N°45 - Avril 2002 www.ceneap.com.dz
Au-delà de l'inconsistance de leur espace
économique naturel, les pays du Sud de la
Méditerranée souffrent de la confrontation
des regroupements qui ont donné naissance
aux grands espaces régionaux. Ils en souf-
friront encore plus si la tendance à
l'accentuation des déséquilibres et des écarts
devait persister du fait des politiques protec-
tionnistes européennes.
La viabilité de l'approche ne peut donc
s'inscrire que dans le cadre d'une confronta-
tion saine entre les grands blocs et qui verrait
l'économie mondiale s'orienter et s'organiser
autour de systèmes de coopération inter-
régionaux, seuls garants de l'équilibre des
forces et de la stabilité des marchés.
Cette approche doit veiller à dépasser le cadre
étroit de l'assistance financière ponctuelle
et les échanges commerciaux classiques au
profit d'un partenariat dynamique et durable.
Pour cela, il importe que les relations euro-
méditerranéennes soient sous-tendues par
l'objectif de soutenir les pays de la rive Sud
dans leurs efforts visant à éradiquer les racines
du sous-développement par la multiplication
des programmes de mise à niveau, infrastruc-
turels, industriels et agricoles.
Si son intérêt est de servir d'instrument pour
une prospérité équitablement partagée, la
future zone de libre échange doit être à cet
égard perçue comme un moyen et non comme
une fin en soi. Le risque à ce niveau est de voir
l'accentuation des différences de compétitivité
entre l'économie de l'UE et celles des pays
de la rive Sud aboutir à l'accentuation des
inégalités et à l'aggravation des écarts.
Le futur espace Euro-Méditerranéen doit ainsi
s'inscrire dans le cadre d'une stratégie globale et
d'une dynamique soucieuse d'interdépendance,
centrée sur l'équilibre des activités de produc-
tion, la capitalisation des complémentarités
et la multiplication des mesures incitatives
en matière de transfert de technologie, de
financement et d'investissement.
Résumé de la communication de M. El
Hadi MAKBOUL, Directeur Général du
CENEAP
La conférence à Valence est très importante
pour l'avenir et nous ne devrions pas nous
contenter de conférences mais nous devons
suggérer des actions et ceci est la tâche de la
commission à Bruxelles et des groupes con-
cernés dans les pays méditerranéens. Ainsi,
il est nécessaire de mettre en place un suivi
permanent qui à sont tour alimentera la
coopération dans le domaine de l'économie,
de l'éducation et dans le domaine des nouv-
elles technologies et de leurs développements.
Cette démarche contribuera fortement à la
stabilité dans la région.
Sur un autre plan, la question des droits
de l'homme doit être examinée en relation
avec les spécificités de chaque pays et des
développements enregistrés en la matière. De
même l'effacement de la dette implique un
processus de réforme de l'économie qui doit
déboucher sur la privatisation de l'industrie.
Il est important de recommander aux Etats
membres de l'Union de consacrer 0,39% du
PNB pour l'aide au développement. Cette
aide ne constitue en fait qu'une partie et nous
devons examiner le processus de réforme
dans les pays du Sud de la Méditerranée.
Résumé de la communication du Prof.
H.G.Poettering Président du groupe du Parti
Populaire Européen et Démocrates Européens
au Parlement européen
Le programme du séminaire a été conçu dans la perspective d'un échange entre intervenants sur
les perceptions que les uns et les autres ont des impacts de l'accord d'association sur les plans
économiques et sociaux. Les premieres données concernent une mise en place des contours généraux
de la coopération entre l'Union Européenne, l'Algérie et les pays du Maghreb. La suite a été consacrée aux
perceptions que les européens ont des pays du Sud de la méditerranée et interviennent dans les politiques
que les pays européens adoptent.
L'accord d'association avec l'Union
européenne a été signé dans un contexte
économique et social caractérisé par des indi-
cateurs globalement positifs (baisse séculaire
de la croissance démographique, accroisse-
ment sensible de la production agricole et
une restructuration des exportations marquée
par une augmentation des produits manufac-
turés par rapport aux produits énergétiques).
En parallèle, l'économie tunisienne a fait
passer son déficit budgétaire de plus de 5%
à 3,4%. Elle a également connu une baisse
sensible du taux d'endettement extérieur et
une croissance économique de l'ordre de
5%.
En ce qui concerne les modalités et les
objectifs de l'accord d'association, les ambi-
tions de la Tunisie se sont focalisées sur
la promotion d'un esprit qui privilégie un
échange qui garantit la paix, la stabilité et la
prospérité pour déboucher sur la démocratie,
la bonne gouvernance et le développement
social et humain. L'accord d'association a
toutefois induit des effets négatifs, liés notam-
ment au démantèlement des tarifs douaniers
qui ont contribué à la perte d'emplois et à
l'aggravation de la pauvreté dans certaines
régions du pays.
Résumé de la communication de Hafedh
ZAFRANE, Economiste, Tunisie
L'apport des PME est vital dans les processus de transformation des économies des pays du Sud
de la Méditerranée. A ce titre, en Europe, la PME est le premier employeur et son poids est aussi
déterminant dans la croissance économique que celui de la grande industrie.
Dans les pays du Sud de la Méditerranée, la mise en place d'un réseau performant de PME passe
inévitablement par un assainissement des cadres institutionnel, législatif et environnemental.
L'objectif à atteindre est de gagner la confiance de l'investisseur et de lui fournir toutes
les facilitations, particulièrement du point de vue des procédures de création d'entreprise,
notamment à travers un système bancaire souple, fiable et performant. C'est au prix de ces
conditions ainsi que d'autres mesures d'accompagnement que la PME pourra croître et se
positionner dans les économies en transition des pays du sud de la Méditerranée comme un
vecteur de croissance et un puissant facteur de stabilité sociale.
Résumé de la communication de Mme GRONFELDT- BERGMANN, The Moderate Party Suédois
au parlement européen
Les écarts entre l'Europe et le sud de la Méditerranée se sont fortement aggravés au niveau
économique et social tandis que le dialogue culturel ne semble évoluer qu'au niveau des élites.
En parallèle, les possibilités de relance des échanges est freiné par les appréhensions des uns et
des autres : l'Allemagne, le Royaume Uni et les pays du Nord de l'Europe qui sont lassés par la
lente évolution des processus, la France qui apparaît moins intéressée et l'Espagne qui semble
sceptique vis-à-vis des perspectives à court et moyen termes. Du côté des pays de la rive sud de
la méditerranée domine un manque de confiance et le sentiment que les accords d'association
sont imposés par l'Union Européenne. L'ensemble des raisons invoquées plus haut impose un
réexamen et une relance du processus de Barcelone d'autant plus que le 11 septembre - qui a
engendré une crise économique sur la plan mondial - a revalorisé le rôle de la Méditerranée,
notamment sur le plan de la sécurité mondiale.
L'enjeu actuel est d'activer les investissements européens et étrangers dans les pays de la rive
Sud de la Méditerranée et de développer les relations commerciales avec l'Union Européenne,
tout comme il est important de développer des créneaux et des spécialisations qui garantissent
des parts de marché conséquentes. L'intégration Sud/Sud qui est également un défi, doit se
réaliser avec l'association de l'UE.
Résumé de la communication de M. Andreu CLARET
Directeur de l'Institut Catalan de la Méditerranée, Barcelone 2
La coopération Union Européenne-
Algérie : quelles perspectives ?
Les attentes des PME dans le processus de transformation dans les pays médi-
terranéens du Sud
Le rôle du parlement Européen dans le
cadre de la politique méditerranéenne
Les perspectives méditerranéennes de la politique européenne
L'accord d'association avec l'Union
Européenne : l'expérience tunisienne