les principes modernes de la conservation de l'énergie et de l'irréductibilité de la
matière.
D'après d'autres philosophes, en particulier Aristote, les éléments formeraient une
masse continue, ce qui exclut l'existence du vide. En revanche, pour Épicure, la
matière serait constituée de corps — agrégats d'atomes — et de vides en quantité
illimitée. Les atomes, divisibles mathématiquement mais pas physiquement,
seraient caractérisés par leur masse, leur taille et leur forme.
La théorie atomiste fut ensuite délaissée par les Grecs, mais ne fut jamais
totalement oubliée. Rétablie pendant la Renaissance, elle constitua la base de la
théorie atomique moderne.
Aristote devint le plus influent des philosophes grecs et ses concepts dominèrent la
philosophie naturaliste pendant presque deux millénaires après sa mort, en
322 av. J.-C. Selon lui, on trouverait quatre qualités dans la nature : la chaleur, le
froid, l'humidité et la sécheresse. Les quatre éléments (terre, eau, air et feu,
auxquels il avait ajouté un cinquième élément, plus volatil que le feu, l'éther, appelé
également cinquième essence) auraient chacun deux de ces qualités. Par exemple,
le feu serait chaud et sec, l'eau froide et humide, l'air chaud et humide, et la terre
froide et sèche. Ces éléments et leurs propriétés se combineraient dans différentes
proportions pour former les constituants de la Terre. Comme on peut modifier
l'importance de chaque propriété dans un élément, ces derniers devraient pouvoir
être transformés l'un en l'autre. Ainsi, le plomb pourrait être transmuté en or.