Le management intégrateur

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MANAGEMENT
Le management intégrateur
Alain Maes
Alain Maes est Licencié en Droit (Bruxelles), Master in Comparative Law (Illinois)
ainsi que Master in Science of Management (Boston).
Son expérience professionnelle :
- coordinateur d’un DS en éco-management auprès d’ICHEC Entreprises, il
assure aussi des formations en management Qualité – Environnement – Sécurité
– Intégration ;
- senior consultant auprès d’ECN (secteur privé) et BDO (secteur public) ;
- auditeur qualité pour Bureau Veritas et évaluateur EFQM.
Il a conseillé et mené à la certification de nombreux organismes, tant privés
que publics.
La pratique de terrain, il en a eu aussi en tant que joueur de rugby puis comme
entraîneur, ce qui lui a permis de mettre en pratique, pendant trente ans, les
principes de la complexité auprès de jeunes rugbymen.
Compléments en ligne sur le blog de l’auteur :
http://managementintegrateur.skynetblogs.be/
Articles, expériences et améliorations régulières. Le blog se veut un forum
d’échanges, de contributions volontaires et de partage de bonnes pratiques.
MANINT
ISBN 978-2-8041-6671-7
ISSN
1781-4944
MANINT-cov.indd 1
Alain Maes
MANAGEMENT
Le management intégrateur
Face aux vagues successives de normes et de référentiels, d’exigences légales
et réglementaires, l’auteur nous invite à rester lucide, à ne pas sacrifier aux
modes et à ne pas accumuler ou juxtaposer méthodes et outils. Au contraire, il
nous incite à nous centrer sur nos métiers, nos savoirs et à favoriser une approche
intégrative à tous les niveaux de nos organismes : aux plans stratégiques et
opérationnels, dans nos outils d’analyse, nos méthodes de contrôle et dans nos
pratiques d’amélioration.
L’ouvrage offre un parcours clair et progressif :
- dans un premier temps, il nous conduit de la connaissance de soi (autoévaluation) aux Systèmes de Management (SM) ;
- dans un deuxième temps, il nous invite à mieux appréhender l’approche processus et l’écoute des parties prenantes, à s’imprégner de l’approche risques
pour aboutir au concept innovateur et efficient d’un Système de Management
Intégrateur. Il met aussi en évidence les contributions significatives de la
Dynamique de l’Excellence (EFQM 2010) et de la Responsabilité Sociétale
(ISO 26000) ;
- dans un troisième temps, il met en valeur la contribution des contrôles et évaluations, l’analyse des indicateurs, risques et opportunités pour terminer par le
déploiement intégré stratégie - opérationnel.
L’auteur présente également différents exemples, modèles et illustrations, pour
nous permettre de passer de la théorie à la pratique.
L’ouvrage intéressera non seulement les managers, en ce compris les responsables de processus et chefs de projets, les responsables et les auditeurs Qualité
– Environnement – Sécurité – Finances – RSE – Développement durable, mais
aussi les étudiants en Master et en Diplôme Spécial (Développement durable,
RSE...).
Alain MAES
Le management
intégrateur
Fondements, méthodes et applications
Préface de Brigitte Hudlot
Postface d’Anne Barraquier
Pour transcender
les ISO 9001, EMAS, OHSAS
18001, ISO 26001, EFQM,
CAF et autres guides
nationaux, locaux
ou sectoriels
www.deboeck.com
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Le management
intégrateur
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La collection Méthodes & Recherches poursuit un double objectif :
• présenter en langue française des états de l’art complets sur des
thèmes de recherches contemporains mais également pratiques,
d’intérêt et de niveau international.
• réunir des auteurs et des lecteurs de divers champs disciplinaires
(économistes, gestionnaires, psychologues et sociologues…) et les
aider à communiquer entre eux.
Rémi Barré, Bastiaan de Laat, Jacques Theys (sous la direction de)
Management de la recherche. Enjeux et perspectives
Nicole Barthe, Jean-Jacques Rosé (sous la direction de)
RSE. Entre globalisation et développement durable
Michelle Bergadaà, Marine Le Gall-Ely, Bertrand Urien (sous la direction de)
Don et pratiques caritatives
Denis Cristol, Catherine Laizé, Miruna Radu Lefebvre (sous la direction de)
Leadership et management. être leader, ça s’apprend !
Nathalie Delobbe, Olivier Herrbach, Delphine Lacaze, Karim Mignonac
(sous la direction de)
Comportement organisationnel - Vol. 1. Contrat psychologique,
émotions au travail, socialisation organisationnelle
Xavier Deroy (sous la direction de)
Formes de l'agir stratégique
Michel Dion (sous la direction de)
La criminalité financière. Prévention, gouvernance et influences culturelles
Assâad El Akremi, Sylvie Guerrero, Jean-Pierre Neveu (sous la direction de)
Comportement organisationnel - Vol. 2. Justice organisationnelle,
enjeux de carrière et épuisement professionnel
Alain Finet (sous la direction de)
Gouvernance d’entreprise. Nouveaux défis financiers et non financiers
Anne Gratacap, Alice Le Flanchec (sous la direction de)
La confiance en gestion. Un regard pluridisciplinaire
Alain Maes
Le management intégrateur. Fondements, méthodes et applications
Jean-Jacques Rosé (sous la direction de)
Responsabilité sociale de l'entreprise. Pour un nouveau contrat social
Jacques Rojot, Patrice Roussel, Christian Vandenberghe (sous la direction de)
Comportement organisationnel - Vol. 3. Théories des organisations,
motivation au travail, engagement organisationnel
Patrice Roussel, Frédéric Wacheux (sous la direction de)
Management des ressources humaines. Méthodes de recherche
en sciences humaines et sociales
Sylvie Saint-Onge, Victor Haines (sous la direction de)
Gestion des performances au travail. Bilan des connaissances
Laurent Taskin et Matthieu de Nanteuil (sous la direction de)
Perspectives critiques en management. Pour une gestion citoyenne
Sylvie Trosa
La crise du management public. Comment conduire le changement ?
Bénédicte Vidaillet, Véronique d'Estaintot, Philippe Abecassis (sous la direction de)
La décision. Une approche pluridisciplinaire des processus de choix
Saïd Yami, Frédéric Le Roy (sous la direction de)
Stratégies de coopétition. Rivaliser et coopérer simultanément
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Alain MAES
Le management
intégrateur
Fondements, méthodes et applications
Préface de Brigitte Hudlot
Postface d’Anne Barraquier
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Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre
domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboeck.com
©Groupe De Boeck s.a., 2012
Rue des Minimes 39, B-1000 Bruxelles
1re édition
Tous droits réservés pour tous pays.
Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment
par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans
une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et
de quelque manière que ce soit.
Imprimé en Belgique
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : février 2012
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2012/0074/009
MANINT-pgtitre.indd 4
ISSN 1781-4944
ISBN 978-2-8041-6671-7
13/01/12 14:26
Préface
Totalement perméables à leur environnement externe, les organisations en général et
les entreprises en particulier développent stratégies, systèmes et processus qui, ces
dernières années, ont tendance à s’accumuler telles des strates hétérogènes.
Ce faisant, elles caressent l’espoir illusoire de maîtriser l’ensemble des incertitudes d’un monde qui gagne chaque jour en complexité.
Le résultat final au sein des entreprises se traduit malheureusement le plus
souvent par une quantité toujours plus importante de systèmes et d’outils de gestion
divers, sous la responsabilité de départements différents qui communiquent peu ou
prou entre eux.
Dernière vague en date, les outils de gestion liés au développement durable et
à la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Face à la pression interne et
externe, le risque est grand que les entreprises s’engouffrent dans ces matières sans
en percevoir les opportunités de changement de paradigme en matière de schéma
organisationnel.
Une analyse, même sommaire, des problématiques environnementales et sociales couvertes par le développement durable et la RSE, permet rapidement de conclure
à leur complexité et à leur imprévisibilité. Le niveau de complexité est tel que seules
des stratégies basées sur la coopération, la concertation et l’échange d’information
ont des chances d’aboutir. Cette dynamique, interne comme externe, trouve sa place
dans l’approche « multi-parties prenantes » mise en avant par les définitions et les
systèmes de RSE (voir, entre autres, les mécanismes d’élaboration de la nouvelle
norme ISO 26000 ainsi que son contenu).
Cette approche, tournée vers la coopération et la concertation, nécessite de
nouveaux modes de fonctionnement, de nouvelles valeurs, de nouvelles compétences
qui influenceront l’ensemble de l’organisation.
Cependant, tout en reconnaissant ses responsabilités étendues, l’entreprise
doit rester, pour sa pérennité, centrée vers les (vrais) besoins des clients et ce avec
l’efficience nécessaire à sa survie financière et en accord avec ses nouvelles valeurs.
6
Le management intégrateur
Enfin, l’organisation n’aboutira à la mise en œuvre de ces nouvelles stratégies
que si elle obtient l’adhésion d’un maximum d’acteurs internes (et externes). Pour ce
faire, il est essentiel de faire preuve d’un maximum de cohérence (et d’un minimum de
lourdeur procédurière) entre l’ensemble des systèmes qui structurent l’entreprise.
Le concept de Management Intégrateur, développé par Alain Maes dans ce
livre, offre une réponse qui va bien au-delà d’une recherche d’économies d’échelle par
l’intégration des systèmes de gestion existants ou à venir. Il s’agit bien, à mes yeux,
d’offrir une plate-forme globale d’analyse et de réflexion systémique sur la situation
actuelle de l’organisation, la maîtrise des risques futurs et des opportunités offertes
par son environnement interne et externe.
C’est une porte entrouverte vers un réel changement de paradigme tourné vers
la coopération, la concertation et l’échange d’information. À nous, à vous d’y glisser
le pied pour ne pas la laisser se refermer.
Brigitte HUDLOT
Directrice d’ICHEC-Entreprises
Responsable de l’Unité de Formation et de Recherche en Gestion Durable et RSE
ICHEC Brussels Management School
Préambule
1. MA VOLONTÉ, NOTRE VISION
Ce livre est né d’une envie, d’un besoin : celui de partager nos expériences en
gestion et en accompagnement d’organisations.
Ce livre a pour ambition de proposer au lecteur un cheminement clair et simple
à travers le foisonnement de théories, de concepts, de normes et de contraintes qui
entourent le management des organisations.
Ce livre fait partie d’une vision à un instant T largement partagée et mûrie tout
au long d’une collaboration qui dépasse la quinzaine d’années et au cours de laquelle,
selon les vertus de la dynamique de progrès, Jean et moi avons poursuivi l’approfondissement, la simplification et l’intégration des concepts, principes moteurs et outils
de management. Selon notre principe d’évolution voire d’évolutique (nous y reviendrons tout au long de notre ouvrage), les concepts développés dans ce livre sont en
effet destinés à évoluer et à se transformer en fonction des contraintes et opportunités tant internes qu’externes.
J’ai souhaité m’adresser à celles et ceux qui sont amenés à assumer des fonctions de conseil, d’encadrement, de direction d’organisme ainsi qu’à celles et ceux qui
souhaitent comprendre et tirer profit d’outils et d’une vision du management sans être
des techniciens de la statistique ou de la qualité, des experts en environnement ou
sécurité, des férus de finances ou de production mais bien des gens de bon sens, qui
recherchent une compréhension globale et suffisante des divers enjeux pour pouvoir
dialoguer avec les expertises, en interne et en externe, en vue d’assurer la maîtrise
des activités et l’amélioration continue des performances.
Comment s’y retrouver ?
Comment faire ses choix ?
Comment assurer la cohérence ?
Comment tirer parti des outils disponibles ?
Devons-nous être parfaits ? Pouvons-nous progresser ?
8
Le management intégrateur
Devons-nous subir les contraintes ? Pouvons-nous anticiper et saisir des
opportunités ?
Apprenons d’abord à savoir être pour savoir faire !
Tout au long de nos parcours, nous avons pu dégager certains principes
moteurs de l’organisation. Aujourd’hui, nous en retrouvons certains éléments
dans les principaux référentiels de management, parfois de manière diffuse, très
souvent sans mode d’emploi.
Je me suis dès lors attaché à retrouver la simplicité au cœur des concepts,
à proposer une approche progressive et intégrative, à présenter des schémas
compréhensibles pour communiquer et partager au sein des organismes qu’ils
soient privés, publics, à but ou sans but de lucre, financiers, industriels, associatifs ou de l’économie sociale…
2. LE CŒUR DE LA DÉMARCHE : L’APPORT DE LA COMPLEXITÉ
ET LA DYNAMIQUE DE PROGRÈS
L’ouvrage est construit sur ce concept de simplicité et d’universalité ainsi que
sur une conviction fondamentale : dans un monde d’incertitude et en mouvement
continuel, c’est la dynamique de l’amélioration continuelle qui doit nous guider.
Redonnons donc un sens à cette « marche en avant ».
La structure de l’ouvrage est ainsi basée sur ce principe illustré par la roue de
Deming ou PDCA.
Structure des Systèmes de Management
Du PDCA…
P
Pr lan
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ar er
er
P
Act
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C
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A
Lorsque la roue de progrès a atteint les résultats escomptés, qu’un palier est
atteint et dans l’attente de nouvelles opportunités de progrès, nous capitaliserons sur
nos acquis et nous nous efforcerons de maintenir et renouveler le niveau de maîtrise,
Préambule
9
de performance et d’efficience atteint. Nous passons ainsi d’une planification de progrès vers une standardisation de qualité à reproduire au fil de nos activités. La roue
de Deming devient notre SDCA :
r
gi
éa er
r R or
te éli
Ac Am
S
Sy tan
st da
ém rd
at ise
is r
er
… au SDCA de la Roue de Deming
A
P
Act
Plan
D
Do
ire er
Fa loy
ép
D
C
M ont
es rô
ur ler
er
C
Check
À chaque fois que cela a du sens, nos concepts pourront donc se visualiser
sous forme d’une roue de progrès et d’une roue de maîtrise ou plus exactement, d’un
ensemble de roues de progrès et de roues de maîtrise qui cohabitent et interagissent
au sein de l’organisme et avec l’environnement contribuant à la dynamique continuelle de nos systèmes de management.
Merci, Jean, pour cette complicité sans faille !
Merci, Michel, pour ce dialogue permanent sur la forme et le contenu.
Merci, Brigitte, pour les ponts jetés ensemble entre nos différents concepts et
outils en vue de progresser vers le management intégrateur qui me tient à cœur et qui
est le devenir du management.
Merci, Jean-Marie, pour ta confiance et cette ambition partagée d’un EMBA capitalisant sur l’approche intégrative.
Merci à tous ceux, trop nombreux pour parvenir à les citer tous, qui ont apporté
un regard critique sur mes notes ou lors de mes exposés, qui ont apporté leur témoignage et leur éclairage en qualité de client, de partenaire ou de collègue.
Merci aussi à tous ceux qui me sont proches et qui ont montré une grande
patience durant ces multiples moments d’isolement et d’écriture.
Bonne lecture à tous !
Alain Maes
Modes possibles de lecture
des chapitres du livre
Objectifs du chapitre – Philosophie au cœur du chapitre
En quelques lignes, nous définissons le propos du chapitre : objectif et philosophie.
En fin de chapitre, nous proposons un résumé ainsi qu’une brève introduction au chapitre suivant « En route vers le chapitre… ».
Nous présentons également le positionnement du chapitre dans l’ensemble du livre :
1. Par rapport aux étapes PDCA de la ROUE de DEMING :
ACT
PLAN
CHECK
DO
2. Par rapport à la succession des chapitres :
PLAN : Connaissance → Processus → Qualité → Impacts
DO : SMC → DD et RSE → SMI
CHECK : Vérifications, contrôles et évaluations
ACT : Acter – Communiquer → Évolutique et ROM → Stratégie et TBP
Structure de chaque page :
Texte principal sans encadré :
Texte technique ou de développement : en encadré ou en annexe du chapitre :
Bas de page :
Référence bibliographique
Chapitre 1
Un peu de philosophie !
Depuis le début des années 1990, nous vivons des changements fondamentaux : nous
passons d’une société du matériel vers une société de l’immatériel.
Il s’agit d’une véritable révolution économique et sociétale qui nous conduit à
un saut qualitatif dont le résultat ne sera pas une simple extension, amplification ou
accélération de l’existant mais engendrera une profonde mutation, une émergence
nouvelle pour une société plus durable.
Nous le vivons tous quotidiennement : un événement à un bout du pays ou de
la planète aura une incidence à un autre coin du monde et induira des effets, positifs
ou négatifs, des changements de différentes natures dans notre propre environnement,
la vie de nos proches et notre devenir professionnel, économique, social, culturel…
Comme l’atteste André-Yves Portnoff 1, « cette évolution réduit l’importance de
la force physique et des matières premières. Ceci renforce le rôle des opérateurs
humains qui ne sont plus uniquement de la main d’œuvre mais les porteurs d’un
savoir, les détenteurs d’un savoir-faire et, s’ils le veulent bien, des créateurs. La contrainte pouvait mobiliser des esclaves mais seule l’adhésion libre des hommes obtient
d’eux leurs idées et leur créativité. La liberté intellectuelle devient une condition du
développement. »
C’est l’information qui constitue la valeur ajoutée de nos produits et services
depuis le stade de la recherche et du développement jusqu’à la réalisation du proto1
Séminaire « Management dans l’économie de l’immatériel », 11-12 décembre 2002, Paris.
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Le management intégrateur
type et à la production de produits et de services de plus en plus « intelligents », à
savoir des produits et services à valeur information intégrée, capables d’assister l’utilisateur et de s’adapter et d’évoluer dans son environnement.
Nous renvoyons le lecteur intéressé par cette approche à quelques auteurs qui
ont contribué à cette réflexion en la matière 2.
Nous n’avons pas résisté à reproduire, dans sa présentation originale, ce court
document :
L’histoire de la vendeuse de savon de Katmandou
Cette histoire est le témoignage d’un diplômé de la Columbia Business School qui a
reçu sa première leçon de management et sans doute la plus fondamentale bien loin
des professionnels et managers de renom (Source : « Fortune » du 24 février 1992).
Un jour de shopping à Kathmandu :
« De part et d’autre de la rue commerçante, deux dames accrochent le client et vendent leurs savons fabriqués la veille. Leurs produits sont similaires tout comme leur prix.
Notre témoin et sa sœur firent l’acquisition de savons auprès des deux femmes mais
l’une d’elles leur demanda gentiment d’où ils venaient et comment ils utilisaient le
savon. Ils répondirent qu’ils utilisaient 3 types de savon : l’un pour se laver, l’autre
pour le bain et troisième pour le linge.
Quelques temps plus tard, notre témoin et sa sœur s’en retournèrent au marché. Il n’y
avait plus qu’une marchande et son commerce était florissant. Elle arborait un large
sourire et leur montra les trois types de savons qu’elle avait développés avec succès.
Elle leur donna trois savons et leur posa de nouvelles questions. »
Voilà un métier on ne peut plus simple, voilà une entreprise on ne peut plus réduite en
technicité et en personnel. Et pourtant, l’information joua son rôle. Seule celle qui se
mit à l’écoute de ses clients et intégra l’information à ses produits put d’abord survivre
puis prospérer.
L’information de base lui coûta trois savons… et lui en rapporte chaque jour des
dizaines !
Cette histoire synthétique servit d’illustration lors d’une intervention que j’ai
faite en 1993 dans le cadre d’un séminaire prospectif auprès d’enseignants et de chercheurs universitaires. Le thème que je voulais mettre en évidence était le suivant :
l’organisation s’appuie sur deux valeurs ajoutées fondamentales, à savoir H et I.
L’Information est au cœur des stratégies mais aussi de la pérennité opérationnelle de nos organisations. Elle est aujourd’hui, enfin, reprise comme ressource dans
des référentiels de management tels que l’ISO 9004 (de la famille ISO 9001) et l’EFQM
ou le CAF.
Nous y reviendrons au cours de cet ouvrage. J’étais, à ce moment-là, loin de
m’imaginer que cette histoire de la vendeuse de savon constituerait aussi le commencement de mon chemin vers le management par les processus, vers une représentation
vivante et éclairante de la dynamique de progrès, de l’amélioration continue et de
l’approche intégrative.
2 Alvin Toffler, Le Choc du futur (1970), et surtout La Troisième Vague (1980) ; Dudley Lynch et
Paul L. Kordis, La Stratégie du dauphin (1990).
Un peu de philosophie !
15
Nos organisations ont ainsi deux atouts essentiels pour continuer à produire
de la valeur :
– I = Information, Idées, Innovation 3
– H = ressources Humaines, savoir-faire et savoir-être des Hommes.
Ce sont deux atouts essentiels pour relever deux défis majeurs de notre
époque :
– l’incertitude : plus les interactions entre les composants d’un système sont
nombreuses, plus son comportement global est imprévisible et plus il est le
siège d’émergences nombreuses et variées qu’il convient de saisir au bon
moment.
Certains sont tentés de dire : face à l’incertitude, appliquons l’adage « Un tiens
vaut mieux que deux tu l’auras ». Nous les invitons à méditer ceci : « Celui qui
renonce à être le meilleur cesse déjà d’être bon » (Bernard de Clairvaux). Il
faut donc apprendre à décider, agir, construire dans l’incertitude. Donc à prendre des risques ou, comme nous le verrons plus loin, à saisir les opportunités,
à capter les émergences nouvelles.
– l’irréversibilité du temps : les experts de la complexité nous le rappellent
judicieusement. Il existe une flèche du temps. Autrement dit, une fois qu’une
décision est prise ou n’est pas prise (à temps), une action est lancée ou annulée, il n’est plus possible de revenir en arrière. Ce temps est passé voire perdu.
Il faut donc apprendre à décider, à réagir à temps et à bon escient. Dans les
projets, cela signifiera, notamment, qu’il convient de raccourcir le cycle de
mise sur le marché (ex. la méthode de conception-production de la chaîne de
vêtements Zara qui a permis de raccourcir drastiquement les délais de renouvellement d’une collection de vêtements de mode) mais aussi le développement
rapide de nouvelles entreprises (ex. le groupe Virgin ou les sociétés Google,
Facebook ou Twitter) ainsi que leur disparition tout aussi spectaculaire (ex. les
entreprises de « In search of excellence » 4 des années 1980 ont presque toutes
périclité, ont disparu ou ont été reprises).
Jusqu’à présent, les réponses données au sein de nos organismes sont encore
trop souvent des adaptations soudaines de l’organisation voire des soubresauts douloureux sans remise en cause des finalités, des modes opératoires fondamentaux et
des structures profondes du management, en ce compris la segmentation de l’organisation en fonctions techniques et en unités administratives distinctes voire autarciques dans certaines circonstances.
« La décadence d’une société commence quand l’homme se demande : “que vat-il arriver ?” au lieu de “que puis-je faire ?” » (Denis de Rougemont) 5.
3 Cf. aussi Manfred Mack, Co-évolution : dynamique créatrice : libérer les richesses de l’intelligence
partagée, Village global, 1997.
4 Tom J. Peters et Robert H. Waterman, In search of excellence, Village global, 1982.
5 Denis de Rougemont prononce, à la fin du mois d’août 1947, le discours inaugural du premier
Congrès de l’Union européenne des fédéralistes, à Montreux. Il dirigera le Centre européen de la culture (CEC), présenté comme l’une des toutes premières institutions européennes, qu’il fonde à
Genève le 7 octobre 1950 et qui contribuera à la création d’autres institutions dont le CERN.
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Le management intégrateur
Les réponses actuelles de nos organisations sont, dans les meilleurs des cas :
– un management participatif
– une gestion matricielle
– une responsabilisation des intervenants
– un reengineering
– une réduction des coûts pour une rentabilité à court terme…
Généralement, ces mesures sont vécues comme des optimisations d’un système
qui a fait ses preuves. Mais, dorénavant et de manière irréversible, nous ne pouvons
plus construire le futur en extrapolant du passé.
« Moins l’on sait où l’on va, plus il devient essentiel de se le demander 6. »
Dans cette perspective, l’acte premier dans toute organisation n’est pas de décider
mais de travailler par orientation, à savoir :
– se connaître et se comparer
– définir où on veut aller
– partager cette vision
– décrire les scénarios de ce qu’il faut faire
– déterminer les balises
– fixer les garde-fous
– assurer la vigilance pour anticiper ou réagir face à ce qui, par nature, ne peut
être écrit à l’avance.
Ceci amène donc à repenser les modes opératoires et décisionnels : la performance, le succès et la viabilité d’une organisation ne résident plus dans sa capacité à
être en conformité avec les règles qu’elle s’est définie en un temps déterminé ou à
être capable de reproduire indéfiniment un niveau de maîtrise, un standard de qualité.
Ce n’est plus suffisant et c’est même la certitude de viser l’obsolescence. Au-delà de
faire ce qui est prévu, il faut pouvoir réagir aux événements imprévisibles tout en
gardant le cap voire en changeant d’orientation par l’implication et la mobilisation de
tous.
À l’instar du vol de canards… : des observations scientifiques ont permis de
conclure que les canards ne volent pas seulement en groupe mais que le groupe transcende les individus. Les canards réagissent à l’unisson et à l’instant précis comme s’ils
formaient une entité qui a la perception de tous ses éléments mais aussi de sa
globalité !
Le pilotage doit être largement distribué sur l’ensemble des processus de
l’organisation : il y a toujours un chef d’orchestre mais chaque musicien est acteur de
sa contribution et est moteur de l’enrichissement individuel et collectif.
Une telle évolution exige une organisation rigoureuse de la communication
ainsi que de l’acquisition et du traitement de l’information.
6 Hervé Sérieyx, Le Big Bang des organisations : quand l’entreprise, l’État, les régions entrent en
mutation, Calmann-Lévy, 1993.
Un peu de philosophie !
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Le Système de Management par la Qualité et le Système de Management de
l’Information constituent le squelette et le réseau sanguin autour desquels viendront
se greffer toutes les composantes libérées de l’organisme. Anticipons sur la suite de
l’ouvrage : les deux systèmes de management se côtoient, s’imbriquent et constituent
en réalité deux facettes d’un seul Système de Management Intégrateur.
Je vous montrerai, tout au long de cet ouvrage, des chantiers où l’utilisation
des outils et l’application de systèmes de prospective, d’organisation et/ou de gestion
mettent en œuvre l’être, le savoir et le faire pour parvenir à atteindre les objectifs
définis et pour maintenir le cap de la survie et, mieux encore, contribuer à la dynamique de progrès et au développement durable de tout organisme ainsi que de son environnement au sens large du terme.
Chaque outil permet de reproduire, ce qui est insuffisant dans un environnement en évolution constante. Il faut acquérir ce supplément de sens et de vision globale qui permet de piloter et d’anticiper. Nous pouvons y arriver en utilisant les outils
que je vous présenterai tout au long du présent ouvrage mais, surtout, en s’attachant
à le faire avec intelligence, en les façonnant dans la culture de l’organisme, en impliquant progressivement le plus grand nombre, en alliant créativité et rigueur, en développant une vision commune depuis la vision stratégique et la cartographie des
processus jusqu’au tableau de bord de l’organisme.
J’y reviendrai tout au long des différents chapitres. Attardons-nous encore
quelques instants sur la notion de tableau de bord pour lever dès à présent toute
ambiguïté ou tout risque de mauvaise compréhension.
Le tableau de bord du conducteur
(GPS intégré mais pas trop !)
Le tableau de bord de l’entreprise servira tout comme le tableau de bord de
l’automobile : il fournira régulièrement des informations au pilote qui consultera à
des moments choisis pour faire le point, contrôler et adapter, si nécessaire, sa trajectoire et sa vitesse en fonction de ces indicateurs internes. Pour le reste et pour la
plus grande partie du temps, le pilote sera à l’écoute de l’environnement, attentif aux
obstacles imprévus à contourner, adaptant sa conduite à la circulation environnante
et aux signalisations externes, cherchant à identifier des opportunités dans le trafic et
à anticiper des situations nouvelles voire à prendre en compte des attentes, suggestions de ses éventuels compagnons de route ou des sollicitations impromptues qui lui
parviendraient, par exemple par portable, au cours de son voyage.
Le tableau de bord nous a guidés aussi tout au long de notre propre cheminement professionnel. Il sera encore là au jour de l’écriture de ce livre, à travers le
Tableau de bord prospectif ou les « sabliers couchés » (voir chapitre 12) et les indicateurs de processus (voir chapitre 3) de l’organisation 7.
7 Voir aussi deux très bons ouvrages en la matière : Fabienne Guerra, Pilotage stratégique de
l’entreprise, De Boeck, 2007 et Grégoire Talbot, Pilotez votre entreprise grâce au Management Cockpit ,
De Boeck, 2007.
18
Le management intégrateur
Ce tableau de bord comprend évidemment les indicateurs en ligne avec les
activités récurrentes et avec les nouveaux projets mais il devra aussi intégrer des
indicateurs de vigilance et de détection.
Nous pouvons comparer ces indicateurs aux équipements modernes d’un
véhicule :
– les données de vitesse, consommation et kilométrage (performance),
– les clignotants carburant, eau, batterie ou huile (détection),
– les informations de trajet et incidents du GPS (vigilance).
Assurément le GPS a ajouté de nouvelles données et indications permettant de
savoir précisément où on est et de poser les choix en anticipant des obstacles ou en
saisissant des opportunités.
Ne négligeons toutefois pas cette bonne vieille carte routière car elle seule
nous permet d’avoir une vue globale et de garder la main sur les instruments, équipements et autres indicateurs.
C’est pourquoi, plutôt que de décrire des techniques (ce que les théoriciens et
scientifiques du management ont fait et feront mieux que moi) ou de commenter des
réalisations ou expériences (ce que les journalistes décrivent et rapportent mieux que
moi), je vous propose un espace à visiter et revisiter pour :
– s’enrichir soi-même d’abord (car tout part et tout revient à l’évolution de soi
et des autres) ;
– confronter sa pratique à d’autres chantiers (pourquoi ne pas prolonger cet
ouvrage par un forum permanent : avis aux amateurs !) ;
– « découvrir » (au sens profond et subtil) les processus en mouvement, l’alchimie en œuvre, la dynamique continuelle de progrès.
NOTRE PROPOS, AUJOURD’HUI, EST ENSEMBLE :
■
■
■
de faire le point sur les acquis de vos organismes en maîtrise des processus
(décisionnels ou de management, opérationnels ou de production, organisationnels ou de support),
d’apprécier le chemin parcouru par ceux qui se sont lancés dans des démarches
d’assurance qualité et puis de management par la qualité et enfin de recherche
de l’excellence,
de poursuivre la réflexion et de proposer une approche favorisant l’intégration
de démarches et d’outils encore fort disparates en termes de maîtrise des processus / gestion des risques / analyse des opportunités, ce que nous appelons
le management intégrateur.
JE VOUS PROPOSE DE PARTAGER :
■
les enseignements qui permettent de tirer parti de ce que vous faites sans
doute, dans certains de vos projets ou certains domaines d’activité, pour dès
lors engendrer une mobilisation de toute l’organisation et une articulation
stratégique en la matière ;
Un peu de philosophie !
■
■
19
un mode de penser et d’agir qui s’inscrit dans la durée car il est en capacité
d’aborder, de comprendre et d’intégrer tous les contextes internes et externes ;
une culture de progrès qui se construit dans le présent et dans l’amélioration
continue, qui se mesure au quotidien, à court mais aussi à moyen et long termes dans une volonté individuelle et partagée de projets et d’actions durables.
À chaque étape du livre, vous pourrez vous enrichir d’outils, de référents, d’exemples, de témoignages qui vous permettront de mettre en pratique au sein de votre propre environnement : une sorte de parcours initiatique car, d’une part, se basant sur le
vécu du consultant, de l’auditeur, de nombreux clients et d’autre part s’appuyant sur des
outils simples, pratiques que nous pouvons tous utiliser et (faire) partager.
POURSUIVONS PAR UN PETIT EXERCICE :
SUR LE GRAPHIQUE CI-DESSOUS, PLACEZ VOTRE ORGANISME :
Matrice des niveaux de progrès de la maîtrise des processus
2
3
4
5
1
fonctionnement défini, planifié, maîtrisé optimisé en amélioration
suivi
permanente
basique
Les pratiques
Le système
de gestion
Coordination
des activités
EXERCICE
Les acteurs
Les résultats
Si vous avez quelque difficulté à appréhender la terminologie (processus ?
planifié ? amélioration permanente ?...),
Si vous avez quelque difficulté à situer le niveau de maîtrise (cote de 1 à 5) de
votre organisme,
RASSUREZ-VOUS !
Ce livre vous apportera des réponses et vous permettra de situer l’ampleur et le
degré d’urgence des actions à entreprendre.
Voyons maintenant le graphique de progression des référentiels eux-mêmes 8.
8
Voir aussi en annexe 1, « Histoire de la qualité ».
20
Le management intégrateur
Chemin parcouru ou l’histoire de la qualité
Preuves que le système
qualité est efficace
Stratégie
Management
Conformité aux
Exigences écrites
Dynamique
de progrès
Management intégrateur
SMI - TBP
EFQM – CAF
Management
de la qualité
ISO 9001 v2008
Organisation
Assurance
de la qualité
Maîtrise
de la qualité
Processus
industriel
Produit
SPC
Contrôle
produit
Curatif
Correctif
ISO 9001 v94
Plan d’échantillonnage
Préventif
Amélioration
continue
Anticipation
... mais les défis et enjeux restent importants
Les défis sont planétaires, fondamentaux et, sans doute, essentiels voire décisifs pour le devenir de nos organisations et de notre planète elle-même.
Quel que soit le secteur d’activité concerné, tout responsable d’organisme sera
confronté dans les prochaines années à des choix, décisions et problématiques liés au
développement durable, à la responsabilité sociétale, à la bonne gouvernance, à
l’impact direct ou indirect de ses activités sur la pérennité de son organisme ainsi
qu’à la responsabilité sociétale de toute ou partie desdites activités.
*
*
*
Terminons cette introduction en rappelant que cet ouvrage propose au lecteur
différents niveaux de lecture en fonction de son niveau de connaissance et d’expérience des systèmes de management, du stade de déploiement des principes et outils
de management au sein de son organisation ainsi que des priorités que le secteur
s’est définies ou qui lui ont été assignées :
– Par sa dimension stratégique et son pilotage intégré, le livre offre un cadre de
réflexion et d’impulsion à l’attention de la direction et de la ligne de management des organismes
– Par son approche processus-risques / opportunités-objectifs, il permet au
management opérationnel et aux personnes clés de coordonner leurs analyses,
leurs activités et leurs initiatives.
– Par la dynamique de progrès et ses mécanismes de contrôle et d’évaluation, il
permet aux animateurs du ou des système(s) de maintenir un juste équilibre
entre cohérence et innovation, entre actions correctives (AC), préventives (AP)
et d’amélioration (AA).
Un peu de philosophie !
21
Chacun peut parcourir le livre comme il l’entend et comme il en a l’utilité.
Ainsi, certains découvriront les règles de base de l’assurance qualité avant de s’aventurer sur des chantiers plus stratégiques. D’autres seront tentés de sauter la section
consacrée au management par les processus ou par la qualité car ils s’y sont déjà
familiarisés (je leur recommande toutefois de lire quelques passages tels « Les cinq
outils de maîtrise des processus » ou « Les éclairages sur l’apport de l’ISO 9004 » ou
encore « L’information comme ressource ») pour se consacrer résolument au management par les objectifs, au management intégrateur ou à l’évolutique.
Je vous propose donc d’entreprendre ensemble le parcours basé sur la roue de
Deming, référence commune des systèmes de management.
Bonne lecture et surtout bonne route !
Alain MAES
avec la collaboration de
Jean Simon et Michel Paquot
RÉSUMÉ
Notre monde connaît une véritable révolution économique et sociétale qui
nécessite un saut qualitatif dont le résultat ne sera pas une simple extension, amplification ou accélération de l’existant mais engendrera une profonde mutation, une
émergence nouvelle qui devra nous conduire vers une société plus durable.
Dans ce monde d’incertitude en mouvement continuel au sein duquel l’entreprise doit trouver sa voie, c’est la dynamique de l’amélioration continuelle qui doit
nous guider en mettant en œuvre un principe de management de la complexité que
nous avons appelé l’« évolutique ».
La mise en œuvre de la roue de Deming, ce principe structurant du management
des processus de l’organisation, nous permet de faire interagir une planification du
progrès (Plan-Do-Check-Act) avec une standardisation de la maîtrise (Standardise-DoCheck-Act), contribuant ainsi à l’amélioration continuelle du système de management.
Les organisations disposent de deux atouts essentiels pour continuer à produire de la valeur :
■
■
I (Information, Idées, Innovation)
H (ressources Humaines, savoir, savoir-faire et savoir-être des Hommes.
Les organisations doivent s’appuyer sur ces deux valeurs ajoutées fondamentales pour relever les défis majeurs de notre époque que sont :
■
■
l’incertitude qui caractérise un monde de plus en plus complexe dont les
émergences imprévisibles rendent nécessaire une veille attentive afin d’en tirer
le meilleur parti,
l’irréversibilité du temps qui nécessite de décider, de réagir vite et à bon
escient.
Dans la plupart des cas, les mesures mises en œuvre dans les organisations
sont des optimisations d’un système qui a fait ses preuves mais, dorénavant et de
22
Le management intégrateur
manière irréversible, nous ne pouvons plus construire le futur en extrapolant du
passé ; au-delà de faire ce qui est prévu, il faudra réagir aux événements imprévisibles tout en gardant le cap voire en changeant d’orientation par l’implication et la
mobilisation de tous.
Le pilotage doit être largement distribué sur l’ensemble des processus de
l’organisation : il y a toujours un chef d’orchestre mais chaque musicien est acteur de
sa contribution et est moteur de l’enrichissement individuel et collectif.
Le Système de Management par la Qualité et celui de l’Information se côtoient,
s’imbriquent et constituent deux facettes d’un seul Système de Management Intégrateur.
L’activation du savoir, du savoir-être et du savoir-faire – non seulement de
chaque acteur de l’organisme mais surtout de l’ensemble inter-relié constitué par le
groupe de ces acteurs – doit être mise en œuvre non seulement pour parvenir à
atteindre les objectifs définis et maintenir le cap de la survie mais aussi pour contribuer à la dynamique de progrès et au développement durable de l’organisme et de son
environnement au sens large du terme.
Nous tenterons de montrer comment tirer parti de l’acquis opérationnel pour
engendrer une mobilisation de toute l’organisation et une articulation stratégique
afin d’insuffler un mode de penser et d’agir s’inscrivant dans la durée et permettant
d’intégrer tous les contextes internes et externes.
Nous verrons comment installer une culture de progrès qui se construit dans le
présent et dans l’amélioration continue, qui se mesure au quotidien, à court mais
aussi à moyen et long termes dans une volonté individuelle et partagée de projets et
d’actions durables.
En route vers le chapitre 2
Nous allons y entamer le parcours pratique de la construction d’un système de management intégrateur et prospectif. Nous verrons comment une auto-évaluation bien conduite sur une base participative permet à l’organisme de mieux comprendre la
dynamique interactive de ses processus de fonctionnement ainsi que ses points forts à
renforcer et ses points faibles à améliorer.
PARTIE 1
PLAN
SOMMAIRE
Chapitre 2
Le préalable du management : connaissance
de soi, conformité et confiance
(SWOT – CAF – EFQM).
25
Chapitre 3
Le management par les processus (et les projets) 37
Chapitre 4
Le management par la qualité (SMQ)
65
Chapitre 5
Le management des impacts des activités,
processus et projets (SME, SMS…).
83
Chapitre 2
Le préalable du management :
connaissance de soi, conformité
et confiance (SWOT – CAF – EFQM)
« CONNAIS TOI TOI-MÊME »
Sommaire
A. La connaissance du MOI et les vertus
de l’autoévaluation
26
B. Conformité et confiance
31
26
Plan
A. La connaissance du MOI
et les vertus de l’autoévaluation
C’est la première étape essentielle de la démarche : savoir qui on est, identifier
ses points forts et les points à améliorer.
Nous entendons déjà quelques sceptiques parmi vous : l’exercice n’est pas simple et comment le réussir alors que, par nature, on ne s’est pas encore doté de tous les
moyens internes d’analyse, d’évaluation, de prospective, de réflexion en équipe ?…
À ceux-là, et aux autres aussi bien entendu, nous leur disons « bienvenue dans
l’univers de l’amélioration continuelle ». Autrement dit, nous devons être bien conscients que l’exercice ne sera pas parfait dès la première fois et qu’il faudra le renouveler à intervalles réguliers (par exemple, tous les deux ans).
C’est en soi une démarche riche d’enseignement pour l’organisation mais aussi
pour chaque participant à titre personnel et à titre professionnel.
En fonction des circonstances, des disponibilités et des objectifs poursuivis,
nous avons utilisé différents référentiels de base, parmi lesquels :
1. La grille SWOT ou AFOM
L’analyse SWOT (Strengths – Weaknesses – Opportunities – Threats) ou AFOM
(Atouts – Faiblesses – Opportunités – Menaces) est un outil qui permet d’analyser d’une part les facteurs internes (les points forts et les points faibles)
d’une organisation, d’un quartier, etc. et d’autre part les facteurs externes (les
opportunités et les menaces de l’environnement) qui peuvent avoir un impact
sur l’organisation, le quartier, etc.
La méthode a été développée dans les années 1960 et a d’abord été appliquée
au monde des grandes entreprises. Elle est aujourd’hui utilisée dans des environnements très diversifiés et peut même servir à titre personnel.
Elle permet également de visualiser les enjeux et d’identifier les dynamiques
potentielles pour renforcer les acquis, éviter les pièges, anticiper les menaces,
encadrer les risques et définir les actions prioritaires.
AFOM/SWOT
A
F
Flexibilité et adaptabilité
Humanisation de l’accompagnement
et pragmatisme
Réseau formel et informel sur son périmètre
d’intervention
Manque de polyvalence et de doublon
Harmonisation des connaissances
Démarche méthodo à formaliser
Diversification des modes et sources
de financement
Accès aux ressources européennes
Moyens disponibles
Aucun indicateur requis par les prescripteurs
Caractère aléatoire du financement
Changements d’orientation des décideurs
O
M
Le préalable du management
27
Le travail en groupe est ici aussi recommandé :
– s’attacher dans un premier temps à bien formuler le contenu des questions
et les domaines à traiter dans les quatre axes ;
– identifier et analyser en groupe les différentes forces et faiblesses ainsi
qu’évaluer et s’accorder sur les opportunités et menaces ;
– indiquer comment l’organisme peut maîtriser risques et faiblesses ainsi que
tirer parti de ses forces et des opportunités identifiées ;
– formuler les priorités et les grandes lignes du ou des projets d’actions.
Soulignons dès à présent que l’approche AFOM rentre bien dans la philosophie
de l’Évolutique ou RO Management que nous développerons au chapitre 11.
2. Un autre modèle mérite notre attention et qui est repris à l’annexe A du référentiel ISO 9004 – 2009. Il s’appuie tant sur le référentiel ISO 9001-2008
que sur les huit principes de management de la qualité (voir aussi en ce sens
le modèle EFQM 2010).
La grille d’évaluation propose une cotation de la maturité du système de 1
(approche non formelle et niveau de base) à 5 (performances optimales). Toutefois, je recommanderais de procéder à deux cotations distinctes : une cotation sur base du niveau de déploiement de l’approche et une cotation sur base
des résultats atteints par l’organisation. En effet, certaines organisations peuvent avoir une approche non formelle au niveau de leurs relations et attentes
des parties intéressées ou au niveau de leur politique par exemple mais néanmoins atteindre des résultats performants. Ceci est typique de TPE, voire de
PME en forte croissance.
La version 2009 encourage à porter les résultats sur un graphique du type
« spincard » (voir A5, p. 23 du référentiel) ce que nous soutenons bien
entendu dans une dynamique de communication et d’approche intégrative.
3. l’EFQM et/ou le CAF (spécifique au secteur public) qui sont les modèles
actuels les plus complets.
Dans la phase initiale d’auto-évaluation, je n’utiliserais pas la grille d’évaluation RADAR liée à l’EFQM : elle est plutôt recommandée dans le cadre du concours annuel (national et européen) ou d’une évaluation externe du niveau de
déploiement EFQM ou dans une démarche pointue de benchmark. Il en est de
même pour la grille de cotation 1 à 100 du modèle CAF. Je recommande, dans
une première phase, d’utiliser plutôt une grille simplifiée de cotation 1 à 5 qui
est aussi proposée par le modèle CAF.
Nous reviendrons au modèle EFQM et à ses outils de déploiement et d’évaluation aux chapitres 7 et 8.
Explorons donc, plus avant, le modèle de base CAF.
28
Plan
CAF EST, D’ABORD ET AVANT TOUT, UN CADRE D’AUTO-ÉVALUATION
Il a l’avantage de couvrir la globalité d’un organisme en ce compris les relations avec les parties prenantes.
Toutefois, ce n’est pas un cadre suffisant pour mettre en place un système de
management, a fortiori un SMI (Système de Management Intégrateur – voir le
chapitre 8). Pour cela, il faudra s’appuyer sur d’autres référentiels mais surtout sur
notre méthodologie intégrative ainsi que sur le management stratégique des risques
et opportunités (voir les chapitres 7, 11 et 12).
Tant dans sa structure que dans sa philosophie d’auto-évaluation, le modèle
CAF propose des bases solides en termes d’implication des parties prenantes, de mise
en évidence des pistes d’amélioration et de mobilisation des acteurs internes ou de
communication avec les parties prenantes.
Certes, si nous nous en tenons aux critères et aux questions posées dans le
modèle CAF, nous voyons bien un fil conducteur entre stratégie et planification – maîtrise et amélioration – résultats et recadrage.
À cet égard, nous pouvons parler d’une approche systémique mais le lecteur ou
le groupe d’évaluation n’est guère éclairé quant à la manière d’assurer la cohérence
entre toutes les ressources et toutes les parties prenantes.
Toutefois, les auteurs des référentiels, et plus particulièrement ceux du modèle
CAF, ont cherché à enrichir l’exercice par deux démarches :
1. proposer des exemples pour chaque question liée à chaque critère,
2. favoriser le partage d’expériences et de bonnes pratiques, un benchmark accessible en ligne (exemple : www.eipa.eu : le site de l’Institut Européen d’Administration Publique).
Le CAF fait partie du domaine public et peut être utilisé gratuitement par les
organisations. Le site CAF présente des expériences et exemples issus des différents
pays européens.
Notons que l’EFQM est une fondation à but non lucratif mais qui répercute une
partie de ses coûts de fonctionnement et de développement au niveau de ses services
(affiliation, documentation, évaluation externe… à l’exception des réunions d’échanges entre entreprises notamment) et à des tarifs qui sont accessibles aux petites
structures auxquelles une attention particulière est aujourd’hui accordée dans les
démarches EFQM. Le représentant belge du réseau EFQM est bBest qui assure des formations, propose des séminaires ou réunions thématiques et est aussi partie prenante
du Prix Wallon pour la Qualité.
29
Le préalable du management
PRÉSENTATION DU MODÈLE CAF ET DE LA GRILLE DE COTATION
Le modèle se présente comme suit :
Facteurs
Résultats
7. Résultats
auprès du
personnel
3. Personnel
1. Leadership
2. Stratégie
et Planification
6. Résultats
auprès des
citoyens/clients
5. Processus
9. Résultats des
performencesclés
8. Résultats
auprès de
la Société
4. Partenariats
et ressources
Innovation, apprentissage et amélioration
(Chacun des rectangles du modèle ci-dessus correspond à un critère, numéroté de 1 à 9, qui est à analyser.)
La grille de cotation des facteurs s’établit comme suit :
Je ne
sais pas
Aucune action
n’est engagée
dans ce
domaine
Nous disposons
de peu, voire
d’aucune
information
Nous avons
défini un plan
d’actions
Nous avons
mis en œuvre
le plan
d’actions
Nous contrôlons
si nous faisons
les bonnes
choses de la
bonne manière
Sur base des
contrôles
opérés, nous
ajustons si
nécessaire
Chaque action est
planifiée, mise en œuvre,
contrôlée et adaptée
régulièrement. Nous
apprenons des autres.
Nous sommes dans un
cycle d’amélioration
continue
?
0
1
2
3
4
5
La grille de cotation des résultats s’établit, quant à elle, comme suit :
Je ne
sais pas
?
Des résultats sont
Aucun résultat
n’a été mesuré mesurés et montrent
des tendances
et/ou aucune
d’évolution négative
information
n’est disponible et/ou les résultats
ne satisfont pas aux
objectifs prévus
0
1
Les résultats
montrent des
tendances
d’évolution
stables et/ou
certains objectifs
prévus ont été
atteints
Les résultats
indiquent une
certaine
amélioration et/
ou la plupart des
objectifs prévus
ont été atteints
Les résultats
montrent des
progrès
substantiels et/
ou tous les
objectifs prévus
ont été atteints
D’excellents
résultats sont
réalisés de
manière durable.
Les objectifs ont
été atteints. Bon
benchmark.
2
3
4
5
30
Plan
L’animateur du groupe, assisté d’un ou deux participants, procédera à la synthèse (celle-ci peut éventuellement être décrite sous forme d’une grille SWOT ou
d’une Spincard) et à la formulation d’un projet de plan d’actions d’amélioration.
L’exercice pourra être renouvelé après un intervalle significatif afin d’évaluer le
niveau de progrès de l’organisation.
La méthode peut aussi être utilisée au sein d’une équipe projet.
COMMENT RÉALISER UNE AUTO-ÉVALUATION CAF ?
Il convient de mettre en évidence ce que nous considérons comme des facteurs
de succès de la démarche d’auto-évaluation :
– la force de la mobilisation en interne,
– la nécessité de lever le nez du guidon (le sablier),
– la transversalité de la démarche (les gens, services se découvrent, découvrent
le métier des autres ce qui favorise le partage, accroît la confiance entre services/collègues ainsi que le partage des valeurs).
La démarche d’auto-évaluation n’est pas un simple exercice formel de cotation
comme trop souvent pratiqué ; elle constitue une première étape importante d’un
management participatif et d’une mobilisation de toutes les forces vives d’un organisme en vue d’implémenter un système de management et une dynamique d’amélioration continuelle.
Nous recommandons donc de :
– constituer un groupe pluridisciplinaire couvrant toutes les activités clés de
l’organisation concernée. Si le nombre de participants dépasse 8 à
12 personnes, il est souhaitable de créer deux ou trois groupes équilibrés dans
leur composition et leur diversité ;
– désigner l’équipe d’animation du ou des groupes d’évaluation : si c’est un premier exercice, l’apport d’un conseil extérieur (consultant, expert…) peut s’avérer utile et rassurant tant au niveau de l’animation que de l’organisation des
conclusions et des recommandations ;
– définir les règles du jeu : pas de mise en cause individuelle, être objectif et
factuel, tendre au consensus, dégager des exemples clés de points forts et de
points à améliorer, se centrer sur l’essentiel et maîtriser le temps ;
– choisir un référentiel d’auto-évaluation (en l’occurrence CAF). Quel que soit le
référentiel, il est souhaitable de vérifier si le vocabulaire utilisé dans le questionnaire sera compris et accepté par l’équipe d’autoévaluation : sinon, il convient de l’adapter pour s’inscrire dans la culture de l’organisme et être proche
de la réalité des participants.
Chaque groupe répond ainsi à chaque question du référentiel : une cote commune est attribuée par le groupe mais surtout on recense des éléments de points forts
justifiant la hauteur de la cote et on identifie des éléments de points faibles à améliorer pour permettre de tendre vers une cotation plus élevée.
Le préalable du management
31
Au cas où l’exercice est réalisé par plusieurs groupes, il convient de prévoir
une phase de concertation en vue de valider des conclusions communes.
L’animateur et des représentants du/des groupes(s) rédigent une note de synthèse qui permettra ensuite d’établir un plan d’actions avec un degré de priorité à
valider par le(s) groupe(s) et à soumettre aux niveaux hiérarchiques en vue de passer
ensuite à la mise en œuvre.
Cette phase d’auto-évaluation peut utilement être complétée par des interviews des personnes ressources internes et externes à l’organisme, par des consultations menées en interne ou avec l’aide de compétences externes en vue de situer
l’organisme par rapport à son environnement et de comparer tout ou partie de ses
pratiques et niveaux de maîtrise avec ceux d’organismes, d’entités et/ou d’activités
similaires et/ou représentatifs pour la démarche entreprise.
Une telle auto-évaluation peut aussi s’appliquer à d’autres domaines tels que
la gouvernance en entreprise.
Cette analyse pourra aussi contribuer à l’établissement d’une grille SWOT (ou
AFOM). (cf. le début du présent chapitre 2 ainsi que le chapitre 11 consacré à l’Évolutique).
Au bout de cette première phase, « Se connaître », nous avons ainsi pu :
– impliquer les ressources et personnes clés,
– identifier les parties prenantes,
– déterminer les points forts à consolider et les points faibles à traiter dans le
cadre d’un plan d’actions,
– éventuellement, poser les bases d’un benchmark et d’échanges d’expériences.
Nous allons, au chapitre 3, entrer dans le vif de notre approche avec le management par les processus et les projets.
Mais, dès à présent, nous cherchons à construire sur du solide et à fédérer sur
des acquis reconnus par les uns et les autres au sein de l’organisme. Il ne sert à rien
de partir à l’aventure et de larguer les amarres si nous ne savons pas tenir un cap ou
si nous n’avons pas une confiance suffisante dans nos forces et dans celles de nos
équipiers.
B. Conformité et confiance
Comme nous le verrons tout au long du livre, chaque organisme poursuit ou
devrait à tout le moins poursuivre plusieurs objectifs génériques, de même nature,
quelle que soit l’activité de base de cet organisme.
Parmi ces objectifs génériques, citons :
1.
2.
3.
4.
Reproduire les bonnes pratiques et assurer une prestation conforme.
Réduire les risques et, à défaut, en limiter les impacts négatifs.
Augmenter l’efficience des activités et satisfaire les parties concernées.
Saisir les opportunités et poursuivre l’amélioration continuelle.
32
Plan
Dans la mise en œuvre, ce sont ces mêmes objectifs génériques qui sous-tendent les premiers plans d’actions et les premiers chantiers de mise en place d’un système de management.
Voyons maintenant quelques principes de base à mettre en place pour :
1. Garantir un niveau de qualité d’exécution.
2. Être en mesure de reproduire le niveau de performance.
3. Pouvoir prouver cette maîtrise tant en interne que vis-à-vis de l’extérieur de
l’organisme.
Ceci constitue la base de l’assurance qualité.
ASSURANCE QUALITÉ ET TRAÇABILITÉ
L’assurance qualité offre une bonne base de travail pour tout organisme qui n’a
pas de système de management formalisé et/ou qui ne s’appuie pas réellement sur des
pratiques définies, connues et partagées.
Cette situation n’est pas exceptionnelle : elle concerne beaucoup d’organismes. Les cas de figure sont multiples mais citons quelques exemples types :
– Une PME qui a grandi. Le noyau des artisans du départ s’est étoffé, les pratiques
d’apprentissage et le partage des valeurs se sont quelque peu estompés, les
activités se sont développées et les tâches ont été progressivement réparties
sans que le système d’organisation ne soit fondamentalement adapté. Dès lors,
il apparaît de bons et moins bons ouvriers, il y a des anciens qui sont devenus
de bons cadres ou formateurs et d’autres qui ont sans doute franchi leur seuil
de compétence… Comment reprendre le contrôle et garantir un niveau de qualité et de performance à la clientèle ?
– Une administration (communale, régionale ou fédérale) a été instituée par une
loi qui a fixé les règles et le cadre de fonctionnement, il y a déjà une ou plusieurs décennies. L’environnement et les enjeux ont évolué depuis mais l’organisation n’a guère évolué car chacun s’est ancré dans ses habitudes et a créé
ses propres routines de travail. Comment sortir de cette torpeur sans déstabiliser le personnel tout en redonnant du sens à la mission du service public ?
– Suite à une restructuration, à une fusion ou à tout autre événement, plusieurs
sociétés ou plusieurs départements, services sont amenés à se regrouper, à
intégrer leurs équipes et à développer dorénavant leur travail en commun. Chacun a développé ses modes opératoires, chacun s’est inscrit dans une culture
d’organisation et a défini ses critères de qualité et ses standards de performance. Comment éviter le chaos, la juxtaposition de pratiques différentes,
comment éviter l’apparition de « clans » ou réseaux informels « des anciens
de… » ?
La réponse se trouve dans le cheminement que nous avons entrepris depuis le
début du livre. Mobiliser les collaborateurs, leur exposer le projet global, les associer
aux différentes étapes et les rassurer par des mises en oeuvre progressives.
L’assurance qualité nous offre un cadre adéquat pour cette première mise en
œuvre.
Le préalable du management
33
Le schéma est simple :
1. Prévoir ce que l’on va faire (PLAN).
2. Écrire ce que l’on a prévu = maîtrise documentaire.
3. Faire ce qui est écrit (DO).
4. Garder la trace de ce qu’on a fait = maîtrise des enregistrements ou traçabilité.
⇒ on peut démontrer ce qu’on a fait et on peut vérifier que c’est conforme à
ce qui était prévu.
Nous verrons, au chapitre 9, les aspects de vérification qui sont communs à
tous les Systèmes de Management.
Attachons-nous à poser les bases de la conformité des actions, prestations et
performances.
LA CONFORMITÉ DES PRESTATIONS REPOSE SUR QUATRE PRINCIPES
SIMPLES
1. PRÉVOIR CE QUE L’ON VA FAIRE
La méthode est résolument participative. Les personnes impliquées par l’activité à organiser sont réunies en un ou plusieurs groupe(s) de travail chargé(s) de
décrire les étapes du travail, les points de contrôle et/ou d’enregistrement, les
méthodes et instructions de travail, les documents de référence.
Le consultant externe (ou interne) est le garant de la méthodologie, de la
cohérence des modes de travail, il n’interfère pas directement dans ce qui touche le
cœur du métier de l’organisme. Il favorise le dialogue entre intervenants, entre groupes de travail ainsi que les liens entre les travaux particuliers et le projet global.
Chaque groupe s’attachera, dans un premier temps, à décrire l’existant ; parfois, les participants constateront des pratiques différentes voire divergentes et
seront amenés à faire des choix, des arbitrages, à favoriser des convergences là où
c’est requis. Les interfaces avec d’autres services ou des intervenants externes seront
également mis en évidence.
Chaque groupe identifiera, dans un deuxième temps, des améliorations qui
peuvent être mises facilement en œuvre. Les changements significatifs ou exigeant
des moyens supplémentaires ou impliquant d’autres fonctions que celles représentées
au sein de groupe de travail, seront soumises aux arbitrages hiérarchiques adéquats.
2. ÉCRIRE CE QUE L’ON A PRÉVU
Le groupe de travail définira ensuite ce qui doit être mis par écrit pour, d’une
part, garder la trace des décisions prises et, d’autre part, garantir l’application stricte
des bonnes pratiques définies.
Contrairement à ce que nous avons, hélas, trop souvent constaté lors d’audits
de systèmes d’assurance qualité dans les années 1990, tout ne doit pas être mis par
écrit (« documenté ») : il faut que chaque organisme prenne en compte le niveau de
34
Plan
maîtrise des activités, le niveau de qualification du personnel, les difficultés rencontrées dans la pratique, etc.
Cette analyse sera régulièrement actualisée car il convient de prendre en
compte les évolutions, les changements que connaissent nos organismes et nos environnements (niveaux éducatifs, changements de générations, apports de nouveaux
arrivants, pertes d’expériences et de savoir-faire liées au départ d’ancien…).
Une procédure particulière qui n’est pratiquée qu’à intervalles éloignés sera
davantage documentée qu’une procédure appliquée au quotidien par des opérateurs
bien formés. La norme ISO 9001-2008 (que nous présenterons plus amplement au
chapitre 4) appuie cette approche.
Dans les systèmes informatiques, des liens peuvent être établis vers le formulaire à utiliser ou vers une instruction de travail ou une banque de données : nous
recommandons vivement de mettre en place une telle documentation qui s’intègre
véritablement à l’outil et au travail de l’opérateur qui en perçoit mieux l’utilité et qui
sera davantage motivé à proposer des améliorations de son processus et de son outil
de travail.
Dans le cadre des Systèmes de Management par la qualité, une attention particulière est portée à la structure de la documentation et à sa mise à jour. L’expérience
nous montre que trop souvent les documents de travail ne sont pas maîtrisés dans la
durée. Il faut s’assurer que tout le monde a pris connaissance des procédures et autres
documents, que les nouveaux venus seront également (in)formés, que les mises à jour
sont faites à temps, validées et communiquées dans les formes et conditions adéquates. Enfin, il convient de hiérarchiser la documentation du système afin d’assurer la
cohérence des référencements et des présentations : une procédure décrit les grandes
étapes d’une activité (Que fait-on ?), l’instruction de travail décrit la manière de réaliser une tâche (Comment fait-on ?), etc.
Nous renvoyons, pour de plus amples explications, au chapitre 4 (IV.b. Documentation).
3. FAIRE CE QUI EST ÉCRIT
Troisième règle simple dans son énoncé mais bien plus délicate à mettre en
œuvre. Il convient en effet de s’assurer que :
– la documentation est transmise à toutes les personnes concernées,
– les personnes concernées comprennent la documentation,
– les personnes adhèrent au contenu et s’engagent à l’appliquer,
– les propositions de traitement d’anomalies ou d’amélioration remontent afin de
pouvoir être traitées de la manière adéquate,
– le traitement des anomalies ou propositions d’amélioration est communiqué
selon les mêmes circuits vers les personnes concernées.
Le préalable du management
35
4. EN CONSERVER LA TRACE
Cette quatrième règle conditionne la capacité de tout organisme à démontrer
la maîtrise de ses activités, à retracer le parcours d’un produit ou service afin de
détecter la cause d’une non-conformité ou de valider un niveau de progrès, à montrer
ou démontrer de manière factuelle le respect des règles définies, la pertinence des
séquences de travail ou de contrôle.
En d’autres termes, la maîtrise des enregistrements permet de démontrer la
conformité et constituera ensuite une étape préalable indispensable à la dynamique
d’amélioration.
La traçabilité repose sur l’enregistrement de données quantitatives et qualitatives.
Ces enregistrements pourront servir à construire des indicateurs qui permettront de suivre le niveau de performance, de maîtrise et de qualité des activités.
Ces mêmes indicateurs permettront de faire des comparaisons avec ce qui était
planifié et donc de vérifier si les résultats sont en ligne avec les objectifs définis.
*
*
*
C’est également au cours de cette phase d’auto-évaluation et de mise à plat
que l’organisme va découvrir les mécanismes de base qui lui ont permis de fonctionner et d’évoluer.
Il s’agit en premier lieu de la dynamique des processus qui transcendent la
division en services, directions, etc. Nous aborderons ce concept de processus au chapitre suivant.
Il s’agit en second lieu de la dynamique de l’amélioration, aussi intitulée la
roue de Deming ou le PDCA (et le SDCA). Cette matière sera traitée au chapitre 4.
RÉSUMÉ
La dynamique de l’amélioration continuelle ne peut, en principe, être installée
qu’après avoir mené une démarche d’analyse du « moi » de l’organisation par la mise
en œuvre d’un processus d’auto-évaluation.
La pratique du processus transversal d’auto-évaluation favorise la communication, la confiance, le partage des valeurs.
Les résultats de l’auto-évaluation apportent une meilleure connaissance des
processus de fonctionnement de l’entreprise et permettent la mise en place d’une
assurance qualité basée sur une maîtrise totale du système documentaire de l’organisme.
La dynamique de l’amélioration continue est activée par la mise en œuvre du
PDCA (et SDCA), la roue de Deming, le pilier du système de management.
36
Plan
En route vers le chapitre 3
La connaissance du moi de l’organisme va nous permettre d’élaborer une description
transversale des activités en processus interactifs en faisant en sorte que toute l’organisation soit tournée vers la satisfaction des besoins des clients internes et externes.
La dynamique de l’amélioration continue pourra ainsi être activée par une pratique
rigoureuse de la roue de Deming (PDCA / SDCA) grâce à une évaluation régulière
des performances des processus et de leurs interactions.
Chapitre 3
Le management
par les processus (et les projets)
Sommaire
Nos structures classiques d’organisation nous
permettent-elles de faire face à l’imprévisibilité
de manière effective, efficace et efficiente ?
38
Le management de la complexité et l’approche
processus forment une réponse adéquate
38
Illustrons, en synthèse visuelle, ces différentes
définitions
40
Quelques exemples de processus
41
Quel est le rapport entre processus et procédures ?
42
Le pilotage des processus est assuré à plusieurs
niveaux
44
Analyse approfondie des processus et projets
44
38
Plan
Nos structures classiques d’organisation
nous permettent-elles de faire face à l’imprévisibilité
de manière effective, efficace et efficiente ?
Beaucoup de nos organismes reposent encore sur des répartitions internes de
domaines d’interventions, de territoires de compétences sans prendre nécessairement
en compte, de manière pleine et adéquate, le bénéficiaire final.
Cette modélisation basée sur des règles préétablies pose trois problèmes majeurs :
– le client n’est pas la préoccupation première de toute l’organisation,
– la capacité de se concerter et de dégager des solutions communes face à
l’imprévu est compromise par les cloisonnements au sein du système,
– l’adaptabilité est freinée par la rigidité des structures et le manque de partage
des finalités.
Dans un environnement complexe où règne l’imprévisibilité, il faut :
– promouvoir les coopérations et les concertations internes et externes, en
amont (les fournisseurs) et en aval (les clients et/ou parties concernées),
– transcender les structures pour être à l’écoute des bénéficiaires des prestations
(les clients ou parties intéressées) et adapter voire inventer les schémas d’organisation par rapport aux circonstances (les partenariats internes ou externes).
Le management de la complexité et l’approche
processus forment une réponse adéquate
L’approche processus apporte une première réponse adéquate car elle transcende les structures et les hiérarchies au sein de l’organisme ; elle associe tous les
acteurs concernés en vue de satisfaire l’attente de clients internes et/ou externes
ainsi que des autres parties concernées.
L’approche processus est au cœur des référentiels actuels traitant des systèmes
de management :
a) Au sein de la famille ISO 9000, la définition de l’approche processus et de ses
atouts est bien synthétisée au point 02 de l’ISO 9004, qui « encourage l’adoption d’une approche processus lors du développement, de la mise en œuvre et
de l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience d’un système de management
de la qualité, afin d’accroître la satisfaction des parties intéressées par le respect de leurs exigences. Pour qu’un organisme fonctionne de manière efficace
et efficiente, il doit identifier et gérer de nombreuses activités corrélées. Toute
activité utilisant des ressources et gérée de manière à permettre la transformation d’éléments d’entrée en éléments de sortie, est considérée comme un processus. Souvent l’élément de sortie d’un processus forme directement l’élément
d’entrée du processus suivant…
L’un des avantages de l’approche processus est la maîtrise permanente qu’elle
permet des relations entre les processus au sein du système de processus, ainsi
que de leurs combinaisons et interactions » (idem ISO 9000 3.4.1).
Table des matières
PRÉFACE .......................................................................................................................... 5
PRÉAMBULE .................................................................................................................... 7
MODES POSSIBLES DE LECTURE DES CHAPITRES DU LIVRE ........................... 11
CHAPITRE 1
UN PEU DE PHILOSOPHIE ! .......................................................................................... 13
Partie 1
Plan
CHAPITRE 2
LE PRÉALABLE DU MANAGEMENT : CONNAISSANCE DE SOI, CONFORMITÉ
ET CONFIANCE (SWOT – CAF – EFQM) ............................................................ 25
A. La connaissance du MOI et les vertus de l’autoévaluation ....................................... 26
CAF est, d’abord et avant tout, un cadre d’auto-évaluation ............................................ 28
Présentation du modèle CAF et de la grille de cotation ................................................. 29
Comment réaliser une auto-évaluation CAF ? ............................................................... 30
B. Conformité et confiance ........................................................................................ 31
Assurance qualité et traçabilité ................................................................................. 32
La conformité des prestations repose sur quatre principes simples .................................. 33
1. Prévoir ce que l’on va faire ...................................................................................... 33
2. Écrire ce que l’on a prévu ........................................................................................ 33
3. Faire ce qui est écrit .............................................................................................. 34
4. En conserver la trace ............................................................................................. 35
278
Le management intégrateur
CHAPITRE 3
LE MANAGEMENT PAR LES PROCESSUS (ET LES PROJETS) ....................................... 37
Nos structures classiques d’organisation nous permettent-elles de faire
face à l’imprévisibilité de manière effective, efficace et efficiente ? ................. 38
Le management de la complexité et l’approche processus forment
une réponse adéquate ............................................................................................. 38
Illustrons, en synthèse visuelle, ces différentes définitions ................................ 40
Quelques exemples de processus ............................................................................ 41
Quel est le rapport entre processus et procédures ? ............................................. 42
Le pilotage des processus est assuré à plusieurs niveaux .................................... 44
Analyse approfondie des processus et projets ....................................................... 44
A. PROCESSUS ............................................................................................................ 44
Nous pouvons retenir huit axes d’analyse d’un processus ...............................................
I. L’orientation client du processus .........................................................................
II. Les interfaces entre étapes du processus et entre processus .......................................
III. La place des processus externalisés ......................................................................
IV. La cartographie des processus ............................................................................
V. Les axes potentiels d’amélioration des processus .....................................................
45
47
50
54
57
58
B. PROJETS ................................................................................................................ 59
Structuration du projet ............................................................................................. 61
CHAPITRE 4
LE MANAGEMENT PAR LA QUALITÉ (SMQ) .............................................................. 65
Les référentiels fédérateurs : ISO 9001 et normes sectorielles ............................ 66
I.
II.
III.
IV.
Engagement de la direction ...............................................................................
Étendue du SMQ .............................................................................................
Politique Qualité ............................................................................................
Votre défi de manager ! ....................................................................................
Comment relever ce défi ? ................................................................................
Les questions de base sont donc .......................................................................
a. COMMUNICATION INTERNE ...........................................................................
b. DOCUMENTATION .......................................................................................
c. GESTION des RESSOURCES HUMAINES .............................................................
d. INFRASTRUCTURES et AUTRES RESSOURCES MATERIELLES ....................................
1. Les infrastructures, installations et équipements .........................................
2. L’environnement de travail .....................................................................
3. Les ressources financières .......................................................................
4. Les ressources naturelles ........................................................................
5. Les informations et les connaissances .......................................................
6. Les fournisseurs et partenariats ...............................................................
e. INDICATEURS ............................................................................................
69
69
70
70
70
71
72
73
74
78
79
79
79
80
80
80
80
CHAPITRE 5
LE MANAGEMENT DES IMPACTS DES ACTIVITÉS,
PROCESSUS ET PROJETS (SME, SMS…) ................................................................... 83
Cadre général d’analyse des risques ....................................................................... 84
Table des matières
279
Illustration par l’analyse environnementale .......................................................... 84
A.
B.
C.
D.
Prendre connaissance du site, des activités, etc. .....................................................
Prendre en compte les contextes possibles ..............................................................
Identifier tous les aspects .....................................................................................
Évaluer les impacts directs / indirects ....................................................................
Exigences légales et réglementaires ...........................................................................
Autres exigences .....................................................................................................
Analyse de deux outils d’évaluation de la criticité d’un risque ........................................
1. Le carré décisionnel ..............................................................................................
2. L’AMDEC ..............................................................................................................
86
87
87
88
89
90
90
90
91
E. Phase complémentaire d’agrégation ....................................................................... 92
F. Traitements possibles des risques ........................................................................... 94
G. Plan d’actions ....................................................................................................... 95
1. La gestion des incidents ......................................................................................... 95
2. La prévention des risques ....................................................................................... 95
3. Le management stratégique et opérationnel des risques et opportunités ........................... 96
Partie 2
Do
CHAPITRE 6
LE MANAGEMENT COORDONNÉ (SMC OU QES) .............................................. 103
Multiplicité et diversité des référentiels de management .................................. 104
Les principes directeurs communs en QES ........................................................... 108
Implication de la direction .....................................................................................
Politique appropriée ..............................................................................................
Politique déclinée en objectifs ................................................................................
Orientation et écoute client et parties intéressées .....................................................
Exigences légales et réglementaires .........................................................................
Documentation du système de management ..............................................................
Maîtrise des enregistrements ..................................................................................
Communication et information ................................................................................
Ressources humaines .............................................................................................
Maîtrise des processus ...........................................................................................
Surveillance et Mesurage – Audit .............................................................................
NC et ACAPAA .......................................................................................................
108
109
109
111
111
112
112
112
113
114
114
114
Mise en place d’un SMC ......................................................................................... 114
CHAPITRE 7
LE MANAGEMENT DURABLE (DD ET RSE) .............................................................. 117
Rétroactes, regard critique et enjeux .................................................................. 118
Une voie de réponses : l’apport du Développement Durable (DD) .................................. 119
Représentation graphique des trois piliers du développement durable ............ 120
L’apport essentiel de l’analyse du cycle de vie d’un produit ou d’un service .................... 122
280
Le management intégrateur
Phase de l’analyse du cycle de vie (ISO 14040) .................................................. 123
Un enjeu planétaire d’actualité : l’ACV de la finance ................................................... 127
Le développement durable, outil de prévention des crises ............................................ 128
Le développement durable comme axe de réponses possibles ou souhaitables ................. 130
L’Échelle de performance RSE ............................................................................... 133
CHAPITRE 8
LE MANAGEMENT INTÉGRATEUR (SMI ET EFQM) ................................................
L’impérieuse nécessité de la cohérence ...............................................................
Le SMI : un changement de paradigme ................................................................
Les avantages de l’approche intégrative :
la preuve par l’audit (interne et externe) ............................................................
Les vertus du SMI en quelques témoignages .......................................................
En quête d’un outil intégrateur ............................................................................
Les vertus systémiques et intégratives du modèle EFQM 2010 ..........................
137
138
138
140
142
143
144
1. Les concepts fondamentaux de l’excellence ............................................................... 144
2. Le modèle d’excellence EFQM ................................................................................. 145
3. L’outil RADAR d’évaluation et de management ........................................................... 146
A quel rythme déployer la démarche intégrative ? ............................................. 147
Points d’attention portant sur la mise en place d’un SMI .................................. 148
1. Définir une politique intégrée et/ou intégrative .........................................................
2. Décliner les objectifs aux niveaux adéquats ...............................................................
3. Analyser les risques et développer les plans d’actions ..................................................
I. L’analyse des risques .....................................................................................
II. Evaluation des impacts directs et indirects .........................................................
Le carré décisionnel ......................................................................................
L’AMDEC .....................................................................................................
III. Poser les choix et arbitrer ..............................................................................
4. Assurer la mise en place, le pilotage et l’animation du SMI ...........................................
I. Le pilotage en phase de construction .................................................................
II. Le pilotage en phase opérationnelle ..................................................................
III. L’animation d’un SMI en rythme de croisière ........................................................
IV. La contribution des responsables de processus ......................................................
5. Piloter le SMI .....................................................................................................
6. Documenter le SMI ..............................................................................................
7. Gérer les Ressources Humaines ...............................................................................
8. Organiser la communication externe ........................................................................
148
149
150
150
152
152
156
156
157
157
158
158
159
160
161
164
165
Partie 3
Check
CHAPITRE 9
LE MANAGEMENT INTÉGRATEUR DES VÉRIFICATIONS,
CONTRÔLES ET ÉVALUATIONS ................................................................................... 171
Les enjeux .............................................................................................................. 172
Table des matières
281
Pourquoi mesurer ? ................................................................................................ 172
Méthodes, lieux, niveaux et nombre de mesures ................................................ 174
Méthodes .............................................................................................................
Lieux ...................................................................................................................
Niveaux ...............................................................................................................
Nombre ...............................................................................................................
174
175
175
176
Sur la piste des indicateurs .................................................................................. 178
La dynamique des indicateurs .................................................................................
La juste perception du rôle des indicateurs ...............................................................
Les fonctions possibles des indicateurs ....................................................................
Détection / réaction .....................................................................................
Pilotage / arbitrage ......................................................................................
Communication ...........................................................................................
Dialogue interne et externe ...........................................................................
Validation ..................................................................................................
Les formes et les types d’indicateurs ........................................................................
La mise en perspective ou en scène des indicateurs ....................................................
Processus pour la mise en place des indicateurs .........................................................
État des lieux .............................................................................................
Identification .............................................................................................
Conception .................................................................................................
Mise en œuvre ...........................................................................................
Exploitation et examen de pertinence ..............................................................
Modes et outils de contrôle ............................................................................
a. Auto évaluation ......................................................................................
b. Audit QuES(FE) interne .............................................................................
c. Contrôle de gestion. ................................................................................
d. Contrôle interne .....................................................................................
e. Audit interne .........................................................................................
Essai de classification en fonction des domaines concernés ..................................
Les vertus ou enjeux du SMI en matière de vérifications, contrôles et évaluations ......
178
178
179
180
180
180
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181
181
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183
183
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185
185
187
187
187
187
188
188
190
191
Partie 4
Act
CHAPITRE 10
LE MANAGEMENT INTÉGRATEUR
DE L’AMÉLIORATION CONTINUE (ACAPAA) ......................................................... 197
Les multiples sources d’amélioration ................................................................... 198
1. La piste de l’amélioration globale du processus .........................................................
2. La piste de l’amélioration des facteurs clés du processus .............................................
3. La piste de l’amélioration des interfaces entre processus .............................................
4. La piste de l’amélioration du SM ou dynamique de l’excellence ......................................
199
200
201
202
282
Le management intégrateur
CHAPITRE 11
LE MANAGEMENT INTÉGRATEUR
DES RISQUES ET OPPORTUNITÉS (ÉVOLUTIQUE OU ROM) ..................................
Émergences .............................................................................................................
L’Évolutique ou la Méthode ECN (Emergence Consulting Network) ....................
Les types possibles d’interactions entre un organisme et son environnement
L’Évolutique ou la mobilisation de toutes les forces vives .................................
1. Bien se connaître ................................................................................................
Illustrons notre propos par un simple exemple ....................................................
2. Identifier les scénarios potentiels ...........................................................................
Scénario 1 : garder l’indépendance et élargir le scope des activités .........................
Scénario 2 : partenariat .................................................................................
3. Analyse opérationnelle des risques et opportunités .....................................................
209
210
210
212
214
215
216
216
219
219
219
CHAPITRE 12
LE MANAGEMENT INTÉGRATEUR STRATÉGIQUE ET LE TABLEAU
DE BORD PROSPECTIF (MIS OU TBP) ....................................................................... 225
La stratégie est un processus en soi .................................................................... 226
Comprendre le processus général de déploiement stratégique .......................... 227
a. Approche top down – bottom up .................................................................
b. Approche transversale ..............................................................................
1. Au niveau de l’entité 0 ........................................................................
2. Au niveau de l’entité + 1 ......................................................................
228
231
232
232
Un outil au service du déploiement stratégique :
le Tableau de Bord Prospectif ............................................................................... 233
Mode d’emploi du Tableau de Bord Prospectif ..................................................... 235
A. Formalisation de la stratégie de l’organisation ...................................................... 237
B. Communication de la stratégie de l’organisation et intégration par les membres
de cette dernière ................................................................................................. 238
C. Suivi de l’état d’avancement et des résultats des stratégies ................................... 240
Vers une pratique intégrative des Tableaux de bord prospectifs ....................... 242
CONCLUSION ............................................................................................................. 245
ANNEXES .................................................................................................................... 247
POSTFACE ................................................................................................................... 271
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................... 273
WEBOGRAPHIE ......................................................................................................... 275
MANAGEMENT
Le management intégrateur
Alain Maes
Alain Maes est Licencié en Droit (Bruxelles), Master in Comparative Law (Illinois)
ainsi que Master in Science of Management (Boston).
Son expérience professionnelle :
- coordinateur d’un DS en éco-management auprès d’ICHEC Entreprises, il
assure aussi des formations en management Qualité – Environnement – Sécurité
– Intégration ;
- senior consultant auprès d’ECN (secteur privé) et BDO (secteur public) ;
- auditeur qualité pour Bureau Veritas et évaluateur EFQM.
Il a conseillé et mené à la certification de nombreux organismes, tant privés
que publics.
La pratique de terrain, il en a eu aussi en tant que joueur de rugby puis comme
entraîneur, ce qui lui a permis de mettre en pratique, pendant trente ans, les
principes de la complexité auprès de jeunes rugbymen.
Compléments en ligne sur le blog de l’auteur :
http://managementintegrateur.skynetblogs.be/
Articles, expériences et améliorations régulières. Le blog se veut un forum
d’échanges, de contributions volontaires et de partage de bonnes pratiques.
MANINT
ISBN 978-2-8041-6671-7
ISSN
1781-4944
MANINT-cov.indd 1
Alain Maes
MANAGEMENT
Le management intégrateur
Face aux vagues successives de normes et de référentiels, d’exigences légales
et réglementaires, l’auteur nous invite à rester lucide, à ne pas sacrifier aux
modes et à ne pas accumuler ou juxtaposer méthodes et outils. Au contraire, il
nous incite à nous centrer sur nos métiers, nos savoirs et à favoriser une approche
intégrative à tous les niveaux de nos organismes : aux plans stratégiques et
opérationnels, dans nos outils d’analyse, nos méthodes de contrôle et dans nos
pratiques d’amélioration.
L’ouvrage offre un parcours clair et progressif :
- dans un premier temps, il nous conduit de la connaissance de soi (autoévaluation) aux Systèmes de Management (SM) ;
- dans un deuxième temps, il nous invite à mieux appréhender l’approche processus et l’écoute des parties prenantes, à s’imprégner de l’approche risques
pour aboutir au concept innovateur et efficient d’un Système de Management
Intégrateur. Il met aussi en évidence les contributions significatives de la
Dynamique de l’Excellence (EFQM 2010) et de la Responsabilité Sociétale
(ISO 26000) ;
- dans un troisième temps, il met en valeur la contribution des contrôles et évaluations, l’analyse des indicateurs, risques et opportunités pour terminer par le
déploiement intégré stratégie - opérationnel.
L’auteur présente également différents exemples, modèles et illustrations, pour
nous permettre de passer de la théorie à la pratique.
L’ouvrage intéressera non seulement les managers, en ce compris les responsables de processus et chefs de projets, les responsables et les auditeurs Qualité
– Environnement – Sécurité – Finances – RSE – Développement durable, mais
aussi les étudiants en Master et en Diplôme Spécial (Développement durable,
RSE...).
Alain MAES
Le management
intégrateur
Fondements, méthodes et applications
Préface de Brigitte Hudlot
Postface d’Anne Barraquier
Pour transcender
les ISO 9001, EMAS, OHSAS
18001, ISO 26001, EFQM,
CAF et autres guides
nationaux, locaux
ou sectoriels
www.deboeck.com
13/01/12 14:26
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