HISTOIRE DE LA CHIMIE Chimie, science qui étudie la matière et

HISTOIRE DE LA CHIMIE
Chimie, science qui étudie la matière et ses transformations.
Historique
Les premiers procédés «!chimiques!» connus furent inventés par les artisans de
Mésopotamie, d'Égypte et de Chine. Les Anciens travaillaient les métaux, comme
l'or ou le cuivre, à l'état natif!; ils savaient fondre quelques minerais métalliques
(essentiellement des oxydes et des sulfures) en les chauffant au feu de bois afin
d'en extraire les métaux!; ils avaient fortuitement découvert le verre.
«!Physique!» grecque
Les quatre éléments naturels
Vers 600 av. J.-C., le philosophe grec Thalès supposa que l'eau était le principe de
toute chose. Son élève Anaximandre formula une théorie selon laquelle les choses
proviendraient de l'infini, vers lequel elles retourneraient sous l'effet de la
corruption. Anaximène considérait l'air comme l'élément fondamental. Pour
expliquer comment se constituent les solides à partir de l'air, le philosophe
introduisit les notions de condensation et de raréfaction. Ainsi, l'air, invisible en soi,
se condenserait sous l'effet de basses températures et produirait ainsi l'eau, la terre
et la matière solide en général!; en se raréfiant sous l'effet de la chaleur, il donnerait
naissance au feu.
Selon Empédocle, philosophe grec du Ve siècle av. J.-C., le monde serait constitué
de quatre éléments : la terre, l'eau, l'air et le feu. Mus par la force de l'amour, ils
s'uniraient et se sépareraient sous l'impulsion de la haine. Anaxagore était
convaincu que la matière était constituée d'un nombre infini d'éléments indivisibles,
dont le mélange, réalisé par l'opération de l'intelligence éternelle, conduirait aux
choses.
La théorie atomiste :
Leucippe aurait fondé la théorie atomiste. Selon celle-ci, la matière résulterait d'une
composition particulière des atomes (du grec atomos, «!indivisible!»), particules
minuscules, identiques et indivisibles. Son élève Démocrite interpréta cette théorie
en affirmant que les choses, complexes d'atomes, se différenciaient par leurs
qualités premières, objectives (étendue, densité, inertie, dureté) et secondes,
subjectives (les choses «!émettraient!» des simulacres qui, en atteignant
l'observateur, donneraient lieu à leur perception). Cette théorie atomiste préfigure
les principes modernes de la conservation de l'énergie et de l'irréductibilité de la
matière.
D'après d'autres philosophes, en particulier Aristote, les éléments formeraient une
masse continue, ce qui exclut l'existence du vide. En revanche, pour Épicure, la
matière serait constituée de corps agrégats d'atomes et de vides en quantité
illimitée. Les atomes, divisibles mathématiquement mais pas physiquement,
seraient caractérisés par leur masse, leur taille et leur forme.
La théorie atomiste fut ensuite délaissée par les Grecs, mais ne fut jamais
totalement oubliée. Rétablie pendant la Renaissance, elle constitua la base de la
théorie atomique moderne.
Aristote devint le plus influent des philosophes grecs et ses concepts dominèrent la
philosophie naturaliste pendant presque deux millénaires après sa mort, en
322 av. J.-C. Selon lui, on trouverait quatre qualités dans la nature : la chaleur, le
froid, l'humidité et la sécheresse. Les quatre éléments (terre, eau, air et feu,
auxquels il avait ajouté un cinquième élément, plus volatil que le feu, l'éther, appelé
également cinquième essence) auraient chacun deux de ces qualités. Par exemple,
le feu serait chaud et sec, l'eau froide et humide, l'air chaud et humide, et la terre
froide et sèche. Ces éléments et leurs propriétés se combineraient dans différentes
proportions pour former les constituants de la Terre. Comme on peut modifier
l'importance de chaque propriété dans un élément, ces derniers devraient pouvoir
être transformés l'un en l'autre. Ainsi, le plomb pourrait être transmuté en or.
Alchimie
La transmutation des métaux :
En Égypte, la théorie d'Aristote fut admise par les artisans, en particulier à
Alexandrie, qui devint, après 300 av. J.-C., le centre intellectuel du monde antique.
Selon les artisans, les métaux terrestres tendraient à devenir de plus en plus
parfaits et à être ainsi progressivement transformés en or, et ils pensaient pouvoir
effectuer plus rapidement cette opération dans leurs propres ateliers et transmuter
ainsi les métaux courants en or, métal inaltérable par l'air, l'eau ou les acides. Cette
idée apparut en l'an 100 apr. J.-C. et domina la pensée philosophique. Un grand
nombre de traités furent publiés sur l'art de la transmutation, ou alchimie. Bien que
personne ne réussît à fabriquer de l'or, la recherche du perfectionnement des
métaux permit de découvrir certains procédés chimiques.
À la même époque en Chine, une alchimie similaire vit le jour. Le but était
également de fabriquer de l'or, même si ce n'était pas pour la valeur monétaire du
métal. Les Chinois croyaient en effet que l'or était un remède qui pouvait conférer
une longue vie et même l'immortalité à quiconque en consommait. De la même
façon que les Égyptiens, ils acquirent des connaissances chimiques pratiques à
partir de théories sans validité éprouvée.
Après le déclin de l'Empire romain, les écrits grecs furent moins ouvertement
étudiés en Occident, et furent même largement négligés à l'est de la
Méditerrannée. Cependant, au VIe siècle, une secte de chrétiens, les nestoriens,
étendirent leur influence en Asie Mineure. Ils créèrent une université à Édesse, en
Mésopotamie, et traduisirent un grand nombre d'ouvrages philosophiques et
médicaux grecs en syriaque.
Aux VIIe et VIIIe siècles, les conquérants arabes propagèrent la culture islamique
dans une grande partie de l'Asie Mineure, en Afrique du Nord et en Espagne. Les
califes de Bagdad devinrent des mécènes actifs de la science et de l'enseignement.
Les versions syriaques des textes grecs furent à nouveau traduites, cette fois en
arabe, et, avec l'enseignement du grec, les idées et la pratique de l'alchimie
fleurirent une nouvelle fois.
Les alchimistes arabes, également en contact avec la Chine de l'Est, connaissaient
l'or comme remède et partageaient l'idée grecque de la perfection de ce métal. On
pensait qu'un agent spécifique, la pierre philosophale, favorisait la transmutation,
laquelle devint l'objet de la recherche alchimique. Les alchimistes avaient
maintenant une motivation supplémentaire pour étudier les procédés chimiques, car
ces derniers pouvaient non seulement mener à la richesse, mais également
améliorer la santé. L'étude des produits et des appareillages utilisés en chimie fit un
réel progrès. Ainsi, on découvrit des réactifs importants, tels que les alcalis
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