5
Géométriquement, les polynômes K
j
sont les polygones obtenus en joignant de j en j
les images des n racines n
èmes
de l’unité à partir de la racine 1. Notamment K
0
est le
polygone réduit au point (1, 0), K
1
est le polygone convexe régulier en joignant les
racines successives de l, K
n-1
est le même polygone convexe mais parcouru dans le sens
rétrograde, K
2
est le polygone régulier obtenu en joignant les racines de deux en deux, et
il est étoilé pour n impair …
Pour n = 5, on a les cinq polygones de base suivants :
K
0
K
1
K
2
K
3
K
4
Tout polygone à n sommets numérotés de 0 à n – 1 est une combinaison linéaire de
ces n polygones de base K
j
. Remarquons que par translation on peut toujours s’arranger
pour que le polygone initialement choisi ait son centre de gravité en l’origine O du
repère. Dans ces conditions, la coordonnée associée à K
0
devient nulle, puisque p(1) =
a
0
+ a
1
+ … + a
n-1
= 0, et l’on n’a plus à faire jouer le polygone point K
0
.
Evolution de polygones sous l’action répétée d’une application
linéaire de matrice Q circulante
On dispose de la propriété suivante, facile à vérifier : Une matrice circulante Q,
correspondant à un polynôme q(z), a pour vecteurs propres les vecteurs K
j
précédemment définis, et les valeurs propres associées sont
j
q
=.
Faisons agir l’application de matrice Q sur un polygone p. On obtient un polygone p’
tel que p’ = Q p. En termes de polynômes (modulo z
n
-1 comme toujours), cela s’écrit
p’(z) = q(z) p(z). Dans la base des vecteurs propres K
j
, le polygone p a pour coordonnées
p
et le polygone p’ a pour coordonnées ( ) ( )
j j
j
p p q
ω ω
=
,
par définition
des valeurs propres.
2
Si l’on répète l’opération k fois, sous l’effet de Q
k
on obtient le
polygone de coordonnées
j
p
ω
. Dès lors toute l’évolution des polygones dépend
des valeurs propres
λ
j
, c’est-à-dire des valeurs du polynôme q(z) en
.
1) L’exemple des polygones des milieux
Partons d’un polygone p à n sommets, de centre de gravité O. En prenant les milieux
des côtés successifs, on obtient le polygone p’= Q p, et le polynôme opérateur faisant
2
Constatons au passage qu’il est beaucoup plus facile de faire le produit de deux polynômes dans la
base des K
j
que dans la base canonique. C’est justement une des raisons d’être de la transformée de
Fourier.