
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 256_Novembre 2016_Cahier 1
Mise au point interactive
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(fig. 3). L’examen de la cornée montre 
souvent une kératite ponctuée ainsi 
qu’une néovascularisation.
3. Complications
Des ulcères cornéens peuvent survenir, 
se compliquant de surinfection, cicatrice 
opaque et baisse de vision. Les surinfec-
tions staphylococciques, herpétiques ou 
fungiques sont fréquentes. Une déforma-
tion cornéenne peut survenir progressi-
vement (kératocône).
Une fibrose conjonctivale avec brides 
palpébro-oculaires peut être pré-
sente et évoquer une pemphigoïde des 
muqueuses.
La maladie nécessitant souvent une cor-
ticothérapie locale au long cours, des 
complications iatrogènes, telles que la 
cataracte ou le glaucome cortisonique, 
sont fréquentes et représentent des 
causes majeures de baisse de vision. 
L’atopie s’associe par ailleurs classique-
ment à une cataracte et au décollement 
de la rétine.
4. Traitements
>>> Traitements topiques oculaires
Le traitement de base fait appel aux col-
lyres antiallergiques (antidégranulants 
mastocytaires, antihistaminiques), aux 
antihistaminiques oraux et aux rinçages 
oculaires avec du sérum physiologique 
non conservé.
(1 goutte matin et soir) répété 1 à 3 fois 
par mois est également efficace, mais pas 
toujours bien toléré.
Seules les formes avec inflammation cor-
néenne sévère nécessiteront l’usage des 
corticoïdes en collyre oculaire, voire de 
la ciclosporine en collyre en cas de cor-
ticodépendance.
[ Dermatite atopique et œil
Dans 25 à 40 % des cas de dermatite ato-
pique, une atteinte oculaire ou périocu-
laire peut survenir. Elle se limite le plus 
souvent à un eczéma des paupières et à 
une conjonctivite peu sévère, mais peut 
parfois être beaucoup plus sévère, avec 
atteinte cornéenne et menace visuelle, 
dans le cadre d’une kératoconjonctivite 
atopique.
Contrairement à l’atteinte cutanée, la 
maladie oculaire ne survient en géné-
ral que chez l’adulte à partir de 30 ans. 
L’évolution se fait par poussées sur un 
fond chronique d’intensité variable. Les 
mécanismes expliquant la maladie sont un 
mélange d’hypersensibilité immédiate et 
d’hypersensibilité à médiation cellulaire.
1. Signes fonctionnels
Les signes fonctionnels au cours des crises 
sont souvent très invalidants : prurit très 
important, sensation de corps étranger, 
de brûlure oculaire, larmoiement et sécré-
tions. La photophobie doit faire redouter 
la présence d’une kératite.
2. Signes cliniques
Les signes cliniques sont ceux d’une 
conjonctivite chronique importante : 
hyperhémie conjonctivale, œdème 
conjonctival, larmoiement, sécrétions.
Il existe presque toujours un eczéma chro-
nique des paupières avec des squames 
géantes, une peau cartonnée et une perte 
des cils caractéristiques de la maladie 
perforation cornéenne ou aboutir à 
des cicatrices opaques néovasculaires 
sources d'une baisse de vision.
La rosacée oculaire de l’enfant ou de 
l’adulte jeune, appelée également 
kérato conjonctivite phlycténulaire, est 
particulière en raison de son évolution 
et de sa gravité potentielle. Elle débute 
par des chalazions récurrents, puis des 
épisodes d’yeux rouges avec photo-
phobie qui traduisent la présence d’une 
kératoconjonctivite chronique. Une 
atteinte cutanée est souvent présente 
mais discrète, à type d’érythrocoupe-
rose ou d’éruption papuleuse fugace. 
Un avis ophtalmologique est essentiel 
pour mettre en route le traitement adapté 
qui évitera la survenue de complications 
potentiellement cécitantes.
5. Traitements
Le traitement de base vise à réguler la 
sécrétion meibomienne et à pallier la 
sécheresse oculaire. Il est basé sur les 
soins des paupières et les larmes artifi-
cielles.
Les soins des paupières doivent être 
quotidiens et consistent en un réchauffe-
ment palpébral doux pendant 5 minutes, 
suivi d’un massage appuyé des pau-
pières pour exprimer les sécrétions mei-
bomiennes. Une toilette du bord libre 
avec des lingettes ou des produits émol-
lients peut compléter le traitement en 
cas de croûtes importantes. Les larmes 
artificielles sans conservateur seront uti-
lisées systématiquement.
Dans les formes rebelles à ce traitement 
de base, une antibiothérapie prolongée 
par cyclines ou azithromycine sera le 
plus souvent efficace. L’azithromycine 
est particulièrement intéressante car, 
du fait de sa demi-vie longue, elle per-
met une administration discontinue. Par 
voie orale, on peut proposer le schéma 
suivant : 250 mg matin et soir 3 jours de 
suite, 1 à 3 fois par mois. Par voie locale 
en collyre, un traitement de 3 jours 
Fig. 3 : Blépharite d’une dermatite atopique.