Les peuples colonisés souhaitent fortement leur indépendance et des mouvements nationalistes*
s’organisent dans les colonies : par exemple le Vietminh (mouvement nationaliste et communiste) en
Indochine qui va lutter pour l’indépendance du Vietnam contre la France (guerre d’Indochine : 1946-
1954).
Dans le contexte de la Guerre froide, les positions des deux superpuissances vont être déterminantes.
Or les États Unis, ancienne colonie britannique, et l’URSS, au nom de la doctrine communiste sont
favorables à la décolonisation*. Enfin, l’ONU préconise l’émancipation des peuples colonisés et met en
avant « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
II. Quelles formes prennent les affrontements ?
1) l’Allemagne au cœur des affrontements est-ouest
L'Allemagne connaît une situation particulière après la 2ème guerre mondiale : son territoire est coupé
en deux par le « rideau de fer » qui sépare la zone d’occupation soviétique des trois autres zones. De
plus Berlin, divisé aussi en 4 zones, est localisé au cœur de la zone soviétique.
La première crise grave de la guerre froide a donc lieu en Allemagne. En juin 1948, les Américains, les
Français et les Anglais réunissent leurs zones d’occupations à Berlin et dans le reste de l’Allemagne.
Staline riposte par le blocus* de Berlin, coupant les routes et les voies ferrées. Les Occidentaux
refusent de céder et ravitaillent la ville par avion. Une troisième guerre mondiale risque de
commercer. Un an plus tard, l’URSS doit lever le blocus.
Cet affrontement accélère la division de l’Allemagne en 2 États : la République fédérale d’Allemagne
(RFA) à l'ouest et la République démocratique d’Allemagne (RDA) à l’est.
En 1961, Berlin est à nouveau au cœur de la guerre froide : les dirigeants communistes de la RDA
décident d’élever un mur afin d’empêcher la fuite de la population est-allemande vers Berlin Ouest. Le
mur symbolise alors la bipolarisation du monde. En 1963, le président américain J.F. Kennedy se rend
à Berlin où il prononce son célèbre discours « Ich bin ein Berliner ». Il affirme l’engagement des
Occidentaux à défendre cette ville.
2) la décolonisation pacifique de l’Inde britannique
Dès l’entre-deux-guerres, le parti du Congrès dirigé par Gandhi et Nehru, mène une lutte non-violente
contre le Royaume Uni pour d’obtenir l’indépendance de l’Inde (résolution « Quit India »). Elle a pris
la forme d’une « désobéissance civile ».
Après la guerre, le Royaume Uni accorde une autonomie* dans certains domaines aux Indiens : c’est
le
self-government
. En 1947, il se déclare prêt à accorder son indépendance au pays
L’indépendance de l’Inde britannique aboutit à une partition du pays entre le Pakistan (à majorité
musulmane) et l’Union indienne (à majorité hindoue). La décolonisation est donc immédiatement
suivie de déplacements de populations entre le Pakistan et l’UI en fonction de leur religion et
d’affrontements entre les deux communautés.
3) les affrontements dans l’empire français
Les colonies françaises d’Afrique sont essentiellement localisées au nord-ouest du continent. La
plupart des indépendances ont été pacifiques. Mais la décolonisation de l’Algérie a pris la forme d’un
long conflit de 8 ans (1954-1962) car cette colonie, où vivaient 1 million d’Européens (pieds-noirs),
était considérée comme une partie du territoire français. Les autres Etats d’Afrique du Nord (Tunisie,
Maroc) ont connu des troubles importants avant leur indépendance en 1956.
En Afrique noire, la France a d’abord accordé aux colonies une autonomie avec des assemblées élues
(1956) puis l’indépendance en 1960. Léopold Senghor a eu un rôle important dans l’ouverture des
négociations entre la France et ses colonies. Devenu président d’un Sénégal indépendant, il voit ses
vœux réalisés dans la volonté de coopération* entre les pays d’Afrique noire et leur ancienne
métropole*.
III. Comment le monde s’installe-t-il dans la Guerre froide ?
1) les deux blocs et la « coexistence pacifique » (années 1950 et 1960)