Cahier 9 Inventaire des stratégies non pharmacologiques d`auto

Cahier 9
Inventaire des stratégies non pharmacologiques
d’auto-gestion de la douleur chronique
Victorine Sikati-Foko, B.Sc.
Étudiante à la maîtrise en sciences infirmières, UQO
Francine Major, M.Sc., Ph.D (c)
Professeure au département des sciences infirmières, UQO
Monique Labrecque, Ph.D.
Professeure honoraire au département des sciences infirmières, UQO
Francine de Montigny, Ph.D.
Professeure au département des sciences infirmières, UQO
Mai 2007
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Table des matières
Introduction 3
1.1 Le choix des stratégies non pharmacologiques 3
1.2 Les stratégies physiques 6
1.3 Les stratégies cognitives et comportementales 10
1.4 Les stratégies actives et passives 19
1.5 Les thérapies alternatives 21
Conclusion 24
Références 26
3
Introduction
La première intervention pour soulager la douleur est l’utilisation des médicaments
(Ross & al., 2001 ; Martin & al., 2005). Or l’utilisation des médicaments est un couteau à
double tranchant car d’un côté, ils peuvent soulager les symptômes et améliorer la fonction
et de l’autre côté, la morbidité reliée aux effets secondaires peut être considérable. Il
apparaît donc suite à la recension des écrits que la douleur ne peut être gérée uniquement
par les analgésiques. Les infirmières peuvent jouer un rôle crucial dans la gestion de la
douleur en utilisant de nombreuses stratégies et interventions (Godfrey, 2005). Pour ce faire,
elles doivent bien comprendre les bases physiologiques pour les approches non
pharmacologiques. Elles devraient être plus familières avec ce type d’intervention seule ou
en combinaison avec les analgésiques pour soulager les douleurs cancéreuses ou non
(Mayer, 1985).
1. 1. Le choix des stratégies non pharmacologiques
L’utilisation des approches non pharmacologiques tend à être de plus en plus
populaire et l’on constate une augmentation du nombre de références sur ces approches. Il
n’en était pas de même deux décennies auparavant car Mayer en 1985 signalait qu’il n’y
avait pas de documentation ou de recherche qui pouvait témoigner de l’efficacité de ces
approches. De nos jours, les stratégies non pharmacologiques sont de plus en plus utilisées
et étudiées. En effet, l’étude de Kemp et ses collaborateurs (2004, dans Godfrey, 2005)
indique que 84% des patients utilisent au moins une stratégie non pharmacologique qui
selon eux sont efficaces. Étant donné que les personnes âgées sont réticentes pour réclamer
des médicaments pour soulager leur douleur, elles vont choisir d’adopter des stratégies non
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pharmacologiques (Ferrelle, 1995 dans Tse, Pun & Benzie, 2005). Près de 58% des
répondants de l’étude pilote de Tse et al. (2005), pensent que les interventions non
prescrites sont efficaces pour soulager la douleur. Par ailleurs, 68% des participants
utilisent un moyen non pharmacologique pour soulager leur douleur. Malgré la sévérité de
la douleur, 70% des participants à cette étude pilote ne choisissent pas les médicaments par
voie orale.
De même, les aînés ayant participé à l’étude de Ross et al. (2001) sont réticents à
prendre la médication pour soulager leur douleur, par peur de la constipation et d’autres
effets indésirables. Pour gérer leur douleur, ces aînés vont opter pour des approches non
pharmacologiques. Par exemple, certains d’entre eux vont décider d’ignorer leur douleur,
alors que d’autres vont se distraire, faire des exercices, appliquer du froid ou du chaud sur le
site de la douleur ou méditer (Ross & al.). Les croyances des aînés ainsi que leurs attentes
les influencent dans leur choix de stratégie à utiliser. Ignorer la douleur par les aînés signifie
garder le sourire, penser positivement, ne pas laisser la douleur les dominer, supporter la
douleur, accepter ses limites, ajuster ses activités, prendre un jour à la fois, faire une activité
agréable, avoir un sens de l’humour à propos de la douleur et penser à des lendemains
meilleurs. Les aînés expriment qu’ils ont des connaissances au sujet de l’utilisation des
stratégies alternatives en combinaison avec des approches pharmacologiques mais ne sont
pas toujours motivés à les utiliser. Leur motivation varie d’une journée à l’autre et selon
l’intensité de la douleur (Ross & al.).
Dans l’étude de Blomqvist et Edberg (2002), les stratégies les plus communément
utilisées sont : la médication, le repos, la mobilisation, les distractions et la communication
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au sujet de la douleur. Parmi ces stratégies, une seule a été rapportée efficace; il s’agit de la
mobilisation qui est pratiqué par 66% des patients interrogés. Plusieurs activités sont
réalisées dans cette catégorie. En effet, les patients qui souffrent de douleur font de la
marche, des exercices, leurs AVQ, vont en physiothérapie ou changent régulièrement de
position. Par ailleurs, d’autres activités réalisées par les patients ont été qualifiées d’efficace
mais entraînant des effets indésirables. Il s’agit :
- Du repos qui peut entraîner de la raideur comme effet indésirable;
- La communication de la douleur avec le risque de ne pas être pris au sérieux, ou la
peur d’être perçu comme plaintif;
- l’utilisation des accessoires comme des bandages ou attelles qui peuvent produire
de l’inconfort, limiter leurs activités et les pousser à dépendre des autres pour leur
utilisation;
- L’utilisation des instruments d’aide à la marche, comme la marchette, ou la canne
avec la peur de se les faire voler;
- Les distractions, telles que la lecture, regarder la télévision, méditer, avec les
risques qu’elles ne soient pas attrayantes ou intéressantes.
Comme autre moyen pour gérer la douleur, la majorité des patients interviewés dans
l’étude de Blomqvist (2003), disent ne rien faire quand ils ont de la douleur. Le même
constat a été fait par Ross et al. (2001) car plus de la moitié des participants de leur étude
décident d’ignorer leur douleur et le tiers des participants pensent que c’est une stratégie
aidante. Les raisons évoquées par les patients interrogés par Blomqvist (2003) sont le
manque de temps, la résignation et les attitudes stéréotypées comme quoi « la douleur est
synonyme de vieillissement ». D’autres participants contactent un professionnel de la santé
comme moyen de gestion de la douleur. Par contre, un faible pourcentage de patients trouve
que des activités de distraction peuvent soulager leur douleur.
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