Cette progression relève des études menées et de leurs résultats en faveur d’un recours à
l’IRM qui apporte une valeur ajoutée démontrée en comparaison à d’autres modalités. Elle
est encouragée aussi par de nombreuses instances et autorités de Santé qui veillent à la
radioprotection et à la pertinence des examens.
C’est le cas de l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui déclarait dans son rapport publié le 15 avril
dernier sur la Sûreté Nucléaire et la Radioprotection en France en 2013 : « la maitrise des
expositions médicales aux rayonnements ionisants passe par la mise en œuvre rigoureuse
du principe de justification. Cette mise en œuvre implique le renforcement du recours aux
bonnes pratiques ainsi que la plus grande disponibilité de l’IRM en substitution au
scanner ».
Pour le professeur Frank Boudghène, Président de la Fédération d’Imagerie du Cancer au
sein de la SFR, « on ne peut que se féliciter d’un recours à l’IRM en progression. C’est un
progrès pour les patients que nous soignons, cette dynamique doit absolument être
encouragée comme le préconise le dernier Plan Cancer et le rapport du Pr Jean-Paul
Vernant ».
« L’analyse récemment présentée par la CNAMTS au Ministre de la Santé et des Affaires
Sociales et au Parlement, intitulé Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les
dépenses, proposition de l’Assurance Maladie pour 2015, qui souligne la progression des
examens IRM en France, se base uniquement sur les actes pratiqués en médecine de ville.
Elle semble ignorer tous les besoins non satisfaits des patients pris en charge dans les
filières de soins hospitalières, pour des pathologies aussi sévères que des cancers, des
AVC, des maladies neurodégénératives, pour ne citer qu’elles, et pour lesquelles le recours
à l’IRM est indispensable à diverses étapes du parcours de soins. Bien souvent, il s’agit
d’ailleurs d’un recours en première intention conformément aux bonnes pratiques
contrairement aux déclarations de la CNAMTS qui voudrait faire de l’IRM un examen de
seconde intention.» poursuit le Pr Frank Boudghène.
Rappelons que pour le seul cancer, la récente étude du Dr Ellen Benhamou et Emilie Lanoy
(IGR Villejuif) conduite pour ISA et présentée en novembre 20134 montrait que pour le seul
diagnostic initial de cancer, en comptant les examens nécessaires pour établir un diagnostic
différentiel et rechercher une extension, au moins 1/3 du nombre d’examens IRM réalisables
avec le parc disponible, devrait être dévolu à cette étape du diagnostic initial de cancer, soit
1,5 million d’examens.
Or, on sait que 30% des examens IRM sont consacrés à la neurologie, 50% à l’ostéoarticulaire
et qu’enfin l’IRM cardiaque est en plein essor. Il faut y ajouter les besoins en IRM d’urgence
et en travaux de recherche, on est encore donc loin de pouvoir répondre à toutes les
attentes.
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En conclusion, l’analyse que l’on peut faire de cette dernière étude sur les délais d’attente
oscille entre appel solennel à poursuivre les efforts d’équipements et reconnaissance d’une
tendance qui semble intégrer dans la prise en charge des patients au quotidien les
recommandations de bonnes pratiques et les nouvelles indications de l’IRM.
4 Accès à l’IRM en France- Prise en charge des cancers : combien d’examens IRM nécessaires ?