Les menaces émergentes 391
notamment pour les neurotoxiques, et certains vésicants. Dans la plupart des cas en
urgence, la symptomatologie clinique des premières victimes etles circonstances de sur-
venue orientent vers un type de toxique. C’est dire l’importance de l’interrogatoire des
premières victimes et des témoins, par téléphone au moment de l’alerte et sur le terrain
pour la première équipe de secouristes ou médicale. Les éléments recueillis doivent être
communiqués au service réalisant l’identification et au centre antipoison. L’identification
du toxique à une grande importance pour déterminer les possibilités thérapeutiques et la
nécessité d’administration immédiate d’antidotes.
• La protection des personnels. Sur le terrain, la protection est maximale. Les équipes
de secouristes intervenant au plus près dans la zone dite de danger liquide ou vapeur
sont revêtues de tenue étanche avec un appareil respiratoire intégré. Pour le personnel
médical des SMUR et des urgences, en l’absence d’identification du toxique ou lorsque
celui-ci est transmissible, une protection par une tenue plus légère, mais adaptée avec
un masque à gaz est indispensable. Des tenues ont été attribuées au SMUR, aux services
d’urgence des hôpitaux référents dérivées des tenues militaires, elles nécessitent une
bonne condition physique et un entraînement pour être utilisées.
• La décontamination. En l’absence d’identification du toxique, la décontamination
la plus précoce possible est nécessaire. De nombreux toxiques pénètrent rapidement
dans l’organisme, mais sont aussi présents sur la victime et sont transmissibles. Cette
décontamination peut être réalisée sur le terrain par des moyens mobiles d’une unité
de décontamination de la Sécurité Civile. Cette décontamination soigneuse et profes-
sionnelle a un rendement faible (quelques patients à l’heure). Elle nécessite plus d’une
heure pour être déployée sur le terrain et le nombre des unités reste limité. Elle peut
aussi être réalisée au niveau des hôpitaux référents (site de regroupement des victimes)
et si besoin de façon dégradée dans toutes les structures de soins en cas d’afflux de
victimes non prises en charge sur le terrain.
Elle comprend au minimum, un déshabillage soigneux et une douche prolongée addi-
tionnée à une solution chlorée. Elle est suivie d’un séchage, d’une détection de contrôle
du toxique et d’un rhabillage avec des vêtements propres puis de l'identification des
victimes, au besoin par un bracelet. Quand le toxique est identifié, la nécessité de la
décontamination est précisée car seuls certains toxiques sont contaminants. Ainsi, si
besoin une décontamination spécifique est réalisée avec des solutions spéciales ou des
poudres.
Pour chacune des zones de défense du pays, un schéma d’organisation de la prise en
charge d’un événement NRBC est mis en place sous la direction du Préfet de la zone de
défense, qui charge un délégué de zone de défense.
Au sein de la zone, des établissements hospitaliers de référence sont identifiés ainsi
que les services hospitaliers en dépendant, ils apportent une expertise «à froid» comme
à «chaud» pour les risques NRBC. Ces services référents sont spécialisés pour les con-
seils, le diagnostic, la prise en charge de victimes. Ils constituent les têtes du réseau qui
se déclinent au niveau de chaque établissement et de chaque département. La liste des
hôpitaux référents est fixée par la circulaire, mais la liste des services référents de ces
établissements n’est pas limitative. Elle comprend notamment :
• Les SAMU-SMUR, le SAMU de l’hôpital référent étant chargé de coordonner l’action
des SAMU départementaux de la zone.
• Les services de maladies infectieuses, les centres antipoisons, les services de médecine
nucléaire mais aussi les services d’urgence, les laboratoires, la médecine du travail.
Malgré leur expertise, ces services ne constituent qu’une part de la réponse à l’évé-
nement bio terroriste, leur localisation géographique et leur nombre limité nécessite un
relais : c’est le schéma départemental.