Réfraction #1
FICHE PRATIQUE
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BIEN VU 145 MAI 2007
Avec la nouvelle loi autorisant les opticiens à adapter les prescriptions, la réfraction est en
passe de (re)devenir une activité quotidienne. Varilux University, centre de formation d’Essilor
International, vous propose d’en revisiter les techniques de base dans une série d’articles
à paraître au fil des numéros de votre magazine Bien Vu. Ces articles sont des extraits du
Cahier d’Optique Oculairefraction Pratique” que Varilux University s’apprête à publier.
Le questionnement
préliminaire
Avant tout examen de la
réfraction, il est nécessaire de
procéder à lhistorique de cas
(ou anamnèse) détaillée du
client afin de prendre
connaissance des symptômes
qui l’ont motivé à consulter. Le
recueil de ces informations est
très précieux et permettra
d’orienter l’examen de vue de
façon ordonnée.
En premier lieu, cherchez à
comprendre les raisons de sa
visite, par quelques questions
ouvertes, comme :
Quelle est la raison de votre
visite ? De quel problème visuel
vous plaignez-vous ?
Faites lui préciser ensuite, le
problème visuel et, en particulier :
- la nature exacte : fatigue
visuelle, vision floue, vision
double ?...
- la distance à laquelle il est
géné : de loin, à mi-distance,
de près, sur les côtés ?...
- les circonstances : lecture,
travail sur écran, conduite ?...
- le moment et la fréquence
d’apparition : le matin, le
soir, par intermittence, en
permanence ?...
- les conditions déclairage :
en lumière intense, sous
faible éclairage, en vision de
nuit, sensibilité à
léblouissement ?...
- la date et le mode
d’apparition : quand est-ce
arrivé, était-ce la première
fois, est-il apparu
brutalement,
progressivement ?...
- lévolution du problème : le
problème sest-il amélioré,
aggravé, quelle solution le
patient a-t-il trouvées pour
le soulager ?
- etc.
Au cours de cet entretien, vous
pourrez reformuler les réponses
de l’amétrope et, au besoin,
utiliser quelques questions
fermées ou demandez des
exemples pour vous faire
préciser ces réponses.
Outre létat civil, il est ensuite
nécessaire de prendre
connaissance de lhistorique de
correction et plus
particulièrement des
caractéristiques de
léquipement précédent : soit
par son dossier ou une
information donnée par le
patient, soit par la mesure de la
correction optique portée.
Par ailleurs, il est indispensable
de connaître lusage qui sera
fait de la correction optique, en
particulier pour quelles
activités. Il est possible de se
les faire préciser par quelques
questions :
L’historique de cas :
un premier contact essentiel
Pour toute information sur Varilux University et ses stages de formation : www.varilux-university.org
Nous l’écoutons tout d’abord
nous exprimer spontanément
son problème visuel
Pierre : Depuis quelques
temps, j’ai l’impression de ne
plus bien voir avec mes
lunettes, je fatigue en
travaillant à l’écran, suis obli
de m’éloigner pour lire. Je
crois que ma vue a encore
bais et que mes verres ne
sont plus suffisants”.
Puis nous lui posons quelques
questions générales
Lopticien : “Votre problème
de vision semble être locali
en vision de près, mais que se
passe t’il quand vous regardez
de loin ?
Pierre : “Tout va bien j’ai
toujours eu une assez bonne
vue de loin, je peux même me
passer de mes lunettes. C’est
pour lire que ça ne va plus
Nous rifions son équipement
pdent
Lopticien : “De puis quand
avez-vous ces lunettes ?
Pierre :
A peu près 2 ans, je
pense. Elles ne semblent plus
être suffisantes”
Lopticien : “Puis-je me
permettre de vous demander
votre âge ?
Pierre : 54 ans”
Lopticien : “C’étaient vos
premres lunettes ?”
Pierre : “Oui, je n’en avais
jamais eu besoin avant”
Puis nous mesurons sa
correction et trouvons
Verres progressifs
OD : +0.50 (-0,25) 85°
OG : +0.75 (-0,50) 95°
Addition 1.50
Nous nous intéressons ensuite
à ses activités
Lopticien : “Quelle est votre
profession ?
Pierre : Je suis architecte
Lopticien : “Qu’avez-vous à
lire ou à regarder dans votre
activi?”
Pierre : Je travaille
beaucoup sur écran, mais
aussi sur des plans et je me
déplace très régulièrement
sur mes chantiers”
Lopticien :
“Pouvez-vous
me décrire plus précisément
votre travail sur écran ?
Pierre : “ J’ai un grand
écran situé à peu près à
cette distance (Pierre décrit
un écran situé à bout de
bras) avec beaucoup de
petits détails à regarder. Ca
va avec mes lunettes mais je
dois tout le temps relever la
tête maintenant”
Lopticien : “Et dans vos
loisirs, vous avez des
besoins de vision
particuliers ?
Pierre : “Ma passion cest
le golf et là pas de
problème !”
… puis à ses antécédents de
santé oculaire
Lopticien : Avez-vous
connu des problèmes
oculaires particuliers ?”
Pierre : “Non, rien de
spécial”
Lopticien : “Et dans votre
famille, rien de particulier
non plus ?”
Pierre : “Non, pas que je
connaisse au moins, juste
des lunettes pour lire
Le commentaire :
Pierre est le cas typique d’un
emmétrope” devenu presbyte qui
compense une hypertropie
et dont lastigmatisme est inverse
(axe cylindre moins proche de
90°). Il a é équi d’un premier
progressif daddition 1.50,
relativement élevée pour une
premre correction, preuve qu’il
est venu s’équiper tardivement,
probablement vers l’âge de 50 ans
(on peut ralement doubler la
due indiqe par le patient !).
Son problème de vision est tout à
fait classique, il faudra juste
surveiller la bonne correction de
son hypertropie afin de ne pas
sur-évaluer son addition, dautant
plus que son travail darchitecte
sollicite beaucoup sa vision de
près et sa vision interdiaire
cran).
A suivre…
- Sur l’activité professionnelle :
description de l’activité,
distance de travail, station au
travail, éclairage, ambiance,
degré d’attention, durée de la
tâche etc
- Sur les activités de loisirs :
sport, lecture, bricolage,
conduite, télévision, musique,
peinture, couture etc
Lidéal pour les cas particuliers et
dêtre en mesure de simuler les
conditions de vision de la
situation la plus fréquente, celle
du poste de travail ou de l’activité
de loisir principale par exemple.
Enfin, il est aussi important de
s’enquérir de toute particularité
qui pourrait affecter la vision du
client, par quelques questions
sur sa santé oculaire, comme :
les antécédents visuels familiaux,
maladies oculaires rencontrées,
opérations chirurgicales subies,
séances de rééducation suivies
ou sur sa santé générale :
diabète, hypertension artérielle,
allergies, traumatismes, etc.
Recueillir l’historique de cas, est
de première importance. La
rigueur et le sérieux avec lesquels
ce premier entretien sera mené,
mettront le client en confiance
pour la suite de l’examen.
Prochain
article :
Mesures
préliminaires
Tout au long de cette série des Fiches Pratiques
Réfraction nous suivrons le cas de Pierre, qui nous
consulte aujourd’hui pour la première fois.
Analyse d’un cas
Réfraction #2
FICHE PRATIQUE
Réfraction #3
FICHE PRATIQUE
100
BIEN VU 148 SEPTEMBRE 2007
Nous poursuivons notre série d’articles sur les bases de la réfraction en collaboration
avec Varilux University. Nous nous intéressons cette fois à la “Recherche de la
Sphère” et commeons ainsi la réfraction proprement dite.
Recherche
de la sphère
La détermination de la réfraction subjective,
ainsi dénommée car elle fait appel à
l’intervention du sujet, est le plus souvent
alisée à partir d’unecorrection initiale” : mesure
objective à l’auto-réfractotre ou ancienne
prescription. Elle consiste à rechercher, dans un
premier temps, la puissance de la sphère
correctrice puis, dans un deuxième temps, l’axe et
la puissance du cylindre correcteur.
Pour la recherche de la sphère, on utilise la
thode ditedu brouillard” : celle-ci consiste à
myopiser le sujet - c’est dire à placer devant l’œil
muni de la correction initiale, un verre de puissance
positive de manre à déplacer l’image rétinienne
en avant de la rétine – et à réduire
progressivement la valeur de ce brouillard jusqu’à
ramener l’image sur la rétine. Cette méthode plonge
le patient dans le flou et, ce faisant, vise à lui faire
recher son accommodation (qui si elle était mise
en jeu provoquerait alors un flou plus important).
La détermination de la sphère se fait œil par œil, en
commençant par l’œil non préfé, de manière à
entrner le patient sur cet œil et s’assurer de sa
parfaite compréhension et cooration pour la
termination de la réfraction de son œil préféré.
On procède comme suit :
1) Placer la correction initiale (réfraction
objective ou ancienne prescription) devant l’œil du
patient et mesurer son acuité visuelle.
2) Brouiller le sujet en ajoutant +1.50 D à la
correction de départ afin de faire chuter l’acuité
visuelle à environ 1/6, c’est à dire en dessous de
2/10 (figure 1) :
A.
si l’acuité est supérieure à 1/6, la
correction initiale était probablement
insuffisamment convexe ; brouiller alors de +0.50 D
suppmentaire (soit +2.00 D).
B. si l’acuité est inférieure à 1/6, la
correction initiale était probablement
insuffisamment concave ; commencer à débrouiller.
Principe de la méthode du brouillard
3) Débrouiller progressivement par pas de
-0.25 D et vérifier que l’acuité progresse : en
théorie, chaque débrouillage de -0.25 D doit faire
progresser l’acui d’un échelon sur l’échelle des
acuis en inverses (gle ditede Swaine”) selon
la séquence idéale suivante :
Brouillard de +1.50 D : acui de 1/6
Brouillard de +0.75 D : acuité de 1/3
(© Essilor International)
(© Essilor International)
Sphère de
Brouillage
+1.50 D
+1.25 D
+1.00 D
+0.75 D
+0.50 D
+0.25 D
Acuité en
inverses
1 / 6
1 / 5
1 / 4
1 / 3
1 / 2
1 / 1
Acuité
décimale
0.16 =1.6/10
0.2 = 2/10
0.25 = 2.5/10
0.33 = 3.3/10
0.5 = 5/10
1.0 = 10/10
Amétropie
estimée
Sph -1.50 D
Sph -1.25 D
Sph -1.00 D
Sph -0.75 D
Sph -0.50 D
Sph -0.25 D
Figure 1
Figure 2
Relation entre brouillage et acuité visuelle
g
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