1 Résumé
Cette bibliographie retrace la recherche d’une synthèse viable de la monomorine. Dans un premier
temps, sa structure partiellement élucidée en 1973 par Ritter et al. sera le fruit de deux synthèses. La
première, proposée en 1974 par P. E. Sonnet et J. E. Oliver couvre toutes les possibilités émanent du
travail de Ritter, alors que la deuxième, réalisée en 1979 par T. L. Macdonald, ne se concentre que sur
une des possibilités mais utilise dans sa voie de synthèse des mécanismes alors novateurs.
L’avènement de la production de la monomorine I arrive en 1984 avec les recherches menées par J.
Royer et H. P. Husson qui déterminent avec exactitude la structure des deux énantiomères de la
monomorine I et propose de surcroit une synthèse asymétrique totale de l’isomère (-). Dès lors, les
publications portant sur cette molécule apportent chacun leur tour de nouvelles méthodes de catalyse
asymétrique au fur et à mesure des avancées en chimie organique, jusqu’à l’obtention d’une synthèse
rapide et efficace au 21ème siècle.
2 Introduction
La fourmi tropicale pharaon, de son vrai nom Monomorium
pharaonis L., est une véritable plaie dans la plupart des batiments
des pays non-tropicaux, notamment dans les hopitaux. En effet,
étant de petite taille, elle peut se faufiler dans de minuscules
orifices et y construire sont nie, peu lui importe la modernité de
l’isolation du bâtiment qu’elle compte envahir. Néanmoins, cela
reste commun à la plupart des fourmis. Le réel problème est que
ces fourmis domiciliées sur le long-terme à l’hôpital deviennent
porteuses de bactéries pathogènes et peuvent ainsi transmettre des
maladies, comme le révèle des investigations menées dans 9 établissements médicaux britanniques1. Le
nie étant souvent hors d’atteinte et les moyens usuels d’extermination de fourmi ne marchant pas, un
moyen alternatif de prévenir, détecter ou contrôler la présence de la fourmi pharaon a été exploré.
L’idée est alors d’utiliser un signal chimique qui leur est propre. En effet, les fourmis pharaon ont la
particularité de tracer leur chemin d’une odeur persistante. Réussir à isoler et synthétiser cette
molécule odorante permettrait donc de contrôler et court-circuiter leurs routes.
Cette molécule que sécrètent ces fourmis, la (+)-monomorine I, est une
phéromone naturelle dérivée de l’indolizidine qui a donc suscité
beaucoup d’intérêt et donc été la source de plusieurs publications. Elle
possède aussi un énantiomère synthétique, biologiquement inactif, qui se
nomme (-)-monomorine I. Leur nom IUPAC est (3S,5R,8aR)-3-Butyl-5-
methyloctahydroindolizine pour l’énantiomère naturel (+) et
(3R,5S,8aS)-3-Butyl-5-methyloctahydroindolizine pour l’énantiomère
syntétique (-). Elle se présente sous la forme d’une amine
bicyclique (indolizidine), ramifié en C-3 par un n-butyl et en C-5 par
un groupe méthyle, tous les protons des C stéréogènes se trouvent du
même coté.