
de préoccupations financières. Il est difficile de mener des études dans ces groupes et d'en mesurer les
résultats. Les cliniciens vont souvent utiliser pour des enfants et des personnes âgées des médicaments qui
ont été approuvés pour un trouble chez un adulte. Il y a toutefois un besoin urgent de mener des recherches
sur la sécurité de l'utilisation non indiquée de médicaments chez les enfants et les personnes âgées.
Troisièmement, la majorité des gens qui souffrent de troubles mentaux au Canada sont traités par leur
médecin de famille, qui n'a pas ni le temps ni la formation pour offrir de la psychothérapie. En raison des
longues listes d'attente pour obtenir des évaluations psychiatriques et de la disponibilité limitée des
psychothérapies, les patients reçoivent souvent des médicaments pour traiter leur maladie et ne suivent pas
de psychothérapie.
Enfin, il existe peu de données pour aider les cliniciens à déterminer la durée du traitement dont une
personne a besoin. Par conséquent, les patients prennent une panoplie de médicaments, dont certains sont
utilisés à des fins indiquées sur l'étiquette et d'autres non, pour réduire leurs symptômes. Pour obtenir
l'approbation, les sociétés pharmaceutiques réalisent souvent des études à court terme, qui varient
généralement entre six semaines et un an. Toutefois, la durée requise d'un traitement et l'innocuité à long
terme des médicaments demeurent souvent inconnues.
Quelles sont nos suggestions concernant les recherches et les politiques futures? Tout d'abord, il faut investir
massivement dans la recherche qui vise à comprendre les causes sous-jacentes des troubles mentaux.
Jusqu'à ce que nous découvrions la cause de la maladie, les médicaments continueront de réduire les
symptômes plutôt que de guérir la maladie. À l'instar des investissements considérables effectués dans la
recherche sur les maladies cardiovasculaires, le cancer et le sida qui se sont traduits par d'importantes
découvertes et un meilleur traitement de ces troubles, une hausse semblable du financement s'impose pour
comprendre les causes sous-jacentes des troubles mentaux. De surcroît, des investissements dans des façons
novatrices pour traiter les problèmes de santé sont aussi urgents.
Deuxièmement, les gouvernements comptent trop sur les sociétés pharmaceutiques pour mener des
recherches sur les médicaments. Nous devons constituer une capacité de recherche indépendante et
objective pour effectuer des essais sur les médicaments une fois qu'ils sont approuvés. Ces recherches
devraient mettre l'accent sur la sécurité et l'efficacité à long terme de ces médicaments et cibler plus
précisément les jeunes et les personnes âgées.
Enfin, le Canada doit investir pour offrir aux médecins des formations impartiales axées sur les avantages et
les risques des médicaments. Au cours des 20 dernières années, la majorité des formations à l'intention des
médecins ont été commanditées par des sociétés pharmaceutiques, à qui l'on reproche d'être partiales. Il y a
eu des changements stratégiques substantiels pour réduire la partialité potentielle dans la formation des
médecins. Néanmoins, on a encore besoin de formations et de pratiques exemplaires qui ne sont pas axées
sur le profit. Ces formations devraient adopter une approche exemplaire qui inclut des médicaments et de la
psychothérapie.
En somme, l'utilisation non indiquée des médicaments est un outil essentiel pour traiter les gens qui
souffrent de troubles mentaux sévères et invalidants. Les gouvernements ne peuvent pas compter sur les
sociétés pharmaceutiques pour mener des recherches à long terme sur les causes et les traitements
appropriés des troubles mentaux. Ces investissements amélioreront le traitement et réduiront le fardeau des
maladies mentales pour la société canadienne.
Lire la transcription intégrale au :
http://www.parl.gc.ca/Content/SEN/Committee/411/soci/32ev-49992-
f.htm?Language=E&Parl=41&Ses=1&comm_id=47