2 Rappels sur les corps.
D´efinition 13 (Extension de corps.).Soit kun corps. Une extension de kest (K, i)o`u Kest un
corps et i:k→Kest un morphisme d’anneaux unitaires.
Remarque 14. Comme kest un corps, le morphisme iest injectif.
Le morphisme iest donc souvent sous-entendu, et on consid`ere que kest inclus dans K, not´e
(K:k) ou
K
|
k
.
Le corps Kest naturellement muni d’une structure de k-espace vectoriel (puisque si λ∈ket
x∈K,λ.x =λx ∈K).
D´efinition 15 (Degr´e d’une extension.).Lorsque dimk(K)est finie, l’extension est dite finie. La
dimension dimk(K)est not´ee [K:k]et appel´ee degr´e de l’extension.
Th´eor`eme 16 (De la base t´elescopique.).Le degr´e d’une extension est multiplicatif. Autrement
dit, si (L:K),(K:k)et (L:k)sont trois extensions avec (L:k)finie, alors les deux autres
extensions sont aussi finies et [L:k] = [L:K][K:k].
Si (K:k) est une extension et α∈K, on note k[α] := {P(α), P ∈k[X]}. C’est le sous-anneau
de Kengendr´e par ket α.
ATTENTION : En g´en´eral, k[α] et k[X] ne sont pas isomorphes, voir la suite !
Si E⊂K, on note k(E) le plus petit sous-corps de Kcontenant ket E.
D´efinition 17. L’extension (K:k)est dite monog`ene s’il existe α∈Ktel que K=k(α).
Si α∈K, on a k[α]⊆k(α) = {P(α)/Q(α), P, Q ∈k[X], Q(α)6= 0}.
Soit φ:k[X]→k[α] le morphisme d’anneaux d´efini par φ(1) = 1 et φ(X) = α. Par d´efinition,
φest surjectif.
Proposition 18. Soit (K:k)une extension de corps et α∈K. Les propri´et´es suivantes sont
´equivalentes.
–(i)Le morphisme φn’est pas injectif. Autrement dit, il existe un polynˆome P∈k[X]non nul
et tel que P(α) = 0.
–(ii)L’anneau k[α]est un k-espace vectoriel de dimension finie.
–(iii)L’anneau k[α]est un corps.
–(iv)k[α] = k(α).
D´efinition 19. Si α∈Kv´erifie une des assertions de la proposition pr´ec´edente, αest dit alg´e-
brique sur k. Sinon, il est transcendant.
Lorsque αest transcendant, φest un isomorphisme entre k[α] et k[X].
D´efinition 20 (Polynˆome minimal.).Si αest alg´ebrique, il existe un unique polynˆome unitaire µα
de k[X]tel que le noyau de φsoit engendr´e par µα:ker(φ)=(µα). C’est le polynˆome minimal
de α.
Par d´efinition, k[α]'k[X]/(µα), et [k[α] : k] = deg (µα).
Remarque 21. Si k[α]est un corps, alors l’id´eal engendr´e par µαest maximal, et donc µαest
irr´eductible sur k[X].
D´efinition 22 (Corps de rupture.).Soit P∈k[X]irr´eductible. Une extension (K:k)de kest
un corps de rupture pour Psi K=k(α)avec P(α)=0.
Existence du corps de rupture et unicit´e `a isomorphisme pr`es : K'k[X]/(P).
D´efinition 23 (Corps de d´ecomposition.).Soit P∈k[X]non n´ecessairement irr´eductible. Une
extension (K:k)de kest un corps de d´ecomposition pour Psi :
1. Dans K[X], le polynˆome Pest un produit de facteurs de d´egr´e 1 (”Pa toutes ses racines
dans K”).
2. L’extension de corps (K:k)est minimale pour cette propri´et´e.
Existence du corps de d´ecomposition et unicit´e `a isomorphisme pr`es. On le note Deck(P).
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