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1 Introduction
Au cours de ma formation en kinésithérapie, l’opportunité de faire un stage dans un
centre d’évaluation et de traitement de la douleur m’a été donnée. Céphalées, lombalgies,
fibromyalgies, toutes ces pathologies avaient en commun leur chronicité, les patients présents
dans ce service souffrant tous depuis plus d’un an. Lors de leur prise en charge, l’accent été
mis sur la pluridisciplinarité nécessaire au bon déroulement de leur traitement. De cette
manière, chacun bénéficiait de séances de kinésithérapie, physiothérapie, et d’entretien avec
les médecins, diététicien ou psychiatre s’ils le souhaitaient. Des séances de groupe étaient
également programmées, concernant l’activité physique avec des sorties de marche, ou
concernant les groupes de parole menés par un psychologue. La prise en charge de ces
patients tenait parfaitement compte du modèle biopsychosocial de la douleur. Cependant, la
durée d’hospitalisation ne dépassait pas deux semaines, terme auquel les patients retournaient
à leur domicile. Leur prise en charge par la suite, en milieu libéral, allait-elle respecter ce
modèle interdisciplinaire ? C’est suite à cette interrogation qu’est née ma curiosité concernant
la prise en charge des patients douloureux chroniques en milieu libéral. Il est reconnu que
chez les douloureux chroniques, l’aspect psychique tient une place cruciale : leurs peurs et
croyances conditionnent leur état chronique. Partant de là, les recommandations quant au
traitement des douloureux chroniques sont formelles : il faut tenir compte de l’aspect
psychologique de ces patients dans leur rééducation, et pratiquer une prise en charge
pluridisciplinaire. S’il semble facile de mettre en place une telle démarche en centre, où les
professionnels de différentes spécialités sont regroupés, et où les patients sont disponibles,
comment faire en milieu libéral ? Cette interrogation prend d’autant plus d’importance quand
on sait que la lombalgie chronique, pathologie à laquelle on s’intéressera plus
particulièrement ici représente une grande partie de la patientèle en libéral.
Il sera alors abordé dans un premier temps l’anatomophysiologie et la biomécanique de
la région lombaire, ainsi que la physiopathologie conduisant à la lombalgie. L’étude des
différents facteurs psycho-sociaux de passage à la chronicité fera l’objet du deuxième axe de
développement autour de la douleur. D’après ce constat concernant l’existence de facteurs
psycho-sociaux rendant la douleur chronique, l’hypothèse de l’existence de facteur psycho-
sociaux d’amélioration sera posée. Alors dans un troisième temps, les résultats d’une enquête
par questionnaires seront examinés, pour établir si le kinésithérapeute est soumis à des
croyances de la part des patients lombalgiques chroniques, dans le but de favoriser leur
guérison. Enfin, il s’agira d’évaluer quelle est la place pour l’aspect psychologique dans la
rééducation des patients lombalgiques chroniques par les kinésithérapeutes, et notamment,
évaluer l’intérêt des thérapies cognitivo-comportementales et les difficultés rencontrées à leur
utilisation en libéral.