§ leur capacité à infiltrer l'organe où elles se développent ; elles s'insinuent entre les cellules
saines du tissu, grâce à des enzymes protéolytiques qui digèrent le tissu de soutien qui donne à
l'organe son architecture normale.
La vitesse de croissance d'une tumeur est appréciée par son temps de doublement. Les tumeurs à
doublement rapide s'expriment de façon explosive et mettent rapidement la vie du patient en danger
(certains lymphomes et certaines leucémies). Elles sont volontiers plus sensibles à la chimiothérapie
et à la radiothérapie que les tumeurs à développement lent car il y a un plus grand nombre de cellules
engagées dans le cycle cellulaire. Ce développement rapide n'est donc pas nécessairement un signe
péjoratif.
Les cellules malignes essaiment dans l'organisme par les vaisseaux lymphatiques et/ou les vaisseaux
sanguins formant ainsi les métastases. En fait, les cellules cancéreuses détachées de la tumeur
primitive traversent la paroi des vaisseaux lymphatiques, se retrouvent dans les vaisseaux et vont être
véhiculées par la lymphe. Le courant lymphatique les conduit d'abord à des ganglions lymphatiques.
Ceux ci se conduisent comme un filtre mécanique et comme un organe immunitaire qui peut détruire
certaines cellules. Les cellules peuvent donc :
§ être détruites,
§ s'arrêter dans le ganglion et s'y développer pour donner un foyer tumoral secondaire qui pourra
à son tour libérer de nouvelles cellules pour aller plus loin,
§ traverser le ganglion sans s'y arrêter et aller plus loin.
Néanmoins, avec ou sans étape ganglionnaire, les cellules suivent le courant lymphatique et vont
ainsi rejoindre le courant sanguin. Après le relais lymphatique, ou directement à la périphérie de la
tumeur (après pénétration dans de petites veines), les cellules cancéreuses se retrouvent dans le
courant sanguin et envahissent les organes qu'elles vont rencontrer : ce sont les métastases
viscérales (ex : métastases hépatiques, etc.). L'existence de métastases est le critère absolu de
malignité en présence d'une tumeur primitive. Les métastases peuvent être occultes, i.e. non
décelables par le bilan d'extension. Un des objectifs de la chimiothérapie sera de les détruire. Dans
certains cas, ce sont les métastases qui révèlent la maladie, et parfois la tumeur primitive n'est pas
retrouvée.
3 – Les facteurs de la cancérogénèse
Plusieurs types de facteurs cancérogenèse ont été mis en évidence. On recense principalement, les
(i) facteurs chimiques, (ii) les radiations, (iii) les facteurs viraux, (iv) les facteurs génétiques et (v) les
autre facteurs.
Parmi les produits chimiques, qui peuvent être initiateurs ou promoteurs, on retrouve :
§ le tabac : il provoque l'apparition de cancers du poumon (le taux de mortalité dû au cancer du
poumon est dix fois plus élevé chez les fumeurs), de la sphère ORL, de la vessie, du rein, du
pancréas, du col de l'utérus, etc.,
§ l'alcool : les grands buveurs, qui de plus fument, courent un danger bien plus grand de
contracter un cancer de la gorge que les gens sobres,
§ certains aliments : les nitrosamines et les nitrites de la viande et certains colorants sont
cancérigènes,
§ la pollution industrielle : les substances bitumeuses, les plastiques bruts, l'amiante sont
responsables de cancers de la plèvre et du poumon. Le chlorure de vinyle est responsable de
cancers du foie chez les travailleurs exposés.
Concernant les radiations, on retrouve principalement :
§ les radiations atomiques : elles peuvent causer des cancers, notamment des leucémies
(Hiroshima, Tchernobyl,...),