hors-champ - Théâtre Louis Aragon

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Compagnie Michèle Noiret
Associée au Théâtre National de la Communauté française de Belgique, Bruxelles
hors-champ
une danse-cinéma pour cinq danseurs et un caméraman
revue de presse
création avril 2013
Sommaire
Un aperçu de la presse
p. 3
Hors-champ en tournée
p. 4
Critique : Logiques symétriques, Mouvement.net
p. 5
Critique : Comme dans un film, Le Nouvel Observateur
p. 6
Critique : Le film hallucinogène de Michèle Noiret, Libération
p. 7
Critique : Hors-champ, Paris-art.com
p. 8
Critique : Un univers hybride, à mi-chemin entre la danse et le cinéma, Critiphotodanse.com
p. 9
Critique : Michèle Noiret entrouvre la porte de l’imaginaire, Demandez le programme
p. 10
Critique : Sous le regard de Big Brother, Le Soir
p. 11
Critique : Tous les versants de l’abyme, La Libre Belgique
p. 12
Avant-papier : Michèle Noiret traverse l’écran, Le Soir
p. 13
Avant-papier : Hors-champ ou les moyens de danser l’innomé, La Libre Belgique
p. 14
Avant-papier : Hors-champ entre rêve et cauchemar, Agenda
p. 15
Avant-papier : Hors-champ : un pas de deux entre danse et image, La Terrasse
p. 16
Contacts
hors-champ
page 2
Un aperçu de la presse
«Michèle Noiret (...) poursuit sa quête d’hybridité entre écriture chorégraphique et écriture
cinématographique. (...) Il faut s’intéresser au titre : Hors-champ. Concrètement, la scénographie,
mobile, est volontiers labyrinthique (...). Ainsi la caméra circule-t-elle dans des recoins dérobés,
insoupçonnés pour le regard depuis la salle. A ces instants s’ouvrent des espaces glissés dans la seule
image, où le mouvement gagne en stimulation imaginaire. Tout ce travail impressionne par sa qualité
de réalisation, tellement sophistiquée. Mais il s’appuie sur un référentiel esthétique du thriller d’une
part, de la danse enroulée et pâmée d’autre part, maîtrisés en même temps que canonisés. Michèle
Noiret sait orchestrer l’enlacement des deux arts, sans que cette figure signifie toutefois leur heurt
ou leur déplacement. A omettre de questionner pour eux-mêmes les référents esthétiques qu’elle
conjugue, quelque chose de la pièce Hors-champ s’immobilise dans le goût reconnu d’une facture
d’excellence.»
Gérard Mayen, mouvement.net, 15 mai 2013
«Hors-champ nous embarque dans un univers fictionnel où les pistes se brouillent volontairement,
où l’espace privé se confond avec l’espace public et où le spectateur, actif, voire réactif, n’a guère
le loisir de se poser comme il le ferait devant son poste de télévision. (...) Ici, le film se construit
sous nos yeux hallucinés, mais Michèle Noiret garantit la liberté de notre regard, de notre écoute. Ce
Hors-champ nous permet de saisir des microréalités qui nourrissent intensément la fiction. Un travail
chorégraphique remarquable.»
Marie-Christine Vernay, Libération, 14 mai 2013
«Hors-champ, spectacle dansé, théâtral et cinématographique est d’une efficacité fascinante. (...)
Chose rarissime sur scène, le spectacle est prenant comme peut l’être un film. Et ses cinq interprètes
le servent à merveille.»
Raphaël de Gubernatis, Le Nouvel Observateur, 14 mai 2013
«(...) On se laisse porter par la conjonction, l’imbrication, voire parfois la contradiction, du cinéma et
de la danse, des événements à l’écran et des mouvements sur scène, des lieux filmés et des mêmes
reproduits en partie dans les modules qu’on déplacera sur le plateau. (...) Le trouble sans cesse se
noue entre l’enregistré et le direct, le projeté et le répété. Entre aussi le rêve et la réalité, voire le
souvenir, la hantise peut-être d’horreurs passées. Car Hors-champ charrie son lot d’obscurité, en
usant notamment des gimmicks cinématographiques que sont l’orage et le labyrinthe. Pour, plus tard,
se frotter au slapstick dans des élans de presque comédie. Le tout en avouant l’artifice, en assumant
l’hybridation, en affirmant la mise en abyme sous tous ses versants. En poursuivant l’illusion, en
jouant de l’hallucination.»
Marie Baudet, La Libre Belgique, 26 avril 2013
«Hors-Champ (...) est un spectacle étrange, souvent troublant et déroutant. Un univers angoissant
auquel les cinq danseurs donnent corps magnifiquement.»
Jean-Marie Wynants, Le Soir, 24 avril 2013
hors-champ
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Hors-champ
En tournée
Hors-champ
Une danse-cinéma pour cinq danseurs et un caméraman
Avec Juan Benitez, Filipe Lourenço, Isael Mata, Marielle Morales, et Lise Vachon
Saison 2012/2013
4, 25, 26, 27, 30 avril et 2, 3, 4, 7, 8 mai 2013 (création) > Théâtre National, Bruxelles
14, 15, 16 mai 2013 (première française) > Théâtre National de Chaillot, Paris
Saison 2013/2014
22 et 23 novembre 2013 > Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Luxembourg
30 et 31 janvier 2014 > Théâtre de la Place, Liège
21 et 23 mars 2014 > Festival Via / Le Manège, Mons
Saison 2014/2015 (dates à préciser)
Octobre 2014 > Centres des Arts - Scène conventionnée, Enghien-les-Bains
Novembre 2014 > Automne en Normandie, Rouen
Automne 2014 > Charleroi Danses/Centre chorégraphique, Charleroi
Avril 2015 > Belgrade Dance Festival, Belgrade
Production déléguée Compagnie Michèle Noiret / Tandem asbl.
Production Compagnie Michèle Noiret / Tandem asbl et Blackmoon Productions.
Coproduction Théâtre National de la Communauté française de Belgique, Bruxelles • Théâtre
National de Chaillot, Paris • Les Théâtres de la Ville de Luxembourg • Le Théâtre de la Place, Liège
• Le Manège.Mons/Technocité dans le cadre du projet TRANSDIGITAL soutenu par le FEDER,
programme Interreg IV France-Wallonie-Vlaanderen, avec la participation de UMons/Numédiart.
Avec le soutien du Fond Expériences Interactives de Pictanovo et Wallimage et le soutien du Dicream/
CNC.
Réalisé avec l’aide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service de la Danse.
La Compagnie Michèle Noiret bénéficie du soutien régulier de Wallonie-Bruxelles International.
Michèle Noiret est artiste associée au Théâtre National de la Communauté française de Belgique à
Bruxelles, et membre de l’Académie royale de Belgique.
hors-champ
page 4
mouvement.net, 15 mai 2013
Gérard Mayen
critique
Logiques symétriques
Michèle Noiret vient de créer sa pièce Hors-champ en marge et à l’orée du Kunstenfestivaldesarts
à Bruxelles. Cette artiste poursuit sa quête d’hybridité entre écriture chorégraphique et écriture
cinématographique. Hors-champ n’est d’ailleurs pas loin d’avoir quasiment provoqué le tournage
d’un film original par le réalisateur Patric Jean.
Sur scène est orchestrée une infinité de combinaisons et variations, dont les deux versants principaux
consistent d’une part en la captation par caméra de l’action du plateau avec restitution directe sur
écran ; d’autre part l’importation dans la situation, d’images tournées préalablement. Ces deux
logiques sont symétriques. Elles ne produisent pas les mêmes effets : à partir de l’image importée, la
danse effective développe des extensions, des prolongations, porteuses de doute. Mais quand l’action
du plateau est captée et restituée dans l’instant à l’écran, quelque chose au contraire se referme sur
l’évidence du constat.
Il faut s’intéresser au titre : Hors-champ. Concrètement, la scénographie, mobile, est volontiers
labyrinthique (ce goût de l’espace resserré et mouvant est typique de Michèle Noiret). Ainsi la caméra
circule-t-elle dans des recoins dérobés, insoupçonnés pour le regard depuis la salle. A ces instants
s’ouvrent des espaces glissés dans la seule image, où le mouvement gagne en stimulation imaginaire.
Tout ce travail impressionne par sa qualité de réalisation, tellement sophistiquée. Mais il s’appuie sur
un référentiel esthétique du thriller d’une part, de la danse enroulée et pâmée d’autre part, maîtrisés en
même temps que canonisés. Michèle Noiret sait orchestrer l’enlacement des deux arts, sans que cette
figure signifie toutefois leur heurt ou leur déplacement. A omettre de questionner pour eux-mêmes
les référents esthétiques qu’elle conjugue, quelque chose de la pièce Hors-champ s’immobilise dans
le goût reconnu d’une facture d’excellence.
hors-champ
page 5
Le Nouvel Observateur - 15 mai 2013
Raphaël de Gubernatis
critique
hors-champ
page 6
Libération - 15 mai 2013
Marie-Christine Vernay
critique
hors-champ
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Paris-art.com - mai 2013
Marie Juliette Verga
critique
Depuis Les Plis de la nuit en 1996, Michèle Noiret tisse danse et cinéma. Le terme de «danse-cinéma»
(Gérard Mayen) a été créé à propos de la qualité particulière de ce mélange. Conçue avec le cinéaste
Patric Jean - réalisateur de La Domination masculine - Hors-champ illustre à la perfection cette recherche
et bouscule les limites entre fiction et réalité. Pas un instant, il ne s’agit de juxtaposer l’image et la
danse, mais de mettre en scène une œuvre à la croisée des genres, dans laquelle ces deux médiums
se fondent. Le mouvement, la durée, l’espace se superposent dans un palimpseste animé qui tient du
labyrinthe mental.
Sur le plateau, cinq danseurs - Juan Benitez, Filipe Lourenço, Isael Mata, Marielle Morales, Lise Vachon
- filmés par le caméraman Vincent Pinckaers évoluent à l’intérieur d’un décor de Sabine Theunissen:
une structure modulable composée d’une habitation principale et de différentes pièces.
Le dispositif bouleverse la temporalité linéaire de la représentation et en déstructure les perspectives
spatiales. Sur la ligne de la scène surgissent les «hors-champs» filmés qui ajoutent de l’espace à
l’espace déjà fragmenté. Grâce à ce procédé qui mêle images en temps réel, effets de montage et
projections d’un inaccessible, Hors-champ s’inscrit dans le sens autant qu’elle s’adresse aux sens.
«Ce qui m’inspire au cinéma, c’est la façon dont on travaille le temps, les perspectives, les plans,
les angles, la façon dont on va en profondeur, dont on peut reconstruire l’image différemment», dit
Michèle Noiret. Voilà pour la forme, passionnante.
Au-delà de ces inventions formelles, nous sommes face à un univers hybride qui emprunte autant au
Procès d’Orson Welles qu’à l’intime filmé, sujet médiatique issu des programmes de télé-réalité autant
que genre cinématographique, le «journal intime filmé».
Les premières images dévoilent, en noir et blanc, l’enlacement d’un couple, interrompu par une chute
et des bruitages d’orage. L’image est diffractée, les couples vus dans l’intérieur froid d’une villa
moderne et chic au travers de jalousies. Durant toute la pièce, leurs trajectoires vont s’entrecroiser et
s’inscrire dans les hallucinations, les rêves et les souvenirs des uns et des autres.
Deux des personnages semblent être liés dans un passé de persécution, dans un quelconque état
dictatorial. Autour de cela, les autres s’enferment, se rencontrent, s’embrassent ou se battent. Il est
possible de disparaître dans un placard, de marcher dans un monde parallèle, de se réveiller hors
de soi, de voir surgir des soldats dans sa chambre et de les voir partir presque aussi tôt, retirant
leurs costumes à la fin de la prise. Sans cesse, nous passons à leur suite de l’autre côté du miroir,
nous nous perdons dans les territoires enfouis, nous confrontons la façade à son envers. Comme dans
un cauchemar éveillé, l’intimité semble menacée en permanence par des intrusions, physiques ou
mentales.
L’idée cinématographique, cette volonté d’inclure l’espace diégétique —l’ensemble des éléments
spatiaux mais aussi temporels qui appartiennent à ce qui est filmé— agrandit la boîte noire théâtrale
à la taille du monde. Mais cela ne serait rien sans la présence dédoublée des danseurs-comédiens,
tous habitués à collaborer aux exigences de Michèle Noiret.
Pour celle qui a travaillé pendant plus de quinze ans avec Karlheinz Stockhausen, la bande-son ne
peut être un à-côté. Todor Todoroff mixe sans hésitations une musique de film, qui souligne, surligne,
angoisse. La chorégraphe tente de parler du monde à travers les individus qui le composent et de voir
ailleurs, là où nous ne sommes pas. Elle lève le voile sur des angoisses mal dissimulées avec ironie et
en évitant soigneusement le cynisme.
Malgré la diversité des effets rythmiques - boucles, cuts, retours en arrières, surimpressions, etc. - la
lassitude s’installe parfois face au «classicisme contemporain» du geste dansé. Si celui-ci renforce
souvent le dispositif, il ressasse tout de même des figures trop usées et n’est pas à la hauteur de
l’inventivité de cette langue «danse-cinéma» à géographie variable.
«Il faut de l’intuition et des convictions pour tenter de serrer au plus près les choses impalpables»,
déclare Michèle Noiret qui ne manque ni de l’une ni des autres et fait danser l’innommé dans la durée
circonscrite et l’empreinte éphémère de l’art véritablement vivant.
hors-champ
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Critiphotodanse.com - mai 2013
J.M Gourreau
critique
Un univers hybride, à mi-chemin entre la danse et le cinéma
Des images où danse et cinéma s’imbriquent à la façon d’un puzzle, voilà ce que nous propose Horschamp, la dernière pièce de Michèle Noiret qui semble pourtant bien être le théâtre d’une histoire au
sein de laquelle évoluent cinq personnages, mais quelle histoire ? Un rêve terrifiant ? Un polar ? Un fait
divers cauchemardesque ? Un fragment torturé de vie ? Il faut se laisser aller à s’en imprégner sans idées
préconçues, se laisser porter par les images sans leur chercher un sens ou une logique immédiats. En
fait, il n’y a pas d’histoire, la chorégraphe, passionnée depuis toujours par le 7ème art, ne cherchant
pas autre chose qu’à créer, par l’image cinématographique superposée à la danse, un autre rapport
à l’espace et au temps, qu’à prolonger l’action pour en expliciter tous les méandres, qu’à enrichir «
hors champ » l’image sur scène en lui adjoignant tous les à côtés qui lui ont permis de naître, afin de
mieux la décoder. Deux mondes parallèles par conséquent, lesquels s’interpénètrent et se complètent
dans le seul but de mettre en valeur la complexité des sentiments qui animent les interprètes. Ainsi
se dégagent peu à peu sous les différentes lectures les diverses facettes des personnages mis en
scène, leurs penchants et leurs affinités. Mais, à trop vouloir approfondir et décortiquer les idées qui
préludent à l’action, on finit par en perdre le fil et ses repères, les incessants va et vient entre la scène
et l’écran s’avérant paradoxalement préjudiciables à la compréhension de l’œuvre qui, au bout du
compte, s’étiole et semble n’en plus finir…
Son intérêt réside cependant dans l’analyse des sentiments occasionnellement contradictoires qui
animent les personnages, dans la mise en avant de leurs pulsions profondes, souvent morbides - qui,
d’ailleurs, sont aussi les nôtres - nous poussant parfois à des exactions bien souvent regrettables. Et
ce, grâce à la complicité du cinéaste Patric Jean dont la caméra se déplace sur scène, filmant en gros
plan les interprètes dont les chemins se croisent sans cesse comme pour mettre en avant ce qui les
enflamme, tout comme un psychiâtre les poussant à une introspection psychologique. Une explication
de texte, d’ailleurs en parfaite harmonie avec une chorégraphie originale, mettant en valeur, dans
les duels notamment, la parfaite maîtrise et la souplesse féline des interprètes. Mais l’œuvre n’en
demeure pas moins un labyrinthe à la Hitchcock dont il est bien difficile de trouver la sortie.
hors-champ
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Demandez le programme - avril 2013
Karolina Svobodova
critique
Michèle Noiret entrouvre la porte de l’imaginaire
A moyen de la danse et du cinéma, Michèle Noiret invite les spectateurs à faire l’expérience du horschamp. Aidée de ses complices, la chorégraphe fournit les images, les mouvements, le son et les
abandonne à notre imagination.
Depuis un certain nombre d’années, les écrans sont présents en masse sur les scènes de théâtre. Utilisés
comme panneaux peints du théâtre à l’ancienne, ils servent à figurer des décors. Plus abstraits, ils
aident à créer des ambiances. Enfin, quand ils ne servent pas de joujoux technologiques aux metteurs
en scène pris par la folie des grandeurs, on remarque que c’est principalement pour explorer l’intime
que ces derniers sont aujourd’hui mobilisés. Les écrans démultiplient, agrandissent, donnent à voir ce
qui risquait de passer inaperçu. Mais lorsque Michèle Noiret installe un grand écran sur scène, c’est le
cinéma qu’elle fait entrer au théâtre. Avec Hors-champ, elle explore les possibilités du cinéma pour la
danse. Sur quels modes peuvent se rencontrer ces deux disciplines ? Quelles possibilités l’une ouvre-telle pour l’autre ? Son talent permettra d’éviter une réduction utilitariste de l’un de ces médias à l’autre,
comme c’est malheureusement trop souvent le cas dans les démarches dites transdisciplinaires. Au
moyen des images filmées, l’espace est démultiplié : nous voyons à la fois l’envers et l’endroit des
décors. La scène elle-même est en perpétuelle transformation : tantôt nous sommes sur un plateau
de tournage avec ses artifices pour figurer des lieux divers, tantôt nous pénétrons à l’intérieur de
ces lieux. La caméra permet à la chorégraphe d’exploiter les différentes facettes de l’image qu’elle
décompose et recompose, créant ainsi une narration éclatée et hallucinatoire. Entre fiction et réalité,
corps présents et corps filmés, événements et fantasmes, le spectateur perd ses repères. Comme dans
les films de Lynch, les images créées par Noiret sont des stimulateurs pour l’imagination créatrice du
spectateur. Elle lui fournit des ambiances, des ébauches de récits aux liens de causalité déconstruits.
A lui de tenter de les démêler si l’envie lui vient de mettre de sens dans tout ça. Mais il peut aussi
décider de tomber dans le piège de ce spectacle à la logique hallucinée, proche de celle du rêve…ou
du cauchemar. Accepter de ne pas comprendre, entrer dans l’espace sonore créé par Todor Todoroff
pour suivre ces personnages qui se racontent au moyen de leurs corps.
C’est la voie que j’ai choisie. Je n’ai pas compris tout le spectacle, loin de là. Je me suis laissée aller à la
jouissance du jeu des formes et des images, je me suis perdue dans ces décors réalistes à l’esthétique
soignée. J’en suis sortie plutôt indemne, un peu déboussolée, ravie surtout.
hors-champ
page 10
WEEK-end
CULTURE
27 avril 2013
U
hors-champ
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KUNSTENFESTIVALDESARTS
BRUXELLES / BRUSSEL / BRUSSELS
03 - 25.05.2013
Sarah Vanhee/CAMPO — Antonia Baehr — Anne Teresa
De Keersmaeker & Boris Charmatz — Zoological Institute
for Recently Extinct Species/Jozef Wouters — Chantal
Akerman — Mette Edvardsen — Heiner Goebbels & Vocal
Theatre Carmina Slovenica — Selma & Sofiane Ouissi —
Christiane Jatahy — Markus Öhrn — Matija Ferlin —
Institute for Human Activities — Tiago Rodrigues —
Pierre Droulers — Sanja Mitrović/Stand Up Tall Productions — Eva Meyer-Keller — She She Pop — Anne-Cécile
Vandalem — Claude Schmitz — Kris Verdonck/A Two Dogs
Company — Mariano Pensotti — Sarah Vanagt — Bruno
Beltrão/Grupo de Rua — L’Encyclopédie de la Parole —
Marcelo Evelin/Demolition Inc. — Lagartijas tiradas
al sol — Bouchra Ouizguen — Halory Goerger & Antoine
Defoort — Milo Rau — Toshiki Okada/chelfitsch —
Ula Sickle & Yann Leguay
n début de soirée dans
une banlieue chic. Une
grande maison tendance : béton, larges volumes,
grandes baies vitrées. À l’intérieur de celle-ci, un couple un peu
étrange. La femme semble
ailleurs. L’homme gît dans une
position curieuse sur le canapé. À
la cuisine, un troisième homme
prépare des cocktails.
Bientôt, on sonne. Un
deuxième couple est là, pénètre
dans la demeure à la suite de la
maîtresse de maison. L’homme
s’est levé et se jette dans les bras
de la nouvelle venue. Plus exactement, il l’entoure de ses bras et
glisse au sol le long de son corps.
Puis c’est elle qui fait de même.
Puis lui encore. Un regard de
l’autre homme met fin au manège.
De ces gens, nous ne savons
rien. Sinon que quelque chose les
lie. Quelque chose qui les pousse
les uns vers les autres. Physiquement et métaphoriquement. Car
ce que les corps expriment ici
n’est sans doute que ce qui se
passe dans les têtes.
Avec Hors-Champ, Michèle
Noiret explore une nouvelle fois
les rapports entre danse et cinéma. Toute la première scène se
déroule sur grand écran avant de
débouler partiellement sur le pla-
Kiss & Cry : la 100e
Ça continue à cartonner pour
le formidable Kiss & Cry de Michèle Anne De Mey et Jaco
Van Dormael. Le spectacle
fête ce dimanche, à Montréal,
sa 100e représentation. Et c’est
loin d’être terminé puisque la
tournée continue, aux quatre
coins du monde et en Belgique, dans 6 versions linguis-
SCÈNES
LESBRÈVES
teau, les danseurs apparaissant
dans des parties de décor ayant
servi au tournage du film. L’effet
est troublant, déstabilisant. Où
est le réel, où est la fiction ? Que
voyons-nous en direct et en différé ? Que font vraiment ces gens et
que se contentent-ils d’imaginer ? Peuvent-ils échapper au regard inquisiteur de la caméra ?
La danse permet de donner
corps aux fantasmes, aux envies,
aux souvenirs, aux peurs. Comme
si la caméra nous permettait de
pénétrer non seulement dans
l’intimité des personnages mais
au plus profond de leurs pensées,
de leurs angoisses.
Petit à petit, les choses se
mettent en place. On croit deviner une histoire d’amour pas
vraiment cicatrisée, l’affrontement de deux hommes dont l’un a
pu être le tortionnaire de l’autre.
Dans une armoire, un mystérieux
coffret renferme des photos de
scènes militaires, violentes. Jeux
de pouvoir, d’affrontement, amplifiés par la bande-son et l’utilisation d’images d’actualité.
Mais chaque fois que l’on pense
avoir compris où tout cela va nous
mener, le spectacle bifurque,
brise les codes, sort de la fiction
pour revenir au réel le plus trivial : un plateau de théâtre avec
des acteurs, des décors et un public.
Travaillant avec le cinéaste Patric Jean, Michèle Noiret crée un
objet scénique fascinant mais
parfois déséquilibré. Dans la première partie, le cinéma semble
prendre toute la place reléguant
trop la danse au second plan. Petit à petit, les choses s’équilibrent.
La seconde partie offre quelques
moments très forts où le jeu d’acteur et la chorégraphie pure se
complètent parfaitement sous le
regard d’une caméra Big Brother
Lasse Hallström
un thriller de
surveillant les uns et les autres,
traquant le moindre geste jusque
dans les méandres de coulisses où
les personnages se perdent sans
fin…
Un spectacle étrange, souvent
troublant et déroutant. Un uni-
Hors-Champ, jusqu’au 8 mai,
www.theatrenational.be
JEAN-MARIE WYNANTS
vers angoissant auquel les cinq
danseurs donnent corps magnifiquement. ■
Cinq danseurs et un cameraman pour une plongée vertigineuse entre le plateau et l’écran. © SERGINE LALOUX
Michèle Noiret marie danse et cinéma dans « Hors-Champ » au National
Michèle Noiret crée
un nouveau spectacle
en collaboration avec le
cinéaste Patric Jean.
Sous l’œil de la caméra, réel et fiction se
mêlent constamment.
SCÈNES
Sous le regard de Big Brother
42
Le Soir Samedi 27 et dimanche 28 avril 2013
Le Soir, 27-28 avril 2013
Jean-Marie Wynants
critique
La Libre Belgique, 26 avril 2013
Marie Baudet
critique
26 avril 2013
hors-champ
page 12
Le Soir, 24 avril 2013
Jean-Marie Wynants
24 avril 2013
Le Soir Mercredi 24 avril 2013
avant-papier
36 LACULTURE
Michèle Noiret traverse l’écran
DANSE « Hors-champ », son nouveau spectacle, mêle danse et cinéma
MUSIQUE Il était
inq personnages, hommes et
C
femmes, évoluent dans un
étrange univers fait de décors de
cinéma dont on aperçoit à la fois
l’envers et l’endroit : un salon,
une chambre à coucher, une salle
d’interrogatoire. Des univers très
concrets… que la chorégraphe
Michèle Noiret fait basculer dans
l’onirique. Avec Hors-champ, sa
nouvelle création, cette dernière
revient à une de ses obsessions :
le mélange en direct de la danse
et du cinéma.
« Je continue et j’approfondis
ce que j’ai fait avant, explique-telle à quelques heures de la première. Je tente de créer avec les
moyens du cinéma et du plateau,
une écriture qui réunit les deux.
On passe constamment du plateau cinéma au plateau de
théâtre avec en prime les séquences filmées qui provoquent
un va-et-vient avec l’extérieur
qui enrichit l’espace dans lequel
tout cela se déroule. »
Comme dans ses spectacles
précédents, Michèle Noiret fait
appel à des collaborateurs dont
chaque spécialité est un acteur à
part entière du spectacle : musique, images, scénographies,
costumes… Pour sa première collaboration avec la chorégraphe,
Sabine Theunissen a dû concevoir une scénographie particulièrement complexe : « La scénographie est constituée d’une sorte
de vaste studio de cinéma avec
plusieurs morceaux de décor. Ce
sont les décors dans lesquels on a
aussi tourné des séquences qu’on
retrouve sur écran durant le spectacle. Mais au cinéma, on ne voit
Décès d
Richie H
n a beau retourne
O
de Richie Havens d
les sens, il reste associé
Un univers de cinéma passant de la fiction au réel. © SERGINE LALOUX
jamais que la partie avant. Ici, on
se glisse à l’arrière et on découvre
les coulisses. Comme un labyrinthe de bois, à la fois physique
et mental. Cela engendre tout un
jeu de mélange entre le réel et la
fiction. »
Sous le regard d’un cameraman
se déplaçant à leurs côtés sur le
plateau, les cinq danseurs ont
sur la notion de sensation que sur
le récit.
Il y a aussi des images récurrentes : le fil de la télé, le bruit
quotidien, les sitcoms, les infos,
etc. Le spectacle évoque encore les
questions de domination, de violation de l’intimité, les rapports
de force entre les gens. Et puis…
quelque chose qui s’est passé, au-
« C’est construit comme un rêve. Ou un cauchemar. Je
travaille plus sur la notion de sensation que sur le récit »
construit le spectacle petit à petit
avec la chorégraphe. « Je suis venue avec un scénario puis on a
sculpté les personnages. Mais il
ne faut pas qu’on se méprenne.
Dans la tête de chacun, le cinéma
est souvent synonyme d’une histoire. Ici, il n’y a pas d’histoire
avec un début et une fin. C’est plutôt construit comme un rêve. Ou
un cauchemar. Je travaille plus
paravant, entre deux des personnages. »
On le sent, le mystère sera à
nouveau de la partie. Avec des influences à trouver notamment du
côté des cinéastes. « Il y a toujours l’inspiration de certains
univers : Le procès d’Orson
Welles, les films de David Lynch.
Je me sens assez proche de son
univers qui est plus proche du
mouvement que de l’intellectualisation des choses. Il ne donne jamais toutes les clés et je me retrouve dans cette attitude. En
fait, grâce à la danse, on peut raconter des choses sans mots, des
choses qu’habituellement on ne
peut pas nommer. »
Pour y parvenir, il faut évidemment des danseurs particulièrement créatifs : « J’avais déjà travaillé avec chacun d’eux. Je
connaissais leur personnalité,
leur théâtralité, leur capacité à
passer à l’image, leur envie d’être
dans une autre façon de travailler. On a notamment beaucoup travaillé sur l’animalité au
départ. Ce n’est qu’après que les
choses se sont mises en forme et
chorégraphiées. Je cherche quelque chose qui n’est pas figé donc je
m’entoure de collaborateurs qui
vont m’aider à mener les choses à
bien. Ça permet d’ouvrir les horizons et d’aller plus loin. De déboucher sur des choses qu’on n’imaginait même pas et qui surgissent
sans crier gare. » ■
JEAN-MARIE WYNANTS
Théâtre national, du 24 avril au 8 mai,
www.theatrenational.be.
val de Woodstock en 19
musicien américain s
connaître avec son in
tion bouleversante de
dom/Motherless child
son décès, survenu ce
l’âge de 72 ans des sui
crise cardiaque, c’est
monde de la contre-cu
du moins de ce qu’il en
est en deuil.
Havens a eu un coup
croyable. Le chanteur a
ricain ne devait en prin
que le cinquième artist
ter sur scène. Il inaugu
le festival, remplaçant a
vé les artistes qui devaie
avant lui. Et comme
route conduisant au site
monts Catskills (dans
New York) était bloq
nombreux musiciens n
su rejoindre le site avec
tériel. En fin de compte
joua pendant plus
heures, où sa voix uni
chante et magnifique
merveilles. On peut d’ai
trouver cette prestation
logie de « Freedom/M
child » dans le film co
l’événement.
Né à Brooklyn, dans
mille de neuf enfants, R
Havens, qui a fait ses
sein de la scène folk d
au milieu des années so
enregistré plus de 25 alb
fait, s’il a commencé à
Bravo aux gagnan
Employer of the Ye
hors-champ
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600 sociétés, 60 dossiers retenus, 9 gagnants!
Ce 23 avril, Références, Acerta et Vlerick Business School ont remis le titre ’E
La Libre Belgique - samedi 20 et dimanche 21 avril 2013
Juan Benitez, Filipe Lourenço, Isael
Mata, Marielle Morales et Lise Va­
chon : Michèle Noiret avait déjà tra­
vaillé avec chacun des cinq interprètes
de “Hors­champ”. “Pour ce projet, com­
plexe, j’avais besoin de présences théâ­
trales naturelles, et qui passent bien à
l’image, de danseurs qui soient prêts à
s’investir de façon différente – au départ
d’une idée dramaturgique plutôt que de
phrases chorégraphiques, comme c’est le
cas d’habitude – tout en restant très pré­
sents sur les questions de mouvement.”
Ils sont – outre le caméraman de pla­
teau Vincent Pinckaers – les cinq per­
sonnages de “Hors­champ”, “dont les
chemins se croisent et s’entrecroisent,
s’inscrivant dans les rêves les uns des
autres, jusqu’à créer une situation laby­
Logique déstructurée
voire hitchcockienne, bien que sans
images. Quant à “Hôtel Folia”, qu’elle
crée en 2011 à la demande de Frédéric
Flamand pour dix danseurs du Ballet
de Marseille, il intègre à la danse ima­
ges, décors et interprètes filmés, avec
une belle acuité. Autant d’étapes où,
sans doute, lire les signes précurseurs
de la création qu’on découvrira mer­
credi à Bruxelles.
Approfondir les liens entre spectacle
vivant et cinéma, voilà le chemin que
trace la chorégraphe. Elle a pour ce
nouveau projet collaboré avec le ci­
néaste Patric Jean, spécialiste du docu­
mentaire.
En juin puis en décembre 2012 ont
eu lieu des séances préliminaires sur
le fil rouge proposé par Michèle Noi­
ret, tandis que la scénographie devait
déjà être conçue, afin d’inscrire le pro­
jet dans l’espace et que les danseurs
puissent y chercher, y improviser. “En
janvier, j’avais les pistes, j’ai écrit un scé­
nario de A à Z, à partir de ce que les dan­
seurs donnent et m’inspirent. Je sentais
les fils, les histoires. Cependant on n’est
pas dans un film, et jamais dans un récit
linéaire, mais davantage dans la sensa­
tion des choses. Dans le rêve, le cauche­
mar, et le fait de se laisser porter par eux.
C’était un canevas, détaillé, dont l’essen­
tiel est toujours là même s’il y a eu des
aménagements, des digressions.”
“Chaque spectacle
influe sur la façon
d’envisager le
suivant, réinjecte
une envie de
poursuivre des
pistes neuves.”
MICHÈLE NOIRET
Formée à Mudra, l’école de
Maurice Béjart, la danseuse
travaillera pendant
une quinzaine d’années avec
le compositeur Karlheinz
Stockhausen. Elle monte sa
compagnie en 1986. Devenue
chorégraphe, elle explore peu
à peu l’interactivité, sonore et
visuelle, grâce à des
technologies intégrées avec
subtilité. Deux films, poèmes
cinématographiques,
chorégraphiques et musicaux,
naissent de sa rencontre, en
2002, avec le cinéaste Thierry
Knauff. Michèle Noiret est
artiste associée du Théâtre
national et membre de
l’Académie royale de
Belgique.
Si les projets fluctuent, une envie
constante les traverse : parler du
monde. “La danse permet d’aborder des
choses qu’on ne peut nommer. La bande­
son, le film, les lumières y contribuent”,
note celle qui retrouve ici notamment
ses complices Todor Todoroff à la
composition sonore et Xavier Lauwers
à la création des éclairages.
Dans ce parcours qui lie danse et ci­
néma, il s’agit pour Michèle Noiret
d’associer ces langages, cinématogra­
phique d’une part, scénique de
l’autre, pour en faire une écriture
neuve, inédie. “Ce n’est pas gagné, mais
c’est passionnant. C’est quelque chose
qu’on cherche, qu’on invente sans cesse à
mesure qu’on le fait.”
La recherche constitue une part im­
portante de la création chez la choré­
graphe. Et son statut d’artiste associée
au Théâtre national (depuis la saison
Inventer une écriture nouvelle
rinthique. Une intrigue se dessine entre
deux des personnages; la scène se cons­
truit autour de ça. Le rêve, ici, est un
moyen d’amener une structure, une lo­
gique fragmentée, déstructurée.”
Comme souvent chez Michèle Noi­
ret, on se trouve dans des univers hy­
brides, aux frontières floues ou mou­
vantes. “L’idée de départ était de tra­
vailler sur des personnages réels, dans
des décors réalistes : un coin de salon,
une chambre, des pièces reproduites
dans la scénographie de Sabine Theunis­
sen, sur scène, d’après les vraies maisons
dans lesquelles on avait tourné.” C’est
aussi une des difficultés de ce travail,
souligne la chorégraphe : s’adapter à
ces espaces issus du quotidien, “trou­
ver ce qu’on peut faire là sans perdre en
présence dansée”. Le tout alors que,
précisément, “Hors­champ” agit sur
“l’idée de la perte de repères, entre le di­
rect et l’enregistré, le réel et la fiction.”
Le décor – et son envers, montré –
est manipulé à vue par les danseurs,
qui transforment la scène et sa géo­
graphie, explique Michèle Noiret.
“Une façon de passer de l’autre côté du
miroir, d’être perdu dans nos mondes
enfouis, cachés, de révéler notre façade
et ce qu’il y a derrière.”
© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
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Pour le Ballet de Lorraine, elle crée
en 2007 “De deux points de vue”, duo
qui sonde les possibilités de la danse­
cinéma. Dans “Demain” (qui lui vau­
dra le prix de la critique du meilleur
spectacle de danse pour la saison
2008­2009), Michèle Noiret partage
le grand plateau du National avec qua­
tre assistants et un caméraman, pour
un questionnement du monde et de
sa part d’inacceptable. Dès alors
germe ce qui – une fois aplanies les
difficultés inhérentes au temps, à la
disponibilité, aux moyens – deviendra
“Hors­champ”. Entre­temps, “Minu­
tes opportunes” (2010) est une pièce
délicieusement cinématographique,
Approfondir les liens
es personnages chorégraphi­
ques font partie depuis long­
temps de l’univers de Michèle
Noiret. Qui trouve dans le ci­
néma de larges pans de son
inspiration. Plus même, confie­t­elle,
que dans les arts scéniques, le théâtre
ou la danse.
“Ce qui m’inspire au cinéma, c’est la
façon dont on travaille le temps, les pers­
pectives, les plans, les angles, la façon
dont on va en profondeur, dont on peut
reconstruire l’image différemment. Sur
un plateau de théâtre – qui n’est jamais
qu’un rectangle devant lequel on est as­
sis –, ce qui m’intéresse c’est de réinven­
ter cette architecture spatiale, avec les
moyens techniques dont on dispose
aujourd’hui.” Encore que, précise­t­
elle, cela l’occupe depuis “Les Plis de la
nuit” (1996), la première de ses pièces
à intégrer des images filmées. “En fait,
chaque spectacle change la façon d’envi­
sager le suivant, inspire et influence ceux
qu’on fera ensuite, réinjecte une envie de
chercher d’autres choses. On a des pistes,
des intuitions. Ça pose chaque fois des
jalons pour aller vers l’étape suivante.
C’est un engrenage passionnant. On
creuse de pistes, c’est infini – et ça dé­
pend beaucoup des collaborateurs avec
qui on est en recherche.”
L
Rencontre Marie Baudet
SCÈNES
“Hors-champ”
ou les moyens
de danser l’innommé
SERGINE LALOUX
Copie destinée à [email protected]
U Bruxelles, Théâtre national, grande
salle, du 24 avril au 8 mai, à 20h15
(mercredi 8 mai à 19h30). Durée : 1h15
env. Introduction au spectacle le 7 mai.
Rencontre après­spectacle le 8 mai. De
10 à 19 €. Infos&rés. : 02.203.53.03,
www.theatrenational.be;
www.michele­noiret.be
U “Hors­champ” sera présenté
au Théâtre national de Chaillot, à Paris,
du 14 au 16 mai. Puis à Luxembourg
en novembre, à Liège en janvier
et à Mons en mars 2014.
Si aucun film existant ne se retrouve
explicitement cité dans “Hors­
champ”, il y a eu dans le processus de
création, reconnaît Michèle Noiret,
“beaucoup de clins d’œil. Le Procès
d’Orson Welles, construit sur une idée de
cauchemar et d’intrusion dans l’inti­
mité. L’univers de David Lynch, aussi,
très ancré dans la sensation : il ne racon­
tera jamais l’histoire que racontent ses
films. En cela c’est très proche de la
danse, où importe ce dans quoi on est
plongé, et que parfois les mots, quand ils
surgissent, effacent ou cassent. Et puis
Ingmar Bergman, dans l’inspiration des
situations et la façon de montrer les cho­
ses”.
Un rapport ainsi s’établit, inédit, im­
palpable et sensible, entre danse et
images, traitées en direct par Benoît
Gillet, régisseur vidéo, “une salle de
montage à lui seul, qui gère le live, l’en­
registré, les rapports d’images”. Tout
cela dans la durée comptée et l’éphé­
mère absolu de l’art vivant. Un défi.
Clins d’œil cinématographiques
2006­2007), l’autorise à ouvrir son la­
boratoire, à en présenter les essais –
extrêmement travaillés – à un large
public. “Il y a toujours la volonté d’em­
barquer les gens, oui, dans une aventure
où, outre la forme, il y a de l’humain, de
l’humour, de la vie, de la mort, de
l’amour. Pour cette pièce on a suivi les
pistes aussi de l’intime et du filmé, sujet
médiatiquement très actuel. Une sorte de
film passe à travers toutes ces réflexions,
avec notamment les questions de la do­
mination, de la faiblesse, de la vulnéra­
bilité…”
samedi 20 et dimanche 21 avril 2013 - La Libre Belgique
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PHOTOS DE RÉPÉTITIONS: SERGINE LALOUX
© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
l
“Hors-champ”, dès
mercredi: avant-propos.
l
Cinq danseurs,
un caméraman, un écran,
des décors et leur envers.
La nouvelle création
de Michèle Noiret, artiste
associée au National,
marie danse et cinéma.
l
20 avril 2013
Copie destinée à [email protected]
Culture Danse
La Libre Belgique, 20-21 avril 2013
Marie Baudet
avant-papier
hors-champ
page 14
Agenda, 19 - 25 avril 2013
Nurten Aka
avant-papier
hors-champ
page 15
La Terrasse, avril 2013
Marie Chavanieux
avant-papier
hors-champ
page 16
Contacts
Compagnie Michèle Noiret
58 rue de la Lys
1080 Bruxelles, Belgique
+32 2 425 89 37
www.michele-noiret.be
Direction artistique
Michèle Noiret
Production et diffusion
Sarah De Ganck - Art Happens
[email protected]
mobile +32 496 26 08 32
Développement et diffusion
Sylvie Becquet - Paris Production
[email protected]
mobile +33 6 71 04 49 83
Suivi diffusion
Amandine Rimbert
[email protected]
Communication et presse
Alexandra de Laminne
[email protected]
Administration et coordination
Cathy Zanté
[email protected]
Direction technique
Christian Halkin
[email protected]
La Compagnie Michèle Noiret est subventionnée par le Ministère de la
Fédération Wallonie-Bruxelles - Service de la Danse, et bénéficie du soutien
régulier de Wallonie-Bruxelles International (WBI).
Michèle Noiret est artiste associée au Théâtre National de la Communauté
française de Belgique, Bruxelles, et membre de l'Académie royale de Belgique.
crédit photos © Sergine Laloux
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