Cahier 9 Inventaire des stratégies non pharmacologiques d`auto

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Cahier 9
Inventaire des stratégies non pharmacologiques
d’auto-gestion de la douleur chronique
Victorine Sikati-Foko, B.Sc.
Étudiante à la maîtrise en sciences infirmières, UQO
Francine Major, M.Sc., Ph.D (c)
Professeure au département des sciences infirmières, UQO
Monique Labrecque, Ph.D.
Professeure honoraire au département des sciences infirmières, UQO
Francine de Montigny, Ph.D.
Professeure au département des sciences infirmières, UQO
Mai 2007
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Table des matières
Introduction
3
1.1 Le choix des stratégies non pharmacologiques
3
1.2 Les stratégies physiques
6
1.3 Les stratégies cognitives et comportementales
10
1.4 Les stratégies actives et passives
19
1.5 Les thérapies alternatives
21
Conclusion
24
Références
26
3
Introduction
La première intervention pour soulager la douleur est l’utilisation des médicaments
(Ross & al., 2001 ; Martin & al., 2005). Or l’utilisation des médicaments est un couteau à
double tranchant car d’un côté, ils peuvent soulager les symptômes et améliorer la fonction
et de l’autre côté, la morbidité reliée aux effets secondaires peut être considérable. Il
apparaît donc suite à la recension des écrits que la douleur ne peut être gérée uniquement
par les analgésiques. Les infirmières peuvent jouer un rôle crucial dans la gestion de la
douleur en utilisant de nombreuses stratégies et interventions (Godfrey, 2005). Pour ce faire,
elles doivent bien comprendre les bases physiologiques pour les approches non
pharmacologiques. Elles devraient être plus familières avec ce type d’intervention seule ou
en combinaison avec les analgésiques pour soulager les douleurs cancéreuses ou non
(Mayer, 1985).
1. 1. Le choix des stratégies non pharmacologiques
L’utilisation des approches non pharmacologiques tend à être de plus en plus
populaire et l’on constate une augmentation du nombre de références sur ces approches. Il
n’en était pas de même deux décennies auparavant car Mayer en 1985 signalait qu’il n’y
avait pas de documentation ou de recherche qui pouvait témoigner de l’efficacité de ces
approches. De nos jours, les stratégies non pharmacologiques sont de plus en plus utilisées
et étudiées. En effet, l’étude de Kemp et ses collaborateurs (2004, dans Godfrey, 2005)
indique que 84% des patients utilisent au moins une stratégie non pharmacologique qui
selon eux sont efficaces. Étant donné que les personnes âgées sont réticentes pour réclamer
des médicaments pour soulager leur douleur, elles vont choisir d’adopter des stratégies non
4
pharmacologiques (Ferrelle, 1995 dans Tse, Pun & Benzie, 2005). Près de 58% des
répondants de l’étude pilote de Tse et al. (2005), pensent que les interventions non
prescrites sont efficaces pour soulager la douleur. Par ailleurs, 68% des participants
utilisent un moyen non pharmacologique pour soulager leur douleur. Malgré la sévérité de
la douleur, 70% des participants à cette étude pilote ne choisissent pas les médicaments par
voie orale.
De même, les aînés ayant participé à l’étude de Ross et al. (2001) sont réticents à
prendre la médication pour soulager leur douleur, par peur de la constipation et d’autres
effets indésirables. Pour gérer leur douleur, ces aînés vont opter pour des approches non
pharmacologiques. Par exemple, certains d’entre eux vont décider d’ignorer leur douleur,
alors que d’autres vont se distraire, faire des exercices, appliquer du froid ou du chaud sur le
site de la douleur ou méditer (Ross & al.). Les croyances des aînés ainsi que leurs attentes
les influencent dans leur choix de stratégie à utiliser. Ignorer la douleur par les aînés signifie
garder le sourire, penser positivement, ne pas laisser la douleur les dominer, supporter la
douleur, accepter ses limites, ajuster ses activités, prendre un jour à la fois, faire une activité
agréable, avoir un sens de l’humour à propos de la douleur et penser à des lendemains
meilleurs. Les aînés expriment qu’ils ont des connaissances au sujet de l’utilisation des
stratégies alternatives en combinaison avec des approches pharmacologiques mais ne sont
pas toujours motivés à les utiliser. Leur motivation varie d’une journée à l’autre et selon
l’intensité de la douleur (Ross & al.).
Dans l’étude de Blomqvist et Edberg (2002), les stratégies les plus communément
utilisées sont : la médication, le repos, la mobilisation, les distractions et la communication
5
au sujet de la douleur. Parmi ces stratégies, une seule a été rapportée efficace; il s’agit de la
mobilisation qui est pratiqué par 66% des patients interrogés. Plusieurs activités sont
réalisées dans cette catégorie. En effet, les patients qui souffrent de douleur font de la
marche, des exercices, leurs AVQ, vont en physiothérapie ou changent régulièrement de
position. Par ailleurs, d’autres activités réalisées par les patients ont été qualifiées d’efficace
mais entraînant des effets indésirables. Il s’agit :
-
Du repos qui peut entraîner de la raideur comme effet indésirable;
-
La communication de la douleur avec le risque de ne pas être pris au sérieux, ou la
peur d’être perçu comme plaintif;
-
l’utilisation des accessoires comme des bandages ou attelles qui peuvent produire
de l’inconfort, limiter leurs activités et les pousser à dépendre des autres pour leur
utilisation;
-
L’utilisation des instruments d’aide à la marche, comme la marchette, ou la canne
avec la peur de se les faire voler;
-
Les distractions, telles que la lecture, regarder la télévision, méditer, avec les
risques qu’elles ne soient pas attrayantes ou intéressantes.
Comme autre moyen pour gérer la douleur, la majorité des patients interviewés dans
l’étude de Blomqvist (2003), disent ne rien faire quand ils ont de la douleur. Le même
constat a été fait par Ross et al. (2001) car plus de la moitié des participants de leur étude
décident d’ignorer leur douleur et le tiers des participants pensent que c’est une stratégie
aidante. Les raisons évoquées par les patients interrogés par Blomqvist (2003) sont le
manque de temps, la résignation et les attitudes stéréotypées comme quoi « la douleur est
synonyme de vieillissement ». D’autres participants contactent un professionnel de la santé
comme moyen de gestion de la douleur. Par contre, un faible pourcentage de patients trouve
que des activités de distraction peuvent soulager leur douleur.
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Une classification variée des différentes approches non pharmacologiques est utilisée
par les chercheurs. Certains auteurs vont parler de stratégies physiques (massage,
application du froid et chaud, TENS, acupuncture, toucher thérapeutique, etc.), de stratégies
cognitivo-comportementales (distraction, méditation, yoga, relaxation, hypnose, imagerie,
vibroaccoustique, etc.), alors que d’autres parlent de stratégies passives et actives ou de
thérapies alternatives.
1.2. Les stratégies physiques
Jakobsson (2004), a noté l’utilisation des stratégies physiques par les personnes âgées.
Les plus importantes utilisées étant le repos, l’application du froid et la distraction. Ces
stratégies sont faciles à mettre en œuvre, peu coûteuses et bien connues. D’après les
recherches de Blomqvist (2003), seulement 15% des personnes qui suivent des thérapies
physiques (massage, bandage, changement de vêtement, TENS, application du froid ou
chaud, acupuncture) se disent soulagées. Celles qui font leur AVQ en faisant attention,
ressentent une réduction de la douleur. Toutefois, Creamer et ses collaborateurs (2000, dans
Baird & Sands, 2004) signalent que des interventions telles que le massage, l’application du
chaud et froid, le bandage, l’utilisation des aides à la marche produisent seulement des
soulagements temporaires.
Les exercices
Les exercices ont été qualifiés de bénéfiques s’ils sont intéressants et variés (Ross &
al., 2001). L’utilisation des exercices par les patients cancéreux ayant participé à un
7
programme de gestion de la douleur abaisse leur niveau d’anxiété (Robb, Williams,
Duvivier, & Newham, 2006). Par ailleurs, seulement 13% des patients dans l’étude de
Blomqvist (2003) qui se mobilisent (marche ou mouvements passifs) se sentent soulagés.
Vibes (2001) quant à lui indique que l’exercice physique constitue un facteur
d’amélioration significative de la douleur dans la fibromyalgie. Il s’agit d’exercice modéré,
régulier, adapté et privilégiant l’étirement et les mouvements d’extension.
Le massage
Le massage peut jouer un rôle dans le bien-être du patient et produire un sentiment de
relaxation, mais il n’y a pas d’évidence qui supporte cette idée (Closs, 1994). Toutefois, il
peut réduire l’intensité de la douleur chez les personnes en phase terminale, mais seulement
de façon immédiate et non prolongée (Pan, Morrison, Ness, Fugh-Berman, & Leipzig,
2000). Ces auteurs ajoutent que les hommes répondent mieux que les femmes au massage.
Pour leur part, Furlan et ses collaborateurs, (2002 dans Godfrey, 2005) soulignent que le
massage peut être efficace dans le soulagement des douleurs au dos spécialement lorsqu’il
est combiné avec des exercices. Pour Vibes (2001), les massages sont indiqués lors des
contractures musculaires et sont contre indiqués en cas de lésion inflammatoire ou
tumorale, de fragilité osseuse, d’hypocoagulabilité spontanée ou thérapeutique. D’autres
patients utilisent des crèmes lors du massage. Ainsi, la majorité des patients interviewés
dans l'étude de Tse et ses collaborateurs (2005) utilisent des analgésiques topiques avec le
massage.
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La thérapie par le froid et le chaud
L’application du froid et du chaud peut être efficace dans la réduction de la douleur
(Closs, 1994). Lorsque appliquée directement au-dessus du site de la douleur, le
soulagement est encore plus efficace (Gammon & Staff, 1941, dans Closs, 1994). Le tiers
des participants de l’étude de Ross et ses collaborateurs (2001) utilisent des compresses
froides ou chaudes pour soulager leur douleur mais seulement 10% les jugent efficaces.
Pour ce qui est des indications, Car et Sheikh (2003, dans Godfrey, 2005) recommandent
cette approche lors des douleurs au dos, alors que Vibes (2001) recommande la
thermothérapie pour les pathologies articulaires des membres et de la colonne vertébrale et
la cryothérapie pour les poussées inflammatoires articulaires des membres.
La neurostimulation transcutanée (TENS)
Carroll et ses collaborateurs (2000, dans Godfrey , 2005) signalent que cette stratégie
est utilisée pour soulager une variété de douleur. Ainsi, elle est reconnue plus efficace dans
les douleurs reliées aux tendons ou associées au dommage des nerfs (Melzack & Wall,
1988 dans Closs, 1994). Elle est également efficace dans le traitement des fractures, dans
les douleurs à l’épaule, les bursites et les neuropathies diabétiques. Malgré son usage,
l’évidence de son efficacité n’est pas encore démontrée. Toutefois, un soulagement
passager à court terme a été signalé par Pan et al. (2000) chez des patients cancéreux et des
patients en phase terminale.
L’acupuncture
L’acupuncture est maintenant de plus en plus utilisée comme complémentaire à
d’autres traitements pour soulager la douleur (Godfrey, 2005). L’étude de Eshkevari et
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Heath (2005) souligne des évidences de son efficacité. Vibes (2001) indique qu’à côté des
effets locaux de l’acupuncture, on observe souvent des effets généraux que le patient
exprime sous la forme d’un bien-être général voire d’un assouplissement. De leur côté, Pan
et ses collaborateurs (2000) indiquent que l’acupuncture peut soulager les douleurs
cancéreuses ou la douleur chez les patients en phase terminale. Elle est aussi efficace dans
les MPOC, le cancer du poumon et peut même soulager la dyspnée. Par contre
l’acupuncture ne soulage pas la douleur chez les patients HIV positifs (Pan et al.). Quelques
patients ayant eu recours à l’acupuncture ont rapporté trois jours de soulagement et une
augmentation de la mobilité (Filshie & Redman, 1985 dans Pan & al., 2000). Cependant, la
durée de la réponse était encore plus élevée chez les clients avec des douleurs musculaires
(Filshie & Redman, 1985 dans Pan & al., 2000).
Malgré que son efficacité soit controversée (Ernst, 2004 dans Godfrey, 2005),
l’acupuncture est également utilisé pour d’autres types de douleur chronique (arthrite,
migraine, fibromyalgie, etc.). L’acupuncture réduit souvent l’utilisation à long terme des
opiacés (Lewilh & Vincent, 1996 ; Kvoming & Holtnberg, 2004 dans Eshkevari & Heath,
2005). Il convient d’ajouter ici que le patient et sa famille doivent être informés que cette
approche peut fonctionner pour un individu et pas pour un autre même si leur diagnostic est
le même comme par exemple les douleurs au dos (Eshkevari & Heath, 2005). En plus,
malgré que la stimulation puisse être désagréable, elle peut s’avérer bénéfique sur des
douleurs localisées ou régionales lorsque liée à une contracture musculaire (Vibes, 2001).
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L’utilisation des aides techniques
Des études récentes (Jakobson, 2004; Bairds & Sands, 2004) font mention de
l’utilisation des aides techniques pour réduire la douleur. Ainsi, la majorité des participants
à l’étude pilote de Martin et al. (2005) utilisent des instruments d’aide comme des cannes
en plus de la médication.
1.3. Les stratégies cognitives et comportementales
Les composantes psychologiques et émotionnelles de la douleur sont des facteurs qui
peuvent aider un individu à contrôler la douleur et réduire l’anxiété (Garcia & Altman,
1997 dans Godfrey, 2005). Il est connu que l’anxiété (Thomas, Wilson-Barnett, &
Goodhart, 1998) et la dépression (Tyr & al., 1989 dans Thomas & al. ,1998) peuvent
aggraver la douleur. Il serait donc souhaitable de tenir compte de ce genre de problématique
quand on choisit une stratégie pour gérer la douleur. Les thérapies cognitives et
comportementales (hypnose, biofeedback, relaxation et stratégies de coping). peuvent
apporter une solution à ces détresses. Ce sont des approches qui coûtent cher mais les
bénéfices surpassent les coûts (Thomas & al., 1998). Compte tenu des composantes de la
douleur, Adams, Pool & Richardson (2006), indiquent qu’il existe de nombreuses
approches psychologiques qui peuvent être utilisées pour gérer la douleur. Celles qui sont
les plus populaires et reconnues comme efficaces sur les douleurs musculosquelettiques
sont les stratégies cognitives et comportementales.
Les thérapies cognitives et comportementales peuvent aider les personnes ayant un
diagnostic de maladie chronique à mieux gérer leur douleur. Selon Bradley et ses
collaborateurs (2003, dans Godfrey, 2005), il y a une évidence que ces thérapies sont
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efficaces dans le soulagement de la douleur due à certaines pathologies. Il s’agit de
l’arthrite rhumatoïde, de l’ostéoarthrite, du syndrome de fatigue chronique et du syndrome
du côlon irritable. Près de 38% des patients cancéreux ayant suivi un programme cognitif et
comportemental pour la gestion de la douleur ont diminué leur demande en analgésique
(Robb & al., 2006). Pour leur part, Thomas et ses collaborateurs (1998) indiquent que les
thérapies cognitives et comportementales peuvent diminuer la fréquence et l’intensité de la
douleur dans la drépanocytose. Des études soulignent que le but principal de ces thérapies
n’est pas le soulagement de la douleur mais plutôt d’aider les patients à apprendre à vivre
une vie satisfaisante malgré la présence de la douleur (Turk & Meichenbaum, 1994, dans
Thomas & al., 1998).
Les distractions
Les distractions sont de plus en plus utilisées par de nombreux patients pour soulager
la douleur. Jakobson (2004), dans son étude sur les personnes âgées a trouvé que la seule
méthode cognitive utilisée était la distraction. Elle était la stratégie la plus utilisée par les
patients interrogés par Tse et ses collaborateurs (2005). Pour ces derniers, regarder la
télévision, écouter la radio ou suivre la musique étaient leurs activités préférées. Des
activités telles que la concentration visuelle, les techniques de respiration, chanter, écouter
le rythme de l’eau du robinet ou faire la description des photographies peuvent également
être utilisées pour soulager la douleur. Mais elles ne sont enseignées au patient que lorsqu’il
a une douleur minime (McCaffery, 1983 dans Closs, 1994). En effet, un patient qui
expérimente une douleur persistante peut ne pas être en état de se distraire. Dans certaines
conditions, juste le fait de se reposer peut aider les patients. En effet, 50% des participants
12
de l’étude de Ross et al. (2001) disent se reposer pour soulager la douleur, mais seulement
10% d’entre eux trouvent cette stratégie efficace.
D’autres activités de distraction ont été mentionnées dans les études. On peut citer le
fait de se tenir occupé, de travailler la mémoire, de peindre ou tout simplement d’essayer
d’avoir du bon temps (Ross & al., 2001). Écouter de la musique évoque des vieux souvenirs
et est considéré comme positif par les aînés. Certains aînés indiquent que parler et socialiser
avec les autres les aide à gérer leur douleur. Alors que pour d’autres, faire des exercices tels
des étirements au lit ou dans une baignoire, jardiner, cuisiner, marcher, faire de la bicyclette,
faire de la natation, sortir de la maison, aller respirer de l’air frais et rencontrer de nouvelles
personnes sont des activités aidantes.
L’utilisation de la musique à des fins thérapeutiques
L’utilisation de la musique à des fins thérapeutiques peut être utilisée pour soulager la
douleur chez les patients cancéreux, mais aucune recommandation n’est à faire suite à
l’étude de Pan et al. (2000). Néanmoins, cette approche peut être efficace dans certaines
conditions. En effet, l’écoute de la musique chez les femmes souffrant d’arthrite rhumatoïde
réduit la perception de la douleur (Kneafsey, 1997). Beck’s (1991, dans Kneafsey. 1997) a
obtenu le même résultat avec les patients cancéreux. Kneafsey ajoute que la musique peut
être utilisée dans le soulagement de la douleur chez les personnes âgées mais affirme que
des recherches supplémentaires sont requises pour l’utiliser dans des domaines précis.
L’utilisation de la musique dans la gestion de la douleur est peu risquée, de faible coût et le
potentiel de réduire la souffrance est élevé (Kneafsey).
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L’hypnose et la relaxation
L’hypnose et la relaxation sont des interventions basées sur le principe que des
changements au niveau du cerveau peuvent influencer la douleur. Vue de cette façon, la
relaxation réduit l’anxiété et accroît le sentiment de contrôle sur la douleur, mais un
bénéfice à long terme n’a pas encore été évalué (Adams & al. 2006). Il y a néanmoins des
évidences de l’efficacité de ces stratégies, selon Kessler et ses collaborateurs (2003, dans
Godfrey, 2005). D’autres auteurs indiquent que les patients qui ont appris des techniques de
relaxation sont capables de s’adapter à la douleur (Diamond & Coniam, 1991 dans Closs,
1994). La relaxation qui est reconnue comme pouvant induire un léger soulagement de la
douleur, peut être inappropriée chez les personnes âgées car elle consomme beaucoup de
temps et elle peut intensifier momentanément la douleur chez certaines personnes. (Closs,
1994). Cette approche est indiquée dans les céphalées de tension (Vibes, 2001). Comme
activité de relaxation, on peut citer la méditation, le yoga, le zen, le biofeedback et la
relaxation musculaire progressive.
La majorité des études recensées par Carroll et Seers (1998) indique une différence
significative entre deux groupes de patients ayant participé aux essais sur la relaxation. En
effet, les patients du groupe expérimental ont noté une réduction de l’intensité de la douleur
suite à la relaxation. Toutefois, il n’y a pas d’évidence suffisante pour confirmer que la
relaxation peut réduire la douleur chronique. Arnstein (2004) quant à lui signale que la
technique de relaxation en elle-même n’a pas de propriété de réduction remarquable de la
douleur. Cependant, elle peut réduire la douleur qui est exacerbée par le stress. L’hypnose
par contre est efficace car elle altère l’expérience de la douleur (Arnstein, 2004). D’autres
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auteurs ajoutent que la relaxation avec l’imagerie réduit la douleur mais le régime de
relaxation doit être individualisé pour chaque individu (Pan & al., 2000). Ces auteurs ont
également souligné l’efficacité de l’hypnose.
La thérapie vibroacoustique
La thérapie vibroacoustique est une technique qui a émergé dans les années 1970.
Facile d’usage, elle utilise des vibrations audibles pour réduire le stress et permettre la
relaxation (Boyd-Brewer & McCaffrey, 2004). Ces auteurs ajoutent que la vibroacoustie a
pour habileté de réduire la douleur, l’anxiété, ainsi que les symptômes de la maladie et les
infirmières doivent être au courant de son bienfait. Cette thérapie utilise des fréquences
dans la limite de l’ouie humaine. Les petites fréquences sont mieux entendues et peuvent
contribuer à la relaxation et la réduction de la douleur (Wigram, & Cass, 1995, dans BoydBrewer & McCaffrey). Les vibrations de fréquence comprises entre 30 et 120 Hz sont les
plus thérapeutiques, c'est-à-dire qu’elles réduisent la douleur de façon significative, quand
elles sont appliquées à proximité du site de la douleur (Lundereg 1983, 1984 a et b dans
Boyd-Brewer & McCaffrey). Pour cette thérapie, on peut utiliser des chaises inclinables,
des matelas ou des tables numériques vibrantes. La musique quant à elle peut être utilisée à
des fréquences variées. Cette stratégie non invasive diminue la douleur et les symptômes de
la maladie en induisant la relaxation et assiste le patient dans le processus de réadaptation.
La thérapie vibroacoustique est basée sur deux approches : l’approche psychologique
et l’approche physiologique. Il existe trois équipements pour la vibroacoustie, mais le
modèle préféré dans les soins infirmiers est le modèle FFM qui utilise un son et joue une
cassette préenregistrée. Pour le succès de la thérapie, certaines conditions sont nécessaires :
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le patient doit être calme, isolé du bruit, confortable et bien détendu avant la séance (BoydBrewer & McCaffrey, 2004). La longueur d’une session varie selon l’équipement,
l’efficacité de la musique et les conditions de santé du patient. Même si cette thérapie est
efficace, elle a des effets indésirables tels que : les vertiges, la somnolence ou les nausées
mais on peut les prévenir en ajustant la chaise de traitement. Il y a tout de même des contre
indications en cas d’inflammation aiguë sévère, de saignements, de cardiopathies sévères
ou chez les personnes portant un pace maker (Wigram, 1997, dans Boyd-Brewe &
McCaffrey).
Il existe des CD appropriés pour l’usage acoustique. Mais il peut être bénéfique
d’utiliser de la musique qui est familière au patient (Curtis, 1986 dans Boyd-Brewer &
McCaffrey, 2004). Une musique familière peut ne pas stimuler le corps physiquement
comme la musique acoustique, mais peut produire des effets psychologiques bénéfiques.
D’ailleurs de nombreux centres médicaux utilisent de la musique familière au patient
(Boyd-Brewer & McCaffrey).
Les stratégies de « coping »
Parmi les stratégies cognitives et comportementales, on peut citer les stratégies de
« coping » qui sont utilisées pour gérer l’agent de stress spécifique qu’est la douleur.
L’utilisation de diverses stratégies de « coping » est associée à une perception de contrôle
de la douleur. Six stratégies de « coping » ont été identifiées chez les 195 personnes, âgées
en moyenne de 46 ans, admises dans un programme de réadaptation en douleur chronique
qui ont participé à l’étude de Haythornthwaite, Menefee, Heinberg, et Clark (1998). Il
s’agit de « se distraire l’attention », « d’ignorer la sensation de la douleur », « de
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réinterpréter la sensation de la douleur », « de prier et d’espérer », « d’augmenter les
activités comportementales » et « de l’accepter et d’aller de l’avant ». Dans cette étude,
« prier et espérer » est la stratégie de « coping » la plus fréquemment rapportée par les
patients.
Une autre étude fait également mention de stratégies de « coping » pour la gestion de
la douleur. En effet, sept stratégies de « coping » sont utilisées par les 48 patients, âgés en
moyenne de 75 ans, souffrant d’arthrite rhumatoïde et ayant participé à l’étude de Melanson
et Downe-Wamboldt (2003). Il s’agit de :
-
La « confrontive coping » ou adaptation par la prise de responsabilité. Dans ce
cas, la décision d’utiliser une stratégie pour soulager la douleur incombe au
patient lui même. Celui-ci peut décider de se reposer, de prendre la médication
prescrite, de faire des exercices et d’appliquer du chaud et du froid, etc.
-
Le « palliative coping » ou adaptation par des expédients palliatifs. Dans ce cas,
ceux qui l’adoptent font éloigner la douleur par des activités quelconques telles
que fumer, parler au téléphone avec des proches ou regarder la télévision ;
-
Le « fatalistic coping », ou le « supportant coping » ou adaptation par fatalisme.
Ceux qui l’adoptent pensent qu’il n’y a rien à faire, ils acceptent de souffrir et
remettent tout entre les mains de Dieu ;
-
Dans le « self-reliant coping », ou adaptation par l’indépendance, les gens font ce
qu’ils peuvent par eux-mêmes et ne veulent pas demander de l’aide ;
-
Le « evasive coping » ou adaptation par l’évasion. Ceux qui optent pour cette
stratégie essayent de penser à autre chose, surtout à des choses plaisantes ;
-
Le « optimistic coping » ou adaptation par optimisme. Ceux qui l’adoptent se
comparent à des personnes vivant des expériences plus grave et peuvent s’estimer
plus chanceux ;
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-
Le « emotive coping » ou adaptation par les émotions. Dans ce cas, le patient
pleure ou crie sur son sort.
La majorité des participants dans l’étude de Mélanson et Downe-Wamboldt (2003)
utilise le « confrontive coping », le « palliative coping » et le « supportant coping » et
l’adoption de l’une ou l’autre de ces stratégies ne changent pas beaucoup avec le temps.
L’imagerie mentale
L’imagerie mentale est une stratégie cognitive et comportementale qui utilise
l’imagination des clients pour créer des images mentales en leur faisant écouter une cassette
audio (Kwekkeboom, Kneip, & Pearson, 2003). Kwekkeboom et ses collaborateurs (1998,
dans Kwekkeboom & al., 2003) indiquent que c’est une technique efficace de soulagement
de la douleur cancéreuse mais elle peut aggraver la douleur chez certains patients. Les
patients qui ont des attentes élevées de la technique et qui ont déjà une expérience
antérieure de l’imagerie sont plus disposés à obtenir des résultats positifs. En somme, une
expérience antérieure en imagerie est un prédicteur significatif du soulagement de la
douleur. L’imagerie peut aider le patient à altérer sa perception de la douleur (Arnstein,
2004) et en fin de compte, elle produit une réduction significative de l’intensité de la
douleur chez la majorité des participants de l’étude de Kwekkeboom et al. (2003).
Par contre, les symptômes tels que la fatigue, une diminution des habiletés cognitives
de l’attention (Cimprich & Ronis, 2001 dans Kwekkeboom & al., 2003) peuvent interférer
avec l’expérience d’imagerie mentale. Chez les patients qui font l’expérience de la fatigue,
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Kwekkeboom et ses collaborateurs (2003) ont noté une intensité plus élevée de la douleur,
beaucoup de détresse et une perception de contrôle faible. Les personnes âgées ont, en
général, une expérience négative de l’imagerie alors que les personnes qui ont un certain
niveau d’éducation ont une expérience positive de l’imagerie. L’infirmière devrait
considérer les symptômes du client qui pourraient influencer sa capacité à être attentif lors
des séances d’imagerie. Des stratégies physiques qui nécessitent moins d’activités
cognitives seraient plus appropriés dans ces conditions. De même, il est préférable pour
l’infirmière d’interroger le patient au sujet de ses expériences antérieures en imagerie avant
de lui faire expérimenter cette approche.
D’autres auteurs se sont intéressés à l’impact de l’imagerie mentale sur la réduction
de la douleur. Ainsi, le groupe de patientes souffrant d’ostéoarthrite ayant utilisé l’imagerie
mentale avec relaxation musculaire a rapporté une réduction significative de la douleur et
de la difficulté à marcher après 12 semaines d’utilisation de l’approche (Baird & Sands,
2004). L’imagerie mentale avec relaxation musculaire est une technique peu dispendieuse,
facile à appliquer, qui ne requiert qu’une session de courte durée et il n’ y a pas d’effet
indésirable si on la compare avec les autres stratégies cognitivo-comportementales.
Les thérapies par l’esprit
La compréhension de la connexion de la douleur avec l’esprit peut aider les
infirmières à bien évaluer et traiter la douleur chronique (McCaffrey, Frock & Garguilo,
2003). Dans les thérapies par « l’esprit et le corps », le corps et l’esprit communiquent l’un
avec l’autre pour réduire les symptômes qui accompagnent la douleur. Ces thérapies
regroupent la méditation, la relaxation, l’imagerie mentale, la thérapie par l’art et les
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thérapies cognitivo-comportementales. Des recherches sur ces thérapies réalisées par le
« Technology Assessment Panel on Integration of Behavioral and Relaxation Approches
into the Treatment of Chronic Pain and Insomnia » (McCaffrey, Frock & Garguilo)
suggèrent une évidence de leur efficacité. Bref, la connexion du corps et de l’esprit
participe à la régulation de la perception de la douleur.
Autres thérapies
Pan et ses collaborateurs (2000) ont identifié une thérapie appelée « groupe de
soutien » qui aide à atténuer la douleur dans le cancer du sein et son effet peut être rehaussé
par l’hypnose.
1.4. Les stratégies actives et passives
Blyth, March, Nicholas, et Cousins (2005), ont regroupé les stratégies d’autogestion
de la douleur en deux catégories : les stratégies actives et les stratégies passives. Le choix
de l’une et/ou l’autre des stratégies peut être utile dans certaines conditions ou
circonstances. C’est ainsi que pour certains patients, il vaut mieux combiner les stratégies
actives et passives pour avoir un rendement satisfaisant.
1.4.1. Stratégies actives
Pour Blyth et al. (2005),, les stratégies actives sont celles qui sont initiées par le
patient lui-même ; ce dernier n’évite pas les activités qui augmentent sa douleur, mais
fonctionne malgré elle. Ces stratégies sont à leur tour regroupées en deux sous-catégories :
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les stratégies comportementales actives (comme adopter une bonne posture, faire des
exercices, participer à des activités sociales, aller au travail ou faire ses activités
habituelles) et les stratégies cognitives (telles la relaxation, la distraction, la prière, la
méditation et la réduction du stress). Lors de l’enquête de Blyth et al. (2005), les patients
qui utilisent des stratégies actives ont rapporté moins de consommation d’opiacés, une
réduction des visites chez le médecin et une diminution de la douleur. En plus, ces derniers
ont souligné s’être absentés très peu de leur travail et être capable de travailler malgré la
douleur. Cette étude confirme l’idée selon laquelle l’utilisation des stratégies actives est
associée à un faible niveau d’handicap, moins de détresse, moins de prise de médicaments,
et moins d’utilisation des services de santé.
1.4.2. Stratégies passives
Les stratégies passives sont celles qui sont prescrites au patient et ce dernier ne joue
qu’un rôle passif dans sa mise en oeuvre (Blyth & al., 2005). Tout comme les stratégies
actives, ces stratégies sont regroupées en stratégies comportementales passives (telles que
suivre une diète, éviter certaines activités, se reposer, prendre des bains chauds ou froids,
fumer, boire de l’alcool ou le massage) et en stratégies médicales conventionnelles (comme
la médication, la physiothérapie, le TENS, le port du corset, l’acupuncture ou la
chiropractie). Malgré l’efficacité des stratégies actives, les stratégies passives sont en
général quatre fois plus utilisées que les stratégies actives. Et, de ces stratégies passives, les
stratégies comportementales sont les plus utilisées par les répondants (Blyth & al., 2005).
21
1.5. Les thérapies alternatives (plantes et suppléments alimentaires)
Roberts (2004) a fait une recension des écrits sur l’utilisation des thérapies
alternatives pour le traitement de l’arthrite. De tous les individus qui utilisent les thérapies
alternatives, les deux tiers admettent ne pas révéler leur pratique aux médecins par peur que
ces derniers ne les désapprouvent. En plus, les professionnels ne demandent pas à leur
patient s’ils utilisent d’autres stratégies pour soulager leur douleur. D’ailleurs l’éducation
des infirmières selon le modèle biomédical ne les encourage pas à choisir des thérapies
alternatives dans la gestion de la douleur. Toutefois, plusieurs thérapies alternatives
peuvent être utilisées en concomitance avec les méthodes traditionnelles et l’infirmière
pourrait apporter son soutien aux patients à la recherche de ces thérapies (Roberts).
Rappelons que cette recherche a été réalisée aux USA et que cette recommandation du
soutien de l’infirmière ne cadre pas avec le code de déontologie des infirmiers et
infirmières du Québec.
1.5.1. Médecine par les plantes
Les patients qui prennent déjà de nombreux médicaments et qui sont intéressés par la
thérapie par les plantes devraient être informés au sujet des interactions qui peuvent exister.
En effet, de nombreuses plantes ont des effets sur la warfarine et il est recommandé de
surveiller les signes de saignements quand on suit une thérapie par les plantes (Roberts,
2004). En plus, il faudra s’assurer que les produits sont sains et exempts de toute
contamination. En effet, selon Horstman (1999, dans Roberts, 2004), certains échantillons
de suppléments venant d’Asie étaient contaminés par des métaux lourds. Les patients
devraient recevoir des conseils des herboristes avant de choisir une thérapie par les plantes
22
et être plus confiants en achetant des produits standardisés préparés par des manufacturiers
fiables (Roberts). Les infirmières devraient être en mesure de répondre à des questions au
sujet des produits communément utilisés pour soulager la douleur arthritique et
l’inflammation (Roberts). Quelques-uns de ces produits utilisés pour soulager l’arthrite sont
énumérés ci-dessous.
Boswellia. Chopra et ses collaborateurs (1996 et 1998, dans Roberts, 2004) indiquent que la
boswellia en combinaison avec le gingembre, l’acide tumérique et « l’ashwagandha »
soulage la douleur et l’inflammation causées par l’ostéoarthrite. Les infirmières devraient
recommander l’arrêt de consommation de la boswellia en cas de diarrhée, nausée et
rougeurs (Roberts).
Gingembre. Chopra et ses collaborateurs (1996 et 1998, dans Roberts. 2004) indiquent que
le gingembre soulage la douleur de l’ostéoarthrite. Mais les patients devraient éviter les
teintures car elles peuvent créer des interactions dangereuses. L’application des racines de
gingembre sur les articulations peut soulager la douleur. En cas de forte dose de gingembre,
il peut y avoir des problèmes gastro-intestinaux similaires à ceux que l’on a quand on prend
des AINS. Il peut également y avoir des risques de saignements pour les patients qui
prennent des anticoagulants.
Acide tumérique. Chopra et ses collaborateurs (1996 et 1998, dans Roberts, 2004)
soulignent que l’acide tumérique soulage la douleur et l’inflammation mais l’évidence
scientifique de leur efficacité n’est pas encore complétée. Aucun effet secondaire n’a été
23
détecté pour ce produit, mais les patients ayant des calculs biliaires ou les femmes enceintes
devraient s’abstenir de le prendre.
Poivre de Cayenne. Le Poivre de Cayenne contient de la capsaïcine qui est une crème
topique recommandée par l’ « American College of Rheumatology » comme traitement de
l’ostéoarthrite du genou. Cette crème est efficace et diminue l’inconfort au niveau des
articulations mais son effet est temporaire. Le poivre de Cayenne ne devrait pas être
appliqué sur une peau irritée. De même, il est conseillé d’éviter d’appliquer toute source de
chaleur ou des bandages sur le produit. Le patient devrait bien se laver les mains après
l’avoir utilisé (Roberts, 2004).
Ortie brûlante. Chrubasik et ses collaborateurs (1997, dans Roberts, 2004), indiquent que
l’ortie brûlante améliore la douleur et la raideur des articulations de la même façon que le
diclofénac qui est un AINS. Toutefois, il peut y avoir une réaction allergique suite à son
utilisation.
Kava. Soulage la douleur, mais ne devrait pas être mélangé avec les tranquillisants, les
antidépresseurs ou l’alcool car l’effet du kava est potentialisé (Roberts, 2004).
1.5.2. Modification de la diète
Le rôle de la diète demeure une controverse dans la gestion de la douleur arthritique
malgré que son utilisation est basée sur des évidences scientifiques. Dunkin (1999, dans
Roberts, 2004) signale que 10 à 60% des patients arthritiques peuvent être affectés par les
aliments qu’ils consomment et peuvent bénéficier de la modification de leur diète. Mais des
études plus poussées sont requises pour déterminer quelle catégorie de patient peut en
24
bénéficier. Bref, éliminer certains additifs ou préservatifs ou éliminer de sa diète certains
aliments comme des légumes amers, aubergine, poivre, pomme de terre ou tomate peuvent
avoir des effets bénéfiques sur la douleur (Roberts, 2004).
1.5.3. Suppléments alimentaires
Beaucoup de professionnels demeurent sceptiques au sujet des suppléments, mais
quelques études font mention de leur utilisation pour la gestion de la douleur. L’infirmière a
besoin des évidences scientifiques comme base pour ses discussions avec le patient.
S-adenosylmethionine (SAM-e). Tout comme les AINS, la SAM-e améliore la douleur due à
l’ostéoarthrite (Cerrato & Rowell, 1999 dans Roberts, 2004), mais d’autres études sont
requises pour déterminer les effets de la prise du SAM-e quotidiennement pendant des
années. De plus, il faut prendre des grandes quantités pour avoir un effet; de même, on
devrait les prendre avec la vitamine B12 qui aide l’organisme à assimiler la SAM-e.
Glucosamine et Chondroïtine. Ces suppléments ne fonctionnent pas pour tous les patients
et en plus, il faut attendre longtemps pour avoir des effets. Ces produits semblent efficaces
mais des études additionnelles sont nécessaires pour affirmer cette hypothèse (Roberts,
2004). Il est néanmoins recommandé d’éviter de prendre la chondroïtine si on prend un
anticoagulant.
25
Conclusion
En conclusion, de nombreuses stratégies non pharmacologiques pour l’autogestion de
la douleur chronique ont été recensées, sans que la liste soit exhaustive. De plus, il est clair
que plusieurs de ces stratégies sont couramment utilisées, que d’autres sont méconnues et
enfin que la plupart restent controversées. Pour que ces stratégies soient efficaces dans le
soulagement de la douleur, il semble que les patients devraient être motivés à les mettre en
pratique. Or cette motivation peut dépendre de leurs croyances et de leurs comportements,
du degré d’importance qu’ils accordent au problème, et du niveau de confiance qu’ils
donnent à la stratégie (Habib, Morrissey, & Helmes, 2005).
26
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