Sud Ouest - 4 février 2013 Les techniciens en radiologie de Périgueux sont très demandés Le lycée Jay-de-Beaufort possède un centre qui forme des manipulateurs en imagerie médicale en trois ans après le bac. Une formation rare et peu connue, riche en débouchés. Les élèves s'exercent sur un simulateur de radiologie sans source radioactive. (Jean-Christophe Sounalet ) Au rez-de-chaussée de l'un des bâtiments du lycée Jay-de-Beaufort de Périgueux, une enseigne discrète signale que l'on entre dans le centre Georges-Charpak. En 2007, ce lieu peu connu même des lycéens a été dédié au prix Nobel de physique. On forme ici en trois ans après le bac des techniciens en imagerie médicale et radiologie thérapeutique. Bref, du personnel de santé que l'on appelle plus communément manipulateur en radiologie. Il n'y a que 24 places disponibles chaque année au lycée Jay-de-Beaufort pour ce diplôme très particulier : « On fait le plein sans problème. L'an dernier, on a reçu 650 dossiers », rappelle le proviseur, Marie-Line Kholler. Il n'existe que 40 écoles en France délivrant cette spécialité et seulement deux en Aquitaine (l'autre est à Pessac, en Gironde). Bientôt une licence Durant deux jours, tous les centres de formation se retrouvent à Périgueux pour leurs journées pédagogiques nationales. Ils y parleront certainement de l'affaire d'Épinal où des radiologues viennent d'être condamnés pour des appareils mal réglés qui ont irradié des centaines de personnes. Plus prosaïquement, ils se penchent en ce moment sur la transformation du diplôme professionnel en licence. La section technologique de Jay-de-Beaufort possède un équipement impressionnant. Un simulateur de radiologie occupe une salle complète avec un réalisme total. Les étudiants y apprennent la manipulation du matériel et les bons gestes pour s'occuper des patients. Les élèves n'y rentrent pas sans dosimètre et le tablier de plomb est de rigueur. Tout est réel, sauf qu'il n'y a pas de source radiologique. Le panneau de danger fixé sur la porte n'est là que pour se mettre en condition. Dans une autre salle, c'est tout un équipement de radiothérapie qui est installé. Les étudiants apprennent aussi à faire des injections. « Ils sont techniciens et soignants, ils ont un niveau de formation équivalent aux infirmières », souligne le proviseur. Une partie des cours est donnée par des médecins et des professionnels. 97 % de réussite Les étudiants admis pour ce cursus sont essentiellement issus des sections S, STL et ST2S des lycées, mais on trouve également des recalés à la première année de médecine. Deux tiers sont des filles. Depuis l'ouverture de la formation en 1994, le taux de réussite à l'examen final est de 97 %. « Quasiment tous les étudiants trouvent très vite du travail s'ils acceptent de bouger », précise Christelle Baris, la chef des travaux. Les élèves déjà au fait du marché savent que les salaires de départ vont de 1 300 à 1 600 euros. Une grosse partie de la scolarité se passe en stages : 14 semaines la première année, 20 semaines en deuxième et 26 semaines en troisième. À Périgueux, ils se retrouvent à l'hôpital et dans les cliniques mais aussi dans les cabinets indépendants. C'est là qu'ils approchent les appareils en fonctionnement, prennent des images et les travaillent comme ils ont appris sur leur ordinateur en classe. Pour en savoir plus, les portes ouvertes de la section radiologie sont organisées en parallèle de celles du lycée Jay-de-Beaufort jeudi 21 février, mais avec des horaires étendus de 14 à 20 heures. Périgueux Un passeport pour l'emploi Antoine Lillich en deuxième année du DTS Diplôme de technicien supérieur en imagerie médicale au lycée Jay de Beaufort à Périgueux témoigne de l'intérêt de ce diplôme. Ci-contre : Antoine Lillch, en blouse blanche, au cours d'un exercice pratique. (Photo C.H.Y) A19 ans, Antoine Lillich a choisi son futur métier : il sera manipulateur en radiologie médicale. « J'ai obtenu un baccalauréat sciences et technologies de laboratoires au lycée Jay de Beaufort. Mes parents souhaitaient, pour des raisons économiques, que je poursuive mes études à Périgueux. J'avais entendu parler du DTS en imagerie médicale, préparé au sein de l'établissement. Je suis allé me renseigner au cours d'une journée portes ouvertes. Le lycée est doté d'un bon niveau d'équipement avec un pôle d'imagerie médicale récent et équipé des machines utilisées par les professionnels », explique le jeune homme. Depuis 1992, le lycée Jay de Beaufort propose, sur trois ans, la formation au DTS en imagerie médicale et radiologie thérapeutique, avec d'excellents résultats. Jusqu'à présent, tous les étudiants, un an après l'obtention de leur diplôme, ont un emploi. « C'est un vrai plus dans le contexte économique actuel. Pour l'instant, les risques de chômage sont faibles », poursuit Antoine. Dès la première année, les étudiants sont plongés, peu de temps après la rentrée, dans l'univers professionnel, en milieu hospitalier ou dans un cabinet privé de radiologie. Les périodes de stage sur les trois ans sont nombreuses : une soixantaine de semaines au total. « Nous sommes en contact régulier avec les professionnels, médecins, radiologues, manipulateurs. Ils interviennent pendant nos cours. Lors des stages, on peut mettre rapidement en pratique ce que l'on a appris en classe », observe Antoine Lillich. En constante évolution Ce métier est méconnu de la plupart des jeunes. Il exige à la fois des connaissances techniques et des qualités humaines. Enseignants et formateurs insistent auprès des futurs candidats sur l'importance de la motivation. Les échecs sont rares. « Si les compétences techniques et la manipulation m'intéressaient davantage au départ, les aspects humains sont très importants. Le patient passe la majorité de son temps avec le manipulateur radio, très peu avec le médecin. Il faut savoir faire preuve de psychologie, de qualités humaines, savoir rassurer lorsque cela s'avère nécessaire », témoigne le jeune garçon. Le métier de manipulateur radio est aussi en constante évolution, celle des techniques étant très rapide dans ce secteur d'activité. Les étudiants sont amenés à maîtriser celles du scanner, de l'IRM, de l'imagerie médicale. « Sur le plan humain, c'est un métier très enrichissant. La routine n'existe pas, chaque patient est différent. Aucun d'entre nous ne choisit cette formation par hasard », conclut Antoine. Les formations en Dordogne· Formation : les guides