Sociologie et histoire sociale : Chapitre I : Etudier les faits sociaux comme des choses ? Eléments de sociologie :objets et méthodes : I Aux origines de la sociologie : 1°) La sociologie naît tardivement : Née après révolution de fin XVIIIème. Sciences sociales (économie et sociologie) issues d’une triple évolution : la sécularisation de la pensée qui conduit à analyser la société et l’homme comme des entités autonomes, le développement général des sciences, et la révolution industrielle et ses conséquences (division du travail, urbanisation…). Histoire de la sociologie repose sur l’entrelacement des cadres conceptuels (positivisme, organicisme, fonctionnalisme…), sur l’opposition des courants idéologiques (marxisme, libéralisme…) et sur les conflits de méthodes. Mais la date officielle de naissance de la sociologie est la fin du XIXème, avec les écrits d’Emile Durkheim et de Max Weber. Mais les 1ers grands sociologues étaient déjà Montesquieu, Tocqueville, Marx… La sociologie n’a pas échappé à l’évolutionnisme, c’est-àdire à la doctrine selon laquelle il existe un loi générale de développement de sociétés qui permet de classer les sociétés des plus archaïques au plus modernes et de constater une complexification des sociétés et le progrès de la civilisation. Après 45, la sociologie américaine domine (sociologie urbaine avec l’école de Chicago (Robert Park, Burgess, McKenzie, Wirth) ; sociologie électorale dès fin 30’s étude du comportement des électeurs : le choix politique est déterminé par des caractéristique sociales). 2°) La sociologie et l’histoire ont eu des rapports conflictuels : Début XXème : sociologie et histoire s’opposent. Opposition institutionnel dès la création des chaires de sociologie à la Sorbonne et à Strasbourg. La sociologie couvre un très grand nombre de domaines. Durkheim et ses émules considèrent que l’histoire est une discipline subordonnée à la leur. L’histoire collecte les faits et les replace dans une chronologie, mais c’est au sociologue de les interpréter scientifiquement. Bloch et Febvre, professeurs d’histoire engagent un combat contre ce qu’ils appellent « l’impérialisme de la sociologie ». L’école de Chicago bannie l’histoire de son raisonnement car, pour ces sociologues, l’histoire d’une pratique sociale n’est pas significative, seuls importent son rôle dans la vie sociale et sa fréquence ; les affirmations faites par les historiens ne peuvent jamais être prouvées. Puis histoire et sociologie se font des emprunts réciproques. Bloch et Febvre fondent l’école des Annales où se forme une coopération entre les différentes sciences humaines. L’histoire concerne l’histoire politique, la démographie historique et l’histoire des révolutions, alors que la sociologie traite des études des comportements politiques, de la sociologie de la famille et de l’action collective. Le sociologue ne s’intéresse pas nécessairement à la genèse des transformations sociales. Il essaie d’en tirer des lois générales. Il isole dans la réalité sociale un phénomène global qui lui sert de point de départ (ex : comment comprendre l’avènement du capitalisme ?). L’historien lui s’intéresse aux faits tels qu’ils se présentent. Cependant la sociologie ne peut pas faire abstraction des évènements historiques : Durkheim rappelle la complexité des déterminations qu’une institution sociale doit à son passé. II La sociologie de Durkheim : 1°) Durkheim fonde son approche sur l’étude des faits sociaux : Combat contre les prénotions, c’est-à-dire les idées issues du sens commun. La sociologie est la science des faits sociaux, c’est-à-dire des manières de penser et d’agir des hommes réunis en sociétés. Tout individu est influencé par les groupements, la sociologie étudie la manière dont cette influence s’exerce. Durkheim définit le fait social comme « toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d’exercer sur chacun de nous une contrainte extérieure ». Ils sont normaux lorsqu’ils se manifestent avec une fréquence habituelle. Il affirme la normalité du crime (assez stable dans le temps). Dans De la division du travail social, il réfléchit sur les causes de l’évolution des sociétés vers une plus grande différenciation des foncions sociales : dans sociétés archaïques solidarité entre les hommes de type mécanique (par similitude) ; dans les sociétés modernes de type organique (par complémentarité). Division du travail = résultat mécanique de l’accroissement du volume, de la densité de la population et des rapports sociaux. 2°) Le suicide est une exemple de fait social : Il montre que les causes sont de nature collective. Son ouvrage Le suicide = un des actes fondateurs de la sociologie moderne. « les suicides paraissent exprimer des tempéraments personnels, en réalité ils prolongent un état social qu’ils manifestent extérieurement ». Taux de suicide stable. Résultats obtenus par Durkheim : le taux de suicide est + fort chez les célibataires et les veufs, plus élevés chez les hommes que chez les femmes, augmente avec l’âge, le suicide est lié à la religion, plus nombreux en début de semaine qu’à la fin, le taux croit avec la taille des agglomérations, croît avec la durée du jour. Si les suicidés s’excluent définitivement de la vie en société, c’est déjà qu’ils sont au départ mal intégrés. Il distingue plusieurs catégories de suicide : le S « égoïste » (insuffisante intégration de l’individu à des groupes), le S « altruiste » (intégration excessive, individu écrasé par les règle du groupe), le S « anomique » (lié au dérèglement des valeurs, ex : sociétés industrielles où alternent des phases de prospérité éco et des phases de dépression). Ses analyses seront nuancées par les travaux de son disciple Maurice Halbwachs. Souligne l’importance de considérer les suicides « réussis » (je sais, c’est pas très gai…), mais aussi les tentatives. De plus, fin XIX : + de S chez citadins que ruraux, maintenant tendance inversée. Le taux de suicide augmente au cours des crises éco, baisse pendant les temps de non-travail. Aujourd’hui, taux masculin de 3,6% contre 1,2% pour les femmes (je savais que c’étaient elles qui nous usaient !…) et le taux le plus élevé concerne les 15-35 ans. III La sociologie de Max Weber : 1°) Max Weber invente des concepts originaux : Propose d’étudier les activités humaines par l’utilisation de « l’idéal type ». Ce dernier correspond aux traits caractéristiques et singuliers d’une situation, permettant de construire un modèle d’explication des transformations et des comportements sociaux. Il permet de faire apparaître des relations de causalité. Sa démarche repose sur la sociologie « compréhensive ». analyse des motifs de certaines actions humaines et fait apparaître la signification que les individus leur donnent. Il distingue 4 grands types d’actions humaines : l’activité rationnelle par finalité (ajustement des moyens aux fins), l’activité rationnelle par rapport à une valeur, l’activité affective (humeurs et passions), activité traditionnelle. Dans les sociétés occidentales, la représentation scientifique des phénomènes naturels s’affirme au dépens des mythes et de croyances religieuses (= selon MW « le désenchantement du monde »). L’horizon de la modernité est, selon lui, celui de la perte de sens. Vision pessimiste de l’histoire. 2°) L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme sont-ils liés ? Selon MW, les protestants ont été les premiers à s’engager dans des affaires capitalistes. Pour eux, le profit n’est pas une notion condamnable, ce qui est condamné c’est la jouissance du profit. Réussite dans les affaires = devoir, car = preuve que le Seigneur accorde ses grâces à ceux qui s’enrichissent. Travail protestant très efficace car est accompli comme une vocation. Newcomen était baptiste, Darby (fonte au coke) était quaker, Watt presbytérien. MW lui-même complètera son analyse en mettant en avant d’autres facteurs (naissance de l’Etat-nation moderne, bureaucratie composée de professionnels, triomphe de l’esprit rationaliste, progrès de la science. 3°) Weber distingue plusieurs formes d’autorité et de légitimité : Il définit le pouvoir ou la puissance (match) comme « toute chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté, même contre des résistances, peu importe sur quoi repose cette chance ». L’autorité est le droit reconnu à une personne de commander, de se faire obéir. Les rapports de domination requièrent que les gouvernants soient regroupés ans des organisations particulières, dont la forme la plus achevée est justement l’Etat. Pour lui, tout rapport de domination comporte un minimum de volonté d’obéir. Elle est donc en relation avec une conception et une représentation de ce qui est juste, = la légitimité. Il analyse trois types d’autorité : l’autorité traditionnelle (reposant sur les coutumes qui se transmettent de générations en générations), l’autorité charismatique (autorité du chef, talents exceptionnels, mais fragile car « routinisation du charisme »), et l’autorité rationnelle/légale (règlements). IV Les méthodes d’analyse sociologiques : Principe de base : comprendre la logique d’ensemble pour en expliquer les détails. On distingue les méthodes de type métrique (expérimentale, interview, enquête) qui ont pour objectif de produire des données quantitatives et comparatives, et de type clinique (monographie) pour des données qualitatives. 1°) L’enquête par questionnaire : Différents types : questionnaire fermé (ex : avez vous lu un journal ce matin ? (OuiNon), questionnaire ouvert (réponses non codifiées : ex : comment occupez vous vos soirées ?), l’entretien non directif (conversation où l’enquêteur intervient le moins possible). Déroulement d’une enquête : problème initial, méthode utilisée (choix des questions, de l’échantillon…) et conclusions (interprétation des données). Les questions ne doivent pas en elle même contenir des éléments de réponses. Importance de la formulation pour ne pas influencer l’interrogé. 2°) Les sondages d’opinion : Technique d’enquête ayant pour but de déterminer l’opinion d’une population à partir de questions posées oralement en interrogeant un petit groupe de personnes jugées représentatives de cette population. Déroulement en 5 phases : mise au point du questionnaire, choix de l’échantillon, les interviews, le dépouillement des réponses et l’interprétation. Problèmes : choix de l’échantillon selon une méthode aléatoire ou selon une méthode par quota (échantillon caractéristique d’une population) ; la taille de l’échantillon (+ il est important, + c’est coûteux, mais toute réduction accroît le risque d’erreur). 3°) La monographie : Ce sont des enquêtes effectuées sur le terrain. Elle a été initiée par les ethnologues pour enquêter sur les sociétés dites primitives. Le chercheur s’insère dans un milieu en y conservant la plus grande neutralité. V Les grands courants d’analyse : 1°) Les deux grandes options théoriques : Deux traditions s’opposent : le holisme méthodologique et l’individualisme méthodologique. Ce débat oppose le déterminisme des structures sociales et le comportement autonome des individus. Pour le premier, un phénomène social est considéré comme un tout qui n’est pas réductible à des actions individuelles. Pour Durkheim l’individu naît de la société et non l’inverse. Donc priorité de la société, de la structure sociale. L’individualisme méthodologique postule que tout phénomène social doit être compris comme le produit et la combinaison d’actions individuelles. 2°) les grandes écoles de pensée : Le fonctionnalisme : théorie anthropologique et sociologique selon laquelle la société forme un tout intégré où chaque élément a une fonction utile dans le dispositif d’ensemble. Talcott Parsons = principal représentant de l’école fonctionnaliste en sociologie. Robert Merton propose un fonctionnalisme plus nuancé. Il distingue les fonctions manifestes et les fonctions latentes (pas perçues de manière évidente). Il introduit aussi l’idée que ce qui est fonctionnel pour un groupe ne l’est pas forcément pour un autre. L’interactionnisme : courant sociologique américain (Goffman, Becker). Les actions humaines sont expliquée non pas par des facteurs extérieurs ou par des facteurs psychologiques intérieurs, mais par les significations que les acteurs donnent à la situation d’interaction dans laquelle ils sont pris (regard de la société, étiquette imposée par la société…). Le structuralisme : analyse qui définit un fait humain en fonction d’une ensemble organisé et qui en rend compte à partir d’un modèle explicatif. Les structuralistes (LéviStrauss) considèrent les phénomènes sociaux comme des ensembles, manifestant une solidarité interne et ayant des lois propres. La sociologie a-t-elle un domaine d’étude spécifique ? PLAN : 1°) La sociologie a du mal à se démarquer des autres sciences sociale : a) sociologie et histoire b) Sociologie et autres disciplines (philosophie, économie) 2°) La sociologie tente de s’affirmer comme une science à part entière avec son propre domaine d’étude : a) les analyses de Durkheim, puis de Max Weber s’efforcent de fonder la sociologie en tant que science. b) La spécificité de la sociologie Conclusion : Raymond Aron dans les Dix-huit leçons sur la société industrielle lance une boutade : selon lui les sociologues ne sont d’accord que sur une seule chose : la difficulté à définir la sociologie. Chapitre 2 : La France en changement La France a connu des bouleversements profonds depuis 1945 : - accélération puis stabilisation de l’exode rural, - vieillissement de la population, - accroissement du taux d’activité féminin, - extension des classes moyennes, - recours massif à l’immigration. Le pb principal : l’emploi I Les mutations de la population active : 1°) La fin des paysans constitue le changement social majeur : Il y a 30 ans, tte étude sur la France se devait d’insister sur le pb paysan, aujourd’hui les paysans ne représentent plus que 6% de la population active. L’accélération de la diminution de la pop agricole depuis 1945 est spectaculaire. 2°) La montée en force du tertiaire semble irrésistible : Le secteur tertiaire représente près de 65% des actifs contre 25% au début du XXème siècle. Pkoi cette évolution ? - vieillissement de la pop des pays dvpés donc accroissement des soins. - augmentation du temps libre et des loisirs. - travail des femmes qui conduit à rendre marchand des services domestiques. 3°) Le travail salarié est devenu pour les femmes un droit : Dans le passé, le travail des femmes était synonyme de pauvreté. Elles occupaient des postes peu qualifiés et représentaient une main d’œuvre attractive. La Première Guerre mondiale marque une rupture avec les « munitionnettes » pendant que les hommes sont au front. Après la guerre, les femmes retournent à la maison mais les mœurs se libéralisent peu à peu et l’évolution des mentalités commence. Puis de nouveau baisse du travail des femmes entre les deux guerres et ce jusqu’au milieu des années 60. L’emploi féminin reste concentré sur certains métiers ou activités (secrétaires, institutrices, caissières…). En politique les inégalités sont flagrantes. Un thème souvent débattu : la corrélation inverse entre l’activité féminine et la fécondité. Les écarts de salaires entre les hommes et les femmes sont importants : globalement les hommes gagnent en moyenne près de 30% de plus que les femmes. Le statut des femmes s’est progressivement amélioré notamment sous l’impact du mouvement féministe (voir p 35). 4°) En France, le système éducatif est souvent décrié : La qualification de la population active s’est modifiée du fait de la scolarisation dans les enseignements secondaires et supérieurs. On a parlé de démocratisation du système d’enseignement. Cependant, il n’y a pas une véritable égalité des chances entre les classes sociales (les enfants de familles aisées profitent d’un univers culturel favorable). Le système français reste quand même attaché au principe méritocratique de la IIIème République : sélection des meilleurs quelle que soit leur origine sociale. Dans les 70’s : augmentation importante du nb d’établissements scolaires. En France, la clef du succès : les Grandes Ecoles sinon pb du chômage chez les jeunes et pb de la surqualification. 5°) La population immigrée réussira-t-elle son intégration sociale ? En France, 3,5 millions d’étrangers qui représentent 6 à 7 % de la population. ¼ des français ont au moins un grand-parent d’origine étrangère + appel à l’immigration durant les Trente Glorieuses. Pb de l’intégration des maghrébins actuellement (car valeurs et religion différente de la culture européenne). Les immigrés occupent des postes non qualifiés dans l’industrie, souvent rémunérés au SMIC. La promotion sociale se fera sans doute sur plusieurs générations et l’intégration aussi. L’immigration est devenu un enjeu majeur du débat politique. II L’urbanisation et les banlieues : 1°) L’urbanisation s’essouffle : Population rurale jusque dans les années 50’s. Milieu 70’s : 70% de la population vit en milieu urbain. 2°) Les banlieues sont-elles à la dérive ? Constructions des grands ensembles dans les banlieues faites après 1945 pour palier au pb des destructions pendant la guerre, puis les banlieues accueillent les immigrés. On parle alors de cités en difficulté. Les banlieues posent pb : - mise à l’écart des plus pauvres. - non-intégration des jeunes. - violence, drogue. Les médias donnent une image des banlieues qui n’est pas toujours réelle. L’action gouvernementale met l’accent sur les banlieues et a par ex. essayé de créer des zones franches dans ces quartiers pour attirer les commerces et les entreprises. III La transformation des valeurs : 1°) Michel Crozier (MC) décrit la France comme une société bloquée : Début 60’s, la société française caractérisée par 3 éléments : - la rigidité de ses rapports sociaux - la difficulté de ses membres à coopérer - la crainte des relations de face à face Pour MC, la France était une société bloquée qui ne pouvait changer que par des crises (d’où mai 68). Dans les 60’s, croissance et inflation permettent de surmonter les blocages sociaux malgré le manque d’un consensus social. Puis évolution avec nouveaux droits pour les travailleurs, csq : moins de blocages. Mais certains perdurent, comme l’éducation nationale (1,2 millions de salariés et 14 millions d’élèves) qui n’évolue pas ou peu. Le système actuel est celui de 1947, il est caractérisé par ses lourdeurs de fonctionnement, ses réformes inefficaces, un absentéisme élevé et l’absence d’évaluation des prestations fournies. dégradation du système éducatif 2°) La Nation et l’Etat sont source d’identification sociale : La société française s’est organisée autour d’un peuple en armes, guerrier. passé très ancien, histoire collective (Napoléon, Verdun…) Mais attitude ambiguë face à l’Etat : pbs des impôts, de l’administration tout en faisant appel à l’Etat dès qu’il y a des difficultés. 3°) Le pouvoir politique et la décentralisation : Réputation des français : râleurs et indisciplinés d’où après la WW2 un dirigisme sévère. - la Constitution de 1958 : renforce les pouvoirs de l’exécutif (Président de la Rép.), assure une grande stabilité politique. - la Décentralisation : représente le transfert aux collectivités locales de compétences du pouvoir central. Les départements : fondés en 1790, les régions : en 1792 (deviennent des collectivités territoriales de plein droit seulement en 1972). Plus de pouvoir aux régions, les préfets de Napoléons autrefois « tout-puissants » car seul lien avec le pouvoir central ne le sont plus autant. Mais il reste du chemin à faire (budgets des régions françaises faibles par rapport aux autres pays européens). Danger de la décentralisation : rend le citoyen plus responsable et pbs d’influence au niveau local. 4°) Les contraintes économiques s’imposent à la population : Les français ont fait un lent apprentissage des contraintes économiques : - après 1945, les entreprises doivent se moderniser. - à partir de 1958, l’économie française doit s’adapter à l’Europe : on s’ouvre sur l’extérieur. - en 1969, Pompidou met en place une politique industrielle (Vème plan). - en 1981, la gauche arrive au pouvoir. Fin du mythe de la lutte contre le capitalisme…les français se sont rendu compte que la gauche ne change pas la politique économique d’avant. Le pays a les yeux fixés sur les indicateurs économiques : avec de grands économistes dans tous les secteurs : politique (R. Barre), chefs d’entreprises (A. Minc), journalistes (J. Boissonnat). 5°) Communication et média : La France a basculé dans les 70’s dans une civilisation de l’image. Il en résulte une survalorisation des journalistes et des personnes qui passent bien à l’antenne (Tapie par ex). La télévision est devenue le lieu du pouvoir, tout se passe à l’écran. 6°) L’opinion est de plus en plus sensible aux problèmes de corruption : La multiplication des « affaires » au début des 90’s a révélé au public le degré important de corruption de la société française. Versements de pots de vin…dans les secteurs les plus lucratifs (bâtiment, armement…). Corruption des partis politiques, des hommes politiques, des entreprises… 7°) Les valeurs religieuses sont en déclin : Séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, ça a conduit à une laïcisation progressive de la société et à l’affaiblissement des institutions catholiques sans que l’on constate une augmentation des autres confessions. Les enquêtes montrent que 8 français sur 10 se disent catholiques, mais la plupart d’entre eux ne vont à l’élise que pour les grandes cérémonies. L’enseignement laïc a entraîné un recul massif de la culture religieuse. Les français semblent s’éloigner de la religion, et condamnent une certaine hypocrisie de l’église (contraception…). Ce déclin de la religion catholique s’accompagne d’une quête d’une nouvelle spiritualité, c’est la « nébuleuse mystique-ésotérique » (expérimentation personnelle, croyance en des réalités extraordinaires comme la voyance…) Avec près de 3 millions de musulmans en France, l’islam est devenu la 2 ème religion pratiquée dans l’hexagone. (1 million de protestants, 600000 juifs, 500000 bouddhistes). Il existe plus de 1200 lieux de prière musulmane sur le territoire français dont la plupart sont de simples locaux aménagés. IV L’évolution des structures sociales : 2 thèses s’opposent concernant la structuration majeure de la société française : - clivage classe populaire et classe moyenne - émergence d’un vaste groupe central (petite élite d’un côté, et minorité d’exclus de l’autre). 1°) L’opposition classes populaires/classes moyennes reste-t-elle dominante ? Les classes populaires ne sont pas assimilables aux classes moyennes, elles sont toujours en bas de la hiérarchie sociale. 2°) Il existe un vaste groupe central : Après guerre apparaît une forte bipolarité sociale autour d’une bourgeoisie et d’un prolétariat. Cette situation explique la forte volatilité électorale depuis 1981. Les français font de moins en moins allégeance à des groupes de références, qu ‘ils soient sociaux, territoriaux ou idéologiques. Cette analyse remet en cause le concept de « classe sociale ». V La montée de l’exclusion : 1°) Les nouvelles formes d’exclusion : Cette problème sociale pose quatre questions : le chômage et les politiques de l’emploi, l’accès au système de soin et logement, la politique de la ville, et le revenu minimum social. Les exclus ne sont pas organisés, ils sont la conséquence de l’éclatement et de la perte d’identité ouvrière. 2°) Les inégalités de la France aujourd’hui : I Les principales inégalités portent sur les revenus et sur l’accès à l’emploi : 1°) Inégalité des revenus 2°) Les inégalités d’accès à l’emploi II Les Français sont très attachés aux problèmes égalitaires, mais dans les faits, ils mènent une course à la recherche d’avantages particuliers (montée des corporatismes qui font pression sur les pouvoirs publics pour des intérêts strictement catégoriels). Chapitre 3 : Groupes, classes et strates : principes et critères des classifications sociales : Catégorie : ensemble d’éléments aux caractéristiques communes, réunis dans un but de classification. Groupe : ensemble de personnes liées par une communauté, des sentiments ou des intérêts. I L’analyse théorique des classes sociales : Dans les sociétés traditionnelles, les différences sociales entre les individus (statuts, revenus…) étaient fixées dès la naissance. Les 3 ordres existent jusqu’à la fin de l’Ancien régime, par exemple. Les classes sociales sont des groupes sociaux issus de la division du travail ou de l’inégale répartition des richesse ou du pouvoir. 1°) L’origine d’analyses en terme de classes sociale est ancienne : (XVIIIème : physiocrates opposent la classe des propriétaires terriens et le reste de la société…) 2°) La théorie marxiste place la lutte des classes au cœur de la société : Marx développe une analyse réaliste de la lutte des classe. Pour lui, les classes se définissent par une place dabs le processus de production. Cette analyse ne repose pas sur l’opinion des individus, mais sur leur position objective dans le système productif. 3°) L’analyse wébérienne et nominaliste : Pour lui, une classe sociale = regroupement d’individus ayant les mêmes ressources économiques. Il oppose une vision nominaliste à la conception réaliste. Il n’analyse pas la classe sociale mais la situation des classes, leur position. Selon lui, toute société est caractérisée par la coexistence de 3 hiérarchies : l’ordre social, l’ordre économique et l’ordre politique, non superposables, mais ayant des liens. 4°) Pierre Bourdieu propose une analyse multidimensionnel de l’espace social : Le champ est un réseau de relations objectives entre différentes positions qui commande des concurrences et des luttes dont les enjeux sont la détention du pouvoir, la définition, les frontières et les hiérarchies de l’espace social où elles se déploient. II Présentation des catégories socioprofessionnelles : Stratification = classement des individus selon un critère prédéterminé (revenu, profession…). 1°) La nomenclature française est celle des PCS : idée de classification des métiers émerge dans les 1930’s et se réalise dans les 1950’s. Les critères sont : les métiers ou types d’activité professionnelles, le statut, la hiérarchie, et le secteur d’activité. Cette combinaison débouche sur une classification en 6 groupes : agriculteurs-exploitants, artisans-commerçants-chefs d’entreprise, cadres et professions intellectuelles supérieurs, professions intermédiaires, employés, et ouvriers. Il y a aussi deux groupes inactifs : retraités et chômeurs. Ces catégories sont des groupes sociaux non hiérarchisés. 3°) Tous les groupes sociaux n’ont pas le même poids ni la même influence : Plusieurs tendances : salarisation de la population active, diminution du pourcentage de la population active agricole, augmentation du t’aux d’activité des femmes. 4°) Les analyses en termes socioprofessionnels rencontrent des limites : Distance entre la réalité sociale et son enregistrement, transformation des structures familiales, nomenclature difficile car en plus de la profession, l’éducation devient une variable essentielle. III Les autres critères de classification sociale : Les styles de vie. Les tribus et réseaux (référence à l’existence de communauté : pluralité des appartenances sociales, donc les individus ne se situent plus nécessairement par rapport à sa place dans le système productif. Chapitre 6 : Familles bouleversées, familles recomposées : I Définition, fonctions et types de familles : 1°) Définitions la famille : Mot familia désigne au départ l’ensemble des esclaves et des serviteurs, puis par extension l’ensemble de gens vivant dans une même propriété, en enfin dans un sens plus large l’ensemble des consanguins. Sens strict : la famille est un ménage constitué d’au moins deux personnes. 2°) La famille a de nombreuses fonctions : La reproduction des génération et l’identification sociale ; la production et la consommation des biens et services ; la transmission des biens et valeurs ; la différenciation des rôles (chacun a un rôle différent au sein de la famille). 3°) Il existe plusieurs types de famille : Famille patrilinéaire (père = chef) ou matrilinéaire (seule la lignée utérine est valorisée et fonde les droits de filiation : père transmet aucun droit, femmes pas de pourvoir, c’est l’oncle maternel qui fait fonction de chef de famille). Monogamie (structure de base des sociétés occidentales) et polygamie système d’union conjugale où le fait d’avoir plusieurs époux (voire épouses) est légitime. Familles simples et recomposées (avant c’était pour cause de décès…). Familles étendues (groupe domestique au sein duquel cohabitent, avec les parents et les enfants, divers membres apparentés (ascendants, collatéraux) et familles nucléaires (groupe domestique réduit aux parents et aux enfants). 4°) L’homogamie est fréquente : Le mariage n’est plus arrangé par les familles mais l’homogamie (qui est le mariage entre 2 individus de milieux sociaux très proches) reste très fréquent. Elle s’explique d’un point de vue probabilistique (+ de chances de rencontrer un individu dans des lieux communs) et aussi d’un point de vue psychoculturel (mêmes habitudes, mêmes loisirs…). II L’évolution de la famille au XXème siècle : Depuis le Moyen-Age, la famille s’est profondément transformée. 1°) Le modèle ancien est dépassé : Caractérisé par : le père travail, la mère reste au foyer, les parents ont une descendance nombreuse, les époux sont mariés à vie. Encore dominante dans les années 50’s et 60’s elle perd de son attrait. 2°) La famille a changé : Dans le passé, le lien conjugal était dissocié de l’amour, le souci des intérêts de la lignée était privilégié. Aujourd’hui les couples ont une exigence du bonheur et redoutent la routine conjugale. L’entente sexuelle et le renouvellement des plaisirs est devenu le critère de réussite des couples. Baisse de la fécondité en France depuis 65 (diffusion des méthodes contraceptives). Croissance du nombre de naissances hors mariage depuis 60’s (35% en 95). Montée des divorces 1960 : 30000/an ; 2000 : 100000/an. L’union libre : le mariage est en crise. 75 : 3,6% des couples non mariés contre 12 ?4% en 1990. Augmentation du nombre de personnes vivant seules. Les jeunes vivent davantage chez leurs parents. III Crise ou recomposition de la famille ? 1°) La crise de la famille est une longue histoire : On parle de désorganisation familiale dès le XIXème siècle dans les familles d’ouvriers. Il vaut mieux parler non pas d’une crise mais d’une transformation des modèles matrimoniaux. 2°) Les familles recomposées ne sont plus marginales : Ces familles en « kit » sont de plus en plus nombreuses : 1990 : estimation à 661000. 3°) Plusieurs causes expliquent les transformations familiales : Le diplôme et le travail des femmes. Pour la femme, la réussite professionnelle peut se faire au détriment de la famille. De plus, le travail permet à la femme de s’affranchir financièrement. Transformation des mœurs : le couple devient + instable car moins de pression de la part des parents, importance religieuse amoindrie. 4°) Les personnes seules avec ou sans enfants sont de + en + nombreuses : Proportion d ‘hommes vivant en couple à 25 ans passe de 55% en 75 à 39% en 90. Pour les femmes de 71% à 58%. Le nombre de famille monoparentale s’est accru : il ne cesse d’augmenter. = + de la moitié des allocataires du RMI et 20% d’entre elles vivent en deçà du seuil de pauvreté. II Famille nucléaire et réseaux de parenté : 1°) Talcott Parsons a proposé un modèle : Famille américaine caractérisée par 3 traits : elle est un système ouvert (les époux se choisissent librement) ; elle est un système multilinéaire (parents de la femme et du mari traités sur le même plan d’égalité) ; elle constitue un système conjugal (unité familiale réduite aux parents et aux enfants). 2°) Les réseaux de parenté se maintienne : Plus de cohabitation, mais les parents âgés vivent proches de leurs enfants. 1 ménage sur 2 a des contacts hebdomadaire avec parents, beaux parents… Moins d’un ménage sur 10 ne voit jamais certains de ses parents. Donc maintient du réseau de parenté avec développement famille nucléaire. Chapitre 7 : Les héritiers : I Les cadres de la socialisation : 1°) La socialisation est une notion plus large que l’éducation : La socialisation repose sur l’étude des processus d’assimilation aux groupes sociaux. C’est l’opération par laquelle les individus entrent en relation. 2°) Les normes et les statuts structurent les comportements : Chapitre 8 : La société de consommation : Consommation : disparition par destruction ou par transformation de biens ou services utilisés. La conso des ménages intègre les dépenses de logements et de santé. Niveau de vie : pouvoir d’achat d’un individu mesuré en monnaie. Mode de vie : ensemble des traits qui caractérisent l’existence des individus dans les éléments qui sont partagés par un groupe social + ou – étendu. Il est structuré par la conso, les relations de travail, les moyens de transport, la durée de travail, l’habitat… I Le niveau de vie des Français : 1°) Les déterminants du niveau de vie : Il dépend du revenu disponible (calculé à partir du revenu primaire corrigé par des transferts opérés par les administrations publiques (impôts, cotisations…) et du patrimoine (actifs physiques (terrains, bijoux, œuvres d’art), financiers (monnaie, dépôt bancaires, actions…) et incorporels (brevets, droits d’auteur…). La volonté de corriger les inégalités de revenu par des impôts progressifs s’est faite en plusieurs étapes : impôt sur le revenu en 1914 (la bourgeoisie n’échappe plus à la quasi immunité fiscale) ; TVA en 54, impôt de la solidarité sur la fortune (ISF) en 89 (=impôt payé par les ménages ayant un patrimoine de plusieurs millions de francs). L’Etat est chargé par sa politique fiscale et sociale de réduire les inégalités de revenu. Mais elles dépendent aussi de la croissance éco, des fluctuations des taux d’intérêt et des cours boursiers, des politiques salariales des entreprises, la modification des structures familiales (augmentation des familles monoparentales…). 2°) Les Trente Glorieuses marquent une rupture dans l’évolution du niveau de vie des Français : terme inventé par Jean Fourastié par analogie aux Trois Glorieuses (journées révolutionnaires de 1830), pour désigner la période de forte croissance et de prospérité inégalée entre 46 et 75. Hausse du PA (pouvoir d’achat) au cours des 30G autant qu’il le faisait dans le passé en deux siècles. 50’s : fin du prog d’électrification des campagnes et mise en place des adductions d’eau. L’essor se traduit par un renforcement de la taille des entreprises, un dynamisme des secteurs de bases et une forte hausse du PA. Les ménages accèdent à la société de conso et s’équipent en biens durables (auto, TV, réfrigérateurs…). 3°) La crise éco est à l’origine d’une extension de la pauvreté : La crise éco des 70’s-80’s a fait fonctionner à plein régime la machine inégalitaire. Aujourd’hui, 13M de Français vivent des minima sociaux (minimum vieillesse, RMI, allocations diverses…). Extension du chômage (= moteur de cette évolution), accroissement spectaculaire du rendements des actifs des classes favorisés. Après 68, situation des ouvriers s’améliore (hausse du niveau de qualification et du SMIC), mais depuis milieu 80’s : les salaires ne progressent plus / à ceux des autres groupes sociaux. 80’s-90’s : creusement des écarts de revenus (surtout en GB et aux EU) : GB et F : élévation des + hauts revenus, PB et Suède : appauvrissement des + modestes, EU : accroissement à la fois de la proportion de pauvres et de riches. Ces différences nationales s’expliquent par des taux de croissance éco divergents, par l’augmentation inégale du chômage, politiques fiscales et sociales. Il faut parler de précarité : une menace de pauvreté pèse sur les non-pauvres. Les politiques de rigueur éco et de baisse du pouvoir d’achat ont accentué les difficultés des ménages à bas revenus. II Le mode de vie des Français : 2 mécanismes sont à l’origine des transformations de la conso des ménages : d’abord besoins primaires (alimentation, vêtements…) puis besoins secondaires (biens durables) et enfin services ; les biens se diffusent selon une logique hiérarchique (des riches aux + pauvres, vieux et ruraux). 1°) Le mode de vie associé à la société rurale a disparu : Bcp de F (= Français) ont des racines paysannes. La société paysanne - caractérisée par la confusion entre la famille et l’entreprise dans un système éco agencé selon la logique de l’autosubsistance, la collectivité locale, une tradition qui commandait tous les actes, l’importance des notables = liens entre la collectivité locale et la société englibante – a aujourd’hui disparu. Les traditions se perdent et avec elles un mode de vie. Les mass media (presse, TV, ciné) ont diffusé les mêmes modèles de comportements sut l’ensemble du territoire national. Rôle dansl’uniformisation des modes de vie. Henri Mendras : « naguère, chacun recevait ses modèles de comportement de sa position sociale et cherchait à s’y conformer ; dorénavant, la multiplicité des modèles de comportement donne à chacun la possibilité de se construire son mode de vie en fonction du système de valeurs qu’il s’est forgé ». 2°) Les Français ont connu une révolution de leur mode de vie : Diminution du temps de travail (= revendication des syndicats). Un ouvrier travaillait 4000h en 1830, aujourd’hui 1600h. En plus accompagné d’une augmentation du revenu des ménages. Depuis 85, le tps libre est + long dans le cycle de vie que le tps de travail. A partir du milieu du XIX, toute une série de textes législatifs va diminuer le tps de T. Réduction sur la durée quotidienne, puis hebdo. Le travail a des frontières de – en – nettes : le travail en col bleu supplanté par le T en col blanc., la force musculaire est remplacée le maniement de l’info et de l’intelligence. Donc difficile de mesurer l’intelligence. Le tps de T officiel déformé (travail à la maison, réunion du soir…). La structure de conso s’est déformée : augmentation du niveau de vie modif du volume et du contenu de la conso : 1750 : dépenses alimentaires = 80% des dépenses d’une famille, aujourd’hui : - de 20%. Une part croissante des revenus est consacrée depuis 40 ans aux dépenses d’hygiène, de santé, loisirs et logement. La structure de conso des manages français tend à se rapprocher du modèle américain. Homogénéisation des marchés lié au dvpt du commerce international ; les différences de modes de vie s’atténuent. Loi d’Engel : part de l’alimentation dans le total des dépenses décroît lorsque le revenu des ménages s’élève. 1950 = 42%, 70 = 25% depuis 80 = 20%. Accroissement des dépenses de santé lié à un vieillissement de la pop française. Diffusion des biens durables en 3 étapes (voir p185 schéma). Montée de l’individualisme (livraison à domicile, K7 vidéo, amélioration de l’habitat (=cocooning)). 3°) L’accès aux vacances de masse date des années 1950 : Vacances et tourisme en tant qu’activités organisées apparaissent au début du XIXème siècle. L’exemple anglais, qui joue un rôle essentiel dans la diffusion du modèle aristocratique des vacances, est suivi par la bourgeoisie française. Noblesse russe s’installe en villégiature dans la région niçoise (1880), Anglais à Ajaccio, Egypte, Orient, Français = peuple euro qui se déplace le – à l’étranger. C’est dans les années 1920, que les loisirs réservés jusqu’alors à un nombre limité de privilégiés commencent à se démocratiser. En 36, le gouvernement de Léon Blum accorde 2 semaines de congés payés. Les ouvriers ont désormais des vacances, mais pas de revenu suffisant pour se déplacer. Les départ de masse en vacances se font à partir de 1950. Développement de l’auto (4CV de Renault) permet le dvpt du tourisme familial, puis d’un tourisme plus structuré (camping, hôtels). Attrait pour le bronzage sur la Côte d’Azur. Les vacances deviennent un élément à part entière du mode de vie de toutes les couches sociales. Depuis fin 70’s, le « budget vacances » est géré plus strictement (crise éco, chômage, stagnation du PA). Déclin des régions + chères aux profit de région + abordables (Bretagne, Charente). Fait nouveau : voyage à l’étranger. III Quel avenir pour la société de consommation ? 1°) Les Français accèdent à la société de consommation (1949 – 1968) : nouveau besoins constamment suscités par la publicité et démarchage à domicile. Formation de nouvelles habitudes de conso. 2°) La consommation est contestée : Dénonciation de l’avènement de formes d’aliénation nouvelles et de l’existence d’une culture asservie par son appareil producteur. Ecole anti-éducative car fabrique des consommateurs disciplinés. Le consommateur n’est plus souverain, les producteurs imposent leurs préférences. Depuis fin des 70’s, changements sociologiques lourds réduction de la taille des ménages, travail des femmes, élévation du niveau scolaire. Crise provoque un allongement de durée de vie des biens durables. La sortie de la crise des 90’s s’accompagnera sans doute d’une reprise de la conso, mais celle-ci ne pourra pas avoir les mêmes caractéristiques, ni la même intensité que dans les années 60. 3°) La saturation des marchés démontre la fin du modèle ancien (fondé sur l’achat de biens durables) : Aujourd’hui la quasi totalité des ménages sont équipés. Achats = besoins de renouvellement. Ex : secteur du meuble affaibli (produits transmissibles de génération en génération). Par contre succès du secteur de la literie. Marché de l’habillement : - besoin de vêtements protecteurs, port du costume-cravate plus obligatoire… mais marché des adolescents toujours dynamique. 4°) La société de consommation est bien vivante : On peut distinguer 3 époques :50-60’s : conso de masse s’affirme ; 70’s à 90’s : conso s’individualise, conso relancée grâce à la segmentation des marchés et l’individualisation des produits ; depuis début 90’s : guerre du Golfe, récession : les consommateurs sont inquiets : thèmes dominants = santé, écologie… Facteurs qui soutiennent la conso : maison individuelle recherchée, taille des ménages (leur réduction conduit paradoxalement à un accroissement de certaines conso (Deux personnes seules ont besoin d’1 frigo une famille de 5 personnes n’en a besoin que d’un…). Les dépenses par enfant en proportion du revenu ne cesse d’augmenter. Des transformations structurelles provoquent des changements dans la conso. F de + en + éduqués, donc moins dupes des marques, choisissent eux-mêmes. La société de conso évolue vers une société de l’info. Certaine prise de conscience écologique (lessives sans phosphates, produits bio, papier recyclable. Cet engouement montre que les consommateurs privilégient les aspects qualitatifs / aspects quantitatifs, et permet l’apparition de nouveaux débouchés pour l’industrie des biens de conso. 5°) Allons-nous vers une uniformisation de la consommation entre les groupes sociaux ? Généralisation du salariat et accroissement numérique de la classe moyenne, conso de masse tendent à réduire les oppositions entre groupes sociaux. L’organisation des dépenses ne dépend pas uniquement du niveau de revenu ; les aspirations propres à chaque groupe ont une influence déterminante. Ex différences en matière d’habillement entre ouvriers et employés (dépensent +) qui pourtant ont des salaires proches, en matière de nourriture (pas les mêmes produits). Besoin d’affirmer un certain prestige. Domination culturelle exercée par la bourgeoisie sur classe ouvrière. Celle-ci se laisse imposer la définition des biens dignes d’être possédés. Si la majorité des F a accès aux loisirs, aux vacances, il y a quand même des différences : il y a ceux qui vont dans leur maison de campagne et ceux qui vont dans les camping. Chapitre 9 : le Français se fait rare : les mutations démographiques en France : I L’évolution de la population française : 1°) La transition démographique représente une véritable révolution : Diminution de la fécondité très précoce. Mortalité stable donc population évolue peu (x2 en 2 siècles). Mortalité recule sauf épidémies (1849) et guerres (classes creuses). 2°) Les générations ne sont plus renouvelées au cours de l’entre 2-guerres : Hécatombe due à la 1ère GM (bcp de femmes sans mari, crise démo). 30’s : « le Français devient rare », faible fécondité due aux nombreuses femmes sans enfants, contexte défavorable de crise éco. 3°) A la période du renouveau succède celle du déclin : Baby-boom grâce au plein emploi, forte K, (sentiment de sécurité + politiques familiales + assurances sociales). Les jeunes arriveront en masse à l’université en 1960 (origine de mai 68) puis déstabiliseront le marché du travail, pb des retraites. Dès 65, baisse de la fécondité. Changement de mentalité : profiter des biens de conso + prolongement de la durée d’études (éducation très chère) + coût immobilier + activité des femmes. Crise de la natalité car travail des femmes, montée de l’individualisme. P.Ariès : « l’enfant d’aujourd’hui « gène plus » alors qu’autrefois il était la finalité essentielle ». 2 thèses s’opposent sur les effets de la dénatalité : ceux qui n’y voit pas d’importance : pas d’effet sur la prospérité économique d’un pays ; et ceux pour qui la France est en danger car vieillissement de la pop menace l’équilibre des retraites. Différences régionales de fécondité : faible au Sud-Ouest, croissant fertile dans régions industrielles du N + Rhône Alpes. Fécondité banlieue > centreville. Chute spectaculaire de la mortalité de 46 (13,3%°) à 64 (10,7%°). Puis se stabilise vers 70’s-80’s vers 10%°. 36 : 41,9M ; 46 : 40,5M !, 96 58M (1% de la pop mondiale). 4°) La politique familiale est de nos jours en panne : 1919 : Congrès de la natalité : réduction de tarifs pour quelques familles nombreuses, loi de 1920 : réprime avortement et empêche diffusion de la contraception. 1939 : politique nataliste : Code de la famille d’A. Sauvy (extension des réductions à toute la population, prime versée à l naissance d’enfants). En 46, une famille de 3 enfants recevait un 2ème salaire, 45% du budget social allait à la famille (aujourd’hui 10%). Aujourd’hui, ce n’est plus une priorité, même si ces structures sont toujours là : prestations familiales et quotient familial (diminution de l’impôts sur le revenu/ nbre d’enfants). II Les flux migratoires : 1°) Les courants migratoires s’inscrivent dans un flux séculaire : France = pays d’immigration, carrefour de l’Europe. 31 : étrangers = 6,5% pop totale. Aujourd’hui, idem. France = 2ème pays d’accueil après EU. Population française en partie constituée de vagues successives d’immigration. 30’s : 90% des immigrés sont européens, 4% africains. 90’s : 40% européens, 45% africains. Problème de l’intégration. 2°) La politique migratoire est devenue + restrictive avec la crise économique : 50’s : Office National de l’Immigration starifie immigration car pénurie de main d’œuvre. 70’s : augmentation du chômage + crise éco : la politique migratoire se durcit. 74 : fermeture des frontières. 81 : des sans papiers sont régularisés avec l’adoption d’une nouvelle loi. 93 : lois Pasqua durcissent la politique d’immigration (retour aux frontières, difficulté d’accès au statut de réfugié politique…). Nouveau code de la nationalité. Aujourd’hui, la politique d’immigration française repose sur ces principes : refus de sélection ethnique (pas de quotas), affirmation du droit d’asile, contrôle des flux (mais droit au rapprochement familiale). Mais les lois sont impuissantes face aux illégaux. Chapitre 10 : les âges de la vie / sociologie des classes d’âge : I L’âge une catégorie socialement construite ? 1°) L’histoire des classes d’âge : Préoccupation étatique qui remonte à Colbert. Autorités définissent âge