Éléments d’analyse 1.2
1. Un premier point à noter concerne le vocabulaire employé. Les auteurs parlent en effet de
l’algorithme pour signifier, apparemment, « les algorithmes », « l’algorithmique » ou « la
notion (ou : le concept) d’algorithme ». Imaginons, en lieu et place de la déclaration initiale
(« Dans cet article, nous présentons tout d’abord une étude épistémologique sur la place et le
rôle de l’algorithme dans la science mathématique »), la formulation « Dans cet article, nous
présentons tout d’abord une étude épistémologique sur la place et le rôle du nombre dans la
science mathématique » ou encore « Dans cet article, nous présentons tout d’abord une étude
épistémologique sur la place et le rôle du graphe dans la science mathématique », évoquant
ensuite « les différents aspects du nombre suivant une dichotomie outil-objet » ou « les
différents aspects du graphe suivant une dichotomie outil-objet » avant de mentionner « une
situation de recherche en classe mettant en jeu « le nombre » ou « le graphe ». On aura noté
que le titre – « Enseigner l’algorithme pour quoi ? » – de la thèse de Simon Modeste,
codirigée par Sylvain Gravier et Cécile Ouvrier-Buffet – les deux autres signataires de
l’article examiné –, utilise semblablement le singulier générique (qu’on emploi lorsqu’on
évoque « l’homme », « l’animal », etc.). Doit-on voir dans cet usage, ainsi qu’on l’a suggéré
plus haut, une ellipse de l’expression « la notion de » (ou « le concept de »), « l’algorithme »
signifiant alors « la notion d’algorithme », « le nombre » se substituant à « la notion de
nombre », « le graphe » renvoyant à « la notion de graphe » ? Notons que si, en anglais, on
parle bien de graph theory, de group theory, de number theory, etc., on parle usuellement, en
français, de « théorie des graphes », et non de « théorie du graphe », de « théorie des
groupes », et non de « théorie du groupe », de « théorie des nombres », et non de « théorie du
nombre », etc. Quel est alors le sens de l’emploi du singulier par les auteurs ? Cet emploi a-t-
il une incidence sur l’étude présentée ou sur sa présentation ? Autant de questions qui, à ce
stade de notre étude de l’article, restent ouvertes.
2. À condition de laisser de côté l’introduction (pp. 51-52), la conclusion (p. 71) et les
références bibliographiques (p. 72), le résumé découpe l’article en trois parties. Tout d’abord
vient une partie 1 intitulée L’algorithme, un objet qui questionne l’activité mathématique et
l’enseignement (pp. 53-57). Le résumé la présente comme « une étude épistémologique sur la
place et le rôle de l’algorithme dans la science mathématique », où les auteurs examinent « les
différents aspects de l’algorithme suivant une dichotomie outil-objet » avant de développer
« le lien privilégié qu’il entretient avec la preuve ». (Notons, là encore, l’usage du singulier
générique : « la preuve »). Vient ensuite la partie 2, intitulée L’algorithme dans