LA LETTRE DU CENEAP Centre National d’Etudes et d’Analyses pour la Population et le Développement N°45 - Avril 2002 www.ceneap.com.dz L'ACCORD D'ASSOCIATION ET LES PERSPECTIVES DE COOPERATION ENTRE L'UNION EUROPEENNE ET L'ALGERIE L a ratification par l'Algérie de l'Accord d'Association avec l'Union Européenne suscite des interrogations et des débats importants, notamment sur les incidences qu'il peut avoir sur la situation économique et sociale ainsi que sur les équilibres que les relations partenariales doivent établir dans la perspective d'échanges fructueux, équitables et durables. Des voix s'élèvent pour souligner le manque de préparation de l'Algérie à la gestion des transformations que l'accord va apporter aux champs économique et social. Les experts ont soulevé les problèmes relatifs aux questions de migrations, d'emploi et de chômage, de protection sociale et de pauvreté. Ces axes dominent dans les préoccupations sociales tandis que dans le domaine économique, les problèmes de mise à niveau des entreprises, de réglementation et d'environnement appellent des clarifications importantes et un soutien défini et intense de la part du partenaire européen. Les expériences de certains pays du Sud de la méditerranée laissent toutefois entrevoir des possibilités réelles de développement, à travers la mise à niveau des économies et des partenariats bénéfiques qui posent les fondements d'un progrès social durable dans le cadre d'une zone de prospérité partagée. La tenue de ce séminaire s'inscrit dans l'esprit de la relation partenariale qui unit le CENEAP à la Fondation Konrad Adenauer, relation qui privilégie les débats sur les questions d'actualité dans lesquelles l'expérience de l'Allemagne représente un apport important pour l'expertise algérienne. C'est dans cet ordre que les rencontres sur les " Mutations économiques et les politiques de privatisation " et sur " La décentralisation et la bonne administration" ont été organisées au cours des deux dernières années. A cet effet, le séminaire sur " L'accord d'association et les perspectives de coopération entre l'Union européenne et l'Algérie " vient pour affiner les interrogations et poser les termes du débat en précisant les attentes et besoins des partenaires algériens et en clarifiant les cadres généraux et les perspectives européennes pour les pays du sud de la méditerranée. El Hadi Makboul Directeur Général du CENEAP L a déclaration de Barcelone basés sur une connaissance parfaite entendait concentrer ses efforts de la situation sociale sur le ternon seulement sur la prospérité rain et c'est à ce niveau que nous économique des Etats en tant enregistrons des retards et des qu'entités économiques mais aussi écarts importants entre les pays des la prospérité humaine, "celle des deux rives. individus". Cependant, s'il est difficile de L’objectif étant de créer "une zone mesurer sans études approfondies de prospérité partagée" avec la mise le niveau de pauvreté dans les en place d'un processus harmonieux régions de la Méditerranée, il est et avantageux notamment pour "les impossible d'en évaluer les implicaplus défavorisés". tions sans une connaissance parfaite La déclaration de C RÉATION D ' UNE ZONE DE des interactions Barcelone incitait entre les difPROSPÉRITÉ PARTAGÉE ET ainsi les Etats à férents facteurs DÉVELOPPEMENT HUMAIN considérer économiques, "l'étroite interpolitiques et dépendance entre l'économique et sociaux et sans une analyse approle social" et à tenir compte de la fondie des spécificités de chaque question de la redistribution des pays et de chaque région. ressources. Et les rapports annuels Car celles ci demeurent indispensaou spécifiques du PNUD et des bles pour une prise de conscience différentes institutions des Nations et une solidarité des partenaires Unies insistent sur " le développe- dans leur stratégie de lutte contre ment à visage humain" basé sur la la pauvreté. croissance et la réduction des iné- En effet, les bouleversements que galités au niveau mondial dans une connaissent les sociétés du Sud de perspective intégrée et une stratégie la Méditerranée provoqués notamnationale et internationale de lutte ment par des modèles de dévelcontre ces inégalités et principale- oppement inadaptés et des mutament contre la pauvreté. tions mondiales rapides dominés Cependant la plupart de ces par les flux de capitaux et la libéraphénomènes sont étudiés et ana- tion des échanges, rendent encore lysés régulièrement sans pour plus complexe le phénomène de la autant faire l'objet de véritables Pauvreté. programmes d'actions dynamiques S O M M A I R E - La création d’une zone de prospérité partagée et le développement humain page 1 - la coopération UE-Algérie, quelles perspectives page 2 - les débats page 3 - les rapports des panels 1 et 2 page 4 N°45 - Avril 2002 www.ceneap.com.dz L e programme du séminaire a été conçu dans la perspective d'un échange entre intervenants sur les perceptions que les uns et les autres ont des impacts de l'accord d'association sur les plans économiques et sociaux. Les premieres données concernent une mise en place des contours généraux de la coopération entre l'Union Européenne, l'Algérie et les pays du Maghreb. La suite a été consacrée aux perceptions que les européens ont des pays du Sud de la méditerranée et interviennent dans les politiques La coopération Union Européenneque les pays européens adoptent. Algérie : quelles perspectives ? régionaux, seuls garants de l'équilibre des une fin en soi. Le risque à ce niveau est de voir forces et de la stabilité des marchés. Cette approche doit veiller à dépasser le cadre étroit de l'assistance financière ponctuelle et les échanges commerciaux classiques au profit d'un partenariat dynamique et durable. Pour cela, il importe que les relations euroméditerranéennes soient sous-tendues par l'objectif de soutenir les pays de la rive Sud dans leurs efforts visant à éradiquer les racines du sous-développement par la multiplication des programmes de mise à niveau, infrastructurels, industriels et agricoles. Si son intérêt est de servir d'instrument pour une prospérité équitablement partagée, la future zone de libre échange doit être à cet Le rôle du parlement Européen dans le égard perçue comme un moyen et non comme l'accentuation des différences de compétitivité entre l'économie de l'UE et celles des pays de la rive Sud aboutir à l'accentuation des inégalités et à l'aggravation des écarts. Le futur espace Euro-Méditerranéen doit ainsi s'inscrire dans le cadre d'une stratégie globale et d'une dynamique soucieuse d'interdépendance, centrée sur l'équilibre des activités de production, la capitalisation des complémentarités et la multiplication des mesures incitatives en matière de transfert de technologie, de financement et d'investissement. Résumé de la communication de M. El Hadi MAKBOUL, Directeur Général du CENEAP coopération dans le domaine de l'économie, de l'éducation et dans le domaine des nouvelles technologies et de leurs développements. Cette démarche contribuera fortement à la stabilité dans la région. Sur un autre plan, la question des droits de l'homme doit être examinée en relation avec les spécificités de chaque pays et des développements enregistrés en la matière. De même l'effacement de la dette implique un processus de réforme de l'économie qui doit déboucher sur la privatisation de l'industrie. Il est important de recommander aux Etats membres de l'Union de consacrer 0,39% du PNB pour l'aide au développement. Cette aide ne constitue en fait qu'une partie et nous devons examiner le processus de réforme dans les pays du Sud de la Méditerranée. Au-delà de l'inconsistance de leur espace économique naturel, les pays du Sud de la Méditerranée souffrent de la confrontation des regroupements qui ont donné naissance aux grands espaces régionaux. Ils en souffriront encore plus si la tendance à l'accentuation des déséquilibres et des écarts devait persister du fait des politiques protectionnistes européennes. La viabilité de l'approche ne peut donc s'inscrire que dans le cadre d'une confrontation saine entre les grands blocs et qui verrait l'économie mondiale s'orienter et s'organiser autour de systèmes de coopération inter- cadre de la politique méditerranéenne La conférence à Valence est très importante pour l'avenir et nous ne devrions pas nous contenter de conférences mais nous devons suggérer des actions et ceci est la tâche de la commission à Bruxelles et des groupes concernés dans les pays méditerranéens. Ainsi, il est nécessaire de mettre en place un suivi permanent qui à sont tour alimentera la L'accord d'association avec l'Union Européenne : l'expérience tunisienne L'accord d'association avec l'Union européenne a été signé dans un contexte économique et social caractérisé par des indicateurs globalement positifs (baisse séculaire de la croissance démographique, accroissement sensible de la production agricole et une restructuration des exportations marquée par une augmentation des produits manufacturés par rapport aux produits énergétiques). En parallèle, l'économie tunisienne a fait passer son déficit budgétaire de plus de 5% à 3,4%. Elle a également connu une baisse sensible du taux d'endettement extérieur et une croissance économique de l'ordre de 5%. En ce qui concerne les modalités et les objectifs de l'accord d'association, les ambitions de la Tunisie se sont focalisées sur la promotion d'un esprit qui privilégie un échange qui garantit la paix, la stabilité et la prospérité pour déboucher sur la démocratie, la bonne gouvernance et le développement social et humain. L'accord d'association a toutefois induit des effets négatifs, liés notamment au démantèlement des tarifs douaniers qui ont contribué à la perte d'emplois et à l'aggravation de la pauvreté dans certaines régions du pays. Résumé de la communication de Hafedh ZAFRANE, Economiste, Tunisie Résumé de la communication du Prof. H.G.Poettering Président du groupe du Parti Populaire Européen et Démocrates Européens au Parlement européen Les attentes des PME dans le processus de transformation dans les pays méditerranéens du Sud L'apport des PME est vital dans les processus de transformation des économies des pays du Sud de la Méditerranée. A ce titre, en Europe, la PME est le premier employeur et son poids est aussi déterminant dans la croissance économique que celui de la grande industrie. Dans les pays du Sud de la Méditerranée, la mise en place d'un réseau performant de PME passe inévitablement par un assainissement des cadres institutionnel, législatif et environnemental. L'objectif à atteindre est de gagner la confiance de l'investisseur et de lui fournir toutes les facilitations, particulièrement du point de vue des procédures de création d'entreprise, notamment à travers un système bancaire souple, fiable et performant. C'est au prix de ces conditions ainsi que d'autres mesures d'accompagnement que la PME pourra croître et se positionner dans les économies en transition des pays du sud de la Méditerranée comme un vecteur de croissance et un puissant facteur de stabilité sociale. Résumé de la communication de Mme GRONFELDT- BERGMANN, The Moderate Party Suédois au parlement européen Les perspectives méditerranéennes de la politique européenne Les écarts entre l'Europe et le sud de la Méditerranée se sont fortement aggravés au niveau économique et social tandis que le dialogue culturel ne semble évoluer qu'au niveau des élites. En parallèle, les possibilités de relance des échanges est freiné par les appréhensions des uns et des autres : l'Allemagne, le Royaume Uni et les pays du Nord de l'Europe qui sont lassés par la lente évolution des processus, la France qui apparaît moins intéressée et l'Espagne qui semble sceptique vis-à-vis des perspectives à court et moyen termes. Du côté des pays de la rive sud de la méditerranée domine un manque de confiance et le sentiment que les accords d'association sont imposés par l'Union Européenne. L'ensemble des raisons invoquées plus haut impose un réexamen et une relance du processus de Barcelone d'autant plus que le 11 septembre - qui a engendré une crise économique sur la plan mondial - a revalorisé le rôle de la Méditerranée, notamment sur le plan de la sécurité mondiale. L'enjeu actuel est d'activer les investissements européens et étrangers dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée et de développer les relations commerciales avec l'Union Européenne, tout comme il est important de développer des créneaux et des spécialisations qui garantissent des parts de marché conséquentes. L'intégration Sud/Sud qui est également un défi, doit se réaliser avec l'association de l'UE. Résumé de la communication de M. Andreu CLARET Directeur de l'Institut Catalan de la Méditerranée, Barcelone 2 N°45 - Avril 2002 www.ceneap.com.dz D D A N S L E S D E B A T S urant les deux séances d'interventions en plénière, les débats ont porté sur les questions d'ordre politique, économique, institutionnel et sécuritaire. Cependant, les questions liées à la situation politique régionale - autour de la situation qui prévaut au Proche Orient- et mondiale avec l'après 11 septembre ont largement dominé les interventions des participants. Cet événement a projeté un éclairage nouveau sur la situation vécue par l'Algérie durant les dix dernières années, ce qui a permis d'étendre le débat sur la notion de sécurité globale et partagée, touchant aussi bien les questions militaires que les questions économiques et sociales. La coopération au plan de la sécurité est, à cet effet, considéré comme indissociable du partenariat économique, social et culturel dans le cadre du nouvel ordre économique, politique et culturel mondial La politique euromediterranéenne de l'Union Européenne L'idée majeure est que la politique euromediterranéenne de l'Union Européenne est une forme de riposte à la mondialisation conduite par les Etats Unis d'Amérique notamment à travers l'OMC ce qui discrédite la sincérité de la proposition de création d'une zone de prospérité partagée. Concernant l'Accord d'association avec l'UE, les intervenants ont mis l'accent sur le fait que les pays du La problématique de l’intégration régionale Les questions d'intégration régionale, import antes dans les débats, ont été évoquées essentiellement à partir de deux points de vue : - celui qui considère que les pays de l'Union Européenne, du fait de leurs politiques étrangères nationales, ne favorisent pas le règlement des questions qui freinent l'intégration (Palestine et Sahara occidental en particulier) ; - celui qui considère que les problèmes politiques Sud/Sud restent les principaux obstacles à l'intégration régionale et sous régionale. A ce propos, l'Union Européenne semble aller dans le sens d'un appel à plus de dynamisme dans les processus d'intégration. Les interventions sur les questions techniques ont principalement évoqué les aspects économiques, à travers : Les questions de gouvernance Les questions de gouvernance ont été traitées à travers : - l'évaluation des retards accumulés par les pays du Sud dans le domaine des réformes politiques et les incidences de ces retards sur les réticenc- Sud de la Méditerranée n'avaient pas d'autre choix que de signer l'accord selon les termes dans lesquels il est proposé par les pays de l'Union Européenne. Cette affirmation est toutefois remise en cause par certains avis émanant des participants européens qui affirme que l'adhésion aux accords d'association est libre et avantageuse pour les deux parties et pour l'ensemble de la zone euroméditerranéenne. S'agissant des questions politiques, il a été notamment relevé que l'Union européenne semble privilégier les pays de l'est de l'Europe au détriment des pays du Sud de la méditerranée d'une part et de favoriser - avec ces pays - uniquement les questions liées au contrôle des flux migratoires et aux questions sécuritaires d'autre part. Par ailleurs, le retard enregistré par la mise en œuvre du troisième volet du processus de Barcelone, relatif à la coopération culturelle, civilisationnelle et humaine est imputé au peu d'empressement que l'Union Européenne montre pour se départir d'une vision négative sur les pays du Sud. - la faiblesse de l'engagement de l'Union Européenne quant à la mise à niveau des entreprises ; - l'absence d'une réelle ouverture de marché aux produits des Pays du Sud, une fois cette mise à niveau réalisée ; - les contraintes à l'investissement et au développement que constituent les systèmes administratif, fiscal, bancaire et foncier dans les pays du Sud; - le devenir de l'accord d'association dans la perspective de l'adhésion à l'OMC ; - les leçons à tirer des expériences des pays signataires tels que la Tunisie, le Maroc et l'Egypte (modalités de signatures, mise à niveau, réformes, incidences, etc.). Les questions de gouvernance ont été traitées à travers: - l'évaluation des retards accumulés par les pays du Sud dans le domaine des réformes politiques et les incidences de ces retards sur les réticenc- es des pays de l'Union Européenne à accélérer les processus d'association; - le manque d'empressement de l'Union Européenne à la mise en place de programmes d'appui aux réformes institutionnelles (réformes du système éducatif et de formation, de santé et de protection sociale, etc.; - l'évolution inégale de la liberté d'expression et de presse dans les pays du Sud de la Méditerranée qui est une condition essentielle à la mise en œuvre des actions de partenariat. Le 11 septembre a projeté un éclairage nouveau sur la situation vécue par l'Algérie durant les dix dernières années, ce qui a permis d'étendre le débat sur la notion de sécurité globale et partagée, touchant aussi bien les questions militaires que les questions économiques et sociales. La coopération au plan de la sécurité est, à cet effet, considéré comme indissociable du partenariat économique, social et culturel. es des pays de l'Union Européenne à accélérer les processus d'association ; - le manque d'empressement de l'Union Européenne à la mise en place de programmes d'appui aux réformes institutionnelles (réformes du système éducatif et de formation, de santé et de protection sociale, etc.; - l'évolution inégale de la liberté d'expression et de presse dans les pays du Sud de la Méditerranée qui est une condition essentielle à la mise en œuvre des actions de partenariat. 3 N°45 - Avril 2002 www.ceneap.com.dz La rencontre a favorisé les échanges entre une expertise maghrébine et européenne qui a travaillé à cerner les zones d'ombre et les effets " pervers " et les insuffisances de l'accord de libre échange avec l'Union Européenne. Les deux panels ont particulièrment souligné la necessité de mettre en place une “éthique” de l’accord qui puisse aboutir à une réelle prospérité partagée qui soit fondée sur un respect mutuel. DE LA BONNE GOUVERNANCE En Algérie, une bonne gouvernance s'articule autour des réformes engagées aux plans politique, économique et institutionnel. Ces réformes nécessitent néanmoins d'une part un approfondissement et d'autre part, une plus grande participation de toutes les composantes de la société civile. L'accord d'association avec l'Union européenne paraphé par l'Algérie va certainement induire des incidences positives sur la dynamiques de réformes. Le partenariat social, culturel et humain enclenché par cet accord Le débat a permis de mettre en lumière les points suivants : 1. Le sentiment général sur la réalité du lien existant entre les accords d'association et l'amélioration de la gouvernance (exemple : les accords signés avec certains pays du sud de la méditerranée). 2. L'évolution des sociétés doit se faire sous l'influence et avec l'implication des forces internes aux sociétés elles-mêmes. 3. Les peuples du Sud souhaitent ne pas être considérés comme des assistés. 4. En ce qui concerne, de façon générale, les conditions de la bonne gouvernance, cinq axes ont été identifiés : a.La transparence du processus de prise de décision. b.L'orientation du développement économique et social vers la prise en charge des besoins des citoyens et des citoyennes. c.Le renforcement des structures parlementaires et de contrôle. d.La consolidation des libertés publiques. e.La modernisation et la consolidation des appareils d'état. 5. En particulier, la question de la liberté de la presse a été débattue et un consensus s'est dégagé DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL La coopération économique et sociale entre l'Algérie et l'Union européenne dans le cadre de la mise en oeuvre de l'accord d'association serait soutenue principalement sur des actions stratégiques, parmi lesquelles : - La mise à niveau et la modernisation du système économique et social (outil de production, système financier, fiscal et bancaire, système de santé et de protection sociale, etc.). - Un apport plus marqué de capitaux européens dans l'investissement national. 1. L'Union Européenne cherche un nouveau marché, une zone de libre échange avec des partenaires motivés. 2. L'expérience montre qu'il y a eu une mauvaise gestion des fonds dans le projet MEDA. Ces fonds sont utilisés à d'autres fins que celles pour lesquelles ils ont été mis en place lors de la création du projet MEDA. 3. L'Accord d'Association entre l'Algérie et l'Union Européenne est un marché de dupes qui s'apparente à une dynamique de domination, voire de néo-colonialisme. 4. L'Algérie constitue un pays Tampon pour les pays européens pour arrêter les flux migratoires venant du sud. C'est dans ce sens que l'Europe s'intéresse à l'Algérie. 5. L'Accord d'Association avec l'Union Européenne crée des conditions favorables pour l'attractivité du pays pour les investissements. 6. Ces investissements auraient effectivement lieu si la dynamique d'Association était entachée d'une volonté politique concrétisée par la mise en cohérence des instruments juridiques, institutionnels et de bonne gouvernance. 7. L'Accord d'Association pourrait amener des devrait contribuer à consolider le dialogue entre les cultures et les civilisations et favoriser la démocratisation et la compatibilité entre les politiques. Les attentes les plus fortes sont celles liées à : - une réelle participation de la société civile et du secteur privé à l'élaboration et à la mise en œuvre des politiques économiques et sociales ; - un exercice total des libertés publiques et des droits de l'homme ; - la levée des contraintes à la liberté de circulation entre le Sud et le sur la nécessité de défendre la liberté de la presse et de promouvoir les règles déontologiques. 6. Promouvoir une participation plus importante de la société civile. 7. Lever les goulots internes d'étranglement de l'initiative économique et sociale par une augmentation de la capacité d'écoute des gouvernants vis-à-vis notamment de l'expertise et des ONG nationales. ( La notion de bonne gouvernance mérite d'être plus et mieux précisée quant à la question de la liberté de circuler, elle mérite un traitement à part.) - La contribution à la création des conditions d'un développement durable (lutte contre l'appauvrissement, santé, emploi, éducation, environnement, migrations,…) - La mise en place de programmes d'échange susceptibles d'approfondir le dialogue entre les cultures et les civilisations du nord et du Sud de la méditerranée (jeunesse, éducation, media, nouvelles technologies,….) - Le lancement de nouvelles initiatives visant à promouvoir la connaissance et la compréhension mutuelles. entreprises européennes dans un avenir plus ou moins lointain à délocaliser leurs unités de productions en Algérie. Ce qui contribuerait à réduire le chômage dans le pays. 8. La stratégie de développement du pays doit être d'abord algérienne, auquel cas, l'Algérie bénéficierait d'un transfert technologique appréciable (Recherche, nouvelles technologies, développement). 9.Dans l'hypothèse où cette stratégie n'existait pas ou n'était pas cohérente avec les enjeux de la mondialisation, nous nous retrouverions insérés dans un moule et l'Europe serait seule gagnante. 10. Il est attendu un impact sur le développement économique et social par la promotion de la contribution de la femme en général. Plus particulièrement, conférer une impulsion à la dynamique de création de micro-entreprises en valorisant le travail féminin à domicile. 11. Si l'on faisait le calcul de la rentabilité pour le pays par l'Association et celui de la rentabilité par la non Association on s'apercevrait qu'il y a intérêts à s'associer : la Tunisie possède une longueur d'avance sur l'Algérie de 7 ans parce qu'elle a fait ce calcul en 1995. 12. L'accord d'Association est une chance pour l'Algérie pour bénéficier d'une synergie d'action, d'une fertilité croisée de l'expérience et d'un transfert technologique probant parce qu'il aura été assis sur un processus participatif. 13. Sur le plan social et humain, l'accord pourrait se traduire également par : - un appui à la mise en place de politiques sociales performantes - la modernisation et la mise à niveau des structures sociales de base ( santé, sécurité sociale, retraite, aide sociale,…) - la mise à niveau de systèmes d'éducation, de formation, recherche scientifique, développement des nouvelles technologies.) 14. Enfin, il a été fait état de l'idée de colloques internationaux sur " la mise à niveau ". Un premier colloque serait organisé par le CENEAP à Alger. Des termes de références de ce colloque serait envoyé à tous les participants au présent séminaire qui auront communiqués leur coordonnés avant qu'ils ne soient consultables sur le site WEB du CENEAP. CENTRE NATIONAL D’ETUDES ET D’ANALYSES POUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT 98, Route Nationale N°1. Birkhadem BP 34 tél: 213 (21) 54 29 82 & 54 29 83; Fax: 213 (21) 54 21 49 E.mail: [email protected] - site web: www.ceneap.com.dz 4