Direction générale Direction générale de l’Aménagement, de l’Aménagement, du Logement Les récifs coralliens du Logement et de la Nature et de la Nature Décembre 2009 Internationalement reconnus comme l’un des milieux les plus riches au monde, les récifs coralliens et les écosystèmes qui leur sont associés, herbiers de phanérogames1 et mangroves2, sont de gigantesques réservoirs de biodiversité, des trésors du patrimoine mondial. Dans les mers tropicales, les coraux sont d’inlassables bâtisseurs de récifs, les plus grandes murailles jamais réalisées par des espèces vivantes. Ils offrent aux pays qui les accueillent, et plus généralement à l’ensemble de la planète, des richesses d’une valeur inestimable, tant sur le plan écologique, qu’économique, social et culturel. L’écosystème corallien : une richesse partagée et menacée Imprimé sur du papier certifié écolabel européen Les récifs coralliens se répartissent au plan mondial sur 700 000 km2 dans plus d’une centaine de pays, majoritairement en développement. Leur richesse, en terme de biodiversité, est incontestable et est souvent comparée à celle des forêts équatoriales : un kilomètre carré de récifs contient plus d’espèces que n’en compte le littoral européen. Ils permettent un développement économique – pêche, aquaculture, perliculture, ornementation, médecine, exploitation minière, construction, tourisme. Ils sont une ressource d’une importance capitale au plan alimentaire : on estime qu’un demi-milliard d’êtres humains vit plus ou moins des récifs. Ils offrent une protection naturelle des côtes et ont un rôle d’épuration des bassins. Dans certaines régions du monde, les populations sont intimement liées aux récifs, culturellement et par leurs traditions. Prairies sous-marines. Forêts s’étendant sur les côtes marécageuses dans les pays tropicaux. 1 2 Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat www.developpement-durable.gouv.fr www.developpement-durable.gouv.fr On estime pourtant que les récifs ont perdu 20 % de leur superficie à cause de l’activité humaine, notamment dans les zones littorales très urbanisées. Selon le bilan 2008 réalisé par l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI), 54 % des récifs mondiaux actuels sont menacés. Parmi eux, 15 % risquent de disparaître dans les 10 à 20 prochaines années (surtout en Asie du sud-est et dans les Caraïbes). Les principales causes de cette détérioration sont les pratiques de remblaiement, la pêche, la pollution générale littorale et la pression démographique croissante. Les dégradations naturelles (cyclones, tsunamis, arrivée massive de prédateurs envahissants) et la hausse des températures des océans liée au changement climatique concourent également à la disparition progressive des récifs. Le blanchissement a gagné en fréquence, en distribution géographique et en intensité au cours des 40 dernières années et rien ne prouve actuellement que les coraux pourront s’adapter au phénomène. La France, un patrimoine corallien unique au monde La France est le seul pays au monde à posséder des récifs coralliens dans 3 océans. Ces contextes variés leur confèrent une diversité exceptionnelle. Notre pays abrite 10 % des récifs coralliens mondiaux (4e rang – 55000 km2), répartis au sein de huit collectivités d’outre-mer tropicales dont l’économie locale dépend très largement de cet écosystème : Guadeloupe, Martinique, Mayotte, Réunion, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis et Futuna et les îles éparses de l’océan Indien. 95 % des récifs coralliens français sont situés dans l’océan Pacifique (Polynésie française et Nouvelle-Calédonie). Les récifs coralliens de la Nouvelle-Calédonie ont été classés au patrimoine mondial de l’humanité en 1998. Pour la France, il s’agit là d’une reconnaissance mondiale de l’originalité et de l’importance de ses récifs qui représentent 16 000 km2 de l’écosystème corallien protégé sur les 40 000 km2 existant en outre-mer français. Les engagements des Grenelle Environnement et de la Mer Au niveau national, le Grenelle Environnement et le Grenelle de la Mer ont confirmé ces engagements en octroyant de nouveaux moyens à la protection des récifs coralliens. Grenelle Environnement : mise en place d’actions exemplaires en faveur des récifs coralliens, notamment par le renforcement de l’Initiative française sur les récifs coralliens, ou des espaces et des aires marines protégées ; mise en place d’une stratégie locale d’adaptation aux conséquences du changement climatique ; réalisation, d’ici à 2010, d’un inventaire particulier de la biodiversité outre-mer ; mise en place des dispositifs de connaissance, de gestion intégrée et de protection des habitats et des espèces sauvages terrestres et marines, comparables aux dispositifs existant en métropole, lorsque ces derniers ne sont pas applicables ; mise en place, d’ici à 2020, d’une gestion intégrée exemplaire des déchets. Grenelle Mer : mise en place d’un réseau d’aires marines protégées ; instauration d’une trame bleue marine pour la gestion intégrée du littoral ; renforcement des moyens d’observation outre-mer ; L’initiative internationale pour les récifs coralliens lutte contre la pollution ; Cette situation exceptionnelle confère à la France une responsabilité particulière dans la sauvegarde des récifs coralliens. encouragement de la pratique responsable des sports nautiques ; Au niveau mondial, la France est l’un des pays fondateurs de l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI). Les gouvernements des États-Unis, d’Australie, de la France, de la Jamaïque, du Japon, des Philippines, de la Suède et du Royaume-Uni, avec des agences telles que la Banque mondiale et le PNUE, ont reconnu les problèmes croissants des récifs coralliens. Ils ont lancé l’ICRI en 1994 lors de la conférence sur les petits États insulaires en développement. Cet engagement s’est traduit par la création, en France en 1999, de l’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor), action nationale engagée sur décision du Premier ministre. L’initiative recouvre toutes actions et mesures prises en faveur des récifs. Les enjeux sont la protection et la gestion durable des récifs coralliens des collectivités de l’outre-mer. En juillet 2009 France a pris la présidence de l’ICRI pour deux ans. amélioration des performances environnementales des aquacultures ; soutien à l’évolution des activités agricoles.