
BIO-INDICATION ET ÉVALUATION DES IMPACTS ÉCOLOGIQUES DES
REJETS URBAINS DE TEMPS DE PLUIE
Yannis FERRO 
(1)(2)
, Claude DURRIEU 
(2)
, Hélène Arambourou
(3)
(1)  
CETE   Méditerranée,   Pôle   d’activité,   30   avenue   Albert   Einstein   CS   70   499   13593   Aix-en-Provence   Cedex   3,
(2) 
(3) 
CETE Ile de France, 12 rue Teisserenc de Bort, 78197 Trappes en Yvelines Cedex
Résumé : 
La seule connaissance de la composition physico-chimique d’un échantillon ne permet pas de connaître son
impact écologique sur le milieu récepteur. Partant de ce constat, si l’on souhaite évaluer cet impact, il est
aujourd’hui indispensable d’avoir recours à des outils, tels que les bio-indicateurs, qui intègrent les effets
d’une  pollution  chronique.  Si  les bio-indicateurs  communautaires  reposant  sur  l’étude  de  la composition
d’une communauté d’organismes dans le milieu  ont été largement  utilisés dans le cadre de la Directive
Cadre   Européenne   sur   l’Eau   (DCE),   les   bio-indicateurs   reposant   sur   l’étude   d’effets   bio-chimiques,
physiologiques   ou   morphologiques   au   niveau   de   la   population   ou   bien   de   l’individu   sur   des   espèces
préalablement   sélectionnées   sont   à   ce   jour   peu   utilisés.   Ces   bio-indicateurs   pourraient   s’avérer
particulièrement intéressants, car ils sont capables de mettre en évidence une pollution de façon précoce.
Cet article présente les principes importants lors de la sélection d’organismes et de marqueurs d’écotoxicité
pertinents dans l’étude des impacts écologiques des rejets urbains de temps de pluie sur les écosystèmes
récepteurs.
Mots clefs : 
bio-indicateurs, bio-marqueurs, écotoxicologie, bio-indication.
Introduction
La qualité d’un milieu ne se résume pas à sa simple composition chimique. Partant de ce constat, les
politiques européennes, en particulier la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), exigent une restauration du bon
état chimique mais également écologique des masses d’eaux  [Le parlement européen et le conseil de
l’union européenne, 2000].  Le respect de ces engagements passe par une meilleure gestion des rejets
urbains   de   temps   pluie.  Un   suivi   physicochimique   est   possible   à   l’aide   de   prélèvements   ponctuels  et
d’analyses de laboratoire. Ces analyses, performantes à l’échelle d’un site et d’un échantillon, ne sont pas
adaptées au suivi de plusieurs rejets dans la durée. En effet cette démarche a montré ses limites en raison
de la variabilité extrême des effluents et du coût des analyses. En outre, à partir des seules informations
physico-chimiques, il n’est pas possible de prédire l’effet du rejet sur une masse d’eau donnée et encore
moins l’atteinte écologique.
Une autre voie consiste alors à s’intéresser non pas à la composition du rejet, mais directement à son impact
sur l’écosystème récepteur à l’aide de bio-indicateurs.
Deux types de bio-indicateurs sont généralement distingués : les bio-indicateurs reposant sur l’étude de la
composition   d’une  communauté  (c’est-à-dire   l’ensemble   des   populations)   ou   bien   les   bio-indicateurs,
encore   appelés  bio-marqueurs,   reposant   sur   l’étude   des  changements   comportementaux,
physiologiques  et  bio-chimiques  d’un taxon donné. Si les premiers bio-indicateurs sont aujourd’hui les
plus utilisés pour évaluer l’état écologique d’un milieu (DCE), ils renseignent, en revanche, peu sur les effets
sub-létaux  d’une pollution chimique. Or, si l’on veut pouvoir agir rapidement au cours d’un processus de
dégradation,  il s’avère aujourd’hui   indispensable   pour  le gestionnaire  d’avoir accès à  des informations
précoces.
L’objectif   de   cet   article   est   de   définir   et   de   présenter   les   différents   bio-indicateurs   de   qualité   des
écosystèmes aquatiques pouvant permettre en évidence les effets d’un Rejet Urbain de Temps de Pluie
(RUTP). Les bio-indicateurs communautaires sont largement décrits dans la littérature, aussi, nous nous
attacherons   plus   particulièrement   à   présenter   les  bio-marqueurs  susceptibles   d’être   utilisés   pour
caractériser   ces   rejets. Nous  montrerons   également l’intérêt  de ce type   d’approche   en   présentant   les
résultats de travaux issus de littérature concernant les impacts des RUTP sur différentes masses d’eaux.