bibliographie - nouveautés par Jean VALLADE Les arbres remarquables de Bourgogne Alain DESBROSSE Préface de G. FETTERMANN 2008. Edition de l’Escargot Savant ISBN 2-9525942-4-4, 352 pages, prix : 35 € L’éditeur nous prévient d’emblée que ce livre d’A. DESBROSSE est le premier d’une série de trois dont le prochain sera publié en 2010. C’est qu’il y a plus de 500 arbres remarquables en Bourgogne et que le présent ouvrage n’en présente seulement qu’une centaine ! Les premières 75 pages de ce livre sont consacrées à des généralités et à la présentation d’une sélection d’arbres remarquables dans le Monde et en France : cet inventaire va des Séquoias géants dépassant 110m de hauteur aux Pins à longue vie de Californie évalués à 4600 ans en passant par le « Châtaignier du Navire » en Sicile avec ses 26 m de circonférence sans oublier les Chênes pédonculés du centre de l’Europe ou quelques uns de nos Ifs et Oliviers pouvant atteindre 2000 ans d’âge. Mais la plus grande partie de l’ouvrage, bien entendu, est consacrée à « nos » arbres bourguignons les plus remarquables. Pour les quatre départements de Bourgogne, 104 arbres ont été sélectionnés et repérés sur carte topographique à 1/25000e et coordonnées GPS. Près de la moitié se trouve sur des propriétés privées mais sont néanmoins accessibles aux visiteurs. Chacune des 104 fiches proposées comporte une ou plusieurs photos du ou des spécimens et les principales caractéristiques concernant l’âge, la taille et la forme auxquelles s’ajoutent souvent quelques informations complémentaires, le tout dans un encart d’une grande lisibilité. On notera que 33 fiches sont attribuées à la Côte-d’Or, 21 à la Nièvre, 31 à la Saône-et-Loire et 19 à l’Yonne. On retiendra en outre que les essences qui produisent le plus souvent ces sujets remarquables sont les Tilleuls, les Chênes (sessile et pédonculé), le Charme et le Hêtre. On remarquera néanmoins que 42 espèces, sur les 93 que compte notre Région, sont représentées parmi lesquelles les plus surprenants sont peut-être l’Aubépine monogyne, le Genévrier commun, le Cerisier à grappes ou le Houx. à la suite de ces fiches descriptives, des tableaux récapitulatifs très complets indiquent le contenu de l’inventaire effectué, la liste des arbres à prospecter et une liste des espèces d’arbres et arbustes présents en Bourgogne. Un dernier chapitre intitulé « A la rencontre des arbres de Bourgogne » propose, pour chacun des départements, plusieurs circuits privilégiés qui permettent de « visiter » quelques uns de ces arbres remarquables. Enfin, ce livre se termine par une bibliographie, une liste de sites, quelques renseignements complémentaires et un index des noms des villes et villages cités dans le texte. Avec cet ouvrage, A. DESBROSSE nous gratifie d’un document aussi remarquable que les arbres proposés : la qualité des photos, la précision et la très bonne lisibilité du texte en font un cadeau potentiel qu’on peut offrir à tous les amoureux de la nature et à tous les défenseurs du patrimoine vivant. Les principales espèces forestières indicatrices de Champagne-Ardennes et de Bourgogne Xavier COULMIER (illustrations de M. FELIX, V. JEANNEROT, X. COULMIER & S. GAUDIN) Document édité par C.F.P.P.A. de Crogny 10210 – Les Loges Margueron ISBN 2-9519407-2-6 168 pages ; édité en 2004 (Pour se procurer cet ouvrage, s’adresser à la DRAF Bourgogne et Champagne-Ardenne, à l’ONF ou au CRPF) Après le rappel de quelques bases élémentaires de botanique accompagnées par des illustrations des principaux termes utilisés dans les descriptions, les auteurs définissent sommairement la notion de groupe écologique : ensemble d’espèces végétales présentant des besoins similaires. Onze groupes d’espèces indicatrices sont ainsi retenus. La définition et l’intitulé des groupes ont été simplifiés allant des milieux très acides aux milieux riches en calcaire en passant par les milieux engorgés. Une page introduit chacun de ces groupes en présentant leurs grandes caractéristiques écologiques. Cent-cinquante espèces indicatrices des forêts, parmi les plus communes et les plus faciles à identifier, ont été choisies principalement parmi les plantes à fleurs mais sans négliger pour autant les fougères et les Bibliographie - Nouveautés mousses (une quinzaine d’espèces retenues). Les plantes herbacées sont largement privilégiées et les auteurs n’hésitent pas à s’appuyer sur plusieurs espèces de Graminées ou de Cypéracées, souvent considérées comme difficiles à déterminer, pour illustrer leurs propos. Ainsi, une douzaine d’espèces de laîches (genre Carex) se retrouvent pour caractériser sept groupes écologiques différents : milieux très acides (C. pilulifera), peu acides (C. brizoides), neutres (C. sylvatica), humides (C. acutiformis, C. pendula, C. remota, C. strigosa), engorgés (C. riparia), calcaires (C. digitata, C. flacca, C. montana), calcaires et secs (C. alba). Cet exemple souligne en outre l’importance d’aller jusqu’à l’identification de l’espèce pour atteindre le but poursuivi ! Une abondante illustration en couleurs constituée principalement de dessins nombreux et précis facilite grandement l’identification de chaque plante. La présentation est faite sous la forme de 150 fiches (une par espèce) auxquelles s’ajoute une vingtaine d’espèces protégées appartenant à différents milieux. Des listes récapitulatives des espèces (par noms scientifiques et par noms français) et des milieux décrits ainsi qu’un glossaire com- plètent ce petit ouvrage facile à emmener sur le terrain et qui s’adresse non seulement aux forestiers mais aussi à tous les naturalistes qui souhaitent acquérir les premiers rudiments d’autoécologie. 109 L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales (Volume 1) Guide de diagnostic des sols Gérard DUCERF Editions Promonature 2007 « Beauloup », 71110-Briant ISBN 2-9519258-4-0 351 pages ; Prix : 60 € Comme le livre précédent, il s’agit de plantes bio-indicatrices. Mais la comparaison s’arrête là. En effet, sur les 420 espèces de plantes citées dans les deux ouvrages, une vingtaine seulement (4,5%) sont communes aux deux listes. C’est que, dans le livre de G. DUCERF, botaniste de terrain et ancien paysan, l’intérêt est porté, non pas sur le milieu forestier, mais sur les milieux agricoles : prairies de montagnes et de plaines, cultures céréalières, maraîchages, vergers, vignes, jardins… dans le but d’effectuer un diagnostic de sol dans une parcelle ce qui nécessite de réaliser trois étapes successives : un inventaire des espèces présentes, une évaluation de leur densité (sur une échelle de + à 5) et, au bout du compte, l’analyse des caractéristiques de la parcelle considérée. Cette démarche permet d’avoir une vision globale et dynamique de l’évolution des sols grâce à la découverte des plantes qui y poussent spontanément. En retour, les informations ainsi recueillies donnent la possibilité d’envisager les mesures à prendre pour éventuellement améliorer les sols étudiés. Bien entendu, une telle étude implique d’abord la (re)connaissance des espèces indicatrices. Aussi, l’auteur a choisi de nous présenter 280 fiches (avec le plus souvent une espèce par fiche) largement illustrées par de bonnes photographies et contenant, outre une description de la plante, des indications sur les biotopes primaire et secondaire (cultures) dans lesquels on rencontre l’espèce, les caractères indicateurs de l’espèce et son éventuel intérêt dans les domaines de la cuisine et de la médecine. Ces fiches, très informatives, constituent la partie essentielle de l’ouvrage ; elles sont, par ailleurs complétées par un intéressant tableau d’évaluation des espèces fourragères, des données d’ordre culinaire, des index alphabétiques (noms français et latins selon Kerguélen et Coste) et enfin une bibliographie sommaire. On notera en conclusion que si les pages introductives et notamment le chapitre intitulé « l’aventure des plantes » constituent le maillon « faible » du livre (pourquoi, par exemple, avoir cité les diatomées comme les premiers représentants des eucaryotes ?), l’essentiel de l’ouvrage rassemble une abondante et très intéressante documentation présentée de façon originale. Les agriculteurs, sensibles au besoin de maintenir un bon équilibre entre sol et végétation, trouveront dans ce livre beaucoup d’explications et de conseils pratiques tandis que les naturalistes et pédagogues pourront y puiser les connaissances nécessaires pour comprendre les bases d’une agrobiologie résolument tournée vers un « développement durable ». Catalogue de la Flore de la Nièvre Roger GOUX (avec la participation de J.C. FELZINES et J.E. LOISEAU) Revue scientifique Bourgogne-Nature, N° hors-série 5-2008 www.bourgogne-nature.fr 144 pages, prix : 15 € Ce cinquième fascicule hors-série de Bourgogne-Nature est consacré à la flore nivernaise. Ce catalogue réalisé par Roger GOUX vient opportunément compléter les données contenues dans la Nouvelle Flore de Bourgogne de F. Bugnon et al. pour ce qui concerne le département de la Nièvre dont plusieurs régions naturelles, jusque là insuffisamment « explorées » (Puisaye, Bazois, région de La Machine…), ont fait l’objet, depuis 1993, de prospections complémentaires réalisées par l’auteur mais aussi par le CBNBP dans le cadre de l’inventaire floristique de la Bourgogne. R. GOUX en profite pour mettre à jour la nomenclature des différents taxons mais surtout il avance une présentation nouvelle qui s’appuie sur le système de classification défini par APG (Angiosperm Phylogeny Group, 1998) qui réunit, sur la base d’une approche cladistique, des taxons réellement apparentés d’un point de vue phylogénétique. C’est ainsi que la classe des Dicotylédones (reconnue polyphylétique) est désormais scindée en « Dicotylédones archaïques » (rassemblant les Cératophyllales, les Nymphéales et les Pipérales) et en « Eudicotylédones » regroupant 110 Jean VALLADE 29 autres ordres représentés dans la Nièvre. De même il tient compte de profonds bouleversements intervenus au sein même de certaines familles (éclatement des Scrophulariacées et des Liliacées par exemple). Dans une première partie de son ouvrage, R. GOUX nous présente 13 régions naturelles de la Nièvre, avec pour chacune d’elles, une fiche joliment illustrée par d’excellentes photographies et une planche aquarellée de F. Bugnon. Des schémas illustratifs des différents types d’organes floraux et d’inflorescences ainsi qu’un « vocabulaire » viennent utilement compléter cette partie introductive. L’essentiel du fascicule est évidemment réservé au Catalogue lui-même, lequel mentionne 1598 espèces de plantes vasculaires (Ptéridophytes et Spermatophytes). Pour chacune des espèces citées sont précisés : le type biologique, des données chorologiques (fréquence et distribution à l’échelle du département et aire de répartition au niveau national voire planétaire) et l’appartenance phytosociologique en se référant au Synopsis commenté des groupements végétaux de la Bourgogne et de la Champagne (J.M. Royer et al., 2006). On notera la mention d’une centaine d’espèces non revues depuis longtemps mais dont certaines sont à rechercher. L’ouvrage se termine par un fichier bibliographique régional très fourni et un index alphabétique des genres et des familles mentionnés dans le texte. Au total, un document bien présenté, complet et très agréable à consulter que tout amateur bourguignon de botanique doit se procurer au plus vite ! Rev. sci. Bourgogne-Nature - 7-2008, 109-110