est, comme l'élément fondateur absolu de la per-
sonne morale, nécessaire à la constitution du sujet.
Hors de l'obligation morale, point de sujet respon-
sable!
L'état actuel de nos connaissances philosophiques,
sociales, historiques, psychanalytiques, et anthropo-
logiques, va de pair avec un exposé au discours éco-
nomiquement argumenté dans le champ humain le
plus large. C'est ce que nous avons précédemment
tenté en présentant la grille théorique actuelle de la
réalité vécue et réfléchie de la morale. Aussi nos deux
essais, La morale et L'éthique, s'opposent-ils et se
continuent-ils selon ce que les Anglo-Saxons propo-
sent comme étant, d'une part, l'éthique normative et,
d'autre part, la méta-éthique. La trace de cette opposi-
tion se trouverait complétée dans un triptyque entre
morale, éthique, éthicologie, offrant une pertinente
distinction (3). En tout cas, les difficultés actuelles qui
sont celles de la morale pourraient favoriser un nou-
veau développement de l'éthique (4).
llne première mise en distanciation a ainsi dégagé
les conditions sine qua non de la vie morale, c'est-à-dire
le fondement existentiel et ontologique du rapport
à la Loi, en tant que loi morale dans la structure
interne du moi se faisant sujet de la Loi. En insistant
sur la forme nécessaire de celle-ci, nous soulignons
son caractère universel et irréductible, non seulement
comme condition sine qua non de la morale, mais
encore comme l'élément indispensable à la person-
nalité éthique se forgeant à son impact pur et simple,
en dehors même de tout contenu.
Dès lors notre argumentation repose sur le jeu de
la contrainte (Zwang) qui, aussi bien chez Kant (5)
(3) Pierre Fortin, Le tryptique : moral~, éthique, éthicologie, in Les
Cahiers éthicologiques de /'UQAR, n° 6, janvier 1983, p. 12-47.
(4) Voir Vergote, Crise de la morale: une chance pour l'éthique?, Cahiers
universitaires catholiques, Paris, 1984, p. 3-20.
(5) La morale, p. 17, 18, 19, 24, 25, 30, 39-54, 84, 91, 96, 99, 124, 125.
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