www.pwc.ch/npo Transparence: un avantage pour les organisations à but non lucratif Dix thèses sur la présentation des comptes d’organisations à but non lucratif Un rapport d’opinion de PwC Sommaire Avant-propos5 La notion d’«organisation à but non lucratif» 6 Le projet de recherche de la CTI 7 Dix Thèses 1 Les structures de direction des NPO deviennent plus professionnelles. 8 2 La Swiss GAAP RPC 21 accroît la transparence des comptes annuels. 9 3 Les tâches entrepreneuriales des NPO ressemblent à celles des entreprises à but lucratif. 4 Une évaluation des risques par les organes de direction revêt un caractère important pour les NPO. 10 11 Les NPO ont besoin d’une stratégie de placement clairement définie. 12 De plus en plus, les NPO constituent des provi­sions selon le principe de «true and fair view». 13 5 6 7 Une présentation détaillée des frais liés à la collecte de fonds rend transparents et comparables les comptes annuels des NPO qui récoltent des dons. 14 8 Une communication ouverte requiert un rapport de performance parlant. 9 Un guide pour établir les rapports de manière efficace facilite la tâche des NPO. 15 16 10Un dialogue avec l’organe de révision apporte sécurité en interne et confiance en externe. 17 Annexe18 Table de matière 3 Dominique Perron associé Audit Les entreprises doivent rendre des comptes aux propriétaires ainsi qu’aux autres parties prenantes. Toutefois, ce principe ne s’applique pas uniquement à ceux qui aspirent à réaliser des profits mais également aux organisations à but non lucratif. Les organisations à but non lucratif (Non Profit Organisations, NPO) n’ont certes pas de propriétaires, mais de nombreux groupes d’intérêts (stakeholders). Ceux-ci veulent savoir, en toute transparence, de quelle manière sont utilisés les fonds. Dans le langage des économistes, l’obligation de rendre compte signifie présenter ses comptes. La présentation des comptes des organisations à but non lucratif est le thème de la présente publication. Cependant, la présentation des comptes n’est pas un thème purement comptable. Elle est aussi étroitement liée aux questions de gouvernance, de transparence et de crédibilité. PwC a élaboré dix thèses à ce sujet. Celles-ci mettent en évidence les changements auxquels font face les organisations à but non lucratif. La société, les institutions publiques, les donateurs et les mécènes ont des exigences élevées à l’égard des institutions d’utilité publique et de leurs organes. Les attentes des parties prenantes à l’égard des NPO reposent aussi sur des considérations d’ordre moral, ce qui n’est pas le cas avec les entreprises commerciales. Les NPO sont ainsi soumises à une forte pression pour ce qui est de rendre des comptes. Les NPO qui perdent leur crédibilité face à l’opinion publique peuvent en effet voir très rapidement leur assise financière se désagréger. Les NPO se sont adaptées au changement. Elles élaborent leurs structures de manière toujours plus professionnelle. Le label de qualité ZEWO et les différents codes tels que le Swiss NPO-Code ou le Swiss Foundation Code, qui contiennent des directives en matière de gouvernance d’entreprise pour les organisations à but non lucratif en Suisse, ont contribué à cette évolution. La Commission Swiss GAAP RPC a posé un premier jalon dans la professionnalisation des NPO en 2002. Avec la Swiss GAAP RPC 21 (RPC 21), elle a mis en vigueur une norme de présentation des comptes pour les organisations sociales d’utilité publique à but non lucratif. La Swiss GAAP RPC 21 fait partie intégrante du cadre conceptuel des recommandations et ne s’écarte des RPC générales que dans la mesure où les caractéristiques spécifiques des organisations à but non lucratif l’exigent. Pour les questions sur lesquelles la RPC 21 ne prévoit aucune disposition spécifique, les recommandations correspondantes s’appliquent, en particulier les RPC fondamentales. La Swiss GAAP RPC 21 est considérée aujourd’hui en Suisse comme ce qui se fait de mieux en matière de présentation des comptes pour les organisations à but non lucratif. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter les pages suivantes. Avant-propos 5 La notion d’«organisation à but non lucratif» Les organisations à but non lucratif constituent un groupe-cible très hétérogène. Il existe de fortes disparités entre les NPO selon leur taille, leur fonction et leur orientation. On trouve ainsi de grandes organisations dirigées par des professionnels et comptant de nombreux collaborateurs. La Rega, le CICR ou la Fondation suisse pour paraplégiques en sont des exemples. Mais il existe aussi des fondations financièrement robustes dirigées par quelques personnes seulement. Bon nombre de NPO sont des institutions de petite ou moyenne taille, souvent gérées par des bénévoles. Les questions dont s’occupent les NPO ont souvent trait à l’environnement, à la culture, au sport, à la santé, à la formation et à la science; des aspirations sociales ou religieuses peuvent également déterminer leur champ d’activité. Les partis politiques ainsi que les associations professionnelles et économiques sont toutefois aussi constitués en tant que NPO. Les NPO assument des tâches qui relèvent de l’intérêt public, qui sont fréquemment d’utilité publique ou dont bénéficie un groupe de personnes déterminé (organismes d’autorégulation, associations professionnelles, coopératives). Les NPO sont le plus souvent organisées sous forme de fondation ou d’association. Cependant, on trouve aussi d’autres formes juridiques, principalement des coopératives ainsi que des sociétés 6 Introduction anonymes et des Sàrl d’utilité publique. Les organisations proches de l’État représentent une catégorie particulière; en Suisse, on peut citer à cet égard des institutions connues telles qu’economiesuisse, Pro Helvetia ou encore la fondation Promotion Santé Suisse. Le mode de financement constitue un autre critère de différenciation. Ainsi relèvet-on des différences entre les organisations qui récoltent des dons, les institutions soutenues par l’État, les organisations financées par les cotisations des membres et les fondations disposant d’une fortune propre. Les associations et les fondations sont très nombreuses en Suisse. Les chiffres exacts ne sont pas connus, mais selon les estimations, les fondations seraient plus de 12 000 et le nombre d’associations serait bien plus élevé encore. En règle générale, les NPO jouissent d’une grande crédibilité en Suisse. Le projet de recherche de la CTI «Présentation des comptes et établissement des rapports axés sur les besoins des organisations suisses à but non lucratif» Le Code suisse des obligations ne prévoit aucune disposition particulière concernant la présentation des comptes des NPO. Sont déterminantes les dispositions prévues par la loi pour la forme juridique choisie. Les dispositions relatives à la comptabilité commerciale (art. 957 ss CO) et les prescriptions du Code des obligations sur la présentation et la publication des comptes annuels pour les sociétés anonymes (art. 662 ss CO) s’appliquent selon la forme juridique, l’organisation et la taille des NPO. Les recommandations de la Commission pour la présentation des comptes (Commission Swiss GAAP RPC) n’ont pas force obligatoire; ce sont plutôt des normes dont le principe suprême est de donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats (true and fair view). Aujourd’hui, les NPO ont une grande importance dans la société. Les attentes des différentes parties prenantes sont par conséquent elles aussi très élevées quant à leur gouvernance et à la transparence de leurs rapports. La présentation des comptes constitue l’instrument le plus important pour parvenir à cette transparence. En 2010, PwC a, en tant que partenaire économique, apporté un soutien déterminant au projet de recherche «Présentation des comptes et établissement des rapports axés sur les besoins des organisations suisses à but non lucratif». Le projet est porté par la Commission pour la technologie et l’innovation (CTI) et mis en œuvre par plusieurs hautes écoles suisses, à savoir la Fernfachhochschule Schweiz (Institut für Management und Innovation), la Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften (Institut Banking & Finance / Fachstelle für Accounting & Controlling et Institut für Verwaltungsmanagement) et la Scuola universitaria professionale della Svizzera italiana (Dipartimento Scienze Aziendali e Sociali). Pour la première fois, la présentation des comptes annuels d’organisations suisses à but non lucratif a été analysée de manière systématique. Cette enquête fouillée, réalisée à grande échelle, a permis d’examiner et d’évaluer de façon systématique plus de 330 comptes annuels d’organisations de différentes tailles et issues de différents secteurs. L’étude se focalise sur quatre types de NPO: • les institutions subventionnées par l’État (principalement foyers et ateliers pour les personnes handicapées) • les fondations de promotion et donatrices • les organisations d’aide au développement et • les NPO financées par des fonds privés / qui fournissent des prestations Outre les expériences pratiques de PwC en matière d’audit et de conseil auprès des organisations à but non lucratif, les premiers résultats de l’enquête sur les rapports de gestion constituent la base des thèses qui suivent. Il sera possible d’obtenir de plus amples informations sur le projet de recherche évoqué précédemment à partir du printemps 2011 sous www.fernfachhoch­schule. ch/ffhs/afe/imi/forschung/ publikationen et www.sml.zhaw.ch/de/ management/zac/ forschung/projekte.html. Le projet de recherche de la CTI 7 La «bonne gouvernance» est l’un des principaux critères de qualité pour les organisations. Les codes qui fixent, dans le cadre de l’autorégulation, des directives relatives à la gouvernance d’entreprise pour les organisations à but non lucratif apportent une contribution majeure à la professionnalisation. Thèse 1: Les structures de direction des NPO deviennent plus professionnelles. La «bonne gouvernance» est devenue ces dernières années l’un des critères de qualité les plus importants pour les organisations. La société attend que non seulement les entreprises, mais également les institutions publiques et les institutions d’utilité publique soient gérées par une direction de qualité et responsable. En 2006, la Conférence des présidentes et des présidents des grandes œuvres d’entraide de Suisse (KPGH) a institué le Swiss NPO-Code en tant que directive à part entière en matière de gouvernance d’entreprise pour les organisations suisses à but non lucratif. Ce Code exige des «structures de direction claires et transparentes» ainsi qu’«un rapport équilibré entre direction et contrôle (checks and balances)». Fin 2010, 17 des 22 organisations appartenant à la KPGH disposaient du certificat requis pour satisfaire aux exigences du Code. La codification des exigences visant à une direction de qualité a produit les effets escomptés: les structures organisationnelles des NPO sont devenues plus professionnelles. Si les grandes œuvres d’entraide sont scrutées attentivement par le public et les donateurs, les fondations autofinancées, 8 Thèse 1 principalement, ne sont quant à elles pas soumises à une pression comparable en termes de justification. Cependant (ou pour cette raison justement), SwissFoundations, l’association des fondations donatrices suisses, est confrontée à une pression croissante en termes de légitimation – due notamment à l’ampleur de l’exonération fiscale prévue par le droit fiscal suisse pour les organisations d’utilité publique. Par le biais d’un code détaillé, l’association fournit des recommandations aux fondations donatrices afin qu’elles agissent «correctement». Le Swiss Foundation Code se rapporte à la «constitution» de la fondation et contient des «dispositions de base concernant la fondation, la direction, l’activité de promotion et les finances». Il est axé sur trois principes fondamentaux: la mise en œuvre efficace du but de la fondation, la garantie des «checks and balances» et la transparence. La transparence accroît et renforce la crédibilité dont jouit déjà une organisation. Il reste cependant des mesures à prendre justement dans ce domaine. La transparence suppose aussi qu’on aborde ouvertement la question des prestations fournies et de leur efficacité. Les rapports devraient ainsi comporter des indications sur la réalisation des objectifs et des explications quant à l’utilité sociale des activités en question. Quand les objectifs d’un projet ne sont pas atteints, les NPO devraient le mentionner et l’expliquer dans leur rapport de performance. Le rapport devrait en outre permettre une comparaison par rapport à un indice de référence. Pour cela, les prestations des NPO doivent pouvoir être mieux évaluées. La Swiss GAAP RPC 21 s’est imposée en Suisse comme la norme de présentation des comptes la plus importante pour les NPO. La pratique le montre: des comptes annuels établis selon la RPC 21 sont plus transparents. Thèse 2: La Swiss GAAP RPC 21 accroît la transparence des comptes annuels. L’enquête réalisée à une grande échelle dans le cadre du projet de recherche de la CTI conduit à un résultat sans équivoque sur le plan empirique: les institutions qui appliquent la RPC 21 affichent un degré de divulgation plus élevé et une transparence bien plus grande que les institutions qui ne suivent pas ces recommandations. Les différences en termes de qualité concernent tous les éléments des comptes annuels: bilan, compte d’exploitation, tableau de financement, tableau de variation du capital, annexe et reporting essentiellement oral du rapport de performance. Les états financiers des NPO établis selon la RPC 21 sont nettement supérieurs aux autres en termes de pertinence et de comparabilité, et permettent en outre de meilleures prises de décision. La Swiss GAAP RPC 21 est entrée en vigueur en novembre 2002 et n’a depuis lors été l’objet que de modifications mineures. En Suisse, elle s’est imposée comme la plus importante norme de présentation des comptes pour les NPO. L’établissement des comptes annuels selon cette norme est une condition pour qu’une organisation obtienne le label de qualité ZEWO. Les codes mentionnés à la Thèse 1 font explicitement référence à la RPC 21. La teneur du paragraphe 25 du Swiss NPO-Code est la suivante: «Les recommandations relatives à la présentation des comptes Swiss GAAP RPC, en particulier la RPC 21, sont considérées comme faisant partie intégrante du présent Code.» La RPC 21 est ainsi ancrée dans les directives en matière de gouvernance pour les NPO. Selon le Swiss Foundation Code, «les comptes annuels doivent, en règle générale, suivre la recommandation Swiss GAAP RPC 21 […]». La RPC 21 s’est solidement établie, ce que la constatation suivante confirme: le secteur public rend l’octroi de subventions et de contributions locales ainsi que les droits à prestations toujours plus dépendants de la prise en considération de ces normes (également dans le cadre du controlling des prestations convenues avec des institutions subventionnées par l’État). La RPC 21 s’applique aux «organisations sociales d’utilité publique à but non lucratif» qui remplissent certains critères de taille. La pratique montre que cette norme suscite de l’intérêt également au-delà de ce cercle. Par exemple, les NPO économiques, socioculturelles et politiques soulignent leur volonté de transparence en présentant de leur propre initiative les comptes selon la RPC 21. Thèse 2 9 Les entreprises aspirent à réaliser des profits, les NPO cherchent à atteindre des objectifs concrets. Les deux catégories doivent planifier l’usage de leurs ressources limitées et ont besoin d’organes responsables qui définissent l’orientation stratégique. Les membres des conseils de fondation devraient par conséquent se considérer comme des «social entrepreneurs». Thèse 3: Les tâches entrepreneuriales des NPO ressemblent à celles des entreprises à but lucratif. Utiliser des ressources limitées en visant une efficacité maximum, tel est le dénominateur commun du travail des entreprises et des organisations à but non lucratif. La réalisation des bénéfices est aux entreprises ce que l’efficacité des prestations est aux NPO. Il s’agit de recourir aux fonds disponibles de manière efficiente et efficace, en fonction des objectifs fixés. L’efficience et l’efficacité revêtent une importance particulière dans les rapports des NPO. La présentation des comptes 10 Thèse 3 traditionnelle, qui inclut le bilan, le compte de résultat et le tableau de financement, ne donnant aucune indication concernant la réalisation d’objectifs concrets, la RPC 21 exige un élément supplémentaire, à savoir le rapport de performance. Voici la teneur de la RPC 21/42: «Le rapport de performance renseigne de manière appropriée sur la capacité de rendement (efficacité) et la rentabilité (efficience) de l’organisation sociale d’utilité publique à but non lucratif» (concernant le rapport de performance, cf. thèse 8). Afin d’atteindre leurs objectifs en termes de prestations, les NPO doivent planifier l’usage de leurs ressources limitées. Elles ne se distinguent à cet égard en rien des entreprises à but lucratif. Les NPO aussi ont besoin d’organes responsables qui définissent l’orientation stratégique. Le Swiss Foundation Code considère la direction d’une fondation comme une tâche entrepreneuriale. Le conseil de fondation, autrement dit l’organe qui endosse une responsabilité «morale et juridique», est au cœur de l’activité entrepreneuriale. En d’autres termes: «les membres des conseils de fondation chargés de réaliser le but de la fondation doivent se considérer comme des entrepreneurs, des ‹social entrepreneurs›». […] Les fondations doivent apporter une valeur ajoutée – vérifiable – dans l’optique de leurs objectifs.» L’évaluation des risques constitue le fondement de l’orientation stratégique. Cette évaluation fournit des indices sur la façon dont les projets et les mandats peuvent être exécutés. Sur cette base, les organes de direction sont en mesure d’identifier les risques et les opportunités pour l’activité future de leur organisation. Thèse 4: Une évaluation des risques par les organes de direction revêt un caractère important pour les NPO. Les tâches entrepreneuriales des NPO ne se distinguent que très peu de celles des entreprises à but lucratif; les organes de direction ont donc la responsabilité de définir la stratégie. Cela a des conséquences sur la gestion des risques. Il faut des contrôles internes pour surveiller la mise en œuvre de la stratégie. Une évaluation des risques, aussi bien opérationnels que financiers, est également nécessaire. L’évaluation des risques constitue le fondement de l’orientation stratégique. Cette évaluation aide les organes de direction à identifier les risques – mais aussi les opportunités – pour l’activité future de leur organisation. Pour bien évaluer les risques, il est indispensable de planifier les différents scénarios possibles. Que se passe-t-il, par exemple, si les revenus enregistrent un recul inattendu? Que se passe-t-il si les dons viennent à manquer? Des ressources financières limitées obligent à fixer des priorités, ce qui peut à son tour nécessiter une adaptation de la stratégie. Dans le cadre du travail opérationnel, c’est avant tout la chaîne d’approvisionnement qui est exposée aux risques – et les œuvres d’entraide sont particulièrement confrontées à ce problème. Se procurer les biens adéquats, les affecter rapidement et efficacement au bon endroit constitue un défi logistique comportant de multiples risques. Une allocation inappropriée ou inefficace risque en outre de nuire à la réputation. L’évaluation des risques fournit des indices sur la façon dont les projets et les mandats peuvent être exécutés. Il s’agit de respecter les règles de financement, par exemple la congruence temporelle entre les engagements pris et l’afflux des fonds. Cependant, pour bon nombre de NPO, les projets s’inscrivent dans le long terme, alors que les fonds ne peuvent bien souvent être générés que sur le court terme. L’organe de direction doit avoir conscience de ce risque. Il doit prendre les mesures nécessaires afin de ne pas porter préjudice aux projets et de pouvoir utiliser efficacement les fonds à disposition. Les bases légales ne prennent pas en considération l’évaluation des risques de façon explicite pour toutes les formes d’organisation. En revanche, selon le Swiss NPO-Code, la gestion des risques fait partie des tâches qui incombent à l’organe de direction suprême. Voici la teneur du paragraphe 26, alinéa 3: «La gestion des risques dépend des particularités propres à l’organisation. La gestion des risques est notamment fonction du but et des objectifs de l’organisation, de ses droits de propriété, de ses infrastructures et de sa structure de direction, de son actif immobilisé, de ses finances et de sa réputation, mais aussi de son personnel, des bénévoles et des donateurs, ainsi que de la collaboration avec les tiers.» Un rapport transparent contient également des indications sur les risques. La RPC 21 ne formule à cet égard qu’une recommandation. Les parties prenantes demandent toutefois des informations parlantes, y compris concernant l’orientation stratégique future de l’organisation. Il n’est cependant pas possible d’émettre des assertions fiables à ce sujet sans évaluer et présenter les risques. Thèse 4 11 Une stratégie de placement clairement définie est un aspect important de la gouvernance. Elle aide la direction à prendre des décisions de placement en toute transparence et facilite la communication avec les parties prenantes. Thèse 5: Les NPO ont besoin d’une stratégie de placement clairement définie. La stratégie de placement décrit les objectifs poursuivis par une personne ou une organisation en termes de placement de capitaux. Au sein des NPO, le portefeuille de titres constitue habituellement une part considérable des valeurs patrimoniales. En règle générale, les dispositions qui s’appliquent aux actifs du bilan d’une NPO sont semblables à celles qui s’appliquent à la présentation et à l’évaluation des valeurs patrimoniales des entreprises. La RPC 21 renvoie à cet égard aux recommandations générales. Selon la Swiss GAAP RPC 2 (évaluation), les titres de l’actif circulant doivent être inscrits au bilan aux valeurs actuelles, c’est-à-dire aux valeurs de marché, et les immobilisations financières au coût d’acquisition (déduction faite des éventuels correctifs ou dépréciations de valeur). Dès lors, la question de l’évaluation est également cruciale pour les NPO: un titre sert-il au 12 Thèse 5 financement à court terme ou doit-il plutôt être considéré comme une immobilisation financière? La question d’une évaluation «correcte» fait souvent l’objet de controverses, mais elle ne doit pas être considérée de manière isolée. Elle relève après tout de la stratégie de placement. Il est possible, à partir de la manière dont les titres sont inscrits au bilan, d’en déduire directement quelle est la stratégie de placement; les postes du bilan la reflètent. Souvent, néanmoins, les NPO ne disposent pas d’une politique de placement contraignante. Une stratégie de placement dûment définie et autorisée n’est pas importante uniquement dans l’optique des comptes annuels. Elle constitue aussi un aspect essentiel de la gouvernance. L’organe de direction a pour tâche – même si la loi n’en fait pas mention expressément – de définir une stratégie de placement en accord avec le but de l’organisation. Une politique de placement appropriée et durable doit également prendre en compte les aspects éthiques. Une œuvre d’entraide sociale, par exemple, ne devrait pas investir dans des actions d’entreprises d’armement, de producteurs d’alcool ou de tabac et de sociétés de jeux de hasard. La question fondamentale est la suivante: pour quelle raison et dans quelle mesure une NPO a-t-elle besoin d’un portefeuille de titres? Garantir le financement d’un projet, couvrir le besoin en fonds à long terme et leur utilisation à court terme, constituer des réserves sont des raisons valables qui justifient la constitution et l’administration d’un portefeuille de titres. Une stratégie de placement donne aux NPO les lignes directrices de leur politique de placement et définit les responsabilités y relatives. Assortie d’un règlement de placement, cette stratégie permet d’administrer les portefeuilles de titres selon des critères établis. Cela aide la direction à mettre en œuvre la stratégie de placement de façon adéquate et de prendre des décisions de placement en toute transparence. Le contrôle interne a pour objet de veiller au respect de la stratégie de placement aussi bien que du règlement de placement. Autre avantage: les NPO qui poursuivent une stratégie de placement transparente peuvent faire valoir des arguments convaincants lorsqu’elles communiquent avec leurs parties prenantes. Elles seront le cas échéant en mesure de répondre efficacement aux reproches selon lesquels de l’argent a été thésaurisé ou détourné. Tout le cadre conceptuel des Swiss GAAP RPC est fondé sur le principe de «true and fair view». Celui-ci est implicitement considéré comme une composante d’une bonne gouvernance. Thèse 6: De plus en plus, les NPO constituent des provi­ sions selon le principe de «true and fair view». Le passif du bilan se compose, selon la RPC 21/15, des dettes, des fonds et du capital d’organisation. Ce dernier inclut les capitaux dont disposent les NPO pour réaliser leur but ou qu’elles ont générés grâce à leur activité opérationnelle. Les moyens provenant de fonds sont spécifiquement liés et doivent être présentés séparément. Ces moyens, généralement mis à disposition par des tiers, ne peuvent être utilisés que selon le but d’utilisation défini. La RPC 21 ne contient aucune disposition particulière sur la question des provisions au sein des NPO; la définition générale des provisions selon la Swiss GAAP RPC 23 s’applique en l’espèce. Celle-ci définit une provision comme «un engagement probable, fondé sur un événement passé, dont le montant et/ou l’échéance sont incertains, mais estimables de manière fiable». Le cadre conceptuel des Swiss GAAP RPC est fondé sur le principe de «true and fair view». Cela exclut la constitution et la dissolution de réserves latentes arbitraires. Le droit de la société anonyme admet par contre de telles réserves arbitraires (art. 669 al. 1 CO). On peut objecter que, sur ce point, le droit de la société anonyme ne repose pas sur une approche transparente. Tous les concepts modernes de présentation des comptes ont pour principe de donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats. Les NPO doivent donc également suivre ce principe. Dans la mesure où le Swiss NPO-Code se réfère aux Swiss GAAP RPC, le principe de «true and fair view» doit implicitement être considéré comme une composante d’une bonne gouvernance. La pratique montre que les provisions des NPO contiennent souvent des réserves latentes. Les fonds contiennent des moyens dont l’affectation est déterminée par des tiers. En revanche, des provisions sont souvent constituées à partir des fonds libres. Toutefois, selon les Swiss GAAP RPC, ces provisions doivent être constituées de façon à ne pas contenir de réserves latentes ou arbitraires. Si tel est le cas, elles devraient être dissoutes en vertu du principe de «true and fair view». En général, les NPO visent un résultat de l’exercice équilibré. On pourrait donc supposer que bon nombre d’organisations tentent de lisser leur résultat par la constitution ou la dissolution de provisions. Les résultats du projet de recherche de la CTI montrent que cela n’est aucunement la règle: 43% des NPO ayant fait l’objet de l’étude affichent un résultat annuel équilibré, dans la grande majorité des cas indépendamment du montant des provisions. Les «résultats nuls» sont plutôt imputables à la nature des NPO, qui n’est précisément pas axée sur les profits. Par ailleurs, on suggère aux utilisateurs de la RPC 21, selon la procédure normale, d’inscrire au compte d’exploitation toutes les modifications des fonds et du capital d’organisation. Cela débouche automatiquement sur un résultat annuel équilibré. Les NPO qui présentent leurs comptes selon la RPC 21 n’ont donc aucune raison d’inscrire des éléments du capital d’organisation (p. ex. remplois, anniversaires de service, formation continue ou réserves de fluctuation de valeur) sous les provisions. Thèse 6 13 Les NPO, principalement celles qui se financent grâce aux dons, peuvent renforcer leur crédibilité de manière considérable en présentant les frais liés à la collecte de fonds (fundraising) de façon détaillée dans les comptes annuels. Les NPO comprennent de mieux en mieux l’importance de la transparence. Thèse 7: Une présentation détaillée des frais liés à la collecte de fonds rend transparents et comparables les comptes annuels des NPO qui récoltent des dons. Le compte d’exploitation d’une NPO est le pendant du compte de résultat d’une entreprise; il sert à déterminer le résultat. Toutefois, l’enquête de la CTI met en évidence le fait que les comptes d’exploitation selon la RPC 21 sont encore difficilement comparables les uns aux autres. Le degré de précision de la présentation diffère considérablement d’une organisation à l’autre. Parmi les fondations donatrices ayant fait l’objet de l’étude, on relève par exemple un écart allant de 7 à 111 postes indiqués. Le manque de comparabilité s’explique principalement par la structure différente des comptes d’exploitation. Cela ne vaut pas uniquement pour la comparaison entre les comptes établis selon la RPC 21 et ceux qui reposent sur le Code des obligations. Les comptes d’exploitation établis selon les RPC sont aussi difficilement comparables entre eux en raison des différentes options possibles (p. ex. 14 Thèse 7 méthode des coûts liés au chiffre d’affaires ou méthode des coûts complets). Pour les utilisateurs de la RPC 21, le schéma du compte de résultat commercial tel que défini par la RPC 3 s’applique. Les charges et les produits sont en principe délimités sur la période durant laquelle ils prennent effet. Cependant, la RPC 21/3 autorise aussi les petites organisations à mentionner les charges et les produits selon les flux financiers. L’option de l’enregistrement basé sur les liquidités ne s’offre pas aux NPO qui présentent leurs comptes selon les dispositions du droit de la société anonyme. La RPC 21 contient une autre disposition qui rend la comparabilité des résultats de l’exercice plus difficile: les modifications des fonds et du capital d’organisation doivent être intégrées dans le compte d’exploitation (cf. thèse 6). Les aspects positifs de la transparence sont les suivants: selon les résultats du projet de recherche de la CTI, 44% des organisations d’aide au développement et 27% des fondations donatrices appliquent la méthode des coûts liés au chiffre d’affaires. Elles permettent ainsi à leurs parties prenantes de voir quels fonds disponibles elles utilisent pour quels domaines d’activité. Les NPO, principalement celles qui se financent grâce aux dons, peuvent renforcer leur crédibilité de manière considérable en présentant les frais liés à la collecte de fonds (fundrais­ ing) de façon détaillée dans les comptes annuels. À cet égard, il reste cependant un certain retard à combler: selon l’enquête de la CTI, si 35% des NPO ayant fait l’objet de l’étude indiquent les frais liés à la collecte de fonds dans les comptes de l’exercice, seules 6% d’entre elles donnent des indications détaillées à ce sujet dans l’annexe. Une enquête menée par PwC Allemagne montre que les NPO prennent peu à peu conscience de l’importance de la transparence des frais liés à la collecte de fonds. Les dépenses publicitaires illustrent cette prise de conscience: en 2006 encore, deux tiers des organisations allemandes ne donnaient pas suffisamment d’informations sur leurs dépenses publicitaires. Depuis 2007, la plupart des rapports contiennent des informations détaillées à ce sujet. En 2010, 48 organisations sur 60 ont fourni des informations sur le montant absolu de leurs dépenses publicitaires et 22 organisations ont procédé à une classification des dépenses publicitaires. Thèse 8: Une communication ouverte requiert un rapport de performance parlant. Le rapport de performance est, selon la Swiss GAAP RPC 21, une composante des comptes annuels des NPO. Il renseigne sur l’efficacité et l’efficience des fonds utilisés (cf. thèse 3). La RPC 21 accorde aux organisations une grande marge de manœuvre quant au contenu du rapport de performance. Seules quelques rares indications doivent impérativement être publiées, au nombre desquelles on trouve principalement «les buts fixés et une description des prestations fournies en relation avec les buts fixés et l’utilisation des fonds mis à disposition» (RPC 21/43e). La norme contient en outre une série de recommandations dont l’intérêt est encore plus grand pour les destinataires du rapport. La RPC 21/60 recommande • une appréciation de la satisfaction des destinataires des prestations; • une description des prestations prévues; • des indications sur la façon dont on peut mesurer et apprécier les objectifs qualitatifs; • la présentation des principaux risques. Un rapport de performance complet allant au-delà des exigences minimales de la Swiss GAAP RPC 21 permet aux organisations de renforcer la confiance qui leur est faite grâce à des informations transparentes. Un rapport de performance conforme à la Best Practice • contient des données sur la gouvernance; • donne des informations sur les objectifs et la stratégie de l’organisation; • montre quelles sont les activités concrètes auxquelles s’est consacrée la NPO au cours de l’exercice et quels sont les résultats qu’elle a atteints; les échecs devraient aussi être mentionnés; • présente et évalue les projets et les programmes mis en œuvre ainsi que les prestations fournies. L’enquête de la CTI révèle aussi un potentiel d’amélioration: 101 utilisateurs des RPC sur 159 publient leur rapport de performance, soit 64%. Le chiffre s’élève à 72% si l’on ajoute les organisations qui indiquent les données requises pour le rapport de performance à différents endroits du rapport de gestion. Par ailleurs, 41% des NPO n’appliquant pas les RPC publient, de leur propre gré, un rapport de performance. Un rapport de performance renseigne sur l’efficacité et l’efficience des fonds utilisés. Il permet aux NPO de donner en toute transparence des informations sur leur travail et ses résultats. Il s’agit donc d’un instrument important pour la communication avec les parties prenantes. Il est recommandé à toutes les NPO d’établir un rapport de performance, qu’elles appliquent ou non les RPC. Aujourd’hui, en effet, un rapport de performance est considéré comme un élément nécessaire à toute communication ouverte. L’organisme de certification ZEWO souligne le sens d’un rapport de performance en ces termes: «Il serait toutefois erroné de réduire la performance d’une organisation caritative à la part de sa charge administrative. […] De plus, cette référence ne donne de loin pas toutes les indications sur l’efficacité obtenue à l’aide des moyens engagés. Il est donc important de développer encore les rapports de prestation et de mesurer l’effet obtenu.» (ZEWOforum n° 4/2005) Thèse 8 15 Le nouveau Social Reporting Standard permet aux organisations à but non lucratif, sociales ou autres ainsi qu’aux Social Entrepreneurs de documenter leurs activités de manière standardisée. Thèse 9: Un guide pour établir les rapports de manière efficace facilite la tâche des NPO. Depuis l’été 2010, il existe en Allemagne un modèle pour l’établissement des rapports à l’intention des organisations sociales (Social Reporting Standard, SRS). Le SRS est un projet commun auquel PwC a apporté son soutien et qui implique différentes organisations ainsi que l’Université technique de Munich et l’Université de Hambourg (germany.ashoka.org/srs, www.pwc.de/de/srs). Le SRS est un guide à l’intention des organisations sociales et d’utilité publique qui montre comment établir de manière efficace les rapports annuels ou les rapports de présentation des comptes. Il est conçu sur une base modulaire et indique les valeurs-clés appropriées et nécessaires en termes de gouvernance. Il permet aux organisations sociales d’établir plus facilement des rapports internes efficaces et d’éviter une collecte de données superflue. Le SRS se fonde sur quatre principes généraux: • Pertinence et exhaustivité: le rapport doit inclure toutes les informations pertinentes. Il n’est complet que s’il contient toutes les données pertinentes. • Comparabilité: les informations doivent être comparables dans le temps et avec d’autres organisations similaires. 16 Thèse 9 • Fiabilité: le rapport doit donner une image de la situation fidèle à la réalité (validité). Si les données ne peuvent être fournies de façon objective, les hypothèses retenues doivent être publiées afin que les déclarations puissent être examinées (absence d’arbitraire). • Adéquation: la procédure choisie ne doit pas imposer une charge de travail inutile aux personnes qui recueillent les données, et le bénéfice retiré doit être plus important que les coûts engendrés. Le SRS ne touche pas à la présentation des comptes des organisations, mais cible les pratiques existantes qui s’appliquent à l’établissement des rapports d’activité ou des rapports annuels non financiers. C’est la raison pour laquelle ces principes ne sont pas uniquement recommandés aux NPO allemandes, mais également aux NPO suisses. Certes, la qualité des rapports s’est nettement améliorée ces dernières années; cependant, dans les sondages réalisés afin de développer le SRS, les parties prenantes indiquent que la comparabilité, l’exhaustivité ainsi que des normes de reporting et de qualité uniformes font encore défaut à leurs yeux. L’application rigoureuse du SRS permet aux organisations sociales et d’utilité publique de répondre aux exigences élevées des parties prenantes en matière de reporting. La révision offre des opportunités de stimuler la professionnalisation. Pour les NPO aussi, des échanges réguliers avec l’organe de révision se révèlent bien utiles. Outre le savoir dont ils disposent, les auditeurs ont acquis de l’expérience dans le cadre de projets similaires. Thèse 10: Un dialogue avec l’organe de révision apporte sécurité en interne et confiance en externe. L’obligation de révision ne repose pas sur les mêmes dispositions pour toutes les NPO. Pour les fondations, les prescriptions du droit de la société anonyme et du droit de la surveillance s’appliquent: les fondations sont soumises, selon leur taille, au contrôle ordinaire ou au contrôle restreint; il existe aussi la possibilité de l’«opting-out». Les associations qui répondent à certains critères de taille sont également tenues de faire contrôler leurs comptes annuels par un organe de révision. Les associations plus petites ne sont pas soumises à l’obligation de révision. Il n’est pas rare, cependant, qu’elles prescrivent un contrôle dans leurs statuts. Les résultats du projet de recherche mené par la CTI montrent que, dans les NPO ayant fait l’objet de l’étude, c’est le contrôle restreint qui est le plus répandu: sur les 287 rapports d’audit évalués, 136 attestations ont été établies sur la base d’un contrôle restreint et 102 sur la base d’un contrôle ordinaire. Toutefois, il s’agit là de bien plus que d’une simple obligation de révision externe. La révision offre en effet des opportunités de stimuler la professionnalisation. Des échanges réguliers avec l’organe de révision sont d’une grande utilité non seulement pour les entreprises visant à réaliser des bénéfices, mais aussi pour les organisations à but non lucratif. L’auditeur est un interlocuteur de choix pour les responsables des finances et du contrôle interne afin de régler les questions de comptabilité et d’optimiser les processus. En outre, les échanges sont importants pour les questions d’évaluation, de structure des comptes annuels et de publication. Les thèmes de la gouvernance devraient être examinés lors des échanges entre les organes de direction des NPO et la révision externe. Si une NPO souhaite adapter la présentation de ses comptes ou passer aux Swiss GAAP RPC, il lui est conseillé d’en discuter avec l’organe de révision suffisamment tôt. Celui-ci peut fournir des indications et des recommandations importantes quant à la procédure à suivre. Outre le savoir dont ils disposent, les auditeurs ont acquis de l’expérience dans le cadre de projets semblables, qui peut leur servir pour le conseil aux NPO. Consulter les auditeurs apporte de la sécurité et accroît l’efficience. Les NPO jouent un rôle d’intermédiaire entre les donateurs et les destinataires des prestations. Dans l’intérêt de la société, l’exercice de cette fonction doit être surveillé. L’attestation d’audit constitue également un gage de qualité pour les NPO. Elle donne confiance aux parties prenantes et renforce la crédibilité de l’organisation. Thèse 10 17 Annexe Check-list relative à la publication des comptes selon les Swiss GAAP RPC Cette check-list vous aide, en tant qu’utilisateurs de la Swiss GAAP RPC 21, à répondre aux exigences de publication spécifiques pour les NPO. Les données complémentaires nécessaires pour les comptes annuels Réf. Swiss GAAP RPC N° selon les Swiss GAAP RPC ou les RPC fondamentales figurent dans la check-list complète sur www.pwc.ch. Utilisation La première colonne contient les références aux rubriques correspondantes des Swiss GAAP RPC. L’indication s’entend ainsi: le chiffre 3 de la Swiss GAAP RPC 21 est désigné par 21/3. Dans la colonne O-NA-NI se trouvent les abréviations suivantes: O (oui) La publication est conforme à la Swiss GAAP RPC. NA (non applicable) Le chiffre n’entre pas en ligne de compte pour les comptes considérés. tion car la publication concernée n’est pas significative. La colonne «RÉF», située en bord de page à droite, peut être utilisée pour renvoyer aux parties correspondantes des comptes consolidés ou des comptes individuels. NI (non important) Il a été renoncé à une indica- Dispositions O - NA - NI Remarque: les organisations sociales d’utilité publique à but non lucratif, qui se conforment à la Swiss GAAP RPC 21 pour leurs rapports financiers et la présentation de leurs comptes, doivent en faire état dans leurs états financiers. Définition: par grandes organisations sociales à but non lucratif au sens de la Swiss GAAP RPC 21, on entend les organisations qui atteignent les grandeurs suivantes durant deux exercices consécutifs: • Total du bilan: 2 millions de francs • Produit de la collecte publique de dons gracieux (libéralités, legs) et de fonds affectés du secteur public (contributions publiques): 1 million de francs • Effectif: employés rémunérés pour dix emplois à temps complet en moyenne durant l’exercice 21/3 21/5 1 2 Les charges et les produits sont en principe délimités à la période à laquelle ils prennent effet. Les petites organisations peuvent saisir les charges et les produits selon les flux financiers. Le cas échéant, mention en est faite dans l’annexe. Les écarts par rapport au principe de la permanence dans la présentation, la publication et l’évaluation sont: (a) présentés dans l’annexe aux comptes annuels et (b) quantifiés dans les comptes consolidés 21/6 3 Le principe brut s’applique également aux projets dont l’organisation est distincte. Les charges et les produits sont présentés sous forme brute dans le compte d’exploitation ou dans l’annexe. 21/8 4 Les comptes individuels et les comptes consolidés font état non seulement des chiffres de l’exercice, mais également des chiffres de l’exercice précédent. 21/9 5 Les bases et les principes d’évaluation appliqués pour les rubriques individuelles des comptes annuels sont publiés dans l’annexe. 21/45 6 Les organisations exclues de l’intégration globale sont répertoriées dans l’annexe et leur exclusion justifiée. 18 Annexe RÉF Réf. Swiss GAAP RPC N° Dispositions 21/13 1 Les comptes annuels comprennent les six éléments suivants: (a) le bilan (b) le compte d’exploitation (c) le tableau de flux de trésorerie (d) le tableau de variation du capital (y compris les fonds et les provisions) (e)l’annexe (f) le rapport de performance 21/14, 21/22, 21/28, 21/35 2 La structure du bilan, du compte d’exploitation, du tableau de flux de trésorerie et de l’annexe est soumise aux recommandations, les libellés pouvant être adaptés au but non lucratif si les désignations selon les Swiss GAAP RPC ne satisfont pas à l’essence d’une telle organisation. O - NA - NI RÉF Remarque: il s’agit en particulier de la Swiss GAAP RPC 3 (présentation et structure) et de la Swiss GAAP RPC 4 (tableau de flux de trésorerie). 21/48, 21/53 21/55 IBilan 21/15, 21/49 1 La composition des passifs est la suivante: • Fonds étrangers avec comme subdivisions: (a) Dettes à court terme (b) Dettes à long terme (c) Comptes de régularisation (d)Provisions • Capital des fonds avec comme subdivisions: (e) Fonds de produits (f) Fonds de fondations • Capital de l’organisation avec comme subdivisions: (g) Capital versé (h) Capital libre généré (i) Résultat de l’exercice (j) Réserve de réévaluation (k) Capital lié généré 21/16, 21/50 2 Les fonds affectés et les fonds libres sont mentionnés séparément. 21/17, 21/51 3 Les dons à affectation limitée (fonds affectés) sont indiqués séparément dans la rubrique «Capital des fonds». Les fonds de fondation sont des fonds affectés avec un règlement propre mais sans personnalité morale propre. Ils consti­ tuent une forme particulière de fonds affectés et sont mentionnés séparément. 21/18 4 Les dons à affectation limitée sous forme d’immobilisations corporelles ou financières inaliénables sont mentionnés séparément dans l’actif immobilisé comme étant affectés. 21/19 5 Les disponibilités sans restriction de disposition par des tiers (fonds libres) sont indiqués comme poste du «Capital de l’organisation». Annexe 19 II Compte d’exploitation Réf. Swiss GAAP RPC N° Dispositions 21/23 1 Le compte d’exploitation se subdivise au minimum entre fonds affectés et fonds libres. 21/24 2 Dans le compte d’exploitation, les variations des fonds affectés (résultat des fonds affectés) sont mentionnées séparément et de manière brute. Pour les fonds avec affectation limitée, le résultat des fonds se compose des produits et des charges. 21/54 O - NA - NI 21/25 3 Les campagnes de collecte de dons sont enregistrées de manière brute dans le compte ordinaire, même si elles sont gérées séparément dans l’organisation. 21/26 4 Les charges administratives sont mentionnées séparément, indépendamment de la forme retenue pour le compte d’exploitation (méthode des coûts complets ou méthode des coûts liés au chiffre d’affaires). Remarque: dans la présentation du compte d’exploitation selon la méthode des coûts liés au chiffre d’affaires, la présentation des coûts liés à la fourniture de prestations s’aligne sur les objectifs de l’organisation et peut se faire par section, par projet (segment), par tâche, par but, etc. III Tableau de flux de trésorerie 21/27 1 S’il s’agit d’une grande organisation, un tableau de flux de trésorerie a été établi. 21/29 2 Le tableau de flux de trésorerie comprend les éléments suivants: (a) Flux de fonds provenant des activités d’exploitation (b) Flux de fonds provenant de l’activité d’investissement (c) Flux de fonds provenant de l’activité de financement 21/56 IV 3 Les flux de fonds provenant des activités d’exploitation peuvent se subdiviser en flux de fonds provenant de prestations fournies (services) et flux de fonds provenant de campagnes de collecte de fonds. Tableau de variation du capital 21/30 1 Le tableau de variation du capital présente les attributions, l’utilisation et l’état des moyens provenant du financement propre (capital de l’organisation) ainsi que des fonds. 21/31 2 Les variations pour chacune des positions suivantes sont men­ tionnées individuellement: (a) Rubriques passives du bilan des fonds avec affectation limitée (b) Capital de l’organisation versé (c) Capital de l’organisation généré L’affectation des diverses rubriques est indiquée. Remarque: • Variation: existant initial plus augmentation moins diminution = existant final • Des postes de même nature peuvent être regroupés 20 Annexe RÉF Réf. Swiss GAAP RPC N° Dispositions 21/32 3 Les transferts entre les fonds sont mentionnés individuellement, et les raisons de ces transferts sont publiées dans l’annexe. 1 L’annexe contient: (a) les principes appliqués en matière d’établissement du bilan et d’évaluation (b) des explications relatives au bilan (c) des explications relatives au compte d’exploitation (d) des explications relatives au tableau de flux de trésorerie (e) des explications relatives au tableau de variation du capital (f) les autres éléments à publier V O - NA - NI RÉF Annexe 21/34, 21/9 21/36 2 Les indemnités versées aux membres des organes dirigeants sont mentionnées dans l’annexe. 21/37 3 Les indications suivantes sont mentionnées séparément dans le bilan ou dans l’annexe: • • • • • • • • Dans les liquidités et les titres: (a) Montant des titres (évalués aux valeurs du marché) Dans les créances: (b) Créances envers des collectivités publiques (c) Créances envers des organisations/personnes/projets/ institutions liées Dans les comptes de régularisation actifs: (d) Dépenses pour des projets du nouvel exercice Dans les immobilisations financières et immobilisations financières des fonds: (e) Titres (évalués aux valeurs du marché) (f) Créances envers des organisations/personnes/projets/ institutions liées Dans les dettes: (g) Dettes relatives à des projets (h) Dettes envers des collectivités publiques Dans les autres dettes: (i) Contributions au déficit (j) Assurance propre pour dommages matériels (k) Projets propres envers des tiers Dans les provisions: (l) Variation des provisions avec mention du but Dans le capital de l’organisation: (m)Mention du capital versé: capital de la fondation, capital d’une société coopérative, capital d’exploitation (n) Indications sur les donateurs de capital de l’organisation (o) Capital engagé: réserves statutaires et légales/but d’utilisation défini pour les moyens (p) Capital libre: réserves d’exploitation, réserves d’égalisa tion, réserves provenant de fonds collectés non distri bués, fonds libres, réserves générales (q) Engagements éventuels Autres indications à publier conformément aux lois. Annexe 21 Réf. Swiss GAAP RPC N° Dispositions 21/38 4 Les indications suivantes sont publiées dans l’annexe, dans la mesure où elles ne figurent pas dans le compte d’exploitation: • Charges pour la collecte des fonds • Si l’on opte pour la méthode des coûts liés au chiffre d’affaires, coûts de la fourniture des prestations (charges directes de projets et charges administratives de projets) répartis entre: (a) Frais de personnel (b) Frais de voyage et de représentation (c) Frais administratifs (d) Frais d’entretien (e) Frais de campagnes de collecte de fonds/fundraising (f)Amortissements O - NA - NI 21/39 5 Les prestations à titre gratuit sont mentionnées dans l’annexe. 21/57 6 Le volume des principales prestations et contreprestations fournies à des tiers ou par des tiers ne donnant lieu à aucun flux de fonds et ne pouvant dès lors pas être enregistrées comptablement est indiqué. Sont publiées en particulier les prestations préférentielles et gratuites, telles que les travaux bénévoles (en jours ou en heures), les dons matériels (aux valeurs vénales) et les rabais spéciaux et autres avantages (prestations gratuites en cas d’achat de marchandises). Les marchandises ou les autres services (travaux bénévoles, frais de transport, frais de télécommunications et autres), entièrement ou partiellement fournis à titre gratuit, sont indiqués à raison du prix habituellement requis entre parties indépendantes (valeur estimative). Dans la mesure où des marchandises ou des services ne peuvent pas être évalués sans que cela entraîne des charges relativement élevées ou si une attribution de valeur ne repose que sur des hypothèses très incertaines, le volume des marchandises ou des services est publié de manière statistique (p. ex. nombre d’objets reçus ou ampleur des travaux bénévoles). Tous les engagements importants concernant des projets sont publiés pour autant qu’ils n’aient pas été mentionnés dans le bilan. Pour les projets consolidés, les produits, les charges ainsi que les fonds concernés sont indiqués dans l’annexe. Les transactions avec des organisations, des entreprises, des personnes et des projets liés, juridiquement indépendants, sont publiées. 21/40 21/41 21/58 22 Annexe 7 8 Dans ces cas, la Swiss GAAP RPC 15 (transactions avec des parties liées) s’applique. RÉF VI Rapport de performance Réf. Swiss GAAP RPC N° Dispositions 21/42 1 Le rapport de performance renseigne de manière appropriée sur la capacité de rendement (efficacité) et la rentabilité (efficience) de l’organisation sociale d’utilité publique à but non lucratif. 21/43 2 Le rapport de performance publie obligatoirement: (a) le but de l’organisation (b) les organes dirigeants et la durée de leurs fonctions (c) les personnes responsables de la gestion (d) les liens avec des organisations liées dans la mesure où ces indications ne figurent pas dans l’annexe (e) les buts fixés et une description des prestations fournies en relation avec les buts fixés et l’utilisation des fonds mis à disposition Les indications dans le rapport de performance ne sont pas soumises à l’obligation de contrôle ordinaire de l’organe de révision; ce fait est indiqué explicitement dans le rapport de l’organe de révision. 21/59b 21/60 3 En outre, des indications sur les thèmes suivants sont recommandées dans le rapport de performance: (a) une appréciation de la satisfaction des destinataires des prestations/bénéficiaires (b) une description des prestations prévues (c) des indications sur la façon dont on peut mesurer et appré­ cier la manière dont les objectifs qualitatifs sont atteints (d) des ratios pertinents pour la réalisation des objectifs fixés; ceux-ci sont si possible illustrés dans des comparaisons sur plusieurs années (e) les principaux risques auxquels l’organisation est exposée selon l’appréciation des organes dirigeants ainsi que les systèmes éventuels permettant de les contrôler O - NA - NI RÉF Annexe 23 Avez-vous des questions ou des suggestions sur le sujet? Nous nous tenons à votre disposition. Dominique Perron Associé Audit PwC Genève Tél. +41 58 792 94 48 [email protected] Philippe Tzaud Associé Audit PwC Genève Tél. +41 58 792 92 62 [email protected] Philippe Lienhard Director Audit PwC Lausanne Tél. +41 58 792 82 04 Robert Hinterberger Senior Manager Advisory PwC Genève Tél. +41 58 792 94 58 Norbert Kühnis Associé Audit PwC Lucerne Tél. +41 58 792 63 63 [email protected] Alexandre Stotz Associé Audit PwC Bâle Tél. +41 58 792 53 80 [email protected] www.pwc.ch/npo