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Chantier stratégique « vision prospective »
Rapport sur les scénarios
4 septembre 2015
La « note de problématique » publiée en novembre 2014, présentait une analyse du contexte dans
lequel l’établissement évolue, et exposait les principales évolutions du service que les bénéficiaires
pourraient attendre de Météo-France. Sur la base de cette analyse, à laquelle il convient de se
reporter car elle en est le fondement, le présent rapport traite des évolutions de nos activités cœur de
métier qui seraient nécessaires pour s’adapter à ces nouvelles demandes et aux évolutions du
contexte, et des enjeux qui en découlent en termes de dimensionnement des moyens et de
l’organisation.
1. La vision à long terme
La vocation de Météo-France et sa vision à horizon de 10 ans découlent de l’analyse présentée
dans le « note de problématique » :
Météo-France est l’opérateur national de la météorologie et du climat.
Il est à la pointe de la recherche et des dernières avancées scientifiques en matière d’observation,
de prévision et de climat.
Il fournit des services adaptés aux besoins des pouvoirs publics, de l’aéronautique, des entreprises
et du grand public, pour leur permettre :
- de gérer les risques en matière de sécurité des personnes et des biens ;
- de mieux organiser et adapter leurs activités ;
- et d’anticiper les impacts du changement climatique.
Il fait partie intégrante d’un réseau d’institutions publiques européennes de météorologie
collaborant pour rendre le meilleur service à une échelle transnationale. Météo-France joue un
rôle éminent dans ce réseau, car à la pointe à la fois dans les métiers de l’amont (recherche, chaîne
de production amont) et des services finalisés.
En cohérence avec cela, nos ambitions à dix ans pourraient être les suivantes :
- Etre reconnu comme un service téorologique et climatique de référence au niveau
mondial, tant pour ses activités amont (recherche, formation, services de base) qu’aval
(services finalisés, sens du client).
- Etre un pilier d’une infrastructure de services européenne mutualisée, dans la mise en place
de laquelle nous aurons eu un rôle actif.
- Etre un acteur incontournable des politiques et des débats publics dans les domaines de la
météorologie, du climat et de leurs impacts.
- Etre un établissement au sein duquel se conjuguent l’utilisation efficiente des ressources,
l’exigence dans la qualité du travail et l’épanouissement professionnel des agents.
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Pour y parvenir, il sera nécessaire de travailler en priorité sur trois axes majeurs :
Axe 1. Renforcer nos éléments de différentiation en tant que service public par rapport à des
météos privées et par rapport aux services météo publics étrangers :
- Mettre l’accent sur l’innovation et la recherche (y compris le climat, sur lequel nous sommes
moins visibles, alors que les exigences sociales sont croissantes), préserver le niveau
d’excellence avec des équipes d’une taille suffisante sur les sujets prioritaires, et faire connaitre
notre savoir-faire.
- Tirer parti de l’enseignement et la formation, non seulement au bénéfice de Météo-France
(formations initiales et permanentes), mais aussi de façon à répondre aux besoins externes de la
société en général.
- Faire valoir notre place comme fournisseur incontournable de services de base (observation,
climatologie, modèles), avec la mise à disposition d’une offre riche de données publiques, dont
la qualité et la fiabilité sont reconnues, et qui font donc référence.
- faire autorité en matière d’avertissements (vigilance notamment) et être reconnu comme tel
par les médias et le grand public.
- au plan national, être pleinement inséré dans un réseau d’administrations et d’organismes
publics (notamment renforcer les liens avec les administrations et établissements publics, les
élus locaux et les collectivités locales, les parlementaires, renforcer la communication
institutionnelle).
- au plan international, être pleinement inséré dans un réseau composé de SMN homologues et
d’organisations intergouvernementales, rendre des services mutualisés et exercer des
responsabilités à une échelle internationale, et renforcer notre leadership (Europe, Monde) y
compris en tirant parti de notre présence en outre-mer. En particulier, au niveau européen, de
plus en plus de services seront réalisés à une échelle européenne ou transnationale (Copernicus,
aéronautique…), ce qui appelle à long terme une organisation des services météorologiques qui
s’appuiera sur un réseau interdépendant de centres nationaux et sur le CEPMMT (avec un
partage du travail beaucoup plus étendu qu’aujourd’hui), réseau dans lequel Météo-France devra
s’attacher à jouer un rôle important.
Axe 2. Renforcer nos éléments de différentiation en tant que fournisseur de services finalisés
à haute valeur ajoutée (tant pour des missions de service public que pour des activités
commerciales)
- Améliorer la fiabilité et la pertinence des prévisions finalisées (adapter l’organisation de la
prévision aux futures chaînes de PNT), mais aussi mieux les valoriser : actuellement,
énormément de ressources sont tournées vers les processus internes et peu valorisées en
externe ; Météo-France devrait objectiver la supériorité de ses prévisions par rapport à celles de
la concurrence et le faire savoir (la renommé de Météo-France et sa position de référence vis-à-
vis des clients dépendent non seulement de la fiabilité des prévisions et de la forme des données
mises à disposition, mais aussi de la perception qu’en ont les clients et des bénéfices qu’ils
peuvent en retirer).
- Améliorer l’acheminement et la présentation de l’information : ergonomie, représentation
facilitant la pleine compréhension de l’information, intégrité des données et fiabilité du mode de
diffusion, utilisation des technologies de l’information et de la communication à l’état de l’art,
capacité pour le client à intégrer la couche météo dans un système plus global…
- Etre identifié par le grand public comme une source d’informations de référence, qu’il
s’agisse des informations répondant aux missions institutionnelles tant en matière de
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météorologie que de climat, ou des informations dont le grand public peut être lui-même
demandeur.
- Renforcer l’accompagnement des clients : proactivité, contribution au processus d’aide à la
décision basée sur la connaissance des impacts météo-climatiques sur l’activité des clients, ce
qui suppose une connaissance approfondie des métiers des clients et de leurs besoins…
- Développer les services climatiques : partage de la connaissance du changement climatique et
des incertitudes associées, études en consultance, expertise sur le changement climatique, ses
impacts et les modes d’adaptation possibles dans divers secteurs…
- Mieux exploiter les synergies avec les filiales commerciales : couplage d’offres
complémentaires, cohérence des stratégies de développement…
Axe 3. Améliorer significativement la gestion et d’allocation des ressources (ressources
humaines en particulier)
En matière de ressources humaines :
- Assurer une meilleure adéquation entre les recrutements ou mutations et les besoins des services
(gestion des carrières et des compétences, constitution de viviers, choix des recrutements
externes…), y compris dans une vision de plus long terme.
- Porter une attention particulière aux formations pour accompagner ces améliorations.
- Accroitre le travail sur les parcours de carrière.
- Poursuivre le travail sur le management, sur le « vivre ensemble » et la qualité de vie au travail.
- Mieux travailler en réseau entre les différentes implantations.
- Ajuster l’organisation et son dimensionnement aux besoins pour l’exercice des missions et
activités de l’établissement.
En matière de moyens techniques, fiabiliser et simplifier les chaînes de traitement de
l’information :
- Rendre plus homogènes les bases de données.
- Simplifier et fiabiliser les chaînes de production tant amont qu’aval.
- Autant que possible, partager avec des homologues (notamment européens) et avec MFI le
développement d’outils métiers.
- Clarifier l’organisation de l’établissement pour les développements.
Nos principaux métiers à 10 ans :
Recherche
- recherche dans les domaines de la météorologie et du climat au sens large (englobant
certains domaines connexes), depuis la recherche amont sur les processus de base jusqu’à
l’amélioration régulière des systèmes opérationnels.
Gestion d’infrastructures techniques (observation, systèmes d’information)
- pilotage et coordination : recueil des besoins, propositions de dimensionnements optimisés,
spécifications, rédaction de cahier des charges…
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- achat de matériels ou des prestations ; exploitation et maintenance de base de matériels ;
supervision et sécurité des infrastructures, en particulier infrastructure des systèmes
d’information (télécommunications, supercalculateur, stockage…).
Production et traitement de base de l’information météorologique et climatique (amont)
- recueil, traitement, qualification des données (en particulier climatologiques) ;
- spécification et gestion (administration, supervision) de bases de données « amont » ;
- spécification et gestion (supervision, analyse) de chaînes de traitement de base de
l’information (observation, prévision et climatologie ; algorithmes de traitement, fusion de
données…). En particulier, mise en opérationnel des modèles (PNT, chimie atmosphérique,
modèles de surface, etc.) et plus généralement des produits issus de la recherche.
Services météorologiques et climatiques (aval)
- innovation pour répondre aux attentes des clients (utilisation la plus optimale possible de
l’expertise humaine et des technologies numériques) ;
- spécification et gestion de bases de données et de la chaîne de production « aval » ;
- réalisation des prestations pour les clients, y compris prévision conseil avec contact humain
(aide à la décision et accompagnement du client, à l’image de MF Sports) ;
- réalisation d’études à façon.
Développements informatiques
- développeurs travaillant selon les spécifications émises par les métiers « amont » et
« services ».
Ecoute et relation client, prospection (institutionnel, commercial)
Formation
- initiale et permanente, pour les agents de MF et pour des publics externes, sur les
thématiques métiers et les thématiques connexes à la météorologie et au climat de façon à
répondre aux attentes générales de la société.
Communication (relations publiques, relation presse, diffusion de l’information…)
Fonctions support (pilotage, stratégie, qualité, juridique, logistique, finances, RH…)
* * *
Les sections qui suivent présentent, compte tenu des axes prioritaires précédemment identifiés, des
scénarios d’évolution possibles pour satisfaire les ambitions de l’établissement (on a surtout cité des
évolutions de long terme, sans exclure dans certains cas des évolutions de relativement court terme).
Ces scénarios sont d’abord présentés par grand domaine d’activité : recherche, observation,
systèmes d’information, prévision, climat, commerce, formation.
Sont ensuite abordés les scénarios d’évolutions pour l’organisation territoriale, pour l’organisation
des développements, et pour les compétences et plus généralement la gestion des personnels.
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2. Les scénarios d’évolution
Evolutions par domaines d’activité :
a. La recherche
La recherche continuera d’être une priorité pour Météo-France car elle est la source des
innovations d’ordre scientifique et technique et elle est la condition nécessaire d’un positionnement
fort de l’établissement dans le domaine « amont ». Le CNRM, compte tenu de la qualité de ses
travaux constamment reconnue par des évaluations indépendantes, apporte une contribution
majeure au plan international en matière de météorologie et de climat. Le document de stratégie
scientifique reste la référence pour finir les orientations de la recherche à Météo-France. Les
réflexions qui ont eu lieu dans le cadre du chantier « vision à 10 ans » ont permis de faire émerger
les priorités suivantes.
- en prévision numérique du temps, il apparaît stratégique de conserver un modèle global
(dont le coût de développement, compte tenu qu’il est partagé avec le CEPMMT, est faible,
alors qu’il apporte au CNRM une visibilité importante, et qu’il contribue à une diversité de
modèles utile aux activités opérationnelles), mais la priorité portera sur le modèle à aire
limitée, compte tenu que les missions prioritaires de l’établissement restent alimentées par
la prévision de courte échéance sur le territoire national ;
- il convient de conserver une position forte sur le climat et la recherche amont ; le modèle
de climat de Météo-France est en effet parmi les plus performants de ceux qui sont pris en
compte dans les travaux du GIEC ; la recherche amont est, quant à elle, nécessaire pour faire
progresser la prévision du temps et le climat.
- une politique de partenariats active doit permettre à Météo-France de conserver une
influence dans les programmes de recherche conduits dans d’autres institutions ;
- à condition d’en avoir les moyens, un accroissement de l’effort sur les domaines suivants
aurait le meilleur rapport coût / bénéfice au plan stratégique :
o la recherche sur les cœurs dynamiques des modèles, de façon à être en situation de
peser sur les choix faits par le CEPMMT sur le code commun IFS ou d’offrir des
alternatives ;
o renforcer l’équipe climat urbain de GMME pour s’affirmer comme un acteur du
développement durable des villes au sein du MEDDE ;
o renforcer les équipes en charge du couplage d’Arome avec la chimie et les aérosols
du modèle MOCAGE, car l’amélioration à long terme des modèles de PNT passe par
l’intégration de la chimie atmosphérique ;
o développer une expertise solide en géo-ingénierie climatique, afin de pouvoir
prendre position dans les débats sur ce sujet controversé ;
o les possibilités d’exploitation par traitement statistique de données de masse (big
data, objets connectés), pouvant être utilisées pour affiner la connaissance du temps
présent voire être utilisées dans l’assimilation de données des modèles de PNT ;
o les modalités de présentation des informations météorologiques ou climatiques aux
différents publics, pour transmettre la compréhension de l’information dans toute sa
richesse et sa nuance (une équipe pluridisciplinaire incluant des spécialistes en
sciences cognitives pourrait être montée à cet effet).
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