7 Octobre 2010; 9h-11h DCEM1 Pharmacologie Semestre 1 Pharmacométrie , Pharmacodynamie, Dose réponse Dr Céline VERSTUYFT PLAN I/ Les différentes catégories de cibles II/ Notion de Récepteur -Ligand et Récepteur -Agoniste III/ Relation concentration-effet IV/ Notion d ’antagoniste V / Variabilité de l’Effet-Dose Support de cours • Site web des enseignants de pharmacologie médicale www.pharmacomedicale.org • ED 2010 de pharmacométrie • Livre : Pharmaoclogie : M. Moulin et A. Coquerel • Polycopié Pharmacologie Paris VI PLAN I/ Les différentes catégories de cibles II/ Notion de Récepteur -Ligand et Récepteur -Agoniste III/ Relation concentration-effet IV/ Notion d ’antagoniste V / Variabilité de l’Effet-Dose Pour engendrer un effet, le médicament doit 1/ atteindre le site d’action, et 2/ se trouver en quantité suffisante pour interagir avec la cible. Différents types de cibles Quatre types Récepteurs β-stimulant Canaux Inhibiteur Calcique Enzymes Inhibiteur de l’EC Transporteurs Inhibiteur de la pompe à protons Pharmacométrie = interaction médicament-cible >>>>>> effet Notion de récepteur Protéine • Récepteur Reconnait spécifiquement ligands Médicaments+Récepteur = Action / Effet Agoniste Antagoniste Agoniste partiel Interaction Ligand-Récepteur et évènements induits Réponse Réponse courbe dose-réponse - Tissus = différents type de cellules - 1 cellule = plusieurs types de récepteurs - Nombre de récepteur variable fonction de : 9Utilisation chronique du médicament 9Pathologie En pratique • Echantillons (tissus ou récepteur purifiés) mis en présence de Ligand (L*) • Risque 1existence de plus d’une espèce de site de liaison dans la préparation • Autre: liaison non spécifique Ligand Membrane cellulaire Liaison spécifique Liaison non spécifique PLAN I/ Les différentes catégories de cibles II/ Notion de Récepteur -Ligand et Récepteur -Agoniste III/ Relation concentration-effet IV/ Notion d ’antagoniste V / Variabilité de l’Effet-Dose Représentation liaison et courbe dose-réponse • Exemple de 2 ligands ayant 2 KL différents Représentation ½ Logarithmique Sigmoïde Loi d’action de masse Modèle Mathématique K1 [R ] + [L] [R-L] K-1 [R] : concentration molaire de récepteur pour le binding. [L] : concentration molaire de ligand libre disponible. [R-L] : concentration molaire du complexe ligand récepteur K1 : constante d ’association K-1 : constante de dissociation -Vitesse d’association : V1= [R] x [L] x K1 (nombre de phénomène de liaison par unité de temps) -Vitesse de dissociation : V-1 = [R-L] x K-1 (nombre de phénomène de dissociation par unité de temps) A l’équilibre : V1 = V-1 on a [R] soit : x [L] x K1 = [R-L] x K-1 K-1/K 1 = [R] x [L] [R-L] = KD Théorie de l’occupation des récepteurs [R ] + [L] [L-R] [R] x [L] = KD [L-R] On isole [ R ] x KD [R] = [L-R][L] RT = Récepteurs Totaux Or [R T] = [L-R]+[R] = [L-R] x KD + [L-R] [L] = [L-R] [ 1+ KD ] [L] Le % de récepteurs occupés peut s’exprimer par (p LR ): [LR] Or [RT] = [1 + KD] [L-R] [L] [L-R] p LR [L] = [L] + KD [RT] = [RT] Théorie de l’occupation des récepteurs [L] [L-R] p LR [RT] = = [L] + KD quand les récepteurs sont occupés à 50 % on a : p LR =1/2 = [RT] 2 = [L] [L] = KD 2[KD + [L]] K-D : concentration du ligand (L) qui permet d ’occuper 50% des R % liaison sur R [LR] 50% occupation [L] = KD Concentration (mM) Courbe de saturation • % de récepteurs occupés [L-R] [RT] = [L] = [L] + KD Notion de sélectivité • 3 récepteurs DIFFERENTS (R1, R2, R3) et un seul ligand L : • Mesure la SELECTIVITE de L sur R1, R2, R3 ? En pratique : SCHEMA DU PROTOCOLE EXPERIMENTAL Détermination de la courbe de saturation Exemple saturation de récepteur Gillard M. et al. Eur J.Pharmacol, 2003 Gillard M. et al. Eur J.Pharmacol, 2003 B max Concentration Agoniste (A) Effet (E) % de liaison sur R Relation concentration-effet Emax Concentration (A) La liaison d’un agoniste à un récepteur déclenche un quantum d’effet L’effet est proportionnel au pourcentage de récepteurs occupés La saturation progressive du système explique que la relation dose/effet (concentration/effet) n’est pas linéaire. Occupation du récepteur par un Agoniste [R ] + [A] K1 [R-A] K-1 • • • • [R] : concentration molaire de récepteur pour le binding. [A] : concentration molaire de l’agoniste. [R-A] : concentration molaire du complexe agoniste- récepteur K1 : constante d ’association K-1 : constante de dissociation % liaison sur R Liaison Agoniste-Récepteur 50% KD Concentration Agoniste(A) Règle : La réponse tissulaire aux agonistes est proportionnelle au produit des doses de l’agoniste et du nombre de récepteur Liaison Agoniste complets et partiels • Occupation de tous les récepteurs Effet pharmacologique maximal OUI = agoniste COMPLET NON = agoniste partiel Définition de l’Affinité Si y=0.5, soit une occupation de 50% des récepteurs, KD= [A] 50% occupation [L] = KD Concentration (mM) % liaison sur R % liaison sur R KD est une constante caractéristique de l’agoniste 50% KD Concentration Agoniste(A) Définition de l’Affinité • Intérêt des méthodes de liaison et de détermination du KD (ou Ki) • Un ligand (agoniste ou antagoniste) aura le même KD (ou Ki )pour un type de récepteur quelle que soit sa localisation • On pourra comparer les AFFINITES de ligands différents pour un même récepteur et réciproquement Intérêt pour le développement des médicaments détection de nouveaux ligands (récepteurs connus ou nouveaux récepteurs) sélectivité d’action Etude de la fixation d’un nouveau ligand prédiction du profil pharmacologique sélection des substances en fonction d’un objectif donné Définition de l’Affinité et de l’Activité intrinsèque Si y=0.5, soit une occupation de 50% des récepteurs, KD= [A] KD est une constante caractéristique de l’agoniste L’affinité est inversement proportionnelle au KD L’activité intrinsèque αE est le quotient de l’effet max engendré par l’agoniste au niveau du récepteur par l’effet max engendrable sur ce même récepteur. Si l’agoniste induit un effet max engendrable, son activité intrinsèque est maximale, c’est un agoniste entier Exemple: isoprénaline Si αE est <1, c’est un agoniste partiel Exemple d’Agoniste direct endogène : Acétylcholine Rec corps cellulaire Potentiel d ’action Rec présynaptique Ach synapse Ach Rec postsynaptique Dépolarisation des terminaisons nerveuses + Ouverture des canaux calciques voltagedépendants entrée de calcium. Libération d’Acétylcholine Acétylcholine Activation des récepteurs muscariniques post-synaptiques Ê transmission Effet Exemple d’Agoniste direct exogène : PILOCARPINE Rec corps cellulaire Potentiel d ’action Rec présynaptique Dépolarisation des terminaisons nerveuses + Ouverture des canaux calciques voltagePILOCARPINE dépendants entrée de calcium. Ach synapse Ach Rec postsynaptique Libération d’Acétylcholine Acétylcholine Activation des récepteurs muscariniques post-synaptiques Ê transmission Effet PLAN I/ Les différentes catégories de cibles II/ Notion de Récepteur -Ligand et Récepteur -Agoniste III/ Relation concentration-effet IV/ Notion d ’antagoniste V / Variabilité de l’Effet-Dose Etude de la relation dose (ou concentration) – effet des agonistes Courbe concentration - effet Action d’un agoniste sur un récepteur (R) Un médicament est agoniste d’un récepteur lorsqu’après s’être fixé sur le site de reconnaissance, il entraîne une activation du récepteur et un effet mesurable. Effet (E) Emax L’effet dépend : Emax/2 CE50 Concentration (A) • de l’affinité de l’agoniste pour le récepteur. L’affinité d’un médicament est calculée in vitro et exprimée en CE50 • du nombre de Récepteurs activés par l’agoniste, • du couplage des Récepteurs aux protéines régulatrices Relation concentration-effet Emax Emax/2 CE50 www.pharmacomedicale.org CE50: concentration entraînant 50% de l’effet maximum. CE50 : - permet de comparer les molécules agonistes d’un même type de récepteurs. - caractérise la puissance de la molécule Activité intrinsèque (α) L’ Efficacité d’un Médicament est caractérisé par l’Emax qu’il induit. Le coefficient α caractérise l’activité intrinsèque de l’agoniste = sa capacité à entraîner le couplage du R à son effecteur Activité intrinsèque (α) • Mécanisme de transduction : messages intracellulaires activés par un couple Ligand/ Récepteur • Activité Intrinsèque : Désigne l’activation des systèmes de transduction • Activité Intrinsèque = 100% du médicament de référence, ou du ligand naturel, on parle d’agoniste entier. • Activité Intrinsèque = 0 %, on parle d’antagonisme plein ou antagonistes entiers. Activité intrinsèque (α) L’amplitude de l’effet maximal engendrable n’est pas identique pour tous les agonistes se fixant sur R. Activité intrinsèque (α) Comparaison de deux agonistes α=1 α.=1 CE50 A CE50 B 2 agonistes (A et B) même activité intrinsèque (α) La CE50.permet de comparer les médicaments agonistes d’un même type de récepteur. α=1 CE50 A CE50 B Comparaison des agonistes L’agoniste A possède plus d’affinité pour le récepteur que B (courbe concentration-effet déplacée vers ma gauche), sa CE 50 est plus faible. Relation dose-effet clinique • Malade = « système idéal • Médecin = choix du médicament ayant rapport coût / bénéfice le plus faible (bénéfice maximale pour effets secondaires minimum) • CHOIX CONNAISSANCES - Puissance pharmacologique - Activité maximale Puissance pharmacologique (1) • Définition : concentration (ou dose de médicament ) donnant 50% de son effet maximal Puissance pharmacologique (2) La puissance dépend • Affinité • Couplage système de transduction – effecteur – réponse Il faut distinguer puissance et activité L’activité dépend • Activité maximale • Capacité à atteindre les récepteurs (voie d’adminsitration, résorption, distribution, site d’action) Activité maximale • Limite de la relation dose-effet sur l’axe des effets Formes des courbes doses-effet Comparaison des agonistes Formes des courbes doses-effet Formes des courbes doses-effet Marge ou Index Thérapeutique Formes des courbes doses-effet : Comparaison des agonistes α=1 α=1 α<1 CE50 A CE50 C CE50 B • A et C ont même affinité pour le récepteur (CE 50), mais Emax C < Emax A. • C est un agoniste partiel. Son activité intrinsèque se définit par le coefficient α compris entre 0 et 1. • B est un agoniste entier qui a une affinité inférieure à A ou C • Affinité et activité intrinsèque sont 2 paramètres indépendants. Un agoniste entier réponse max par occupation d’un nombre limité de R. Exemples d ’agoniste partiel : - Buprénorphine (Temgesic®, Subutex®) +recepteur µ opiode. - Pindolol + récepteur β Buprénorphine (Temgesic®, Subutex®) + recepteur µ opiode. Buprénorphine (Temgesic®, Subutex®) + recepteur µ opiode. Buprénorphine (Temgesic®, Subutex®) + recepteur µ opiode. PLAN I/ Les différentes catégories de cibles II/ Notion de Récepteur -Ligand et Récepteur -Agoniste III/ Relation concentration-effet IV/ Notion d ’antagoniste V / Variabilité de l’Effet-Dose Action d’un antagoniste sur un récepteur (R) Un médicament antagoniste d’un récepteur est capable: - de se fixer sur le récepteur (affinité pour le récepteur), - sans entraîner d’effet par lui-même (activité intrinsèque nulle), - mais en occupant le récepteur, il s’oppose aux effets de l’agoniste. Plusieurs type d’antagonistes : selon les courbes concentration-effet : - Antagoniste compétitif -Antagoniste non-compétitif - Antagoniste-agoniste partiel Antagoniste compétitif Effet En cas d’antagonisme compétitif, il existe un équilibre entre le récepteur libre, le récepteur occupé par l’agoniste (activé) et le récepteur occupé par l’antagoniste (inactif) La fixation de l’antagoniste sur le récepteur obéit à la loi d’action de masse, la fixation est réversible, il suffit d’augmenter les doses d’agoniste pour rétablir l’effet initial. En présence d’un antagoniste compétitif Effet Emax 1- La réponse est fonction du nombre de récepteurs occupés 2- Emax ne change pas (puisque les récepteurs sont tous disponibles) 3- Plus il y a d’antagoniste, plus il faut d’agoniste pour obtenir le même effet. 4- Déplacement parallèle vers la droite. 5- L’antagonisme est réversible et surmontable Exemples d ’antagonistes compétitifs Antagoniste α-adrénergique: Prazosine; Antagoniste β-adrénergique: Propranolol Antagoniste muscarinique: Atropine Antagoniste des Benzodiazépines: flumazénil Evaluation de la Puissance d’un antagoniste compétitif:pA2 La puissance d’un antagoniste compétitif est quantifiée par la pA2 logarithme changé de signe de la concentration molaire de l’antagoniste en présence de laquelle il faut 2 fois plus d’agoniste qu’en son absence pour obtenir le même effet. + pA2 élevée + antagoniste est puissant Antagoniste non compétitif Effet En cas d’antagonisme non compétitif, il existe toujours un équilibre entre le récepteur libre (inactif) et le récepteur occupé par l’agoniste (activé) mais certains récepteurs sont perdus du fait de l’antagoniste. La relation effet-dose garde sa forme sigmoïde, mais elle est écrasée. En présence d’un antagoniste non compétitif Effet 1- La réponse est fonction du nombre de récepteurs occupés 2- Emax diminue puisque les récepteurs ne sont pas tous disponibles 3- L’effet maximal de l’agoniste est diminué en fonction de la dose d’antagoniste. 4-Déplacement non parallèle vers la droite. 5-L’antagonisme est irréversible et insurmontable. Résumé : en présence …. Antagonime compétitif Emax Bmax EC50 : [agoniste] Antagonisme non compétitif Constant ( courbe déplacée vers la droite) permet de surmonter l’antagonisme Emax Bmax EC50 : (courbe déplacée vers droite) [agoniste] ne permet pas de surmonter l’antagonisme Variabilité de la sensibilité aux médicaments (2) • Modification de médicament atteignant le récepteur • Variation de ligand endogène • Modification du nombre de la fonction des récepteurs • Changement dans les composants de l’effet en aval du récepteur Variabilité de la sensibilité aux médicaments (1) • Occasionnellement réponse inhabituelle - Génétique (pharmacogénétique) - Immunologique Plus communément : hypo/hyper réactif • 4 mécanismes généraux contribuant à la variation de sensibilité à un médicament (chez un malade ou un groupe de malades) Sélectivité clinique Un médicament est ±sélectif Effets thérapeutique Effets toxiques Notion de synergie additive ou potentialisatrice La synergie est : - additive, lorsque l’effet résultant (ER) est égal à la somme des effets de chacune des molécules prises séparément (EA, EB) : ER = EA + EB - additive partielle lorsque : ER < EA +EB - potentialisatrice lorsque : ER > EA +EB Objectifs Il faut savoir 9 les définitions : Agoniste complet, partiel, antagoniste compétitif réversibles, irréversible 9 Etude de la relation dose-effet et des termes qui la caractérise (CE50, α, Emax, KD) 9 Pourquoi étudier ces paramètres 9 Comment comparer les effets de plusieurs médicaments agonistes, antagonistes (pA2) 9 Savoir les réprésenter sur des schémas la relation effet dose des médicaments