Le système nerveux cérébro-spinal ou névraxe a pour fonctions principales d'assurer a) la vie végétative c'est-à-dire tout ce qui se rapporte au maintien de l équilibre du "milieu intérieur", et à la vie interne des organes responsables, par exemple, des fonctions de respiration, circulation, digestion, etc. ; ' b) la vie de relation, c'est-à-dire tout ce qui concerne la prise de contact et l action de l'individu sur le monde extérieur, et se traduit par des activités motrices de comportement. ' La vie végétative et la vie de relation reposent sur l'interaction de fonctions plus spécifiques de sensibilité et de motricité. La fonction de sensibilité correspond à la prise d'informations périphériques et à leur transmission vers le système nerveux central' (S.N.C.) ; le transport de ces informations sous forme d'influx nerveux (I.N.) engendré par les récepteurs sensitifs vers le S.N.C. est encore désigné par le terme d'afférence. La fonction de motricité consiste en la création d'une impulsion nerveuse au niveau du S.N.C., sa transmission aux muscles effecteurs et la mise en activité de ces derniers; la propagation de cet ordre moteur vers les organes effecteurs correspond à l'efférence, et l'exécution proprement dite est dénommée effection. Les physiologistes différencient les fonctions de sensibilité et de motricité caractéristiques de la vie végétative de celles qui sont spécifiques à la vie de relation : les premières sont assurées par le système nerveux autonome, et les secondes, par le système 1. Le système nerveux central est constitué par toutes les parties du système nerveux situées à l'intérieur de la boîte crânienne et du canal vertébral. © 1974 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Motricité approche psycho-physiologique, Robert Rigal, René Paoletti et Michel Portmann, ISBN 2-7605-0373-9 • DA064N Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés 8 Motricité nerveux de la vie de relation. Ce clivage du S.N.C. en deux sous-systèmes ne correspond pas à une division anatomique de la substance nerveuse, mais constitue une différenciation fonctionnelle commode pour l’analyse en neurophysiologie. Ce volume traitera essentiellement du système nerveux de la vie de relation. 1 - UNITÉ FONCTIONNELLE DU SYSTÈME NERVEUX : LE NEURONE Le neurone ou cellule nerveuse représente l’élément fonctionnel et constitutif de base du système nerveux. Selon leur localisation et leur fonction, les neurones se présentent sous plusieurs formes : neurones multipolaires, bipolaires et unipolaires. Cette distinction vient du nombre d’expansions du corps cellulaire (Fig. 1). Chaque sorte de neurone se compose d'un corps cellulaire contenant un noyau entouré de cytoplasme et de ramifications courtes, les dendrites, et d'une longue expansion l'axone. L'axone, aussi appelé cylindraxe ou fibre nerveuse, est généralement entouré d'une gaine de myéline qui agit comme isolant et facilite la transmission © 1974 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Motricité approche psycho-physiologique, Robert Rigal, René Paoletti et Michel Portmann, ISBN 2-7605-0373-9 • DA064N Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés Acte moteur 9 de l’influx nerveux en augmentant sa vitesse. La myclinisation ou myélogénese qui correspond au processus de recouvrement progressif des axones par la myéline, représente un facteur essentiel de la maturation fonctionnelle du système nerveux et se poursuit pendant plusieurs années après la naissance. De plus, les axones qui composent les nerfs rachidiens sont protégés par la gaine de Schwann (Fig. 2). Les corps cellulaires des neurones entrent dans la composition de la substance grise du cerveau, du cervelet et de la moelle épinière, tandis que les axones composent la substance blanche et les nerfs2 (Fig. 3). Ces derniers peuvent regrouper soit des fibres nerveuses motrices, soit des fibres nerveuses sensibles, soit les deux. Le neurone a pour fonction d’engendrer ou de transmettre l’influx nerveux ; les neurones des voies afférentes sont dits sensitifs, ceux des voies efférentes sont moteurs (motoneurones). L’influx nerveux correspond au changement électro-chimique qui se propage le long de la fibre, de proche en proche, lors d’une stimulation3, comme le montre la figure 4. En effet, à l’état de repos, la fibre nerveuse possède une 2. 3. I1 existe 31 paires de nerfs rachidiens et 12 nerfs crâniens. La figure 4 représente la propagation la plus simple des phénomènes complexes de migrations ioniques, lesquels ne seront pas abordés dans le cadre de cette étude. © 1974 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Motricité approche psycho-physiologique, Robert Rigal, René Paoletti et Michel Portmann, ISBN 2-7605-0373-9 • DA064N Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés 10 Motricité charge électrique positive à l’extérieur et négative à l’intérieur (Fig. 4a). Une stimulation des dendrites provoque une dépolarisation de proche en proche, se traduisant par une inversion des charges électriques (Fig. 4b). Immédiatement après cette dépolarisation ou passage de l’influx nerveux, le segment de la fibre nerveuse concerné retourne à son état initial et il est de nouveau prêt à transmettre une autre impulsion nerveuse ; le temps de récupération de l’état initial est de 1/1000e de seconde pour certaines fibres (Fig. 4c). La transmission de l’influx nerveux d’un neurone A à un neurone B se fait dans le sens suivant : corps cellulaire de A -+ axone et arborisation terminale de A -3 dendrites, puis corps cellulaire de B, etc. La liaison entre l’arborisation terminale de A et les dendrites de B est appelée une synapse (Fig. 5). © 1974 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Motricité approche psycho-physiologique, Robert Rigal, René Paoletti et Michel Portmann, ISBN 2-7605-0373-9 • DA064N Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés