Les composants électroniques de commutation Chapitre III LE TRANSISTOR BIPOLAIRE Sommaire 1 GENERALITES ........................................................................................................................................ 24 2 COMMUTATION DU TRANSISTOR BIPOLAIRE NPN ................................................................... 25 2.1 RAPPELS .................................................................................................................................................. 25 2.2 LES PHASES D'UN TRANSISTOR A LA COMMUTATION................................................................................ 25 2.2.1 Transistor bloqué .......................................................................................................................... 26 2.2.2 Transistor conducteur. .................................................................................................................. 26 2.2.3 Transistor saturé ........................................................................................................................... 27 2.3 ETUDE DE LA COMMUTATION .................................................................................................................. 27 2.3.1 Commutation à la fermeture ......................................................................................................... 27 2.3.2 Temps de mise en conduction ton ................................................................................................... 32 3 BLOCAGE DU TRANSISTOR BIPOLAIRE ........................................................................................ 32 3.1 3.2 3.3 4 AMELIORATION DES TEMPS DE COMMUTATION...................................................................... 36 4.1 4.2 5 BLOCAGE A PARTIR D'UN ETAT SATURE ................................................................................................... 33 BLOCAGE A PARTIR D'UN ETAT NON SATURE ........................................................................................... 34 SYNTHESE ............................................................................................................................................... 36 DISPOSITIFS "ANTI-SATURATION"............................................................................................................ 36 COMMANDE COMPENSEE ......................................................................................................................... 36 AIRE DE SECURITE ............................................................................................................................... 38 Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation Les composants électroniques de commutation Chapitre III LE TRANSISTOR BIPOLAIRE 1 Généralités Le transistor bipolaire est soit PNP soit NPN. Il est donc formé de deux jonctions PN montées en anti-série. Pour que l'effet transistor puisse avoir lieu, il est impératif que les jonctions soient réalisées sur le même monocristal, et que la base (partie centrale) soit très mince. C'est un composant normalement fermé ou "Normally off". C'est-à-dire que pour qu'il conduise il faut lui injecter (ou extraire) un courant dans la base. La présence de jonctions PN fait, de façon analogue à la diode, que ses commutations ne sont pas instantanées et elles génèrent des pics de courant et/ou de tension. La plupart des montages TOR utilisant des transistors nécessitent des fréquences de fonctionnement ≥ 10kHz. Aussi, du point de vue de la commutation pure, les coupures de courant devront être courtes limitant, du même coup, les pertes. On notera ton le temps qui sépare la commande à l'établissement du courant principal et toff le temps , qui sépare la commande à l'extinction de ce même courant. Cd(t) E0 t i(t) t on t off t Figure 1 : définition de ton et de toff Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 24 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation 2 Commutation du transistor bipolaire NPN 2.1 RAPPELS Le symbole et une représentation usuelle du transistor NPN sont portés sur la figure suivante. V CB C iC C B B V CE iB VBE E E iE Figure 2 : Symbole et représentation d'un transistor NPN Supposons que la base soit "en l'air". On connecte une source extérieure entre le collecteur et l'émetteur et on observe le courant qui traverse le transistor. Quel que soit le sens de polarisation du transistor il ne peut exister qu'un courant inverse dit "de fuite" car il y a toujours une des deux jonctions qui est bloquée. Il est donc nécessaire d'utiliser une deuxième source pour injecter un courant dans la base du transistor. Pour qu'un transistor puisse conduire, la jonction base-émetteur doit être polarisée dans le sens passant. L'effet transistor : Lorsque l'on injecte un courant iB dans la base du NPN, on autorise, si les tensions VBE et VCE sont correctement polarisées, un courant d'électrons entre l'émetteur et la base. Or sous l'action du champ électrique, les électrons acquirent une vitesse telle entre base et émetteur, qu'ils finissent par surmonter la très fine jonction NP qui est bloquée. Dès lors, les électrons sont plus attirés par le potentiel présent au collecteur qui est plus élevé que celui présent à la base. Le courant iC est proportionnel à iB si le transistor fonctionne en linéaire. C'est la jonction base-collecteur qui supporte la plupart de la puissance, suite au gain en courant. 2.2 LES PHASES D'UN TRANSISTOR A LA COMMUTATION Dans un montage, le transistor est soit bloqué, soit conducteur (iC=β•iB) soit saturé (plus de relation entre iB et iC). Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 25 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation 2.2.1Transistor bloqué On applique une tension sur la base supérieure à 0,6 V. Mais le transistor est bloqué pendant un certain temps. On a alors : VBE < 0,6 V, VCE >0 (=VCC) et IC = 0. Entre la base et l'émetteur on a une diode et entre le collecteur et l'émetteur, le circuit présente une impédance infinie. Par analogie avec l'étude effectuée sur la diode on obtient le schéma équivalent suivant : B C Ct E Figure 3 : Schéma équivalent du transistor bloqué Avec Ct, le condensateur équivalent (ou total) de la jonction baseémetteur. 2.2.2Transistor conducteur. Quand VBE devient ≥ 0,6 V (valeur toujours proche de Vto, cf. diode), alors il existe un courant iB et un courant iC=β•iB. VCE décroît mais reste ≥ 0,6 V et donc VCB est ≥ 0. Le transistor fonctionne en régime linéaire. Le schéma équivalent est alors le suivant : C C iC =g mVBE i C=b iB B i C=g m VBE i C= biB B iB iB Rd Cd E Vt0 E Figure 4 : Schéma équivalent du transistor en régime linéaire. Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 26 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation Avec gm, la pente interne ou transconductance du transistor au point de fonctionnement. 2.2.3Transistor saturé Quand VBE est ≥ 0,6 V, alors il est possible d'obtenir un courant iB supérieur à iBsat. Dans ce cas le courant iC n'est plus proportionnel à β•iB, il ne dépend que de la tension d'alimentation et de la charge. VCE décroît jusqu'à environ 0,2 V et donc VCB < 0. Le transistor fonctionne en régime saturé. 2.3 ETUDE DE LA COMMUTATION Le schéma est le suivant : RC VCB RB B iB e (t ) VBE e(t) iC E1 C t VCC V CE E2 E iE Figure 5 : Polarisation du transistor utilisé en commutation. 2.3.1Commutation à la fermeture Si on applique une tension suffisamment élevée sur la base du transistor, on rend tout à bord la jonction base-émetteur conductrice au bout d'un temps td (delay time), puis un courant de collecteur s'établit et atteint son régime permanent au bout d'un temps tr (rise time). De façon générale, nous allons calculer les formes d'ondes d'un transistor dont la charge et purement résistive. De cette manière, le courant de collecteur ne dépend que des caractéristiques dynamiques du transistor. 2.3.1.1 Mise en conduction de la jonction base-émetteur Supposons que le créneau e(t) soit suffisamment long devant le temps de commutation du transistor pour qu'on puisse le considérer comme un échelon. L'étude se résume au schéma suivant : RB e (t ) C B iB VBE E iE Figure 6 : Mise en conduction de la jonction base-émetteur. Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 27 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation Et on cherche le temps td pour lequel la tension VBE atteint la valeur Vto. D'après ce que l'on a vu au chapitre II (paragraphe 2.1.5.1.) le temps td est équivalent à : VBE e(t) E1 V t0 t td E2 Figure 7 : Allure de VBE après un front montant de e(t). E − E1 t d = τ ln 2 − V E 1 t0 avec τ=RB•Ct 2.3.1.2 Temps de montée du courant de collecteur La diode de la jonction base-émetteur est maintenant passante. Tout se passe comme ci à cet instant, on appliquait un créneau de courant sur la base. La connaissance impérative des caractéristiques dynamiques du transistor nous permet de déterminer le temps de montée du courant collecteur. C i c=g mV be ic =bi b B ib Rd Cd Vt0 E Figure 8 : Schéma équivalent quand la jonction base-émetteur est passante. Nous devons donc déterminer la fonction de transfert : T ( p) = I c ( p) I b ( p) Or dans cette étude, les grandeurs continues peuvent être ignorées car seules les variations nous intéressent. Par conséquent, le potentiel Vto est occulté. Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 28 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation C B ic =g mVbe i c= bi b ib Rd Cd E Figure 9 : Schéma équivalent aux grandeurs variables. D'où vbe est réduite aux variations ∆V d'une diode, donc une quantité proche de zéro (cf chapitre II paragraphe 2132). Donc vce ≅ vcb , le générateur de courant peut être considéré comme directement relié à l'émetteur. Le schéma équivalent est plus généralement représenté de la façon suivante : B ib C i c=g mVbe Rd Cd ic =bi b E E Figure 10 : Schéma équivalent usuel pour les grandeurs variables. Etude en Laplace de la maille d'entrée : I b ( p) = on pose : τ d d'où : I b = Vbe ( p) V ( P) (1 + Rd Cd P ) + Cd • P • Vbe ( P) = be Rd Rd = C d Rd et I c ( p) = g mVbe ( P) Ic (1 + τ d P ) g m Rd donc T ( P) = I c ( P) g R = m d I b ( P) (1 + τ d P ) T(P) est une transmittance représentative d'un système du 1er ordre. Par conséquent on trouve par identification le gain statique β = g m Rd . Donc T(P) peut encore s'écrire : Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 29 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation T ( P) = I c ( P) β = I b ( P) (1 + τ d P ) Remarque : La relation IC=βIB n'est vrai que pour P ou ω=0. La réponse indicielle qui répond à ces équations peut prendre deux formes distinctes selon que le transistor est saturé ou non. 2.3.1.2.1 Le transistor n'atteint pas le régime de saturation. Le courant final IC0 < ICsat. Les schémas d'excitation et de réponse sont les suivants ! i b(t) IB0 t i c(t) Ic0 0,95I c0 tr t Figure 11 : Réponse de ic(t) à un échelon de courant si ic(∞) ≤ ICsat. Là encore, le temps de réponse tr peut être déterminé à 90 ou 95% de IC0. Cependant, les valeurs numériques de Rd et Cd ne sont jamais fournis par les constructeurs. En effet, les data sheet font état de la fonction de transfert T ( p) = I c ( p) et de son graphe. I b ( p) Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 30 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation |T(P)| d B B dB fc log(f) Figure 12 : Allure du module de T(p) donnée sur les data sheet. Or ω = 2 •π • f et pour un premier ordre τ d = 1 ωc donc τ d = 1 2 •π • fc Par conséquent, il est possible d'exprimer T(P). 2.3.1.2.2 Le transistor atteint le régime de saturation Le transistor atteint ce régime si le courant de base est suffisant pour que β • I B ≥ I Csat . Le rendement diminue. D'après ce qui précède, l'expression du courant ic(t) est de la forme : t − τ ic (t ) = β • ib 1 − e d Or généralement le courant dans le transistor ne croît pas de façon infinie, il est limité par le circuit extérieur. On le nommera ici ICsat. Par conséquent, le temps de réponse ne sera pas égal à 2,3 ou 3•τd mais au temps que le système mettra à atteindre ICsat. (on accélère de façon artificielle le temps de réponse du transistor). ic (tr ) = I Csat donc t − r τ = β • I B 1 − e d e − tr τd I = 1 − Csat β • IB β • IB = τ t ln r d et β • I B − I Csat Avec βI B la valeur finale que devrait atteindre IC(∞). Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 31 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation ib(t) B IB ICsa t tr t Figure 13 : Allure du courant ic(t) quand le transistor est saturé. Remarque : Le courant IB doit toujours être inférieur à la valeur maximale stipulée sur les data sheet. 2.3.2Temps de mise en conduction ton Donc le temps de mise en conduction est la somme du temps de mise en conduction de la jonction base-émetteur et du temps d'établissement du courant collecteur. Donc que le transistor soit saturé ou non on a : ton = t d + t r 3 Blocage du transistor bipolaire Nous avons vu qu'un transistor passant pouvait être soit en régime linéaire soit en saturation. Par conséquent, il faut distinguer ces deux cas de figure lors de l'étude de l'ouverture d'un interrupteur. Le blocage à lieu quand le signal d'entrée passe de E1 à E2, soit : e(t) E1 t E2 Figure 14 : Allure de e(t) au blocage du transistor. Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 32 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation 3.1 BLOCAGE A PARTIR D'UN ETAT SATURE Jusqu'à cet instant, le transistor est passant donc la jonction base-émetteur est polarisée en directe et peut donc être comparée à une diode passante. Puisque le transistor est saturé, on peut supposer que c'est le condensateur parasite de la jonction base-émetteur qui a accumulé une quantité de charges Qs en excès (ICsat<βIB). Cette quantité de charge doit d'abord être évacuée avant que le courant de collecteur commence à diminuer. On appelle ts le temps nécessaire à l'évacuation de Qs. L'hypothèse ci-dessus nous conduit à étudier le schéma restreint suivant : RB C B iB e (t ) VBE E iE Figure 15 : Schéma d'étude pour ts. Soit un schéma équivalent : RB e (t ) ib Cd Rd V t0 Figure 16 : Schéma équivalent pour calculer ts. Quand IC varie de 0 à ICsat, la quantité de charge accumulée par Cd varie de 0 à Qsat. Si IB devient supérieur à IBsat, alors IC reste presque égal à ICsat mais le condensateur Cd accumule une charge supplémentaire Qs. Donc la charge totale accumulée par Cd vaut : Q = Qsat + Qs Lors du blocage d'une diode, l'étude de la variation de la quantité de charge aux bornes de Cd conduit à l'équation suivante (cf chapitre II, paragraphe 2.2.1) : Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 33 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation Q +τ d dQ = τ d I BF dt avec : E2 − Vt 0 E1 − Vt 0 = I IB Final : BF RB RB Constante de temps : τ d = Rd Cd IB Initial : I BI = Soit l'allure de la variation de charge : Q(t) Qsat+Qs Qsat t ts tdIBF Figure 17 : Allure de la variation de la quantité de charge au blocage. On sait alors que : t s = τ d ln Or Qs + Qsat = τ d I BI et ((Qs + Qsat ) − τ d I BF ) Qsat − τ d I BF Qsat = τ d I Bsat I BI − I BF τ = t ln d donc : s I Bsat − I BF Remarque : Ce phénomène se passe au niveau de la jonction baseémetteur, du reste ts est fonction uniquement de Cd, Rd , IBI et IBF. 3.2 BLOCAGE A PARTIR D'UN ETAT NON SATURE Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 34 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation Maintenant le transistor est de nouveau en régime linéaire, il sera bloqué au bout d'un temps de décroissance tf (fall time) du courant de collecteur. Ce dernier satisfait l'équation : ic = I C 0 ≤ I Csat , par conséquent la décroissance du courant collecteur dépend du blocage de la jonction base-émetteur jusqu'à ce que Vbe<Vto. Ensuite, cette jonction continue son blocage par décharge du condensateur de transition Ct, mais cela n'a aucune influence sur le courant collecteur. Le courant de base IBF obtenu pour e(t)=E2, tend à imposer un courant ICF=βIBF. L'allure de ic(t) est donc : ic (t) Ic0 t tf B IBF Figure 18 : Allure de Ic(t) au blocage quand le transistor n'est plus saturé. Avec IC0, le courant au moment où le transistor est "désaturé". Le temps tf est donc le temps de descente, c'est-à-dire, le temps nécessaire pour que le courant passe de la valeur IC0 à zéro. Le régime linéaire, nous permet d'écrire l'équation de ic(t) : ic (t ) = (I c 0 − βI BF )e − t τd + βI BF avec : τd = 1 2 •π • fc D'où βI − I C 0 t f = τ d ln BF I β BF Remarque 1 : La commutation est terminée vis-à-vis du circuit de puissance, par contre la jonction base-émétteur "possède encore" un condensateur de transition Ct avec une charge non nulle. Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 35 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation Remarque 2 : Si on soumet à cet instant précis, la base à un échelon de tension>0, le temps d’établissement du courant collecteur est réduit à tr, car il n’y a plus de temps de délai td. 3.3 SYNTHESE Le temps de blocage est : transistor saturé : transistor non saturé : toff = ts+tf, toff = tf. 4 Amélioration des temps de commutation Les pertes par commutation ne sont pas toujours négligeables, surtout si la fréquence de commutation est élevée. La plupart du temps les concepteurs de circuit à interrupteurs cherchent à améliorer les temps de commutation. Pour ce faire on peut utiliser : Des dispositifs "anti-saturation", Des circuits de "commande compensée". 4.1 DISPOSITIFS "ANTI-SATURATION" Un transistor saturé possède les tensions suivantes : VBE > 0,6, VCE ≈ 0V donc VCB ≈ -0,6V Si on arrive à imposer une tension VCB > -0,6V alors le transistor ne sera pas saturé. Généralement on prend comme condition d'anti-saturation : VCB > 0. Il faut trouver des astuces qui permettent cette inégalité et qui ne modifient pas le fonctionnement du montage. Des exemples seront étudiés en TD. 4.2 COMMANDE COMPENSEE Soit le montage suivant : Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 36 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation CB ib B RB Rd e(t) Cd E Figure 19 : exemple d'une commande compensée. Lorsque l'on applique une tension sur la base, le condensateur CB se comporte comme un court circuit. e(t) est directement appliquée sur la base, le courant est élevé. Ensuite CB se charge et le courant décroît vers une valeur qui dépend du pont de résistances RB, Rd. Lors de l'ouverture, e(t) est soit nul soit négatif. Par conséquent, la base voit –(e(t) + VCB), donc VCB favorise l'extraction des électrons, soit le blocage du transistor. On a donc une diminution de tr et tf. Allure du courant : e(t) E1 Ic 0 t E2 Figure 20 : Allure du courant IC lors d'une commande compensée. Remarque : Si ce circuit est utilisé avec des charges inductives de fortes puissances, il y a création d’une surtension qui peut être destructive. Pour de tels cas de figure, on utilise des Circuit d'Aide à La Commutation (CALC). Rd = e(t ) V Pour RBCB=RDCD on obtient BE RB + Rd Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 37 Didier Magnon Chapitre III : Le transistor bipolaire en commutation 5 Aire de sécurité Que le transistor soit utilisé en linéaire ou en commutation, il y a des valeurs que l'on ne peut franchir sans destruction du semi-conducteur. Les limites forment une surface que l'on nomme aire de sécurité ou Safe Operating Area (SOA). Ic s 0µ 10 s 1m s m 10 Ic0 ICM 10 µs ICM T° jonction = T° amb. log Ic Zone à forte dis s ipation Ic 0 A Zone à faible dis s ipation SOA V BE <0 1 à 2% de ICM B log V CE0 V' CEX VCE0 a) V VCEX b) Figure 21 : a) Aire de sécurité en continu et régime impulsionnel en fonction de la durée de l'impulsion. b) aire de sécurité en commutation. La figure a) donne un exemple d'aire de sécurité, en continu (trait plein) et en régime impulsionnel (en pointillés) pour une température de boîtier de 25°C. C'est-à-dire que le boîtier a une constante de temps thermique nettement supérieure à la durée de l'impulsion. La figure b) donne l'aire de sécurité en commutation. Elle est différente car plus étendue que celle en régime permanent. En effet, en commutation, le point de fonctionnement occupe deux états stables à faible dissipation et ne traverse les zones à forte dissipation que pendant des temps très court visà-vis des constantes de temps thermiques du composant. Dans la zone A, la tension collecteur doit impérativement être inférieure ou égale à la limite maximale absolue V'CEX. Le courant doit être limité à ICM. Par contre, quand le courant diminue au blocage, il est possible d'utiliser la zone B. La tension collecteur peut alors atteindre la valeur maximale absolue VCEX, si IC est de l'ordre de 1 à 2% de ICMAX. Cours de commutation version du28/10/04 à 07:10 Page 38 Didier Magnon