COLLECTION ZÊTÊSIS
« ... depuis le commencement,
tout notre discours
a été une recherche
de la connaissance... »
Pl a t o n , Théétète 196 d
Le souverain bien
et La fin dernière
de La phiLosophie
vers une interprétation
téLéoLogique de La
phiLosophie kantienne
MARCELINE MORAIS
LE SOUVERAIN BIEN ET LA FIN
DERNIÈRE DE LA PHILOSOPHIE
Zêtêsis
Dirigée par
Jean-Marc Narbonne
La collection Zêtêsis, terme qui
signifie en grec étude, recherche ou
enquête, notamment de nature phi-
losophique, a pour but de présenter
des ouvrages qui portent autant sur
l’histoire de la philosophie et de ses
textes que sur les thèmes et les débats
philosophiques les plus actuels. En
tant que collection placée sous le
signe de la zìthsiq, elle accueille
aussi bien les études plus spécialisées,
textes et essais, que les divers instru-
ments de recherche et de diffusion
que se donne la réflexion philoso-
phique. Elle comprend deux séries :
Textes et essais et Instruments.
Le souverain bien et La fin dernière
de La phiLosophie
Le but de cette étude est de montrer que le souverain bien est le
concept central de la philosophie kantienne. À contre-courant
de l’interprétation qui s’est imposée dans les études kantiennes
depuis le néo-kantisme, il apparaît à une lecture attentive que ce
concept n’est ni problématique ni superflu, comme on l’a longtemps
prétendu. Au contraire, l’unité de la philosophie théorique et de la
philosophie pratique, de la nature et de la liberté, n’est possible et
envisageable selon Kant que dans la perspective du souverain bien
comme but final de la raison pure. Cette position suppose une
interprétation téléologique de la raison pure qui n’est plus entendue
uniquement comme une structure transcendantale d’intelligibilité
mais aussi et surtout comme une faculté possédant des besoins, des
intérêts, et poursuivant un but. Elle conduit en outre, inévitablement,
à une relecture métaphysique de la philosophie de Kant qui présente le
souverain bien comme le foyer (focus originarius) vers lequel converge
le faisceau des questions métaphysiques ultimes qui mobilisent la
raison pure. Or, ces questions fondamentales de la métaphysique, qui
touchent au sens de l’existence humaine, rejoignent les préoccupations
centrales qui caractérisent la philosophie depuis ses origines. Ainsi,
suivant en cela les indications données par Kant dans la Critique de
la raison pratique, on tentera de définir la tâche de la philosophie
comme le faisaient déjà les Anciens, pour qui elle devait indiquer :
« […] le concept dans lequel il faut enseigner le souverain bien, ainsi
que la conduite à suivre pour l’acquérir ».
Marceline Morais est titulaire d’un doctorat en philosophie de
l’Université de Montréal. Elle enseigne actuellement la philosophie
au cégep de Saint-Laurent.
MARCELINE MORAIS