AVANT PROPOS L`Ecole Nationale de la Statistique et de l`Analyse

AVANT PROPOS
L’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Analyse Economique (ENSAE-Sénégal) offre en son
sein plusieurs formations dont celle des Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE). Cette forma-
tion comporte deux volets : le volet théorique et le volet pratique. Le stage auquel est astreint
l’élève ingénieur statisticiens économistes durant une période de trois mois s’inscrit dans le
cadre pratique de sa formation et a pour objectif de permettre à celui-ci de mettre en pratique
les compétences accumulées durant les deux premières années de sa formation. Il permet éga-
lement aux élèves de s’imprégner du monde professionnel qui sera bientôt le leur. Ce stage se
déroule pour la plupart des élèves dans de grandes structures, organismes internationaux et
institutions ceci grâce à une synergie entre l’école et ceux-ci. L’élève se doit, au cours de ce
stage, d’élaborer un cadre d’analyse à l’aide des outils statistiques dont il dispose, de restituer
les résultats et de les analyser à la lumière des théories économiques ; ce stage se veut d’être un
travail d’application et de recherche. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce rapport.
Ce rapport a été réalisé au cours d’un stage d’une durée de trois mois effectué au sein du Centre
d’Etudes de Politiques pour le développement(CEPOD).
Cette étude dont le terme est : "Détermination du taux de change d’équilibre et identifi-
cation d’un indicateur de compétitivité-prix du Sénégal " intéresse la structure d’accueil
dans la mesure où il offre une large analyse de la compétitivité-prix du Sénégal à travers l’es-
timation de plusieurs taux de change d’équilibre. En outre, ce qui fait la particularité de cette
étude est qu’elle aboutit à l’identification d’un indicateur pertinent de compétitivité-prix qui
pourra être désormais utilisé par les décideurs de politiques économiques afin d’apprécier la
compétitivité-prix du pays et de donner des directives adéquates pour son amélioration ou pour
d’avantage la renforcer.
Ce travail n’ayant pas la prétention d’être parfait et d’avoir cerner tous les contours du terme,
nous restons ouverts à toute critique, remarque et suggestion pouvant en améliorer la qualité.
Les coquilles, lacunes, et autres manquements que le lecteur pourra relever incombent à la seule
responsabilité de l’auteur.
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REMERCIEMENTS
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RÉSUMÉ
Dans la plupart des pays africains, l’économie est généralement tirée par les exportations. Tel
n’est pas le cas du Sénégal car son économie est tiré par la demande intérieure. A cet égard,
au cours des trois dernières décennies, les exportations sénégalaises n’ont pas pu couvrir les
coûts des importations des biens et services, renforçant ainsi le déficit structurel de la balance
commerciale. Cette situation est très souvent interprétée comme une faiblesse de la compétitivité
du pays.
Dans une telle situation, le taux de change réel effectif du Sénégal, qui est le principal indicateur
de compétitivité-prix utilisé par les autorités, indique un léger gain de compétitivité de 5 points
de pourcentage. En effet, une appréciation du taux de change réel effectif est très souvent
interprétée comme des pertes de compétitivité-prix du pays. En revanche, une appréciation du
taux de change effectif réel peut refléter une augmentation de la compétitivité due à la croissance
de la productivité d’un pays par rapport à ces partenaires commerciaux. Ainsi, dans le but de
savoir si une réelle appréciation du taux de change est du fait d’une perte de compétitivité, il
s’avère important d’analyser le taux de change réel effectif en référence à un taux de change
d’équilibre.
medskip
Ce document a pour ambition d’examiner les points suivants :
?Estimer le taux de change d’équilibre du Sénégal suivants les approches retenus.
?Estimer le mésalignement du taux de change effectif réel qui permet de déduire les périodes
et l’ampleur de sous et surévaluation de la monnaie sénégalaise.
?parmi les mésalignements de change estimés, identifier un indicateur pertinent de compétitivité-
prix du Sénégal.
Nos analyses nous ont permis d’aboutir aux résultats suivants :
?L’estimation du taux de change d’équilibre réel s’est fait suivant deux approches : l’approche
selon le taux de change d’équilibre comportemental et l’approche d’équilibre macroécono-
mique. De ces deux approches, nous avons estimé quatre taux de change d’équilibre du
Sénégal ; le taux de change d’équilibre comportemental et permanent et le taux de change
d’équilibre fondamental et désiré. Suivant les mésalignments de taux de change estimés, il
ressort que quelque soit l’approche, le taux de change effectif réel du Sénégal est mésaligné.
Après la dévaluation du FCFA en 1994, l’économie sénégalaise est passée d’une situation de
surévaluation à une situation de sous-évaluation du taux de change ceci dans des proportions
différentes. En outre, les deux approches s’accordent sur le fait que la monnaie sénégalaise a
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été surévaluée au cours des périodes 1987-93 et 2004-09 correspondant à des périodes de pertes
de compétitivité-prix du pays. Les périodes de sous-évaluation sont constituées des périodes
1983-86 et 1994-99 ; ils correspondent à des périodes de gains compétitivité-prix. Cependant,
le Sénégal n’a pas su profiter de ces gains de compétitivité car l’économie sénégalaise souffre
d’un réel problème d’offre et d’une demande accrue en biens importés. De plus, la condition
de Marshall-Lerner qui exprime le fait qu’une dépréciation du taux de change se traduit par
une amélioration du solde du compte courant n’est pas vérifiée dans le cas du Sénégal. En
fait, pris singulièrement, le mésalignement du taux de change n’explique pas les fluctuations
du volume des exportations. Il faut l’associer à d’autres indicateurs macroéconomiques tels
que la production du pays ou celle de ses partenaires commerciaux pour qu’il est un impact
sur les exportations.
?A court et moyen terme, le niveau des exportations sénégalaises sont plus sensibles à la
capacité d’offre du pays qu’à l’évolution de la compétitivité-prix. En revanche, à long terme,
les exportations sénégalaises sont plus sensibles au mésalignement du taux de change effectif
réel.
?C’est le mésalignement en terme de taux de change d’équilibre permanent qui est un indica-
teur pertinent de compétitivité-prix du Sénégal. Cet indicateur a la particularité d’être estimé
à un horizon où la production est son niveau potentiel et la position extérieure nette du pays
est stabilisée à un niveau cohérent avec le niveau de développement et la structure démogra-
phique du pays. Ainsi, pour une politique efficiente visant à améliorer les performances des
exportations et la compétitivité-prix du pays, l’Etat sénégalais devrait s’assurer d’une bonne
performance du PIB qui passe par une restructuration de l’économie : passer d’une économie
de rente à une économie de production.
iv

SUMMARY
In most African countries, the economy is generally driven by exports. This is not the case
of Senegal as its economy is driven by domestic demand. In this regard, over the past three
decades, the Senegalese exports could not cover the costs of imports of goods and services,
reinforcing the structural deficit in the trade balance. This is often interpreted as a weakness
of the country’s competitiveness.
In such a situation, the real effective exchange rate of Senegal, which is the main indicator of
price competitiveness used by the authorities, indicating a slight gain in competitiveness from 5
percentage points. Indeed, an appreciation of the real effective exchange rate is often interpreted
as a loss of price competitiveness of the country. However, an appreciation of the real effective
exchange rate may reflect an increase in competitiveness due to productivity growth from one
country against those trading partners. Thus, with a view to know whether a real exchange
rate appreciation is due to a loss of competitiveness, it’s important to analyze the real effective
exchange rate with reference to an equilibrium exchange rate.
This paper aims to discuss the following items :
?Estimate the equilibrium real exchange rate of Senegal following the approaches chosen.
?Estimate the misalignment of the real effective exchange rate ; that allows to deduce the
periods and the extent of under and overvaluation of the currency in Senegal.
?Amongst the estimated misalignments of exchange, identify a relevant indicator of price
competitiveness of Senegal.
Our analysis allowed us to lead to the following results :
?The estimation of equilibrium real exchange rate was done using two approaches : the Beha-
vioral Equilibrium Exchange Rate (BEER) approach and Macroeconomic Balance approach.
Of these two approaches, we estimated four equilibrium exchange rate of Senegal, the Be-
havioral Equilibrium Exchange Rate (BEER), the Permanent Equilibrium Exchange Rate
(PEER), the Fundamental Equilibrium Exchange Rate (FEER) and the Desired Equilibrium
Exchange Rate (DEER). Depending on the exchange rate mésalignments estimated, it ap-
pears that whatever the approach, the real effective exchange rate in Senegal is misaligned.
After the devaluation of the CFA franc in 1994, the Senegalese economy has moved from
a situation of overvaluation to a situation of under-valuation of exchange rates this in dif-
ferent proportions. In addition, the two approaches agree on the fact that the currency was
overvalued in Senegal during the periods 1987-93 and 2004-09 ; this periods corresponding to
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