De : Etienne Augé <[email protected]> Objet : Enseignement de Master en physique nucléaire, des particules et des astroparticules Date : 20 avril 2012 18:16:26 HAEC Chers collègues, A la suite des journées de prospectives, la direction de l’IN2P3 aimerait mettre en discussion la question de l’enseignement de master en physique nucléaire, des particules et des astroparticules. Le but premier est de déterminer si la dispersion actuelle des formations de M2 est excessive et ce qu’on peut faire pour améliorer la situation. Les formations à l’interface avec la biologie et la médecine, à l’énergie nucléaire et à l’instrumentation en général seraient laissées de côté, au moins dans un premier temps. Il ne s’agit pas non plus de discuter explicitement des écoles doctorales. Je me permets de vous solliciter pour participer à deux ou trois réunions (par téléphone si nécessaire) d’ici l’été pour préparer une discussion future qui associera la direction de l’IN2P3, les directeurs de laboratoires et les responsables de master concernés. Ces réunions seront très informelles (vous participez quand vous pouvez, vous suggérez un collègue pour vous remplacer…) Pourriez-vous m’indiquer vos disponibilités sur le doodle, avec l’idée que cela me permettra de définir deux ou trois réunions. http://www.doodle.com/ihgtnk8yei9cagd7 Quelques questions que nous pourrions aborder sont : - Si une formation de M2 ferme (temporairement ?), comment peut-on procéder en pratique pour que des bons étudiants continuent à s’inscrire en M1 dans cette université et que des bons étudiants (pas forcément les mêmes) viennent faire leur thèse dans le labo local ? - Comment faire en sorte que des physiciens d’un laboratoire puissent enseigner dans un M2 qui n’est pas sur place ? - Comment redéfinir, dans notre domaine, les liens entre formations de M2 (dont les responsables sont des collègues de l’IN2P3) et Ecoles Doctorales (dont les responsables ne sont que rarement de l’IN2P3, mais au sein desquelles les directeurs de labo doivent se faire entendre). - Lorsqu’une formation de M2 a déjà fermé, comment soutenir les efforts de recrutement de doctorants dans le labo local ? - une forme de coordination au plan national est-elle souhaitable ? sous quelle forme ? Amicalement Compte rendu Etienne Réunion Enseignement 201205 Created mardi 15 mai 2012 Ulrich Goerlach: Strasbourg Aurélien Barrau : Strasbourg Bertrand Laforge, Sophie Trincaz, Etienne Augé à Paris José Busto à Marseille Imad Laktineh à Lyon Philippe Rosnet à Clermont-Ferrand Les questions d’enseignement seront à l’ordre du jour d’un comité des directeurs d'unité auquel les responsables de formation seront invités (vraisemblablement septembre). Ensuite, l'IN2P3 pourrait organiser une réunion avec les présidents d'Université (cela se faisait une fois par an dans le passé). Les présidents se feraient représenter par un responsable formations (VP CEVU par exemple). En région parisienne, délicate question de la cohabilitation (NPAC entre P7 et P11). Retour: - offre de formation dispersée - pas de coordination au niveau IN2P3. ⇒ Est-il possible de coordonner? Sujet délicat ⇒ Une autre discussion informelle permettra de traiter des questions de formations avant les masters: écoles prédoctorales liées entre différentes universités ⇒ Entre le Master et la thèse les étudiants ne sont pas assez mobiles Lyon: 2 formations - théorique à l'école normale supérieure. Quelques étudiants font ensuite une thèse expérimentale, mais c'est rare. - master de physique de Lyon, qui comporte des cours de physique nucléaire. La physique des particules est une option. Entre 3 et 4 étudiants continuent une thèse à l'IPN. Problème de la formation: le spectre est assez large. ⇒ 5 cours en anglais en M1. Il y a des cours répétés dans les deux langues. Il y a des étudiants qui arrivent directement en M2 Certains cours sont bloqués sur une semaine (« ateliers ») : statistiques, détecteurs 10 à 20 étudiants en M2 (15 cette année) Grenoble: Master subatomique et astroparticules. Master assez théorique, qui marche très bien (le mieux sur Grenoble). Nombre d’étudiants fixé à ~15 par an de façon à pouvoir sélectionner les bons dossiers (~ 50 candidatures). ⇒ Pas d'intérêt particulier à organiser au niveau IN2P3. Attention à l’uniformisation. Une diversité des formations est importante. Cohabilitation avec l’INPG et l’Université de Lyon. Accueille des élèves-ingénieurs, pendant ou après leur 3ème année. Il y a eu quelques bons étudiants italiens et allemands (Erasmus), mais beaucoup de candidats libanais et d'Afrique du nord qui ne sont souvent pas très bons. Expérience pas très souvent heureuse. Quelques cours en anglais (modulé chaque année suivant les étudiants). ⇒ gros problème d'évaluation des dossier (l'élève qui a 17 de moyenne à Abidjan) ⇒ Faire passer le M1 en France? ⇒ Environ 13 étudiants sur 15 font une thèse. Accueille des intervenants de l’IPN Lyon, de l’ENS Lyon, du LAPP et du LAPTh Strasbourg - IPHT: 2 Masters: - instrumentation et imagerie - physique subatomique et particules + un master d'astrophysique (qui attire les meilleurs étudiants) ⇒ ~ 10 à 20 étudiants (16 cette année). Pas mal de spectroscopie, de physique des réacteurs, de cosmologie, de théorie, ... Libanaise major de promotion là-bas devient dernière en M2. Ils ne peuvent pas refuser en M2 quelqu'un qui a la moyenne en M1 (logique LMD). Ce n'est pas le cas à Grenoble. ⇒ 51% des étudiants font une thèse, mais beaucoup d'étudiants ont un double diplôme ingénieur (ENSPS notamment) et sont embauchés directement. Clermont Ferrand: Master de physique avec 3 parcours - subatomique - matériaux - physico chimie de l'atmosphère ⇒ réorganisation à venir avec les chimistes. Master pas très théorique. Ouvrent de nouvelles thématiques astroparticules (UE optionnelle). Effectifs: ~ 6 cette année, 9 l’an dernier et 4 il y a deux ans dans le parcours subatomique. 30% des cours sont en anglais (en fonction des étudiants) Dans les années récentes, il est arrivé que le parcours n’ouvre pas faute d’étudiants. l'an dernier: 2 tunisiens mais qui n'ont pas très bien réussi. Un vénézuélien qui est retourné faire une thèse au Vénézuéla. cette année: un tunisien excellent, une libyenne qui est une catastrophe. Ces étudiants ont des bourses largement suffisantes, sur 3 ans, ce qui leur permet de passer un an à Vichy pour apprendre le français et se mettre à niveau. Cette année, seulement 2 élèves en M1 qui peuvent continuer en M2. Espoir de recrutements extérieurs (vivier très limité). ⇒ Pas mal d'évaporation de la licence Physique-Mécanique vers le master de mécanique, ou les master professionnalisant ⇒ Est-ce envisageable d'avoir une cohabilitation avec un autre master? Master distincts, mais partenariat qui permettrait de réorienter les étudiants vers d'autres universités lorsque le nombre d'étudiants est trop faible. Label chimie théorique => les étudiants suivent des cours à l'ENS de Lyon. Serait-il possible de créer un label Physique des Deux Infinis ? Marseille: Master de physique (M1), qui avant la fusion des universités était séparé en deux. (Il y avait un master très théorique et l'autre plus appliqué). La coloration théorique a été fortement atténuée au bénéfice de la physique expérimentale. Il reste que le Master 2 physique théorique, physique mathématique, physique des particules garde une forte coloration théorique ⇒ CPT Le CPPM ne récolte qu’un petit nombre d'étudiants en particules/astroparticules. Master qui ne sert pas de façon très évidente le CPPM. Il faut faire des efforts pour attirer les étudiants vers l’expérience (proposer des cours attractifs en instrumentation, proposer des plate-formes de « TP »). Entre 15 et 20 étudiants. Sélection très forte (50 candidats). Attractivité de ce master est principalement la physique théorique. La physique des particules reste à l'ombre. Nouvelle spécialité en physique médicale. Sinon: nanosciences, physique atomique. Etudiants étrangers : filière libanaise dont le niveau baisse, roumains, russes. Region Parisienne: NPAC (Sophie): Etudiants relativement nombreux grâce à la cohabilitation Paris VI/VII/XI + Cea Entre 30 et 40 étudiants par ans. Assez bien dotés, mais semble avoir du mal à maintenir les flux. Une dizaine d'étudiants du magistère de Paris XI, 5 du M1 de Paris VI, et quelques-uns de Paris VII. Pour maintenir la taille de la promotion, la fraction d'étudiants étrangers croit. Tous les cours sont en anglais. Epoque à laquelle tous pouvaient faire une thèse est révolue. Quelques étudiants étrangers se réorientent dans un autre M2, ou rentrent dans leur pays. Tous ceux qui ont une note > 12 arrivent à être financés. Certains veulent partir dans le privé, l'enseignement, ... Une centaine de candidatures. Le nombre de provinciaux reste faible. Pas mal d'étudiants d'école d'ingénieurs. Tropisme des étudiants vers la théorie. Master X-Zurich-Cambridge (Mathieu): Master assez théorique, entre NPAC et le master de Physique théorique. 6 élèves (4 X, Un anglais, un Canadien) la première année, 15 l'année prochaine. Double diplôme international. En phase de rodage. Incitation pour que des ingénieurs se dirigent vers un M2 et une thèse. Donner plus de visibilité à la physique expérimentale en utilisant la structure IN2P3. Autrefois la coordination entre les DEA était mal vue. Cela l'est encore malgré des progrès. Il ne s'agit pas d'uniformiser les programmes. Mais le regroupement d'étudiants est une bonne chose. Cela se fait en particulier en physique de plasmas (regroupement à Cadarache, effet ITER). On pourrait imaginer d'avoir une semaine de regroupement. Ou avoir une plateforme unique et les faire défiler dessus. ⇒ Pas juste un scintillateur, mais une plateforme de pointe. Faut-il s’inspirer de l’école européenne de physique des accélérateurs à Archamps à côté du Cern (JUAS) ? (cursus sur 3 mois, pas facile à insérer dans une formation de M2). Il y a un projet de faire cela à Grenoble en physique expérimentale. Questions communes: - Sélection des étudiants étrangers. Certaines filières sont meilleures que d'autres - échanger un peu d'information là-dessus. - Manière de faire la publicité à l'étranger: ne pas se faire trop concurrence à l'étranger. Avoir un impact plus fort sans casser les équilibres. ⇒ Mais aussi faire de la publicité en France! l'IN2P3 peut être un point de convergence (stages Janus, ....) de façon à attirer les étudiants vers nos disciplines. Attention aux difficultés de financement des stages (mentionné à Giens) ⇒ l'IN2P3 pourrait être fédérateur, sous la forme d'une école, qui permettrait de mettre à niveau les étudiants d'écoles d'ingénieur. - Plateformes d'expérimentation: affaire d'argent également. Cela doit se monter. L'IN2P3 peut contribuer, même si ce serait de l'argent qui serait enlevé à la recherche ⇒ Faire du Lobbying auprès des présidents d'Université. C'est surtout en région qu'il faudrait le faire. ⇒ Etienne Augé va lancer une enquête auprès des responsables de M2 (Moyens, ce qu'ils ont déjà, ce dont ils ont besoin, ...;) - Interactions entre différentes formations: points plus controversés. essayer de mettre en place des renvois d'ascenseur. Partage d'étudiants, d'enseignants. Prêt de matériel pour des TPs. Cela n'avancera que par expérimentation. - Autre point controversé souligné par Aurélien: on n'est pas la juste pour répondre aux besoins de l'IN2P3. Il faut maintenir une formation de qualité indépendamment de la politique à court terme. Il faudra sensibiliser les directeurs de laboratoire aux questions d'enseignement. L’attractivité des filières de formation dépend d’une information claire sur l’ensemble du parcours, y compris les débouchés professionnels. ⇒ Question du fléchage des concours. Il est dommage que les candidats ne postulent pas sur tous les concours. Auparavant, la mobilité thématique était la règle, et cela semble plus difficile à appliquer. Il faut garder des Masters qui ne soient pas trop scindés en sous-parcours. - Commentaire sur l'attractivité de la physique théorique: il faut augmenter le niveau des cours de physique expérimentale et surtout d’instrumentation de façon à renforcer leur intérêt. Cela a été souligné aussi par le club des industriels. Commentaires et corrections au compte rendu : Strasbourg - IPHT: 2 Masters: - instrumentation et imagerie - physique subatomique et particules + un master d'astrophysique (qui attire les meilleurs étudiants) ⇒ ~ 10 à 20 étudiants (16 cette année). Pas mal de spectroscopie, de physique des réacteurs, de cosmologie, de théorie, ... Il y a bien sur aussi la phys des particules. Pour les étudiants étrangers il y a les deux extrêmes. Une Libanaise est la major de promotion M2. Un marocain avec des bonnes notes chez lui et le dernier du M2 Ils ne peuvent pas refuser en M2 quelqu'un qui a la moyenne en M1 (logique LMD). Ce n'est pas le cas à Grenoble. ⇒ 51% des étudiants font une thèse, mais beaucoup d'étudiants ont un double diplôme ingénieur (ENSPS notamment) et sont embauchés directement. Cordialement, Ulrich Goerlach Quelques remarques et précisions (Philippe Rosnet) : 1- Lorsque vous avez été coupés par téléphone, nous avons discuté en off des TP. J'ai indiqué aux collègues que dans la nouvelle maquette, on introduit de vrais TP sous forme d'un projet d'une semaine avec un investissement demandé à l'université (171 k€ sur 3 ans pour le M1 généraliste et notre M2). Cette UE a été initiée et est pilotée par Stéphane Monteil. Il s'agit de TP avec acquisition de données, slow control et analyse de données. Pour la rentrée 2012, l'investissement portera sur 3 TP : Expérience de Rutherford, Imagerie par détecteur pixel, Initiation à la radioastronomie. 2- Dans ton texte Ces étudiants ont des bourses largement suffisantes, sur 3 ans, ce qui leur permet de passer un an à Vichy pour apprendre le français et se mettre à niveau. La bourse de 3 ans ne concerne que la lybienne. Le tunisien est en M2 sur une bourse propre que l'on a attribuée (c'était la même chose avec le vénézuélien l'an dernier). Ce système de bourses propres à notre M2 est une expérimentation que l'on tente depuis l'année dernière afin d'attirer de très bon étudiants. 3- Dans ton texte ⇒ Pas mal d'évaporation de la licence Physique-Mécanique vers le master de mécanique, ou les master professionnalisant Pour être plus précis, la licence actuelle s'intitule Physique et Ingénierie et possède 4 parcours : Physique fondamentale, Mécanique, Electronique, Génie des systèmes industriels. L'évaporation est multiple, mais on note que le Master de Mécanique se porte bien. Philippe Rosnet A la lecture des notes de la réunion du 15 mai dernier je me rends compte que je n'ai pas cité le Master d'Energie Nucléaire qui va commencer en septembre 2012. Ce master utilisera pendant deux ans le M1 de Physique comme porte d'entrée et a partir de septembre2014 sera une mention complète (M1 +M2). Pour le moment il va y a voir seulement un M2 avec trois parcours , Physique Nucléaire et neutronique, Thermodynamique et Thermohydraulique et Matériaux pour le Nucléaire. C'est un master tres technique et l'implication des EC ou chercheurs de l'In2p3 est tres petite. Ce master est fortement piloté par le CEA de Cadarache et par les départements de chimie et mécanique de l'Université. Au M2 il y aura seulement Marie Claude Cousinou et moi-même qui allons intervenir dans un enseignement du type APP (Apprentissage par Projet et Problème). Désolé pour cet oubli. Amitiés, Jose Busto Réponse de Etienne José, merci de l'information. La question des formations à l'énergie nucléaire est un sujet de débat en lui-même. Bien que quasiment toutes ces formations soient portées par des collègues de l'IN2P3, un institut spécifique a été mis sur pied pour coordonner autant que faire se peut l'activité dans ce domaine. Il s'agit de l'institut international de l'energie nucléaire (I2EN, http://www.i2en.fr/fr/ ). Amicalement Etienne