L’infection de l’organisme par un agent infectieux comme le VIH montre la mise en jeu du
système immunitaire qui se manifeste d’abord par une réaction immunitaire innée relayée
par une réaction immunitaire acquise. Les processus immunitaires impliquent des molécules
circulant dans le milieu intérieur, les anticorps, et des cellules comme les lymphocytes.
L’infection fait apparaître le rôle essentiel des lymphocytes T4.
Problématique :
ðComment agissent les anticorps et par quelles cellules sont-ils produits ?
ðQuelles sont les conditions de leur production ?
ðComment s’effectue l’élimination des cellules infectées par des virus ?
ðPourquoi dit-on que les LT4 constituent le pivot des réactions immunitaires ?
Nous avons vu, dans le chapitre précédent, que la contamination de l’organisme par le VIH
est suivie, quelques semaines plus tard, par l’apparition d’Ac anti-VIH dans le sérum du
patient qui devient séropositif.
Quelles sont les caractéristiques de ces molécules et comment apparaissent-elles dans le
sang ?
1. Les Ac, agents du maintien de l’intégrité du milieu extracellulaire.
a) La réaction antigène-anticorps et l’élimination des Ag.
Les anticorps apparaissent dans les flux extracellulaires (plasma, lymphe, lait maternel), à la
suite, de l’entrée d’un antigène étranger dans l’organisme. Ils appartiennent à la famille des
gammaglobulines, on les appelle aussi immunoglobulines (Ig). Les anticorps anti-VIH ont la
propriété de se fixer de façon très sélective sur des antigènes viraux c’est-à-dire des
protéines extraites du VIH. C’est une propriété générale de tous les anticorps.
ðLa chimie des anticorps (Ac = Immunoglobulines = Ig)
Un anticorps est une protéine complexe (glycoprotéine) (Document 7) qui résulte de
l’assemblage de quatre chaînes polypeptidiques identiques deux à deux : deux chaînes
lourdes (environ 400 acides aminés chacune) ou H (pour heavy) et deux chaînes légères
(environ 200 acides aminés chacune) ou L (pour light). Ces quatre chaînes sont reliées entre
elles par un ensemble de liaisons (ponts disulfures et liaisons faibles). L’ensemble constitue
une molécule en forme de Y.
Chaque chaîne protéique est formée d’une partie constante (=Fc = fragment constant)
identique d’une molécule d’Ig à l’autre, et d’une partie variable (= Fab = Fragment Antigen
Binding) ou paratope, à l’origine de sa spécificité. Les parties variables d’une chaîne légère et
d’une chaîne lourde, situées vis-à-vis, définissent le site de fixation à l’antigène.
Un Ac présente deux sites de fixation à l’antigène. Ces sites sont identiques et reconnaissent
non pas la molécule antigénique (le plus souvent une protéine) mais une partie seulement de
celle-ci, c’est un fragment peptidique ou épitope.
Les anticorps sont neutralisants et non destructeurs.