La prévention et la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux - Annexes -
Annexe 7
Le « Télé-AVC » : téléconsultation neurologique – téléradiologie
application à l’AVC de la télémédecine
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Le « Télé-AVC » : téléconsultation neurologique – téléradiologie
application à l’AVC de la télémédecine
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) peuvent bénéficier au mieux du déploiement
de systèmes de télémédecine associant les outils de vidéoconférence et la téléradiologie, sur
un territoire ou une région. L’utilisation conjointe de ces techniques a pour objet, tant en
urgence que dans le suivi des patients, d'améliorer la fiabilité des diagnostics et d’assurer
des décisions thérapeutiques (par exemple, la thrombolyse) ou des prises en charge
adaptées avec un bénéfice immédiat pour le patient.
Les aspects de télémédecine concernant les AVC sont dénommés « Télé-AVC », et sont
partie intégrante de l’organisation de la filière de prise en charge des AVC. Le « Télé-AVC »
intègre la téléconsultation neurologique et la téléradiologie au mieux dans un réseau de
télémédecine régional lorsque celui-ci existe. Le « Télé-AVC » décline tous les aspects
nécessaires au diagnostic clinique, d’imagerie, aux décisions thérapeutiques comme au suivi
des patients.
La téléconsultation neurologique inclut par les modalités appropriées (téléconsultation,
téléexpertise, téléassistance, visiostaff) le partage de toutes les données utiles pour la prise en
charge d’un AVC à la phase aiguë ou chronique, par exemple dans le cadre de réunions de
concertation pluridisciplinaire (RCPavc) : examen clinique « online », biologie, imagerie,
dossier informatique et toutes autres données pouvant être transmises et partagées. Cet
examen conjoint des patients par un médecin de site ayant en charge le patient (« médecin
requérant ») et un médecin neurovasculaire à distance (« neurologue vasculaire requis »)
grâce aux outils vidéo, nécessite des transferts de données performants pour la vidéo comme
pour l’imagerie (cf. infra). En effet, les AVC sont des urgences diagnostiques et
thérapeutiques pour lesquelles aucune décision ne peut être initiée sans à la fois visualisation
des patients (validité des scores neurologiques), du partage des données du dossier patient et
des données imagerie cérébrale. Ainsi, ces moyens permettent le partage de toutes les
informations utiles à la prise de décision dans une unité de lieu et de temps dans le cadre de
l’urgence et fiabilisent la certification des diagnostics dans le cadre de l’outil RCPavc.
L’ensemble est formalisé entre les intervenants et alimente le dossier médical du patient, au
mieux par le partage d’un dossier informatique.
La téléradiologie de l’imagerie en coupe et tout particulièrement de l’IRM reconnue en 2009
comme l’examen de référence de l’AVC (Guide du bon usage des examens d'imagerie
médicale2) se prête tout à fait au système de transmission d’images. Grâce à des protocoles
courts, standardisés et reproductibles, ne nécessitant pas d’injection de produit de contraste,
la réalisation et l’envoi d’une centaine d’images sont rapides et leur analyse (interprétation
ou relecture par un radiologue) est tout à fait réalisable sur des consoles distantes du lieu de
réalisation des coupes. Une attention particulière doit être portée sur la coordination
nécessaire avec le déploiement des outils spécifiques de « Télé-radiologie » (matériels
assimilés à des dispositifs médicaux, interopérabilités, sécurisation, confidentialité,
traçabilité, archivage, accès à une compétence radiologue, …). A cet égard, le Guide pour le
bon usage professionnel et déontologique de la téléradiologie3 a défini la notion de
2http://www.sfrnet.org/portal/site/professionnels/5-referentiels-bonnes-pratiques/guides/guide-bon-usage-
examens-imagerie-medicale/index.phtml : guide élaboré par la SFR (société française de radiologie), la SFBMN
(société française de biophysique et médecine nucléaire), en concertation avec l’ANAES (agence nationale
d’accréditation et d’évaluation en santé) et le soutien de la DGSNR (direction générale de la sureté nucléaire et de
la radioprotection).
3 http://www.sfrnet.org/data/upload/files/teleradiologieg4cnom.pdf : guide élaboré par le G4 (Conseil
Professionnel de la Radiologie) et le Conseil national de l’Ordre des médecins qui définit le télédiagnostic et la
téélexpertise.
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télédiagnostic4 et téléexpertise radiologiques. Le télédiagnostic radiologique permet au
médecin en contact direct avec le patient (« médecin requérant ») de disposer de l’avis et de
l’interprétation d’un médecin radiologue situé à distance du lieu de réalisation de l’examen
radiologique (« radiologue requis »). La téléexpertise radiologique se définit par les
échanges de connaissances et de savoir-faire entre des médecins radiologues, un radiologue
émetteur demandant un avis à un radiologue expert (« radiologue expert requis ») dans un
domaine particulier comme la neuroimagerie.
Cette organisation du « Télé-AVC » permet à l’ensemble des acteurs en charge des patients
d’utiliser concrètement l’ensemble de la palette d’outils déployés, de partager des protocoles
standardisés entre équipes identifiées dans le cadre des filières AVC régionales et travaillant
dans le cadre de RCPavc (formations spécifiques régulières, procédures dédiées, évaluation,
information des patients, ...), et d’éviter la démultiplication d’intervenants non concernés.
Cette activité est animée par un médecin référent en pathologie neurovasculaire. Elle est
développée dans le cadre du volet « Télémédecine » du SROS, pour assurer les
mutualisations obligatoires techniques, d’infrastructures et d’ingénierie et son cadre de
financement.
En décembre 2008, par une lettre aux ARH la ministre de la santé a souhaité que chaque
région initie des projets de téléradiologie, associés à des gardes de neurologie et à un
protocole de prise en charge des patients à distance, en vue de traiter plus efficacement les
cas d’accidents vasculaire cérébraux. Elle a confié à l'agence des systèmes d'information de
santé partagés (ASIP) la définition des objectifs d’interopérabilité et de sécurité nécessaires,
et la coordination du déploiement des systèmes de téléradiologie.
Cette mission de l’ASIP permettra la mise en œuvre technique des propositions
d’organisation de la prise en charge des patients faites par le comité de pilotage AVC.
1. La téléconsultation neurologique du Télé-AVC
- Description
Présomption d’AVC pour un patient se présentant aux urgences dans un
établissement dépourvu d’expertise neurovasculaire
En urgence : examen neurologique à distance par le médecin de garde de l’UNV
neurologue vasculaire requis »), à la demande de l’urgentiste (« médecin
requérant ») en vue d’une décision diagnostique et/ou thérapeutique
(thrombolyse) ;
En dehors de l’urgence : tout médecin ayant en charge le patient dans le cadre de
la filière AVC, peut avoir accès pour un avis d’expertise isolé du médecin de
l’UNV , ou lors d’une RCPavc ;
Dans les deux cas, possible recours au centre de référence régional par
transmissions des informations dont la vidéo :
Soit directement au centre de référence
Soit par l’UNV de la filière
Cela permet d’assurer la permanence médicale neurovasculaire en urgence (en première ou
deuxième ligne), de concourir à la continuité des soins dans les structures intermédiaires, et
d’accéder à l’expertise thérapeutique et de prise en charge complexes (spécificité
4 Le rapport Simon-Acker sur la place de la télémédecine définit le télédiagnostic en 2 catégories selon la
présence ou pas du patient: la catégorie de la « téléconsultation » (= acte médical à distance en présence du
patient) et la catégorie de la téléexpertise (= acte médical à distance en absence du patient)
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neurovasculaire de référence, intervention de neuroradiologie-interventionnelle ou de
neurochirurgie).
Validation des dossiers complexes et d’une manière générale conduisant à la
certification du diagnostic d’AVC dans le cadre de la RCPavc utilisant les outils
pour un visio-staff5 .
Dans tous les cas, les téléconsultations ne peuvent s’exercer en dehors d’un cadre formalisé
et signé par les partenaires concernés (convention ou contrat selon leur statut juridique), au
sein de la filière AVC reconnue par l’ARS, dans lequel doivent être précisées les modalités
d’organisation et les conditions techniques, financières et juridiques de ces échanges
médicaux par télétransmission.
- Enjeux / bénéfices attendus
Accès à un diagnostic précoce pour les patients se présentant dans les structures
d’urgences de proximité (égalité de chances dans l’accès à l’expertise) et pour le
suivi (continuité des soins, RCPavc)
Optimisation des transferts patients
Optimisation du temps médical spécialisé
Amélioration des connaissances (transferts de compétences)
Validation des diagnostics pour les établissements de santé
- Besoins en systèmes d’information
Visio conférence pour réaliser
une visio-consultation (téléconsultation avec image dynamique du patient dans le
cadre de l’urgence, de la surveillance ou du suivi),
un visio-staff (réunion de concertation)
Visualisation dynamique et interactive des images radiologiques à partir du réseau
d’images
Accès aux données cliniques du patient (dossier patient informatisé ++)
- Principales spécialités médicales requises (médecins requis)
Neurovasculaire, neurochirurgien, neuroradiologue (nécessité de coordination,
procédures définies et concertées, organisation médicales identifiées)
- Principales spécialités médicales requérantes (médecins requérants)
Urgentistes (formation des acteurs à l’utilisation des outils, dont également des
infirmières)
Spécialités médicales impliquées dans la filière locale de prise en charge des patients
(nécessité de coordination, procédures définies et concertées, organisation médicales
identifiées)
2. 2 – La téléradiologie : télédiagnostic et téléexpertise radiologiques de l’AVC
- Description
Il est possible de distinguer deux types d’utilisation des systèmes de transmission et
d’analyse d’images dans le cadre de l’AVC.
5 Le visio-staff entre dans la catégorie de la « téléexpertise » du rapport Simon-Acker sur la télémédecine (= acte
médical à distance en l’absence du patient). C’est une téléexpertise pluri-disciplinaire, de médecins mais aussi de
para-médicaux, rendue possible grâce aux outils de visio-conférence
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