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RÉSUMÉ
Les travaux faisant l’objet de ce mémoire s’inscrivent dans la continuité des études
engagées antérieurement par le Parc Naturel Régional de Camargue (PNRC) pour connaître
son patrimoine marin, et notamment l’inventaire qualitatif de la faune ichtyologique des
premiers mètres d’eau (0-2 m) (Héloin, 2004).
La présente étude constitue un « point zéro » pour l’inventaire de la macrofaune
benthique du Golfe de Beauduc aux profondeurs 10 et 20 mètres. Afin de caractériser la
variabilité des communautés dans l’espace mais aussi dans le temps, deux séries de
prélèvements ont été effectuées sur deux saisons au mois d’avril (Printemps) et de juin (Eté).
Un total de 130 espèces a été récolté sur la zone comprenant à la fois des poissons, et
des invertébrés. De plus, une station supplémentaire effectuée seulement l’été à 6 m, à
l’intérieur du golfe a permis de compléter cet inventaire. 10 espèces nouvelles ont été
récoltées, dont 2 espèces de poisson protégées Hippocampus hippocampus et Raja cf. asterias.
Par ailleurs, les communautés macrobenthiques sont fortement structurées par une
double composante spatiale, la profondeur (10m vs 20m) et l’orientation Est-Ouest. Les
espèces Ophiura ophiura, Aporrhais pespelecani, Liocarcinus spp., Pisidia longicornis,
Turritella communis sont parmi les invertébrés les plus nettement dominants dans le golfe.
Pour les assemblages de poissons, la variation saisonnière dominante sur les variations
spatiales, est liée principalement au recrutement des juvéniles dans la zone d’étude,
notamment l’été. Ceci démontre le rôle de nurseries important joué par le golfe. Les
assemblages de poissons sont dominés notamment par Arnoglossus laterna, Buglossidium
luteum, Gobius niger.
Dans la zone, deux processus physiques se superposent, l’enrichissement et le
confinement, sous l’influence du courant Liguro Provençal et de l’action du vent. Les sources
d’enrichissement sont principalement les apports rhodaniens et l’upwelling côtier. Ces
facteurs influencent la répartition des communautés benthiques, structurent la qualité des
substrats meubles et interviennent dans la répartition des ressources alimentaires.
Dans la perspective d’un suivi à long terme pertinent de la biodiversité du littoral
marin du PNRC plusieurs protocoles peuvent être mis en place. Pour un suivi pluriannuel de
l’ichtyofaune, les matériels les plus appropriés seraient la senne de plage et le chalut pour
caractériser les variations des peuplements dans les zones de nurseries à la côte et plus en
profondeur, respectivement. Pour un suivi plus complet de l’ensemble des communautés
macrobenthiques, et dans la perspective d’évaluer les variations de la qualité du milieu,
l’utilisation de la benne serait un complément nécessaire au chalut.
Enfin, des espèces remarquables ont été reconnues sur la zone et notamment
Hippocampus hippocampus et la phanérogame Zostera noltii. Un suivi en plongée serait donc
à envisager pour délimiter les zones d’herbiers de zostères et caractériser leur évolution.
Tout ceci pourrait permettre au PNRC d’intégrer le REseau BENThique méditerranéen
(REBENT) en vue d’une collaboration avec IFREMER.