
Facteurs associés
Divers facteurs généraux et locaux peuvent perturber et même fortement entraver le processus physiologique de
cicatrisation. Parmi les facteurs généraux péjoratifs, il faut relever entre autres: la malnutrition avec carence en
albumine, fer, vitamine C ou zinc, des affections métaboliques et hématologiques, des maladies inflammatoires,
des troubles de la vascularisation ou encore des interactions médicamenteuses. Parmi les facteurs locaux
délétères sont notés les nécroses, les corps étrangers, l'œdème, les hématomes. C'est indiscutablement l'infection
de la plaie qui entraîne les perturbations les plus lourdes de conséquences, à savoir les différentes formes de
dégénérescence tissulaire pouvant aller jusqu'à la nécrose.
Dans ces conditions, tout retard thérapeutique peut entraîner des conséquences préjudiciables à tout l'organisme
et l'infection peut conduire jusqu'au décès du patient.
II - Les différentes phases
La cicatrisation d'une plaie se déroule en trois phases. Chacune de ces phases est caractérisée par des activités
cellulaires spécifiques qui font progresser le processus de réparation selon des séquences chronologiques
précises, mais imbriquées les unes dans les autres.
L'aspect fondamental de ces séquences variera dans le temps en fonction de facteurs locaux individuels et de
leurs interactions multiples et différentes envers l'organisme atteint. C'est pour cette raison que la durée de
chacune des phases peut se prolonger plus ou moins et leur intensité être plus ou moins prononcée.
Il apparaît comme essentiel pour la qualité de la guérison de la plaie que l'activité cellulaire, propre à chaque
phase, se déroule jusqu'à la fin sans encombre, dans un milieu physiologique pourvu d'une micro circulation
fonctionnelle et de sécrétions adéquates.
Une immaturité des cellules, une activité cellulaire insuffisante, tout comme une croissance exubérante vont
entraver ou empêcher le déroulement de la phase suivante. La guérison tardera ou la formation de tissus de
remplacement de mauvaise qualité conduira à une cicatrice non satisfaisante. Le but d'un traitement de plaie bien
conduit sera d'intervenir par une action régulatrice ou stimulante sur les différentes phases de la cicatrisation et
d'obtenir ainsi une amélioration qualitative de la guérison.
Pour obtenir ce résultat, le choix de pansements adaptés à chacune des phases de cicatrisation est le point le plus
important. De la même façon qu'un médicament doit être adapté par ses effets et sa posologie à l'évolution d'une
maladie, un pansement devra correspondre aux besoins de la plaie au cours de chacune de ses phases et devra
ainsi créer une ambiance favorable pour l'activité cellulaire qui s'y déroule.
Phase exsudative pour la détersion de la plaie
Pour chaque plaie, la cicatrisation commence par l'apparition de phénomènes inflammatoires précoces.
Immédiatement après le traumatisme débutent des sécrétions à partir de vaisseaux sanguins et lymphatiques. La
coagulation est induite par activation de la thrombokinase qui est libérée et il en résulte la formation de fibrine.
Après environ 10 minutes, débute l'exsudation qui va assurer la défense contre l'infection et la détersion de la
plaie. L'augmentation de la perméabilité capillaire favorise le passage de plasma sanguin avec anticorps,
leucocytes et macrophages vers la région traumatisée. Ainsi les tissus nécrosés, les corps étrangers et les
microbes sont éliminés et détruits par phagocytose et protéolyse.
Au cours de cette phase, les mitoses augmentent en nombre au niveau de la plaie. Alors que la détersion de la
plaie se poursuit encore, les fibroblastes se multiplient sous l'impulsion des macrophages. Ces fibroblastes
effectueront par la suite un travail remarquable de reconstruction.