nombreux auteurs, à sa thermophilie (PERES et PICARD, 1964). Sa biologie et son écologie sont encore relativement mal connue. C. longispinus est fréquemment observé sous des surplombs ou à l’abri de la lumière. Cette espèce n’a fait l’objet que de rares signalisations (îles Habibas, 01 spécimen, Cap Matifou 03 spécimens, île de la Fourmi 01 spécimen, El Kala, 01 spécimen). Ces premières signalisations sont localisées sur les îles ou sur des promontoires rocheux, parfois profonds (plus de 60 m à El Kala) exposés directement au courant. Figure 2.1. l'oursin diadème, récolté sur les fonds de corail d'El Kala 2.2.4.9. Les fonds de maërl. Les fonds de maërl appelés gravelles se développent sur des fonds meubles du circalittoral et sont caractérisés par la présence d'algues calcaires qui appartiennent aux familles de corallinacées et des peyssonneliacées, plus particulièrement de Phymatolithon calcareum Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie (= Lithothamnium calcareum). Ils sont responsables d’une grande partie des sédiments biogéniques des zones côtières. Ils sont responsables d’une grande partie des sédiments biogéniques des zones côtières. Signalés par LE DANOIS (1925) et DIEUZEIDE (1940) dans la baie de Castiglione (Bou Ismaïl) entre 20 et 40 m de profondeur, FALCONETTI (1969) et LECLAIRE (1972) dans la baie d’Alger, Courbet-Marine (Zemmouri) et au large d’Ain El Turc dans le golfe d’Oran, ces fonds particuliers situés entre 20 et 100 m de profondeur qu'affectionnent les espèces ichthyologiques nobles comme les pagres, sont menacés par l'envasement et la turbidité (fraction fine < 63 µm), la lumière pénétrant plus difficilement en profondeur. Ce peuplement semble menacé de destruction en Méditerranée, par des dégradations d’origine humaine (chalutage, envasement provoqué par les modifications de la ligne de côte), mérite une attention particulière. 2.2.4.10. L’hippocampe Hippocampus hippocampus Cette espèce, considérée comme très commune autrefois, est aujourd’hui devenue rare. Sa disparition est liée à la régression de son habitat de prédilection, les herbiers à Posidonia oceanica et sa vente comme souvenir. En Algérie, cette espèce est largement commercialisée, ce qui risque d'aggraver la situation. La protection de l’espèce dépend de celle de son habitat et donc des mesures qui seront prises pour l’herbier à Posidonia oceanica. 2.3. Bases de données. L’une des lacunes majeures de l’Algérie en matière de biodiversité marine est sans conteste l’absence de banques de données. La seule qui existe est un fichier statistique des débarquements de pêches, alimenté par des observateurs au niveaux des différents ports de pêche, mais même ces informations sont peu approximatives. L’absence de banques de données sûres et fiables handicape lourdement le décideur dans la mise en place de toute politique ou stratégie d’utilisation durable et de conservation des ressources biologiques marines d’Algérie. A ce titre, un projet de mise en place d’une banque de donnée nationale d’informations liées à l’océanographie biologique, ainsi d'ailleurs qu’un projet SIG pour la diversité biologique marine d’Algérie, ont été proposés par le point focal COPEMED Algérie dans le cadre du COPEMED phase II. Ces deux actions sont inscrites dans le cadre des bases de données communes sur l’information biologique (SPECIESDAB) et de la CIESM (banque de données bibliographiques sur les sciences marines en Méditerranée. 2.4. Le Financement Plusieurs mécanismes de financement des études et exploration des éléments de la biodiversité marine concourent à la réalisation des projets. Le financement national est assuré par les fonds propres du MATE à travers le Fonds National de l’Environnement de la Dépollution (FEDEP, ex. Fonds National de l’Environnement FNE). Le soutien financier et matériel est également assuré par le Fonds National pour la Recherche (FNR) dont une partie est structurée dans le domaine Biologie et Agronomie. Ce dernier contribue par l'intermédiaire de l’Agence Nationale pour le Développement de la Recherche Universitaire Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie ANDRU et le Centre National pour les Etudes et la Promotion de la Recherche Universitaire CNEPRU. La mise en place tout récemment du Conseil Scientifique de la Recherche en Environnement sous tutelle du MATE (2ème semestre 2001) vient diversifier les sources de financement national de la recherche sur les problèmes de la diversité biologique marine d’Algérie. Ce conseil retient parmi les axes majeurs et prioritaires à soutenir, la conservation de la biodiversité et les problèmes de bio- surveillance. Les projets CNEPRU/ MERS d’une durée moyenne de 3 ans sont soutenus à près de 10 000 USD. Les projets ANDRU/MERS (3 ans) bénéficient d’une enveloppe de 12500 à 37 500 USD. Les financements prévus à partir de 2002 dans le cadre du MATE bénéficieront de 12500 à 37 500 USD pour une durée de 1 à 3 ans. Au plan international, le financement est assuré par divers organes régionaux, notamment le PNUE, le PNUD, le FEM, la BEI, le CAR/ASP. Les financements les plus importants concernant la diversité biologique marine d’Algérie sont résumés dans le tableau suivant (tab. 2.8). tableau 2.8. Principales sources de financement des projets portant sur la diversité biologique marine en Algérie. Projet Financem Montant Maître Observations ent (USD) d'Oeuvr e Stratégie nationale d'action BEI 600 000 MATE Don, début de environnementale (Métap) réalisation 2ème semestre 1997 Etude de classement des îles Habibas MATE 40 000 MATE Début de réalisation en 1997, achevé Etude d’extension du Parc National de Taza MA/DGF MA/DGF Début de réalisation 2002. (Jijel) au domaine marin. Etude d’extension du Parc National de MA/DGF MA/DGF Début de réalisation Gouraya (Béjaia) au domaine marin. 2002. Etude de classement des Iles Rachgoun (Ain MATE MATE Action programmée Témouchent) en réserve naturelle marine Surveillance de l’herbier à Posidonia oceanica FNE 2500 MATE Finalisée en 1997 (L) Delile au large de la grande plage d’El Djamila (Baie de Bou-Ismail, Alger). Elaboration d'un bilan et d'une stratégie FEM 230 500 MATE Don , 2ème semestre nationale de développement durable de la 1998 diversité biologique Gestion de la partie marine du Parc Marin FEM ? ANN Don, 1996 et 1997, d'El Kala achevé Développement des capacités d'intervention GTZ (*) 5 500 MATE Don, début de dans le domaine de l'environnement 000 réalisation, 1998 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Renforcement des capacités nationales dans PNUD le domaine de l'environnement et introduction de l'éducation environnementale dans l'enseignement primaire et secondaire. (*) 1 862 MATE/ Don, début 000 MEN/MA/ réalisation 1998 ME/ PME/MI : caisse de coopération allemande Les projets ci-dessus mentionnés n'indiquent pas les projets financés par l’ANDRU et le CNEPRU , soit 21 projets dont 15 au CNEPRU et 6 à l'ANDRU pour des montants globaux respectifs de 150.000 USD et 180.000 USD. Ce sont des estimations moyennes qui ne concernent pas les projets traitant de la bio-surveillance et de la contamination par les métaux lourds, ainsi que ceux traitant du cadre physique de l’habitat. 2.5. La sensibilisation. Toute stratégie de conservation de la biodiversité doit tenir compte de deux éléments clé dans son volet sensibilisation : - le niveau d’alphabétisation ; - la place accordée à l’éducation environnementale dans le premier pallier de la formation La sensibilisations commencerait par celle des responsables locaux (collectivités locales), car le réflexe qui oppose l’économie et l’écologie (préservation du patrimoine physique ou biologique) demeure à ce jour vif dans certains esprits. Dans les pays avancés en matière de préservation des ressources biologiques, cet antagonisme à tendance a être dépassé suite à la disparition et la raréfaction de certaines espèces. A cet effet, le rôle des collectivité locale devient majeur dans la promotion de l’information environnementale en général et celle liée à la biodiversité en particulier. Les collectivités locales sont renforcées dans ce rôle par leur position de proximité privilégiée avec les populations. La communication dans ce domaine est un mécanisme à trois niveaux, social, éducatif et institutionnel. 2.5.1. Les commémorations. Les actions de sensibilisation revêtent plusieurs formes, en particulier : - la commémoration des dates anniversaire ; - la célébration d’événements de portée internationale (ce dernier point concernant plus spécifiquement les symboles terrestres, journée de l'Environnement, journée de l'Arbre) ; Ces actions concerne essentiellement les milieux spécialisés et peuvent être assimilés à des recyclages et recentrages des objectifs. L'auditoire restreint de cette phase préliminaire est ensuite élargi par la diffusion de l'information assurée par les bénéficiaires de ce premier cercle. 2.5.2. Les campagnes de sensibilisation. de Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Des campagnes de sensibilisation sont épisodiquement organisées, à l'occasion de la préparation de la saison estivale par exemple, ou encore lors d'alertes déclenchées à la suite de l'apparition d'épidémies ou de manifestations brutales de maladies liées aux activités littorales. Cette série d'actions touche un public beaucoup plus large que pour le point précédent. La sensibilisation s'effectue aussi bien par les canaux d'information officiels (médias lourds)que par les circuits informels du bouche à oreille. En fait, s'agissant le plus souvent d'un enjeu de santé publique, la biodiversité marine n'en constitue qu'un objectif secondaire, mais profitable dans la mesure où les messages diffusés visent des mesures d'hygiène, tout bénéfice pour le milieu littoral. 2.5.3. La presse écrite. Les circuits spécialisés sont renforcés par des publications en nombre croissant dans la presse grand public. Sous forme thématique ou générale, les articles d'enquêtes ou de notes fournissent à la fois une information et attirent l'attention sur des menaces particulières. 2.5.4. L'outil audiovisuel. Initialement, une série d'émissions, complétée par quelques documentaires nationaux et de nombreux internationaux (tab. 2.9), alimentait régulièrement le paysage audiovisuel environnemental officiel. L'outil audiovisuel a explosé voilà quelques années avec l'avènement des chaînes satellite. Des évènements graves (comme par exemple le naufrage de l'Amoco Cadiz), passés quasiment inaperçus à l'époque, ont d'un coup crevé l'écran et suscité une prise de conscience depuis leur médiatisation planétaire (cas du naufrage de l'Exxon Waldez, et plus récemment de l'Erika). Tableau 2.9. Diffusion audiovisuelle en matière de biodiversité marine Diffusion Collection Cousteau Divers Emissions radiophoniques nationales Emissions radiophoniques locales forums radiophoniques Les sciences de la mer en Algérie L'Environnement L'Homme et l'Environnement Mission "Habibas" Vie sauvage Observations ENTV, Dépasse la vingtaine annuellement (international) ENTV, Réguliers, non spécifiques (international) Radio Chaîne III : Bulle verte, Chlorophylle, Méditerranée, Self Service et Avis,…. (hebdomadaires) Radio El Bahia Oran : Avec l'Environnement Les 03 chaînes étatiques, émissions thématiques ENTV (national) Radio nationale ENTV (national) Documentaire scientifique ISMAL (national) Fréquents, international, National Geographic (international) Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie L'action de sensibilisation repose sur des compétences et des ressources humaines qualifiées, aussi bien en termes de communication que de connaissance des enjeux environnementaux. Cela signifie une collaboration plus étroite entre les décideurs et les ONG. Moins spectaculaires, mais plus incisives, ces actions sont complétées par des conférences présentées au niveau de certains établissements scolaires. 2.5.5. L'impact du mouvement associatif (ONG). Malgré des actions pertinentes, l'activité du mouvement associatif reste encore très insuffisante dans le domaine de la sensibilisation et de la vulgarisation (tab. A1.6, annexe 1). Les ONG activant exclusivement dans le domaine littoral sont rares, elles ont en général un champ d’intérêt plus large, l’environnement. La conservation de la ressource biologique marine est très souvent une préoccupation secondaire, voire marginale. Un soutien plus conséquent des pouvoirs publics aux ONG activant réellement sur le terrain de la vulgarisation, de la sensibilisation et de la protection des ressources biologiques marines est très souhaité. 2.5.6. Sensibilisation en milieu éducatif. Le Ministère chargé de l'environnement a initié en concertation avec le Ministère de l'Education Nationale (MEN) et avec l'aide d'experts internationaux du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'élaboration d'une stratégie nationale d'éducation environnementale en milieu scolaire. Certaines opérations ponctuelles sont menées au niveau des écoles, des collèges et des lycées, mais la portée de telles initiatives reste négligeable. Dans tel cas, aux lieu et place des campagnes de sensibilisation à effet, certes immédiat mais néanmoins ponctuel, une véritable politique à long terme serait plus «rentable» en : - menant une vulgarisation à tous les niveaux (éducation, grand public, responsables locaux) ; - encourageant et initiant la production de documents scientifiques listant, schématisant et illustrant les ressources biologiques marines d’Algérie (guide des espèces) ; - initiant des programmes de sensibilisation spécifiques destinés aux acteurs de la biodiversité marine et côtière (corporation des pêcheurs et des gens de mer) plus réceptifs à la question en insistant sur les retombés positives de cette préservation à long terme, voire à moyen terme sur leur activité ; - encourageant, renforçant et soutenant les associations et ONG intervenant dans le domaine marin et côtier ; - appuyant la création d'un référentiel de la biodiversité marine (c'est à dire la partie marine d'un Muséum National d'Histoire Naturelle) ; - dotant les inspections de l’environnement des wilayate côtières d’une documentation spécialisée, leur assurant une formation en matière de biodiversité marine d’une part, et en les renforçant par des techniciens formés dans le domaine des sciences biologiques de la mer ; - formant des animateurs culturels et de colonies de vacances sensibilisés aux problèmes de la biodiversité marine Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 2.6. Information. L'information pour être diffusée, doit être préalablement reçue. La collecte, l'organisation, la hiérarchisation et la circulation de l'information quelle qu'elle soit, sont autant d'éléments irréfutables, indispensables à toute politique de développement. C'est aussi le cas de l'information qui concerne la biodiversité marine, et à cet effet, l'information scientifique très fragmentaire est largement disparate. La diffusion de l'information pose un problème de fond. Il s'agit tout d'abord de la localiser, puis de la compiler et de la centraliser de manière hiérarchisée pour en assurer enfin sa diffusion. L'absence d'organisation rigoureuse s'est traduite par des dépenses inutiles et souvent coûteuses pour refaire des études déjà réalisées et restées inexploitées, alors qu'il suffit dans le pire des cas, de les actualiser. Malgré les demandes de formulaires régulièrement adressées aux structures scientifiques par les organismes administratifs, les compétences nationales sont souvent négligées. Une partie de l'information scientifique, véritable assise de la sensibilisation et de la vulgarisation, échappe à la communauté scientifique en raison d'un cloisonnement arbitraire des missions des structures universitaires et administratives. En terme de contribution, l'Algérie participe aux programmes de l'AIEA, de MEDPOL ; elle alimente aussi la base de données de la CIESM. L’un des maillons faibles des éléments de la diversité biologique marine est sans conteste l’absence de travail en réseau. Il devient aujourd’hui clair que la réussite des actions engagées par beaucoup de pays riverains de la Méditerranée est assurée en partie par l’activité en réseau, qui peut constituer un palliatif en ce qui concerne certaines lacunes en matière de connaissances, d’expériences ou de compétences. A cet effet, la réalisation d’un système national de collecte, d’analyse et de traitement de l’information concernant la biodiversité marine constitue une urgence. Sans être spécifique, la diffusion de l’information relative à la biodiversité est assurée par : - Algérie Environnement (bimensuel du MATE) , avec à ce jour 3 numéros parus dont le dernier en 2000 ; - Vie et Nature (bimensuel de l’ANN), a cessé de paraître ; - Symbiose (trimestriel), revue grand public la plus régulière 10 numéros traitant de l’information environnementale dont deux consacrés exclusivement au domaine marin d’Algérie. Les revues spécialisées sont quasiment inexistantes. Le Bulletin de la station de Pêche et d’Aquaculture de Castiglione, semestriel a cessé de paraître en 1959, tandis que le dernier numéro de Pelagos, publication scientifique de l’ISMAL à tirage irrégulier, a été publié en 2000. Parallèlement à la disparition des périodiques, une somme de données et de documents relatifs à la diversité biologique marine d’Algérie traitant de divers volets (connaissance, inventaires et systématique, physiologie, répartition locale, distribution bathymétrique, biologie et écologie...) est disponible, même si les informations sont fragmentaires, disparates et dispersées (tab. A1.7, annexe 1) et qu’il s’agit en urgence de localiser et d’inventorier. La liste des documents ci-après ne se veut en aucune manière exhaustive, il s'agit uniquement de références de documents de synthèse, des Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie rapports de projets et de contrats, ainsi que de catalogues des espèces marines. Il reste à compiler tous les articles scientifiques, publications et autres communications traitant de diversité biologique marine d’Algérie. 2.7. Coopération La coopération dans le domaine de la biodiversité marine revêt plusieurs formes et suit diverses modalités. 2.7.1. La coopération nationale. Dans le cas de la biodiversité marine, plusieurs acteurs sont prévus pour la réalisation des actions découlant du PAS BIO (tab. A1.8, annexe 1)). Ces actions sont initiées, orientées et menées dans un cadre participatif et consultatif à deux niveaux : - institutionnel, le MATE aurait un rôle de coordination et d’orientation, notamment pour les questions dépendant d'autres ministères (extraction anarchique de sable des dunes bordières et des plages, pêche à la dynamite, pêche dans les aires de ponte et de reproduction, mise en place des MPA, "littoralisation" effrénée et anarchique) ; - de la recherche, universitaire ou privée (tab. A1.8, annexe 1), par l’expertise scientifique ; le potentiel de chercheurs universitaires et de bureaux d'études constituera le socle technique qui pilotera les différentes missions que programmera le PAS BIO (inventaires, identification des actions appropriées sur le terrain et autre mesures de conservation ; il n’est pas exclu que d’autres structure ou organes non identifiées dans la phase actuelle puissent intervenir en cas de besoin. Les besoins en expertise sont identifiés, mais inorganisés à ce jour. Ce sont souvent des compléments méthodologiques qui sont souhaités, en raison de l'évolution de la technologie, évolution mal connue au plan national, faute d'un environnement scientifique ouvert (absence de revues locales de vulgarisation scientifique et technique, prix prohibitif des revues étrangères qui ne parviennent qu'épisodiquement). Par contre, des effets pernicieux de la coopération ont été signalés. 2.7.2. La coopération internationale. La coopération régionale est marginalisée, surtout en matière d’encadrement des travaux de recherche universitaire, où elle se retrouve parfois réduite à sa plus simple expression. Très ou trop peu d’initiatives sont prises dans ce sens , que ce soit sous forme de conférences, d'ateliers, de cycles de formation, ou bien encore de conventions. Mais quel que soit le constat conjoncturel, la coopération bilatérale et multilatérale à travers les pays et les organismes internationaux (ONU/ PNUE) ainsi que les programmes régionaux (Méditerranée) constituent autant d'éléments incontournables de succès de toute politique de conservation des ressources biologiques marines. Cependant, la coopération internationale a généralement des répercussions indirectes en matière de biodiversité marine. Il s'agit essentiellement de projets régionaux (tab. 2.10). La création du MATE, coordinateur naturel des projets liés à l'environnement et la biodiversité (marine et terrestre) pourrait changer la situation en dynamisant des laboratoires potentiellement opérationnels. La stratégie participative de l’Algérie, en plus des accords de partenariat mis en cours (Allemagne) ou attendus, s’inscrit sur le triple plan : - africain : dans le cadre de la gestion intégrée et durable des zones côtières ; Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie - maghrébin et arabe : organe spécialisé de ligue arabe : Conseil des ministres de l’environnement ; - méditerranéen : MEDPOL, METAP, CAR/ASP, GFCM, COPEMED ; - international : PNUE, FEM, AIEA ; La coopération internationale représente l’un des axes qui peut pallier les insuffisances nationales à travers l’échange et le transfert de connaissances, d’expertises et d’expériences. Il s’agit alors d’initier, de participer ou d’intégrer des projets relatifs à la biodiversité marine tant sur le plan bilatéral, que multilatéral. Une attention particulière sera souhaitée, dans le cadre du PAS BIO, à la coopération méditerranéenne : CAR/ASP, CGPM, ICCAT et autres. Certaines activités liées à la biodiversité marine concernent les projets de développement, halieutique notamment. Dans ce contexte la coopération internationale doit pouvoir intervenir en, synergie entre les secteurs concernés. Tableau 2.10 Projets internationaux. Projet (titre), organe(s) responsable (s), objectif (s) Durée Etat d’avancement • Projet Med Wet pour les zones humides, initié par le Ministère de l’Agriculture via la Direction Générale des Forêts. Objectif : tester sur Initié en Achevé un site pilote (lac Beni-Bélaid, Jijel, Est algérien), les méthodologies de 1996 gestion rationnelle des zones humides de la Méditerranée. Ce projet est sanctionné par un plan de gestion. • Stratégie nationale et d’un plan d’action pour la conservation et 18 mois l’utilisation durable de la biodiversité. CF. Actions mises place. Finalisé • • Evaluation des ressources halieutiques des côtes algériennes. Cf. Actions mises place. Elaboration d’un bilan et d’une stratégie de développement durable de 18 mois la diversité biologique en Algérie. Etude initiée par le MATE. Réalisation de l’étude : groupe d’experts algériens. Finalisation prévue décembre 2002 Finalisée • Création d’un sanctuaire marin Algéro-Tunisien En cours • Plan d’Aménagement Côtier de la zone côtière algéroise de la baie de Bou Ismail à la baie de Zemmouri (PAC 2001-2004) mis au point dans le cadre du PAM/CAR/PAP sous tutelle du MATE En cours 2.8. Activités et actions Le plan de charge en matière de diversité biologique marine comporte plusieurs axes d'intervention et de prospection. Une activité de roulement permanent est assurée par les universités dans le cadre des projets de recherche déjà présentés. Des actions sont aussi menées, à la demande du MATE, et/ou en coopération (tab. 2.11). Tableau 2.11. Activités et actions mises en place Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie • • • • • Activité Etude de classement des îles Habibas (Oran, Ouest algérien) en réserve naturelle marine. Etude initiée par le MATE. Objectif : mise en place d’une MPA en vue de préserver l’écosystème et la biodiversité des îles Habibas notamment des espèces menacées et en danger dans d’autres secteur de la côte d’Algérie ou de la Méditerranée (Patella ferruginea, Pinna nobilis, Epinephelus marginatus, Larus audouinii...). Réalisation de l’étude : ISMAL Délais 18 mois prolongé à 24 mois Etude d’extension du parc national d’El Kala (Est algérien) à la zone 24 mois marine. Etude initiée par le Ministère de l’Agriculture via l’Agence Nationale de la protection de l’Environnement. Préserver l’écosystème et la biodiversité. Réalisation de l’étude : AIC (bureau d’étude national)ECOVALOR (bureau d'études allemand). 12 mois Etude de classement de l’île de Rachgoun (Beni Saf, Ouest algérien) en réserve naturelle marine. Etude initiée par le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement. Objectif : mise en place d’une MPA en vue de préserver l’écosystème et la biodiversité de l’île de Rachgoun. Réalisation de l’étude : prévue par WEEK (bureau d’étude national). 24 mois Evaluation des ressources halieutiques des côtes algériennes. prolongé Objectif : Connaissance des Ressources Halieutiques des côtes algériennes. Réalisation de l’étude le MPRH en collaboration avec GTZGOPA(*). Surveillance de l’herbier à Posidonia oceanica (L) Delile au large de la grande plage d’El Djamila (Baie de Bou-Ismail, Alger). (MATE/ISMAL) (*) Observations Etude achevée en 2000 et procédure de classement en cours Etude achevée Démarrage de l’étude prévu pour début 2002 En cours Finalisation prévue décembre 2002 Etude 1997. finalisée : office de coopération allemand Ces actions en cours de réalisation ou clôturées font l'objet d'un programme d'extension (tab. 2.12) Tableau 2.12 . Actions projetées. en Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Activité Délais Observations En cours • Projet d’étude d’extension du Parc Régional de Gouraya (Béjaia, Est algérien) à la zone marine. Projet initié par le Ministère de l’Agriculture via la Direction Générale des Forêts. Réalisation en cours par l’ISMAL • Projet d’étude d’extension du Parc National de Taza (Jijel, Est algérien) à la zone marine. Projet initié par le Ministère de l’Agriculture via la Direction Générale des Forêts. Réalisation en cours par l’ISMAL • Création d’un centre de développement des ressources biologiques Texte de création en cours d’examen • Loi relative à la protection du littoral Promulguée • Mise en place du Conservatoire National du Littoral • Projet d’extension du parc national du Chenoua à la zone marine dans le cadre du PAC-région algéroise. Texte en d’examen Prévue 2002 • • Projet de mise en place d’un Conseil Scientifique de l’Environnement Mise en place d’une banque de données nationale d’informations liées à l’océanographie biologique est proposé par le point focal COPEMED Algérie dans le cadre du COPEMED phase II. (banque de données bibliographiques sur les sciences marines en Méditerranée. Projet SIG pour la diversité biologique marine d’Algérie proposé par le point focal COPEMED- Algérie (COPEMED phase II). • En cours cours Réalisé Ces deux actions sont inscrites dans le cadre des bases de données communes sur l’information biologique (SPECIESDAB) et de la CIESM • Projet d'évaluation de l'état de l'écosystème marin à partir d'une combinaison 36 mois de paramètres écologiques trophiques et dynamique, sur la base de l'application du software Ecopath En collaboration avec plusieurs pays méditerranéens 2.9. Les lacunes Ce volet est inépuisable et comporte certaines lacunes qui peuvent être qualifiées de stratégiques, notamment celles en matière de connaissances. Elles diffèrent aussi en importance, numérique et qualitative, raison pour laquelle elles seront classées par familles thématiques (tab. 2.13). Les lacunes identifiées ne constituent pas une liste exhaustive, d'autres apparaîtront à mesure que les premières seront comblées. Tableau 2.13. Principales lacunes identifiées en matière de biodiversité marine Description sommaire Dispositifs institutionnel et législatif Dispositif juridique insuffisant et inadapté Manque de coordination institutionnel et chevauchement des missions et des prérogatives Absence d’une stratégie de conservation consensuelle Degré de gravité *** *** ** Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Sous utilisations des compétences scientifiques nationales Incohérence dans l'utilisation des rares moyens à la mer Connaissances et recherche Absence d’une banque de données (SIG) Etudes spécifiques Maîtrise de la taxinomie Absence de physicien océanographe Absence de systématiciens pour dans des groupes spécifiques (Porifera, Bryozoa,, nématodes, sipunculidiens, oligochètes, némertes, phytoplancton toxique, ichthyoplancton Absence de collection de références, disparition des quelques spécimens existants Absence de clés d’identification Absence de spécialistes maîtrisant les techniques d'identification modernes, biologie moléculaire, cladistique Aucune élaboration de clés d'identification locale Espèces menacées peu ou mal connues, peu de données biogéographiques Recherche formelle, absence de schéma directeur Thèmes de recherche orientés plus vers les aspects fondamentaux qu'appliqués Manque de coordination dans la recherche universitaire Dispositif de conservation et de préservation Niveaux de protection et de préservation encore largement insuffisant Nombre et surfaces marines classées et protégés nuls Espèces marines protégées par la loi rares. Absence de programmes de suivi des prises accidentelles d'espèces protégées, n particulier les tortues marines *** *** *** ** * *** *** *** *** *** * ** *** ** ** ** *** * ** Tableau 2.13. Principales lacunes identifiées en matière de biodiversité marine (suite). Description sommaire Information et sensibilisation Information insuffisante Sensibilisation très souvent ponctuelle et limitée dans le temps, coïncidant généralement avec les dates symboliques (journées mondiales et autres) Action des ONG limitée dans le temps et dans l'espace Absence de rapport annuel ou pluriannuel sur l'état de la diversité biologique (marine ou autre) Rencontres scientifiques insuffisantes Quasi absence de bulletins de vulgarisation spécifique au domaine marin Absence de bulletins de vulgarisation spécifique au domaine marin Absence d'une revue spécialisée indexée Rôle marginal des collectivités locales dans la sensibilisation et le travail de proximité sur la problématique biodiversité Absence de travail en réseau Sensibilisation par les médias et la presse écrite insuffisante Omission des jeunes et de l'éducation nationale *** : élevé ** : moyen * : faible Degré de gravité *** ** ** ** ** ** ** ** *** ** ** *** Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 2.10. Besoin en matière d’assistance technique La réalisation du PAS BIO consiste à consolider les actions positives déjà menées et tenter de combler progressivement les lacunes identifiées. Certaines contraintes sont d'ordre organisationnel, leur solution dépend de la capacité des structures de décision à définir un cadre consensuel et synergique. D'autres difficultés proviennent par contre de faiblesses et d'insuffisance de moyens, matériels et humains. C'est dans cette partie que l'exécution des activités liées au PAS BIO nécessitera des actions d’assistance en matière : - de mise en place d’une banque de données ; - de formation de systématiciens pour les groupes de bryozoaires, spongiaires, nématodes, sipunculidiens, cnidaires, de la macrofaune benthique des fonds durs et autres groupes à identifier ; - de formation et d'aide à la mise en place et à l’équipement d’un laboratoire de cladistique, avec ses différents appendices, en biologie moléculaire et en génétique ; - d'assistance pour l’actualisation du fonds documentaire des clés d’identification et de détermination des organismes marins ; - d'assistance pour la mise en place d’un référentiel en matière de biodiversité biologique marine et côtière ; L'assistance technique a une double vocation : - la première, à vocation locale, consiste en interventions à titre de complément des activités déjà opérationnelles pour les renforcer ou les dynamiser ; - la seconde, à vocation régionale, est envisagée comme un élément moteur en termes de calibration et de validation des programmes. Dans le premier cas, l'assistance sollicitée concerne des spécialistes thématiques. Leur contribution peut revêtir différentes formes, généralement complémentaires. En matière de formation, le principe consiste à recevoir des spécialistes des questions soulevées, pour qu'ils dispensent dans un premier temps, un enseignement basique d'identification. Le mode d'organisation qui semble le plus efficace consiste à prévoir le palier d'acquisition de connaissances en deux étapes : - la première, réservée aux scientifiques déjà imprégnés de la problématique (une dizaine pour toute l'Algérie) ; - la seconde, prise en charge par les premiers formés, consisterait à dispenser un cycle de formation au niveau de l'ensemble des structures potentiellement concernées; Le seconde contribution en matière d'assistance technique, serait organisée sous forme d'ateliers, locaux puis régionaux, comportant une partie théorique synthétique (une espèce de révision systématique), puis une autre pratique de traitement d'échantillons, à condition bien sûr, d'en disposer, ce qui soulève la question épineuse du terrain, abordée au chapitre 6. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie CHAPITRE 3 Analyse de la situation actuelle Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Sommaire du chapitre 3 Page 3.1. Le domaine marin 3.1.1. Le phytoplancton 3.1.2. La faune 3.1.2.1. Le zooplancton. 3.1.2.2. L'ichthyofaune 50 50 50 50 52 3.2. Le domaine côtier. 3.2.1. Les algues. 3.2.2. Les phanérogames. 3.2.3. La faune des substrats meubles. 3.2.4. La faune des substrats durs. 61 3.2.5. L'ichthyofaune. 62 3.2.6. Les mammifères marins. 3.2.7. Les oiseaux marins. 3.2.8. Les tortues marines. 67 55 55 57 59 3.3. Les milieux lagunaires. 3.3.1. Présentation. 3.3.2. Données sur la biodiversité. 69 3.3.2.1. La flore. 3.3.2.2. Le zooplancton. 3.3.2.3. Le macrozoobenthos 3.3.2.4. Exploitation du lac. 3.3.2.5. La faune avicole. 68 68 62 65 69 70 70 71 72 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 3.4. Les différentes activités menaçant les biocénoses. 3.4.1. Les "points chauds" et zones sensibles des côtes algériennes. 3.4.2. L'inventaire. 3.4.2.1. La "littoralisation" 3.4.2.1.1. La démographie. 3.4.2.1.2. L'industrie polluante. 3.4.2.1.3. L'agriculture polluante. 3.4.2.1.4. Le tourisme balnéaire. 3.4.2.2. L'étouffement des ports. 3.4.2.2.1. Aspects généraux 76 3.4.2.2.2. Les métaux lourds et les hydrocarbures 77 3.4.2.3. Le pillage du sable des plages et du tout venant des oueds. 80 3.4.2.4. Les pratiques de pêche dangereuses. 3.4.2.4.1. Le chalutage hors zone. 80 3.4.2.4.2. Le maillage des chaluts. 81 3.4.2.4.3. L'utilisation des filets maillants sur petits fonds. 81 3.4.2.4.4. L'utilisation des sennes sur des fonds limités. 3.4.2.4.5. La pêche aux explosifs. 81 3.4.2.4.6. Dégradation de l’écosystème de l’herbier à Posidonie. 81 3.5. Pôles de diversité et paysages marins caractéristiques. 83 3.5.1. Le Parc National d'El Kala PNEK. 3.5.2. Le Parc de Gouraya dans la région de Béjaia et le Parc de Taza dans celle Jijel. 84 72 72 74 74 74 74 75 75 76 80 81 83 de 3.5.3. Le complexe géomorphologique de la région d'Alger et l'île Aguelli. 84 3.5.4. Le banc des Kabyles et la chaussée de la Salamandre. 84 3.5.5. Le mont du Chenoua et la frange marine de Tipaza. 84 3.5.6. Les îles Habibas et le complexe rocheux de l'île Plane et de celle de Rachgoun. 85 3.6. La surexploitation. 3.6.1. La prédation sauvage sur les moulières naturelles. 88 3.6.2. L'effort de pêche. 88 89 47 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 48 Il est difficile de réunir actuellement des données réellement significatives sur l'évolution des peuplements marins, donc de la diversité biologique. En effet, la disparition ou seulement la régression sensible et significative de certaines espèces, n'est possible qu'à la condition de disposer d'inventaires précis et de recensements, quantitativement valables à des dates suffisamment espacées. De telles données n'existent guère, même si la situation diffère grandement d'un groupe systématique à l'autre; il n'y a pas de ''veille'' écologique. Par ailleurs, les études d'impact préliminaires aux interventions sur le littoral sont en général très succinctes. Un essai de synthèse de Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie la biodiversité marine est réalisé à partir d'une compilation d'informations (mémoire grise et publications). Cette synthèse réunit l'ensemble des groupes systématiques des côtes algériennes. En matière de biodiversité, des axes préférentiels ont été étudiés. Des équipes spécialisés interviennent sur des thématiques diverses, sans pour autant en détenir le monopole. Les sujet traités sont souvent analogues pour une couverture géographique différente, dépendant des modalités pratiques d'accès et de proximité. 49 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 3.1. Le domaine marin 3.1.1. Le phytoplancton Malgré plusieurs campagnes internationales (MEDIPROD I à VI, Ifremer), complétées par des études localisées, les données sur le phytoplancton sont relativement rares. Le sources consultées font état des différents taxa phytoplanctoniques identifiés le long des côtes algériennes (ILLOUL, 1992; TOUAHRIA, 1999). 3.1.2. La faune 3.1.2.1. Le zooplancton. Les premiers travaux sur l'ensemble des groupes zoologiques planctoniques remontent à plus d'un demi-siècle, mais les études portant sur la faune planctonique du bassin algérien sont réduites. Le zooplancton du bassin méditerranéen est principalement de type tempéré chaud à sub-tropical. Des incursions d'espèces tropicales sont parfois signalées alors que la présence d'espèces boréales y est plus rare qu'au nord du bassin méditerranéen. En Algérie, le zooplancton est de type océanique en raison de l'étroitesse du plateau continental et de l'influence des courants d'origine atlantique, source de diversité méditerranéenne. De nombreux taxa d'origine atlanto-tropicale à tempérée sont présents; certaines formes sont parfois originaires de la mer Rouge ou de la mer Noire. Plus récemment, certains aspects ont été actualisés depuis une petite décennie (cf. liste bibliographique) La compilation des différents travaux sur le zooplancton (tab. 3.1) a permis de dénombrer 374 taxa planctoniques ainsi que 14 espèces indéterminées (tab. 3.2, fig.3.1). Tableau 3.1. Principaux travaux sur le zooplancton en Algérie Familles Cnidaires et cténaires Annélides et mollusques Copépodes Autres crustacés Chaetognathes Thaliacés Auteurs * DALLOT et al (1988) * GOY et THIRIOT (1972) * MILLS et al (1996) * RAMPAL (1963, 1974) * ROSE (1925, 1942) * ROSE et VAISSIERE (1952-1953) * BERNARD (1958 c, 1960, 1963) * MAZZA (1962, 1966) * GIRON (1963) * SEGUIN et al (1993) * HAFFERSSAS (1996) * SOULIER-CASANOVA (1963, 1974) * CASANOVA (1964, 1977) * RAMULT et ROSE (1947) * FURNESTIN (1962, 1963, 1970) * ALVARINO (1969) * BERNARD (1958 a) * CASANOVA (1966) * FENAUX (1967) * GODEAUX (1988) 50 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau 3.2. Synthèse des résultats concernant le zooplancton en Algérie Groupe Protozoaires Métazoaires Phylum Ordre/Famille Cnidaires Méduses Siphonophores Cténaires Annélides Crustacés Cladocères Ostracodes Copépodes Mysidacées Amphipodes Euphausiacés Décapodes Hétéropodes Ptéropodes Mollusques Chaetognathes Tuniciers Doliolidés Salpidés Appendiculaires Vertébrés Total Effectif 14 14 23 40 63 6 6 1 1 7 6 164 2 24 11 7 221 3 22 25 13 13 4 7 16 27 4 4 374 Figure 3.1 Le zooplancton en Algérie Vertebreta 1% Tunicata 7% Chaetognata 3% Protozoa 4% Cnidaria 17% Ctenophora 2% Mollusca 7% Annelida 0,3% Crustacea 59% Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Cette liste semble toutefois incomplète, particulièrement en ce qui concerne certains groupes zoologiques comme les protozoaires (radiolaires, acanthaires et tintinnidés), les hydroméduses, les cténopores, les annélides polychètes, certains groupes de crustacés (ostracodes, amphipodes, copépodes) et les appendiculaires. Il faut préciser que les chercheurs travaillant sur la systématique du zooplancton sont régulièrement confrontés à des problèmes d'identification d'espèces par manque de disponibilité d'ouvrages spécialisés. 3.1.2.2. L'ichthyofaune Les ouvrages de référence de la faune ichthyologique des côtes algériennes commencent aussi à dater. Pour des raisons économiques évidentes, les poissons d'intérêt commercial ont fait l'objet d'études plus approfondies grâce notamment : - à diverses campagnes océanographiques (Fridjorf Nansen, Institut de Bergen, 1978, Thalassa et Ichthys-Joamy, ISTPM , 1982 et 1983); - de nombreuse monographies établies dans le cadre de rapports, mémoires et thèses, se rapportant à une espèce ou un groupe d'espèces particulier Les fiches FAO contribuent aussi à la connaissance de la faune et de la flore algériennes, mais certains taxa y sont mentionnés sans localisation précise. En conséquence, le principe méthodologique a consisté à : - retenir la banque de données Médifaune de Méditerranée comme information brute, source de données concernant la Méditerranée ouest sans autre précision ; - recouper les listes d'espèces avec les fiches FAO dans lesquelles sont mentionnées dans la majorité des cas, la distribution biogéographique ; - utiliser une source référentielle supplémentaire fournie par le catalogue des poissons des côtes algériennes (DIEUZEIDE et al, 1955, 1957, 1959) pour toutes les espèces indiquées en Méditerranée occidentale dans la banque de données Médifaune, mais non préciser sur les fiches FAO ; - confirmer les espèces qui ont pu faire l'objet d'études ou de monographies dûment attestées au niveau des laboratoires actuels ; - éliminer les espèces mentionnées en Méditerranée occidentale dans la banque Médifaune, mais localisées ailleurs qu'en Algérie sur les fiches FAO ; - enfin, considérer comme douteuses, les espèces qui sont mentionnées en Méditerranée occidentale dans la banque de données, mais pour lesquelles, aucune information supplémentaire ne permet de conclure dans un sens ou l'autre. L'ensemble de ces précautions ne suffit pas à fournir une certitude, en raison de multiples contraintes objectives. Les sources d'information utilisées ont parfois plus de 40 ans d'écart et peuvent fournir des indications légèrement différentes, les noms ayant changé entre les deux époques. Il est relativement facile de retrouver l'information lorsque le genre ou la famille ont été maintenus, cas des gobiidés par exemple, mais la situation se complique sérieusement dès que la famille ou l'ordre ont changé, excepté pour des familles connues comme les merluccidés représentés par une seule espèce Merluccius merluccius, classée auparavant parmi les gadidés, ou encore le loup Dicentrarchus labrax de la famille des serranidés, devenu Morone labrax de la famille des moronidés. 51 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Les résultats diffèrent quelque peu selon les auteurs consultés. Certaines travaux réalisés à partir de la même base de données Médifaune, aboutissent à des résultats quelque peu différents. Ces écarts sont indicateurs de la difficulté de diagnose en l'absence de référentiel. Malgré une évolution notable dans l'uniformisation des appellations et des travaux de spéciation, une confusion persiste, liée à l'ancienneté des références disponibles et aux nombreuses synonymies. Plusieurs essais de synthèse bibliographique de la diversité ichthyologique des côtes algériennes ont été menés ces dernières années, notamment dans le cadre du Projet Biodiversité financé par le 52 Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM). Selon les époques et les auteurs, la liste des espèces recensées indique la présence de quelques 383 espèces (tab. 3.3), mais des confusions de noms persistent encore. Des listes plus générales pour la Méditerranée occidentale dépassent les 450 taxa, mais ne sont pas spécifiques à un pays particulier. Des espèces comme par exemple le sprat Sprattus sprattus et le thon blanc Thunnus alalunga y figurent, alors que leur répartition latitudinale s'arrête à quelques dizaines de milles des côtes algériennes. La situation est plus compliquée pour des familles prolifiques comme les gobiidés qui s'hybrident parfois. Enfin, une difficulté supplémentaire concerne la signalisation d'espèces rares qui effectuent des incursions brèves et sont donc comptabilisés dans la faune algérienne alors qu'elles sont présentes accidentellement. L'ensemble des causes ci-dessus mentionnées permet de comprendre la fluctuation des chiffres qui en tout état de cause, ne peuvent être figés ; preuve en est fournie par la dénomination trinominale, véritable indicateur de diversité de spéciation. Les poissons d'Algérie sont répartis en 3 classes, 26 ordres et 110 familles confirmées, 141 à 143 possibles (tab. 3.3, fig.3.2). Deux familles qui auraient disparu, en particulier les poissons scies de la famille des pristidés. Les références consultées dénotent de l'indigence des documents de diagnose. Même pour les poissons commerciaux relativement bien connus, des confusions persistent et des confirmations s'avèrent obligatoires. La grosse difficulté réside chez les familles d'intérêt limité du point de vue économique, mais essentiel écologiquement. Les poissons de petits fonds, inféodés à l'herbier à posidonie ou aux substrats meubles, sont aisés à identifier ; par contre, pour les espèces profondes, nécessitant des moyens de captures élaborés, seules des campagnes de recherche au niveau régional sont envisageables. Dans tous les cas, des ouvrages de reconnaissance sont nécessaires. Tableau 3.3. Les poissons des côtes algériennes Classe Ordre Espèces Présente Douteuses s Agnatha Myxiniformes Petromizoniformes 01 01 Pleurotremata Hypotremata Chimaeriformes 43 28 01 Anguilliformes Notacanthiformes Clupeiformes Scopeliformes Batrachoidiformes Gobiesociformes Lophiiformes Gadiformes 18 01 14 22 01 04 02 19 Chondrichthyes 28 01 Osteichthyes 06 02 10 04 03 10 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Beloniformes Cyprinodontiformes Atheriniformes Beryciformes Zeiformes Lampridiformes Gasterosteiformes Syngnathiformes Scorpaeniformes Dactylopteriformes Perciformes Pleuronectiformes Tetraodontiformes 26 Total 05 01 02 03 02 02 03 01 01 01 01 07 18 01 157 25 05 383 45 02 03 121 Figure 3.2 les poissons des côtes algériennes 350 300 Nombre 250 200 150 100 50 0 Agnatha Chondrichthyes Osteichthyes Classe de poissons La classe des Agnathes est représentée par 2 espèces uniquement, en accord avec la faible diversité spécifique de cette classe en général, et particulièrement à l’échelle de la Méditerranée où sont mentionnées 3 espèces. La quasi totalité des ordres de Méditerranée est présente en Algérie. Quelques rares ordres comme les Siluriformes ou les Acipenseriformes sont totalement absents. La classe des Chondrichtyens ou poissons cartilagineux regroupe 65 espèces sur les 83 recensées en Méditerranée, avec 37 squales et 28 raies ou espèces affines (anges de mer, aigles). Les espèces endémiques méditerranéennes correspondent essentiellement à des espèces côtières. Sur 117 espèces endémiques recensées en Méditerranée, 100 ont une bathymétrie connue et vivent entre 0 et 50 m de profondeur. En général, les espèces méditerranéennes appartiennent à des genres présents en Atlantique et à moindre effet, dans la mer Rouge ou l’Indo-pacifique. Les espèces lessepsiennes sont surtout connues en Méditerranée orientale. Cependant, les observations chronologiques semblent indiquer une extension d’est en ouest, des aires qu’elles occupent. Des notes provenant de Tunisie et d’Italie indiquent que le sud de la Méditerranée occidentale pourrait être concerné par l’apparition d’espèces nouvelles. Mais le rôle que pourrait jouer la frontière physico-chimique représentée par le détroit siculo- 53 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie tunisien est encore mal connu. Seules deux espèces lessepsiennes sont citées en Méditerranée occidentale, il s’agit de Pomadasys stridens et de Siganus luridus. Mais leur présence est fortement controversée, il semble qu’elle n’aie été signalée que près des côtes tunisiennes, ce qui signifie que leur adaptation aux conditions spécifiques du bassin occidental n’est pas encore complète. Une approche à caractère écologique, plus appropriée en termes de biodiversité marine, consiste à classer les espèces selon leur éthologie trophique (tab. A2.1, annexe 2). Les divergences observées dans les évaluations attestent de la nécessité d'un référentiel, à la fois garantie scientifique et autorité en matière de nomenclature. 3.2. Le domaine côtier. 54 Le domaine côtier est essentiellement représenté par deux écosystèmes parfois complémentaires : d'une part l'écosystème de l'herbier dans lequel il est difficile de distinguer la flore de la faune en raison des imbrications entre les espèces et les habitats, et d'autre part l'ensemble des biocénoses fixées sur substrats durs. 3.2.1. Les algues. Les premiers inventaires des algues marines benthiques de l'Algérie proviennent d'observations datant du XIXème siècle (cf. liste bibliographique). Des travaux postérieurs sont venus confirmer les signalisations d'origine. Des études floristiques et phytocénotiques plus récentes de quelques régions ont été réalisées le long des côtes algéroises et kabyles, dans la région d'Alger, dans celle de d'Arzew ainsi que dans celle de Bou-Ismail. Ces travaux constituent l'essentiel des connaissances sur la flore algale benthique des côtes algériennes, soit au total, une centaine de références, dont la plupart sont très ponctuelles et anciennes, donc difficile à replacer dans la nomenclature actuelle. Il apparaît très difficile de se faire une idée très précise de cette flore et de la répartition géographique des espèces signalées. L'analyse bibliographique indique également que seules les algues échouées sur les plages et celles des étages du médiolittoral et d'une partie de l'infralittoral sont étudiées en raison de la limitation de l'accessibilité des zones plus profondes et particulièrement du circalittoral. Il faut également noter que la connaissance de la fore algale est directement liée au nombre de spécialistes existant dans le pays, actuellement au nombre de 3. La méconnaissance des espèces algales profondes ainsi que celles des substrats durs ne permet pas d'établir une liste exhaustive. L'inventaire des algues marines des côtes algériennes (tab. 3.4, fig.3.3) a permis de dénombrer 495 taxa au total, ce qui incite à davantage de recherches dans ce domaine puisqu'il existerait près de 1000 espèces de végétaux macrophytes en Méditerranée. Le rapport nombre de Rhodophytes/Phéophytes (R/P) qui caractérise la flore d'une région donnée est de 3,2, indicateur d'un peuplement à affinité tempérée. Tableau 3.4. Principaux groupes d'algues de la zone néritique en Algérie. Division Rhodophytes Chromophytes Chlorophytes Famille Bangiphyceae Floridophyceae Fucophyceae Xantophyceae Chlorophyceae Ulvophyceae Nombre 10 304 97 02 03 79 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 495 Total Figure 3.3 Les principaux groupes d’algues de la zone néritique en Algérie Chlorophyceae 17% Rhodophyceae 63% Chromophyceae 20% Certaines espèces (tab. 3.5) sont considérées menacées en Méditerranée (UNEP, 1990) ; elles ont fait l'objet d'anciennes ou de récentes signalisations sur les côtes algériennes et mériteraient une étude prioritaire afin de définir leur statut actuel. Une mention particulière pour Cystoseira algeriensis J. Feldmann , espèce endémique à l’Algérie, signalée à Cherchell et au Cap Carbon (Béjaïa) (FELDMANN, 1944 ; FELDMANN et FELDMANN, 1947) et récemment à El Djamila. Cette espèce devra faire l’objet d’études approfondies afin de préciser sa valeur systématique qui semble incertaine pour certains auteurs. Tableau 3.5. Liste des espèces algales d'intérêt méditerranéen Famille Chlroophyceae Genre et espèce Acetabularia parvula Solms-Laubach Penicellus capitatus Lamarck. Rhodophyceae Localisation Oran Bou Ismaïl 55 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Goniolithon byssoides (Lamarck) Foslie Gymnogongrus crenulatus (Turner) J. Agardh Halarachnion ligulatum (Woodward) Kützing Halymenia trigona (Clemente) C. Agardh Hypnea cervicornis J.Agardh Lithophyllum lichenoides Phillipi Alger, El Kala Oran, Ténès, Cherchell, Tipaza et Alger Alger Alger Tipaza, Habibas, Alger Tipaza, Douaouda, Habibas, Alger (Sandja) Nemastoma dichotomum J. Agardh Tipaza Platoma cyclocolpa (Montagne) Alger Schmitz Schizymeni dubyi (Chauvin ex Duby) Oran, de Cherchell à Alger J. Agardh Spyridia hypnoides (Bory ex Alger, Skikda Belanger) Chromophycea e Cystoseira caespitosa Sauvageau Cystoseira ercegovicii Giaccone Cystoseira mediterranea Sauvageau Cystoseira sauvageauana Hamel var. polyedematis Sauvageau Cystoseira sedoides (Desfontaines) J. Agardh Cystoseira spinosa Sauvageau Cystoseira stricta (Montagne) Sauvageau Cystoseira zosteroides (Turner) C. Agardh Laminaria ochroleuca De La Pilaie Laminaria rodriguezii Bornet Phyllariopsis purpurascens Henry et South Alger est Cherchell, Alger Tipaza, Alger De Cherchell à Alger est Arzew, de Cherchell à Alger, El Kala Alger ouest et est Habibas, Oran, de Cherchell à Alger est 56 De Cherchell à Alger est Alger est (banc Matifou) Alger est (banc Matifou) De Cherchell à Alger 3.2.2. Les phanérogames. Les phanérogames marines sont des angiospermes monocotylédones qui constituent des formations denses appelées ''herbier'', caractéristiques de l'étage infralittoral. Ces herbiers constituent des lieux d'habitats pour de nombreuses espèces. Chez les poissons et les crustacés, ils correspondent à une aire de protection, de nutrition et de reproduction. Ils contribuent au maintien de l'équilibre en régulant l'hydrodynamisme des régions littorales. Trois espèces de phanérogames sont rencontrées sur les côtes algériennes. Il s'agit de Posidonia oceanica, de Cymodocea nodosa et de Zostera noltii. Par contre, Zostera marina n'a été signalée que par MOLINIER et PICARD (1953) au niveau de la plage de Bou Ismail. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Sa présence en mer ouverte est exceptionnelle et elle est généralement confinée aux biotopes infralittoraux (à faible profondeur) et abrités (étangs littoraux principalement). N'ayant plus fait l'objet d'une signalisation à ce jour, il pourrait s'agir d'une confusion avec Cymodocea nodosa ou d'une réelle disparition. Cette espèce est par ailleurs devenue rare en Méditerranée suite à l'eutrophisation, phénomène déjà observé dans de nombreuses régions à l'échelle mondiale. L'état des connaissances des écosystèmes des phanérogames marins des côtes algériennes est souvent fragmentaire et incomplet, voire dépassé. Leur distribution et l'impact des nuisances auxquels ils sont soumis sont mal connus. Les résultats des études du siècle dernier et des plus récentes (tab. 3.6) montrent l'exceptionnelle richesse des herbiers à phanérogames, pourtant étudiés très localement. L'herbier est généralement étudié concomitamment aux espèces les plus visibles qui le peuplent, les échinodermes et les holothuries (tab. 3.6) VAISSIERE et FREDJ (1963), dans un travail sur les côtes algériennes (tab. 3.6) indiquent que les herbiers à Posidonia oceanica occupaient la quasi-totalité de l'étage infralittoral bien que les surfaces occupées soient toutefois modestes en raison de l'étroitesse du plateau continental. Cymodocea nodosa est également retrouvée au niveau des ports en raison de sa tolérance aux perturbations du milieu. Posidonia oceanica est l'espèce la plus répandue sur les côtes algériennes, suivie de Cymodocea nodosa alors que Zostera noltii est beaucoup plus rare et retrouvée généralement en association avec Cymodocea nodosa. 57 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau 3.6. Synthèse de l'état des connaissances des phanérogames marines en Algérie. Auteur Lieu Anonyme SEURAT DIEUZEDE BRISSONIERE Bou Ismaïl et DIEUZEDE et BRISSONIERE MOLINIER et PICARD VAISSIERE et FREDJ Bou Ismaïl GOEAN- Bou Ismaïl 1927 1951 GOEAN- Bou Ismaïl 1951 Bou Ismaïl Côtes d'Algérie Bou Ismaïl 1953 1963 Bou Ismaïl 1972 1955–1959 1961 1951 Tamentfoust Tipaza Tamentfoust Sidi fredj 1993 1995 1998 1998 LE GALL PETIT DIEUZEDE et al SANTA et SIMONET DIEUZEDE et BRISSONIERE SEMROUD BOUMAZA SOUALILI MEZALI Année/ période ? GOEAN- 1969 Observations Etude de la faune de la matte, ichthyofaune de l'herbier à posidonie et des prairies mixtes à Cymodocea nodosa et de Zostera noltii 41 espèces dans l'herbier à Posidonia oceanica 4 cnidaires, 19 polychètes, 56 crustacés, 31 mollusques avec 36 pontes de prosobranches, 16 échinodermes et 2 bryozoaires dans la faune des mattes des prairies mixtes à Cymodocea nodosa et de Zostera noltii, 7 rhodophytes, 10 chromophytes et 5 chlorophytes dans les prairies mixtes à Cymodocea nodosa et Zostera noltii. Signalisation de Cymodocea nodosa et Zostera noltii Cartographie des herbiers à posidonie 3 cnidaires, 35 polychètes, 13 crustacés, 22 mollusques, 10 échinodermes, 2 bryozoaires et 3 sipunculidés dans la faune des herbiers à Posidonie 1 cnidaire, 22 polychètes, 13 crustacés, 12 mollusques et 1 échinodermes dans la faune des prairies à Zostera noltii Idem au précédent. 70 espèces de poisons appartenant principalement à la famille des labridés et des sparidés Plantes et échinodermes Idem au précédent. Sphearechinus granularis Holothuries Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 58 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie En raison de leur répartition géographique côtière, les phanérogames marines sont directement soumises aux effets anthropiques, avec pour conséquence principale, une réduction des surfaces occupées par les herbiers, en particulier à proximité de centres urbains. Les menaces qui pèsent sur les herbiers sont connues (BOUDOURESQUE et al, 1996), elles sont liées aux altérations classiques qui affectent l'ensemble de l'écosystème, notamment : - une urbanisation qui touche essentiellement les baies ; - un développement de la fréquentation estivale, surtout en l'absence de mesures de protection et d'encadrement d'un tourisme sauvage ; - de pratiques destructrices d'exploitation halieutique et aussi de non respect de règles de protection élémentaires. 3.2.3. La faune des substrats meubles. Constituée d'espèces d'intérêt strictement écologique et d'autres d'intérêt commercial, les espèces des substrats meubles sont relativement bien connues (tab. 3.7), mais comme pour les autres taxa, les références commencent à dater, excepté celles de la macrofaune benthique bien suivie par Bakalem et Grimes (1990) depuis maintenant une vingtaine d'années à ce jour (tab. 3.8, fig.3.4) ; sinon, seules des monographies confirment ou détaillent certains aspects de la biologie et de l'écologie des taxa. Tableau 3.7. Année 1862 1898 1900 1900 1935 1888, 1909, 1910, 1911 1933 1935 1957 1931 1931 1969 1970 Faune des substrats meubles d'Algérie. Thématique/ zone d'étude Mollusques " " " " " " " " Crustacés/ côtes algériennes amphipodes Auteurs Weinkauff Locard Dautzenberg Pallary Llabor Cheuvreux Echinodermes " " " " Général / baie d'Alger " " Prairies à zosteracés Zone à gravelle Dieuzeide Pallary Devries Petit Spack Le Gall Falconeti Observations 140 espèces Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau 3.8.Travaux actuels sur la faune des substrats meubles d'Algérie Taxa Nombre Famille Cnidaria Sipunculida Mollusca Annelida Crustacea 09 07 294 169 110 07 08 518 522 272 116 61 30 22 17 46 19 12 08 07 11 Bivalves Gastéropodes Polyplacophores Scaphopodes Polychètes Amphipodes Décapodes Isopodes Cumacés Mysidacés Tanaidacés Echinodermata Ophiuridés Holothuridés Astéridés Echinidés Divers Leptostracés Ostracodes Copépodes Cirripèdes Euphausiacés Total des espèces macrobenthiques du plateau continental Divers 1% Echinodermata 3% Cnidaria 1% 1407 Sipunculida 0% Mollusca 21% Crustacea 37% Annelida 37% 59 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Figure 3.4 Travaux actuels sur la faune des substrats meubles d'Algérie La richesse spécifique en invertébrés est remarquable. Même si des indices d'érosion de la biodiversité marine ont pu être observés au niveau littoral à proximité des grandes agglomérations, en particulier dans la baie d'Alger, la biomasse d'espèces robustes et résistantes comme les coques qui prolifèrent à l'embouchure de l'oued El Harrach, oued parmi les plus pollués d'Algérie, représentent quand même un potentiel halieutique, à condition de passer par des systèmes d'épuration. C'est une forme de valorisation des zones dégradées. Les échinodermes, particulièrement l’espèce Paracentrotus lividus constitue également une espèce à grande valeur commerciale, encore inexploitée en Algérie. Le principal problème à résoudre en ce cas d'espèce concerne l'évaluation du taux de prélèvement compatible avec l'équilibre écologique, toujours fragile dans des écosystèmes littoraux. 3.2.4. La faune des substrats durs. Peu ou mal connue, la faune des substrats durs représente le parent pauvre des compartiments écologiques étudiés, alors que la plus grande partie des côtes algériennes est constituée de zones rocheuses. D'un point de vue biologique, les peuplements de fonds rocheux représentés par le coralligène sensu lato constituent plusieurs 60 assemblages. Les études menées au niveau des îles Habibas et dans le parc national d’El Kala, malgré leur caractère préliminaire, dénotent de l’exceptionnelle richesse de ces types de substrats (tab. 3.9). Tableau 3.9. Inventaire non exhaustif de deux sites rocheux étudiés Embranchement Porfira Cnidaria Actinaria Hydrozoa Octocorallia Ctenophora Scleratinaria Plathelminthes Echiuridae Sipunculidae Mollusca Annelida Crustacea Tentaculata Turbellaria Bryozoa brochiopoda Site, année El-Kala, 1966 – Iles Habibas, 1997 1999 17 30 19 15 05 03 11 01 01 07 01 01 01 40 23 10 11 11 12 11 09 01 08 03 - Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Ascidiacea Echinodermata Tunicata Poissons Total 04 08 04 47 211 14 03 67 187 Plusieurs espèces benthiques tels que Astroides calycularis, sont caractéristiques du point de vue biogéographiques des régions méridionales de la Méditerranée. 3.2.5. L'ichthyofaune. Le necton, et particulièrement l'ichthoyfaune du domaine côtier ne diffère pas particulièrement entre les provinces néritique et océanique, du fait de l'absence de réel PC, déjà mentionnée précédemment. Les mêmes espèces se rencontrent, mais certaines familles comme les Blenniidae, les Gobiidae, les Syngnathidae ou les Trachinidae seront néanmoins plus abondantes à proximité de la côte. Réciproquement, certains genres de Sparidés, de Scianidae, de Scorpaenidae, de pleuronectes, ainsi que la majorité des scombriniens ne se retrouvent qu'au delà du circalittoral, tout au moins pour les adultes puisque les juvéniles de poissons sont généralement côtiers. Les espèces côtières, d'intérêt commercial tout relatif, sont moins bien connues que celles du domaine marin. C'est sur ces espèces là que l'effort en matière de connaissance devra porter. 3.2.6. Les mammifères marins. Peu de données sont disponibles en ce qui concerne les 10 mammifères marins recensées avec certitude le long des côtes algériennes (tab. 3.10). A l'exception de travaux menés à Oran, seuls des échouages de dauphins tués sont cités par la presse ou les pêcheurs, même si leur rencontre en mer revêt un caractère de banalité (fig. 3.5). Il est arrivé que des rorquals agonisants au large soient parfois tractés jusqu'à la côte par des bateaux de pêche. Le nombre de décès de mammifères marins (excepté le phoque moine) ne semble pas varier de manière significative, mais il n'est guère possible d'émettre un avis autorisé en l'absence de données systématiquement vérifiées. Cependant, les pollutions dues aux métaux toxiques et aux pesticides risquent d'aggraver les mortalités accidentelles de ces espèces considérées d'ailleurs comme des indicateurs biologiques particulièrement fiables en raison de leur position située en fin de pyramide alimentaire. Il n’y pas de données disponibles en ce qui concerne les Cétacés. Cependant, la presse et les témoignages de pêcheurs font état d'échouages de dauphins et autres mammifères marins morts de façon non naturelle sur le littoral (fig. 3.5). Il arrive que des rorquals agonisant au large soient parfois tractés jusqu'à la côte par des bateaux de pêche. Le nombre de décès de mammifères marins ne semble pas varier de manière significative, mais il n’est guère possible d’émettre un avis autorisé en l’absence de données systématiquement vérifiées. Cependant les pollutions dues aux métaux toxiques et aux pesticides risquent d’aggraver les mortalités accidentelles des ces espèces situées au 61 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie sommet de la chaîne trophique pélagique et constituent de ce fait des indicateurs biologiques particulièrement fiables. L'état des stocks de mammifères marins pose cependant de sérieux problèmes. D'après diverses observations, les populations côtières de dauphins en particulier semble en augmentation et celle proportionnelle des décès n'indiquerait pas une raréfaction. Il s'avère urgent d'aborder la question techniquement, loin de toute sensiblerie alimentée auprès de l'opinion publique par des battages médiatiques juteux pour leurs initiateurs. Le problème ne concerne pas uniquement l'Algérie, et une évaluation des mammifères marins des côtes méditerranéennes représente la seule réponse raisonnable. En attendant les conclusions d'un tel travail, la multiplication des zones protégées, à l'instar du sanctuaire marin franco-italien, constitue un palliatif appréciable Le cas du phoque moine Monachus monachus diffère radicalement des précédents. Alors 62 que les côtes algériennes sont les seules à l'abriter dans la bassin méditerranéen occidental, l'espèce est en voie de disparition, voire d'extinction. Fréquentes au XVIIIème et XIXème siècle, les observations de l'époque rapportées dans les années 90, concernaient la présence des phoques moines surtout du côté occidental de Ténès (ouest de la longitude 01° 00’ 00’’), jusqu'aux côtes marocaines et du détroit de Gibraltar. KOWALSKI et RZEBIKKOWALSKA (1991) citent dans leur ouvrage « Mammals of Algeria », près d’une cinquantaine de références portant la signalisation du phoque moine. Le principal facteur de déclin de cette espèce au siècle dernier semble être le fait de pêcheurs. LLOZE (1979) in KOWALSKI et RZEBIK-KOWALSKA (1991) ont estimé la population du phoque moine à 110 individus entre Ténès et les côtes marocaines. . Des notes plus récentes (de moins d'une dizaine d'années, indiqueraient sa présence à proximité d'Alger du côté est, vers Zemmouri (03° 30’ 20’’ de longitude est), et même au port d'Alger où il aurait été aperçu. En tout état de cause, les mentions les plus communes concernent la région ouest, de Bou Zadjar, situé au droit des îles Habibas et sur l'île de Rachgoun ( 01° 30’ 00’’ de longitude ouest). Devant le danger imminent de disparition, des actions prioritaires seront proposées pour la protection du phoque moine. Tableau 3.10. Mammifères marins des côtes algériennes. Ordre Pinnipedeae Cetaceae Espèce Monachus monachus Delphinus delphis Globicephala melas Grampus griseus Stenella coeruleoalba Tursiops truncatus Physeter macrocephalus Ziphius cavirostris Balaenoptera physalus Balenoptera acutorostrata Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 63 a b Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Figure 3.5. Mammifères observés sur le littoral algérien a : dauphins à l'étrave du bateau au large du Cap de l'Aiguille (35° 53’ 10’’ N, 00° 30’ 80’’ W) b : cétacé échoué à l'ouest d'Oran, baie des Andalouses (35° 42’ 20’’ N, 00° 52’ 00’’ W) 64 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 86 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 91 92 94 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 3.2.7. Les oiseaux marins. Les oiseaux de mer appartiennent à l'écosystème marin, mais ils restent peu connus. Les principales espèces sont citées avec l'ensemble des oiseaux d'Algérie dans un rapport spécifique réalisé dans le cadre du projet Biodiversité de l'Algérie. Au total 49 espèces d’oiseaux marins sont recensées sur les côtes et dans les eaux algériennes (tab. 3.11, fig.3.6) à partir des travaux de MOALI (2001) et BOUKHALFA (in DGE/ISMAL, 1999), parmi lesquelles sont citées les 07 espèces nicheuses de Méditerranée occidentale. Les nombreux oiseaux migrateurs qui jouent un rôle clé dans l'écosystème lagunaire, sont absents de ce document. L'importance de cet élément constitutif de l'écosystème marin côtier, confirmé récemment par les recommandations du RAC/ASP, n'est plus à démontrer. Il était néanmoins difficile de tenter de lancer un axe de réflexion isolé, spécifique aux oiseaux marins et/ou migrateurs. La démarche retenue a consisté donc à rallier le mouvement ornithologique national, asseoir une structure pérenne et associer aux points de vue marins, une préoccupation spécifique aux oiseaux. Une première réunion constitutive de l'Association Nationale d'Ornithologie s'est tenue en décembre ; un bureau provisoire, parmi lequel se trouve un océanologue a été désigné par les membres fondateurs. Cette initiative, appuyée par le WWF a déjà arrêté un certain nombres d'axes prioritaires, et notamment l'inventaire, la dynamique et l'éthologie des oiseaux marins de la région d'Alger est, incluant le marais de Réghaia qui exerce un effet attractif sur la faune avicole, observable même à la pointe est de la baie d'Alger (fig. 3.7). La concrétisation du projet est prévue courant mars 2002. Il s'agit d'un projet pilote qui pourra servir de modèle pour les autres points importants du littoral algérien. Le site et les thèmes ont été retenus en raison de divers critères convergents, en particulier: - l'effet attractif du marais de Réghaia, connu comme zone de passage des migrateurs ; - la présence du cormoran huppé, souvent observé au milieu de colonies de goélands ; - la proximité de la zone d'étude pour les scientifiques qui sont intéressés par la question du point de vue marin ; - le concours de la DGF qui bénéficie d'une logistique appréciable in situ. La diversité des oiseaux de mer semble baisser, des espèces comme le macareux moine n'a plus été observé depuis plus d'une dizaine d'années. Aucun milieu naturel en Méditerranée n'échappe aujourd’hui à l’Homme. Le cas est édifiant au niveau des îles Habibas. Des espèces rares et endémiques à la Méditerranée témoignant de la valeur ornithologique du site, se trouvent dangereusement menacées par la fréquentation massive en périodes critiques des ces espèces. En effet, la majorité de la faune avicole est très sensible au manque de quiétude, et les fréquentations du site peuvent induire une désertion définitive du milieu. L’accès non contrôlé, permettant un prélèvement d’œufs et de poussins, diminue les chances de réussite de la reproduction devant assurer la pérennité des espèces sur place. A cela viennent s’ajouter les piétinements et les coupes de végétation (buissons) déséquilibrant le milieu nécessaire à la survie des espèces nicheuses. Tous ces éléments montrent l’urgence d’une intervention afin de préserver un capital biologique d’une disparition totale. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau 3.11. Oiseaux marins d'Algérie. Famille Effectif 3 5 3 1 3 2 3 1 1 1 1 1 12 10 2 49 Gaviidae Procelariidae Hydrobatidae Sulidae Phalacrocoracidae Pelecanidae Stercorariidae Sylvidae Ardeidae Upupidae Columbridae Falconidae Laridae Sternidae Alcidae Total 65 Figure 3.6 Les oiseaux marins d’Algérie Alcidae 4% Gaviidae 6% Procelariidae 10% Sternidae 21% Hydrobatidae 6% Sulidae 2% Phalacrocoracidae 6% Pelecanidae 4% Laridae 25% Stercorariidae 6% Falconidae 2% Columbridae 2% Upupidae 2% Sylvidae 2% Ardeidae 2% Il apparaît que le nombre d’espèces est faible comparativement à la longueur des côtes algériennes. En effet les espèces qui se reproduisent ne présentent pas de grands effectifs. Les conditions de nidification sont beaucoup moins réunies, probablement en raison de la présence humaine permanente et de l’absence de sites naturels adéquats capables d’héberger des grandes colonies. Quelques îles et îlots proches de la côte constituent les seuls sanctuaires pour la reproduction de ces oiseaux, mais leur étendue relativement réduite ne procure que peu de possibilités écologiques pour permettre une diversité spécifique des nicheurs. Concernant l’Algérie, des efforts de conservation doivent être entrepris en direction des sites recensés comme c’est le cas des îles Habibas, de Rachgoun, de la grotte de Bab Djani et de tout un ensemble d’îlots et de falaises maritimes entre Tigzirt sur mer et Collo. Dans l’immédiat, il serait judicieux de procéder à l’inventaire de ces sites Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie et à leur caractérisation écologique tout en recensant régulièrement les effectifs de chaque espèce. La prise en charge de la conservation doit être réfléchie dans un cadre concernant les écosystèmes côtiers et dans un cadre plus large de coopération méditerranéenne. L'approche proposée pour l'étude des oiseaux marins peut être étendue aux migrateurs qui séjournent le long des côtes, notamment dans les zones marécageuses d'El Kala (frontière tunisienne) et du marais de la Macta à l'ouest (vers 00° 00’ 00’’ de longitude). La première région est déjà classée d'importance internationale, il reste à élaborer un statut pour les autres. 66 Figure 3.7. Oiseaux marins goélands et cormoran huppé, posés sur le rocher de Ladjouza situé à la pointe Est de la baie d'Alger (35° 48’ 80’’ N, 03° 13’ 40’’ E) 3.2.8. Les tortues marines. Quatre tortues de mer sont rencontrées en Algérie (tab. 3.12), mais aucun site de reproduction ou de nidification n'a été localisé. Un banc de tortues caouannes (Caretta caretta) est régulièrement observé à quelques dizaines de milles au large d'Oran (00° 40’ 00’’ W, 36° 20’ 00’’ N). Cette présence permanente, est difficile à expliquer, même si cette zone correspond à la limite nord de la veine de courant Oran-Almeria, riche en éléments nutritifs. Il pourrait s'agir aussi d'une zone de concentration de méduses qui constituent l'essentiel du régime alimentaire des tortues, mais aucune mesure de densité différentielle n'étaye cette hypothèse. Les seules données disponibles sur les tortues marines des côtes algériennes sont réunies dans le rapport sur le statut des tortues marines de Méditerranée (UNEP / IUCN, 1990). Les données anciennes font référence à trois espèces de tortues marines : Caretta caretta, Dermochelys coriacea et Chelonia mydas sur les côtes algériennes. L’espèce la plus fréquente à cette époque était la tortue caouanne Caretta caretta, tandis que la tortue luth Dermochelys coriacea était très rare. Quant à la tortue verte Chelonia mydas, son existence était hypothétique ; seul BLANC (1935) pense avoir fait une observation sur les côtes algériennes. Des données récentes, peu nombreuses, mentionnent Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie quelques captures de l’espèce Caretta caretta en Oranie dans les filets ou par les lignes de palangres (rares). Une enquête succincte menée en Algérie dernièrement tendrait à mettre en évidence une localisation côtière des Couannes dans la partie orientale du littoral algérien. La tortue luth Dermochelys coriacea est elle aussi parfois capturée par les pêcheurs. Deux spécimens ont été observés par les scientifiques voilà quelques années. D’après le rapport ci-dessus mentionné, le littoral algérien est considéré comme ayant peu d’intérêt pour la nidification, malgré de nombreuses grandes plages. Toutefois des indications récentes permettent de penser que des pontes auraient lieu au cap Blanc ou sur des îles proches d’Oran pour l’espèce Caretta caretta. En raison de l’importance des plages, une prospection est à mener pour déterminer la réalité des pontes. Cette prospection pourrait se faire dans un premier temps sur la partie Ouest du littoral, puis sur la côte Est, notamment sur la grande plage entre Annaba et El Kala, et les plages kabyles. Tableau 3.12. Tortues rencontrées dans les eaux algériennes. Nom scientifique Caretta caretta Chelonia mydas Eretmochelys imbricata Dermochelys coriaceae coriaceae Nom commun Tortue caouanne Tortue verte Caret Tortue luth 3.3. Les milieux lagunaires 3.3.1. Présentation. L'Algérie ne comporte qu'une seule lagune située à la frontière algéro-tunisienne, De forme ovoïde, le Lac Mellah couvrant une superficie de 865 ha et communique avec la mer par un chenal d'environ 900 m de long. Le lac Mellah se situe dans un site naturel caractérisé par une forêt très dense de chênes lièges; il s’insère dans un complexe d’étendues d’eaux douces : le lac Tonga, le lac Oubeïra, le lac des Oiseaux. Le lac Mellah est le seul de type lagunaire, il appartient à une région caractérisée par une très grande richesse faunistique et floristique, région d’une rare beauté classée Parc National. Le Parc National d’El Kala PNEK, englobe la zone humide la plus importante d’Algérie. Ce parc unique en son genre a été classé réserve de la Biosphère en 1990 par le programme MAB de l'Unesco. Il constitue la zone d'accueil la plus importante pour l’avifaune aquatique : près de 55% du total des oiseaux d’eaux y hivernent. Trois lacs de cette zone sont classés « site RAMSAR » (zone humide d’importance internationale). Cet écosystème lagunaire, que constitue le lac Mellah, est le siège de forts productions biologiques néanmoins fragiles et est caractérisé par des variations importantes des paramètres physicochimiques et des populations qui lui sont inféodées. Les modifications environnementales et biologiques qui se produisent sont liés à l’importance et à la variabilité des échanges hydrologiques et biologiques avec la mer. Peu profonde et comblée progressivement, l'influence marine de la lagune s'est érodée au fil des ans, jusqu'au réaménagement du chenal voilà une dizaine d'année. Les travaux menés sur la jonction mer – lagune ont entraîné une marinisation du milieu avec pour conséquence : - l'apparition de la palourde Ruditapes decussatus, nouvelle ressource mise en exploitation immédiatement ; - la prolifération de plancton gélatineux et de grosses méduses; 67 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie - la baisse des captures de poissons saisonniers comme les dorades Sparus aurata et du loup Dicentrarchus labrax. Les premiers travaux remontent en 1907 avec BOUNHIOL qui effectua l’inventaire ichtyologique ; puis viennent les travaux de GAUTHIER-LIEVRE (1931), SEURAT (1940) et ARRIGNON (1963) avec son inventaire sur la faune du lac. Depuis les années 80 à nos jour ce site a fait l’objet de nombreuses études y compris celles sur la diversité biologique (SEMROUD, 1983 ; DE CASABIANCA-CHASSANY et al., 1988 ; PERGENT et al., 1990 ; DRAREDJA, 1992 ; GRIMES, 1994 ; REFES, 1994 ; KARA, 1997 ; HARIDI, 1999). 68 3.3.2. Données sur la biodiversité. Les premiers travaux remontent en 1907 et portent sur l’inventaire ichthyologique ; ils ont été suivis par ceux de plusieurs auteurs qui ont établi la liste faunistique du Lac Mellah ainsi que celle de la flore. Depuis les années 80, ce site a fait l’objet de nombreuses études y compris celles sur la diversité biologique. 3.3.2.1. La flore. La diversité de la flore algale et phanérogamique est celle que l’on rencontre en général dans les milieux lagunaires (tab. 3.13) : des diatomées, des Acontées, autres taxa Les Desmidiées se trouvent au voisinage des berges, près des oueds principalement. La flore habituelle des eaux saumâtres composée en majeure partie de Myxophycées se retrouve plus loin. Les macrophytes sont limitées à deux phanérogames : Ruppia maritima et Zostera noltii spécialement près du chenal. Il s’avère que l’essentiel de la flore du lac est constitué d’espèces saumâtres, les espèces à affinité marine se retrouvent surtout parmi les espèces planctoniques et leur présence est regroupée dans la zone du chenal. Tableau 3.13. Flore du Lac Mellah (liste non exhaustive) Groupe/ Famille Diatomées Acontées Desmidiées Myxophycées Espèce Eunotia pectinalis Grammatophora marina Melosira varians Navicula bombus Synedra affinis Strotella unipuncta Chaetoceros curvicellus Gonatozygon monotaenium Closterium acerosum C. dianae C. venus Cosmarium corbula Observations Espèces d'eaux douces Espèces halophiles Proximité des berges, oueds Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Ruppia maritima Zostera noltii Macrophytes La diversité de la flore algale et phanérogamique (GAUTHIER-LIEVRE, 1931) est celle que l’on rencontre en général dans les milieux lagunaires. On trouve au voisinage des berges, près des oueds principalement des Desmidiées ; plus loin une flore habituelle des eaux saumâtres composée en majeur partie de Myxophycées et de Diatomées Synedra affinis, Strotella unipuncta et Chaetoceros curvicellus (espèce marine). Deux phanérogames sont rencontrées: Ruppia maritima et Zostera noltii, près du chenal. Il s’avère que l’essentiel de la flore du lac est constitué d’espèces saumâtres, les espèces à affinité marine se retrouvent surtout parmi les espèces planctoniques et leur présence est regroupée dans la zone du chenal. 69 3.3.2.2. Le zooplancton Au lac Mellah 52 espèces ont été inventoriées appartenant à 9 embranchements (tab. 3.14 , fig.3.6). Les crustacés copépodes sont les plus riches avec 28 espèces appartenant à 14 genres. L’inventaire reste cependant incomplet en raison des difficultés pour déterminer quelques phases larvaires méroplanctoniques. La structure de la communauté zooplanctonique est déterminée par un équilibre holoplanctonique côtier et méroplanctonique autochtone. Tableau 3.14. HARIDI, 1999) Phylum Protozoaires Cnidaires Annélides Zooplancton du Lac Mellah (liste non exhaustive, d'après Classe ou Ordre Nombre d’espèce Foraminifères Tintinnidés Anthoméduses Leptoméduses Polychètes 2 3 3 1 2 2% Tunicata 2% Echinodermata 2% Protozoa 10% Cnidaria 8% Mollusca 4% Annelida 4% Crustacea 68% Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Mollusques Artropodes Echinodermes Tuniciers Vertébrés Bivalves Gastéropodes Crustacés Holothuridés 2 indéterminés 32 1 1 1 Poissons Figure 3.8 Le zooplancton du lac Mellah 3.3.2.3. Le macrozoobenthos La diversité spécifique globale du macrozoobenthos n’a pu être déterminée avec précision. Le phénomène d’apparition-disparition de certaines espèces est directement liés en grande partie aux travaux de réaménagement du chenal. L’impact de ces travaux s’est fait ressentir particulièrement sur les peuplements macrozoobenthiques. Une analyse comparée des listes faunistiques établies au lac Mellah par certains auteurs permet de préciser l’évolution des peuplements à la suite de ces modifications (tab. 3.15). 70 Tableau 3.15. Variations du nombre d’espèces par groupes zoologiques avant et après l’aménagement du chenal en 1988 Auteurs Bakalem (1979) Mollusques Polychètes Crustacés Autres Total Semroud (1983) 7 12 6 4 29 Draredja (1992) 9 10 9 9 37 Grimes (1994) 15 20 15 6 56 9 17 11 37 Cette diversité fluctuante du nombre d’espèces s’explique par la marinisation du lac après l’aménagement du chenal. Cette entrée nouvelle d’eau marine affecte les principaux groupes zoologiques du Mellah. L’augmentation de la salinité a eu pour conséquence sur les peuplements : - une disparition totale d’un certaine nombre espèce comme certains Cardium, Venus gallina, Anomia sulcata, Cerithium cf. vulgatum pour le groupe des mollusques ; Nephthys hombergii, Scololepis fuliginosa, Arabella iricolor pour les polychètes ; - une apparition d’autres espèces plus marines qui sont représentées par 10 nouvelles Polychètes, 3 crustacés et 1 mollusque. 3.3.2.4. Exploitation du lac Une exploitation artisanale est pratiquée au lac Mellah depuis plus d’un siècle. L’activité repose essentiellement sur le système de bordigue (hiver et été) et la pose de filets maillants, complétée par une production conchylicole en suspension sur rails, mais cette dernière est quasiment abandonnée. Les espèces pêchées dépendent des périodes et de leur comportement migrateur, ainsi d'ailleurs que du courant et de la marée barométrique (tab. 3.16). D'autres spécimens tels que les blennidés sont en cours d’identification. Les modifications du chenal (dragage, déblayage, ouverture d'une seconde voie, renforcement des berges) ont totalement modifié la physico-chimie et par voie de conséquence, l'écologie de la lagune. Une première manifestation concerne la prolifération de grandes méduses du genre Physalia, accompagnée de méduses microscopiques. La Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie seconde manifestation s'est traduite par l'installation et la multiplication d'un mollusque bivalve peu (ou pas) représenté auparavant, la palourde Ruditapes decussatus qui fait l'objet d'une exploitation commerciale. Tableau 3.16. Espèces exploitées au Lac Mellah Groupe/taxa Poissons Crustacés Mollusques Espèce Sparus aurata Lithognatus mormyrus Mugil cephalus Liza aurata L. saliens Chelon labrosus Dicentractus labrax Anguilla anguilla Solea vulgaris Peneaeus kerathurus Mytilus galloprovincialis Crassostrea gigas Ruditapes decussatus Cardium glaucum Observations Hivernale Printanier précoce Printanier moyen Printanier tardif Printanier Printanier- estival Automnale – hivernale estivale Automnale - estivale Allochtone, élevage abandonnée Allochtone, élevage abandonné Exploitation récente Exploitation récente 3.3.2.5. La faune avicole. Les zones humides constituent des quartiers d’hiver importants pour de nombreuses espèces d’oiseaux (grèbes, hérons, oies, canards et limicoles). La région d’El Kala accueille de nombreuses espèces et de nombreux effectifs. Le nombre d’anatidés et de foulques atteignent chaque hiver plusieurs centaines de milliers d’individus que se partagent 14 espèces (oie cendrée, tadorne de Belon, canard siffleur, canard pilet, canard colvert, canard chipeau, sarcelle d’hiver, canard souchet, sarcelle marbrée, fuligule milouin, fuligule morillon, fuligule nyroca, erismature à tête blanche, foulque macroule et autres espèces). Une équipe d'ornithologues de l'université de Annaba, possède une station d'observation où se relaient en permanence un groupe d'observateurs. 3.4. Les différentes activités menaçant les biocénoses. Les données présentées sont celles contenues dans le rapport national sur l’état de l’environnement en Algérie (MATE, 2001). La configuration géomorphologique des côtes algériennes à l’échelle de la Méditerranée, et l'influence du courant atlantique qui pénètre par le détroit de Gibraltar, influençant aussi bien le climat que la physico-chimie lui confèrent une diversité et une multitude de sites d’intérêt stratégique, au point de vue écologique. Les espèces remarquables par leur rareté ou leur endémisme sont présentes, les espèces-clés des paysages sous-marins, les espèces symbole, les communautés remarquables, les paysages sous-marins à la typologie changeante, les « flyways » Europe-Afrique, constituent autant de points originaux et sensibles qui justifient toute l'attention dont elles font l'objet. Le patrimoine naturel se trouve sous l'effet des activités anthropiques qui ont un impact sur les biocénoses et menacent leur existence. Directes ou induites, les nuisances ont un effet beaucoup 71 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie plus étendu qu'en milieu terrestre, en raison de la faculté de dilution et de dispersion des polluants qui en plus, provoquent des réactions à des doses parfois infinitésimales. Un problème majeur qui se pose actuellement concerne le rejet des boues de dragage des ports principaux d'Algérie (Alger, Oran, Skikda et Annaba). Une opération de ce genre s'est déroulée à Alger et les boues ont été rejetées dans le canyon de la baie de Zemmouri, à environ 30 milles à l'est d'Alger. Aucune étude d'impact préalable n'a été menée, et les effets n'ont pas tardé puisque des mortalités massives de gastéropodes (plusieurs centaines/m²) ont été observées sur les plages avoisinantes, et de l'avis des pêcheurs, les prises ont chuté significativement. La situation semble se rétablir lentement, mais une seconde expérience de ce genre risque d'être fatale, aussi bien en termes de diversité biologique que de productivité sur l'un des rares plateaux exploités commercialement aux environs d'Alger. Il semblerait que les boues déversées superficiellement, se soient dispersées, affectant les systèmes respiratoires des organismes marins, morts par asphyxie. 3.4.1. Les "points chauds" et zones sensibles des côtes algériennes. En se basant sur la définition officielle et des critères attribués aux "points chauds" (PNUE, 1999, tab. 3.17), un ensemble de sites a été identifié (tab. 3.18 ). Est entendu par "point chaud" : - toute source ponctuelle sur le littoral susceptible de fortement affecter la santé humaine, les écosystèmes, la biodiversité, la durabilité ou l’économie ; ce sont les principaux points où des charges polluantes d’un niveau élevé provenant de sources industrielles ou domestiques sont rejetées ; - des zones côtières bien définies où le milieu marin côtier est soumis à la pollution émanant d’une ou plusieurs sources ponctuelles ou diffuses du littoral et susceptibles de fortement affecter la santé humaine, les écosystèmes, la biodiversité, la durabilité ou l’économie; Les zones sensibles sont définies comme étant les eaux côtières et estuariennes de valeur naturelle ou socio-économique sont considérées comme sensibles si elles sont exposées à un risque plus élevé de subir des impacts néfastes des activités humaines. Tableau 3.17. Critères de classement des effets Niveau Effet 6 Extrême 5 4 Descriptif Tout rejet qui peut réduire la teneur en O2 de la masse réceptrice au-dessous de 0,5 mg.l-1 Tout rejet qui contient une concentration en métaux lourds > 50 mg.l-1 Tout rejet qui contient une concentration d'hydrocarbures de 400 mg.l-1 Grave Tout rejet qui peut réduire la teneur en O2 de la masse réceptrice au-dessous de 2 mg.l-1 Tout rejet qui contient une concentration en métaux lourds > 30 mg.l-1 Tout rejet qui contient une concentration d'hydrocarbures de 200 mg.l-1 Importan Tout rejet qui peut réduire la teneur en O2 de la masse réceptrice au-dessous de 0,5 mg.l-1 t Tout rejet qui contient une concentration en métaux lourds > 20 mg.l-1 Tout rejet qui contient une concentration d'hydrocarbures de 100 mg.l-1 Tableau 3.18. "Points chauds" et zones sensibles de pollution domestique et industrielle. 72 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Localisation Ghazaouet Oran Mostaganem-Arzew Alger Rouiba– Reghaia Bejaia Skikda Annaba Points chauds (agglomérations) Niveau Aspects transfrontaliers 6 P, B, L, S, H 4 P, B, L, S 6 P, B, L, S, H 4 P, B, L, S 5 P, B, L, S, H 5 P, B, L, S, H 5 P, B, L, S, H 4 P, B, L, S, H zones sensibles (baies et golfes) Niveau Effets transfrontaliers (*) 5 P, B, L, S 5 P, B, L, S, H 4 P, B, L, S, H 5 P, B, L, S, H 5 P, B, L, S, H 4 P, B, L, S (*) : P : Pêche, B : Biodiversité, L : Réduction de la valeur régionale du tourisme, S : Santé publique, H : Habitats. Les "points chauds" et zones sensibles correspondent logiquement aux principales agglomérations côtières près desquelles se sont développés les grands centres industriels. La corrélation entre la densité humaine et les charges polluantes (tab. 3.19) est évidente. Tableau 3.19. Points chauds identifiés et population Point Population chaud Ghazaouet 120.000 Oran 1.230.000 Mostaganem 631.000 Alger 1.957.334 Rouiba 120.000 Bejaia 859.000 Skikda 747.000 Annaba 890.000 73 3.4.2. L'inventaire. 3.4.2.1. La "littoralisation" Le littoral, écosystème sensible et complexe a subi, et continue encore de subir, le plus de pressions, de sollicitations et de dégradations induites par une logique de planification insoucieuse de l’environnement (localisation littorale de projets et de programmes de développement lourds et pollueurs, consommation du foncier agricole, renforcement de la concentration humaine, tourisme) ; dont les conséquences ne sont pas sans incidence sur le milieu marin en général et sur la biodiversité marine et côtière en particulier. Le danger provient essentiellement de la terre, même si des risques sérieux guettent à partir du large, en raison du trafic maritime intense encore en expansion. Le littoral, territoire et écosystème sensible et complexe a subi, et continue encore de subir, le plus de pressions, de sollicitations et de dégradations induites par une logique de Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie planifications insoucieuse de l’environnement (localisation de projets et de programmes de développement lourds et pollueurs) et par le laxisme dans l’application des textes relatifs à la protection de l’environnement. Les conséquences de cet état ne sont pas sans incidences sur le milieu marin en général et sur la biodiversité marine en particulier. Les zones côtières des grandes villes algériennes (Alger, Oran, Annaba principalement, Mostaganem, Béjaia, Jijel et Skikda secondairement) extrapolent de plus en plus leur croissance sur les régions adjacentes. Beaucoup d’indicateurs affichent aujourd’hui l’accélération de cette tendance, qui indéniablement va provoquer, à terme, les mêmes dysfonctionnements qui affectent actuellement ces agglomérations. En effet, sur les rivages adjacents, l’anthropisation incontrôlée se traduit en de nombreux endroits par : - une occupation anarchique et non sélective du littoral ; - une surexploitation des ressources (matériaux, foncier agricole, sites côtiers, etc.) ; - une dégradation du milieu sous toutes formes (zone de rejets, piétinements, et autres). 3.4.2.1.1. La démographie. La démographie associée à la concentration des activités humaines et à l’existence des infrastructures et des équipements structurants sont autant d’indicateurs à travers lesquels le phénomène de la "littoralisation" est décrit et analysé. La répartition de population affiche un déséquilibre entre les régions côtières et l’arrière pays. Cette population est surtout localisée dans les bassins industriels et autour des grands pôles urbains (Annaba, Skikda, Alger, Oran). En 1998, les résultats du recensement général de la population et de l’habitat, indiquent une proportion de 43 % de la population algérienne résidant en permanence sur la bande littorale moyenne d’une cinquantaine de km de profondeur. A cette population, il convient d’ajouter les résidents temporaires, en nombre important notamment pendant la saison estivale (ONS, 1998). Ce mouvement naturel lié au pouvoir attractif des grandes métropoles s'aggrave sous l'effet combiné de la situation particulière en matière de sécurité et aussi de la sécheresse qui sévit depuis plusieurs années consécutives, obligeant notamment la population pastorale à quitter la zone tellienne pour rejoindre le nord du pays. 3.4.2.1.2. L'industrie polluante. Une proportion importante de l’industrie nationale se répartit sur les zones littorales. Sur les 10 202 unités industrielles recensées en 1993, on dénombre 5 242 localisées sur une bande de cinquante km de profondeur à partir du trait de côte, soit l’équivalent de 51,4 % du total national. Ces implantations littorales se distinguent par une concentration puisque la métropole algéroise, Oran, Annaba et Béjaia regroupent 3 876 unités, soit près de 74 %. La mauvaise utilisation de l’espace dans certaines zones côtières est caractérisée par une utilisation intense et anarchique de l’espace littoral autour des pôles de concentration des habitats et des activités, en dehors de toutes normes de préservation de l’interface côtière. L'agglomération algéroise en est un exemple édifiant. La totalité des caractéristiques de la baie d'Alger a été complètement modifiée. Les différentes baies (Alger, Annaba et à un degré moindre celles d’Oran, de Mostaganem et de Skikda), du fait de leurs effluents urbains, présentent une insuffisance si ce n’est une absence du pouvoir auto-épurateur marin vis-à-vis de la pollution organique. Ces sites 74 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie correspondent en fait aux "points chauds" et zones sensibles (cf. 3.4.1), cumulant simultanément une surcharge démographique, une concentration urbaine et industrielle. Les industries chimiques et pétrochimiques littorales se distinguent par la diversité de leurs rejets nuisibles, avec toutefois la prédominance d’un ou plusieurs types de polluants selon les zones (zinc, cadmium, acide sulfurique pour Ghazaouet, chlore soude, mercure, autres métaux lourds, pesticides, détergents pour Alger, Skikda et Annaba). Les eaux de refroidissement des centrales thermiques de SONELGAZ (Marsat El Hadjadj, Alger et Cap Djinet) provoquent la pollution thermique du milieu marin. 3.4.2.1.3. L'agriculture polluante. Les activités agricoles occupent sur les wilayate littorales une superficie estimée à 1 632 000 ha. Les principaux périmètres agricoles recensés sur un peu plus de cinquante km de bande côtière s’étendent sur 1 270 094 ha, dont une grande proportion (80 %) se situe entre Ténès et Béjaia. Pour la période 1992-1993, dans les zones littorales, 540 562 quintaux d’engrais azotés ont été utilisés, dont 167 276 pour la région centre (Mitidja, Sahel, plateaux côtiers algérois), soit un ratio de 1,13 quintaux d’engrais.ha-1 dans cette région littorale. Ce taux peut être mis en relation avec la concentration élevée des nitrates dans les sédiments marins au niveau des oueds qui le transportent vers la mer. Les eaux de ruissellement évacuent en mer par les oueds principalement les excédents en nitrates et phosphates des sols agricoles du littoral centre et des plaines de l’Est du pays. 3.4.2.1.4. Le tourisme balnéaire. Le tourisme balnéaire est à dominante nationale. Il demeure de loin le plus attrayant et représente la destination touristique la plus prisée, malgré la faiblesse des capacités installées. Les campings et centres de vacances représentent à eux seuls près de 62% des structures d’accueil. Son emprise a quelque peu perturbé l’interface terre-mer (écosystèmes, biotopes, paysages), dans les zones où se sont édifiés des complexes touristiques disséminés tout le long du littoral algérien, à l’ouest (Oran, Béni-Saf), comme au centre (Alger, Zéralda, Sidi Fredj) ou encore à l'est (Béjaia, Annaba, El Kala). Les autres agglomérations littorales près des sites balnéaires sont intensément sollicitées durant la saison estivale : Ghazaouet, Mostaganem, Ténès, Boumerdès, Tigzirt, Aokas, Jijel. Ce tourisme est surtout localisé spatio-temporellement , et les conséquences sur le milieu côtier sont catastrophiques en l'absence d'infrastructures appropriées. Le phénomène de "littoralisation" dont le constat alarmant vient d’être retracé avec ses multiples nuisances sur le milieu naturel (consommation du foncier agricole, renforcement de la concentration humaine, industrialisation, tourisme) a non seulement des incidences sur l'aménagement littoral et le milieu marin, mais aussi et surtout sur l’érosion de la diversité biologique. Des gisements entiers de mollusques lamellibranches couvrant plusieurs dizaines d'hectares ont complètement disparu dans la grande périphérie d'Alger, à proximité de Boumerdès ; la situation est tout aussi dégradée sur la corniche oranaise. Les incohérences de l’occupation du littoral et l’absence de normes de gestion intégrée des zones côtières provoquent un ensemble d'altérations comme : - le piétinement des sites fragiles ; 75 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie - - la disparition de dunes exploitées comme matériaux de construction ; la disparition des zones humides (plateau côtier de la Macta, à proximité de Mostaganem) ; l'altération des paysages (Annaba, Béjaia, Zemmouri, Mazafran) ; la dénaturation des rivages aussi bien dans les baies où sont localisées les grandes agglomérations (Alger, Oran, Skikda et Annaba) que sur les rivages environnants (Alger essentiellement, sur un rayon de plus de 30 km autour de la capitale ; la dégradation des parties dynamiques des plages (Boumerdès, Bou Ismail, Mostaganem). L'une des conséquences les plus directes des apports polluant concerne l'eutrophisation, visible surtout dans les baies où se localisent les grandes agglomérations. Les processus de rejet (eaux usées, eaux de lessivage), se combinent à ceux des apports de fertilisants (phosphates et nitrates), accélérant le mécanisme d'altération. Des cas ponctuels sont connus, comme dans la région d’Annaba avec l’usine ASMIDAL , ou à Mostaganem avec la papeterie située à l'ouest de la ville. Des mesures ont été prises par les décideurs et des crédits internationaux de plusieurs dizaines de millions de dollars mobilisés, en particulier pour Annaba, mais les effets ne sont pas encore connus. 3.4.2.2. L'étouffement des ports. 3.4.2.2.1. Aspects généraux Les ports constituent des réceptacles adaptés de la pollution. Cependant, les capacités de concentration et de sédimentation de ces sites spécifiques dépendent de nombreux facteurs liés à la charge quotidienne qui y est déversée et au taux de renouvellement et d'oxygénation de la masse d'eau piégée, en raison des activités de minéralisation aérobie. 1 053 907 m3 d’eaux usées sont rejetées quotidiennement dans les 11 principaux ports d’Algérie. La production moyenne annuelle de DBO5 est de 88 205 tonnes et de 186 332 tonnes pour la DCO. Six principaux ports participent pour près de 95 % de la DBO5 et environ 91 % de la DCO (tab. 3.20, fig.3.9). Tableau 3.20. Rejets mesurés dans les principales zones portuaires Sites Ghazaouet Oran Arzew Béthioua Mostaganem Ténès Alger Béjaia Jijel Skikda Annaba Total Débits (l/sec.) 56 840 402 24 905 42 6 944 254 136 770 1 816 12 189 DBO5 (t/an) DCO (t/an) 399 12 967 3 804 312 411 621 51 100 1 437 1 893 2 958 8 595 88 205 831 24 649 8 232 573 8 983 1 263 102 200 3 700 9838 7 561 18 492 186 322 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 76 Figure 3.9 Les rejets mesurés dans les principales zones portuaires 180000 160000 140000 120000 DCO (t/an) DBO5 (t/an) 100000 Débits (l/sec.) 80000 60000 40000 Annaba Skikda Jijel Béjaia Alger Ténès Mostaganem Béthioua Arzew Ghazaouet 0 Oran 20000 3.4.2.2.2. Les métaux lourds et les hydrocarbures Les analyses des sédiments portuaires indiquent des teneurs variables en métaux lourds et en hydrocarbures (tab. 3.21, fig.10 et 10’). Les ports ne sont pas les seuls touchés par la pollution des métaux lourds. Des concentrations élevées sont aussi constatées au large de zones côtières comme Ghazaouet pour le Cd, Cu, Pb, Zn ; Oran et Arzew pour le Pb, Cu ; Alger pour le Hg. Environ 100 x 106 tonnes.an-1 d’hydrocarbures transitent à proximité des côtes algériennes alors que 50 x 106 tonnes.an-1 sont chargées à partir des ports nationaux. On évalue à 10 000 tonnes.an-1 les pertes au cours de ces opérations et 12 000 tonnes.an-1 sont déversées au large par les gros transporteurs (eaux de cales et de ballast). Comme pour les métaux lourds des concentrations en hydrocarbures sont constatées au large des côtes. Les sédiments présentent les teneurs variables pour les principaux métaux lourds et les hydrocarbures (tab. 3.21, fig 10 et 10’). Les ports ne sont pas les seuls touchés par la pollution des métaux lourds. Des concentrations élevées sont aussi constatées au large de zones côtières comme Ghazaouet pour le Cadmium, le cuivre, le plomb, et le zinc , Oran Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie et Arzew pour le plomb et le cuivre et Alger pour le mercure. Environ 100 millions de tonnes.an-1 d’hydrocarbures transitent près des côtes algériennes alors que 50 millions de tonnes.an-1 sont chargées à partir des ports nationaux. On évalue à 10 000 tonnes.an-1 les pertes au cours de ces opérations et 12 000 tonnes.an-1 sont déversées au large par les gros transporteurs (eaux de cale et de ballast). Comme pour les métaux lourds des concentrations en Hydrocarbures sont constatées au large des côtes. Tableau 3.21. Teneurs en métaux lourds et en hydrocarbures (µ µg/g) dans les principaux ports d'Algérie (les chiffres entre parenthèses représentent les normes). Ports Ghazaouet Oran Arzew Béthioua Mostaganem Ténès Alger Béjaia Jijel Skikda (NP) Skikda (AP) Annaba Mercure (1,5) 2,6 0,5 0,35 3,2 0,3 5,8 0,3 5,9 18 3,3 1,1 Cadmium (3) 2 0,2 0,25 0,4 1,2 2,9 2,8 2,35 0,12 1,58 2,5 Plomb (250) 480 100 48 50 120 870 100 510 30 120 220 Cuivre (150) 200 50 25 65 40 325 65 190 65 200 115 Zinc Chrome (500) (250) 800 230 110 200 400 1100 440 700 170 770 400 380 60 35 60 50 100 100 110 40 70 85 (*) : normes ; HCT : teneurs les plus hautes. Figure 3.10 Teneur en métaux lourds dans les principaux ports d’Alger Hydrocarbures (HCT) 810 17 000 8 500 950 8 700 1 000 30 100 255 415 2 010 120 4 900 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 2500 2000 1500 Chrome Zinc Cuivre 1000 Plomb Cadmium Mercure Annaba Skikda (AP) Skikda (NP) Jijel Béjaia Alger Ténès Mostaganem Arzew Oran 0 Béthioua 500 Figure 3.10’ Teneurs en hydrocarbures dans les principaux ports d’Alger 78 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 35000 30000 25000 20000 15000 10000 Annaba Skikda (AP) Skikda (NP) Jijel Béjaia Alger Ténès Mostaganem Béthioua Arzew Oran 0 Ghazaouet 5000 La pollution marine provient aussi des oueds (tab. 3.22), et il est actuellement difficile, voire impossible de dissocier l'origine des polluants entre ports et oueds. La dégradation des écosystèmes aquatiques côtiers et marins provient de la conjugaison des rejets d’eaux polluées par des matières organiques fermentescibles des agglomérations littorales et de ceux d’émissaires industriels chargés de nombreux contaminants minéraux et organiques, ainsi que des polluants diffus d’origine agricole par lessivage des sols. La charge des eaux continentales en matières fertilisantes d’origine agricole est responsable de la dystrophie des eaux marines côtières Les boues rouges, indicatrices de la gravité de la situation, restent rares, mais les signalisations sont de plus en plus fréquentes. La pollution des eaux littorales provoque une dégradation des riches communautés inféodées aux étages médiolittorales, infralittorales voir circalittoraux. Les rejets d’égouts, sans aucun traitement préalable, des grandes cités littorales ont des effets catastrophiques sur les biocénoses néritiques. Tableau 3.22.Charges polluantes mesurées au niveaux des 10 principales embouchures d'oueds en Algérie. Oueds El Harrach (Alger) Autres Total DBO5 (tonnes.an1 ) 41253 55585 96 838 % DCO % Azote Phosphore (tonnes.an (tonnes.an (tonnes.an1 1 1 ) ) ) 42,6 120 425 32 57,4 255 901 68 376 326 30 041 9 903 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 3.4.2.3. Le pillage du sable des plages et du tout venant des oueds. Les extractions de sable et de tout venant des oueds ont deux conséquences synergiques : - elles fragilisent la côte soumise simultanément à l'hdrodynamisme et l'érosion éolienne ; - elles menacent les biocénoses littorales. Le problème du pillage de sable est effrayant par son ampleur et les volumes concernés. Malgré de nombreuses velléités des autorités pour la rationalisation de l'exploitation des matériaux naturels de construction, les enjeux économiques et la pression du marché sont tels que toutes les mesures de régulation échouent lamentablement. La situation est d'autant plus délicate que la demande en sables et autres granulats est légitime en raison des besoins en équipements sociaux. Le problème est politique, il s'agit de revendications légitimes et élémentaire des citoyens. Le problème de l’érosion côtière est posé par rapport au démaigrissement des plages et au recul du rivage. Sur les 250 à 300 km de sites côtiers sableux existant, environ 85 % connaissent des situations d’amaigrissement, 10 % un état de stabilité et 5 % à peine de progradation. Si les raisons de ce recul sont d’ordre naturel (processus hydrosédimentaires marins), elles sont amplifiées par les nuisances anthropiques (piégeage des sédiments au niveau des bassins versants ; extraction abusive de sable, mauvaise occupation du rivage et pollution). Le recul des plages est lié à la nette diminution des transits littoraux. L'extraction sauvage de sable favorise l'avancée de la mer et agit sur le transit sédimentaire qui dépend aussi des apports terrigènes eux-mêmes sous l'influence de l'hydrodynamisme. L'ensemble de ces mécanismes se traduisent par des perturbations et des bouleversements de la biodiversité marine littorale, puis de celle du large par enchaînements successifs, notamment au niveau : - physico-chimique ; - de l'habitat ; - des peuplements et des biocénoses. Phénomène secondaire en termes de biodiversité marine, l'avancée de la mer à la suite de l'extraction excessive de sable, altère la nappe phréatique qui devient salée. En période de sécheresse caractérisée, c'est un véritable drame pour l'ensemble de la population. Au cours de ces deux dernières décennies, les sablières se sont multipliées (nappes alluviales, parties supérieures des plages), entraînant des nuisances considérables sur l’environnement (dégradation des ensembles dunaires caractérisée par une désertification et une réduction de la diversité biologique. 3.4.2.4. Les pratiques de pêche dangereuses. 79 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie La raréfaction des stocks antérieurement accessibles aisément a entraîné des dérives dans la pratique de la pêche. Il s'agit le plus souvent de violations caractérisées de la loi, mais la question a atteint un point inquiétant. 3.4.2.4.1. Le chalutage hors zone. La réglementation interdit toute l'année le chalutage à des profondeurs inférieures à 50 m, ainsi qu'à l'intérieur des baies et cap durant l'été. En raison de la présence des fonds accores, les chalutiers s'aventurent souvent sur petits fonds en zone interdite, détruisant tout le biotope local, en particulier, les frayères et l'herbier à posidonie. Cette pratique peut être facilement interdite en mouillant dans ces zones à intervalles de distance relativement éloignés, des obstacles interdisant l'utilisation des chaluts sous peine de les perdre. 3.4.2.4.2. Le maillage des chaluts. Alors que la réglementation méditerranéenne impose un maillage de cul de chalut de 40 mm de maille étirée au minium, de nombreux bateaux utilisent des mailles de 36, voire 32 mm maille étirée. En l'absence d'étude de sélectivité plurispécifique, et par souci de précaution, le respect de la maille méditerranéenne demeure un impératif. 3.4.2.4.3. L'utilisation des filets maillants sur petits fonds. Les filets maillants de type trémail restent peu sélectifs et sont utilisés sur des fonds ridicules, parfois à moins de 05 m de profondeur. Leur action est à peine moins nocive que celle des chaluts, surtout lorsqu'ils sont perdus. Leur utilisation devrait être interdite en dessous d'une profondeur minimale de l'ordre de la trentaine de mètres, et qui reste à préciser localement. 3.4.2.4.4. L'utilisation des sennes sur des fonds limités. La législation des années 50 imposait une profondeur double de celle de la chute de la senne (tournante et coulissante ou pas) pour son utilisation. Cette règle n'est plus respectée et bien au contraire, les senneurs travaillent sur des fonds limités de manière à ce que la ralingue des plombs racle le fond, pour utiliser l'engin à la fois comme épervier, comme senne tournante et comme senne de plage. Une telle pratique a des effets mal connus, mais s'agissant généralement de petits fonds lors de la pêche de la sardinelle, ce sont les zones de l'herbier qui sont ainsi exploités. 3.4.2.4.5. La pêche aux explosifs. Pratique ancienne citée depuis près d'un siècle et abandonnée pendant quelques années, la pêche à la dynamite a "explosé" ces dernières années. Le principe consiste à jeter dans l'eau un bâton de dynamite qui en explosant fait remonter une partie des poissons en 80 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie surface. Cette méthode prohibée, et dénoncée régulièrement par de nombreux professionnels, a cependant tendance à se généraliser au centre et à l'ouest du pays. Le problème majeur de la pêche aux explosifs réside dans les effets collatéraux. Ce n'est pas seulement la ressource ichthyologique qui est touchée, mais l'ensemble de la masse d'eau et du fond qui est stérilisé durant de nombreux mois. La plus grande rigueur dans l'application de la loi est indispensable, sur la base de preuves indiscutables qu'il est facile d'obtenir en observant les espèces pêchées à la dynamite, à condition d'être présent au moment des débarquements. 3.4.2.4.6. Dégradation de l'écosystème de l'herbier à posidonie L'herbier à posidonie se trouve profondément dégradé à proximité des grandes villes et des infrastructures industrielles. Les aménagements littoraux entraînent la diminution de la bande littorale, qui a pour conséquence la disparition des habitats d’herbiers. Ce phénomène est largement répandu au niveau des grands centres urbains tel que la baie d’Alger où l’herbier a nettement régressé ces 50 dernières années, sa limite supérieure a nettement reculé suite au développement de la ville d’Alger. Le développement des infrastructures touristiques tel que celui de Sidi-Fredj (hôtels, ports, centre de thalassothérapie) ont entraîné un rétrécissement de la surface occupée initialement par les herbiers à Posidonia oceanica et l’élargissement des ports anciens et la constructions de nouveau ports (Bouzedjar Bou Haroun, Khemisti, Cap Djinet, Azzefoun, etc.). L’utilisation des engins explosifs dans le cadre des activités de pêche, il semblerait selon de nombreux témoignages que cette pratique sévit dans de nombreuses régions. La température liée au rejet d’eau réchauffée entraîne une modification de la température de l’eau de mer. Ce phénomène a été observé au niveau de la centrale thermique d’Arzew (OULD AHMED, 1994), où l’herbier à complètement disparu et qui a été remplacé par une algue verte d’affinité Caulerpa prolifera. Cependant, comme le chlore est également rejeté, il est difficile de savoir lequel de ces deux agents a entraîné la disparition de Posidonia oceanica. L'augmentation de la turbidité, par les apports en nutriments, en sédiment fin ou en matière organique, constitue l’un des facteurs majeurs de la régression des herbiers. En effet, cette situation est largement observée dans la baie d’Alger et dans d’autres régions où la limite inférieure remonte et où l’importance des apports en nutriments et en matières organiques sont importants du fait que les eaux usées ne sont pas traitées avant leur déversement en mer. Un autre phénomène est observé à El Djamila à l’Ouest d’Alger et à Tamentfoust à l’Est où un développement massif des épiphytes entraîne une diminution de la croissance foliaire, voire la mortalité des faisceaux de posidonies. La modification des apports sédimentaires peut conduire à l’ensevelissement des points végétatifs ou au contraire, au déchaussement des rhizomes et à l’écroulement de l’herbier. D’une façon générale, les aménagements littoraux provoquent les deux phénomènes, selon que l’on se trouve en amont ou en aval de l’ouvrage par rapport au courant dominant. L’aménagement des oueds, et la rétention du sédiment en arrière des barrages, provoque également un déficit en sédiment sur le littoral., c'est le cas par exemples des herbiers du front de mer de la ville de Bou Ismail et de la presqu’île de Sid Fredj. 81 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Des études approfondies de l'écosystème herbier sont urgentes, en raison non seulement de son rôle protecteur d'un point de vue physique et mécanique, mais aussi biologique. Victime de leur succès, les récifs-barrière, paysages marins menacés en Méditerranée, mériteraient une protection sur la base d'un inventaire et d'une localisation qui restent à faire. En Algérie, l'herbier à Posidonie est commun, il est visible tout le long du littoral, de la frontière algéro-marocaine à la frontière algéro-tunisienne, mais des indices de dégradation ont été observés et le même objectif de préservation concerne les côtes algériennes. 3.5. Pôles de diversité et paysages marins caractéristiques. La situation géographique des côtes algériennes à l’échelle de la Méditerranée et leur diversité climatique, font qu’elles comprennent de nombreux sites d’intérêt stratégique, au point de vue écologique : espèces-clés des paysages sous-marins, espèces remarquables, espèces rares, espèces symbole, communautés remarquables, paysages remarquables, typologie des paysages sous-marins remarquables, tracé des « fly-ways » Europe-Afrique. La notion de paysage est encore très peu usitée dans le domaine marin, elle correspond à un « ensemble structuré d’éléments naturels (géologiques, hydrologiques, végétaux) » (DELPECH, 1988) auquel ne s’ajoutent pratiquement jamais, à l’opposé du domaine terrestre, des éléments d’origine artificielle liés à l’action de l’homme. Dans le domaine marin, le terme de paysage est essentiellement utilisé pour l’aspect esthétique et la protection. En Méditerranée, il concerne le plus souvent des tombants coralligènes, des herbiers de Posidonies et autres sources de curiosité. 3.5.1. Le Parc National d'El Kala PNEK. La zone côtière marine d’El Kala au nord-est du pays (fig. 3.12), classée Réserve de la Biosphère par l’UNESCO, présente la particularité de combiner, dans un étage bioclimatique humide, l’interface d’un écosystème forestier, lacustre et marin. Elle comprend une richesse faunistique et floristique exceptionnelle : grandes roselières entrecoupées d’aulnaies, macrophytes, espèces boréales et tropicales, Poule sultane, Fuligule morillon, Foulque macroule, et autres espèces avicoles, nicheuses ou migratrices. La partie sous-marine est aussi d’une richesse remarquable : herbiers de Posidonies, coralligène, fonds corallifères, poissons remarquables (mérou et badèche). 82 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Figure 3.12. Vue de la partie est de la côte située dans le PNEK (36° 58’ 00’’ N, 08° 36’ 20’’ E) 3.5.2. Le Parc de Gouraya dans la région de Béjaia et le Parc de Taza dans celle de Jijel. Ces parcs régionaux en continuité se situent entre Béjaia et Jijel. Originellement terrestres uniquement, une partie marine à l'étude complète ces deux sites d'une beauté étourdissante, avec des paysages d’exception et des falaises se jetant dans la mer. 3.5.3. Le complexe géomorphologique de la région d'Alger et l'île Aguelli. Situé à l'est d'Alger, le complexe rocheux débute par la pointe du cap Matifou, s'éloigne vers le nord jusqu'au banc Matifou, haut fond remontant à – 09 m et localisé à 04 milles au large, puis bifurque carrément vers l'est, où il englobe dans sa partie sud les îles Sandja, vers le nord, le rocher de la Bordelaise, suivi du banc Djerb, pour enfin s'arrêter à l'île Aguelli à 02 milles au large de Réghaia. La proximité des fonds de maërl, la diversité des espèces rencontrées en font un site remarquable si près de la capitale. 83 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 3.5.4. Le banc des Kabyles et la chaussée de la Salamandre. Haut fond situé à quelques 07 milles au nord-nord-ouest de Jijel, le banc des Kabyles représente une zone partiellement préservée jusqu'à présent grâce à son éloignement de la côte et aux courants puissants généralement observés. C'est la perle rare de la biodiversité en Méditerranée, le mérous et badèches s'y rencontrent par bancs de plusieurs dizaines d'individus, les grands crustacés y atteignent et dépassent parfois les 05 kg. L'herbier à posidonie arrive à hauteur d'homme. Mais les projets de développement de la pêche, particulièrement celui financé par le FIDA (cf. § 3.7.2.) risquent de porter un sérieux coup à ce site quasiment vierge, rarissime en Méditerranée. D'autres sites d'intérêt écologique méritent une attention, en particulier : - la région de Honaïne où un nouveau port de dimension réduite a été construit sur les ruines de l'ancien port antique ; - l'aire marine de Tigzirt ; - Le mont du Chenoua et la frange marine de Tipaza offrent un intérêt paysager avec une richesse floristique endémique et rare, des îlots qui parsèment la mini-baie, important pour les oiseaux marins, un fond marin où la diversité des paysages sousmarins sont aussi remarquables les uns des autres : coralligène de surplomb, herbiers de Posidonies, récif-barrière de posidonies, trottoirs à vermets, peuplement à cystoseires, le tout dans des ruines romaines classées. 3.5.5. Le mont du Chenoua et la frange marine de Tipaza. Située à moins de 100 km à l'ouest d'Alger, cette région offre un intérêt paysager avec une richesse floristique endémique et rare, des îlots qui parsèment la mini-baie, importants pour les oiseaux marins, un fond marin où la diversité des paysages sous-marins sont aussi remarquables les uns que les autres : coralligène de surplomb, herbiers de Posidonies, récif-barrière de Posidonies, trottoirs à Vermets, peuplement à cystoseires. La présence de ruines romaines en font un lieu historique fréquemment visité. 3.5.6. Les îles Habibas et le complexe rocheux de l'île Plane et de celle de Rachgoun. Les îles Habibas s'étendent sur plus de 03 milles (fig. 3.13) et appartiennent à un complexe géomorphologique de plus de 30 miles de long avec en leur centre le banc de l'Alidade. Elles possèdent certaines propriétés qui leur permettent de bénéficier d’un statut de protection. Parmi la flore et la faune figurent des espèces menacées dans d’autres secteurs de la Méditerranée, mais en équilibre numérique aux îles. Cette situation laisse à penser que les populations de ces espèces ne courent pas de danger immédiat. La représentativité de cet espace se caractérise par le grand nombre d’espèces, d’écosystèmes et de paysages caractéristiques de l’aire géographique considérée. En effet, uniquement pour les peuplements marins dit « stables » : phytobenthos et zoobenthos, la végétation terrestre et sous-marine, en plus de l’ichthyofaune et de la faune ornithologique, il est permis de conclure que la diversité spécifique est très élevée au niveau des îles Habibas. Du point de vue écosystémique, la juxtaposition des trois 84 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie écosystèmes adjacents relève du degré de représentativité des îles. D’autre part, l’endémisme mis en évidence au niveau de ce site prouve, si besoin est, la représentativité de cet espace, du moins pour la Méditerranée occidentale. Le principal risque qu'encourent les îles Habibas concerne le développement de la pêche sur les fonds rocheux. La situation est comparable à celle du banc des Kabyles, d'autant plus qu'un projet financé par la CEE à concurrence d'un montant de 12 x 106 € est basé dans la région. Le maintien d’une part, des particularités écologiques, biologiques et physico-chimiques, et la présence d’autre part, d’espèces menacées ou à caractère de symbole constituent les éléments clés quant à l’urgence de leur préservation. L’intention de mise en réserve des îles Habibas répond aux besoins de la préservation de la biodiversité marine, terrestre et ornithologique. Elle répond également au souci de maintenir intact les processus écologiques originels d’un site exceptionnel d’Algérie. 85 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 86 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Figure 3.13.Différentes vues des îles Habibas (35° 43’ 40’’ N, 01° 08’ 00’’ W) a : vue d'ensemble à partir du sommet du phare b : vue du port c : mouillage ouest dans la baie de la mort d : entrée du port par le sud De nombreux autres sites originaux et ou d'un attrait particulier parsèment la côte algérienne. A proximité de la frontière marocaine, le village de Mersat Ben M'hidi s'étend sous forme de plusieurs criques fascinantes (fig. 3.14), constituant des paysages uniques. Des rochers situés à quelques dizaines de mètres du village confèrent à la plage de la Mouscarda par exemple, un caractère sauvage accentué par les immenses pins maritimes qui longent la plage mais qui malheureusement se raréfient sous la pression du béton . Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie a 87 b Figure 3.14. La côte Ouest algérienne a : vue d'ensemble b : la plage de la Mouscarda à proximité du village de Mersat Ben M'hidi 3.6. La surexploitation. 3.6.1. La prédation sauvage sur les moulières naturelles. La moule commune Mytilus galloprovincialis et la moule africaine Perna picta, constituent généralement des gisements communs. Ces deux lamellibranches étaient présents sur quasiment tout le littoral algérien, de la plage de Marsat Ben M'hidi à la frontière marocaine jusqu'à El Kala, près de la frontière tunisienne, en passant par le Pain de Sucre entre Rachgoun et Béni-Saf, Ain El Turc à proximité d'Oran, Ténès, le Chenoua, Alger, Zemmouri, ainsi que de nombreux autres points disséminés sur la côte. Quelques observations notées à l'embouchure du Lac Mellah (à proximité de la ville d'El Kala ) indiquent que la moule locale (moule africaine Perna picta) est moins résistante que la moule allochtone, notamment vis-à-vis de la dessalure. La répartition géographique des espèces s'est réduite drastiquement. Un exemple édifiant concerne la zone de Zemmouri où les moules qui couvraient plusieurs dizaines d'ha ont totalement disparu, sous l'effet conjugué de la prédation humaine, et semble-t-il, d'une pollution brutale lors du déversement de la vase du port d'Alger dans le canyon de Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Zemmouri, mais les causes ne sont pas prouvées, d'autant plus que les quantités rencontrées sur le marché, pourtant interdites, représentent une part négligeable, et démontrent qu'il ne s'agit pas dans tous les cas d'une surexploitation.. 3.6.2. L'effort de pêche. Mesuré en kilowatts ou en puissance nominale, l'effort de pêche pourrait paraître élevé si ce n'est que la vétusté de la majorité de la flottille en limite les performances. Il faut néanmoins distinguer plusieurs cas différents, difficilement comparables. Le nombre de bateaux de pêche recensés se situe autour de 1 500 unités. La flottille chalutière qui représente le 1/3 des unités, a évolué progressivement, mais l'étroitesse du plateau continental en limite la rentabilité et la quasi totalité des espèces benthodémersales se trouve en pleine exploitation, voire en légère surexploitation. Les données officielles ne permettent pas de mener une évaluation sérieuse, d'autant plus que l'approche retenue, analytique monospécifique, décrit mal l'état de la ressource chalutière phurispécifique par excellence en Méditerranée. En tout état de cause, le potentiel capturable estimé à 40 000 tonnes, correspond approximativement aux prises débarquées. La flottille sardinière, qui elle aussi se compose approximativement de quelques 500 bateaux, n'a pas de problème d'exploitation, tout au moins de façon globale, mais certaines époques sont caractérisées par des captures massives de juvéniles, sans effet réellement analysé sur les stocks de petits pélagiques, mais caractérisé par un manque évident de productivité. Le potentiel capturable, estimé à plus de 120 000 tonnes, n'est pas atteint, les prise se situant autour de 70 000 tonnes, mais les pratiques et la technologie actuelles orientée de manière saisonnière vers les juvéniles dont la surexploitation est heureusement compensée par leur courte longévité qui leur permet une reconstitution assez rapide, se traduit par une perte de productivité. Le cas des autres stocks, ceux des milieux accidentés, est tout à fait différent et paradoxal à la fois. C'est la ressource la plus prometteuse en raison : - des stocks disponibles estimés à plus de 30 000 tonnes; de l'absence d'armements spécialisés performants ; de la valeur marchande élevée, caractéristiques des espèces nobles, grands crustacés, grands sparidés, scianidés et serranidés; du faible taux d'exploitation, atteignant difficilement 10 000 tonnes.an-1. Cependant, les conditions de rentabilité halieutique, notamment en termes de concentration sont rarement réunies, surtout pour des espèces au comportement territorial marqué. De plus, le manque de technicité pour travailler des fonds accores éprouvants pour le matériel, a poussé les quelques professionnels exerçant dans ce domaine à ratisser les zones accessibles. C'est le cas par exemple du banc de l'Alidade à l'ouest des îles Habibas, inconnu voilà 05 ans, et aujourd'hui complètement rasé. Cette situation est d'autant plus déplorable que des projets financés par les instances internationales (CEE, FIDA) visent ces sites vulnérables, véritables réservoirs de la biodiversité marine, sans aune mesure de protection. Plus grave ces projets dits de 88 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie développement de la pêche, censés aider les professionnels, favorisent les engins destructeurs connus comme les filets maillants, au détriment de techniques beaucoup plus sélectives et traditionnelles telles que nasses et casiers. En résumé (tab. 3.23), la constat en matière de biodiversité marine et côtière se présente en demi-teinte. Excepté le cas du phoque moine qui risque de disparaître, les autres espèces, même celles en danger, peuvent retrouver un statut appréciable, à condition de réhabiliter les habitats qui constituent en fait la base même de la diversité biologique marine et côtière (tab. 3.24). Cette question épineuse, étroitement dépendante des orientations en termes d'aménagement littoral, sera discutée en conclusion. 89 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau 3.23. Tableau synthétique des questions préoccupantes Questions Problèmes Pêche au niveau des Destruction des herbiers coralligène écosystèmes sensibles et Etat actuel Tendances du Relativement limité, excepté les Aggravation notamment par le développement petits fonds des filets maillants de plus en plus profonds Utilisation de la dynamite Stérilisation totale de la masse d’eau Préoccupante pour la pêche au petits touchée (élimination de la faune et de la pélagiques flore associée) Productivité négligeable, la majorité des spécimens se déposent au fond sans possibilité de récupération Exploitation des sablières Dégraissement des plages (déficit Disparition de certaines dunes Aggravation, réglementation de plus en plus sédimentaire) et déséquilibre de côtières : coercitive, sans résultats probants - la Messida (El Kala); l’écosystème à herbier - Boumerdes Intrusion de l’eau dans les nappes - Reghaia, - Alger/Palm Beach phréatiques - Mostaganem ; Régression des plages et diminution - Ain el Turc (Oran) des espaces terrestres 90 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau 3.23. Questions Tourisme de masse Tableau synthétique des questions préoccupantes (suite) Problèmes Piétinement Prédation, récolte, cueillette Etat actuel Extension des sites accessibles Fréquentation antérieurement protégés Tendances Progression géométrique des îlots naturellement Augmentation excessive de la pollution Aggravation organique, pollution des plages Destruction des nids et des œufs Exploitation systématique des Aggravation d’oiseaux, dérangement des sites de nids (grotte de Baba Djani, îles Habibas, île Rachgoun, nidification Chasse Disparition des moulières naturelles et raréfaction de la patelle géante Patella ferruginea et de la grande nacre Pinna nobilis Disparition du phoque moine de Méditerranée Monachus monachus Régression des espèces végétales et animales du Littoral Erosion et perte de la biodiversité marais de la Macta, marais de Reghaia, complexe hydrique d’El Kala Observations disparates Aggravation Réduction de la diversité des Déséquilibre écologique de Aggravation mammifères marins d’Algérie et de l'ensemble de l'écosystème Méditerranée Fragilisation écologique et physique Surtout au niveau des Aggravation agglomération côtières Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 91 Tableau 3.24. Tableau synthétique des principaux risques Question/problème Menaces des espèces Pêche en filets maillants Reproduction au niveau des hypothéquées Disparition des habitats écosystèmes sensibles Baisse de la production Problème : Destruction des herbiers Pérennité de certaines espèces en danger et du corraligène Causes Impacts Engins de sélectivité médiocre, Modéré, pêche limitée en abîmant le substrat sur lequel ils raison de la profondeur se posent, perte élevée de filets qui augmente rapidement qui continuent leurs action longtemps Exploitation et destruction des frayères Signification La majorité de la faune marine se reproduit sur des petits fonds où se développe l’herbier. C’est l'ensemble de l’écosystème qui en dépend Baisse de la biodiversité Capture des juvéniles Capture d’espèces sans intérêt économique Utilisation de la dynamite L’eau devient inerte par destruction Onde de choc de la dynamite qui Fort, localisé des autres affecte tous les systèmes pour la pêche des petits du plancton et organismes respiratoires pélagiques Tendance à la généralisation, liée à la modification des espèces cibles qui apparaissent de plus en plus souvent diffuses sans Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie cohérence de bancs. Pratique développée au centre et à l’Ouest : Bou Haroun (Alger) et Oran Problème : Excès de matières organiques par Stérilisation totale de la minéralisation des spécimens morts masse d’eau non récupérés Productivité négligeable Exploitation des sablières Sous oxygénation liée au recyclage de la matière organique Réduction des espaces côtiers Avancée de la mer disponibles Fort Concerne le littoral : En raison de la pression disparition des dunes de construction 92 Tableau 3.24. Tableau synthétique des principaux risques (suite) Question/problème Menaces Causes Problème : Dégraissement Intrusion de l’eau de mer dans les nappes Modification du transit sédimentaire des plages et déséquilibre phréatiques Modifications physico-chimique et de l’écosystème à herbier Déséquilibre des écosystèmes côtiers biologique marin et terrestre Fragilisation de l’herbier par déchaussement Impacts Signification la Messida (El Kala) Boumerdes Reghaia Alger/Palm Beach Mostaganem Ain el Turk (Oran) Tourisme de masse Problème 1 : Piétinement Destruction ou couverture algale réduction Dénaturation des remarquables (récifs - barrières, vermets...) de la Sur-fréquentation paysages Lacunes en sensibilisation trottoirs à Modéré, conjoncturel, Manque de données matière de Dégâts aux sensibles habitats Erosion à long terme Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Particulièrement les rares sites Problème 2 : Destruction des nids et nidification de l’avifaune aquatique prélèvement des œufs d’oiseaux Problème 3 : Chasse de Cadre institutionnel et juridique Faible, limité à quelques Réduction des populations incomplet, en particulier zones Déséquilibre régional l’absence de MPA Commerce des œufs Réduction de l’avifaune, en particulier Braconnage des espèces protégées Peu générer des dégâts sérieux dans les rares zones humides de concentration des oiseaux Fort, gisements Importance biologique entièrement disparus (rôle dans la filtration et (Beni Saf, îlot Sandja, la turbidité) Rocher pourri de Zemmouri) Disparition des Début de désertification des roches Prédation humaine littorales moulières naturelles Erosion et perte de la biodiversité humaine Raréfaction de la Perte de l’espèce qui est en plus Prédation comme appât) patelle géante Patella protégée en Méditerranée ferruginea (utilisée Moyen Espèce vulnérable, localisée en très peu d’endroits Erosion de la biodiversité Tableau 3.24. 93 Tableau synthétique des principaux risques (suite) Question/problème Menaces Causes Raréfaction de la Perte de l’espèce qui est en plus Prédation humaine par plongée grande nacre Pinna protégée en Méditerranée Valeur ornementale nobilis Aménagements Erosion de la biodiversité Disparition du phoque Réduction de la biodiversité, d’une Dérangement de l’habitat moine de Méditerranée espèce protégée en Algérie et en Méditerranée Raréfaction de la nourriture Monachus monachus Impacts Signification Fort, observation in situ, Espèce vulnérable de plus en plus rare Importance écologique Valeur esthétique Fort, l’espèce n’est plus Ecologique, signalée depuis 3 ans esthétique, espèce symbole Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Concurrent de l’homme vis-à-vis de la ressource Réduction de la diversité des mammifères marins d’Algérie et de Méditerranée Régression des espèces Hydrodynamisme accru végétales et animales du déstabilisation des plages Littoral Fragilisation physique et Modéré, lié littoralisation Remise en suspension des particules Augmentation de la turbidité fines Aménagements Réduction des espaces disponibles surtout pour les espèces à comportement territorial Fragilisation biologique à la Economique par la réduction des espaces exploitables, par les coûts de restauration Ecologique l’érosion de biodiversité par la Réduction des zones de frayères Diminution de la diversité Réduction et destruction des herbiers Eutrophisation Rupture et raccourcissements des réseaux trophiques 94 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie CHAPITRE 4 Priorités pour l'action Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Sommaire du chapitre 4. Page 4.1. Contexte général : 97 4.2. La protection des sites d'intérêt écologique : 99 4.3. Mise en place d'un référentiel : 104 4.4. Le développement des connaissances : 105 4.5. Les opérations individualisées : 106 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 4.1. Contexte général. Les proposition de mesures et d'action d'ordre présentées ci-après, concernent les principales actions prioritaires hiérarchisées, identifiées au chapitre 3, sur la base des lacunes mentionnées au chapitre 2. Cependant, des actions complémentaires, de moindre importance, mais néanmoins nécessaires, sont discutées et recommandées au chapitre 6. Les actions proposées ci-après répondent à deux exigences fondamentales : - créer les conditions de réussite d'une stratégie à long terme pérenne basée sur les équilibres biologiques définissant les écosystèmes ; - rétablir quand le point de non retour n'est pas encore dépassé, les espèces menacées dans leur environnement en agissant sur la matrice habitat. Dans cette approche, les actions proposées constituent un ensemble d'éléments relativement indépendants susceptibles d'être concrétisés séparément ou en groupes. De leur agencement cependant, dépend l'efficacité et la pérennité des mesures qui seront prises. Les différents volets des actions proposées s'inscrivent dans une démarche étalée dans le temps, à court, moyen et long terme. Les besoins en moyens matériels et humains sont individualisés. Des actions dépendent parfois de plusieurs décideurs et des propositions d'organisation les accompagnent. Dans de nombreux cas, la conservation est difficilement compatible avec la production et l'exploitation ; dans ce contexte, les principes fondamentaux de précaution de la diversité biologique marine sont rappelés, en tenant compte des particularités de l'activité envisagée. Les actions peuvent être classées en mesures : - de protection in situ ; - de protection ex. situ ; - de réhabilitation ; - de gestion, générales, aux effets multiples et globaux. Pour la protection in situ, l'urgence concerne les espèces menacées d'extinction, mais pour elles comme pour les autres, il n'est pas très efficace de préconiser des mesures applicables à l'espèce elle-même, si son biotope et son rôle dans l'écosystème sont 96 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie ignorés. Les actions de protection ex situ, envisageables uniquement à titre exceptionnel, ne concernent actuellement aucun cas répertorié en milieu marin., mais une action ponctuelle peut être décidée en cas de menace localisée. Chez les espèces aquatiques, tout déplacement revêt une complication rédhibitoire, et il est préférable d'envisager plutôt une protection comprenant des mesures conjoncturelles (saisonnières par exemple) couplées à une zonation combinant des zones de protection stricte et d’autres accessibles. Les mesures de réhabilitation représentent des actions générales à vocation écologique et dépendent des actions menées sur les causes de dégradation. La réhabilitation concerne quasi uniquement les habitats, ou plus globalement l'environnement des espèces ou thématiques ciblées. Cette partie s'adresse surtout aux sites qui peuvent faire l'objet d'une valorisation, c'est à dire de sites qui n'ont pas été altérés à un point de non retour. Pour les autres, comme par exemple les zones anoxiques des baies où sont localisées les grandes agglomérations, les recommandations sont difficilement évaluables, mais les principes généraux seront indiqués. Les actions proposées sont bien évidemment articulées autour d'un schéma directeur concevable uniquement dans un environnement approprié. Inexistant actuellement, ce cadre global, condition sine qua none de réussite doit être élaboré et construit afin que les actions proposées puissent se concrétiser et ne pas retentir comme des échecs cuisants, à 97 l'image de nombreuses actions tentées auparavant. Les aspects législatifs sont compris aussi bien comme des synthèses de la connaissance acquise en matière de biodiversité marine et côtière, que comme des préalables à la concrétisation des actions. Nombre de textes de loi ont trop souvent été pris sur une base théorique avec des effets situés à l'opposé des objectifs, qu'il semble plus judicieux dans différents cas, de délimiter un cadre légal provisoire adopté par simple ordonnance ou décision, afin de fournir une base juridique aux actions, puis de légiférer définitivement, une fois les premiers résultats des actions validés et vérifiés. Les mesures proposées sous forme d'actions concernent un ensemble de solutions probables en réponse aux agressions aux dégradations du milieu marin et côtier. Si les causes anthropiques de cette situation sont abordées et prises en considération, les pressions sur le foncier, et particulièrement les conflits générés par l'occupation spatiale du littoral dépassent l'approche technique et font appel à une approche sociologique et juridique indispensables à une analyse politique, seule solution dans une pareil contexte. Des objectifs minima exposés ci-après représentent les conditions de réussite des actions proposées. L'absence de sites de haut intérêt écologique à valeur naturelle particulière bloque toute velléité de préservation, et c'est la première action ciblée, après celles liées à l'assainissement environnemental (niveau zéro de rejet d'eaux usées maintien de l'équilibre sédimentaire par la rationalisation de l'exploitation de sable des plages) qui est proposée de manière à disposer de zones protégées qui permettront ultérieurement de tester et d'appliquer des mesures extensibles et reproductibles à l'ensemble des côtes algériennes. Les agressions et dégradations littorales sont fortement corrélées à la densité démographique qui ne peut que s'augmenter sous l'effet conjugué de la désertification et de la sécheresse qui repoussent les populations vers le nord du pays. En conséquence, la mise en application d'un programme de lutte contre la perte de la diversité biologique marine et côtière acquiert un caractère social qui sera abordé au chapitre 6. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie L'Algérie dispose de plusieurs sites de passage et de nidification des oiseaux migrateurs et de l'avifaune marine. Bien que la majorité soit classée au plan international, les zones humides du PNEK étant même considérées réserve de la biosphère, les dégradations sont permanentes, elles subissent des agressions de nature diverse, cela varie du braconnage et/ou de la chasse plus ou moins tolérée, à la pêche des espèces aquatiques, appauvrissant le milieu en proies pour les oiseaux, ou à l'utilisation des plans hydriques comme réceptacle des activités polluantes, heureusement rares dans la région il est vrai. Les conditions minimales à respecter pour la concrétisation des actions proposées concernent la lutte contre deux fléaux aux effets multiples et pernicieux (tab. 4.1). Les solutions sont connues, mais le coût en est relativement élevé. Tableau 4.1.Conditions minimales pour concrétiser les actions proposées. Objectif Conditionnalité Niveau zéro de rejet direct Epuration obligatoire des eaux usées Observations Pressions exercées par les groupes industriels publics et privés étrangers à toute approche de préservation Substitution du sable pour les Solutions techniques Difficulté objective, dimension sociale disponibles, question de dominante en raison du déficit en matériaux de construction coût de production. infrastructures, logements particulièrement. Les conditions ci-dessus mentionnées constituent un préalable général, mais cela ne signifie pas qu'aucune action ne peut être entreprise tant que ces conditions ne sont pas remplies. Il s'agit plus exactement de tendances qui doivent servir de guide aux décideurs. La réussite des actions (tab. 4.2) dépend effectivement des résultats obtenus en matière de dépollution littorale et de stabilisation sédimentaire, mais elle ont aussi une action en retour et agissent elles-mêmes sur la restauration des équilibres écologiques. 4.2. La protection des sites d'intérêt écologique. Les dossiers de classement des zones marines et côtières des parcs nationaux concernent actuellement: - la portion de côte du PNEK, située entre le cap Rosa et le cap Roux à la frontière tunisienne (entre 36° 57’ 00’’ et 36° 56’ 60’’ N et entre 08° 16’ 00’’ et 08° 35’ 80’’ E), avec pour Chef Lieu de wilaya, El Tarf ; - les îles Habibas (35° 46’ 60’’ N et 01° 08’ 00’’ W), rattachées au parc national de Tlemcen, même si le Chef Lieu de wilaya se trouve dans ce cas à Ain Témouchent (35° 20’ 20’’ N, 01° 05’ 90’’ E. 98 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Les études en cours d'élaboration concernent : - la zone marine du parc national de Gouraya, située entre l'île Pisan (36° 49’ 70’’ N, 05° 00’ 00’’ E) et le cap Carbon (36° 46’ 60’’ N, 05° 06’ 60’’ E), avec pour Chef Lieu de wilaya de Béjaia (36° 45’ 00’’ N, 05° 05’ 20’’ E) ; - la zone marine du parc national de Taza, située entre Ziama Mansouria (36° 39’ 40’’ N, 05° 39’ 00’’ E) et Ras Afia (36° 49’ 60’’ N, 05° 41’ 20’’ E) avec pour Chef Lieu Jijel (36° 49’ 00’’ N, 05° 47’ 00’’ E) ; - l'île de Rachgoun (35° 18’ 90’’ N, 01° 29’ 90’’ W), qui sera rattachée au parc national de Tlemcen, avec pour Chef Lieu de wilaya Tlemcen (34° 58’ 00’’ N, 01° 15’ 10’’ W) Un nouveau projet de classement de la zone humide de Réghaia (36° 46’ 90’’ N, 03° 20’ 20’’ E), marais littoral situé à proximité d'Alger, comprenant l'île Aguelli, a été lancé récemment. Il s'agit dans un premier temps d'inscrire la zone dans la liste Ramsar, puis d'étendre la protection de la partie marine de la zone qui comporte de nombreux hauts-fonds (le banc Matifou, le banc Djerb), îlots (Ladjouza, les îles Sandja) et autres particularités déjà mentionnées (site à laminaires, gravelles) Un autre projet d'étude récent concerne le marais de la Macta (35° 47’30’’ N, 00° 07’ 20’’ W) situé entre Oran et Mostaganem, mais aucune information supplémentaire n'est disponible à ce sujet. Quel que soit le degré d'avancement des travaux lancés, les études seront longues alors que des actions urgentes doivent être menées, comme par exemple la reconstitution des habitats du phoque 99 moine dans la zones des îles Habibas. Les critères d'étude pour l'aménagement des zones marines répondent classiquement à des impératifs écologiques, alors que la pêche constitue le danger immédiat, par la pression soutenue exercée sur ces zones privilégiées, d'autant plus fragiles qu'elles sont aisément accessibles en raison de leur proximité. Une approche complémentaire, basée sur des mesures techniques conservatoires en matière de pêche (indices de mortalité, technologie alternative, organisation du marché et valorisation des captures), ne pourra qu'augmenter l'efficacité des premières propositions. Les réserves marines représentent l'un des outils les plus performants de préservation et de la biodiversité marine et du développement durable. Les sites éligibles ne sont pas tous connus, mais ceux qui ont été identifiés (tab. 4.2) constituent des réserves de la biodiversité marine et côtière remarquables, parfois uniques en Méditerranée en raison de la flore et de la faune endémique, d'espèces rares signalées ou encore de paysages grandioses. Tableau 4.2. Délimitation de réserves marines. Action prioritaire Justification Description Objectifs Mise en place de réserves marines - absence de textes spécifiques (réglementation) ; - érosion de la biodiversité marine et côtière ; - nombreuses espèces menacées ; - absence de sites de références ; - dégradation d'habitats exceptionnels. - pôle de la diversité biologique ; - ce sont des îlots, des hauts fonds, paysages côtiers remarquables et habitats particuliers ; - maintenir et restaurer des processus écologiques originels ; - conservation in situ, notamment d'espèces méditerranéennes protégées ; - sites expérimentaux pour la recherche scientifique ; Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie - Assurer un développement durable en protégeant les frayères et les géniteurs ; - MATE, DGF en collaboration avec le MERS ; Responsabilité - autres institutions à identifier et rôle à définir. Préalables nécessaires - dispositif législatif approprié: décision de classement avant la finalisation pour la mise en œuvre des études. - financement ; Soutien nécessaire - logistique: 20% du plan de charge. La mise en place de réserves marines répond aussi à la nécessité de disposer de sites d'observation privilégiés et de mémoire vivante de la biodiversité marine et côtière. C'est aussi un préalable aux actions de sauvetage du phoque moine, seule espèce en voie d'extinction (tab. 4.3). Observé sans équivoque jusqu'en 1992, le phoque moine n'a été signalé depuis que par ouie-dire. La première étape consiste donc à tenter de le localiser, ou le cas échéant, de cartographier ses habitats potentiels. En raison de la longueur de la côte, cette action serait menée au niveau des sites de plus forte probabilité de présence, c'est à dire entre Ténès et Mostaganem, zone enclavée d'une quarantaine de milles, peu fréquentée, aux cavernes et sites abrités assez rares pouvant être prospectés assez vite, puis entre Bou Zedjar et Ghazaouet, incluant les îles Habibas. Alors qu'auparavant, la quasi-totalité des signalisations, tout au moins depuis un demi-siècle, se limitait à l'ouest de la ville d'Oran, un phoque moine aurait été aperçu récemment (février 2002) par les sapeurs-pompiers (service de la protection civile) de Mostaganem (35° 55’ 90’’ N, 00° 05’ 10’’ E), à quelques km de la ville. Des travaux antérieurs (cf. bibliographie) comportent des information qui orienteraient géographiquement les actions. L'objectif de l'action se limiterait à ces observations et l'étude du100 comportement des spécimens pour prendre des mesures simples de protection. Dans le cas où cette première démarche s'avère probante, un programme plus ambitieux pourrait être envisagé au plan régional. Les habitats une fois inventoriés et les éventuelles populations rescapées localisées, une opération de transplantation de quelques colonies à partir des sites occupés actuellement, pourrait être envisagée. En effet, l'enjeu représenté par le phoque moine dépasse le cadre national et impose une coopération entre les pays concernés par la question, et notamment la Grèce. L'espèce est protégée légalement par décret, mais ne l'est pas de manière effective. Il est par conséquent impératif de prendre des mesures strictes, et mener une opération de sensibilisation, nationale, mais surtout locale, sur tout le littoral ciblé, c'est à dire entre Alger et Marsat Ben M'hidi, à la frontière marocaine. Ce travail urgent nécessite des délais étendus. Pour pallier ces contraintes de temps, une solution simple consiste à dégager provisoirement une zone refuge, la plus appropriée étant représentée par les îles Habibas et l'île de Rachgoun pour des raisons objectives évidentes, en particulier : - les derniers signalements proviennent de ces îles qui ont abrité le phoque moine ; - leur éloignement de la côte réduit l'impact anthropique et les nuisances à l'origine de la raréfaction de l'espèce ; - Ces deux îles appartiennent à un complexe géomorphologique commun et font déjà l'objet d'études en vue de leur classement. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Une décision administrative, même provisoire, devra protéger les sites retenus, avant même la fin de l'étude. Cette décision deviendrait définitive dès confirmation de la présence du phoque moine. Les causes de raréfaction de l'espèce sont connues, et peuvent être divisées en deux catégories : - les causes directes dues aux actions des pêcheurs et à la dégradation des habitats (déprédation, fréquentation par les estivants, braconnage) ; - les causes indirectes liées surtout à l'altération des zones littorales avec pour conséquence probable, une diminution des proies du phoque moine, contraint à s'éloigner de plus en plus de ses zones d'évolution habituelles. Les premières causes peuvent être combattues à partir d'actions ciblées et spécifiques. L'interdiction de fréquentation des habitats potentiels, notamment au niveau des îles, représente une mesure simple et efficace, facilitée par la difficulté d'accès des îles. Les secondes causes sont plus délicates à combattre ; elles sont la conséquence d'une dégradation générale et multiple du littoral. L'objectif consiste à obtenir un rejet direct zéro des eaux usées. Cet objectif aurait un effet global dont la partie se rapportant à l'amélioration du régime alimentaire du phoque moine ne serait qu'un aspect satellite. Evaluer une telle action semble bien difficile, mais il suffit dans une phase préliminaire de considérer les impacts physiques et les conséquences mécaniques de la reconstitution de l'herbier, puisqu'il s'agit de réactions en chaîne, l'écosystème se rétablissant progressivement à partir des premiers maillons altérés et réhabilités. A l'exception de l'ISMAL qui est doté d'un parc naval conséquent (un bateau de 25 m, plusieurs embarcations de 07 à 10 m de longueur), et dans une moindre mesure l'université d'Annaba qui bénéficie d'une petite embarcation (06 m de longueur environ), le problème majeur de l'activité de101 recherche océanologique en Algérie provient de l'insuffisance des moyens à la mer. Il est impératif de doter l'université d'une embarcation au minimum. Les différentes prospections indiquent qu'il est possible d'obtenir un navire de 10 m pour des sorties quotidiennes, équipé au minimum (treuil hydrographique, apparaux de navigation et matériel de sécurité) à partir de 80 000 US D, l'optimum se situant autour de 550 000 USD pour un bateau de 19 m pouvant recevoir une dizaine de chercheurs. Ainsi, les bateaux des particuliers ainsi que ceux de l'ONSM seraient utilisés comme appoint. Le financement du bateau pourrait faire l'objet d'un accord interministériel entre la DGF (MA), , l'université (MERS) et le MATE. Tableau 4.3. Etude du phoque moine Monachus monachus. Mise en place d'un programme de collecte de données sur le phoque moine - raréfaction de l'espèce ; Justification - espèce protégée ; - mammifère d'intérêt régional (Convention de Barcelone). - prospection fine de l'espèce pour un inventaire des sites probables ; Description - observation directe de l'espèce (mœurs, comportement, biologie…): de la frontière marocaine à Ténès en priorité. - protection des sites où se trouve l'espèce ; Objectifs - création de réserves (MPA) ; - repeuplement.; - MERS/Universités ; Responsabilité - MATE et DGF: rôle à définir. Préalables nécessaires - campagne de sensibilisation des pêcheurs et riverains…/Média ; pour la mise en œuvre - programme officiel pour la protection de l'espèce ; Action prioritaire Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Soutien nécessaire - sites protégés déjà en place ; - intégration au réseau Phoque moine de Méditerranée (échange d'informations et d'expériences). - financier et logistique ; - SNGC/Professionnels de la pêche et Média/ONG/ONSM. Corollaire à la délimitation des réserves marines, une mesure de substitution à vocation économique, consiste à proposer des solutions de substitution au manque à gagner potentiel des pêcheurs interdits d'intervenir au niveau de sites accessibles auparavant. La solution technique la plus appropriée consiste à installer un Dispositif de Concentration de Poisson (DCP ou FAD en anglais pour Fish Aggregative Device), système qui présente de multiples avantages (tab. 4.4) résumés ci-après : - son installation s'effectue sur des fonds de 200 à 2000 m, et par conséquent éloignés des sites à protéger ; - comme son nom l'indique, le système concentre les poissons et permet des économies en temps et en carburant pour les pêcheurs ; - l'exploitation concerne des espèces pélagiques, petites et grandes, clupéidés, scombridés, carangidés, dont les stocks supportent beaucoup mieux la pression de pêche en raison d'un turn over relativement élevé et d'un potentiel estimé peu affecté par la pêche d'après les études menées sur l'état de la ressource ; - nombre des espèces concernées peuvent faire l'objet de pêche par les "plaisanciers", qui ne sont autre que des professionnels non déclarés, pauvres et peu équipés et qui ne peuvent s'acquitter des taxes et impôts en raison de leur 102 revenu généralement dérisoire; - la pêche s'y pratique en groupe avec une division du travail simple, favorisant les réflexes de concertation et d'entraide, rares chez une population réputé pour son individualité. Les mesures d'accompagnement de cette proposition concernent surtout les techniques et méthodes de pêche, peu connues en Algérie. L'apport des associations de vrais plaisanciers, enclins à la pêche sportive et culturellement plus sensibles aux aspects de préservation, peut être dans ce contexte décisif, en complément aux formations dispensées par les EFTP, structures légales qui continuent à former essentiellement au chalut alors que ce métier est saturé et que la ressource supporte mal l'arrivée de nouveaux armements. Ainsi la réussite de la création d'une réserve marine dépend éminemment du degré d'intégration des acteurs de la diversité biologique marine et des capacités de répartition équitable des ressources et des profits générés par la nouvelle situation. Il est acquis que les mesures uniquement coercitives sont vouées à l'échec et que le système de compensation représente un outil souple et efficace dans la gestion des zones protégées. Cette action qui peut être ultérieurement étendue à de nombreux sites littoraux, doit préalablement être testée grandeur réelle dans les conditions les plus favorables. La zone des îles Habibas semble la plus appropriée pour une opération pilote dont dépend la politique générale de l'aménagement littoral du côté marin. En résumé les principaux acteurs identifiés seront : - les professionnels localisé entre le Cap Blanc et Béni-Saf ; Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie - une équipe scientifique multidisciplinaire, intégrant obligatoirement des écologistes et des halieutes ; les autorités locales, civiles et militaires ; les établissements de formation de pêche de Béni-Saf et éventuellement d'Oran ; des praticiens et des plaisanciers maîtrisant les engins dormants et sensibilisés aux approches de précaution ; les associations de défense du milieu marin et celles représentant les praticiens. Le rôle de l'équipe scientifique sera multiple ; la première tâche consistera à concevoir et faire réaliser le FAD, puis à organiser le suivi de l'évolution du milieu, en déterminant le t0 et organiser, en collaboration avec les professionnels, l'acquisition des données biologiques et physico-chimiques utilisables dans un software de gestion écosystémique. Tableau 4.4. Mise en place d'un DCP. Action prioritaire Mise en place d'un dispositif de concentration de poisson - perte d'espace productif pour les acteurs de la biodiversité marine ; Justification - éloigner les exploitants traditionnels des zones classées. - système de concentration de poisson, surtout les pélagiques ; Description - structure fixe à durée de vie limitée ; - alléger la pression de pêche sur les espèces rocheuses ; - proposer une alternative aux métiers délocalisés et les maintenir dans leur milieu socioculturel ; - responsabiliser les pêcheurs qui deviennent ainsi des partenaires des Objectifs équipes chargées de la réserve 103 - sites expérimentaux pour la recherche scientifique ; - assurer un développement durable en protégeant les frayères et les géniteurs ; - MATE/ MPRH; Responsabilité - DGF en collaboration avec le MERS Préalables nécessaires - recyclage des professionnels aux techniques sélectives ciblant les pour la mise en œuvre espèces pélagiques. - financement ; Soutien nécessaire - EFTP. 4.3. Mise en place d'un référentiel. La biodiversité, qu'elle soit aquatique, terrestre ou aérienne, a besoin d'une structure pérenne qui lui serve de mémoire pour se projeter sur l'avenir. La règle veut que chaque pays soit doté d'une entité qui garde le patrimoine naturel, le perpétue et échange avec l'ensemble des nations. Appelé le plus souvent Muséum National d'Histoire Naturelle, l'organisme scientifique constitue le socle de la biodiversité. Les enjeux d'une telle structure ont dépassé le cadre des ambitions individuelles et réduit cet outil d'une puissance phénoménale à une officine administrative indigente vidée de toute substance. Le plan de gestion de la biodiversité prévoit la création d'un nouveau centre aux missions analogues à celles du Muséum. L'initiateur de cette structure intitulée Centre de Développement des Ressource Biologiques (CDRB) semble avoir omis la biodiversité marine et côtière, sans doute en raison de sa spécificité et des difficultés de concevoir une conservation ex situ à ce niveau. Quelle que soit son appellation future, quelle que soit sa Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie localisation, la structure chargée de l'Histoire Naturelle nationale devra inclure la diversité biologique marine. Pour des raisons d'efficacité et de commodités, l'ensemble des activités en matière de biodiversité doit rester groupé, mais la proposition d'action à ce sujet (tab. 4.5) ne concerne bien sûr que la partie marine, la totalité de l'édifice institutionnel et physique étant composé des différents constituants de la diversité biologique algérienne. A l'exception d'une administration élémentaire, le Muséum National d'Histoire Naturelle regrouperait les meilleurs des scientifiques nationaux, peu nombreux. Pour remédier à cette défaillance chronique en moyens humains, le principe de la collaboration avec les structures de recherche universitaire semble la seule solution fiable, tout au moins dans un premier temps. Le rôle premier de cet organisme consiste en coordonner l'ensemble des activités liées à la biodiversité, c'est le point focal de la connaissance en matière d'espèces et d'organismes marins et côtiers. Son ossature reposera sur la documentation et l'information, ouvrages et abonnement aux centaines de revues spécialisées disparues depuis bien longtemps. Mais d'autres missions lui seront assignés, en particulier l'élaboration d'un bulletin scientifique de haut niveau, la constitution de commissions de validation des descriptions, ainsi que tous les services attendus d'un organisme officiel reconnu et respecté par son degré de compétence. Tableau 4.5. Mise en place d'un référentiel. Action prioritaire Justification Description Objectifs Responsabilité Préalables nécessaires pour a mise en œuvre Soutien nécessaire 104 Mise en place d'un référentiel - absence d'un référentiel ; - absence de collections de référence d'organismes marins et côtiers ; - absence d'outils de comparaison et d'évaluation de la biodiversité ; - outil d'intérêt national, régional, voire mondial. - mise en place d'un référentiel spécifique au domaine marin et côtier dans le cadre global de la biodiversité ; - mise en place de références ; - mise en place d'une bibliothèque ; - coordination des réseaux thématiques et spécifiques. - conservation ex situ ; - amélioration des connaissances ; - création de la banque de données ; - outil privilégié pour la formation ; - centre de réflexion (conception et planification) ; - outil d'éducation environnementale et de sensibilisation. MERS/MATE/MA - disponibilité d'un site ; - redéfinition des misions et des prérogatives. - financement ; - formation ; - coopération et échanges avec les Muséums d'Histoire Naturelle des pays riverains de la Méditerranée. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 4.4. Le développement des connaissances. La maîtrise de la diversité biologique constitue une action permanente et régulière. Pour ce faire, des actions d'acquisition et de collecte de matériel biologique s'avèrent primordiales (tab. 4.6), avec pour avantage, l'élaboration de collections, herbiers et faunes. Tableau 4.6. Amélioration des connaissances de la biodiversité marine et côtière. Action prioritaire Connaissances - certains groupes floristiques et faunistiques sont méconnus ; - lacunes importantes dans la connaissance de la biodiversité marine et côtière ; - peu d'informations récentes sur les macrophytes ; Justification - des groupes zoologiques entiers non maîtrisés : nématodes, sipunculidiens, oligochètes, coralligène, acanthaires, bryozoaires, chaetognathes, foramminifères… - éponges quasiment inconnues. Description - campagnes en mer et sur le littoral, prélèvements et prospections. - améliorer la connaissance de la biodiversité marine et côtière et définir le statut des espèces (importance et rôle) ; Objectifs - contribution au programmes spécifiques concernant Pinna nobilis, Patella ferruginea, Epinephelus marginatus, Centrostephanus longispinus, Laminaria rodriguezii, Lithoplyllum lichenoides, Trotoires à vermets, les dauphins, les Cystoseires. - Equipe Scientifique du MERS/MATE/MAE Responsabilité - formation de spécialistes: stages, ateliers, rencontres scientifiques, Préalables nécessaires ouverture d'une formation universitaire de 3ème cycle ; pour la mise en œuvre - sensibilisation ; - collaboration avec les professionnels de la pêche. - Financement ; Soutien nécessaire - logistiques: moyens à la mer et complément d'équipement ; 105 - associations de plongée. 4.5. Les opérations individualisées. Parallèlement aux actions à caractère global énoncées précédemment, des actions individualisées sont proposées afin de collecter les informations de terrain indispensable à l'amélioration des connaissances (tab. 4.7 à 4.10) . Tableau 4.7. Réseau de surveillance de l'herbier à Posidonia oceanica. Action prioritaire Justification Description Objectifs Mise en place d'un réseau de surveillance de l'herbier - l'herbier constitue un bon indicateur biologique de la qualité des eaux littorales et des impacts des aménagements ; - réseau simple dans sa mise en place. - installation d'une dizaine de repères fixes au niveau supérieur et inférieur de l'herbier ; - étude des paramètres relatifs à la vitalité des herbiers ; - monitoring avec un pas de trois ans après le t0; - mesures et suivi de l'état de santé de l'écosystème des herbiers ; - intégration des herbiers dans les études d'impact de l'aménagement littoral ; - opération pilote extensible ultérieurement ; Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie - restauration de l'herbier à partir d'actions curatives en amont du processus de dégradation. Responsabilité - MATE/MERS/Universités/Autorités locales - formation par le biais d'ateliers au profil des acteurs du réseau ; Préalables nécessaires - sensibilisation des décideurs ; pour la mise en œuvre - formation de plongeurs locaux ; - disponibilité d'entreprises de plongée. - financement; Soutien nécessaire - moyens à la mer pour l'installation du balisage; - mise à contribution des associations de plongeurs. Tableau 4.8. Cartographie biocénotique des phanérogames marines Action prioritaire Cartographie biocénotique des phanérogames marines - rôle écologique majeur en Méditerranée: frayères, pôles de diversité biologique… Justification - rôle hydrodynamique (protection du trait de côte) ; - présence d'espèces symboles ; - rétrécissement de l'herbier au niveau des agglomérations. - localisation et délimitation ; - identification de l'ensemble des éléments constitutifs et fonctionnels de Description l'écosystème des herbiers. - cartographie ; Objectifs - préparation d'un outil de gestion et d'aménagement ; - identification du t0.. Responsabilité MATE/Autorités locales/Equipe scientifique du MERS - photos aériennes ; - sonar ; Préalables nécessaires - images satellites SPOT/ LANDSAT TM ; pour la mise en œuvre - formation à la plongée de scientifiques ; - maîtrise du traitement d'images et de l'utilisation du sonar. - financement ; Soutien nécessaire - logistique : navire et sonar. 106 Tableau 4.9. Programme tortues marines et étude de la prolifération de méduses. Action prioritaire Justification Description Objectifs Responsabilité Préalables nécessaires Programme tortues marines et prolifération de méduses - espèces menacées ; - colonies observées à proximité des côtes algériennes ; - programme méditerranéen opérationnel ; - l'Algérie, n'a à ce jour entrepris aucune action dans ce sens ; - les tortues sont les seuls prédateurs reconnus des méduses. - captures accidentelles de tortues par les filets ; - observation directe de l'espèce ; - inventaire quantitatif et qualitatif ; - étude éthologique des espèces ; - inventaire qualitatif et quantitatif des méduses. - préserver les tortues et réglementer leur protection ; - rechercher l'interaction des paramètres du milieu avec la présence des prédateurs et des proies, définir un modèle d'échange. - MATE /DGF/Université/MPRH. - campagne de sensibilisation ; Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie pour la mise en œuvre Soutien nécessaire - Tableau 4.10. Inventaire des oiseaux marins et migrateurs. Action prioritaire Justification Description Objectifs Responsabilité Préalables nécessaires pour la mise en œuvre Soutien nécessaire protocole de coopération avec les pêcheurs. financier ; logistique: moyens à la mer ; pêcheurs ; coopération scientifique régionale. Recensement de la faune avicole marine - nombreuses espèces migratrices ; - fly-way ; - zones de repos et de nidification ; - espèces rares signalées ; - rôle écologique dans l'écosystème marin la connu. - localisation ; - comptage et observation ; - identification. - préciser le rôle écologique des oiseaux de mer dans l'écosystème marin ; - recherche des sites de nidification des oiseaux rares - établir u catalogue des espèces avicoles d'Algérie et préciser les lieux et périodes de passage ; - dresser la liste des espèces rares et proposer les mesures de protection. - DGF/MATE/MERS/Universités/ONG - protocole d'accord entre les parties - financier ; - moyens de la DGF (hébergement sur sites, moyens de déplacement. Les actions ont été classées par thématique et analogie méthodologique. Il est aisé de concevoir plusieurs actions simultanées, surtout lorsque les équipes scientifiques et les moyens humains diffèrent. Il est même parfaitement envisageable de coupler certaines actions en partie ou en totalité lorsque les moyens mobilisés sont onéreux, comme par exemple les actions concernant les tortues marines et les méduses avec l'action de 107 recensement des oiseaux pour la partie marine. Les actions à moyen et long terme comme l'amélioration des connaissances et la mise en place d'un référentiel (discuté au chapitre 6) ne sont pas moins importantes que celles qui les précèdent, et même au contraire, mais leur réalisation qui s'inscrit dans le temps demande réflexion et tissage d'un réseau de contacts et d'échanges relativement longs, ce qui les classe obligatoirement en position d'attente, derrière des actions urgentes liées à la fragilité des espèces ou des habitats ciblés. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie CHAPITRE 5 Portefeuille d'investissement Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Sommaire du chapitre 5. 5.1. Organisation : 5.2. Les objectifs fondamentaux : 111 5.3. Les actions urgentes : les zones marines protégées : 114 5.4. Les actions générales : 114 5.5. Les actions ponctuelles : 114 Page 111 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 5.1. Organisation. Les actions retenues représentent trois divisions essentielles, caractérisés par des financements différents : - les actions qui constituent un préalable à toute mesure proposée, qualifiées d'objectifs fondamentaux ; ce sont généralement des actions qui concernent la collectivité et font appel au Trésor Public, à l'impôt et éventuellement au financement international ; - les actions générales aux retombées à moyen et long terme, elle représentent des investissements aussi bien en termes matériels qu'en savoir, et s'inscrivent dans les budgets des ministères de tutelle; - enfin, les actions ponctuelles qui répondent à une problématique spécifique pour laquelle des moyens de réalisation peuvent être mobilisés rapidement et dont le financement peut provenir des programmes internationaux auxquels elles se rattachent. 5.2. Les objectifs fondamentaux. La diversité biologique marine est essentiellement altérée par l'activité anthropique côtière, surtout au niveau des milieux semi-fermés, baies et golfes où se situent les grandes agglomérations. Les objectifs fondamentaux représentent un préalable général, mais cela ne signifie pas qu'aucune action ne peut être entreprise tant que ces conditions ne sont pas remplies. Il s'agit plus exactement de tendances qui doivent servir de guide aux décideurs. Les deux conditions indissociables situées en amont de toutes les actions proposées concernent : 110 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie - un niveau zéro de rejet direct des eaux usées ; un prélèvement de sables compatible avec la dynamique sédimentaire des sites exploités. Des mesures générales doivent être menées pour atteindre l'objectif de rejet direct zéro, c'est à dire équiper la totalité du littoral de stations d'épuration ou de lagunage, d'importance proportionnelle aux densités urbaines. La réussite des actions dépend effectivement d'un ensemble de conditions environnementales, ou plutôt collatérales. Ce sont essentiellement des processus de réhabilitation des habitats dégradés, et touchent plus particulièrement les zones à proximité des grandes agglomérations où les dégâts de la frange littorale sont spectaculaires, parfois effrayants. Les objectifs fondamentaux identifient les causes majeures et fixent des indicateurs globaux, sans préjuger des étapes intermédiaires et des modalités d'intervention. Les effets de la pollution par les eaux usées et l'exploitation abusive des sablières provoquent des réactions en chaîne, réactions qui n'ont pas encore fait l'objet d'une analyse bio-écologique complète. Mais devant l'urgence de la situation, et surtout des conditions minimales de réalisation des actions proposées, il est actuellement superflu de vouloir obtenir des études fines aux détails techniques élaborés alors que l'objectif global n'est même pas encore arrêté. Un réseau de stations d'épuration existe pour les grandes agglomérations, mais de l'avis même des décideurs, son efficacité ne dépasse pas 30 %. Les problèmes techniques rencontrés sont multiples et découlent d'un manque de technicité et de savoir-faire évident, lié souvent au choix technologique de type clé en mains, étranger aux pratiques traditionnelles. Les systèmes sont maintenant diversifiés, mais leur adaptation aux conditions locales nécessite un plan de recherche appliqué. Financièrement, le coût du volet scientifique ne doit pas poser de problème majeur sous certaines conditions (cf. § ?) ; par contre, la réalisation des stations et du réseau de collecteurs dépend de nombreux paramètres encore inconnus, le débit des effluents, la charge polluante elle-même corrélée au nombre et à la taille des entreprises et apports affluents, la longueur des oueds et des émissaires et des collecteurs ainsi d'ailleurs que la nature même des polluants. Dans de telles conditions, la prise en charge financière peut faire l'objet d'un financement des entreprises et activités concernées, à raison d'une cotisation annuelle de l'ordre de 2,5 à 5 % du Chiffre d'Affaire (CA), selon leur taille, le complément éventuel étant versé par le Trésor Public et/ou d'un prêt international. Les cotisations pourraient faire l'objet d'un financement sous forme d'une taxe supplémentaire ou bien d'un partie des impôts déjà versés par les entreprises (tab. 5.1). 111 Les causes de la médiocrité des systèmes d'épuration actuels ont été énumérées ; elles sont éminemment techniques et la solution consiste à renforcer le volet études. Les effets de l'épuration des eaux usées et les rejets directs zéro constituent un objectif dont les effets sont difficilement quantifiables, en raison de la multitude des implications de cette mesure. Sans être la seule cause de dégradation littorale, elle n'en est pas moins la plus connue et la plus nocive, surtout au niveau de l'herbier à posidonie; totalement dégradé à proximité des zones urbaines où la turbidité de l'eau est élevée. Le problème de l'exploitation excessive du sable des plages n'a pas la même incidence destructrice que les rejets d'eaux usées, mais la situation s'aggrave rapidement. Que ce soit pour les biocénoses littorales ou pour les populations citadines, le constats est inquiétant. A Alger, ce sont des quartiers entiers qui s'enfoncent progressivement sous l'eau, augmentant la détresse des familles démunies. D'un point de vue biologique la raréfaction du sable aggrave les effets de la pollution, raison pour laquelle les deux problématiques sont abordées concomitamment. La phase d'étude de ces deux objectifs fondamentaux a été évaluée (tab. 5.2), mais la réalisation des objectifs représente des Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie actions gouvernementales qui ne peuvent s'inscrire que dans un plan de développement à moyen terme, de l'ordre du quinquennat au minimum et dont le budget est comparable à celui d'un réseau routier national. Les objectifs fondamentaux revêtent une importance différente selon le degré de dégradation des sites littoraux. Ils s'adressent préférentiellement aux sites proches des grandes agglomérations dans un but de réhabilitation et de restauration. En attendant que les processus deviennent effectifs, il est inutile de tenter une quelconque action condamnée irrémédiablement dans un tel contexte et il est préférable et plus rentable dans tel cas de mener des actions au niveau de sites d'intérêt écologique connu, dans des conditions environnementales favorables. Les actions identifiées au chapitre 4 se classent indifféremment selon leur nature ou leur acuité. Elles sont présentées en fonction de l'urgence et/ou de l'intérêt qu'elles présentent. 112 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau 5.1. Action prioritaire d'étude pour la réalisation des objectifs fondamentaux. Opération in situ Niveau zéro de rejet Analyse des rejets et quantification direct des eaux usées Opération situ Modélisation simulation Gestion rationnelle des Echantillonnage des diverses prélèvements de sable sources d'approvisionneme nt Analyse et étude comparative avec d'autres sources d'approvisionneme nt Etude ex Partenaires et Bureau d'Etude interdisciplinaire : - chimie ; - génie civil/ ouvrages d'art ; - écologie/environnement ; - socioéconomie ; - Bureau d'Etude : géologie ; génie civil ; chimie. Observations - concerne dans un premier temps uniquement Alger, puis si les résultats sont probants, les 07 plus grandes agglomérations côtières (par ordre d'importance : Oran, Annaba, Skikda, Arzew, Bejaia, Mostaganem et Ghazaouet) ; - étude financée dans le cadre scientifique, réalisation dans celui du Trésor Public et des prêts internationaux - proposition de plusieurs alternatives, même celle de d'importations massives à partir de gisements continentaux ; - matériaux de substitution souhaités Tableau 5.2. Action concernant l'étude d'un système d'épuration. Action prioritaire Responsabilités Objectifs 1. Epuration des - étude (05 projets, équipe de 04 chercheurs, projets de 03 Rejets zéro eaux usées mois) : - équipements et fonctionnement : MERS/ ANDRU – LEM - rémunération : MATE - réalisation : MICL/ MATE/ Wilaya/ Entreprises 2. Gestion rationnelle des prélèvements de sable Coûts estimés USD - 200 000 - 36 000 - 2,5 à 5 % du CA des entreprises et impôts locaux des ménages - étude (03 projets, équipe de 04 chercheurs, projet de 03 Matériaux de - 120 000 mois) substitution - équipements et fonctionnement : MERS/ ANDRU - 21 600 - rémunération - évaluation prématurée - mise en œuvre : MATE/ MTP/ Wilaya/ Entreprises Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 113 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 5.3. Les actions urgentes : les zones marines protégées. C'est la pierre angulaire de l'édifice de protection de la diversité biologique marine et de son développement durable. Les lenteurs inhérentes aux procédures de classement (cf. § 4.2) aggravent la situation des zones d'intérêt particulier, déjà soumises à des pressions anthropiques et halieutiques, et imposent des mesures transitoires dans l'attente de l'application des textes législatifs spécifiques aux ASP. Un ensemble d'actions peut être lancé, de manière à réduire les altérations provenant des activités liées à l'Homme. Une première action consiste à alléger l'effort de pêche en proposant une technique alternative, beaucoup moins nocive que celle utilisée actuellement. Il s'agit dans un premier temps de proposer une substitution des pratiques aux engins dormants peu sélectifs ciblant les espèces rocheuses relativement sédentaires et très sensibles à la mortalité par pêche, par une pêche artisanale aux petits, moyens et gros pélagiques, plus robustes, et moins affectés par la pêche en raison de leur toux de renouvellement élevé, tout au moins pour les petits et moyens migrateurs. Le principe consiste à installer hors de la zone protégée (mais à proximité, afin minimiser les délais de route auxquels sont très sensibles les pêcheurs) un Dispositif de Concentration de Poisson (DCP ou FAD en anglais). D'un point de vue socioéconomique, l'action consiste installer la structure et assurer la formation des pêcheurs orientés vers cette nouvelle activité. Le site le plus approprié pour une opération pilote de ce genre se situe dans la zone des îles Habibas, en raison de l'intérêt écologique de la région, des actions au profit du phoque moine, et de la présence au large des tortues marines. Les tâches principales de cette opération sont résumées et évaluées financièrement. Le principal obstacle, d'ordre administratif est lié à la difficulté de louer un navire à partir des budgets de recherche universitaire, faute de chapitre spécifique à ce type de prestation dans le budget. Le projet prévoit à cet effet une enveloppe de l'ordre de 3 500 USD de manière à régler le problème. 5.4. Les actions générales. Ce sont les actions qui présentent un intérêt global, indispensable, concrétisées sous forme d'acquisition de connaissances et de réseau de surveillance (tab. 5.3). 5.5. Les actions ponctuelles. Initiées en fonction d'une problématique particulière locale ou intégrée dans un programme régional, les actions ponctuelles répondent à une problématique spécifique. La multitude des opportunités se traduit par un regroupement des actions selon les moyens disponibles, essentiellement les moyens à la mer, assimilés au véritable dénominateur commun de l'ensemble des actions (tab. 5.3). Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 114 Tableau 5.3.Récapitulatif des actions proposées Groupe Actions préalables Action Observations Niveau zéro de rejet direct des eaux usées Planification nationale, budget d'équipement Substitution du sable pour les matériaux de Idem au précédent construction Mise en place de réserves marines Décision juridique provenant d'une volonté politique, indépendamment de toute considération financière dans un premier temps Mise en place d'un DCP Action complémentaire à la création de la réserve Mise en place d'un référentiel Structure d'utilité publique, s'inscrit dans le budget du MERS, ministère de tutelle Actions générales Connaissances financement mixte, international à partir des programmes spécifiques et d'investissements étatiques au profit du MERS Mise en place d'un réseau de surveillance de Financement sur le budget de l'Etat l'herbier dans le cadre des investissement dans l'Environnement Actions ponctuelles Cartographie biocénotique des phanérogames Financement sur le budget de l'Etat marines dans le cadre des investissement dans l'Environnement Mise en place d'un programme de collecte de Financement mixte, international à données sur le phoque moine partir des programmes spécifiques et des investissement de l'Etat Programme tortues marines et prolifération de Financement mixte, international à méduses partir des programmes spécifiques et des investissement de l'Etat Recensement de la faune avicole marine Financement mixte, international à partir des programmes spécifiques et des investissement de l'Etat Une évaluation de chacune des actions a été menée (tab. 5.4) sur la base d'une tarification de la rémunération et de la location des moyens à la mer, véritable facteur limitant des activités scientifiques en Algérie. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 115 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau 5.4. Evaluation financière des actions proposées Durée Personn Tota Monta Equipement el l H/j nt Et (USD) fonctionneme nt Total (USD) Observation Terrain Laboratoire t 30 150 04 720 48240 200 000 s 15 75 04 360 24120 100 000 s 30 30 02 120 8040 16 800 15 75 03 270 18090 2 000 12 60 10 720 48 240 20 000 u 45 r 75 03 360 24 120 10 000 e 90 s e 30 e 450 06 3240 217 080 127 000 90 03 360 24 120 10 000 s 15 e 75 03 270 18 090 8 000 Ne concerne que l'étude, utilisation des laboratoires du LEM pour la phase expérimentale. Le financement de l'opération proprement dite serait à imputer aux entreprises et au Trésor Public 124 120 Ne concerne que l'étude et la mise au point d'un protocole de substitution 24840 Délimite les zones les plus importantes à la mise en défens 20090 Projet partiellement financé par l'ANDRU, problème de prise en charge des moyens à la mer 1 000 000 Coût de la construction, budget à définir, structure commune à l'ensemble des activités liées à la biodiversité (terrestre et marine) 68 240 Action régulière toute l'année 34 120 Opération de balisage, établissement du t0, et contrôle après 36 mois 344 080 Concerne tout le littoral algérien 34 120 Opération partielle inscrite dans une optique plus large de repeuplement ultérieur 26 090 e 30 150 03 540 36 180 3 500 39 680 n 248 240 1 963 620 116 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 117 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie CHAPITRE 6 Propositions de suivi Sommaire du chapitre 6. Page 6.1. Les conditions générales de mise en application des actions : 120 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 6.2. Suivi du plan d'action au plan national : 121 6.2.1. Les menaces et mesures de conservation actuelles : 121 6.2.2. Les buts et objectifs génériques : 6.2.3. Politique et législation : 6.2.4. Recherche et sensibilisation du public : 6.2.4.1. L'approche participative et le partage des dividendes : 125 6.2.4.2. Les mécanismes de compensation des pertes de gains : 125 6.2.5. Les actions : 6.2.5.1. Les actions pérennes : 6.2.5.1.1. Le recherche et la formation : 6.2.5.1.2. Les inventaires et la compilation : 128 6.2.5.2. Les actions planifiées : 6.2.6. La responsabilité : 6.2.7. La mise en œuvre et les délais : 6.3. Au plan régional : 6.3.1. Les actions : 6.3.2. L'assistance : 121 122 123 127 127 127 128 129 131 131 131 132 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 6.1. Les conditions générales de mise en application des actions 119 La création du MATE a modifié l'approche en matière d'environnement et donc de biodiversité. Les anciennes structures chargées de ces questions s'en trouvent renforcées et multipliées, mais les effets ne sont pas toujours ceux escomptés. Les orientations du ministère de tutelle sont en adéquation avec les mesures préconisées par le HCEDD (fig. 2). Cet organe décisionnel représente le gouvernement, en l'absence de la cheville ouvrière en matière de sensibilisation, c'est à dire les ONG. Les 06 personnes de renom désignées par le Président de la République peuvent jouer un rôle modérateur, mais la base active, organisée en associations, est marginalisée. Figure 2. Schéma général du fonctionnement actuel en matière de gestion de la biodiversité marine et côtière MA MPRH MATE MERS Autres HCEDD DGF ANN CNDPA Administrati on Instituts spécialis Direction de la Biodiversit Administrati on locale Instituts et universités Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Un maillon fondamental est omis dans le schéma actuel, c'est l'organe de référence, institution à vocation exclusivement scientifique et technique. La mise en place d'un référentiel scientifique est incontournable. 6.2. Suivi du plan d'action au plan national. 6.2.1. Les menaces et mesures de conservation actuelles. Les menaces identifiées et étudiées sont essentiellement d'ordre environnemental. Ce sont les habitats qui sont le plus affectés, surtout à proximité des grandes agglomérations. L'objectif majeur concerne évidemment la réhabilitation de ces habitats, mais il semble illusoire de vouloir rétablir un environnement sans mener d'actions en amont. Dans ce cas, il s'agit donc bien de définir le cadre approprié avant de lancer les actions. En attendant que ces programmes soient opérationnels, il semble plus judicieux de s'intéresser aux zones moins touchées et pour lesquelles des mesures de conservation seront plus simples, plus faciles à mettre en œuvre et moins onéreuse. 6.2.2. Les buts et objectifs génériques. La situation est très différente, et même diamétralement opposée entre les zones urbaines et les autres. Dans le premier cas, les objectifs assignés se traduisent par le rejet zéro direct en mer d'eaux usées et l'extraction rationnelle de sable des plages. Cependant, ce sont des préalables qui ne pourront être atteints à court terme et par conséquent, des actions plus ciblées sont proposées dans des contextes moins contraignants. . Hors des villes et gros bourgs, l'état de la zone marine côtière comporte encore des sites incroyables, féeriques, caractérisés par une diversité et une vie difficilement descriptibles. A titre d'exemple, sur les flancs ouest du cap Bougarouni, à proximité de Jijel, l'embouchure de l'oued Z'hor forme une petite crique appelée Casabianca. Les falaises qui entourent la plage où se jette l'oued la rendent accessible uniquement par mer et la préservent naturellement. Les poissons comme les serranidés et le scianidés y pullulent, et leu relative confiance indique bien qu'ils sont peu habitués à l'Homme. De tels sites sont nombreux, mais il est vrai qu'ils commencent à se raréfier, à mesure que les zones sont désenclavées. Le réseau routier en plein développement, ouvre des voies d'accès de plus en plus fréquentées et les portions de rivage préservé fondent à vue d'œil. L'extrême richesse faunistique et floristique de ces sites particuliers s'appauvrit très vite, indiquant la fragilité des équilibres écologiques originels. Des mesures de préservation fines dans des situations écologiques aussi complexes nécessitent des études approfondies longues et laborieuses. En raison de l'urgence des mesures à prendre, et devant la dégradation accélérée de ces sites d'intérêt général, des buts et objectifs fixés consistent à maintenir au minimum le statu quo, en attendant que les actions appropriées soient lancées, ce sont notamment : 120 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie - - - prendre des mesures de conservation de l'herbier à posidonie quand il est présent, et donc préserver simultanément la faune qui lui est associée ; interdire toute action de pêche aux engins non sélectifs sur des fonds inférieurs à 20 ou 25 m et jusqu'à 50 m de profondeur, selon la configuration de la côte et la pente du PC ; délimiter les frayères et y réglementer l'utilisation de manière à préserver les juvéniles, tout en autorisant la capture des adultes selon un schéma dynamique élaboré spécifiquement et localement ; associer à tout projet de développement halieutique, qu'il s'agisse de mise en place d'infrastructures ou d'armement, une étude d'impact et un projet de gestion rationnelle basée sur une approche analytique et/ou globale. Les objectifs de rejet direct zéro d'eaux usées en mer et l'exploitation rationnelle du sable des plages sont bien entendu maintenus pour ces sites spécifiques. En termes génériques, les objectifs globaux consistent, à défaut de réhabiliter tous les habitats altérés, à arrêter la dégradation directe du littoral, aussi bien sous l’effet de la pollution que de la prédation. Mais les objectifs s’inscrivent dans une dynamique générale dont les prémisses restent encore bien cachés, malgré des déclarations parfois rassurantes, souvent peu convaincantes. 6.2.3. Politique et législation. La création du MATE est une preuve de volonté politique de préserver l’environnement, et par voie de conséquence, la diversité biologique en général, marine et côtière en particulier. Mais les contraintes sont autrement difficiles et délicates à gérer. La pression exercée sur le foncier en raison de l’exode lié à la sécheresse, phénomène aggravé par la situation particulière que traverse l’Algérie depuis une dizaine d’années, complique la prise de décision qui se heurte à une réalité sociale en voie de paupérisation accélérée. D’un autre point de vue, la législation, souvent coercitive en matière d’infraction ne trouve pas ou peu d’application réelle, faute d’une approche participative. Une série de textes sont promulgués régulièrement pour tenir compte de l’évolution des pratiques halieutiques mais dont les effets ne sont pas encore évalués. Les deux grosses lacunes en matière de politique de préservation concernent l’absence : - d’une réglementation claire en ce qui concerne le DPM ; - d’aires protégées, même si plusieurs projets ont été initiés ou sont sur le point de l’être ; La première déficience empêche toute politique de droit de s’exercer. L’appropriation par les riverains de portions importantes de rivage les soustrait aux mesures d’aménagement de la compétence exclusive de l’autorité civile. Toutes les mesures prises et les actions menées seront sans effet sans une planification de l'occupation spatiale non seulement du littoral, mais aussi de l'ensemble du territoire, ou du moins des bassins versants sur la côte, c'est à dire 20 % du territoire, mais 80 % de la population. Un outil actuellement absent dans la gestion concerne le Domaine Public Maritime (DPM), mal défini, mal compris, et totalement ignoré. C'est à la lumière de ces mesures incontournables que 121 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie pourront être conçues les textes législatifs sur le littoral et les lignes directrices d'occupation du sol arrêtées. L'absence d'aires protégées marines a empêché jusque présent la mise en œuvre de programme de préservation et de réhabilitation. Pourtant les sites d'intérêt national, voire régional ont été identifiés depuis plus de 05 ans et mentionnés dans le premier rapport établi au sujet de la zone marine du PNEK (CHALABI et al. 1996 et 1997) et l’étude des sites marins et côtiers d’Algérie d’intérêt pour la conservation (SEMROUD & GRIMES, 1995). Les mesures de gestion halieutiques ne répondent pas systématiquement aux objectifs de protection. L’augmentation de l’effort de pêche par le biais du partenariat régional aura des répercussions sur les ressources démersales. De même, l’action des engins passifs et notamment des filets maillants sur les zones de frayères, se traduit par une raréfaction des espèces. Pour des raisons évidentes de synergie et d'efficacité, les structures décisionnelles en matière de biodiversité (marine ou autres) doivent obligatoirement revêtir une dimension nationale, et comporter un volet de coopération internationale. Mais cette entité coordinatrice émane d'une organisation pyramidale dont la base doit représenter le point de vue local et les contraintes de 122 terrain. La seule solution consiste à inscrire les questions de gestion de la biodiversité marine au niveau de l'agenda de l'exécutif communal. Il ne s'agit pas d'une représentation formelle destinée à la création d'un nouveau poste administratif, mais d'une réflexion menée par les protagonistes, selon la thématique conjoncturelle et pour laquelle l'ensemble des élus devra se prononcer, et même décider éventuellement de solliciter des avis autorisés pour des questions techniques pointues. La prise de décision au niveau de la base de l'édifice décisionnel constitue une condition nécessaire mais non suffisante pour une approche efficace et pertinente de la conservation et de la valorisation de la diversité biologique marine. Les pressions locales sur le foncier et l'exploitation de la frange littorale, ainsi que la multiplication des intervenants et des exploitants de la diversité biologique marine et côtière, en situation concurrentielle objective (pêche, tourisme, transports, parcs nationaux), imposent une coordination et surtout un arbitrage élaboré de manière pyramidale dans laquelle l'ensemble de l'édifice décisionnel s'appuie sur l'organisation de terrain, seule solution pour sensibiliser les décideurs opérationnels et assurer la réalisation des actions, tout en réduisant les risques de dérive locale. La prise de décision locale condition sine qua none, impose une coordination verticale, nationale et régionale. Il s'avère impératif à cet égard, d'élaborer et/ou de réviser quand il existe le Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (PDAU) complété par le Plan d’occupation des Sols (POS) et les Zone d’Expansion Touristique (ZET). Il ne s'agit pas de cadastrer tout le littoral algérien à une échelle opérationnelle, mais d'obtenir des lignes directrices par wilaya côtière, pour y inclure les activités compatibles avec la BDD, en particulier, favorise les métiers qui protègent directement ou indirectement le littoral, mais aussi et surtout la qualité physico-chimique de la matrice eau. Cette démarche présente en plus l'avantage de réduire la pression sur l'occupation des sols, convoités par tous les spéculateurs. 6.2.4. Recherche et sensibilisation du public. C’est la pierre fondamentale de l’édifice de la préservation de la biodiversité, universelle en général, marine en particulier. Les questions liées à la biodiversité marine sont devenues éminemment Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie techniques, même si c’est souvent initialement une question de bon sens. Les principaux acteurs de la biodiversité marine en sont aussi les premiers utilisateurs, et si une réglementation intelligente et une application rigoureuse sont indispensables, le système n’est efficace qu’avec l’adhésion de l’ensemble de ses composantes humaines. Cet objectif est étroitement lié au niveau culturel et scientifique des praticiens de la mer, et donc de l’effet simultané de la formation et de la sensibilisation. Recherche. Les solutions techniques aux problèmes de perte de diversité biologique marine sont corrélées aux capacités scientifiques et techniques des structures chargées de les proposer. La nouvelle organisation de la recherche, basée sur la canalisation des axes principaux en agences, répond partiellement aux lacunes chroniques enregistrées depuis de nombreuses années. L'Agence Nationale de Développement de la Recherche Universitaire ANDRU, sous tutelle du MERS peut jouer un rôle moteur, à condition de lever certaines contraintes qui entravent son efficacité. Le financement des projets pour les équipements et le fonctionnement ne pose pas de problème majeur, puisque l'ANDRU bénéficie de crédits importants qu'elle n'arrive pas à écouler, de l'ordre de 40 000 USD par projet, exception faite pour : - la rémunération des chercheurs, malgré une substantielle revalorisation qui atteint 123 mensuellement 120 U$D en moyenne (contre 26 U$D auparavant) ; - les moyens à la mer. Dans le premier cas, la solution consiste à combiner deux rémunérations complémentaires, celle de l'ANDRU, complétée par une prime mensuelle de l'ordre de 600 U$D, versée par le Maître de l'œuvre, dans des conditions contractuelles commerciales universelles, c'est à dire en cas de satisfaction du Client et lorsque les résultats et les conclusions répondent aux Termes de Référence, sur la base d'une évaluation réalisée par une commission technique. Dans le second cas, il est urgent de doter l'université de moyens à la mer, robustes et efficaces. La solution peut aller de l'embarcation de 10 m de l'ordre de 80 000 USD, au bateau de 19 m d'un coût approximatif de 550 000 USD. Cette mesure concerne des actions locales nationales, mais il faut rappeler que les coûts d'étude en mer sont tels que la solution idoine consiste à armer un navire dans le cadre de programmes régionaux, les frais étant partagés entre les pays participants. Sensibilisation. Les actions de sensibilisation dans le domaine marin sont caractérisées par leur périodicité estivale, période où l'opinion publique est plus réceptrice au message de conservation de la biodiversité marine. En réalité, la population ciblée par les actions de sensibilisation est constituée de deux catégories : - les touristes ; - les pêcheurs, plaisanciers ou professionnels. Si les fluctuations d'activité en matière de sensibilisation se justifient objectivement en raison des dangers représentés par la surpopulation estivale, les conséquences sur la mobilisation des principaux acteurs de la biodiversité marine représentés par les pêcheurs sont extrêmement préjudiciables. Il est impératif de pérenniser des actions de sensibilisation destinés aux professionnels de la pêche soumis à des contraintes socioéconomiques qui relèguent souvent les préoccupations d'ordre biologique au second plan. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie L'articulation la plus appropriée concerne le milieu associatif, mais la représentativité dérisoire des structures existantes, le plus souvent formelles, impose une approche différente. Un programme régulier d'échange et d'animation scientifique et technique, dispensé par le truchement des associations, et le cas échéant, animé par les équipes scientifiques, constitue un compromis raisonnable, et en tout état de cause, indispensable. Nombre d'actions dépendent directement de la disponibilité et de l'adhésion des professionnels au point de vue de la BDD. C'est le cas pour le programme "tortues de mer", mais aussi celui de l'inventaire des oiseaux marins, les bateaux étant des sites d'observation privilégiée. Or les moyens à la mer limités imposent aux scientifiques de solliciter la contribution des professionnels, ce qui en retour peut être considéré comme une mesure de sensibilisation, même si les objectifs divergent au départ. En fait, il s'agit de créer un cadre de communication où les avis peuvent être débattus. La profession des gens de mer est quand même très particulière, et il faut en tenir compte, les pêcheurs se lèvent quand les autres se couchent et se couchent quand les autres se lèvent ; ils forment une catégorie socioprofessionnelle spécifique, totalement paradoxale : les conditions du milieu leur imposent une solidarité naturelle et légale, mais ils ne communiquent quasiment pas, étant concurrentiels sur la ressource, tout profit de l'un étant considéré pris à l'autre. Dans un tel contexte, des mesures d'accompagnement s'imposent pour emporter leur adhésion : - l'approche participative ; - les mécanismes de compensation. 6.2.4.1. L'approche participative et le partage des dividendes. Les utilisateurs de la biodiversité, directs ou indirects et principalement les pêcheurs, représentent actuellement la catégorie socioprofessionnelle la plus proche du milieu marin. Leur activité exploite la biodiversité marine et risque dans certains cas de la menacer. C’est cet état d’esprit qui doit changer de manière à ce que le patrimoine biologique devienne le leur, et par voie de conséquence, qu’ils le défendent eux-mêmes contre les agressions connues comme la surexploitation des ressources d’intérêt commercial (aux effets tout aussi graves sur les autres espèces d’intérêt écologique constituant un seul et même réseau trophique), et la pollution qui détruit les frayères et diminue le turn over. Le rôle passif des pêcheurs qui subissent une réglementation de plus en plus contraignante, parfois incohérente, doit de venir actif. De spectateurs, les professionnels de la mer doivent devenir acteurs. Cette action était dévolue par le passé aux structures chargées de la pêche. La nouvelle organisation administrative en matière d’environnement impose un redéploiement et une démarche novatrice, sur une base actualisée. Le niveau d'organisation des associations socioprofessionnelles est relativement réduit, pour des raisons objectives de disponibilité, mais aussi de marasme économique aggravé pour la plus grande partie des professionnels qui ont subi l'inflation galopante des produits, pour la majorité importés. Des tentatives de rapprochement entre professionnels et scientifiques ont été menées régulièrement avec des résultats variables. La motivation des pêcheurs était réelle quand les dangers sérieux les guettaient, notamment lors de l'apparition des premiers armements mixtes algéroespagnols, mais les marins se méfient en général des scientifiques qui ont une tendance fâcheuse à vouloir protéger systématiquement tout ce qu'ils rencontrent et les empêcher 124 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie de pêcher où ils veulent et quand ils veulent. C'est pour ces raisons qu'il est impératif de définir un cadre de concertation entre scientifiques et professionnels de la mer, forum d'échange et de proposition. C'est une condition préalable à plusieurs actions proposées, en particulier, les programme "tortues" et le programme "méduses". Une difficulté majeure persiste dans la mise en œuvre des principes énoncés, il s'agit des modalités d'embarquement avec les professionnels. La procédure, bureaucratisée, est pénible, à tel point qu'elle a découragé de nombreux scientifiques et divers armateurs ou patrons pêcheurs favorables aux activités scientifiques. Il serait souhaitable que les universitaires désirant sortir en mer puissent bénéficier d'un fascicule de pêche, avec la mention "scientifique", lui permettant de d'embarquer sans avoir à s'inscrire sur le rôle d'équipage, procédure fastidieuse que doit respecter le propriétaire du bateau. 6.2.4.2. Les mécanismes de compensation des pertes de gains. Les actions de sensibilisation et les approches participatives ne sont que des idées nébuleuses en l’absence de mesures concrètes financières et matérielles. Le principe de la perte compensée, obligatoire lorsque des mesures de conservation sont arrêtées, notamment dans le cas de la délimitation de réserves marines excluant partiellement ou totalement les activités d’exploitation, doit devenir l’outil de gestion et d’aménagement systématique. La compensation n’est pas synonyme d’aide financière directe ou uniquement de déplacement des zones d’exploitation, c’est un ensemble de pratiques alternatives à concevoir au cas par cas, de manière pragmatique et adaptée au contexte socioculturel et économique du site ciblé. L’exemple des îles Habibas illustre parfaitement la situation. Les dossiers de création des premières zones marines de parcs nationaux ou régionaux sont en cours d'élaboration (PNEK; îles Habibas, Parc de Gouraya, Parc de Taza), mais les études seront longues alors que des actions urgentes doivent être menées, comme par exemple la reconstitution des habitats du phoque moine dans la zones des îles Habibas. De plus, l'absence de coordination et de synergie des compétences limitera obligatoirement les effets des premières propositions 125 d'aménagement des zones marines, actuellement abordé sous l’angle écologique, alors que les risques proviennent d’activités connexes comme la pêche et la pollution qui exercent une pression sur ces zones privilégiées, et dont les effets du point de vue dynamique (indices de mortalité), sont actuellement occultés. Le second impératif, à vocation économique plus marquée, consiste à proposer des solutions de substitution au manque à gagner potentiel des pêcheurs interdits d'intervenir au niveau de sites accessibles antérieurement. Une solution technique simple et appropriée consiste à installer un Dispositif de Concentration de Poisson (DCP ou FAD en anglais pour Fish Aggregative Device), système qui présente de multiples avantages résumés ci-après : - son installation s'effectue sur des fonds de 200 à 2000 m, et par conséquent éloignés des sites à protéger ; - comme son nom l'indique, le système concentre les poissons et permet des économies en temps et en carburant pour les pêcheurs ; - l'exploitation concerne des espèces pélagiques, petites et grandes, clupéidés, scombridés, carangidés, dont les stocks supportent beaucoup mieux la pression de pêche en raison d'un turn over relativement élevé et d'un potentiel estimé peu affecté par la pêche d'après les études menées sur l'état de la ressource ; Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie - - nombre des espèces concernées peuvent faire l'objet de pêche par les "plaisanciers", qui ne sont autre que des professionnels non déclarés, pauvres et peu équipés et qui ne peuvent s'acquitter des taxes et impôts en raison de leur revenu généralement dérisoire ; la pêche s'y pratique en groupe avec une division du travail simple, favorisant les réflexes de concertation et complémentarité, rares chez une population réputée pour son individualité. Les mesures d'accompagnement de cette proposition concernent surtout les techniques et méthodes de pêche, peu connues en Algérie. L'apport des associations de vrais plaisanciers, enclins à la pêche sportive et culturellement plus sensibles aux aspects de préservation, peut être dans ce contexte, décisif, en complément aux formations dispensées par les EFTP, structures légales qui continuent à former essentiellement au chalut alors que ce métier est saturé et que la ressource supporte mal l'arrivée de nouveaux armements. Ainsi la réussite de la création d'une réserve marine dépend éminemment du degré d'intégration des acteurs de la diversité biologique marine et des capacités de répartition équitable des ressources et des profits générés par la nouvelle situation. Il est acquis que les mesures uniquement coercitives sont vouées à l'échec et que le système de compensation représente un outil souple et efficace dans la gestion des zones protégées. Cette action qui peut être ultérieurement étendue à de nombreux sites littoraux, doit préalablement être testée grandeur réelle dans les conditions les plus favorables. La zone des îles Habibas semble la plus appropriée pour une opération pilote dont dépend la politique générale de l'aménagement littoral du côté marin. En résumé les principaux acteurs identifiés seront : - les professionnels localisé entre le Cap Blanc et Béni-Saf ; - une équipe scientifique multidisciplinaire, intégrant obligatoirement des écologistes et des halieutes ; - les autorités locales, civiles et militaires ; - les établissements de formation de pêche de Béni-Saf et éventuellement d'Oran ; - des praticiens et des plaisanciers maîtrisant les engins dormants et sensibilisés aux approches de précaution ; - les associations de défense du milieu marin et celles représentant les praticiens. Le rôle de l'équipe scientifique sera multiple ; la première tâche consistera à concevoir et 126 faire réaliser le FAD, puis à organiser le suivi de l'évolution du milieu, en déterminant le t0 et organiser, en collaboration avec les professionnels, l'acquisition des données biologiques et physico-chimiques utilisables dans un software de gestion écosystémique. Les tâches principales de cette opération ont été résumées et évaluée financièrement au chapitre 5. Le principal obstacle, d'ordre administratif concerne l'impossibilité de louer un navire à partir des budgets de recherche universitaire. Le projet prévoit à cet effet une enveloppe de l'ordre de 3 500 USD de manière à régler le problème de l'absence des moyens à la mer. 6.2.5. Les actions. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 6.2.5.1. Les actions pérennes. Les premières actions concernent celles qui s'inscrivent dans la durée, c'est à dire les actions qui vont permettre d'approfondir les connaissances, c'est à dire la formation et la recherche. Le second volet d'actions dégage de l'état des lieux établi aux chapitres 2 et 3. 6.2.5.1.1. Le recherche et la formation. La recherche repose sur trois éléments clés : - les compétences ; - les moyens matériels, en particulier la disponibilité d'embarcations ; - la motivation des chercheurs, représentée par l'évolution professionnelle. Le chapitre 2 indique les lacunes en matière de compétence, notamment en taxinomie, sans omettre toutefois les formations qui font toujours défaut au plan national, c'est à dire l'océanographie physique qui détermine en fait le contexte global régulateur de la diversité biologique marine et côtière. La formation universitaire s'est orientée depuis plusieurs années vers le développement, faute de débouchés en matière de sciences marines académiques. Cet axe se justifie aussi par les besoins potentiels qui s'expriment dans le domaine des technologies halieutiques. Mais l'approche arrêtée en matière de formation montre ses limites rapidement du fait de la raréfaction des ressources halieutiques, et c'est tout naturellement que les nouveaux programmes incluent une option à caractère environnemental. L'évolution des cursus d'océanologie est concomitante des préoccupations nationales et régionales actuelles, mais la démarche bute sur des choix d'option qui nécessitent une révision approfondie. La difficulté majeure provient du cloisonnement précoce des filières d'enseignement, les étudiants se retrouvant en spécialité dès la troisième année ; le résultat se traduit par une totale indépendance des approches de plusieurs filières à caractère écologique, (écologie animale, écologie végétale, océanologie) alors que la complexité du milieu naturel impose il est vrai une double exigence paradoxale, c'est à dire une spécialisation pointue pour être techniquement efficace d'une part, et une connaissance la plus large possible pour intégrer le fonctionnement complexe de l'écosystème, multidisciplinaire par essence, d'autre part. Concilier des objectifs aussi éloignés n'est envisageable que dans le cadre d'une extension du cursus au niveau du palier supérieur, c'est à dire du troisième cycle. Cet objectif constitue d'ailleurs une exigence en matière de recherche universitaire qui fonctionne quasi exclusivement avec les thésards. Mais la spécialisation du second cycle doit laisser la place à une approche interdisciplinaire incluant aussi bien les thématiques terrestres 127 littorales que les marines côtières ou du large. Les formations proposées devront répondre à trois impératifs : - fournir des analyses et approches conceptuelles ; - dispenser un enseignement éminemment technique avec une maîtrise méthodologique innovante ; - doter le futur chercheur d'une formation mathématique et informatique poussée qui lui permette non seulement de comprendre les algorithmes des progiciels utilisés, Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie mais aussi de concevoir et de réaliser des applications sur Maple ou autre langage accessible. 6.2.5.1.2. Les inventaires et la compilation. Ces actions dépendent de la précédente. Elles répondent à l'objectif de l'amélioration des connaissances, tâche permanente de la compétence des scientifiques. Trois conditions préalables conditionnent la réussite de cette opération : - la disponibilité des compétences thématiques ; - l'accès à la ressource biologique pour procéder aux prélèvements d'échantillons ; - enfin, le recyclage et l'actualisation des méthodologies, incluant la nouvelle approche cladistique. La première conditionnalité a été traitée dans le cadre de la formation et des lacunes dans le domaine scientifique ; il suffit de rappeler à cet égard que seule la formation de haut niveau, actuellement gelée, faute de moyens à la mer, peut répondre à cet objectif académique. En ce qui concerne la seconde condition, il est facile d'envisager le suivi et le développement des connaissances de l'écosystème littoral où les prélèvements s'effectuent directement ou à l'aide d'engins rudimentaires sur petits fonds. Par contre, l'étude de la province océanique (au delà du PC) dépend des moyens à la mer qu'il faut acquérir pour l'université, et en complément, de l'intégration des scientifiques algériens dans les campagnes océanographiques régionales. Il faut rappeler pour ce dernier point, que les programmes doivent être élaborés conjointement et planifiés longtemps avant, faute de quoi, les autorités militaires refusent leur accord pour des études dans les eaux sous juridiction nationale. A ce sujet d'ailleurs, la procédure classique consiste à saisir les Affaires Etrangères, points focaux de la coopération multilatérale et ce sont ces derniers qui se chargent d'obtenir les autorisations indispensables. Enfin, le dernier point fait appel à une modernisation de l'approche classique de diagnose, sur la base d'un programme régionale avec la désignation d'un point focal qui présente toutes les garanties scientifiques exigées en matière d'analyse génétique. 6.2.5.2. Les actions planifiées. Ce sont l'ensemble des actions identifiées au chapitre 3. Les deux premières représentent des préalables aux actions à mener en milieu perturbé. Ces actions qui sont en fait plutôt des objectifs conditionnent l'ensemble du programme de la zone urbanisée. La première opération qui consiste à obtenir un niveau zéro des rejets directs d'eaux usées, relève de la responsabilité des collectivités locales et dépend techniquement de la direction des infrastructures de la Wilaya, c'est à dire du MICL. Les autres actions concernent diverses structures responsables, identifiées au chapitre 4 (tab. 6.1). Tableau 6.1. Les actions planifiées. 128 Action 1. Epuration des eaux usées 2. Gestion rationnelle des prélèvements de sable 3. MPA 4. Etude du phoque moine Monachus monachus Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 5. Mise en place d'un DCP 6. Mise en place d'un référentiel 7. Inventaires et développement des connaissances. 8. Réseau de surveillance de l'herbier à Posidonia oceanica. 9. Cartographie biocénotique des phanérogames marines 10. Programme tortues marines et étude de la prolifération de méduses 11. Inventaire des oiseaux marins et migrateurs 6.2.6. La responsabilité. Indépendamment des défaillances de nature organisationnelle relevées, les structures citées sont opérationnelles, chacune selon son potentiel de réalisation (tab. 6.2). Tableau 6.2. Répartition des actions proposées Action 1. Niveau zéro de rejet direct des eaux usées 2. Substitution du sable pour les matériaux de construction Leadership MICL/ Wilaya/ Entreprises MATE/ MTP/ Wilaya/ Entreprises 3. Mise en place de réserves MATE/MERS/ DGF marines Observations Etude : MERS/Bureaux d'étude, assistance Réalisation MICL Partie étude : MERS/Bureaux d'étude, assistance Réalisation, MTP Etude : MERS/ Bureaux d'étude, assistance Réalisation : MATE/DGF 4. Mise en place d'un DCP MERS/ DGF/MPRH 5. Mise en place d'un référentiel MERS/Coopération 6. Connaissances : Actualisation des inventaires MERS/ANDRU/ Coopération 7. Formation de spécialistes MERS/Coopération Action complémentaire à la création de la réserve Contribution des autres structures à la réalisation Programmes à inscrire dans les axes de recherche universitaire, extension régionale, intervention de la CIESM Planification par thématique Assistance internationale 8. Mise en place d'un réseau de MERS/ DGF/MATE surveillance de l'herbier 9. Cartographie biocénotique des phanérogames marines 10. Mise en place d'un programme de collecte de données sur le phoque moine 11. Programme tortues marines et prolifération de méduses MERS/MATE Programme confié au laboratoire spécialisé, incluant les autres structures intéressées Idem MATE/MERS/DGF Programme régional, coordonné au plan régional par le PAM et ses agences MATE/M ERS/ MPRH/ DGF/ Coopération Programme régional, coordonné au plan régional par le PAM et ses agences, intervention de la CIESM Programme régional, intervention du 129 WWF et agences du PAM 12. Recensement de la faune MATE/ MERS/ DGF/ avicole marine Coopération/ WWF Les structures nationales mentionnées au tableau ci-dessus ont été présentées précédemment. Il reste néanmoins à concevoir la coordination régionale quand l'action dépasse le cadre national. Au niveau national, l'interlocuteur logique des agences du PAM est représenté par les Affaires Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Etrangères. Méthodologiquement, il s'agira d'animer et d'alimenter des réseaux thématiques pour constituer des bases de données rattachées au référentiel scientifique. La CIESM qui s'est impliquée depuis longtemps dans les actions de connaissance, peut aussi représenter un atout majeur. Organe méditerranéen par excellence, la CIESM bénéficie déjà d'un catalogue interactif en ligne des espèces de poissons exotiques de Méditerranée ; elle est aussi d'une base de données bibliographique opérationnelle. Ainsi, les informations et travaux en matière d'identification pourraient enrichir immédiatement un réseau performant, accessible à tous. Les structures du CGPM pourraient aussi être mises à contribution, mais le point focal de la FAO en Algérie est le Ministère de l'Agriculture, et les actions à caractère scientifique et de recherche sont difficilement transférables entre le MERS et le MA. Cette difficulté peut être contournée dès lors que les Affaires Etrangères assureraient le rôle de coordinateur. Le Centres Régionaux du PAM, dont le point focal en Algérie est le MATE, pourraient eux aussi, contribuer activement à la réalisation des plans d'action et des objectifs de la stratégie en matière de diversité biologique et de développement durable marins et côtiers 6.2.7. La mise en œuvre et les délais. 130 Une fois ces conditions réunies, un ensemble d'actions, basé sur les actions identifiées au chapitre 4, pourront faire l'objet d'un plan d'action à court, moyen et long terme, les tâches étant présentés par ordre d'importance (tab. 6.3). Tableau 6.3. Planning de Gatt des actions planifiées Action Année 1 1. Niveau zéro de rejet direct . . x des eaux usées 2. Substitution du sable pour . . x les matériaux de construction 3. Mise en place de réserves x x x marines 4. Mise en place d'un DCP . . x 5. Mise en place d'un . . . référentiel 6. Connaissances : . x . Actualisation des inventaires 7. Formation de spécialistes . . x 8. Mise en place d'un réseau de . x x surveillance de l'herbier 9. Cartographie biocénotique . . x des phanérogames marines 10. Mise en place d'un programme de collecte de . . x données sur le phoque moine 11. Programme tortues marines . . x et prolifération de méduses 12. Recensement de la faune . . . avicole marine . : étude x : réalisation Année 2 Année 3 Année 4 x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x . . . . . . . . x x x x x . . . . . . . . x x x x . . . . . x x x x x x x x x . x . . . x . . . x x x . . x x . . x x x x x x x x . . . . x . x . x . x . . . . . . . x x x . . . . . x . . x . . . x . x x x x x . x x . . x . x Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 6.2.2. Au plan régional. 6.2.2.1. Les actions. Toutes les actions identifiées présentent une dimension régionale, soit directement dans le cadre de programmes régionaux, soit indirectement par l'échange d'informations (tab. 6.4). Cette seconde catégorie d'actions mériterait peut-être des montages de programmes régionaux, ou tout au moins de réseaux d'échange et de bases de données communes. Tableau 6.4.Actions de dimension régionale Action 1. Niveau zéro de rejet direct des eaux usées Observations Echange d'expérience et d'information, système de lagunage 2. Substitution du sable pour les matériaux de Echange d'expérience et d'information, recherche construction de matériaux de substitution 3. Mise en place de réserves marines Echange d'expérience et d'information 4. Mise en place d'un DCP Echange d'expérience et d'information (Malte) 5. Mise en place d'un référentiel Echange d'expérience et d'information 6. Connaissances : Campagnes régionales Actualisation des inventaires 7. Formation de spécialistes Coopération régionale 8. Mise en place d'un réseau de surveillance de Echange d'expérience et d'information l'herbier 9. Cartographie biocénotique des phanérogames Echange d'expérience et d'information, marines programme régional 10. Mise en place d'un programme de collecte Coopération régionale pour la 2ème et la 3ème de données sur le phoque moine et partie. réhabilitation des habitats, voire une transplantation 11. Programme tortues marines et prolifération Coopération régionale de méduses 12. Recensement de la faune avicole marine Coopération régionale 13. Statut juridique pour l'ensemble des espèces Harmonisation régionale des législations préservées au plan méditerranéen 14. Protection des sites, espèces et paysages Echange d'expérience et d'information remarquables 131 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie 6.2.2.2. L'assistance. Les besoins en assistance découlent du degré de dépendance régionale des actions identifiées. L'assistance revêt une importance capitale, non pas en termes conceptuels, mais au niveau des expériences déjà menées en Méditerranée. Pour être efficace, le principe de l'assistance consiste à élaborer et réaliser le programme national au maximum par les ressources humaines, puis solliciter une assistance sous forme de complément ne dépassant pas un seuil liminaire de l'ordre de 20% en termes de savoir-faire. Cette règle élémentaire présente le double avantage de se défaire d'une dépendance technologique souvent pesante et répondant à des objectifs et impératifs spécifiques aux pays où la technologie a été conçue, et de concevoir une approche basée sur des caractéristiques locales. L'assistance en matière scientifique devrait se manifester lorsque les moyens locaux sont insuffisants et les sollicitations locales épuisées. Ce n'est malheureusement pas le cas, il est souvent plus facile (et plus motivant) d'élaborer un protocole d'échange avec des pays tiers que de monter des actions communes sur le littoral national. Mais même dans l'éventualité d'une couverture nationale complète de thèmes traduits en actions, l'assistance reste un outil fiable, à condition que l'échange soit réciproque, le manque de technicité national étant souvent compensé par un vécu et une connaissance de terrain irremplaçables. En tout état de cause, l'ensemble du pourtour méditerranéen se trouve en situation précaire, et les plus gros risques (ainsi que les catastrophes) qui font l'objet d'une cellule auprès des services de la Protection Civile, nécessitent une coordination régionale qui peut 132 revêtir différentes formes d'assistance. Dans le cas de la biodiversité marine et côtière, les besoins concernent surtout des compléments de formation dans les disciplines de classification et de taxinomie de groupes écologiques peu connus. Il reste cependant une assistance souhaitée en termes d'aide à l'échantillonnage et la reconstitution des collectons végétales et animales perdues. CONCLUSION L'analyse de la situation nationale en matière de diversité biologique marine et côtière indique immédiatement le point névralgique, résumée par une phrase populaire bien connue formulée par un homme politique des années 70 : "l'Algérien vit le dos à la mer". Cette maxime illustre parfaitement la profonde contradiction à l'origine des relations conflictuelles dans l'occupation de la zone côtière. Il faut obligatoirement aborder l'aspect historique du développement national pour comprendre, puis corriger les dysfonctionnements en matière d'approche de la biodiversité marine et côtière identifiés aux chapitre précédents. Alors que la partie littorale de l'Algérie limitée dans sa partie sud par les monts de l'Atlas tellien, représente une bande côtière de moins de 70 km de large, soit moins de 5 % du territoire, plus de la moitié de la population et des activités économiques y sont concentrées. Cette répartition déséquilibrée est parfaitement compréhensible en raison des difficultés croissantes de développement liées à la sécheresse et aux conditions d'autant plus difficiles à mesure que l'on s'éloigne de la côte vers le Sahara, en passant par les Hauts Plateaux. Ces difficultés ont généré des flux migratoires massifs vers le nord, aggravés par les politiques d'industrialisation et la multiplication des services au niveau des grandes agglomérations, côtières traditionnellement. C'est Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie donc une population rurale et pastorale, sans repères culturels et en situation de détresse qui a occupé la côte. Le phénomène de dégradation s'est accéléré par une politique incohérente de développement touristique, comme par exemple l'implantation du complexe des Andalouses dans la région d'Oran où les constructions ont quasiment fait disparaître totalement le massif boisé qui justement, faisait de ce site un lieu extraordinaire. Le cas des Andalouses est cité à titre de simple illustration, c'est la même situation pour le village touristique du Syphax, situé à quelques km à l'ouest de Béni-Saf ; le village est construit sur un promontoire rocheux en face de l'île de Rachgoun, à l'embouchure de la Tafna, les eaux usées sont déversés directement en mer par ruissellement le long de la plage. Les observations reportées dans ce document fournissent la dimension des tâches qui restent à accomplir. L'approche biocénotique retenue se justifie d'un point de vue biologique, mais s'avère incomplète sans l'intégration du développement humain et social. Les contraintes économiques liées aux nouvelles orientations ont précarisé encore plus les populations littorales, et il est totalement inconcevable d'imaginer une stratégie pour la diversité biologique et le développement durable en décalage avec le niveau social et culturel de ses principaux utilisateurs. Ce n'est pas seulement une question de sensibilisation et de mobilisation des associations et ONG, mais une question d'environnement socio-économique cohérent, en phase avec les objectifs de préservation, surtout quand les mesures préconisées risquent de réduire l'accès à la ressource, qu'il s'agisse des espèces commerciales pour les pêcheurs, ou de sites recherchés par le tourisme. C'est dans ce contexte que les deux conditions évoquées précédemment, c'est à dire l'approche participative en termes de gestion et les mécanismes de compensation, revêtent toute leur signification. Les tutelles des structures opérationnelles sont multiples actuellement et l'organisation actuelle comporte un ensemble de protagonistes dont le rôle final converge vers la conservation et la préservation de l’environnement et du développement durable. Le schéma retenu, vertical nécessite une assise horizontale que le MATE souhaite installer. Ce complément aura pour effet de réduire la dispersion des compétences et la perte d'efficacité. Le rapport national sur la diversité biologique marine et côtière constituer un outil interactif en termes d’application et d’adaptation des mesures liées à la biodiversité et au 133 développement durable, aussi bien dans ses aspects biologiques, techniques, matériels que législatifs. Les actions qui y sont portées jouent à la fois le rôle d'indice de l'état de la biodiversité marine et d'identification des enjeux fonciers à l'origine de la distribution spatiale de la côte. Mais l'activation d'un tel système interdisciplinaire nécessite un cadre approprié, éminemment scientifique et technique, dont le rôle de mémoire vivante est indissociable, il s'agit du référentiel scientifique, le Muséum d'Histoire Naturelle de l'Algérie, dénommé actuellement Centre de Développement des Ressources Biologiques (CDRB). Cet organisme, quel que soit le nom qui lui sera donné, aura besoin d'une assise physique, localisée géographiquement pour assurer quatre missions principales : - concentrer la totalité de l'information, virtuelle et traditionnelle, constituant la base de données actuellement défaillante ; - la conservation ex. situ du patrimoine biologique national ; - concevoir et gérer les axes de recherche en matière de diversité biologique ; - la coordination entre l'ensemble des acteurs de la biodiversité, notamment entre les administrations directement concernées par la conservation et la valorisation des ressources marines. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie L'animation des actions techniques et scientifiques, recherche et expérimentation, validation et calibration, peuvent se concevoir dans un cadre plus large où les programmes seraient conçus et suivis au niveau du référentiel, mais où les laboratoires et autres structures de recherche seraient localisés ailleurs, dans une première phase de création de cet outil irremplaçable. L'état de la diversité biologique marine et côtière est certes préoccupant dans des zones fortement dégradées, mais d'autres sites, encore peu connus, représentent de véritables réserves naturelles, où les ressources marines sont prolifiques, en diversité, nombre et en taille. Cependant, cette richesse spectaculaire constitue un piège : il suffit que l'accès de ces zones soit facilité pour qu'elles soient mises en exploitation et épuisées en quelques dizaines de mois. Si les fonds durs sont peu connus en raison des difficultés d'accès et des moyens technologiques inadaptés, certaines espèces caractéristiques comme les grands crustacés, actuellement exploités marginalement, risquent de subir une pression de prédation accrue. En l'absence de données utilisables, l'approche de précaution s'impose, notamment en orientant les systèmes d'exploitation vers les engins dormants sélectifs, comme les nasses et casiers pour les grands crustacés, très recherchés. C'est à ce niveau que doivent intervenir l'ensemble des outils de sensibilisation, selon un schéma directeur spécifique court, en raison des difficultés objectives d'organisation de la profession particulière de la pêche. L'outil de base indispensable à la concrétisation des actions concerne la délimitation des MPA. Les principales, à protéger en urgence ont été citées au chapitre 3, il reste la zone frontalière algéro-tunisienne d'un intérêt écologique indéniable, d'ailleurs partie intégrante du PNEK du côté algérien et incluant l'île de la Galite et le Galiton du côté tunisien. Cette région pourrait faire l'objet d'un parc marin commun, étendu jusqu'au banc Le Sec à un peu plus de 20 milles de la côte. Ce serait véritablement un sanctuaire marin, école de la diversité biologique marine à ciel ouvert. 134 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie BIBLIOGRAPHIE Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie ALVARINO A., 1969. Los quetognatos del Atlantico. Distribucion y notas esenciales de sistematica. Trab. Inst. Esp. Oceanog. ; n°37 : 290p. ANONYME. 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Coordonnées des institutions concernées par la biodiversité • • • Le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE) Avenue de l’Indépendance, Palais Mustapha Pacha, Alger, Algérie + (213) (0) 213.021.66.45.88 + (213) (0) 213.021.66.62.82 site : www.environnement-dz.org Direction Générale de l’Environnement (DGE) Rue des quatre canons, Alger 16000 / + (213) 0 21 43 28 04/ 43 38 03 Le Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques (MPRH) Rue des quatre canons, Alger 16000 + (213) 0 21 43 31 81 + (213) 0 21 43 31 82 site : www.mprh-dz.com / e-mail : [email protected] Le Ministère de l’Agriculture 12, boulevard Colonel Amirouche, Alger + (213) 0 213 021 71 17 12 Direction Générale des Forêts (DGF) rue Doudou Mokhtar, Ben Aknoun, Alger + (213) 0 21 91 52 90 à 99 + (213) 0 21 91 53 14 Agence Nationale pour la Protection de la Nature BP 115, Jardin d’essai du Hamma, El Annassers 16025 Alger + (213) 0 21 67 47 50 / 67 40 72 / 69 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau A1.2 • • • • • Autres institutions concernées par la biodiversité marine. Le Ministère de la Défense Nationale (MDN) Avenue Ali Khodja-les Tagarins, El Biar, Alger + (213) 0 21 71 15 15 Service National des Gardes-Côtes Amirauté BP. 20 Alger + (213) 0 21 57 33 33 / 57 32 87 / 62 36 19 Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique 11, chemin Doudou Mokhtar, Ben Aknoun, Alger + (213) 0 21 91 23 23 + (213) 0 21 91 26 26 Agence Nationale pour le Développement de la Recherche Universitaire ANDRU 40, rue Hacène Badi, El Harrach 16200 Alger + (213) 0 21 52 44 73 / 52 68 01 /02 + (213) 0 21 52 52 59 / 52 60 40 e-mail : andru @ wissal.dz Le Ministère Délégué à la Recherche Scientifique 32, rue Souidani Boudjemaâ, El Mouradia 16070 Alger + (213) 0 21 69 11 87/72/74/91/93 Le Ministère de l’Education Nationale 8, Avenue de Pékin, Alger + (213) 0 21 60 55 60/ 57 82 Le Ministère de Transport 119, rue Didouche Mourad, Alger + (213) 0 21 91 52 90 à 99 ONSM 06, Bd Colonel Amirouche, Alger 00+ (213) 0 63 56 70 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau A1.3. Liste des thèses en océanologie soutenues en Algérie Intitulé Etude de la sexualité d’une population d’Asterina gibbosa de la baie de Castiglione (Algérie). Contribution à l’étude des larves de Crustacés Décapodes en baie d’Alger. Facteurs de répartition verticale du phytoplancton au large d’Alger. Contribution à l’étude de la biologie de Donax trunculus (L.) Mollusque Lamellibranche de l’Algérois. Etude morphologique et histologique de la chronologie du développement larvaire chez l’anchois (Engraulis encrasicholus, L.) et la sardine (Sardina pilchardus, Walbaum). Poissons téléostéens. Contribution à l’étude des peuplements benthiques de la baie d’Alger. Etude biologique et halieutique du rouget de vase (Mullus barbatus L.) des côtes algériennes. Auteur Lieu Khodja F. 1976 Université d’Alger Poissons Bakalem A. 1979 UBO (France) Zoobenthos Université Montpellie r (France) Poissons USTHB Tous groupes USTHB Crustacés Décapodes Groupe systématiq ue Université Echinoderme Henni F. 1968 d’Alger s Université Crustacés Seridji R. 1970 d’Alger Décapodes Lalami-Taleb R. Université Phytoplancto 1970 d’Alger n Mollusques Moueza M. 1975 Bivalves Lalami Y. 1979 Contribution à l’étude écologique des milieux Semroud R. saumâtres méditerranéens : le lac Mellah (El Kala, 1983 Algérie). Contribution à l’étude de la crevette Peneide Parapeaneus longirostris (Lucas, 1846) dans la région Nouar A. 1985 d’Alger : Ecologie, biologie et exploitation. Etude ultrastructurale de l’ovogenèse et des rapports Benmeradi N. Patella coerulea Lmk. ovulo-folliculaires de 1985 (Mollusque, Gastéropode prosobranche). Contribution à l’étude de la biologie et de la Mouhoub dynamique de la population exploitée de la sardine (Sardina pilchardus Walbaum, 1792) des côtes R.1986 algéroises. Contribution à l’étude de l’anchois Engraulis Hemida F. 1987 USTHB USTHB ISMAL/ Mollusques Gastéropodes Poissons Poissons Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie encrasicolus (Linné, 1758) dans la région d’Alger : Biologie et exploitation. Contribution à l’étude des peuplements macrobenthiques de la baie de Bou- Ismaïl : le Oulmi Y. 1987 secteur Ouest. Contribution à l’étude du pageot Pagellus erythrinus Cherabi O. (L., 1758) et à l’écologie de la famille des Sparidés de 1987 la baie d’Alger. Reproduction et structure des populations de la Boukroufa F. 1987 moule Perna perna (L.) sur la côte algéroise. Contribution à l’étude biologique de deux espèces de saurels Trachus trachurus (Linné, 1758) et Trachurus Korichi mediterraneus (steindachner, 1868) et de la H.S.1988 dynamique de Trachurus trachurus (Linné, 1758) en baie de Bou Ismail (Alger). Contribution à la systématique des Soléidés (Poissons Téléostéens) d’Algérie. Taxinomie numérique et Alili D.E. 1988 génétique biochimique. Tableau A1.3. USTHB pélagiques ISMAL Zoobenthos USTHB Poissons USTHB Mollusques Bivalves ISMAL Poissons USTHB Poissons Liste des thèses en océanologie soutenues en Algérie (suite) Intitulé Auteur Lieu Groupe systématiq ue Contribution à l’étude de la biologie et de l’écologie d’une espèce de Sparidé dans la baie d’Alger : le pageot blanc Pagellus acarne (Risso, 1826). Contribution à l’étude biologique et dynamique de la population de bogue Boops boops (Linné, 1758) de la baie de Bou Ismail. Etude des larves de Crustacés Décapodes. Aspects taxonomique, écologique et biogéographique. Les peuplements macrobenthiques du port d’Alger. Evolution spatio-temporelle. Impact de la pollution. Etude des algues marines benthiques de la région d’Alger Contribution à l’étude quantitative et structurale des populations phytoplanctoniques au large du cap Caxine (région algéroise). Harchouche K. 1988 USTHB Poissons Chali-Chabane F. 1988 ISMAL Poissons Seridji R. 1989 USTHB Crustacés Décapodes RebzaniZahaf C. 1990 USTHB Zoobenthos Seridi H. 1990 USTHB Phytobenthos Illoul H. 1991 ISMAL Phytoplancon USTHB Mollusques Céphalopode s Contribution à la connaissance de la biologie de la reproduction de la seiche (Sepia officinalis L.) Oumouna 1991 Contribution à l’étude des peuplements benthiques de Hassam N. ISMAL la baie de Bou- Ismaïl : secteur Est. 1991 Inventaire des Crustacés benthique du golfe d’Annaba. Cycle cuticulaire et ses corrélations Université métaboliques au cours du cycle de mue chez Derbal F. 1991 d’Annaba Orchestia cavimana Heller 1865 (Crustacé Amphipode) et Pennaeus keraturus Forscal, 1775 Zoobenthos Crustacés Décapodes Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie (Crustacé Décapode). Contribution à l’étude de la reproduction de trois Ouabadi T. espèces de soles des côtes algériennes (poissons 1991 téléostéens Soleidae). Le merlu Merluccius merluccius mediterraneus, (Cadenat, 1950) de la baie de Bou- Ismaïl. Biologie et Bouaziz A. 1992 écologie. Contribution à la connaissance de l’écosystème à Semroud R. Posidonia oceanica (L.) Delile dans la région d’Alger 1993 (Algérie) : Etude de quelques compartiments. Conditions hydrosédimentaires et structure de la macrofaune benthique en période printanière d’un Draredja B. écosystème lagunaire méditerranéen : le lac Mellah 1992 (Algérie). Contribution à l’étude des peuplements de trois Boubzari moulières naturelles de la région d’Alger. K.1992 Contribution à l’étude de la biologie, de la dynamique Zerdani M.L. et de la biochimie de Ruditapes decussatus dans la 1993 baie d’Alger (Algérie). Etude histo-physiologique et ultrastructurale de la gonade femelle de Mytilus galloprovincialis, Mollusque Djediat C. bivalve lemellibranche : estimation de la maturité 1993 sexuelle et de la structure des populations. Contribution à la connaissance des populations de Cardium glaucum (Bruiguière, 1789), Loripes lacteus Grimes S. 1994 (Linnaeus, 1758) et Brachydontes marioni (Locard, 1889) du lac Mellah (El Kala, Est algérien). Tableau A1.3. ISMAL Poissons ISMAL (Alger Poissons USTHB Phytrobentho s ISMAL (Alger) Zoobenthos USTHB ISN/ USTHB Mollusques Bivalves USTHB Mollusques Bivalves ISMAL (Alger) Mollusques Bivalves Liste des thèses en océanologie soutenues en Algérie (suite) Intitulé Auteur Etude des espèces phytobenthiques au voisinage de la centrale thermique de Mers El Hadjadj (Golfe Ould Ahmed N. d’Arzew, Ouest algérien).Mention particulière sur une 1994 espèce remarquable Chlorophyte caulerpale : Caulerpa prolifera (Forsskal). Etude structurale, ultrastructurale, approche enzymatique du tube digestif et étude du régime Yanat 1994 alimentaire d’un céphalopode Sepia officinalis (Linné ; 1758) Contribution à la connaissance de la population Ruditapes decussatus (Linnaeus, 1758) du lac Mellah Refes W. 1994 (El Kala, Algérie). Ecologie, dynamique de la population et exploitation. Etude de la crevette caramote Penaeus kerathurus Lahmar E.M. (Forscal, 1775) dans la région d’Annaba. 1994 Reproduction, croissance et exploitation. Phénologie, biomasse, lépidochronologie et Boumaza S. 1995 production primaire de l’herbier à Posidonia oceanica Lieu Groupe systématiq ue ISMAL Phytobenthos USTHB Mollusques Céphalopode s ISMAL (Alger) Mollusques Bivalves USTHB Crustacés Décapodes ISMAL Phytobenthos Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie (L.) de l’île de l’anse Kouâli, Tipaza (Algérie). Ecologie et biologie de la moule Mytilus galloprovincialis (Lamarck, 1819) au sein d’un écosystème lagunaire saumâtre : le lac Mellah. Composition et distribution des peuplements de Copépodes pélagiques du bassin algérien en relation avec les structures hydrodynamiques (campagne Médiprod VI-juin 1990). Contribution à l’étude des peuplements macrobenthiques du golfe d’Oran. Etude des peuplements macrobenthiques du golfe d’Arzew. Contribution à l’étude de la biologie et de la dynamique de la population de Sphaerechenus granularis (Lmk) dans la région d’Alger (Tamentfoust). Composition et abondance du zooplancton dans les eaux côtières de l’Est algérien (secteur eutrophe du golfe d’Annaba) et plateau continental d’El Kala. Contribution à la systématique, la biologie et à la dynamique des populations de cinq espèces d’holothuries aspidochirotes (Holothuria tubulosa, H. polii, H. tellati, H. forscali et H. sanctari ) de l’herbier à Posidonia oceanica (L.) Delile de la presqu’île de Sidi Fredj, Algérie. Bases écologiques et biologiques de l’élevage du loup Dicentrarchus labrax (L.) dans la région d’Annaba. Contribution à l’étude de la variabilité du cycle reproductif (indice gonadique et hystologique des gonades) chez Paracentrotus lividus (Echinodermata : Echinoidea) en Méditerranée Sud Occidentale, Algérie. Contribution à l’étude de la biologie de la reproduction du poulpe commun Octopus vulgaris (Lamarck, 1798) de la baie de Zemmouri El Bahri (Alger Est). USTHB Mollusques Bivalves Hafferssas A. 1996 USTHB Crustacés Copépodes Kerfouf A. 1997 ISMAL Zoobenthos Amar Y. 1998 ISMAL Zoobenthos Soualili D.L. 1998 USTHB Echinoderme s Haouchine M. 1995 Khelifi-Touhami Université 1998 d’Annaba Zooplancton Mezali K. 1998 ISMAL Echinoderme s Kara M.H. 1998 USTHB Poissons Guettaf 1997 Marseille II Echinoderme s USTHB Mollusques Céphalopode s Guedioura A. 1999 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Tableau A1.4. Rapport National PAS BIO Algérie Projets de recherches universitaires Intitulé Code Contribution à l’étude biologique des populations exploitées en Oranie de deux poissons : F3101/04/04/86 l’allache Sardinella aurita et la bogue Boops boops Connaissance de la dynamique et de la biologie d’espèces marines de la frange côtière en F1602/10/06/86 relation avec l’écosystème Distribution, statut, biologie du phoque moine sur les côtes d’Algérie F3101/04/09/89 Evaluation des stocks exploités par la pêche commerciale F1602/10/15/91 Fertilité et production pélagique de la région d’Alger 1992-1993 Fertilité et production pélagique : incidences sur la répartition et l’abondance des petits et F1602/10/16/93 grands pélagiques La pollution marine par les métaux lourds : ses effets et ses conséquences sur les écosystèmes F3101/04/09/93 Etude biologique et dynamique de la population exploitée de la bogue dans la baie d’Oran F3101/04/04/93 Valorisation aquacole des plans d’eau hyperhalins de l’Est algérien F2301/01/08/94 Inventaire et connaissance des macrophytes et du macrobenthos de l’infralittoral en particulier de l’herbier à Posidonia oceanica comme indicateur de la pollution marine Etude multidisciplinaire en termes de valorisation et d’accès à la ressource des grands pélagiques des côtes algériennes Caractérisation écologique d’un écosystème pélagique côtier (la baie d’Annaba) en relation avec les pollutions d’origine anthropique, utilisation d’indicateurs hydrologiques et biologiques Biologie, écologie et exploitation des espèces demersales pêchées sur la côte algérienne F1609/10/02/94 F1609/10/02/94 Chef de projet domiciliation Bensahla T.A. Université d’Oran Abada B.Y. USTHB Boutiba Z. Université d’Oran Yahiaoui M. ISN/ USTHB Seridji R. ISN/ USTHB Seridji R. ISN/ USTHB Boutiba Z. Université d’Oran Bensahla T.A. Université d’Oran Kara M.H. Université d’Annaba Semroud R. ISMAL Chalabi A. ISMAL F2301/01/10/94 Ounissi M. Université d’Annaba F1602/10/15/95 Nouar A. ISN/ USTHB Fonds meubles des côtes d’Algérie : Bionomie benthique, biodiversité et bio-surveillance AU99902 Grimes S. ISMAL Biodiversité zooplanctonique, zoobenthique, des algues et de l’ichtyofaune des côtes F1601/01/02/00 Grimes S. algériennes ISMAL financemen t CNEPRU MERS CNEPRU MERS CNEPRU MERS CNEPRU MERS CNEPRU MERS CNEPRU MERS CNEPRU MERS CNEPRU MERS CNEPRU MESRS CNEPRU MERS CNEPRU MERS CNEPRU MERS CNEPRU MERS ANDRU MERS CNEPRU MERS Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Tableau A1.4. Rapport National PAS BIO Algérie Projets de recherches universitaires (suite) Intitulé Code Chef de projet domiciliation Identification, suivi et cycle annuel des oeufs et des larves de la baie de Bou Ismail AU99903 Refes W. ISMAL Caractéristiques biologiques, pêcherie et potentiel piscicole de la lagune du Mellah CU 39801 Kara M.H. Université d’Annaba Evaluation de l'état de l'écosystème marin des côtes algériennes AU1 9915 Chalabi A. FSB/ USTHB Exploitation et biologie des ressources biologiques accessibles aux engins de pêche des Ouabadi T. petits métiers et développement de la pêche artisanale ISMAL Evaluation écologique d’un environnement aquacole CU 39802 Ounissi M. Université d’Annaba Connaissance des écosystèmes marin et côtier F : Rebzani Z.C. 1601/13/2001 FSB/ USTHB financement ANDRU MERS ANDRU MERS ANDRU MERS ANDRU MERS CNEPRU MERS Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Tableau A1.5. Rapport National PAS BIO Algérie Rencontres, colloques, séminaires et journées d’études Thème, atelier, séance, table ronde Environnement IIème colloque de l’ARCE côtier Environnement et Journée Scientifique de la SHNAN biodiversité Journées nationales d’études sur les Session : Sciences sciences marines J’NESMA de la mer Intitulé des séminaires Cadre Organisateur Date Lieu Valorisation et amélioration des ARCE connaissances/ Sensibilisation Valorisation et amélioration des SHAN connaissances MERS 16 – 17 /12/ Andalouses (Oran) 1996 (CNRZAPalais de la culture 27 /02/ 1997 (Alger) 25– 27/ 05/ Valorisation et amélioration des Forces navales 1997 Tamenfoust (Alger) connaissances (MDN) Journées nationales d’études sur les Session : Sciences Valorisation et amélioration des Forces sciences marines J’NESMA de la mer connaissances (MDN) Session Séminaire international « Exploitation et Valorisation et amélioration des « Environnement, développement et préservation des connaissances protection des zones côtières » ressources marines » et Ecologie Célébration de l’année de l’Océan Journée de la mer « Océan 98 » dynamique Etat des connaissances sur Etat des Célébration de la journée biodiversité des îles Habibas connaissances mondiale de l’environnement Elaboration d’une stratégie 1er séminaire National sur la nationale et d’un plan d’action Ateliers « Formatio connaissance et l’utilisation durable pour la conservation et n, sensibilisation, de la diversité biologique l’utilisation durable de la diversité biologique « Grandes Elaboration d’une stratégie 2ème séminaire régional sur la menaces sur la nationale et d’un plan d’action connaissance et l’utilisation durable diversité pour la conservation et de la diversité biologique biologiques » l’utilisation durable de la diversité navales 25- 27/ 1998 05/ Tamenfoust (Alger) ISMALGouvernorat d’Alger 1 et 2 Juin 1998 ISN/ USTHB (MERS) 12 et 13/ 05/ Hôtel Hilton (Alger) 1998 MATE 05/ 06/ 1998 MATE - FEM 13 et 14/ 12/ ISGP (Alger) 1998 MATE- FEM 25- 28/ 1999 Palais des Nations (Alger) ENA (Alger) 10/ Hôtel des Emeraudes (Jijel) Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie biologique Séminaire International sur la MPRH-INOC Diversité biologique marine des pays Biodiversité marine Sécurité alimentaire musulmans Journée sur l’espèce symbole Choix d’une espèce symbole pour Biodiversité MATE d’Algérie l’Algérie 22- 24/ 2001 10/ Hôtel (Alger) Mazafran Hôtel (Alger) Mazafran 29/12/ 2001 Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau A1.6. marine. Les associations intervenant dans le domaine de la biodiversité Intitulé Coordonnées Association APIS NAHLA, camp de BP 65 Bouzareah Alger jeunes et de loisir de Bainem 00 213 021 66 81 68 00 213 021 65 72 77 Association de la Plage Belhassine Plage Belhassine, Tipaza Association de la Protection de la Croissant rouge algérien, Ville de Mostaganem 27000 Mostaganem Association de la protection du 82, rue du 24 février, El quartier El Djamila, Alger Djamila, Ain Bénian 16824 Alger Association de la Recherche sur le Bibliothèque de l’APC Patrimoine Marin d’Hussein Dey, 16040 Alger Association de Protection de 9, rue Benaouda Housni l’Environnement 31000 Oran Association de Protection de Cité Aïssat Idir, 850 Logts, l’Environnement et de Lutte n°37 Bt. 77, El Bouni 23006 contre la Pollution de Annaba Annaba 00 213 038 80 25 80 00 213 038 52 54 70 Association de protection de Ziama Mansouriah 18110 Jijel l’environnement et des grottes de Ziama Mansouriah Association de Réflexion, 30, chemin Mokrane Aouès, d’Echanges et d’Actions pour El Mouradia 16070 Alger l’Environnement et le 00 213 021 69 85 80 Développement (AREA ED) Association des Amis d’El Kala Association des Amis de la Mer Association des Amis de la Mer de Skikda Association des Amis de la nature (ASSANA) Association des Droits du Citoyen de la Salamandre Association des écologistes d’Aokas Association des Etoiles de Mer Association des gens de la mer Champ d’action Protection de l’environnement Protection de la plage Développement de l’environnement Lutte contre la pollution marine Protection de l’environnement Protection des plages, protection de l’environnement contre les déchets dangereux et lutte contre les pollution Sensibilisation, protection des plages Organisation d’ateliers, rencontres, sensibilisation, éducation environnementale, préparation et mise en œuvre de projets Siège de la commune d’El Préservation des plages et des ruines Kala, 36100 El Tarf Place du Centre, port d’Oran Protection de l’environnement marin 12, rue Mahmoud Nafir 21000 Défense du patrimoine naturel Skikda Sensibilisation, parcs et 48, rue Amani Belkacem BP 265 Hydra, Alger réserves naturels, protection de la faune et de la flore 2, rue de la Salamandre, Protection de l’environnement 27000 Mostaganem Cité administrative, route des Protection de l’environnement Plateaux Aokas 06130 Protection de l’environnement BP 236, 21000 Skikda marin 9, quai Ajaccio, nouvelle gare Lutte contre la pollution marine maritime, D59 Alger port Protection de l’environnement Sidi Medjdoub, Mostaganem Association des Locataires de la plage de Sidi Medjdoub Association Ecologique pour la Cité des 40 logts, Bt. A n°1, Conservation de la nature Défense de la Nature de Staoueli Labridja Staoueli, Alger Association « El Djazair » des 27, rue Zirout Youcef, Alger Protection de l’environnement Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie avocats pour la protection de l’environnement Tableau A1.6 marine (suite). Les associations intervenant dans le domaine de la biodiversité Intitulé Association les Amis de la nature Coordonnées Salle omnisports, Aberkane Abdelkader, Cité Ayouf 18000 Jijel Association Nationale des Amis de BP 19, 21000 Skikda la Mer 00 213 038 95 57 67 Association nationale pour la Parc Mimeront, Bouzaréah protection de l’environnement et 16340 Alger de la nature Association Nationale Scientifique BP 103, Ferhat Boussaad, de Jeunes « Découverte de la 16005 Alger nature » 00 213 021 98 10 77 00 213 021 73 18 23 Association pour la Protection de Village El Frine, 36171 El tarf l’Environnement de la Wilaya d’El Tarf Association pour la Protection de Bloc 39, logt n°13, 27000 l’Environnement de la Wilaya de Mostaganem Mostaganem Association pour la Protection de BP 35 M, 35 000 Boumerdes l’Environnement et de la 00 213 024 81 16 05 sauvegarde de Boumerdès El Bahri Association pour la Protection et Musée de la nature, BP 115 la Défense de l’Environnent El Annassers Alger d’Alger Association pour la Recherche sur 2, place Zeddour Brahim le Climat et l’Environnement (centre culturel et des arts) 31 000 Oran Association pour la sauvegarde 47, rue Khelifa Boukhalfa des ressources naturelles (ALIW) 16021 Alger 00 213 021 73 09 33 00 213 021 73 09 33 Association Scientifique de Ain Bp 129, Ain Bénian 16824 Bénian (Assa) Alger / 00 213 021 30 34 19 Association Scientifique du Camp Tigzirt 15 600 Tizi Ouzou de Jeunes et de Loisirs de Tigzirt Mouvement Ecologique Algérien BP 203, 16070 Alger (MEA) / 00 213 021 60 46 50 Champ d’action Sensibilisation, lutte contre la pollution, protection de la faune et de la flore Protection du patrimoine naturel et culturel maritime Protection de l’environnement Protection de l’environnement Protection de l’environnement Protection de l’environnement Protection de l’environnement et des sites touristiques Protection de la nature, de la faune et de la flore, Lutte contre la pollution Recherche pour l’environnement Education environnementale (classes écologiques) Protection de l’environnement Protection de la nature Protection de l’environnement Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Tableau A1.7. Liste des documents de synthèses, rapports et catalogues Auteur Intitulé (titre) Anonyme Gestion des zones côtières Boudouresque & Lefevre, Nouvelles données sur le statut du phoque moine Monachus monachus dans la région d’Oran (Algérie) 1988 Boudouresque, 1996 Impact de l’homme et conservation du milieu marin en Méditerranée Boutiba et al, 1988 Etat actuel de la population du phoque moine (Monachus monachus) sur le littoral Ouest algérien. Chalabi et al., 1996 Rapport de mission concernant l'inventaire écologique de la partie marine du Parc National d'El Kala Chalabi et al., 1997 Rapport final concernant le projet de gestion de la partie marine du Parc National d'El Kala Chalabi et al, 1999 Chebab-Chalabi et al, 1999 MATE, 1998 MATE/ISMAL, 1999 MATE/ISMAL, 2000 Dieuzeide & Roland, 1956 Dieuzeide & Roland, 1957 Dieuzeide & Roland, 1957 Dieuzeide & Roland, 1960 Dieuzeide et al, 1955 Type Rapport Article Ouvrage Rapport WB/PNUD Rapport WB/PNUD Rapport Faune marine algérienne MATE/ FEM Stratégie et Plan de gestion de la diversité biologique Rapport MATE/ et de l'Environnement Aquatique FEM Projet relatif à la stratégie nationale et le plan Rapport d’action en matière de diversité biologique La surveillance de l’herbier à Posidonia oceanica au large de la grande plage d’El Djamila (baie de Bou- Rapport Ismail, Algérie) Etude de classement des îles Habibas Rapport Poissons des côtes algériennes Catalogue Opérations de dragages et de chalutages effectuées au large des côtes algériennes au cours des années Article 1954 et 1955. Poissons des côtes algériennes catalogue Poissons des côtes algériennes catalogue Poissons des côtes algériennes : 3. Ostéoptérygiens (suite et fin) Catalogue Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Djabali et al., 1993 Grimes et al., 1997 Poissons des côtes algériennes Rapport méthodologique de l’étude de classement des îles Habibas en réserve naturelle marine : rapport préliminaire Rapport de mission de l’étude de classement des Iles Habibas en réserve naturelle marine : échantillonnage, mesures et observation in situ Caractérisation physique, chimique et écologique des Iles Habibas (Ouest algérien) Eléments de la réserve marine des Iles Habibas Grimes et al., 1998 Grimes et al., 1999 Grimes, 2000 Ouvrage Rapport MATE/ISMAL Rapport MATE/ISMAL Rapport MATE/ISMAL Rapport MATE/ISMAL des Rapport CNEPRU/MERS /Unité de recherche ISMAL Grimes et al., 2000 Biodiversité zooplanctonique, zoobenthique algues et de l’ichtyofaune des côtes algériennes Grimes et al., 2001 de Etude de classement des Iles Habibas (Ouest Rapport synthèse algérien) en réserve naturelle marine MATE/ISMAL Déclin du phoque moine Monachus monachus sur les Article côtes algériennes entre Cap Falcon et Ras Kela : les mesures d’urgence préconisées. Etat et avenir de l’environnement : version grand Rapport public Aménager l’Algérie 2020 Littoral : Etat et perspectives Etat et avenir de l’environnement en Algérie : version Rapport officielle Rapport préliminaire PAC Algérie Rapport Journées nationales d’études sur les sciences marines Rapport Poissons des côtes algériennes. Illustrations Deniel Catalogue J.C.& Darley Lexique de biologie des pêches (Océanologie) Lefèvre et al, 1989 MATE, 2000 MATE, 2000 MATE, 2000 MATE, 2001 MATE/ISMAL, 2001 MDN/ CFN, 1997 OPU 1992 OPU, 1988 Tableau A1.7. Liste des documents de synthèses, rapports et catalogues (suite) Auteur OSTPM, 1925 PAC/MATE/PNUE/PAM, 2001 Pallary, 1918-1919 Type Intitulé (titre) Recherches sur les fonds chalutables des fonds de Tunisie et d’Algérie (Croisière du chalutier Mémoire « Tranche » en 1924 Programme d’aménagement côtier pour la zone Rapport littorale algéroise Etude de la malacologie rétrospective (catalogue Mémoires méthodique des mollusques observés par Poiret dans la région de la Calle et liste des coquilles recueillies à Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie la Calle par M. Clavé PAM/PNUE, 1996 Etat du milieu marin et littoral de la région méditerranéenne Plan national d’action pour l’environnement et le PNAEDD, 2001 développement durable PNUE/ CAR/PB, 1990 Conservation des écosystèmes méditerranéens : enjeux et perspectives. Voyage en Barbarie et lettres écrites de l’ancienne Numidie pendant les années 1785 et 1786 avec un Poiret (Abbé), 1789 essai sur l’Histoire Naturelle de la Numidie, seconde partie : Règne animal : mollusques, vers à coquilles, lithophytes, zoophytes (corail) Rosecchi & Capentie, Conservation des zones humides méditerranéennes. 1995 L’aquaculture en milieu lagunaire et marin côtier. Semroud & Grimes, Inventaire des sites potentiels en vue de la création 1995 d’aires protégées marines sur les côtes algériennes. Semroud et al,.1972 Semroud et al., 1998 Ouvrage Rapport Fascicule Lettres Rapport CAR/ASP/UICN Rapport Chenoua (proposition d’un parc) Rapport Rapport Surveillance de l’herbier à Posidonia oceanica de la MATE/ISMAL grande plage d’El Djamila (Baie de Bou Ismail) Livre Seurat, 1930 Exploration scientifique de l’Algérie de 1830 à 1930 Seurat, 1937 Exploration zoologique des côtes de l’Algérie orientale Revue (secteur de Bône et de la Calle) Symbiose-Total Fina Elf, Guide de l’environnement de l’Algérie Rapport-guide 2001 Inventaire des richesses écologiques littorales de la région d’El Kala (Algérie) en vue de l’extension du Rapport UICN/PNPC 1990 parc national au domaine maritime : 1. Etude préliminaire Tableau A1.8. Dénomination Agence Nationale pour Protection de la Nature Institutions, organes et universités prévus Adresse la Jardin d’essai du Hamma, El Annassers 16025 Alger 00 213 021 67 47 50 / 67 40 72 / 69 Agence Nationale pour la 16, boulevard Victor Hugo, Alger Protection et la Promotion du 00 213 021 74 44 22 Littoral (A.P.P.L) 00 213 021 74 42 47 Agence Nationale pour le 40, rue Hacène Badi, El Harrach 16200 Développement de la Recherche Alger Universitaire 00 213 021 52 44 73 / 52 68 01 /02 00 213 021 52 52 59 / 52 60 40 e-mail : andru @ wissal.dz Centre National d’Etudes et de CNDPA, BP 67 Bou Ismail 42 415, Documentation pour la Pêche et Tipaza Champ d’activité Conservation des écosystèmes humides Aménagement du littoral Recherche univreistaire Biologie marine Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie l’Aquaculture (C.N.D.P.A) 00 213 021 46 23 77 Fax : 00 213 021 46 19 06 e-mail : [email protected] Direction Générale des Forêts Rue Doudou Mokhtar, Ben Aknoun, Alger 00 213 021 91 52 90 à 99 Faculté des Sciences FSB/ USTHB, BP. 32 El Alia, Bab Biologiques/ USTHB Ezzouar 16 110 Alger 00 213 021 24 79 50 à 64 00 213 021 24 72 17 Faculté des Sciences Chimiques/ USTHB Institut des Sciences de la Mer et de l’Aménagement du Littoral (I.S.M.A.L) Université de Mostaganem Université Badji Mokhtar de Annaba (Département des Sciences de la Mer) Université d'Oran (Laboratoire de Biologie et Pollution Marine) Tableau A1.8. Laboratoire Maritimes (LEM) Ecologie numérique, statistiques, zoologie, botanique, exploitation et gestion, Biologie marine Chimie et Pollution marine d'images, FS/ USTHB, Institut d'électronique BP. Traitement 32 El Alia, Bab Ezzouar 16 110 Alger modélisation, programmation 00 213 021 24 79 50 à 64 00 213 021 24 72 17 ISMAL, BP. 54 Plage Ouest, Sidi Fredj, Biologie marine Chimie et Pollution marine 42321 Staoueli, Alger, Algérie Aménagement du littoral 00 213 021 37 70 76 00 213 021 37 68 06 e-mail : [email protected] Route Bélahcène, BP. 227, 27000 Un embryon des sciences de la mer en place depuis Mostaganem 2001 00 213 045 21 57 23/ 21 59 20 00 213 045 21 97 14 B.P 12 El Hadjar 23000, Annaba, Biologie marine Algérie 00 213 038 87 62 42 / 87 54 00 00 213 038 87 66 01 e-mail : Biologie marine B.P 05, route Es Senia, 31100 Oran Chimie et pollution marine 00 213 041 41 07 09 00 213 041 41 60 21 Site web : wwww.univ-oran.dz Institutions, organes et universités prévus (suite) Cabinet d’Experts Consultants (CEC) Enginnering Consult (EEC) Conservation des écosystèmes humides Environement d’Etudes West Engineering Environment Consult (WEEK) Bureaux d'études 6, rue Emir El Khettabi, Alger centre 00 213 021 72 59 44 00 213 021 86 86 56 50, rue Khelifa Boukhalfa, Sidi M’hamed 16021 Alger 00 213 021 23 62 86 00 213 021 23 72 49 30, rue Asselah Hocine 16022 Alger 00 213 021 73 83 15 /17 00 213 021 73 80 61 e-mail : [email protected] 54, rue Larbi Ben M’hidi 31 000 Oran : 00 213 041 33 29 24 / 33 28 05 Environnement Environnement Environnement Environnement Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie : 00 213 041 33 42 67 Annexe 2 Annexe relative au chapitre 2 Tableau A2.1. Régime trophique des poissons des côtes algériennes. Régime trophique Planctonophages Famille Ammodytidae Alepocephalidae Apogonidae Atherinidae Cepolidae Clupeidae Cethorinidae Observations Certaines espèces sont à régime phytoplanctonophage strict, d'autres zooplanctonophage strict, et enfin planctonophage mixte Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Engraulidae Exocoetidae Luvaridae Mobulidae Molidae Scomberesocidae Carnivores Squales Raies et Torpilles Alopidae Carcharhinidae Echinorhinidae Hexanchidae Lamnidae Odontaspididae Oxynotidae Scyliorhinidae Sphyrinidae Squalidae Squatinidae Triakidae Malgré un régime carnassier indiscutable, certaines espèces peuvent s'orienter vers un régime mixte dans des conditions défavorables. Dasyatidae Gymnuridae Myliobathidae Pristidae Rajidae Rhinobathidae Rhinoptéridae Torpedinidae Chimaeridae Alepisauridae Anguillidae Argentinidae Aulopididae Baliotidae Batractioidae Belonidae Berycidae Blemnudae Bothidae Bramidae Callionymidae Caproidae Tableau A2.1. Régime trophique des poissons des côtes algériennes (suite). Régime trophique Carnivores (suite) Famille Centrolophidae Chlorophthalmidae Citharidae Congridae Coryphaenidae Observations Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Cottidae Cynoglossidae Dactylopteridae Echeneidae Gadidae Gempylidae Haemulidae Holocentridae Istiophoridae Labridae Lamprididae Lobotidae Lophiidae Lophotidae Macroramphosidae Macrouridae Merlucciidae Moridae Moronidae Mullidae Muraenesocidae Muraenidae Myctophidae Ophictidae Ophidiidae Paralepididae Pristediidae Platycephalidae Pleuronectidae Pomatomidae Regalecidae Sciaenidae Scombridae Scophthalmidae Scorpaenidae Serranidae Sillaginidae Soleidae Sphyraenidae Synodontidae Teraponidae Trachichthydae Trachinidae Trachipteridae Trichuiridae Triglidae Uranoscopidae Xiphiidae Zeidae Tableau 3.5. Régime trophique des poissons des côtes algériennes (suite). Régime trophique Famille Observations Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie Omnivores Carangidae Gobidae Kyphosidae Molidae Nomeidae Pomacentridae Stromateidae Sparidae Centracanthidae Monacenthidae Scaridae Mugilidae Plusieurs modalités peuvent être décrites, les omnivores à dominante carnivore, les omnivore à dominante herbivore, ou encore les parfaits opportunistes. Les herbivores exclusifs ne sont pas mentionnés, même la saupe Sarpa salpa dont l' adulte est quasiment herbivore, a un régime plutôt carnivore chez le juvénile. Plan d’Action Stratégique pour la Conservation de la Diversité Biologique en Région Méditerranéenne Rapport National PAS BIO Algérie