Mémoire présenté au ministre des Finances et de

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Mémoire de TechnoMontréal
Grappe des technologies de l’information
et des communications (TIC) du Grand Montréal
Présenté au ministre des Finances et de l’Économie du Québec
dans le cadre des consultations prébudgétaires
Février 2014
Mémoire de TechnoMontréal – Consultations prébudgétaires
Février 2014
SOMMAIRE EXÉCUTIF
TechnoMontréal, la grappe des technologies de l’information et des communications [TIC] du Grand Montréal, a
déposé un mémoire dans le cadre des consultations prébudgétaires pour le budget 2014-2015. Le mémoire
comprend huit recommandations qui s’articulent autour de trois thèmes généraux visant à soutenir et développer le
secteur des TIC, un vecteur de productivité et de prospérité pour l’économie québécoise. Les recommandations
permettront de créer et maintenir des milliers d’emplois et d’engendrer des millions en retombées économiques
directes et indirectes.
1- Simplification administrative
 Contexte :
Les retombées positives des mesures fiscales mises en place au cours des
dernières années sont sans équivoque et celles annoncées dans la Politique
économique à l’automne 2013 augurent dans le même sens. Cependant, la
complexité administrative des processus en place décourage bon nombre de
PME, en plus d’engendrer de longs délais et des coûts supplémentaires.
 Recommandations :
CDAE (Crédit d’impôt aux affaires électroniques) : Harmoniser les
interventions et les décisions d’Investissement Québec et de Revenu Québec afin
d’assurer une meilleure cohérence dans le traitement des dossiers et les
réclamations.
Guichet unique : Mettre en place un guichet unique dédié à l’industrie des TIC,
pour informer, outiller et accompagner principalement les PME dans la mise en
œuvre de la Politique économique.
 Résultat attendu :
Augmenter l’accès aux mesures fiscales pour un plus grand nombre de PME.
Obtenir les retombées visées par le Politique économique.
2- Développement des compétences et de l’innovation
 Contexte :
Le crédit d’impôt pour la recherche et l’innovation (RS&DE) génère près de 350
M$ de retombées économiques et permet la création et le maintien de 14 000
emplois au Québec. Les changements apportés en 2012 au programme par le
gouvernement fédéral diminuent grandement son impact au Québec.
Parallèlement, le secteur souffre d’une pénurie de main-d’œuvre dans des niches
très pointues.
 Recommandations :
Recherche et innovation : Bonifier le taux du crédit d’impôt sur les salaires et
ajouter des dépenses admissibles pour les laboratoires.
Compétences : Mettre en place un programme de subvention pour le
développement de compétences de niches.
 Résultats attendus :
Permettre au Québec de continuer à se démarquer de ses principaux concurrents
américains et internationaux sur le plan des coûts de la R-D
Attirer plus d’investissements en R-D de la part d’entreprises.
Augmenter la disponibilité de main-d’œuvre qualifiée.
1
Mémoire de TechnoMontréal – Consultations prébudgétaires
Février 2014
3- Soutien à la commercialisation et à l’exportation
 Contexte :
L’étude de la chaîne d’innovation d’un produit dans l’industrie des TIC démontre
que pour chaque 1 $ investi en R-D, il en coûte 3 $ pour le produire et 7 $ pour le
commercialiser. Or, l’industrie des TIC du Grand Montréal est composée à 80 %
de PME qui ont de la difficulté à franchir les étapes de commercialisation et
d’exportation.
 Recommandations :
Ajouter aux dépenses admissibles du CDAE des activités associées à la
commercialisation.
Mettre en place un nouveau crédit d’impôt pour le développement des ventes à
l’exportation (CDVE).
Mettre en place un prêt sans intérêt à la commercialisation et à l’exportation
s’adressant aux entreprises en TIC.
Applications mobiles : Ajouter aux dépenses admissibles du CDAE des activités
associées au développement de l’économie des applications mobiles (B2C).
 Résultats attendus :
Création d’emplois durables et de qualité pour les travailleurs québécois en TIC,
notamment dans le secteur en forte croissance des applications mobiles.
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Mémoire de TechnoMontréal – Consultations prébudgétaires
Février 2014
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE EXÉCUTIF…………………..……………………………………..………...
1
À PROPOS DE TECHNOMONTRÉAL………………………………………..………….
4
PROFIL L’INDUSTRIE DES TIC DU GRAND MONTRÉAL..……………..………….
5
RECOMMANDATIONS ……………………………………………..……………………
6

Mesures administratives……………………………………………………………
6

Mesures fiscales………..……………………………………………………..……
8
3
Mémoire de TechnoMontréal – Consultations prébudgétaires
Février 2014
À PROPOS DE TECHNOMONTRÉAL
Mission
Fondée en 2007, TechnoMontréal est la Grappe des technologies de l’information et des communications
(TIC) du Grand Montréal. Cette industrie fournit 93 000 emplois dans 4 700 établissements et se classe
parmi les plus dynamiques au monde tant au chapitre de la créativité que des technologies à la fine pointe.
Organisme à but non lucratif, TechnoMontréal réunit des intervenants des secteurs privés, institutionnels et
publics, et contribue significativement à la vitalité économique et sociale de la région de Montréal. Sa
mission est de rassembler et de soutenir les acteurs du domaine des TIC du Grand Montréal autour
d’objectifs communs et d’actions concertées dans le but d’accélérer et d’optimiser la compétitivité, la
croissance et le rayonnement de l’industrie.
Les partenaires
TechnoMontréal est fière de pouvoir compter sur des partenaires reconnus et soucieux de développer
l'industrie des TIC du Grand Montréal. Le soutien financier des partenaires de TechnoMontréal, issus des
secteurs publics, privés et institutionnels, contribue grandement au succès de la Grappe et à son
rayonnement à l'international.
Quatre chantiers prioritaires
Les actions menées au sein de la Grappe sont orientées autour de quatre chantiers et visent à favoriser la
croissance du secteur sur les scènes locales et internationales :
1. Chantier Innovation : vise à favoriser l’innovation dans le Grand Montréal par la mise en place de
projets porteurs, dont Montréal Métropole Numérique (MMN) ayant pour but de hisser la métropole
au rang des « villes intelligentes »;
2. Chantier Talent : vise à répondre aux besoins en main-d’œuvre de l’industrie et à créer un équilibre
entre l’offre et la demande;
3. Chantier Rayonnement et internationalisation : vise à assurer le rayonnement international de
l’industrie par le développement de corridors d’affaires avec les acteurs locaux et internationaux;
4. Chantier Développement de l’industrie : vise à soutenir et à favoriser la croissance de tous les
acteurs de l’industrie.
www.technomontreal.com
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PROFIL L’INDUSTRIE DES TIC DU GRAND MONTRÉAL
L’industrie des TIC est un extraordinaire moteur de productivité, de croissance, de création d’emplois et
d’attraction d’investissements et ce, au niveau mondial. Les TIC sont un outil de transformation contribuant à
la santé et au développement de tous les secteurs de l’économie.
Au Québec, l’industrie des TIC constitue l’un des plus importants secteurs de haute technologie avec plus de
127 000 emplois, près de 7 000 établissements et des revenus de plus de 30 G $.
Le Grand Montréal est incontestablement le plus grand pôle des TIC du Québec :

Il représente à lui seul plus de 70 % des emplois (93 000), des entreprises (4 700) et du PIB (près de
10 G $) du Québec. Un emploi sur 12 dans la région est en TIC;

Notons que 25 % des entreprises sont des filiales de sociétés étrangères;

Cette industrie est le moteur de la croissance économique de la région : son PIB a connu une
croissance deux fois plus rapide que l’économie dans son ensemble depuis les 10 dernières années
pour atteindre près de 10 G $;

Le Grand Montréal se situe d’ailleurs au 3e rang en Amérique du Nord pour la croissance de l’emploi en
TIC pour la période 2008-2012, derrière San Francisco et Seattle et ce, malgré la crise économique;

Cette industrie est composée à 80 % de PME, réparties dans 5 sous-secteurs, dont la moitié se retrouve
dans les domaines des services conseil, du logiciel et du multimédia. Notons que le Grand Montréal est
l’un des pôles mondiaux en jeu vidéo;

L’industrie des TIC offre des salaires très compétitifs et de nombreux avantages sociaux, entrainant un
taux de chômage parmi les plus faibles de la région. Les revenus annuels moyens de plusieurs postes
en TIC sont nettement supérieurs à la moyenne dans la région de Montréal.
Étant donné que l’industrie des TIC offre des emplois de qualité, bien rémunérés et contribuant à la
croissance économique de la région, TechnoMontréal se réjouit des mesures fiscales mises en place par le
gouvernement provincial au cours des dernières années visant à favoriser la création d’emplois et
l’investissement privé.
Dans le cadre des consultations prébudgétaires, TechnoMontréal propose dans les pages qui suivent ses
recommandations au MFEQ, reflétant les préoccupations des principales entreprises de l’industrie des TIC
du Grand Montréal.
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Mémoire de TechnoMontréal – Consultations prébudgétaires
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RECOMMANDATIONS
1. MESURES ADMINISTRATIVES
TechnoMontréal félicite le gouvernement du Québec d’avoir mis en place au cours des dernières années
des mesures fiscales telles le Crédit d’impôt remboursable pour le développement des affaires électroniques
(CDAE) et le Crédit d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE), qui
ont permis de favoriser l’investissement privé et d’attirer de nombreuses entreprises étrangères en TIC dans
la région de Montréal.
Crédit d’impôt remboursable pour le développement des affaires électroniques (CDAE)
Le CDAE est une mesure fiscale essentielle aux entreprises de l’industrie des TIC. TechnoMontréal applaudit
le ministre Marceau pour avoir récemment prolongé ce crédit jusqu’au 31 décembre 2025 et bonifier son
plafond annuel à 22 500 $ par employé (à partir du 1er janvier 2016). En effet, TechnoMontréal a procédé à
une analyse des retombées économiques de ce programme, dont voici les principaux faits saillants :

Plus de 500 M $ (PIB) de retombées économiques directes et indirectes1

Création et maintien de près de 18 000 emplois
1
Afin de s’assurer qu’un maximum d’entreprises admissibles, surtout des PME, puissent tirer profit des
mesures existantes, il est souhaitable d’harmoniser les actions d’Investissement Québec et de Revenu
Québec ainsi que de créer un guichet unique pour desservir notre industrie. Les membres de la grappe sont
composés majoritairement de PME ayant peu de ressources pour naviguer dans les arcanes administratives
de l’ensemble des programmes et mesures dont elles pourraient bénéficier pour leur croissance, la création
de richesse et l’augmentation de la productivité de leurs clients. Nous proposons deux recommandations
visant ces objectifs.
R1. CDAE : Harmoniser les interventions et les décisions d’Investissement Québec et de Revenu
Québec afin d’assurer une meilleure cohérence dans le traitement des dossiers et les
réclamations
Pour être admissible au CDAE, une entreprise doit faire une demande d’attestation de société et
d’employés admissibles à Investissement Québec (IQ). Plusieurs entreprises de l’industrie des TIC
sont concernées par les délais d’attente qui peuvent s’étendre jusqu’à 6 mois, générant des coûts
supplémentaires pour amender la réclamation fiscale. De plus, la délivrance de cette attestation d’IQ
ne garantit pas l’obtention du crédit d’impôt, car l’admissibilité peut être remise en question par
Revenu Québec. Les entreprises en TIC demandent d’harmoniser les interventions et les décisions
d’Investissement Québec et de Revenu Québec afin d’assurer une meilleure cohérence dans le
traitement des dossiers et les réclamations du CDAE.
Les retombées économiques ont été estimées à l’aide du modèle intersectoriel du Québec pour l’année 2010 produit par Statistique
Canada et couramment utilisé par l’Institut de la Statistique du Québec.
1
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Mémoire de TechnoMontréal – Consultations prébudgétaires
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R2. Guichet unique : Mettre en place un guichet unique dédié à l’industrie des TIC, pour informer,
outiller et accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de la politique économique
TechnoMontréal constate que de nombreuses entreprises, dont un grand nombre de PME, ne font
pas la demande à des programmes auxquels elles ont droit, soit qu’elles sont mal outillées pour
répondre aux exigences administratives requises, soit qu’elles ignorent l’existence de ces
programmes. De plus, souvent les entreprises qui complètent des demandes de financement
peuvent attendre de nombreux mois avant d’avoir une réponse.
Étant donné la taille de notre industrie qui regroupe 93 000 emplois au sein de 4 700 entreprises,
TechnoMontréal recommande au gouvernement d’augmenter le nombre de ressources dédiées à
l’industrie des TIC et ce, à travers un guichet unique. Ce guichet, formé de 3 à 5 spécialistes en TIC,
aura pour mandat de faire le lien entre l’industrie des TIC et les ministères et organismes concernés.
Ce guichet aura également comme rôle d’informer les entreprises de l’existence des programmes
d’aide auxquelles elles sont admissibles, de les outiller et les accompagner pour se conformer aux
exigences administratives requises. Cette équipe de spécialistes en TIC permettra en outre de faire
le lien, l’arrimage et la cohésion d’action entre les ministères et organismes, les besoins locaux,
l’offre de services du gouvernement et identifier des pistes d’amélioration et d’allégement
administratif (MFEQ, Investissement Québec, MRI, Emploi Québec, etc.).2
Il s’agira d’un guichet structurant et mobilisateur pour l’industrie dont la gouvernance pourra être
partagée entre TechnoMontréal et l’Association québécoise des technologies (AQT). Ce guichet
unique, qui sera une courroie de transmission entre l’industrie et les différents ministères, pourra
être localisé à même les bureaux de TechnoMontréal.
La mise en place de ce guichet unique a déjà fait l’objet d’une recommandation (R3) formulée par TechnoMontréal dans son mémoire
déposé dans le cadre des auditions publiques sur le projet de loi no. 36, Loi sur la Banque de développement économique du Québec,
le 15 mai 2013.
2
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Mémoire de TechnoMontréal – Consultations prébudgétaires
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2. MESURES FISCALES
Crédit d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE)
Le crédit d’impôt pour la RS&DE est une mesure très appréciée des entreprises de l’industrie des TIC. Son
taux correspond actuellement au Québec à 17,5% des salaires de R-D admissibles engagés et payés.
TechnoMontréal a procédé à une analyse de ce programme, dont voici les principaux faits saillants :

Plus de 350 M $ (PIB) de retombées économiques directes et indirectes3

Création et maintien de près de 14 000 emplois
3
Voici ci-dessous les principales recommandations de TechnoMontréal pour maintenir et créer des
emplois durables et de qualité dans la région et l’économie du Grand Montréal.
R3. Recherche et innovation : Bonifier le taux du crédit d’impôt sur les salaires et ajouter des
dépenses admissibles pour les laboratoires
Le gouvernement fédéral a annoncé en 2012 d’importants changements aux critères d’admissibilité
pour la RS&DE chez les grandes entreprises. Par exemple :
 Le taux du crédit d’impôt est passé de 20 % à 15 % à partir du 1er janvier 2014;
 Les dépenses d'immobilisations (dépenses en capital) ont été éliminées du calcul du crédit
d'impôt RS&DE, que ce soit dans le cas de l’acquisition ou de la location de ces biens, à
compter du 1er janvier 2014;
 Seulement 80 % des frais payés à un sous-traitant sans lien de dépendance sont
admissibles depuis le 1er janvier 2013 au crédit d’impôt. Ce changement s’applique
également aux contrats de recherche universitaire ou avec d’autres centres de recherche.
Ces changements significatifs auront des conséquences négatives sur le volume de recherche et
d’innovation fait par nos grandes entreprises d’ici, de même que par les entreprises étrangères
ayant ou non déjà des activités de cette nature sur notre territoire.
Afin d’inciter et d’attirer plus d’investissements en recherche de la part d’entreprises d’ici et
d’ailleurs, TechnoMontréal demande à ce que le gouvernement du Québec apporte des
changements aux critères et aux dépenses admissibles, soit :
i) Augmenter de 5 % le taux du crédit d’impôt applicable aux salaires, passant de 17,5 %
à 22,5 % de 2014-2015 à 2018-2019
ii) Rendre admissibles les dépenses d’immobilisations pour les laboratoires
Extrait du discours de Mme Pauline Marois, Première ministre (CORIM – 30 janvier 2014)
Parce que nous pouvons compter sur leur excellence, nous avons la certitude que c’est en créant des
emplois dans les laboratoires d’aujourd’hui que nous bâtissons l’économie de demain…
En 2011, ce chiffre n’était plus que de 2,3 %. Nous sommes déterminés à reprendre notre place dans les
premiers rangs. Notre objectif, c’est d’atteindre 3 % du PIB consacré à la R et D.
Cette bonification fiscale permettra aux entreprises du secteur des technologies de l’information et
des communications d’intensifier leurs activités de R-D au Québec et de relever les défis liés à la
croissance des coûts de la R-D et à la compétitivité mondiale.4 Une mesure similaire fut adoptée
pour le secteur des biopharmaceutiques afin que le Québec puisse continuer à se démarquer de ses
principaux concurrents américains et internationaux sur le plan des coûts de la R-D.
Les retombées économiques ont été estimées à l’aide du modèle intersectoriel du Québec pour l’année 2010 produit par Statistique
Canada et couramment utilisé par l’Institut de la Statistique du Québec.
4
Politique nationale de la recherche et de l’innovation, 2014-2019, p. 53
3
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R4. Compétences : Mettre en place un programme de subvention pour le développement de
compétences de niches
La disponibilité de main-d’œuvre qualifiée est une condition essentielle au développement de
l’industrie des TIC. Toutefois, suite à une consultation menée auprès des principaux joueurs de
l’industrie des TIC, il est ressorti clairement que le secteur souffre d’une pénurie de main-d’œuvre
qualifiée dans des niches très pointues. Pour répondre à cet enjeu, TechnoMontréal a produit une
étude de faisabilité qui propose comme modèle d’affaires la mise en place d’une subvention pour
le développement de compétences de niches.
Le coût du programme serait de 5,2 M $ sur 3 ans et servirait à former 600 personnes dans des
technologies très pointues, permettant d’augmenter significativement la disponibilité de maind’œuvre qualifiée dans la région. Dans le cadre de l’étude, une vingtaine d’entreprises sondées ont
révélé un besoin total de 225 emplois de niches qui, une fois créés, auraient des retombées
économiques de 8 M $ selon l’ISQ.
Commercialisation et exportation pour les PME
Pour l’industrie des TIC, un emploi durable et de qualité est un emploi qui contribue aux ventes à
l’exportation. Or, selon la chaîne d’innovation d’un produit dans l’industrie des TIC, il est estimé que pour
chaque 1 $ investi en R-D, il en coûte 3 $ pour le produire et 7 $ pour le commercialiser. Or, l’industrie
des TIC du Grand Montréal est composée à 80 % de PME qui ont de difficulté à franchir l’étape de la
commercialisation. TechnoMontréal recommande au gouvernement les mesures suivantes favorisant la
commercialisation de nos entreprises.
R5. Ajouter aux dépenses admissibles du CDAE des activités associées à la commercialisation
TechnoMontréal recommande au gouvernement de rendre admissibles dans le cadre du CDAE un
nombre de postes (2) dont les activités sont reliées à la commercialisation et ce, uniquement pour
les PME de 200 employés et moins. En effet, selon l’Association québécoise des technologies
(AQT), l’embauche d’un vendeur dans une entreprise aura un impact financier important sur
l’entreprise et créera, en retour, 10 nouveaux emplois.
Considérant qu’en 2011, environ 250 PME se sont prévalues du CDAE, le coût d’inclure 2 postes à
la commercialisation serait de 11,3 M $.5
R6. Mettre en place un crédit d’impôt pour le développement des ventes à l’exportation (CDVE)
TechnoMontréal propose de mettre en place ce nouveau crédit d’impôt applicable sur le salaire d’un
employé qui génère des ventes à l’exportation. Un nombre maximum d’emplois serait admissible par
entreprise à ce crédit. Il pourrait couvrir à titre d’exemple 33 % du salaire de 1 à 3 employés, sur une
période de trois ans et ce, assujetti à un plan d’exportation. Ce crédit pourrait être administré via
Export Québec ou Emploi-Québec.
R7. Mettre en place un prêt sans intérêt à la commercialisation et à l’exportation s’adressant aux
PME en TIC
Ce soutien financier existe présentement chez Investissement Québec mais il ne s’agit pas à
proprement parlé d’un programme normé. TechnoMontréal souhaite que ce soutien puisse être
encadré par des critères normés et s’inspirer d’un programme fédéral similaire offert par
Développement économique Canada (DEC), dont les détails se trouvent dans le lien suivant :
http://www.dec-ced.gc.ca/fra/programmes/pdeq/exportation.html
5
250 entreprises x 22 500 $ (correspondant au crédit maximal par employé) x 2 employés = 11, 3 M $
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Mémoire de TechnoMontréal – Consultations prébudgétaires
Février 2014
Économie des applications mobiles
Face à la croissance fulgurante de la mobilité, les entreprises de notre grappe proposent au
gouvernement de mettre en place un incitatif pour favoriser la création d’emplois et d’investissements
dans le créneau des applications mobiles.
R8. Applications mobiles : Ajouter aux dépenses admissibles du CDAE des activités associées
au développement de l’économie des applications mobiles (B2C)
Les applications mobiles est un créneau en plein essor, tant aux niveaux mondial que québécois, tel que
l’illustrent les faits ci-dessous.
a) Économie mondiale des applications mobiles
Selon Forrester Research6, d’ici 2016 :

1 milliard de consommateurs dans le monde possèderont des téléphones intelligents. Les
américains auront à eux seuls 257 millions de téléphones intelligents et 126 millions de
tablettes;

350 millions d’employés utiliseront des téléphones intelligents dans le cadre de leur travail;

Les dépenses mondiales reliées à la mobilité atteindront 1,3 trillions $, alors que le marché des
applications mobiles atteindra 55 milliards $;

Les dépenses des entreprises sur des projets reliés à la mobilité vont augmenter de 100 % d’ici
2015. Plus de la moitié des entreprises augmenteront leur budget alloué aux applications
mobiles en 2012, pour améliorer leurs relations avec leurs clients et partenaires.
Selon Gartner7, d’ici 2015, les livraisons combinées de PC, tablettes, ultramobiles et téléphones
intelligents atteindront 2,5 milliards en 2014, une augmentation de 7,6% en un an.
Selon TECHNOCompétences8, les ventes de téléphones intelligents et de tablettes numériques ont
atteint 1 250 millions d’appareils en 2013, soit 4 fois plus que les ventes prévues d’ordinateurs de
table ou de portables. De plus, en 2012, le nombre de nouvelles applications mobiles est d’environ
2 300 chaque jour, et autour de 70 000 chaque mois.
b) Économie canadienne des applications mobiles
Selon TECHNOCompétences9 :

Au Canada, les utilisateurs de téléphones intelligents étaient plus de 13 millions à la fin de 2012,
une hausse de 30 % par rapport aux 9,1 millions d’utilisateurs en 2011. Ces 13 millions
d’utilisateurs de téléphones intelligents dépensent au cours d’une année environ 149 M $ pour
télécharger des applications payantes;

En 2012, 71 % des entreprises canadiennes jugeaient prioritaire l’adoption accrue des
technologies mobiles. Une augmentation significative des budgets des entreprises pour le
développement et l’utilisation d’appareils mobiles amène évidemment une augmentation de la
demande pour le développement d’applications mobiles.
6
Forrester, Mobile Is The New Face Of Engagement, February 13, 2012.
Gartner, Forecast : PCs, Ultramobiles, and Mobile Phone, Worldwide, 201-017, 4Q13 update.
8
TECHNOCompétences, Étude sur les besoins de compétences dans le développement d’applications mobiles, octobre 2013.
9
Ibidem
7
10
Mémoire de TechnoMontréal – Consultations prébudgétaires
Février 2014
c) Économie québécoise des applications mobiles
Selon TECHNOCompétences10, l’industrie québécoise des applications mobiles employait 4 000
emplois au sein de 226 entreprises en 2013. Le quart (1 000) des professionnels des TI spécialisés
en développement d’applications mobiles sont à l’emploi d’entreprises de l’industrie du jeu vidéo.
Entreprises
Emplois
Entreprises en développement d’applications mobiles
(excluant les jeux électroniques)
191
3 000
Entreprises en développement de jeux électroniques mobiles
35
1 000
226
4 000
TOTAL
Au Québec, tout comme dans les autres régions du monde, l’utilisation d’appareils mobiles est en
croissance rapide. Selon le CEFRIO11 :
 Un peu plus de la moitié des adultes québécois possèdent un téléphone intelligent ou une
tablette numérique en 2013 (52 %), un taux qui est en forte croissance par rapport à l’an dernier
(36,2 %). Et les intentions d’achats laissent présager une croissance de la tendance pour l’an
prochain également;
 Qui plus est, les adultes qui possèdent une tablette numérique sont 9 sur 10 à l’utiliser pour
naviguer sur Internet, tandis que la proportion est de 3 sur 4 pour le téléphone intelligent. Le
virage mobile est ainsi bel et bien amorcé au Québec et s’ancre encore un peu plus dans les
pratiques.
d) Développement de niches reliées à la mobilité
Le développement des applications va poursuivre sa croissance avec l’émergence de possibilités
dans tous les domaines (santé, agriculture, tourisme, automobile, paiement, etc.)12.
Selon le CEFRIO13, les activités bancaires font un bond important chez les mobinautes en 2013. En
effet, 59 % d’entre eux accèdent à leurs comptes bancaires (en croissance de 17,9 points de
pourcentage par rapport à 2012) et 49,3 % effectuent des opérations bancaires (en croissance de
17,4 points de pourcentage par rapport à 2012).
e) Forte demande d’emplois en développement d’applications mobiles


L’emploi total de l’économie des applications au Canada devra croître de 51 % de 2012 à
201614.
De 2013 à 2017, on estime que la croissance totale pour les emplois tels que programmeurs/
développeurs et développeurs de sites Web sera de l’ordre de 4 % à 5 % 15.
Au Québec, selon l’enquête de TECHNOCompétences16, la grande majorité des entreprises
interrogées éprouvent de la difficulté à recruter des professionnels des TI spécialisés en
développement d’applications mobiles et cette tendance s’accentuera car le marché est en très forte
croissance. Ces emplois de qualité et très bien rémunérés se font rares au Québec. Les principales
professions dans l’industrie des applications mobiles sont les suivantes :





Développeur/programmeur
Ergonome/designer d'interface
Artiste (artiste 2D ou 3D, artiste d'effets
spéciaux)
Designer graphique/directeur artistique
Concepteur/créateur





Gestionnaire de projets
Architecte
Analyste
Testeur
Intégrateur
10
Ibidem
CEFRIO, NETendances, « La mobilité au Québec : une montée en flèche », volume 4, no. 7, 2013.
12
TECHNOCompétences, Étude sur les besoins de compétences dans le développement d’applications mobiles, octobre 2013.
13
CEFRIO, NETendances, « La mobilité au Québec : une montée en flèche », volume 4, no. 7, 2013.
14
CTIC, L’emploi, l’investissement et le revenu au sein de l’économie des applications au Canada, 2012, page IV.
15
CTIC, Le Canada et les impératifs des technologies mobiles, un moteur de croissance, 2013.
16
TECHNOCompétences, Étude sur les besoins de compétences dans le développement d’applications mobiles, octobre 2013.
11
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