LA HOUILLE BLANCHE
tere,
ou de ses deux extrémités s'il est monté entre deux phases.
Cette dissymétne parait devoir être attribuée à la capacité des
cylindres par rapport ù la terre, comme
l'omit
montré les études
expérimentales de MAL Rushmore et Dubois.
Ces Messieurs ont observé que, si les cylindres présentent une
capacité par rapport k la
terre,
la courbe de répartition du poten-
tiel le long du limiteur, au lieu de rester une droite, devient une
exponentielle. L'étincelle jaillit lorsque la chute de potentiel entre
deux cylindres consécutifs devient égale à la rigidité diélectrique
de l'air. La courbe de répartition se trouve modifiée, et l'étincelle
continue à jaillir entre les cylindres successifs jusqu'à ce que la
chute de potentiel dans un intervalle devienne inférieure à la
rigidité de l'air. Sur toute la longueur où les étincelles passent,
la courbe exponentielle est remplacée par une droite, mais beau-
coup plus rapprochée de l'horizontale que la droite correspondant
aux cylindres sans capacité en l'absence d'étincelles, il en résulte
que,
s'ils
ont cle la capacité, les premiers cylindres sont mal
utilisés et qu'il n'y a guère d'intérêt à en augmenter le nombre.
Afin de remédier à cet inconvénient, on a proposé de supprimer
la capacité des cylindres en interposant une plaque miéttallique
entre ceux-ci et la
terre.
Aucune application de dispositif ne nous
a été signalée en France. 11 parait y avoir intérêt à l'essayer,
car
il
permettrait de réduire le nombre des cylindres,
et,
par suite,
le prix des appareils à cylindres multiples qui est assez élevé.
L'écartement généralement adopté entre deux cylindres est
0,8 millimètre.
b) Métal employé pour
les
cylindres.
— On cherche à abaisser
la température produite par l'étincelle, car
l'air
est d'autant plus
conducteur, et présente à
l'arc
un passage d'autant plus
facile,
que
sa.
température est plus élevée.
C'est
pourquoi on a proposé!
l'em-
ploi de métaux anti-arcs, c'est-à-dire à bas-point de volatilisation,
tel que le zinc. Mais l'expérience a montré que le zinc a le défaut
de cette qualité, et se vaporise très vite dès le passage des
pre-
mières étincelles, ce qui détériore les cylindres et dérègle l'appa-
reil.
En pratique, on paraît préférer le laiton.
c).
Disposition
des
cylindres
en
zigzag
ou en
ligne droite.
—
La première de ces dispositions permet évidemment de réakser
une économie par réduction de longueur de la plaque isolante
sur laquelle les cylindres sont montés.
Mais,
par contre, il est à
craindre que des pertes superficielles ne forment un pont entre
les extrémités des lignes de cylindres, et ne provoquent des
fonctionnements intempestifs du déchargeur.
d).
Valeur
de la
résistance
en
série.
— Les résistances des
déchargeurs à cylindres multiples sont le plus souvent constituées
comme celles des déchargeurs à cornes. Lorsqu'on a commencé
à les léitablir, on comptait beaucoup trop sur elles pour éteindre
l'arc. Il a fallu en revenir, les éclatements des résistances dus au
courant de l'alternateur
s'étant
montrés fréquents.
L'augmentation du nombre des cylindres, ou la disposition d'un
éclateur principal en tête de la
file
des intervalles, a permis d'uti-
liser des résistances de valeurs assez faibles. Par exemple, la
Compagnie Westinghouse donne à la résistance en sérié une
valeur de 80 ohms seulement pour 3000
volts,
soit 0,03 ohm
envi-
ron par
volt,
et la General Electric C° lui donne 2400 ohms pour
20
000,
soit 0,12 ohm par volt. Mais les renseignements recueillis
semblent indiquer que ces valeurs seraient trop faibles, si l'on
supprimait l'éclateur principal.
Pour
l'essai
de ces résistances, nous renverrons aux obseïva-
lions déjà faites sur
l'essai
des résistances des déchargeurs à
corne.
c). Nombre
et
valeur
des
résistances
en
dérivation.
—
L'em-
ploi
d'une
résistance en dérivation a été breveté par la Compagnie
Westinghouse. Il
s'est
introduit en France avec les déchargeurs
construits par cette Compagnie, et les exploitants paraissent en
être
satisfaits.
Le principe repose sur la différence des impédances
opposées au passage
d'une
décharge, de fréquence donnée, par
une résistance ohmique et par un chapelet d'intervalles.
Supposons que la moitié des intervalles d'un déohargeur soit
disposée en dérivation sur une résistance : une décharge atmo-
sphérique ,de haute fréquence passera dans tous les intervalles,
tandis que
,1e
courant de basse fréquence de l'alternateur, déîclen-
ché pendant la première demi-période, prendra, dès le commen-
cement der la deuxième, le chemin de la résistance et des inter-
valles en série.
L'exactitude, de ce fait a été vérifiée expérimentalement par
Creighton. Il a relevté les oscillogramimes du passage du courant
dans
un-
déchargeur à intervalles avec résistances en dérivation, et
a constaté que le fonctionnement est bien tel, lorsque le déchar-
geur est réglé pour éteindre Farc. Il a reconnu en même' temps
que,
si le déchargeur ne coupe pas le courant de l'alternateur ^
plus tard k la fin cle la première période entière, ce courant suî>
siste indéfiniment. Il faut alors augmenter, soit la valeur de k
résistance, soit le nombre des intervalles en série ou en clérha-
tion.
Creighton n'a opéré qu'à une tension de 2500
volts,
et Ton a
fai[
remarquer, non sans raison, qu'il serait peut-être imprudent de
tirer de ses essais des conclusions trop absolues sur le fonction,
nement de l'appareil à des tensions beaucoup plus élevées, Mais
nous répéterons, à ce propos, ce que nous avons dit antérien-
renient.
Plus la tension des alternateurs est élevée, moins la
surtension a d'importance relative ; moins, par conséquent,
i]
j
aura d'écart entre la tension à laquelle le déchargeur devra
s'amorcer, et celle à laquelle il devra couper Parc, en sorte qu'on
arrivera à une limite que M. Védoveîh fixe, un peu hypothétique
ment,
aux environs de 125 000
volts,
au delà de laquelle le coeffi-
cient de sécurité des canalisations suffira pour résister aux sur-
tensions d'origine atmosphérique les plus élevées.
Toutefois,
il y aurait intérêt à répéter, à des tensions interne
diaires,
les essais de Creighton.
Nous rappelons brièvement qu'il obtenait ses relevés en plaçam
un galvanomètre d'intensité dans le circuit des intervalles, un
autre dans le circuit de la résistance, et le galvanomètre de ien
sion entre les bornes. Au moyen d'un contact tournant, conduit
par un moteur synchrone, il envoyait à un moment donné,
dans
le
déchargeur, l'étincelle à haute tension et de haute fréquence d'un
circuit oscillant. Ce dispositif paraît excellent pour les basses len
sions auxquelles il opérait. Mais il deviendrait
d'une
application
de moins en moins aisée à mesure qu'on opérerait à une plm
haute tension, la difficulté étant de produire une différence de
potentiel assez élevée pour dépasser notablement la tension de
régime.
Dans le même ordre d'idées, M. Neall a proposé de monter k
déchargeur en essai aux bornes mêmes du circuit d'utilisation,
et d'y lancer la décharge
d'une
bobine de Ruhmkorf'f ; l'énergie
nécessaire serait fournie par deux condensateurs branchés eux-
mêmes aux bornes du circuit. Mais il est fort probable, comme
on Fa fait remarquer, que les condensateurs restant soumis à
la
tension du circuit ne pourront se décharger.
ïl ne paraît pas que des essais semblables aient été tentés en
France.
Il serait cependant utile d'y procéder,car on ignore encore
presque tout des valeurs respectives à donner aux résistances
et du nombre des cylindres, et il vaudrait mieux sans doute
essayer les appareils et les perfectionner dans la mesure du pos
sible,
que les remplacer par d'autres qui, souvent, n'ont d'autre
supériorité que leur nouveauté.
Déchargeur
à
réactances
en
dérivation.
— Un type spécial
de déchargeurs, avec réactapees en dérivation et montage parti-
culier,
a été installé par la Société industrielle d'Energie élec-
trique,
à Villelongue.
La ligne aérienne est alimentée à 11 550 volts de tension
étoile
Elle est protégée, à
l'usine
génératrice, par une batterie de
déchargeurs à cornes installés comme suit :
Le premier déchargeur du côté de la ligne, réglé à 38 mm.
d'écartement, est branché directement entre la ligne et la terre.
Il servira cle dernier secours contre une surtension élevée de
grande énergie et de haute fréquence. La longueur de
l'arc
entre
les cornes est assez grande pour qu'on puisse compter sur sa
résistance pour couper le courant de l'alternateur à la tension
normale.
Le second déchargeur, réglé à 12 mm. seulement, est inséré au
même point, mais est monté en série sur une résistance métal-
lique placée dans l'huile. Il sera traversée par les surtensions de
haute fréquence, mais de tension peu élevée.
Le point commun d'insertion des deux premiers déchargeurs
est relié aux barres par une bobine de réactance graduée, el
trois autres dêchargeurs, tous réglés a 12 mm., viennent se
greffer en différents points de cette bobine, de façon que l'impé-
dance opposée à la décharge croisse d'un déchargeur à l'autre.
De deux en deux, les bornes éloignées des déchargeurs sont
reliées à une même résistance métallique dans l'huile. Les dé-
charges seront donc évacuées à la terre par l'un ou
l'autre
déchar-
geur,
suivant leur fréquence, ce qui est un autre procédé pour
atteindre le même but que précédemment.
L'arc
s'amorce, dans
les éclateurs étroits, à une fois et demie la tension de 'service,
Ajoutons que cette installation, dont les exploitants se déclarent
parfaitement satisfaits, est complétée par une batterie de dêchar-
geurs à jets.d'eau montés entre le point d'insertion du dernier
éclateur et la terre.