JUIN
LA
HOUILLE BLANCHE
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résistance R ne varie ni avec la température ni avec l'intensité du
courant.
On est donc amené à admettre une densité de courant
assez faible dans les enroulements.
Electromètres.
— Ces appareils consommant peu de courant,
sont employés pour les hautes tensions. Les forces mises en jeu
sont très iaibles, aussi la construction est-elle délicate. Les
indi-
cations
peuvent varier sous l'influence des champs électrostatiques
(frottement sur la
cage,
etc.) et des étincelles qui se produisent
souvent entre l'aiguille et les plateaux. On recommande, dans le
but déviler la détérioration de l'instrument j>ar l'étincelle entre
plateaux, d'intercaler des résistances liquides sur le trajet d'un
des conducteurs
;
ce dispositif est excellent à condition de ne pas
employer une résistance trop grande ; et iL est toujours prudent
de vérifier que cette résistance ne trouble pas les indications de
l'appareil. J'ai constaté des erreurs grossières dues à des contacts
aux bornes insuffisamment décapés ; il faut donc surtout avec
ces instruments, avoir des fils de connexion excellents. L'isole-
ment des electromètres peut être compromis après quelques jours
de
services par
l'ozone
qui se dégage.
Ces a]>pareils indiquent les valeurs efficaces, mais leur emploi
est limité par la. tension maxima de
l'onde
;
c'est
cette tension
maxima qui doit déterminer
l'écart
entre l'aiguille et les plateaux ;
telle
est la raison pour laquelle on voit les appareils vendus pour
50.000
volts,
être inutilisables à partir de 35.000 volts efficaces.
On se trouve donc amené pour les hautes
tensions,
ou à employer
des appareils volumineux ou à se servir de réducteurs de poten-
tiel
:
ces réducteurs peuvent être constitués par une résistance,
sans self ni capacité, aux extrémités de laquelle est appliquée la
tension à mesurer ; l'électromètre à basse tension est mis sur
une fraction connue de ces résistances. Au heu d'employer ces
r'iii.itnnces qui absorbent de l'énergie, on peut se servir de capa-
cités
mises en
série,
l'électromètre sera branché en dérivation sur
une des capacités : mais il faudra, pour cela, que la capacité de
l'électromètre soit négligeable devant la capacité étalon
; il
faudra,
ci
outre,
que les diélectriques de ces eapantés ne se modifient
pas
sous l'influence prolongée de la tension.
Degré
de
précision.
— Dans ces appareils, les divisions ne sont
pas
égales,
mais l'inégalité peut être corrigée, en partie, au moyen
d'un procédé indiqué par Ayrton ; il suffit pour cela d'intercaler
sur le
trajet de l'électromètre une capacité conveneible. Quelle que
soit
la
méthode employée, il ne faut pas compter, pour les électro-
mètres à haute tension, sur une exactitude de plus de 2 à 3 pour
100 ;
tes
electromètres à basse tension peuvent être exacts à 1
pour 100.
Appareils d'induction — Les ampèremètres, voltmètres,
waltmètres d'induction, dérivent tous du principe indiqué j>ar Fer-
rans ; ces appareils, si em/ployé à
l'heure
actuelle sur tous les
tableaux alternatifs, sont très robustes, mais malheureusement
leurs indications dépendent de la fréquence et de la forme de
courbe du courant alternatif ; ils subissent aussi l'influence des
champs magnétiques extérieurs, mais dans une assez faible
mesure,
car pour leur fonctionnement ils disposent de champs
meneurs très intenses. Les variations de température peuvent
produire des erreurs de 2 à 3 millièmes par degré centigrade.
Les transformateurs sur lesquels ils fonctionnent d'habitude
devront avoir les mêmes qualifias que ceux des wattmètres.
Appareils thermiques. — Les appareils thermiques genre
tiirdew, actuellement disparus, ont fait place à d'autres dans
les-
quels une petite portion du fil est dilatée par la chaleur dégagée
sous
l'influence du courant. Les appareils Hartmann et Braun sont
tes plus connus et de beaucoup les plus répandus.
La température du
fil
est souvent si élevée qu'il ne peut suppor-
ter
sans se rompre une surcharge relafivement faible. Tous ceux
fpu
ont employé les thermiques savent avec quelle rapidité arrive
'a
rupture du
fil,
et cela malgré les fusibles dont ils sont munis
Dar le constructeur.
La chaleur dégagée produit, malgré les dispositifs compensa-
teurs employés, des déformations du support du fil amenant des
déplacements du zéro. L'indécision de lecture qui en résulte peut
fitre
importante.
Les aiguilles des thermiques prennent lentement leur position
«quilibre
;
leurs indications seront donc en retard ou en avance
nr les valeurs vraies ; cela a peu d'importance, en général, et
«eut contribuer à l'amortissement.
Les \aleurs indiquées sont indépendantes de la forme de l'onde,
w
Ja
fréquence et des actions extérieures, mais la fragilité de ces
•nslruments les fera remplacer, de plus en
plus,
sur les tableaux,
soit par les appareils d'induction, soit par les électromagnétiques
bien étudiés.
La ccnsominalion des thermiques est très élevée, environ 0,2 à
0,3 ampère pour les voltmètres et h 0,2 volt pour les ampère-
mètres,
ce qui oblige à employer, pour les hautes tensions, des
transformateurs.
Montage.
—
Il
faut,
pour des courants supérieurs à 300 ampères,
torsader les
fils
reliant le shunt au voltmètre de mesure, car le
courant principal peut produire des forces êleclromotrices suffi-
sant d'induction pour fausser les indications de 1 à 2 pour 100.
Il est aussi essentiel de ne pas modifier la résistance des cordons
souples et de leurs attaches. La précision des mesures est de
l'ordre
de 2 pour 100 pour les 8 dizièmes de l'échelle.
Appareils
enregistreurs.
— Les systèmes de mesure des
enre-
gistreurs sont construits suivant les différents principes que nous
avons examinés ; ils an ont par conséquent tous les inconvé-
nient ; il faut ajouter à ces défauts les irrégularités produites
par le dispositif enregistreur lui-même
;
aussi ne peut-on attendre
de burs indications que des résultats souvent grossiers.
L'enregistrement se fait
d'une
façon continue ou discontinue
Dans le premier cas le frottement de la plume ou de la molette
sur le papier
produit,
le plus souvent, un tracé défectueux
;
l'enr
-
gistfemeiit discontinu est obtenu par pointe
d'une
aiguille, m
par percement du papier (enregistreur à étincelle de Siemens) '
pour les deux cas, les variations rapides ne sont pas enregislio .
et seront faussées par l'oscillation propre de l'appareil. A ni
avis,
il faudrait comme pour les oscillographes, avoir une grand-
force,
directrice et un petit moment d'inertie ; cette dernière co:i
dilion,
difficile à obtenir avec des appareils à
aiguille,
serait
réal.
sable par l'enregistrement photographique des déviation d'i
rayon lumineux.
L'enregistreur oscillograpbique rendrait les plus grands service,
pour la mesure de la puissance et l'étalonement des compleurr
en régime variable.
Fréquencemètres et
synchroniseurs.
— Les fréquencemètres
Hartmann et Braun basés sur la résonance de lames vibrantes
le synchroniseur Lincoln, et celui d'Everett (à champ tournant)
sont très employés.
La Compagnie pour la fabrication des compteurs construit un
fréquencemètre basé sur
l'action
de deux circuits attirant deu.\
noyaux de fer solidaire de l'aiguille. Les deux circuits sont reiicb
en dérivation l'un sur l'autre, mais un des circuits est complété
par une résistance sans self,
l'autre
par une bobine de self. Une
bobine de self-induction, mise en série avec l'ensemble des deux-
bobines,
est destinée à étouffer autant que possible les harmo-
niques.
La déviation de l'aiguille dépend du rapport entre les
courants dans les bobines
;
quand la fréquence est faible il passe
beaucoup de courant dans la bobine avec self, et son noyau est
fortement attiré, l'inverse a heu si la fréquence augmente.
Phasemètres. — Le seul moyen d'avoir, exactement, la diffé-
rence de phase entre deux courants est d'employer une méthode
oscdlographique ;
col te
méthode montre que, sauf pour le cas
rare de courants sinusoïdaux, la différence de phase entre les
deux maxima est différente de celle des deux passages à zéro ;
dans ces conditions, les appareils industriels ne peuvent servir
qu'à titre de renseignemenl, leurs indications se rapportant à
l'angle
de décalage fictif ? qui existerait entre deux courants
sinusoïdaux ayant ce même délcalage.
III.
— APPAREILS DE LABORATOIRE.
Dans cette revision très rapide, nous n'examinerons que les
principaux appareils.
Boîtes
de
résistance. Pont
de
Wheastslonc.
— Tous les
cons-
tructeurs emploient maintenant, pour les bobinas, le manganin.
Les résistances ont ainsi un coefficient de température négli-
geable,
mais il est nécessaire, pour avoir une valeur stable, de
faire
vieillir,
artificiellement, l'alliage.
Les fiches des boîtes laissent beaucoup à désirer ; leur forme
conique n'assure pas toujours de bons contacts et devrait être
remplacé par des serrages piafs facilement accessibles et d'un
nettoyage commode. La maison Carpentier est entrée dans cette
voie,
mais seulement pour les ponts de haute précision.
Le vernis dont on enduit les résistances est souvent hygromé-
trique et a une influence variable d'un jour à l'autre, influence
d'autant plus grave qu'elle peut passer inaperçue.
Les boites à résistance en série devraient être remplacées par