BUREAU
DE
RECHERCHES
GEOLOGIQUES
ET MINIERES
Centre
Scientifique et
Technique
45
-
ORLEANS
- La
Source
DIRECTION
SCIENTIFIQUE
DEPARTEMENT
GEOLOGIE
Service
de
Sédimentologie
et de
Géologie Marine
ETUDE
BIBLIOGRAPHIQUE
sur
LE
VOLCANISME
DES
DORSALES
MEDIO-OCEANIQUES
par
R.
LILLE
DS.67.A66
A
Mai 1967
LB VOLCANISMB
DBS
DOR3ALBS MBDIO-OCBANIQUBS
1
-
INTRODUCTION
Les
renseignements rassemblés par les
diverses
expédi-
tions
océanographiques n'ont
cessé
de
montrer
l'importance de
l'activité
volcanique
actuelle
ou
récente
(1)
dans
l'ensemble
des
aires
océaniques : partout où la sédimentation ne les a pas
recouverts, des volcans, systèmes volcaniques ou
coulées
appa-
raissent
dans
les
Ponds
marins,
au
point
que
certains
auteurs
(Zelenov, 1963) considèrent que l'hydrosphère est
continuelle-
ment
engendrée
et renouvelée par un
dégazage
du
manteau
terres-
tre s'opérant par le
moyen
de
l'activité
volcanique.
D'après
les
statistiques
de
Gutenberg
et Richter (1954)
mises
à jour et
interprétées
par
Decker
(1965), les volcans
actifs
actuellement
connus
peuvent
8tre
classés
en
deux
familles
principales
:
La
première
comprend
la
ceinture
circum—pacifique
(63 % des volcans
actifs)
et
l'arc
allant
de
l'Indonésie
à
l'Océan
Indien (10 "£). 9 " supplémentaires correspondent aux
arcs des
Tndes
occidentales
et des
îles
Sandwich
ainsi
qu'aux
régions
situées
à
l'intersection
de
ceintures
orogéniques (eud
des
Célebes,
Halmahéra,
Mer
Banda)
et à la
ceinture
Méditerranée-
Gurma.
-
La
deuxième
famille
comprend
les volcans
situés
sur
des
dorsales
médio-océaniques
sismiquement
actives.
Bile
groupe
9
r des volcans
actifs,
auxquels on peut
ajouter
les 6 "?
situés
dans
les
extensions
continentales
du système de
dorsales
(Cali-
fornie,
Riftvalleys
de
l'Bst
africain).
Enfin,
3 " seulement des volcans
connus
ne
sont
pas
classable8
.
Toutefois,
comme
l'indique
par
ailleurs
F.
DBCKER,
ces
statistiques
ne doivent pas
faire
trop
illusion
:
d'une
part,
les zones
médio—océaniques
sont
beaucoup
moins
bien
connues
que
les
régions
bordières, d'autre part les calmes éruptions surve-
nant
dans
les
grands
fonds
sont
difficilement
décelables.
DéjA,
(1) c.a.d.
tertiaire
ou quaternaire.
.../..
-
2 -
en
1937,
Sapper
admettait que les systèmes
êruptifs
des régions
médio-océaniques
avaient produit 15 % du
total
des produits vol-
caniques
rejetée
entre 1500 et 1914,
mais
70
%
des
laves
: or,
il apparaît déjà
probable
que le
volcanisme
de ces régions a dû
être
considérablement
sous-évalué.
En-dehors
de cet aspect
quantitatif
du
problème,
l'étude
du
volcanisme
des régions
médio-océaniques
a un
grand
intérêt
-
trologique :
généralement
situées
à
grande
distance des croûtes
sialiques,
ces régions sont les plus aptes à
montrer
un volcanis-
me
exempt
de toute
contamination
et
peuvent
donner
ainsi
le
maxi-
mum
de
renseignements
sur la
composition
du
manteau
terrestre.
C'est
pourquoi
un
certain
nombre
de pétrologues
modernes,
dont
je
résumerai
brièvement
les
travaux,
se sont
intéressés
aux
échantillons
ramenés
par les diverses expéditions
océanographi-
ques
.
Auparavant
toutefois,
nous
verrons
un
aperçu
des
connais-
sances
actuelles
sur
l'ensemble
des dorsales
médio-océaniques.
/
2
-
DESCRIPTION DBS
DORSALES
MBDTO-OCBANTQÜBS
21
-
Hi
st orique.
L'existence
de
reliefs
occupant le
centre
de
certains
océans et les
divisant
en
bassins
partiellement
indépendants est
connue
depuis le
siècle
dernier.
Toutefois,
la
connaissance
précise
de ces
reliePs
a été
étroitement
tributaire
du progrès des
méthodes
océanographiques
d'écho-sondage
et se trouve
8tre
assez
récente
(Heezen et
Ménard,
in "the Sea", 1963, p. 234 sq).
Les
premiers
appareils
permettant de
Paire
des
proPils
d'écho-sondage
continus
apparurent en 1920 :
aucun,
toutefois,
n'était
utilisable
en haute mer et, jusqu'à la
2ème
guerre
mon-
diale,
les grands
profils
ne pouvaient
être
faits
que par des
écho—sondages
discontinus
le
plus
rapprochés
possible
(ainsi,
l'expédition
du
Meteor,
1933).
De
1946 à 1952
furent
perfectionnés
divers
systèmes
d'écho-sondages.
Enfin, en
1953-1954,
apparurent les
Precision
depth
recorder et
Precision
graphic
records
qui peuvent dépasser
une
précision
de 1,5 m sur 5.000 m.
C'est
alors
que
s'accéléra
l'impressionnante
collecte
de renseignements que nous
connaissons
a
ctuellement.
En
1959,
Heezen,
Tharp
et
Ewing
définissaient
et analy-
saient
les
principales
dorsales
médio-océaniques. Les
recherches
ultérieures
n'ont guère
modifié
les grandes
lignes
de ce système,
qui
devient
de
mieux
en
mieux
connu.
Mér.ard
(196!5) proposa
toute-
fois
d'adjoindre à l'ensemble des
dorsales
médio-océaniques di-
verses
élévations
qui
porteraient
à 84.700 km la longueur
totale
du
système, au
lieu
des 65.000
initialement
décrits
(Heezen et
Ewing,
"the Sea", p. 388). Ce
nouveau
schéma
ne semble pas
actuel-
lement
incontesté
(fig. I).
Nous
nous
attacherons
essentiellement,
ci-dessous,
à
l'étude
des
dorsales
médio-océaniques
sensu
stricto,
telles
que les
avaient
tracées
Heezen,
Tharp
et
Bwing,
et
décrirons
ensuite
le
système de
Ménard.
Fig.
1 :
Fig.
2 :
les rides et élévations
médio-océaniques,
d'après
Ménard
(
196=>
)
les basaltes tabulaires,
d'après
Ménard ( 1*96
5
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