UNE ÉVALUATION DÉLICATE
Il nest pas facile de mettre des chiffres sur ce sujet, anmoins, un groupe de cher-
cheurs qui font partie du GIEC a établi une vingtaine de modèles informatisés pour
répondre à certaines questions.
qLa modélisation du climat
Les experts utilisent pour moles des maquettes numériques qui simulent la circula-
tion des enveloppes fluides de la Terre. Celles-ci sont découes en une série de btes
élémentaires: «les mailles» de respectivement 200 à 300km de té pour les continents
et 100 à 200 km pour les océans. Pour
chaque maille, on calcule alors daps
les lois de conservation de la physique
(conservation de masse, d’énergie, de
quantité de mouvement), les paramètres
de base du système qui sont la tempéra-
ture, la pression, le vent et l’humidité. Les
modèles utilisés sont alors évalués par
comparaison avec des observations
réelles ou du climat passé. On peut ainsi
déduire limpact des activis humaines
sur le climat.
qTrois scénarios réalistes
À partir des 20 modèles proposés
trois scénarios ont é retenus par les
experts : le premier qui est pessimiste
table sur une augmentation de la teneur
en CO2jusquen 2100, le modèle intermé-
diaire table sur une hausse de ce gaz jus-
quen 2050 et le troisième scénario, très
optimiste espère une stabilisation puis
une baisse jusquen 2100.
Points communs : le réchauffement climatique ne fait que commencer et se poursuivra
au rythme de 0,2 °C par décennie jusquen 2030; tandis que des épisodes de canicule
seront plus fréquents, les épisodes de grand froid diminueront; la hausse des températures
sera plus manifeste au niveau des continents que des océans et particulièrement dans les
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LE RÉCHAUFFEMENT
CLIMATIQUE (2)
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Les gaz à effet de serre sont les principaux acteurs du réchauffement
climatique mais d’autres paramètres interagissent avec eux. Il s’agit
d’établir des modèles fiables qui prennent en compte toute la complexité
de cette machine climatique en mouvement pour apporter des solutions.
Rétroactions positives
et négatives
Les modèles se compliquent quand ils
doivent prendre en compte les rétroac-
tions qui accroissent ou diminuent le
phénomène.
troaction positive : quand la tempé-
rature augmente, il y a davantage de
vapeur d’eau dans l’atmosphère, celle-ci
fait partie des gaz à effet de serre et
accentue donc le réchauffement de lair.
• Rétroactiongative : les nuages bas,
comme les stratus ou petits cumulus,
fléchissent les rayons du soleil en aug-
mentant l’albédo, ils font donc baisser
la température ; mais quand ils sont
plus hauts (cumulonimbus) ils exercent
une rétroaction positive car ils sont gor-
gés de vapeur d’eau, qui est aussi un
gaz à l’effet de serre.
hautes latitudes de lhémisphère Nord. En ce qui concerne la pluviométrie, les précipita-
tions moyennes augmenteront davantage surtout pour les hautes latitudes, ainsi on assis-
tera à une différence marquée entre le nord de l’Europe plus humide et le bassin
méditerranéen plus sec; par contre en ce qui concerne les latitudes moyennes, les pluies
seront plus intenses en hiver; quant aux régions subtropicales, la pluie se fera plus rare.
Différences : elles sont au niveau des chiffres: pour le troisième scénario, on table sur
une augmentation de 1,2°C dici 2050, contre 1,6°C pour les deux autres. Pour les zones
tropicales, les résultats sont contradictoires annonçant tantôt une augmentation de fré-
quence des moussons ou tantôt une baisse.
LUTTER CONTRE LE CHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Pour éviter la catastrophe climatique, deux solutions s’imposent: soit on limite lémis-
sion de gaz à effet de serre, soit on utilise des traitements de choc qui font partie de la
géoingénierie.
qDes solutions raisonnables
La meilleure façon de réduire le taux
de CO2atmosprique est de limiter son
émission. Il faut alors que chacun se
sente responsable de la planète et limite
personnellement sa consommation
dénergie (en fait dans nos pays riches il
faudrait réduire nos émissions d’un fac-
teur 4 pendant plusieurs décennies!) et
pour aller plus loin, il faudra favoriser les
énergies renouvelables, limiter la défo-
restation, repenser les villes en terme de
construction et de transports limis
qDes traitements de chocs
Tout un ensemble de techniques
visant à contler, à l’échelle de la pla-
nète, les grands cycles naturels sont évo-
qués et nous entrons dans lère de l«anthropone», c’est-à-dire lère géologique qui voit
lhomme capable de modifier la géologie à léchelle de la planète. Cest, par exemple, len-
voi de millions de tonnes de soufre dans la stratosphère. (Cette méthode s’inspire de
l’éruption du Pinatubo qui a eu lieu en juin 1991 aux Philippines et qui a déver
dénormes rejets de gaz soufrés formant un voile qui a fait baisser la température de
0,5°C pendant quelques mois.) Dautres thodes qui paraissent parfois farfelues sont
envisagées, il suffirait par exemple de confiner l’excès de CO2émis dans des fonds oa-
niques situés à 3km de profondeur ou de les stocker dans danciens puits de mines ou de
trole, de fertiliser le plancton en le gavant de fer de manière à le faire crtre et
consommer davantage de CO2; de poster des miroirs solaires géants ou simplement de
pratiquer le blanchiment des nuages pour augmenter lalbédo.
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Lutte active ou non ?
La grande inconnue demeure l’impact
des activités humaines sur le futur cli-
mat de la plate. Les experts du GIEC
situent la limite du danger climatique à
une augmentation de 2 °C alors que
d’autres la situent à seulement 1 °C.
Les uns préconisent des solutions rai-
sonnables et parlent de principe de pré-
caution (lenvoi de soufre pourrait
engendrer des rétroactions positives et
le fer mis dans les océans pourrait avoir
des effets indésirables sur les écosys-
mes), d’autres des solutions plus inno-
vantes face à l’urgence qui pourrait
s’établir.
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