introduction generale - Thèses et Mémoires

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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella,
Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie
Département de Biologie
THESE PRESENTEE EN VUE DE L’OBTENTION DE DIPLOME DE
DOCTORAT
En
SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT
Option : Biologie et Ecologie Marines
Présenté par : HUSSEIN Kais Boumediene
SUIVI ET EVALUATION DE LA STRUCTURE ECOLOGIQUE
ET BIODIVERSITAIRE INFRALITTORALE DE LA ZONE
COTIERE ORANAISE.
Soutenu devant les membres de jury :
Z. M. TALEB
D. BOURAS
N.AIT HAMADOUCHE
Y. AMAR
B. DJAHED
M. SLIMANI
Professeur, Université d’Oran1
Professeur, Université d’Oran1
Maitre de Conférrence, Univ. d’Oran1
Professeur, Université de Sidi Belabbes
Professeur, Université de Sidi Belabbes
Professeur, Université de Saida
Président
Rapporteur
Examinateur
Examinateur
Examinateur
Examinateur
Remerciement
Je tiens à remercier,
Dieu, à qui je rends grâce
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à mon directeur de thèse
Professeur BOURAS Djilali de l’université d’Oran1 pour sa rigueur, sa
qualité scientifique, son soutien, sa patience et sa disponibilité tout au long
de la réalisation de cette thèse et surtout pour sa modestie.
Je tiens à remercier également Professeur TALEB Mohamed Zohir à
l’université d’Oran1 pour avoir accepter la présidence de mon jury. Mille
mercis mon proffessuer
Je voudrais également remercier Professeur AMAR Yousef de
l’université de Bel Abbes, qui m’a fait l’honneur de juger ce travail.
Mes sincères reconnaissances au Professeurs SLIMANI Miloud et
Professuer DJAHED Benyounes de bien vouloir accepter d’examinier ce
travail.
Un spécial merci au docteur Nadia AIT HAMADOUCHE Maitre de
conférenceA d’avoir bien vouloir assumer la délicate tache d’examiner mon
travail, merci pour votre aide inestimable.
Que Monsieurs CHAKORI A et BENGOUA Y, trouvent ici
l’expression de ma respectueuse gratitude pour leur aide et soutien
pendant les sorties et les plongés ainsi pour toutes les photographies et les
données ainsi que tous les membres de l’association BARBAROUS.
Un spécial merci a tous mes collègues de thèse pour le soutient
morale et l’aide effective (Kallouche, Kawass, MM : Kachour Sihem, Said
Slimane)
Je présente également mes vifs remerciements aux plongeurs pour
leurs aides durant toute la durée de mon travail (B. Boubakar, R. Amine,
B. Mouloud et M. Tarik).
Je dédie ce modeste travail à toute ma famille, plus particulièrement
à mon père et mes frères (Oussama et Zakaria) et Lo.
A la mémoire de ma défunte Mère (Allah Yarhamha).
Résumé
Faute d’inventaires actualisés, l’étude de la biodiversité marine en général reste toujours
subjective étant donné qu’elle fluctue au cours du temps. En Algérie, les études effectuées
montrent que les côtes nord-ouest sont caractérisées par une alternance de fonds rocheux et de
fonds meubles et un plateau continental à pente variable. Cette diversité des biotopes leur
confère une biodiversité élevée. Certains écosystèmes paraissent alors importants, à l’instar de
l’infralittoral et des systèmes insulaires qui abritent une biocénose remarquable et diversifiée.
De ce fait, cette étude se propose de faire un état de référence de la qualité floristique et
faunistique et écologique de l’étage infralittoral de la zone marine Oranaise. L’étude s’est
effectuée au niveau de dix stations, soit 124 km de longueur du 2009 au 2014 de suivi in situ
de Visio. Le travail nous a permis de recenser 178 espèces : soit 74 espèces
de
Macrophytobenthos dont 71 Macroalgues et 3 phanérogames ; 104 espèces de
Macrozoobenthos dont 28 Poissons (soit 4 ordres et 11 familles ) et 76 espèces de
Macroinvertébrés dont 33 % de Spongiaires, 27 % de Mollusques, 20 % de Cnidaires, 12 %
d’Echinodermes, 5 % de Crustacés, 3 % de Polychètes et 1 % d’Ascidie.
Sur le plan conservation, les écosystèmes remarquables de la zone côtière et marine
Oranaise (herbiers de Posidonie, macrozoobenthos, substrat dur et meuble, coralligène, bancs
marins, ...) font l’objet d’une attention particulière, que ce soit dans le cadre des conventions
internationales visant à protéger le milieu marin ; ou bien à l’échelle nationale comme la
création d’aires marines protégées et le renforcement de la réglementation des pêches. Ainsi
outre les aires marines et côtières déjà instaurées et celles projetées, nous proposons dans le
présent travail la protection de nouvelles zones dans chacun des trois secteurs de l’Oranais.
Mots clés : Ecosystème, Biodiversité, Biocénose Benthique, Etage Infralittoral et Littoral
Oranais.
ABSTRACT
Without updated inventories, the study of marine biodiversity in general is always
subjective as it fluctuates over time. In Algeria, the studies show that the northwest coasts are
characterized by alternating rocky and soft bottom and a shelf with variable slope. This
diversity of habitats gives them a high biodiversity. Some ecosystems seem so important, like
the lower shore and island systems that are home to a remarkable and diverse biota.
Therefore, this study proposes to make a reference state of the flora and fauna and ecological
quality of the infralittoral of Oranaise marine area. The study was performed at ten stations, or
124 km long from 2009 to 2014 in situ de Visio monitoring. The work we identified 178
species or 74 species of which 71 macrophytobenthos Macroalgae and angiosperms 3; 104
species of fish including 28 Macrozoobenthos (or 4 orders and 11 families) and 76 species of
macroinvertebrates 33% of sponges, 27% of molluscs, 20% of cnidarians, 12% of
echinoderms, crustaceans 5%, 3% polychaete and 1% Ascidie. On the conservation plan, the
remarkable ecosystems in the coastal zone and marine Oranaise (Posidonia meadows,
macrozoobenthos, hard substrate and furniture, coralligenous, marine bans ...) are the subject
of special attention, either in the framework of international conventions designed to protect
the marine environment; or nationally as the creation of marine protected areas and the
strengthening of fisheries regulations.
Thus in addition to the marine and coastal areas already established and those projected, we
propose in this paper the protection of new areas in all three sectors of the Oran.
Keywords: Ecosystem, Biodiversity, Biocenosis Benthic, Floor Infralittoral & coastline Oran.
‫اﻟﻤﻠﺨﺺ‬
LISTES DES FIGURES
LISTES DES FIGURES
Figure 1 : Grand subdivision du domaine Marin (Peres & Picard, 1964) ..................................................... 8
Figure 2 : Subdivision du Domaine Pélagique et Benthique Côtier et Marin (Ramade,1978) ..................... 9
Figure 3 : Subdivision verticale « étages » du Domaine Littoral (Ramade,1978) ......................................... 11
Figure 4 : Classification des côtes et structure des provinces néritique et océanique (Ottmann, 1956) ........ 15
Figure 5 : Coupe schématique montrant les subdivisions d’une cote sableuse d’après Shepard 1961 .......... 18
Figure 6 : Atténuation des mouvements et des forces de la houle avec la profondeur (Bompais, 1991) ...... 20
Figure 7 : Situation des biotopes infralittoraux de substrats meubles en fonction du mode .......................... 33
Figure 8 : Biodiversité spécifique de la flore marine de l’étage infralittoral en méditerrané ........................ 36
Figure 9: Herbier dense de Posidonia à Madagh II, secteur Ouest du littoral Oranais ................................ 38
Figure 10: Biodiversité spécifique des Macroinvertebrés de l’étage infralittoral en méditerrané ................. 39
Figure 11: Biodiversité spécifique de la faune marine de l’étage infralittoral en Méditerrané ..................... 40
Figure 12: Biodiversité spécifique de l’Ichtyofaune de l’étage infralittoral en méditerrané ......................... 43
Figure 13: Bloc-diagramme du bassin algérien et de la marge algérienne .................................................... 52
Figure 14 : Localisation de l’ensemble du littoral Oranais et des stations étudiées ...................................... 53
Figure 15 : Structure morphologique du littoral Oranais, vue vers le Sud du continent ............................... 55
Figure 16 : Situation géographique des stations étudiées ............................................................................. 60
Figure 17 : Différents types de plongée et méthodes utilisées pour l’étude des communautés: .................... 62
Figure 18 : Méthode utilisé pour le comptage des poissons (Harmelin-Vivien et al, 1985) ......................... 72
Figure 19 : Représentation tridimensionnelle de la topologie sous-marine et reliefs du bassin
Algéro-Provencal, (MEDGAZ, 2004) Modifiée ............................................................................................ 76
Figure 20: Carte bathymétrique du Golfe d’Arzew et localisation des stations d’étude : 1- Port au Poules,
2- Arzew, 3- Cap Carbon; secteur Est du littoral Oranais .............................................................................. 78
Figure 21: Position géographique du transect de la station de Port aux Poules (PP) .................................... 79
Figure 21 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Port Au Poules (PP) ........................... 80
Figure 22: Position géographique du transect de la station de la station d’Arzew(AZ) ............................... 81
Figure 22 a: Profil topographique et nature du fond de la station d’Arzew (AZ) ......................................... 82
Figure 23: Position géographique du transect de la station de Cap Carbon (CC) ......................................... 82
Figure 23 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Cap Carbon (CC) ............................... 83
Figure 24: Carte bathymétrique du Golfe d’Oran et localisation des stations d’étude, secteur Centre
du littoral Oranais........................................................................................................................................... 84
Figure 25: Position géographique du transect de la station de Kristel (KL) ................................................ 85
Figure 25 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Kristel (KL) ....................................... 86
Figure 26: Position géographique du transect de la station de Port d’Oran - Monta II (PO) ........................ 87
Figure 26 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Port d’Oran-Monta II (PO) ................ 88
Figure 27: Position géographique du transect de la station d’Ain El Türck (AT) ......................................... 89
Figure 27 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Ain El Türck (AT) ............................. 90
Figure 28: Position géographique du transect de la station de Cap Falcon (CF) ........................................... 91
Figure 28 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Cap Falcon (CF) ................................ 92
Figure 29: Carte bathymétrique de la baie des Andalouses, l’ensemble insulaire (iles Habibas, ile Plane,
ile Ronda et les iles Fourmies) et localisation des stations d’étude secteur Ouest du littoral Oranais .......... 93
Figure 30: Position géographique du transect de la station de Pain Sucre (PS) ............................................ 94
Figure 30 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Pain Sucre (PS) ................................. 95
Figure 31: Position géographique du transect de la station d’Ile Plane (IP) ................................................. 96
Figure 31 a: Profil topographique et nature du fond de la station d’Ile Plane (IP) ....................................... 97
Figure 32: Position géographique du transect de la station de Madagh II (MG) .......................................... 98
Figure 32 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Madagh II (MG) ................................ 99
Figure 33: Principaux groupes d’algues Macrophytes de l’étage infralittoral du littoral Oranais................. 103
Figure 34: Répartition du nombre d’espèces par groupe au niveau des stations étudiées représentent
l’étage infralittoral Oranais ............................................................................................................................ 105
Figure 35 : Forêts de Cystoseires à Cap Carbon ........................................................................................... 106
Figure 36: Cystoseira sp en concurrence avec l’herbier de Posidonia sur la roche à cap Carbon ............... 107
Figure 37: Cystosiera sp à Pain Sucre, secteur Centre du littoral Oranais .................................................... 107
Figure 38: Différent types d’algues à Pain Sucre, en haut: Asparagopsis armata et en bas : Asparagopsis
taxiformis de couleur rose claire, et des Dichtyotes de couleur vert avec des Cystosieres sp sur la paroi
d’un banc marin bien éclairé .......................................................................................................................... 108
Figure 39 : Codium fragile au Port aux Poules ............................................................................................. 109
Figure 40: Caulerpa racemosa à cap Carbon (0.2m d’isobathe)................................................................... 109
Figure 41: Diversité des macroalgues benthiques du littoral Oranais (PLANCHE 01) ................................ 111
Figure 42: Diversité des macroalgues benthiques de l’infralittoral Oranais (PLANCHE02)........................ 112
Figure 43: L’herbier de Posidonie formant récif barrière de l’infralittoral de Madagh II, secteur Ouest
du littoral Oranais........................................................................................................................................... 113
Figure 44 : Etouffement et dégradation de l’herbier de Posidonia oceanica à cause de l’aménagement
d’une marina à Madagh II, secteur Ouest du littoral Oranais ......................................................................... 115
Figure 45: Pain Sucre en 2009, secteur centre du littoral Oranais ................................................................ 116
Figure 46 : Pain Sucre en 2014, construction de bras de part et d’autres des criques ................................... 116
Figure 47 : Photographie des bras aménager à Pain sucre, flèche rouge : érosion terrigène et installations
récentes, flèche verte : limite supérieur de l’herbier de posidonie ................................................................. 117
Figure 48 : Photographie de l’herbier : à gauche, 2010 avant l’aménagement, limite supérieur juste sous
le pied de la roche. A droite : 2014 après l’aménagement, les rochers envahissent et enterrent la limite
supérieur de l’herbier ..................................................................................................................................... 117
Figure 49: Habitat naturel, rocheux à algues photopile à gauche face à un habitat nouvellement installé
à droite à Pain Sucre....................................................................................................................................... 117
Figure 50: Touffes de Cymodocea nodosa, A droite: en association avec Posidonia oceanica à Pain Sucre en
2014. A guache : herbier dense de Cymodocea nodosa avec une holothurie au milieu à Arzew en 2010….118
Figure 51: Touffes de Zostera noltii en association avec Cystosiera à 1.5 m à Cap Carbon en 2014,
secteur Est du littoral Oranais ........................................................................................................................ 119
Figure 52: La matte de l’herbier de Posidonia oceanica à Madagh II .......................................................... 121
Figure 53: L’herbier de Posidonia oceanica à droite : Cap Falcon, à gauche : Pain Sucre........................... 121
Figure 54: Répartition des principaux groupes zoologiques de l’étage infralittoral de la zone côtière
Oranaise (Hussein et bouras, 2014)................................................................................................................ 122
Figure 55 : Evolution temporel et suivi de la Richesse Spécifique « S » du Macroinvertébrés benthiques
infralittoral du littoral Oranais (Hussein et bouras, 2014) .............................................................................. 125
Figure 56 : Evolution spatio-temporel et suivi de la Richesse Spécifique « S » en relation avec la Densité
(nombre d’individu /m²) du Macroinvertébré benthique de l’infralittoral Oranais ........................................ 126
Figure 57 : Evolution spatio-temporel des indices de diversité de Shannon (H’ et H Max) des
communautés benthiques de l’étage infralittoral oranais (Hussein et bouras, 2014) ..................................... 127
Figure 58 : Evolution spatio-temporel de l’équitabilite des communautés benthiques des substrats
rocheux et meuble de l’étage infralittoral Oranais (Hussein et bouras, 2014) ............................................... 128
Figure 59: Diversité des Macroinvertébrés de l’infralittoral Oranais (PLANCHE 03) ................................. 132
Figure 60: Diversité des Macroinvertébrés de l’infralittoral Oranais (PLANCHE 04) ................................. 133
Figure 61 : Répartition des principales familles de Poissons recensés de l’étage infralittoral de la zone
côtière Oranaise.............................................................................................................................................. 134
Figure 62 : Evolution temporel et suivi de la Richesse Spécifique « S » de l’Ichtyofaune infralittoral du
littoral Oranais................................................................................................................................................ 136
Figure 63 : Evolution spatio-temporel et suivi de la Richesse Spécifique « S » en relation avec la Densité
(nombre d’individu /m²) de l’Ichtyofaune infralittoral, littoral Oranais ......................................................... 137
Figure 64 : Variation spatio-temporel et suivi des indices de diversité de Shannon (H’ et H Max) de
l’Ichtyofaune infralittoral, littoral Oranais ..................................................................................................... 138
Figure 65 : Evolution spatio-temporel de l’Equitabilite de l’Ichtyofaune de l’étage infralittoral du
Littoral Oranais .............................................................................................................................................. 139
Figure 66: Diversité de l’Ichtyofaune de l’infralittoral Oranais (PLANCHE 05) ......................................... 143
Figure 67 : Diversité de l’Ichtyofaune de l’infralittoral Oranais (PLANCHE 06) ........................................ 144
Figure 68: Biocénose des sables fins bien calibrés à Kristel, secteur Centre du littoral Oranais .................. 147
Figure 69: Biocénose des sables grossiers et fins graviers brassés par les vagues à cap Falcon ................... 148
Figure 70: Biocénose des sables grossiers et fins graviers à Kristel ............................................................. 149
Figure 71: Herbiers à Posidonia oceanica sur substrat meuble à Ain El Turck............................................ 151
Figure 72: La Matte érodée par l’hydrodynamisme constitue des chenaux intermattes à Madagh II ........... 152
Figure 73: Détritique côtier au large de la baie des Andalouses, secteur Ouest du littoral Oranais .............. 153
Figure 74: Variété de la vie sur substrat dur à Pain Sucre ............................................................................. 154
Figure 75: Peuplement d’algues photophiles dans l’Infralittoral supérieur (0,5 m), avec Cystoseira
amentacea, Ulva sp., des Dictyotales, Asparagopsis, etc .............................................................................. 155
Figure 76: Association à Cystoseira amentacea entre 0 et 0,5 m en mode battu. (Cap Carbon, secteur
Est du littoral Oranais) ................................................................................................................................... 156
Figure 77: Habitat Sciaphile sous la roche avec quelques taches du Parazoanthus axcinella à Madagh II
à 5 m d’isobathe ............................................................................................................................................. 157
Figure 78: Association des Algues Sciaphiles en Mode Battu avec l’abondance remarquable de
l’Astroides calycularis. (Ile Plane, 4 m, secteur Ouest du littoral Oranais) ................................................... 157
Figure 79: Algues photophiles et hemiphotophile de l’Infralittoral en mode calme (13 m) avec Halimeda
tuna, Padina pavonica, et Asparagopsis sp ................................................................................................... 158
Figure 80: Association d’algues calcaires (Lithophyllum incrustans) avec surpâturage d’Oursins. Il y a
des éponges rouges (Crambe crambe, Phorbas fictitius), Parazoanthus axinella (oranger) et les oursins
Arbacia lixula (noir) et Paracentrotus lividus (marron). ............................................................................... 159
Figure 81: Association des algues hemiphotophyles avec dominance de rhodophyte, Cystoseira sp. et
Padina pavonica ; Eunicela singularis abandante. Dans quelques endroits appariaient Parazoanthus axinella
(orangé) très abondantes et les poissons Coris julis et Thalassoma pavo. (La Madrag – Pain Sucre, -25 m) 160
Figure 82: Fond rocheux Hemisciaphyle avec des algues rouges et, Parazoanthus axinella (orangé) et l’oursin
Paracentrotus lividus à Madagh II (22m d’isobathe) .................................................................................... 161
Figure 83: Des algues sciaphyles, avec Lithophyllum, Peyssonnelia, Halimeda et Flabellia et l’éponge
Crambe crambe (Ile Plane, secteur Ouest du littoral Oranais à -31 m d’isobathe) ........................................ 161
Figure 84: Coralligène avec dominance d’octocoralliaires : gorgones Paramuricea clavata, Leptogorgia
sarmentosa, Eunicella singularis à l’ile plane 33m d’isobathe ...................................................................... 162
Figure 85: Coralligène sur la roche avec gorgones Alcyonium acaule, Leptogorgia sarmentosa, et Eunicella
singularis, peysonnelia sp (en rouge à droite) et l’éponge Anchinoe fictitius (en bas) au large de cap blanc
30m d’isobathe ............................................................................................................................................... 163
Figure 86: La gorgone blanche Eunicella singularis sur des petits blocs organogéniques ........................... 164
Figure 87: Association à Cystoseira amentacea entre 0 et 0,2 m en mode battu avec des poissons
juvéniles du Mulet Argenté. (Cap Carbon, secteur Est du littoral Oranais) ................................................... 164
Figure 88: Une dense moulière au niveau de la partie externe de la digue du port d’Oran, secteur centre
du littoral Oranais.......................................................................................................................................... 165
Figure 89: Frange littoral avec Dendropoma petraeum, à Kristel, secteur Est du littoral Oranais ............... 166
Figure 90 : La gorgone jaune-orangée Leptogorgia sarmentosa et la gorgone blanche Eunicella singularis
sur un fond rocheux en association avec les girelles Coris julis. (Large de cap Blanc, secteur Ouest du
littoral Oranais à - 35 m) ................................................................................................................................ 167
Figure 91 : Dynamique évbolutive de la structure des communautés photophiles selon le type de forçage
(exemple de la madrague)…………………………………………………………………………………….171
Figure 92 : Modèle d’évolution et de la rythmicité biodiversitaire floristique de l’étage infralittoral étudié
(exmple des peuplements d’Ulves et de Cystosières)…………………………………………………………172
Figure 93 : Différents étapes et mécanismes du forcage intense induisant le changement dans un système
infralittoral (cas de Pain Sucre)………………………………………………………………………………..174
Figure 94: Herbier dense de Posidonie et des eaux oxygénés et claires qui dérivent au de sus des prairies
à Madagh II, secteur Ouest du littoral Oranais ............................................................................................... 176
Figure 95: Pelouse de Cymodocea nodosa en bas (vert claire) en association avec prairie de posidonie
en haut de la photo (vert foncé) à Arzew, secteur Est du littoral Oranais ...................................................... 176
Figure 96 : Asparagopsis armata rhodophycée introduite en méditerrané à la Madrag, région Centre
du littoral Oranais........................................................................................................................................... 177
Figure 97: Cystoseira amentacea à port aux poules, secteur Est du littoral Oranais..................................... 177
Figure 98: Jania rubens à Pain sucre- la Madrag, secteur centre du littoral Oranais .................................... 178
Figure 99: Enteromorpha compressa à cap Blanc,secteur Ouest du littoral Oranais .................................... 178
Figure 100: Peyssonelia squamaria sur l’épave du cargo Tajera, secteur Centre du littoral Oranais ........... 178
Figure 101: Diversité des éponges observées au niveau de l’infralittoral Oranais........................................ 179
Figure 102 : Diversité des Cnidaires observées au niveau de l’infralittoral Oranais..................................... 180
Figure 103: Diversité des Mollusques observés au niveau de l’infralittoral Oranais, à droite : Sepia
officinalis au Port d’Oran, à gauche : Charonia lampas à l’ile Plane ............................................................ 181
Figure 104 : Diversité des Mollusques observés au niveau de l’infralittoral Oranais ................................... 181
Figure 105: Diversité des Echinodermes observés au niveau de l’infralittoral Oranais ................................ 182
Figure 106 : Dardanus arrosor observés au niveau de l’infralittoral Oranais .............................................. 183
Figure 107: Ver Polychète Hermodice carunculata de l’étage infralittoral de l’ile Plane. Secteur Ouest
du littoral Oranais........................................................................................................................................... 183
Figure 108 : Colonie de Vers marins tapissent la paroi rocheuse de l’étage infralittoral à Pain Sucre,
secteur Centre du littoral Oranais ................................................................................................................... 184
Figure 109: Spirographe de l’étage infralittoral à l’ile Plane, secteur Ouest du littoral Oranais ................... 184
Figure 110: Mérou brun juvènile Epinephelus marginatus à l’ile Plane ....................................................... 184
Figue 111: La Sole Commune Solea solea à kristel. Secteur Est du littoral Oranais .................................... 185
Figure 112: Sar à tète noire Diplodus vulgaris à cap Falcon. Secteur centre du littoral Oranais .................. 185
Figure 113: Le Serran écriture Serranus scriba à Cap de l’Aiguille, entre Kristel et Arzew........................ 185
Figure 114: A droite : le grand Dauphin Tursiops truncatu, échouée en mars 2014 entre monté Negro
et cap Blanc, littoral Ouest Oranais. A gauche : des Dauphins communs Delphinus delphis filmée au large
de la baie des Andalous prêts de l’ile Plane ................................................................................................... 186
Figure 115: A droite : la tortue caouanne Caretta caretta et à gauche poisson lune Mola mola.Au tour de
l’ile Plane ....................................................................................................................................................... 186
Figure 116: Distribution verticale de l’ichtyofaune (téléostéens) dans les herbiers à Posidonia oceanica
le jour (A) et la nuit (B) (d’après Harmelin-Vivien, 1982 simplifié) ............................................................. 189
Figure 117: Les habitats ayant un rôle essentiel dans les étapes clé du cycle de vie de certains poissons
(Teleostein), (Dessin modifié de Cheminée, 2012, d’après Harmelin-Vivien, 1995) .................................... 192
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 01 : Présentation du nombre d’espèce d’algues par station - en rouge les stations à
substrat rocheux, en noir les stations à substrat meuble/plage sableuse ............................................. 104
Tableau 02 : Présentation d’espèce des Macroalgues benthiques inventorié .................................... 104
Tableau 03 : Taxa inventorié des Macroinvertébrés Benthiques le long de l’infralittoral Oranais .. 123
Tableau 04 : Poissons benthiques signalées de l’infralittoral Oranais .............................................. 135
Tableau 05. Evaluation des différentes stations d’étude en fonction des habitats et des
peuplements ichtyques. Valeur: (3) très importante; (2) assez importante; (1) peu importante......... 168
ABREVIATIONS
ABREVIATIONS
°C
Degrés Celsius
E
O
J
N
P
W
Z.I.A
SR
SM
R
D,G
G
R,E
TB
RI
RB
S
PD
PB
I-sup
I-inf
HP
RBHPI
M
P
Pi
i
n
S
N
Est
Ouest
Indice de Piélou
Nord
Profondeur
West
Zone industrielle d’Arzew
Substrat rocheux
Substrat meubles
Rocher
Déboulement, galets
Galets
Roches, éboulis
Tombons
Roches anfractuosités
Roches blocks
Sables
Pente douce
Pente brute
Infralittoral supérieur
Infralittoral inferieur
Herbier de Posidonie
Récif barrière - herbier de Posidonie important
Matte
Posidonia oceanica
Proportion par espèce i allant de 1 à S = ni / N
Rang de l’espèce
Nombre d’individu de l’espèce
Nombre total d’espèces par station-Richesse spécifique
Nombre total d'individus
DPM
Domaine public maritime
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENT
RESUME
ABSTRACT
‫ﻣﻠﺨﺺ‬
Liste des Figures
Liste des Tableaux
Liste des Abréviations
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN,
ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
1- Introduction ................................................................................................................... 7
1-1- Subdivisions du Milieu Marin ..................................................................................... 7
1-1-1- Subdivisions du domaine Benthique ....................................................................... 8
1-1-2- Subdivisions du domaine Pélagique ........................................................................ 10
1-2- Subdivisions du Milieu Côtier ..................................................................................... 10
2- Organisation écologique de l’étage Infralittoral ....................................................... 12
2-1- Intérêt de l’étage Infralittoral ....................................................................................... 13
2-2- Morphologie de l’étage infralittoral............................................................................. 14
2-2-1- Type morphologique selon la nature côtière........................................................ 14
2-2-1-1- Infralittoral des côtes rocheuses ........................................................................... 16
2-2-1-1-1- Côtes rocheuses abruptes .................................................................................. 16
2-2-1-1-2- Côtes rocheuses découpées ............................................................................... 17
2-2-1-1-2-1- Encoche littoral.............................................................................................. 17
2-2-1-1-2-2- Grottes marines.............................................................................................. 17
2-2-1-1-2-3- Grottes sous-marines ..................................................................................... 18
2-2-1-2- Infralittoral des côtes sableuses............................................................................ 18
2-2-1-2-1- Côtes sableuses ................................................................................................. 18
2-2-1-2-2- Division du littoral sableux................................................................................ 18
2-2-1-2-3- Circulation des sédiments de l’infralittoral ....................................................... 19
2-2-2- Hydrodynamisme côtier ........................................................................................ 19
2-2-2 -1- Houle et vague ..................................................................................................... 20
2-2-2-2- Courants ................................................................................................................ 21
2-2-2-3- Agitation ............................................................................................................... 22
2-2-2-4- Transport littoral par la houle ............................................................................... 23
2-2-2-5- Les matières en suspension ................................................................................... 24
2-2-3- Facteurs Climatiques de l’infralittoral ................................................................. 24
2-2-3-1- Vent ....................................................................................................................... 25
2-2-3-2- Lumière ................................................................................................................. 25
2-2-3-3- Température .......................................................................................................... 26
2-2-3-4- Oxygène des eaux ................................................................................................. 27
2-2-3-5- Salinité .................................................................................................................. 27
2-2-3-6- Autres facteurs abiotiques ..................................................................................... 27
3- Aspect Biodiversitaire de l’étage Infralittoral ............................................................ 28
3-1- Particularités des écosystèmes infralittoraux ............................................................... 29
3-2- Biodiversité spécifique et biocénoses .......................................................................... 30
3-2-1- Les biocénoses benthiques du substrat meuble ........................................................ 33
3-2-2- Les biocénoses benthiques du substrat dur .............................................................. 34
3-3- biodiversité de la frange supérieure de l’infralittoral .................................................. 34
3-4- Flore ............................................................................................................................ 35
3-4-1- Macroalgues ............................................................................................................. 35
3-4-2- Phanérogames marines ............................................................................................. 37
3-4-2-1- Herbier à Posidonia oceanica ............................................................................... 37
3-5- Faune........................................................................................................................... 39
3-5 -1- Faunes des substrats durs infralittoraux .................................................................. 39
3-5- 2- Faunes des substrats meubles infralittoraux ............................................................ 44
4- Types d’Habitats marins de l’infralittoral ................................................................. 46
4-1- Vases sableuses, Sables, Graviers et Roches en milieu Euryhalin et Eurytherme ...... 47
4-1-1- Biocénose euryhaline et eurytherme ........................................................................ 47
4-2- Sables fins plus ou moins envasés ............................................................................... 47
4-2-1- Biocénose des sables fins de haut niveau (SFHN) ................................................... 47
4-2-2- Biocénose des sables fins bien calibrés (SFBC) ...................................................... 47
4-2-3- Biocénose des sables vaseux superficiels de mode calme (SVMC) ........................ 47
4-3- Sables grossiers plus ou moins envasés ....................................................................... 48
4-3-1- Biocénose des sables grossiers et fins graviers brassés par les vagues .................... 48
4-3-2- Biocénose des sables grossiers et fins graviers sous l’influence des courants de fond
(SGCF) ................................................................................................................................ 48
4-4- Cailloutis et Galets....................................................................................................... 48
4-4-1- Biocénose des Galets infralittoraux (GI) .................................................................. 48
4-4-2- Herbier à Posidonia oceanica (HP) ......................................................................... 48
4-5- Fonds Durs et Roches .................................................................................................. 48
4-5-1- Biocénose des algues infalittorales (AP) .................................................................. 48
PARTIE 2
CARACTERISTIQUE GENERALE
DU LITTORAL ORANAIS
1- Facteurs Environnementales du Littoral Oranais ..................................................... 51
1-1-Facteurs Abiotiques .................................................................................................... 51
1-Structure générale de la marge Nord-Ouest Algérienne ............................................. 51
2-Aspect Géographique .................................................................................................. 53
3- Aspect Morphologique............................................................................................... 54
1-2 -Facteurs Climatiques ................................................................................................. 55
1- 3-Caractéristiques des eaux côtières ........................................................................... 56
1- Hydrodynamisme ........................................................................................................ 56
2-Température moyenne des eaux ................................................................................... 57
3-Oxygène des eaux ........................................................................................................ 57
4-Salinité ......................................................................................................................... 57
PARTIE 3
MATERIEL & METHODES
1- Matériel et Méthodes .................................................................................................... 59
1-1-
Zone d’étude ........................................................................................................... 59
1-2-
Choix des stations ................................................................................................... 59
1-3-
Echantillonnage ....................................................................................................... 60
1-4-
Logistique ................................................................................................................ 61
1-5-
Inventaire in situ ...................................................................................................... 63
1-6-
Les transects ........................................................................................................... 63
2- Etude de l’organisation écologique.............................................................................. 64
2-1- Prospection des sites ................................................................................................... 64
2-2- Phase préparatoire........................................................................................................ 64
2-3- Sorties en mer et plongées ........................................................................................... 65
3- Etude de l’aspect biodiversitaire ................................................................................. 65
3-1- Flore ............................................................................................................................ 66
A- Algues ............................................................................................................................ 66
1- Objectif de l’échantillonnage .......................................................................................... 67
2- Technique d’échantillonnage .......................................................................................... 67
B- Phanérogames ............................................................................................................... 67
1-Technique d’échantillonnage ........................................................................................... 68
3-2- Faune........................................................................................................................... 68
A- Invertébrés Macrobenthiques ..................................................................................... 68
1-Méthode d’étude .............................................................................................................. 69
1-1- Richesse spécifique...................................................................................................... 69
1-2- Indices de diversité Shannon-Wiener .......................................................................... 69
B- Ichtyofaunes benthiques .............................................................................................. 70
1- Inventaire des poissons ................................................................................................... 70
2- Méthodes d’évaluation .................................................................................................... 70
3- Comptage ........................................................................................................................ 71
C- Autres espèces ............................................................................................................... 72
4- Identification de la flore et de la faune........................................................................ 72
5- Classification des biocénoses et des paysages benthiques ......................................... 73
6- Valorisation écologique ................................................................................................ 73
PARTIE 4
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE
DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
1- Organisation écologique de l’Infralittoral Oranais ................................................... 75
1-1- Topographie de l’étage infralittoral Oranais................................................................ 75
1-2- Description de la nature écologique des transects des stations étudiées ..................... 76
A- Secteur Est .................................................................................................................... 78
1- Port aux Poules (PP) ................................................................................................... 79
1-1-Situation géographique ................................................................................................. 79
1-2-Profils topographiques et nature du fond du transect ................................................... 80
2- Arzew (AZ) .................................................................................................................... 80
2-1-Situation géographique ................................................................................................ 80
2-2-Profil topographique et nature du fond du transect ...................................................... 81
3- Cap Carbon (CC) .......................................................................................................... 82
3-1-Situation géographique ................................................................................................. 82
3-2-Profil topographique et nature du fond du transect ...................................................... 83
B- Secteur Centre .............................................................................................................. 84
1- Kristel (KL) ................................................................................................................... 85
1-1-Situation géographique ................................................................................................. 85
1-2- Profil topographique et nature du fond du transect ..................................................... 85
2- Port d’Oran-Monta II (PO) ......................................................................................... 86
2-1-Situation géographique ................................................................................................. 86
2-2- Profil topographique et nature du fond du transect ..................................................... 87
3- Ain El Türck (AT) ......................................................................................................... 88
3-1-Situation géographique ................................................................................................. 88
3-2- Profil topographique et nature du fond du transect ..................................................... 90
4- Cap Falcon (CF) ............................................................................................................ 91
4-1-Situation géographique ................................................................................................. 91
4-2-Profils topographiques et nature du fond du transect ................................................... 92
C –Secteur Ouest ............................................................................................................... 93
1- Pain Sucre-Madrague (PS)........................................................................................... 93
1-1-Situation géographique ................................................................................................. 93
1- 2- Profils topographiques et nature du fond du transect ................................................. 94
2- Ile Plane (IP) .................................................................................................................. 95
2-1-Situation géographique ................................................................................................. 95
2-2- Profil topographique et nature du fond du transect ..................................................... 96
3- Madagh II (MG) ............................................................................................................ 98
3-1-Situation géographique ................................................................................................. 98
3-2- Profil topographique et nature du fond du transect ..................................................... 98
1-3- Discussion sur l’organisation écologique de l‘infralittoral Oranais ..................... 100
2- Aspect de la Biodiversité de l’infralittoral Oranais ................................................. 101
2-1- Introduction ................................................................................................................. 101
A- Diversité Floristique : Macrophytobenthos ............................................................... 102
1- Algues ............................................................................................................................. 102
1-1- Diversité Algale .......................................................................................................... 103
1-2-Taxa inventorié le long de l’infralittoral Oranais ......................................................... 104
1-3- Forêts de Cystoseires ................................................................................................... 106
1-4- Espèces introduites / invasives .................................................................................... 108
1-4-1 - Rhodophyceae (Algues rouges) .............................................................................. 108
a- Asparagopsis armata ...................................................................................................... 108
b- Asparagopsis taxiformis.................................................................................................. 108
1-4-2 - Chlorophyceae (Algues vertes) ............................................................................... 109
a- Codium fragile ................................................................................................................ 109
b- Caulerpa racemosa ......................................................................................................... 109
1-5- Discussion .................................................................................................................... 110
2- Phanérogames marines ................................................................................................. 113
2-1- Biodiversité des phanérogames marines ...................................................................... 113
2-1-1- L’herbier à Posidonia oceanica (l) delile ................................................................. 113
2-1-1-1-Systématique .......................................................................................................... 113
2-1-1-2-Situation Géographique et Bathymétrique ............................................................. 114
2-1-1-3- Etat de l’herbier..................................................................................................... 114
2-1-1-3-1-Cas de Madagh II ................................................................................................ 115
2-1-1-3-2-Cas de Pain Sucre- Madrague ............................................................................. 116
2-1- 2- L’herbier à Cymodocea nodosa (ucria) asherson .................................................... 118
2-1-2-1-Systématique .......................................................................................................... 118
2-1-2-2- Situation Géographique et Bathymétrique ............................................................ 119
2-1- 3- L’herbier à Zostera noltii (linnaeus) ....................................................................... 119
2-1-3-1-Systématique .......................................................................................................... 119
2-1-3-2-Situation Géographique et Bathymétrique ............................................................. 120
2-2- Discussion .................................................................................................................... 120
B – Diversité Faunistique : Macrozoobenthos ................................................................ 121
1- Macroinvertébrés Benthiques ..................................................................................... 122
1-1- Taxa inventorié le long de l’infralittoral Oranais ........................................................ 123
1-2- Structure et organisation des macroinvertébrés benthiques......................................... 124
a) -Evolution de la richesse spécifique des macroinvertébrés benthiques de
l’infralittoral Oranais .......................................................................................................... 125
b) - Evolution de l’indice de Shannon du macroinvertébré benthique ................................ 127
c) - Variation de la répartition des macroinvertébrés benthiques ........................................ 128
1-3- Discussion .................................................................................................................... 129
2- Poissons benthiques ...................................................................................................... 134
2-1- Diversité des Poissons ................................................................................................. 135
2-2- Structure et organisation de l’ichtyofaune ................................................................... 136
a) - Aspect de la richesse spécifique de l’ichtyofaune infralittoral ..................................... 136
b) - Evolution de l’indice de Shannon de l’ichtyofaune de l’infralittoral Oranais .............. 138
c) - Evolution de la répartition de l’ichtyofaune de l’infralittoral Oranais ......................... 139
2-3-Discussion ..................................................................................................................... 140
2-4- Synthèse sur la diversité de la flore et la faune ........................................................... 145
3 - Habitats et Biocénoses de l’étage infralittoral ........................................................... 146
A) Substrat Meuble ........................................................................................................... 146
1 - Sables fins plus ou moins envasés ............................................................................ 147
1-1-Biocénose des sables fins bien calibrés ..................................................................... 147
1-1-1-Description ............................................................................................................. 147
1-1-2-Menaces Potentielles .............................................................................................. 147
1- 2- Biocénose des sables vaseux superficiels de mode calme ....................................... 148
1-2-1-Description ............................................................................................................. 148
2 - Sables Grossiers et Graviers .................................................................................... 148
2-1-Biocénose des sables grossiers et fins graviers brassés par les vagues ..................... 148
2-1-1-Description ............................................................................................................. 148
2-1-2-Menaces Potentielles .............................................................................................. 149
2-2-Biocénose des sables grossiers et fins graviers sous influence des courants............. 149
2-2-1-Description ............................................................................................................. 149
2-2-2-Faciès et Association .............................................................................................. 150
3 - Herbiers à Posidonia oceanica ................................................................................. 150
3-1-Description................................................................................................................. 150
3-2-Flores et Faunes abrités ............................................................................................. 151
3-3-Menaces Potentielles ................................................................................................. 152
4 - Détritique Côtier ....................................................................................................... 152
4-1-Description................................................................................................................. 152
B) Substrat Dur ................................................................................................................. 154
1- Horizon supérieur ...................................................................................................... 155
1-1-Association des Algues Photophiles en Mode Battue ............................................... 155
1-1-1-Description ............................................................................................................. 155
1-2- Association des Algues Sciaphiles en Mode Battue ................................................. 156
1-2-1- Description ............................................................................................................ 156
2- Horizon moyen .......................................................................................................... 157
2-1- Association des Algues Photophiles en Mode Calme .............................................. 158
2-1-1-Description ............................................................................................................. 158
2-1-2-Faune associés ........................................................................................................ 158
2-2- Association de Surpâturage des Algues encroûtantes et d’Oursins .......................... 159
2-2-1- Description ............................................................................................................ 159
3- Horizon inférieur ....................................................................................................... 159
3-1-Association des Algues Hemiphotophiles ................................................................. 160
3-1-1-Description ............................................................................................................. 160
3-2-Association des Algues Sciaphiles en Mode Calme .................................................. 161
3-2-1-Description ............................................................................................................. 161
4- Coralligène .................................................................................................................. 162
4-1-Flores associés ........................................................................................................... 163
4-2- Faunes associés ......................................................................................................... 163
4- Associations et Faciès de l’infralittoral ....................................................................... 164
4-1- Association à Cystoseira amentacea ........................................................................... 164
4-2- Faciès à Mytilus galloprovinciali ................................................................................ 165
4-3- Faciès à Vermets .......................................................................................................... 165
4-4- Faciès à Gorgones ........................................................................................................ 166
5- Valeur Ecologique de l’infralittoral Oranais ............................................................. 167
6 - Rythmicité biodiversitaire et équilibre écologique ................................................... 170
7- Espèces remarquables .................................................................................................. 176
7-1- Macrophytobenthos ................................................................................................... 176
7-1-1- Phanérogames marines .......................................................................................... 176
a- Posidonia oceanica ......................................................................................................... 176
b- Cymodocea nodosa .................................................................................................... 176
7-1-2- Macroalgues ............................................................................................................ 177
a- Asparagopsis armata............................................................................................... 177
b- Cystoseira spp ......................................................................................................... 177
c- Jania rubens ............................................................................................................ 177
d- Enteromorpha compressa ....................................................................................... 178
e- Peyssonelia squamaria ............................................................................................ 178
7-2- Macrozoobenthos ....................................................................................................... 179
7-2-1 – Macroinvertébrés.................................................................................................. 179
a- Les Spongiaires ....................................................................................................... 179
b- Les Cnidaires ........................................................................................................... 180
c- Les Mollusques ....................................................................................................... 181
d- Les Echinodermes ................................................................................................... 182
e- Les Crustacés ........................................................................................................... 183
f- Les Polychètes ......................................................................................................... 183
7-2-2- Les Poissons ........................................................................................................... 184
8- Autres espèces infralittorale......................................................................................... 186
9 - Discussion Générale ..................................................................................................... 187
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................ 194
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................ 199
ANNEXES .......................................................................................................................... 218
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION :
L’Algérie du nord, avec plus de 1600 km de côtes, est ouverte sur le bassin occidental
Méditrenéen. Ceci, implique une dynamique courantologique concrétisée par une des
branches du courant d’origine atlantique venant de la côte Espagnole aux environs d’Almeria
pour rejoindre la côte Algérienne aux environs d’Oran vers 1°O 35° 40°N. Il prend alors la
dénomination de courant du front d’Oran (Boutiba, 1992, Grimes et al ,2004). Ce courant
coule le long de la côte Algérienne avec une largeur de l’ordre de 50 km (in Boutiba, 1992).
Vers 1°E 36° 30° N. Ce courant est caractérisé par des tourbillons cycloniques et
anticycloniques y associant avec des upwellings (Lascaratos, 1998). Ces structures turbulentes
provoquent
un
important
mélange
des
eaux
atlantiques
et
méditerranéennes,
l’hydrodynamisme est plus contrasté avec le même courant atlantique qui baigne la haute mer,
et des courants plus chauds et plus salés dans les zones plus littorales, dont l’empreinte
levantine est très accentuée (Tintore et al.1988 ; Brandhorst, 1977; Arnone et al. 1990).
La topographie du littoral Algérien en général et Oranais en particulier est aussi très variée :
Côtes rocheuses ou sabloneuses, baies profondes échancrées, caps saillants, nombreuses îles
et îlots et une ceinture de hauts fonds sont les éléments les plus caractéristiques
(Bouras 2009 ; 2012 et Bouras, 2014).
La côte Oranaise est considérée comme l’un des « points chauds » de la diversité des
espèces marines en méditerranée. Le caractère unique du littoral Oranais provient d’une
combinaison de caractéristiques historiques, morphologiques, écologiques, chimiques,
biotiques et anthropiques (Bouras, 2007 ; Hussein, 2007).
L’infralittoral Oranais présente un intérêt écologique majeur et occupe une importante
place dans toute la méditerranée en générale et l’Algérie en particulier. Ils possèdent, une
richesse d’habitats et de paysages sous-marins très remarquables. Ceci est dû à la proximité
géographique de l’Oranais par apport au détroit de Gibraltar bénéficiant d’un enrichissement
important venant de la circulation des courants horizontaux et verticaux qui balayent la côte
(courant « front d’Oran »). A cela s’ajoute la présence des monts sous-marins d’Alidade (30
milles de long) donnant un ensemble insulaire typique à la région et une marge continental
très étroite avec un plateau serré d’où l’effet « up weiling ». Toutes ces conditions
environnementales combinés à une bioclimatologie favorable offre au littoral Oranais une
grande richesse et diversité biologique et écologique.
La zone côtière et marine Oranaise est constituée de nombreux zones morphologiques,
biologiques, climatiques favorables lui offrant divers potentiels écologiques élevés et d’autres
2
INTRODUCTION GENERALE
zones artificialisées et fragilisées et reconfigurés par l’intervention anthropique. Ces potentiels
écologiques sont confrontées à de nombreux pressions du fait de l’exploitation croissante, par
l’homme, de la nature et des ressources naturelles ; (littoralisation, anthropisation,
bétonisation, industrialisation, aménagements, surexploitation, activités balnéaires et
pollutions).
L’existence d’une biodiversité marine et côtière. Toutefois, malgré certains efforts visant
à mieux l’étudier, les données restent insuffisantes en raison de l’hétérogénéité des travaux.
Même l’inventaire des espèces et leur identification posent de nombreux problèmes,
notamment en ce qui concerne les phylums réputés difficiles tels que ceux des cnidaires, des
bryozoaires, des annélides, des algues et des éponges. Bien que l’Algérie dispose d’un
inventaire global de la biodiversité biologique, établi suite à de nombreuses études (Grimes et
al, 2004), ce travail a mis en exergue notamment la disparité des données ainsi que la
nécessité de les mettre à jour (Bouras, 2012).
Nous présentons dans ce travail les données relatives à la biodiversité marine dans la
zone infralittoral de l’oranais, et nous récapitulons l’état de connaissance sur les plans
dynamique, biologique, morphologique et faunistique; en insistant sur les paramètres
prépondérants dans le choix des sites susceptibles d’accueillir des récifs artificiels ou d’être
classés aires marines protégées.
La connaissance de la biodiversité ne peut être considérée comme satisfaisante, car elle
n’est ni étudié, ni complète ni systématique et les lacunes sont évidentes tant au niveau des
rapports population/individu qu’au niveau du rapport habitats/communautés. En comparaison
à d’autres secteurs de la côte Algérienne, le littoral Oranais apparaît comme un secteur
relativement inexploré scientifiquement, il s’agit d’un secteur marin singulier sur le plan
biodiversitaire (flores et faunes), habitats et des biocénoses benthiques où tout est à
déterminer et examiner de façon profonde. Notons quelques études fragmentaires sur le pôle
insulaire des iles Habibas et la zone d’Arzew (Grimes, 2004, kawas.2010).
A ce sujet, nous ait jugé utile de faire un inventaire des différentes espèces benthiques de
l’étage infralittoral de la zone marine oranaise, notés bien que très peu d’études sont
enregistrées au niveau de cet étage d’où notre étude tire son originalité. On a également
procédé à l’étude des habitats/biocénoses, associations et faciès qui caractérisent l’infralittoral
Oranais.
Le présent travail vient dans le souci d’établir une base de données sur l’aspect
biodiversitaire et la structure écologique de l’infralittoral (inventaire, richesse spécifique,
identification et évaluation ….). Il s’agit d’une zone non chalutable et/ou difficile d’être
3
INTRODUCTION GENERALE
étudiée par les engins particulièrement au fonds des substrats durs. De plus, l’infralittoral est
un étage bionomiquement remarquable par l’exubérance des peuplements appelés aussi zéro
biologique du fait de l’explosion de la vie dans cet étage.
Dans l’infralittoral, le benthos constitue un témoin permanent de l'environnement car ses
composantes biologiques intègrent les caractéristiques écologiques locales, soumises à des
fluctuations d'origine naturelles (« warming-change » ou « global change ») ou anthropique
(pollutions, industriels, aménagements, …) (Gray et al, 1992). L'observation directe des
populations zoo- phytobenthiques et de leur évolution est indispensable pour suivre les
éventuelles modifications de la biodiversité (Gray et Pearson, 1982 ; Pearson et Rosenberg,
1978 ; Warwick, 1986 ; Warwick, 1993 ; Dauer, 1993 ; Fano et al, 2003).
L’évaluation de l’organisation écologique et biodiversitaire infralittorale a pour objectif la
détermination des différents genres et espèces d'organismes ainsi que le type d’habitat de cette
zone particulière, mais aussi la détection des changements spatiotemporels qui s'ajoutent à
ceux causés par le processus naturel, et enfin attribuer les changements aux facteurs
écologiques correspandants.
Dans ce sens, la côte Oranaise, partie intégrante de la Méditerranée est concernées de
facto par les préoccupations d’ordre environnemental de l'ensemble de la région. C'est dans ce
cadre qu'en 1997 :
•
l'Algérie bénéficiait d'un projet financé par le FEM/PNUD (Projet ALG/97/G31) afin
d'élaborer une stratégie et un plan d'action national en matière d'utilisation durable de
diversité biologique.
•
La partie marine y figure, en raison de son importance dans le patrimoine national,
mais aussi et surtout, de la concentration de la population et des activités économiques
(agricoles, halieutique, industrielles, touristiques et urbaines) confinées dans une
bande côtière de moins de 70 km de largeur.
•
Les travaux menés dans ce cadre ont concerné l'inventaire floristique et faunistique de
la partie marine, complétés par des éléments de stratégie axés sur des actions
hiérarchisés du point de vue de leur importance et de leur urgence.
Ce travail est organisé comme suit :
•
Dans une première partie on commence par une synthèse bibliographique sur les
grandes subdivisions du milieu côtier et marin et l’écobiologie de l’étage infralittoral.
4
INTRODUCTION GENERALE
•
Une deuxième partie correspond à la synthèse des caractéristiques générale du littoral
oranais à travers une présentation des facteurs environnementaux régnants au niveau
de cette bande côtière et marine.
•
Une troisième partie permettra d'appréhender les méthodes et les moyens utilisés pour
l’échantillonnage de la flore et la faune de l’infralittoral oranais, prospections et
identifications des habitats, biocénoses, associations et faciès qui caractérisent cet
étage.
•
Le suivi spatiotemporel d'observation, sur un cycle annuelle entre 2009-2014, des
données quantitatives (densités, biomasses, surface) et qualitatives (richesse
spécifique, diversité) permettant de mettre en évidence l'importance du milieu sur la
structure qualitative de la diversité spécifique et la valeur écologique, fera l'objet d'une
quatrième partie.
L’originalité de la démarche est de s’appuyer sur les connaissances acquises sur la
distribution de la biodiversité à différentes échelles spatiales et sur les relations
biodiversité/habitats et habitat/habitant pour développer une réflexion sur les conséquences
des perturbations de l’environnement et l’efficacité des mesures de gestion.
La préservation des habitats infralittoraux, constitue une première action susceptible
d'inverser la tendance actuelle de dégradation et de destruction des peuplements et des
communautés, répond au principe de précaution retenu comme démarche centrale par la
Convention de Rio, 1992.
Lorsque les problèmes de perte de la biodiversité sont définis en termes de causes
immédiates, la réponse est de prendre des actions défensives, souvent conflictuelles telles que
la promulgation de lois, l’interdiction de l’accès aux ressources et la déclaration de nouvelles
zones comme aires protégées supplémentaires. Une telle réponse est nécessaire en cas de
surexploitation incontrôlée ; mais elle est rarement et réellement adéquate pour agir sur les
causes sociales et économiques des menaces qui pèsent sur la diversité biologique. Lorsque
les problèmes sont définis par référence à leurs causes premières, une réponse plus
constructive peut être engagée, une réponse qui nécessite des efforts coopératifs pour aborder
les raisons sociales et économiques fondamentales de l'épuisement des ressources. Pour
conserver la diversité biologique il est nécessaire de considérer aussi bien les causes proches
qu’ultimes.
5
PARTIE 1
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN,
ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
1 - Introduction :
On commence dans cette partie par quelques notions de bases, notamment celles qui
déterminent les facteurs physico-chimiques qui conditionnent l’organisation écologique de
l’étage infralittoral, la distribution spatiale et bathymétrique ainsi que la composition des
ressources biologiques en méditerranée.
L’interface terre-mer est perpétuellement convoitée, investie et exploité par l’homme.
De nombreuses activités, comme par exemple le trafic maritime, la production d’énergie,
l’extraction de matières premières, la pêche, l’aquaculture, le nautisme ou encore le tourisme,
imposent des contraintes de plus en plus lourdes sur ces milieux aux équilibres précaires, déjà
fragilisés par divers apports polluants en provenance des eaux continentales dues à une
concentration exagérée sur le littoral. Différents usages croisés et parfois divergents sur ces
milieux marins et côtiers imposent désormais, dans l’intérêt de tous, une approche globale
intégrée. L'amélioration de l'environnement et du cadre de vie ne deviendra réalité qu'avec le
renforcement de l'information scientifique et de l'éducation du public.
1-1- Subdivisions du Milieu Marin :
Sur un profil haut-bas du milieu marin, on distingue un domaine pélagique ou
domaine de pleine eau puis un domaine benthique. Chacun de ces domaines est subdivisé
dans le sens vertical, suivant la profondeur, en diverses zones. En ce qui concerne le relief du
fond des mers, on distingue :
a) Le plateau continental plus ou moins étendu suivant les régions, en pente douce
(0.5%), et qui va jusqu’à 200 mètres de profondeur en moyenne ;
b) Le talus continental dont la pente moyenne est de l’ordre de 5% ;
c) La plaine abyssale qui descend jusqu’à 6000m et qui constitue la plus grande partie
des océans) la zone hadale ou ultra abyssale qui correspond aux plus grandes fosses.
L’importance relative de ces diverses régions est la suivante :
- Plateau (0-200 m)
- Talus continental (200-2000m)
- Plaine abyssale (2000-6000m)
- Zone hadale (plus de 6000m)
7.6 %
8.1 %
82.2 %
2.1 %
La province néritique recouvre le plateau continental ; les eaux y sont peu profondes,
agitées, riches en substances dissoutes et en matériaux en suspension avec une productivité
7
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
élevée. La province océanique recouvre les fonds dont la profondeur est supérieure à 200
mètres (Fig.1) (Peres & Picard, 1964).
Figure 1 : Grand subdivision du domaine Marin (Peres & Picard, 1964).
1-1-1- Subdivisions du domaine Benthique :
Il s’agit des limites proposées par Pérès et Picard, 1964 qui définissent les étages à
l’aide des critères écologiques et non pas simplement à l’aide des variations de profondeur.
L’étage supralittoral est situé au-dessus du niveau des plus hautes mers, il n’est atteint
que par les embruns. L’étage médiolittoral est situé dans l’étage des alternances régulières
d’émersion et d’immersion. L'étage infralittoral correspond à la limite des herbiers de
Posidonies. C'est la zone la plus riche et la plus diversifiée en faune et en flore. Ceci est dû
aux conditions favorables d'éclairement qui s'amenuisent en descendant vers les étages
inférieurs. Le circalittoral est le prolongement de l'infralittoral. Ces deux étages recouvrent le
plateau continental qui s'étend jusqu'à environ 200 mètres. L'étage bathyal commence à partir
du talus continental et descend jusqu'à 2000 mètres. L'étage abyssal, compris entre 2000 et
6000 mètres est l'étage qui correspond aux plus grandes profondeurs de la Méditerranée: point
le plus profond actuellement = 5126 mètres au large de la Grèce. L'étage hadal ne concerne
que les grandes fosses océaniques (Fig.2) comme la renommée fosse des Mariannes (Peres &
Picard, 1964).
8
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
Figure 2 : Subdivision du domaine Pélagique et Benthique Côtier et Marin (Ramade, 1978).
L’ensemble des 4 étages mentionnés ci-dessus constitue le système aphytal caractérisé par des
végétaux benthiques chlorophylliens (Ramade, 1978).
L’étage bathyal occupe le talus continental et les régions à faible pente qui se
trouvent à sa base jusqu’à 2000 ou 3000 mètres selon les critères utilisés. Pour Bruun (1956)
la limite inférieure de l’étage bathyal correspond à l’isotherme de + 4°C assez variable suivant
la latitude. Pour Peres, 1976 la limite inférieure correspond à un changement de faune assez
important et elle se situe un peu après 3000 mètres. L’étage abyssal correspond à la grande
plaine abyssale jusqu’à 6000 ou 7000 mètres. Sa faune est assez appauvrie avec disparition à
peu près totale des espèces eurybathes du plateau continental. L’étage hadal ou ultra abyssal
occupe les fosses très profondes au-delà de 6000 à 7000 mètres. Il est caractérisé par la
pauvreté de sa faune ou un certain nombre de grandes unités systématiques sont absentes
(Spongiaires, Astérides, Ophiures, Décapodes), par quelques groupes endémiques et par des
Bactéries barophiles adaptées aux hautes pressions (COPEMED, FAO, 1997). L’ensemble de
l’étage bathyal, abyssal et hadal constitue le système aphytal.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
1-1-2- Subdivisions du domaine Pélagique :
Dans le domaine pélagique une subdivision analogue à celle du domaine benthique a été
adoptée. La zone épipélagique ou euphotique est la zone superficielle éclairée ; elle est limitée
vers 50 à 100 mètres suivant les régions par la zone de compensation ou la photosynthèse
apparente est nulle (photosynthèse = respiration). La zone méso pélagique de 50-100 mètres
est encore légèrement éclairée saisonnière se fait encore sentir dans cette zone. La zone infra
pélagique entre 200 mètres et 500-600 mètres est riche en espèces car elle comprend à la fois
des espèces qui descendent le jour de la zone supérieure et d’autres qui remontent la nuit de la
zone inférieure. Elle n’est plus affectée par les variations saisonnières de température. Les
copépodes y sont dominants. La zone bathypélagique de 500 à 2000 mètres renferme des
Copépodes, des Méduses des genres Atolla et Crossota, des Amphipodes, des Décapodes, des
pélagonemertes. Sa limite inférieure correspond à peu près à l’isotherme de 4°C aux latitudes
moyennes. La zone abyssopélagique entre 2000 et 6000 mètres est dominée non plus par les
Copépodes mais des Chétognathes, des Crustacés Mysidacés et Décapodes, La zone
hadopélagique, très pauvre, a comme formes dominantes des Amphipodes, des Ostracodes et
des Copépodes.
1-2-
Subdivisions du Milieu Côtier :
Les biomasses des organismes benthiques diminuent rapidement avec la profondeur. Vers
une échelle plus petite cette décroissance est également très nette. Selon Alleem (1955), on
rencontre sur les côtes rocheuses de Californie occupées par la grande algue brune
Macrocystis purifiera une biomasse de 4792g/m² à 1.5m de profondeur (dont 4667 pour les
Algues et 125 pour les animaux) et une biomasse de 983g/m² seulement à 22m (dont 606 pour
les Algues et 377 pour les animaux).
La richesse des peuplements aux faibles profondeurs a comme conséquences un
recouvrement total ou presque des fonds rocheux. La compétition pour la recherche de
l’alimentation est à l’origine de très nombreux dispositifs de récolte et de régimes alimentaires
non moins variés : phytophages mangeur d’Algues (Gastéropodes, Crustacés, Poissons),
collecteurs de particules en suspension (Bryozoaires, Annélides, Ascidies, Lamellibranches),
fouisseurs, mangeurs de vase, etc.
Les organismes benthiques peuvent être sessiles c’est à dire fixés à la surface du substrat
(Spongiaires, Bryozoaires, Ascidies, Cirripèdes) ou pivotants, c’est à dire « enracinés » dans
le substrat meuble (certains Polychètes et Cnidaires). D’autres sont libres mais ils ne
s’éloignent pas du fond (Gastéropodes, Echinodermes, Décapodes) ; les fouisseurs se
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
déplacent dans le sédiment meuble (Holothuries, Mollusques) et les foreurs creusent les
substrats durs (Tarets, Pholades, Eponges du genre Clio na).
Au niveau du système littoral photique, la diversité des conditions de vie des biocénoses
permet de distinguer un certain nombre de divisions superposées ou étages, au sein desquelles
la nature du substrat (rocheux ou meuble) et les modes (battu ou abrité) permettent de
caractériser les différents biotopes.
Les étages (et les sous-étages) sont d'abord définis par leur faune et leur flore, et leurs
limites par de profonds changements de cette faune et de cette flore (Pérès et Picard, 1964 ;
Ros et al., 1985). Ce n'est qu'une fois ces limites biologiques mises en évidence que l'on
cherche à déterminer quels sont les paramètres physico-chimiques susceptibles d'expliquer
cette zonation (humectation, embruns, vagues, marée, lumière, etc.). Au sein d'un étage, ces
paramètres physico-chimiques sont homogènes, en présentent un gradient entre des valeurs
critiques, qui correspondent aux limites entre étages (Ros et al., 1985). En fait, ces limites ne
sont nettes que si l'on considère l'abondance (biomasse, nombre d'individus) des espèces ; en
revanche, elles le sont moins si l'on considère seulement la présence ou l'absence des espèces
(Ballesteros et Romero, 1988). Quoi qu'il en soit, la transition entre deux étages (ou sous
étages) n'est pas toujours brutale : il n'est pas rare qu'elle soit progressive ; on désigne alors
sous le nom d'écotone la zone de transition. Ces étages bionomiques peuvent être divisés en
sous étages et horizons, les principaux étages sont :
Figure 3 : Subdivision verticale « étages » du Domaine Littoral (Ramade, 1978).
L’étage supralittoral qui est la limite entre la végétation aérienne et niveau moyen des hautes
mers de vive eau.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
• L’étage médiolittoral avec ces trois horizons: Horizon supérieur, moyen et inférieur. C’est la
partie de la côte exposée á des alternances assez régulière d’émersion et submersion.
• L’étage infralittoral (Fig.3) situé au dessous du niveau inférieur des basses mers de vive eau.
Il est subdivisé en deux sous étages, l’un superficiel (photophile : Affinité des espèces pour la
lumière) et l’autre profond (sciaphile : Affinité des espèces pour ’ombre).
Au dessous de l’infralittoral, on distingue l’étage Circalittoral assez mal caractérisé de point
de vue floristique, les algues sont rares mais les organismes calcifiés sont abondant et forment
les concrétions caractéristiques des fonds coralligènes.
2 - Organisation écologique de l’étage Infralittoral :
Une première étape dans la gestion des ressources et la planification de protection de
la biodiversité est d’identifier et de classer les types d’habitats, ce qui a généré une multitude
de systèmes de classification. Créer une classification d’habitats et une cartographie est un
difficile challenge du fait d’un large panel d’habitats complexes variant aux différentes
échelles spatio-temporelles. Pour répondre à ce challenge, plusieurs pays ont développé ou
développent un système national de classification et des protocoles de cartographie pour les
habitats marins. Pour être effectivement appliqués par les autorités et utilisés par les
scientifiques, il est essentiel que les systèmes de classification soient le plus exhaustif possible
et intègrent des caractéristiques pertinentes en physique, géologie, biologie et également en
facteurs anthropiques.
Il existe une forte interaction entre les caractéristiques du milieu naturel et le type de
vie qui s'y développe (Pérès, 1976). Deux grands types de facteurs peuvent influer sur le
développement de la vie : les facteurs abiotiques, que l'on scindera par commodité en facteurs
physiques et en facteurs chimiques et les facteurs biotiques.
Un ensemble d'espèces vivant au sein d'un biotope et liées entre elles par des relations
d'interdépendances constitue une biocénose. L'ensemble biotope/biocénose forme un
écosystème, terme malheureusement très souvent mal utilisé.
L'influence des facteurs physiques est en général plus nette pour l'observateur
néophyte que celle des autres facteurs écologiques (Nicholls et Cazenave, 2010). Ces facteurs
sont de plus facilement perceptibles pour les humains que nous sommes. Les principaux
facteurs physiques rencontrés dans les habitats de l’étage infralittoral sont la lumière, la
température, l'agitation et la nature physique du substrat. Il existe d'autres facteurs physiques
qui peuvent avoir un impact important sur tel ou tel milieu. La pression anthropique est un
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
exemple de facteur physique. De même, la concentration en matières en suspension peut
s'avérer déterminante pour la survie de certaines espèces.
Depuis le rivage, l’infralittoral débute généralement en pente douce (moins de 1 °C)
par un plateau continental de plusieurs dizaines de kilomètres de large (70 km en moyenne).
Ces plateaux recouvrent de 5,7 à 8 %, voire 9,9 % de la surface de l'écorce terrestre selon les
auteurs. Ils représentent donc de 30 à 40 millions de km2. De façon plus imagée, on assimile
leur surface vierge à celle de la lune. Les plateaux continentaux, cadres potentiels des activités
d'aménagement, correspondent aux portions de continents submergées au cours des périodes
géologiques récentes ; ils prolongent en mer le relief des continents et sont donc plus étroits
lorsque les reliefs montagneux surplombent directement la mer, tandis qu'ils constituent de
vastes plaines qui prolongent, sous l'eau, les côtes basses. Les mers tropicales ont en général
des plateaux étroits, Au plan écologique, cette pente continentale sépare les eaux de la
province néritique (qui correspond au plateau continental) de la province océanique qui
correspond au grand large.
2-1- Intérêt de l’étage Infralittoral :
En méditerranée, la répartition de la biodiversité spécifique est concentrée surtout sur
les 40 premiers mètres de profondeur dont l’étage infralittoral (38 % des invertébrés, 75 %
des poissons et presque la totalité des algues). Cette répartition est étroitement liée aux
conditions édaphiques et climatiques du milieu (facteurs abiotiques). Néanmoins, dans cette
même bande littorale, des écosystèmes remarquables se distinguent par des particularités
spécifiques, résidant dans la beauté des paysages, la richesse des biocénoses et aussi les
multitudes associations animale / végétale (Pérès, 1976).
Dans l'étage infralittoral, les conditions de vie sont beaucoup plus clémentes que dans
le Supralittoral et dans le Médiolittoral : faibles variations de la température et de la salinité,
humectation constante, éclairement généralement non limitant. Le franchissement du zéro
biologique est donc marqué par une explosion de la diversité spécifique : de très nombreuses
espèces sont en effet capables de vivre dans l'Infralittoral (y compris bien des espèces du
Supralittoral ou du Médiolittoral), et ce sont les phénomènes de compétition interspécifique
qui sont déterminants pour expliquer la présence ou l'absence d'une espèce en un point donné
(Bouchet et Cayré, 2005). Pour ce qui concerne la flore, c'est dans cet étage que se localisent
la grande majorité des espèces connues de Méditerranée (il constitue donc un "pôle" de
biodiversité).
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
L'exploitation halieutique du milieu marin est concentrée pour plus de 90 % sur le
plateau continental pour plusieurs raisons : il s'agit d'une zone proche des continents donc plus
facilement accessible. Ils sont biologiquement riches, car les paramètres qui conditionnent la
production de matière vivante y sont favorables (Pérès et Devèze, 1963) (faible profondeur,
brassage des eaux, sels nutritifs). La production primaire s'effectue pour le quart dans les
zones côtières, sur l’infralittoral.
A cette optique, nous allons détaillée les facteurs importants qui influencent la structure
morphologique, écologique et biodiversitaire de l’étage infralittoral ainsi la répartition de la
faune et la flore qui occupe cet espace.
2-2- Morphologie de l’étage infralittoral :
La nature côtière « partie terrestre » et l'hydroclimat constituent des facteurs déterminants
de la structure morphologique de l’infralittoral et de la répartition des organismes vivants. La
nature du sédiment peut avoir une importante influence sur la présence et l'abondance des
espèces (Bouras, 2007). Nous allons détaillée dans ce qui suit la classification des cotes et les
types de morphologies qu’offrent à l’infralittoral ainsi l’hydroclimat.
2-2-1- Type morphologique selon la nature côtière :
La classification des côtes à depuis longtemps préoccupé de nombreux auteurs,
géologues et géographes. Plusieurs classification ont été proposées, basées sur des critères
différents, morphologiques ou génétiques surtout. Ces derniers critères sont les plus
discutables et les plus dangereux dans ce domaine côtier, ou il est si difficile de séparer les
actions terrestres (tectoniques, lithologiques, sédimentologiques, climatiques, etc.) de celles
dues à la mer (transgressions, érosion, transport, etc.).
Les côtes sont classées selon des principes en divers types (Fig.4) caractérisés par des
lettres A, B, C, D, E qui permettront ensuite une subdivision numérique.
Type A. – Il n’existe pas de plate-forme continentale appréciable, ou le profil terrestre
se continue jusqu'aux fonds océaniques.
Un sous groupe A1, par exemple, sera constitué par les cotes gradins, ou les côtes de
faille, comme celle d’Algérie, ou de certain zone de Californie.
Un autre sous groupe A2 pourra être formé des iles volcaniques dont les pentes raides
surgissent du fond de la mer ou des dorsales. Certains atolls de mêmes caractéristiques
morphologiques pourraient fournir un troisième sous-groupe.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
Type B. – Il est constitué de falaises verticales, qui se prolongent par une plate- forme
d’abrasion presque horizontale, reliée elle-même à la plate-forme continentale. Ici le niveau
marin coïncide avec la rupture de pente.
Type C. – De nombreuses côtes accores montrent des abruptes qui se prolongent sous
la mer jusqu'à des profondeurs variables, ou ils se raccordent a la plate-forme continentale.
La rupture de pente se trouve donc ici bien en dessous du niveau de la mer. Ce sont les cotes à
« falaises plongeantes », comme celle des iles d’Hyères ou de la région de Marseille.
Figure 4 : Classification des côtes et structure des provinces néritique et océanique
(Ottmann, 1956).
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MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
Type D. – Il est plus difficile à définir. Il est en effet constitué par les nombreux cas
ou le profil de la zone terrestre se continue sous la mer, sans escarpement notoire avant de se
relier à la plate-forme continentale.
Ces le cas des côtes bordés d’iles et d’écueils et de celle souvent qualifiées de cotes de
rias, qui proviennent de l’ennoiement d’un relief préexistant, au cours de la dernière
transgression postglaciaire.
Type E. – La côte est plate, la plate-forme et la plaine littorale font partie d’une
seule structure. Pas de rupture de pente.
Tous ces différents types de côtes conditionnent la structure écologique de
l’infralittoral ainsi la qualité de la biocénose qui constitue des éléments producteurs au sein de
l’écosystème côtier et marin.
L’infralittoral est structuré suivons la nature de la partie littoral terrestre (Fig.4), deux
grand structure seront décrites : structure à substrat dur ou substrat rocheux et à substrat
meuble ou sableux. En effet ces deux type d’habitats caractérise l’ensemble de la méditerrané.
Les écosystèmes littoraux sont caractérisés par les apports terrigènes ou marins, mais aussi
par un processus de régénération lié à l’hydrodynamisme. Comme le dit Lie (1983) « à
l'inverse des systèmes océaniques et de remontées d'eaux profondes côtières qui ont une base
phytoplanctonique, les écosystèmes littoraux ont donc essentiellement une base détritique ».
2-2-1-1- Infralittoral des côtes rocheuses :
2-2-1-1-1- Côtes rocheuses abruptes :
Les côtes rocheuses abruptes groupent les cotes de type A et C, elles présentent, vis-àvis de la mer, les mêmes caractéristiques. Ces côtes sont celles ou l’action de la mer est
certainement le plus spectaculaire. Sheepard à comparé systématiquement de vielle
photographies et les photographies actuelles de nombreuses pointes rocheuses. En cinquante
ans, on ne trouve pas de variations notables. Il n’en est pas de même pour les cotes basses
éternellement changeantes d’une saison ou d’un jour à l’autre.
Le long de ces côtes accores, il n y aura pratiquement pas de transport latéral des
sédiments, ces côtes sont souvent élevées, plusieurs centaines de mètres, avec des pentes
raides, escarpées, parfois en surplomb, assez rectilignes, bref des côtes inhospitalières ou l’en
rencontre peu de ports et de pêcheurs.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
2-2-1-1-2- Côtes rocheuses découpées :
Ce sont les côtes du type D de notre classification. Elles correspondent aussi à un des
types les plus fréquents et les plus variées que l’on rencontre dans notre zone d’étude. Par leur
découpage, l’infralittoral offre de bons abris pour les petits ports et des fonds propices à la
pêche. Des petits plages s’abritent au fond des baies et font le bonheur des touristes, les pentes
moyennement inclinées permettent les cultures et les promenades. Elles sont très peuplées et
de grand intérêt économique.
Ce sont des côtes très découpées, avec de nombreux caps (cap Falcon, Cap Carbon et
Cap Ferrat) en Oranie, des baies (la baie d’Ain Türck et la baie des Andalouses) et des iles
(iles Habibas et ile Plane) ensemble insulaire de l’Oranie, Algérie. Les fonds marins de
l’étage infralittoral de ces côtes descendent doucement de la côte vers le large avec un profil
souvent irrégulier. La profondeur, moins grande que dans les types A et C, permet un
important transfert de sédiment à la cote et la présence de belles plages au fonds des baies, la
présence des sédiments transportés, l’hydrodynamisme dans la zone du ressac, les tourbillons
entre les écueils permettront une érosion mécanique, plus importantes que pour l’infralittoral
des côtes précédentes. Dans les premiers mètres au dessus de l’eau, la zone mouillée par les
vagues et les embruns apparait souvent patiné de noir. Ce sont des algues microscopiques
généralement de la famille des verrucaria Sp.
2-2-1-1-2-1- Encoche littoral :
La Méditerranée, mer sans marée, le niveau marin oscille peu, 50 cm environ. Ainsi la
dissolution par l’action de l’hydrodynamisme, à la surface, sera surtout sensible sur les
calcaires. Elle creusera à la surface des parois, au contacte de l’eau, une rainure dite «
encoche littoral » de dimensions variables, mais atteignant souvent un a deux mètres de
profondeur.
2-2-1-1-2-2- Grottes marines :
On entend par grottes marines les nombreuses grottes qui se trouvent sur le littoral au
niveau de la mer. Certains sont dus exclusivement à l’érosion marine, dans une zone fracturée,
pour des raisons lithologiques et tectoniques. D’autres ne sont simplement que l’excavation
d’un filon de roches sensibles à l’action marine au milieu de roches résistantes.
L’origine des grottes est souvent confirmée par l’existence de stalagmites er
stalactites, de limons rouges, des restes de faunes terrestre, ou par les sources d’eau douce.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
Certaines de ces grottes ou l’on se promène en bateau sont célèbres pour leur intérêt
touristique.
2-2-1-1-2-3- Grottes sous-marines :
On les trouve en pays calcaire seulement. Ce sont toutes grottes envahis par la mer.
Les explorations de ces grottes faciles en scaphandre autonome, ont montré que la mer n’y
exerce
pratiquement
plus
aucune
action.
Beaucoup
sont
d’ailleurs
recouvertes
d’encroutements calcaires organiques qui les protègent.
2-2-1-2- Infralittoral des côtes sableuses :
2-2-1-2-1- Côtes sableuses : Plages, Dunes et Cordons :
L’idée de la plage est si intimement liée à la présence de sable qu’il parait
nécessaire de réserver le terme de plage aux accumulations de sable. Ainsi, quand il sera
question de plage dans ce texte, il s’agira de plage sableuse. Pour les cotes bordées de galet, il
semble préférable d’utiliser le terme de « grève » ou cordon de galets. Pour les étendues de
vase on utilise le terme vasières.
2-2-1-2-2- Division du littoral sableux :
Tout d’abord, sur le continent, on trouve « la zone des dunes littorales », plus au moins
hautes, comme les dunes qui se trouvent entre la plage des dunes et cap Falcon, littoral
Oranais, Algérie. Certains auteurs les considèrent comme des formations continentales, bien
qu’elles dérivent des plages.
Figure 5 : Coupe schématique montrant les subdivisions d’une cote sableuse et la structure de
l’infralittoral, d’après Shepard, 1961.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
Nous suivrons la classification proposée par Shepard. A la suite des dunes, on
distinguera « la haute plage » souvent constitué de plusieurs « gradins de plages ». Puis vient
la plage proprement dite séparer de la haute plage par une microfalaise, cette zone qui s’étend
entre le niveau des hautes et basses mers, est l’« estran »(Fig.5). Ensuite l’infralittoral est
toujours immergée, c’est la « plage sous-marine » ou offshore, qui débute par une frange,
souvent ondulée, avec des creux « foreshore », qui se continue de façon régulière, pour se
joindre à la plate-forme continentale.
2-2-1-2-3- Circulation des sédiments de l’infralittoral :
Les sédiments de l’infralittoral des cotes sableuses sont très voisins de ceux de
l’estran. Toutefois, la pente la plus douce, le triage des sédiments par les vagues et le
déferlement, le retour des particules fines vers le large, font qu’ils seront généralement plus
fins que ceux dans la plage. Cependant, des le cas des cordons de galets, ce sera le contraire,
les plus gros galets seront accumulés au pied du cordon et souvent associés avec les sables qui
reviennent a la plage sous marine à travers les galets du cordon.
Les sédiments sableux sont soit le produit ultime de l'érosion directe des roches par la
mer au niveau des falaises ou des zones rocheuses immergées, soit ils sont issu des alluvions
transportées par les fleuves. Il peut aussi avoir une origine biologique : les récifs coralliens,
les coquilles vides usées par la mer sont la matière première bien connue du sable. La
composition des sables est variable et caractérise leur origine. Bien que le sable soit remanié
par les tempêtes hivernales, les plages constituent une des lignes de côte les plus stables du
fait de leur capacité à absorber l'énergie des vagues (Brown et McLachlan, 1990).
Nous venons de voir dans ce chapitre de quelle façon les facteurs écologiques,
géomorphologiques, climatiques et hydrodynamiques interagissaient entre eux de façon
complexe pour déterminer finalement les conditions qui seront celles des êtres vivants de
l’infralittoral. Ce sont ces conditions, selon qu'elles seront favorables ou non, qui vont à leur
tour déterminer l'abondance et la qualité de la biodiversité, en fonction de leurs
caractéristiques biologiques propres qu'il faut donc examiner.
Après qu’on a vue les facteurs géologiques, géomorphologiques et sédiementologique
on passe au facteur hydrodynamique, action des courants, houle et vagues « up weilling »
2-2-2- Hydrodynamisme côtier :
Les mouvements des eaux, quelle qu'en soit leur origine, contribuent largement aux
interactions entre les organismes vivants et leurs milieux : les éléments nutritifs, les gaz
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
dissous sont dispersés et pourront entrer en contact avec les organismes utilisateurs qui ne
sont pas forcément mobiles (filtreurs fixés, plancton). Les turbulences aboutissent à
homogénéiser les conditions ambiantes au sein des masses d'eau, à éviter la « ségrégation
dans l'espace des éléments matériels qui doivent interagir » (Frontier et Viale, 1991). Les
phénomènes physiques sont ainsi le plus souvent à l'origine des phénomènes biologiques alors
que le contraire est rare.
2-2-2 -1- Houle et vague :
Les vents sont à la base de la formation des vagues. Il est important de distinguer à ce
propos les vagues forcées et les vagues libres : les vagues dues au vent sont des vagues
forcées qui sont caractérisées par un fort transport de la masse des eaux dans la direction du
vent ; c'est quand les vagues quittent cette zone ventée, qui les a engendrées, que ton parle de
vagues libres ou de houle.
Figure 6 : Atténuation des mouvements et des forces de la houle avec la profondeur
(Bompais, 1991).
La hauteur des vagues engendrées par le vent dépend de la vitesse du vent et de sa
durée, mais aussi de la distance sur laquelle il agit (le « fête h », c'est-à-dire sa course). Un
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
vent violent agissant sur un plan d'eau de quelques kilomètres ne peut lever d'énormes vagues
: il faut 500 miles marins pour obtenir les grandes vagues océaniques ; en Méditerranée, les
vagues ne dépassent guère 8 m du fait des dimensions de cette mer. En mer du Nord, leur
hauteur atteint 30 m pour un vent soufflant à 108 km/h pendant plus de 6 h ; leur période est
de 15 secondes et leur longueur d'onde de 350 m (Schmied, 1994). La longueur d'onde des
vagues peut atteindre 1,5 km, mais est souvent plus réduite. La plus grande vague océanique,
mesurée par triangulation par C. Margraff (en se servant du mât du navire comme repère) à
bord du navire de la Marine américaine Ramapo, mesurait 35 m de haut.
Les vagues sont des oscillations du niveau de la mer de courte période (temps qui
s'écoule entre le passage de deux vagues successives). Elles engendrent des déplacements
rotatifs des molécules d'eau dont la vitesse atteint déjà 2 m/s pour des vagues de 2 m de haut
environ et d'une période de 4 s. Une telle houle engendre des vitesses orbitales de
déplacement correspondant à des courants de 4 nœuds (7,4 km/h), s'inversant à chaque demipériode. Les vagues de 2 m de hauteur ne sont pas rares en mer ouverte et ce sont elles qui
induisent donc les déplacements les plus rapides des particules d'eau. Le schéma de la Figure
3 (Bompais, 1991) rend compte des déplacements des forces et de la vitesse des déplacements
d'eau engendrés par les vagues en zone peu profonde et de leur atténuation rapide avec la
profondeur.
De façon plus progressive que dans le cas des courants, l'amplitude des vagues ou de
la houle diminue avec la profondeur sur les fonds côtiers. Cette diminution est due au
frottement des vagues sur le fond qui absorbe de l'énergie. Sur des plages très plates, la
réduction peut atteindre 30 %. Cette diminution d'amplitude s'accompagne d'un « écrasement
» et même d'un aplatissement du mouvement qui se traduit par un va-et-vient des particules
d'eau au niveau du fond (au-delà de 30 à 40 mètres de profondeur, de tels mouvements
deviennent très faibles).
2-2-2-2- Courant :
L'énergie insufflée au milieu marin par le soleil, les vents et les houles, et les
mouvements à grande échelle engendrent les vagues, mais aussi les courants, c'est-à-dire des
déplacements d'eau de mer caractérisés par une direction, une vitesse et un débit précis. Il
existe diverses catégories de courants, mais ils ont tous un écoulement turbulent. Nous nous
limiterons ici à l'étude des courants en zone côtière en excluant les grands courants
océaniques sensu stricto.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
Les courants côtiers sont souvent parallèles aux rivages qui en constituent la frontière.
Les vents, déclenchés par les mouvements de l'atmosphère, génèrent des courants de dérive
orientés dans le sens du vent à leur origine. Les vents entraînent les molécules d'eau
superficielles de la couche mélangée ; ils engendrent un grand nombre de courants océaniques
: les eaux marines étant souvent stratifiées, la vitesse du courant ne change pas entre la surface
et la thermocline* sur toute la hauteur de la couche mélangée.
L'effet des vents varie suivant leur intensité et leur course ou « fetch », mais on
conçoit qu'en zone côtière ou en lagune leur influence soit prépondérante du fait de la faible
profondeur ; outre les courants engendrés, les vents jouent un très grand rôle dans les
transferts entre le milieu marin et l’atmosphère.
Les masses d’eaux méditerranéennes sont des eaux d’origine atlantique qui pénètrent
en surface par le Detroit de Gibraltar (Boutiba, 1992; Bouras 2007), effleurant les cotes
espagnoles pour traverser les cotes algériennes. Ce courant se déplace sur les 1200 km de long
et sur une largeur de 50 km, ayant une salinité estimée à 36.25 0/00 et une température de 12 à
13 °C.
Le flux Atlantique traverse les côtes algériennes sous formes de mouvement
anticyclonique. Ce même courant, courant algérien est souvent instable et à forte intensité
engendrant des courants secondaires (méandres) qui vont se diviser en deux branches
(Lascaratos, 1998).
Sur le plan général, les eaux de l’océan Atlantique entrant dans la Méditerranée par le
détroit de Gibraltar font un grand virage anti-cyclonique dans le bassin d’Alboran, suivant de
près la côte espagnole. En principe, ce courant tourne au sud, à la hauteur de Cabo de Gata, où
il rencontre le courant méditerranéen du Levant qui va en direction sud-ouest. Le courant
combiné (connu sous le nom de Front d’Oran) se déplace alors vers Oran, sur la côte
algérienne. Il se divise ensuite en deux, le courant situé le plus à l’est est le Courant algérien.
Les courants extrêmes des fonds (1 m au-dessus du fond marin) au cours d’une
période de récurrence d’un an sont de 0,64 à 0,81 m/s sur la côte (profondeur d’eau <30 m) du
côté Espagnol et de 0,88 à 0,95 m/s du côté Algérien.
2-2-2-3- Agitation :
On distingue plusieurs "modes" selon l'impact de la houle et des courants. Les deux
modes extrêmes sont le mode battu, caractérisé par une action forte de la houle et où ne
peuvent résister que les animaux et végétaux spécialement adaptés à ce milieu inhospitalier, et
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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le mode calme, à l'abri des courants et de la houle. Il existe naturellement une transition
continue entre ces deux modes (on parle ainsi de mode semi-battu, etc.).
Les adaptations développées pour la survie en mode battu sont nombreuses. On peut
citer pêle-mêle :
•
La forme (éponges encroûtantes, chapeau des patelles, etc.) qui permet de
réduire l'emprise des courants ;
•
La consistance (certaines éponges de cette zone sont extrêmement compactes,
des végétaux présentent au contraire une consistance caoutchouteuse) ;
•
Le regroupement dense (cas des balanes ou des moules), utilisant au mieux
"l'union fait la force" ;
•
Les dispositifs spéciaux d'adhérence (crampons, ventouses, byssus des moules,
etc.).
En mode calme, la prédilection de la nature va aux surfaces importantes, offrant de
large contacts avec le courant, et aux animaux ou végétaux peu ou mal ancrés.
2-2-2-4- Transport littoral par la Houle :
Les mouvements de la mer remanient les matériaux du fond, au moins en zone côtière
et les reclassent. Les plages qui ont une pente variable de 1 à 5° sont d'autant plus douces que
la houle est creuse et le sable fin.
Les vagues transportent les sables le long des rivages surtout lorsqu'elles l'abordent
obliquement. L'effet est maximal pour des angles de 50 à 65°. Cela est visible le long des
plages, chaque vague arrachant du sable au fond le remonte vers le haut de la plage : c'est le
jet de rive, important pourries vagues qui ne déferlent pas (cambrure < 2,5°).
Les vagues de plus forte cambrure déferlent et édifient une barre. Entre la barre et la
côte, la vague, qui déferle, entraîne de grandes quantités de sable dans un « courant littoral de
houle », parallèle au rivage. De tels courants peuvent être modifiés par des obstacles naturels
(fonds rocheux) ou artificiels ; on sait que des épis perpendiculaires au rivage sur le trajet du
courant littoral de houle sont érodés du côté sous le vent et produisent une accumulation de
sable du côté au vent.
La houle remanie les fonds jusqu'à une trentaine de mètres pour les houles d'une
période de 6 secondes et jusqu'à une centaine de mètres pour une période de 12 secondes. Ce
sont les vagues les plus creuses qui transportent le plus de sédiments.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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Au niveau du fond, les sédiments peu profonds (infralittoral, zone côtière) remaniés
par la houle ou les courants, seront oxygénés au contact des turbulences ; les sels nutritifs, les
substances organiques (mais aussi les polluants) pourront être à nouveau dilués, déplacés,
avec l'ensemble de conséquences que l'on peut en attendre pour la vie marine. Frontier et
Viale (1991) comparent ces remaniements à un « labourage ».
Par contre, les sédiments sont anoxiques en dessous d'une fine couche superficielle de
quelques millimètres d'épaisseur.
Les vagues, les houles, les courants engendrent des turbulences qui aboutissent à
homogénéiser les conditions ambiantes au sein des masses d'eau côtières mais, malgré cela,
elles gardent une polarité marquée : la lumière solaire vient du haut et, du fait de phénomènes
physiques, ce sont les eaux profondes qui fournissent les nutriments.
2-2-2-5- Les matières en suspension :
Les matières en suspension sont présentes de manière naturelle dans le milieu, parfois
de manière très abondante (milieu estuarien par exemple). L'activité de l'homme peut parfois
accroître de façon très significative la présence des matières en suspension, ce qui aura deux
effets :
Un taux plus élevé de matières en suspension dans l'eau se traduit par une
augmentation de la turbidité, et donc un moindre éclairement pour une même profondeur par
apport à une eau moins riche en matières en suspension. Les espèces végétales auront donc
tendance à disparaître plus tôt dans ces milieux perturbés.
Lorsque ces matières en suspension se déposent, elles vont recouvrir le sol et
asphyxier les espèces qui pouvaient s'y trouver. Un faible nombre d'espèces sont capables de
survivre à cet envasement, ce qui conduira à une modification profonde de l'écosystème et à
un appauvrissement général des lieux. Cette situation est celle que l'on rencontre
classiquement dans les zones portuaires.
2-2-3- Facteurs Climatiques de l’infralittoral :
Le bassin méditerranéen se situe au confluent de quatre masses d’air : anticyclone des
Açores, les basses pressions d’Islande, les hautes pressions hivernales du Nord de l’Europe et,
plus rarement les basses pressions sahariennes. L’influence continentale prédomine et
l’ensemble du bassin est soumis à un climat sec et chaud, à faibles précipitations, même en
hiver (Cheung et al, 2008). Le déplacement des masses d’air et des fronts météorologiques
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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sont canalisés par les reliefs montagneux bordant le bassin, particulièrement élevés dans la
partie septentrionale (Jacques et Treguer, 1986).
2-2-3-1- Vent :
Le vent se développe en raison des différences de pression ou de températures entre
deux endroits sur la surface de la terre. Les brises de mer se développent à la suite du
réchauffement différentiel de la terre et de la mer à la côte, pendant les chaudes journées
ensoleillées d’été.
2-2-3-2- Lumière :
La lumière est probablement le facteur exogène le plus important quant à la
distribution d’organismes côtier le long des fonds rocheux de la plate-forme continentale
(Ballestros, 1992 ; Marti, 2002).
La lumière évolue en quantité et en qualité avec la profondeur, les radiations rouges
étant absorbées dès les premiers mètres. La répartition des animaux et des végétaux suivra
cette évolution. Les espèces qui aiment la lumière sont appelées photophiles (beaucoup
d'algues, certains cnidaires, tout particulièrement ceux dotés de zooxantelles). A l'inverse, les
espèces vivant dans des zones moins éclairées sont dites sciaphiles (corail rouge,
Leptopsammia, etc.). Il est d'usage de distinguer trois zones en fonction de la quantité de
lumière reçue :
La zone photique est la zone supérieure de l’infralittoral, dans laquelle la quantité de
lumière disponible permet à la photosynthèse d'obtenir un rendement positif (plus de gaz
carbonique consommé que produit). Chaque végétal possède, en fonction de ses pigments et
de son adaptation, un éclairement limite en-deçà duquel le rendement de la photosynthèse
devient négatif. La profondeur correspondante est appelée profondeur de compensation. Elle
varie évidemment avec la clarté de l'eau. La zone euphotique s'étend couramment jusqu'à 200
m de profondeur.
La zone oligophotique est une zone dans laquelle pénètre toujours un peu de lumière,
mais en quantité trop faible pour que la photosynthèse se fasse de façon correcte et pérenne.
Cette zone s'étend généralement de 200 m à 500 m en Méditerranée.
La zone aphotique est caractérisée par l'absence quasi-complète de lumière. C'est le
royaume des poissons abyssaux.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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Il est bien évident que les conditions locales peuvent permettre à des espèces
sciaphiles de se développer dans des zones proches de la surface, par exemple sous des
surplombs ou à l'entrée des grottes.
2-2-3-3- Température :
Elle correspond à un élément fondamental en Océanographie. Ce facteur contrôle en
surface l'intensité des échanges mer-atmosphère et conditionne largement et significativement
l'écologie des systèmes marins et côtiers. Les différentes mesures effectuées au cours du
programme de la réalisation de l’Atlas mondial sur l’Hydrologie de la Méditerranée (Guibout,
1987), ont largement contribué à une compréhension directrice des fluctuations thermiques
observées au-dessus du plateau continental algérien. A ces fluctuations s’ajoutent les données
thermiques moyennes de surface obtenues de 1976 à 2000 sur le littoral oranais (Bouras et al,
2007a).
L'agitation superficielle de la mer facilite les échanges thermiques entre l'eau et
l'atmosphère, tandis que les zones profondes ne sont guère soumises qu'aux courants et aux
éventuels transferts de chaleur par conduction. Ainsi, il est classique de diviser le milieu en
deux zones en fonction de la profondeur :
Dans la zone superficielle, la température varie fortement selon les saisons, et
rapidement avec la profondeur. Les échanges thermiques avec l'atmosphère et l'agitation en
sont la cause.
Dans la zone profonde, la température est pratiquement constante, diminuant très
légèrement avec la profondeur, pour atteindre environ 4°C dans les profondeurs des océans
(mais 12°C en Méditerranée, grâce à l'effet de seuil du détroit de Gibraltar).
En été, dans les eaux qui ne sont pas trop agitées, la séparation entre les eaux
réchauffées et l'eau plus froide des profondeurs est franche, et nettement perceptible par le
plongeur. Il s'agit de la thermocline.
Certaines espèces supportent de très fortes variations de température. Elles sont dites
eurythermes et peuvent se développer sur de vastes étendues, presque indépendamment de la
saison. D'autres espèces, au contraire, ne supportent que très mal les variations de
température, et doivent donc migrer en fonction de la température, ou vivre en profondeur (ou
sous les tropiques...). Ces espèces sont dites sténothermes. Les espèces qui aiment les
températures élevées sont dites thermophiles, terme qu'il ne faut pas confondre avec les deux
concepts évoqués précédemment.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
2-2-3-4- Oxygène des eaux :
Le contenu en oxygène dissous de l’eau est inversement proportionnel à la
température, dans les eaux profondes, où le minimum enregistré est de 4,23 (en été) et le
maximum de 4,43 ml/l (en hiver). Dans les eaux peu profondes de l’étage infralittoral (zone
photique) cependant, l’oxygène fabriqué par le phytoplancton joue également un rôle, de sorte
que les valeurs les plus élevées, d’environ 5,5 ml/l, sont atteintes au printemps et en automne.
2-2-3-5- Salinité :
La salinité est constante à des profondeurs au-dessous de 250 m, s’élevant à 38,4 psu,
qui est le niveau caractéristique de l’ensemble de la Méditerranée. Elle est plus basse au
niveau de l’infralittoral, de 36,7 à 37,1 psu, étant donnée l’arrivée des eaux de l’Atlantique.
Certaines espèces peuvent supporter de très fortes variations de salinité. Ces espèces
sont dites euryhalines. On les rencontre fréquemment dans les estuaires ou les lagunes, mais
également dans les mares, où l'évaporation peut accroître très rapidement la salinité. Ces
animaux ou ces végétaux vivent donc essentiellement dans les eaux superficielles, où elles
bénéficient d'un avantage compétitif.
A l'opposé, certaines espèces ne supportent pas de forts écarts de salinité. Elles sont
appelées sténohalines et vivent généralement en profondeur ou au large, où les
caractéristiques physico-chimiques de l'eau restent pratiquement constantes.
2-2-3-6- Autres facteurs Abiotiques :
D’autres facteurs chimiques ayant un impact sur les biotopes marins sont
l'humectation, le pH, la nature chimique du substrat et enfin la pollution. La structure
écologique de l’étage infralittoral est la conséquence des périodes plus ou moins longues de
reconfigurations naturels du plateau continentale en fonction du positionnement du lieu étudié
(Alheit et Bakun, 2010). Plusieurs facteurs interviennent :
•
L'humidité : celle-ci peut provenir de l'eau de mer ou de la pluie ;
•
La température : un estran subit de grandes variations de température quand il
est exondé (gel en hiver, fortes températures en été) ; par contre les variations
de température sont faibles quand il est immergé ;
•
La lumière : les flux lumineux sont assez vite arrêtés par les couches d'eau.
•
Les organismes inféodés aux infralittoraux jouent un rôle dans leur
structuration. De ce fait, nous aurons des faciès très différents en fonction du
substrat :
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
•
Un substrat dur (côtes rocheuses) permettra l'installation d'algues qui pourront
servir de nourriture à certains animaux ; les irrégularités de ce même substrat
ainsi que les algues présentes leurs fourniront aussi des abris de choix ;
•
Un substrat mou ne permettra que très difficilement la fixation d'algues ou de
plantes ; les animaux seront plus rares et le plus souvent en position endogée.
Enfin, l'exposition de l'estran à l'action de la mer ne sera pas anodine. Une côte ouverte
recevant la houle du large sans que celle-ci ne rencontre d'obstacle n'aura pas la même
structure qu'une côte abritée.
3- Aspect Biodiversitaire de l’étage infralittoral :
Nous venons de voir de quelle façon les facteurs écologiques, géomorphologiques,
climatiques et hydrodynamiques interagissaient entre eux de façon complexe pour déterminer
finalement les conditions qui seront celles de la structure biodiversitaire de l’infralittoral. Ce
sont ces conditions, selon qu'elles seront favorables ou non, qui vont à leur tour déterminer
l'abondance et la qualité de la biodiversité, en fonction de leurs caractéristiques biologiques
propres qu'il faut donc examiner.
La limite entre le Médiolittoral inférieur et l'Infralittoral constitue le zéro biologique. En
principe, l’infralittoral n'est jamais découvert par la marée basse. Toutefois, lors des marées
basses de vive-eau, ou lors des très basses mers barométriques liées à des conditions
anticycloniques stables (minvas), la partie la plus superficielle (sur 10 à 60 cm de hauteur) de
l'Infralittoral (que l'on nomme "frange infralittorale") peut émerger brièvement ; si le
phénomène se prolonge, il provoque la mort de la plupart des organismes qui y sont présents
(Ballesteros, 1989).
Dans l'étage infralittoral, les conditions de vie sont beaucoup plus clémentes que dans le
Supralittoral et dans le Médiolittoral : faibles variations de la température et de la salinité,
humectation constante, éclairement généralement non limitant. Le franchissement du zéro
biologique est donc marqué par une explosion de la diversité spécifique : de très nombreuses
espèces sont en effet capables de vivre dans l'Infralittoral (y compris bien des espèces du
Supralittoral ou du Médiolittoral), et ce sont les phénomènes de compétition interspécifique
qui sont déterminants pour expliquer la présence ou l'absence d'une espèce en un point donné
(Bouchet et Cayré, 2005). Pour ce qui concerne la flore, c'est dans cet étage que se localisent
la grande majorité des espèces connues de Méditerranée (il constitue donc un "pôle" de
biodiversité).
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
3-1- Particularités des écosystèmes infralittoraux :
Parmi les particularités des écosystèmes infralittoraux, notons que l'eau n'est jamais
limitant comme sur terre et que les autres facteurs limitant sont temporaires. Il n'y a pas de
barrières physiques, pas d'abri dans le domaine aquatique, domaine à trois dimensions. Il n'y a
pas non plus de référence spatiale : « On ne trouve pas d'équivalent de la forêt en mer pour
étudier des phénomènes sur une base spatiale fixe, la vie est petite, diluée >> (Hamner, 1988 ;
Groombridge et Jenkins, 2000). Les variations de température ne sont pas supérieures à 30
°C, alors qu'elles dépassent 70 °C sur terre. De ce fait, les différences sont extrêmes entre les
écosystèmes terrestres et aquatiques.
Tous les êtres aquatiques présentent quelques particularités communes qui les
distinguent des cultures et élevages terrestres :
- À la différence de ce qui se passe sur terre où la production primaire engendrée par le
processus de photosynthèse est le fait de végétaux de taille significative, la production
primaire en milieu aquatique est en majorité due à des espèces de très petite taille, que
l'homme ne sait pas collecter par voie physique et encore moins séparer à partir de critères
qualitatifs simples (mort, vivant, organique, inorganique, etc.).
- Sur le plan mécanique, les animaux aquatiques vivent dans un milieu de densité
voisine de la leur, ce qui autorise la réduction des structures de soutien (squelette) et parfois la
disparition de l'appareil locomoteur (mollusques fixés).
- Le métabolisme est basé sur les protéines et non sur les glucides.
- La taille des êtres vivants est l'élément déterminant de la structuration des chaînes
alimentaires.
- L'absence de régulation thermique (animaux poïkilothermes) réduit considérablement
les dépenses métaboliques et permet une meilleure transformation en chair des aliments
ingérés.
- La majorité des espèces aquatiques en un potentiel reproducteur extrêmement élevé ;
une moule ou une huître pondent plusieurs millions d'œufs par an, une crevette, un poisson,
plusieurs centaines de mille, et le nombre de spores émises par les algues est encore plus
important.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
- Les modes de reproduction sont souvent différents de ceux des espèces terrestres
cultivées ou élevées : celui des algues est très éloigné des plantes cultivées, ceux des
mollusques, crustacés, poissons le sont autant des oiseaux ou des mammifères qui constituent
l'essentiel des élevages terrestres : les œufs d'espèces aquatiques donnent naissance à des
animaux de très petite taille, dont la morphologie et le mode de vie sont tout à fait différents
de celui des adultes. Ces formes, nommées larves, ne font que très rarement l'objet de soins
parentaux et sont passivement disséminées au sein des vastes espaces aquatiques. L'élevage
de ces stades planctoniques est mal maîtrisé, car mal connu au plan fondamental : il est
pourtant capital pour l'aquaculteur puisqu'il fournit les sujets qui constituent le point de départ
de son activité.
- Les animaux filtreurs, tels les bivalves, comme les huîtres ou les moules, n'ont pas
d'équivalent terrestre : ils tamisent continuellement l'eau de mer pour en extraire le
phytoplancton où les particules qui s'y trouvent naturellement et dont ils se nourrissent.
En milieu côtier, les filtreurs sont rencontrés aussi bien en pleine eau (poissons
planctonophages) que sur les substrats durs (moules, huîtres, vers, encroûtant, balanes, etc.) et
sur les fonds meubles (coquilles Saint-Jacques, huîtres) ou enfouis dans le sédiment
(palourdes, vers, etc.)- Ces filtreurs sont capables d'utiliser la production primaire
planctonique. Mais aussi le matériel particulaire organique en suspension ou déposé sur le
fond. Leur spectre alimentaire dépasse de beaucoup la production primaire sensu stricto, car
certains sont détritivores, ce qui n'est pas sans intérêt dans des perspectives d'aménagement.
La durée du cycle biologique des très nombreuses espèces de petite taille qui
constituent les premiers maillons des réseaux trophiques marins est de l'ordre de quelques
jours à quelques semaines, parfois moins pour les formes les plus petites. La fluctuation des
caractères physicochimiques dans un milieu sans frontières physiques va en conséquence se
refléter très vite et très intensément dans les biomasses de ces populations du fait de la
brièveté de leur temps de génération.
3-2- Biodiversité spécifique et biocénoses :
Dans les études d’écobiologie marine, la biodiversité spécifique est la plus utilisée à
cause de la nature des données disponibles à l’échelle mondiale, la commodité des approches
spécifiques et l’importance des résultats se référant à l’unité élémentaire des biocénoses qui
est l’espèce. Mais, dans certains écosystèmes particuliers, la biodiversité fonctionnelle peut
donner des explications à certains aspects. C’est pour cette raison que cette étude est axée
30
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
essentiellement sur la biodiversité spécifique (Chevassus au Louis B et al., 2009), mais avec
un recours à la biodiversité fonctionnelle dans certains écosystèmes remarquables pour
comprendre certains faits, à l’instar des écosystèmes coralligènes, des biocénoses et des
habitats des herbiers de posidonie, etc.
D’une manière générale, la riche biodiversité méditerranéenne n'a pas été
suffisamment étudiée ; les inventaires sont rares, la recherche scientifique, dans ce domaine,
est très limitée et non coordonnée surtout au niveau de l’Oranie (à cause des contraintes
financières et administratives) et la sensibilisation du public sur les fonctions et les valeurs de
cette biodiversité devrait être accrue. Tous ces facteurs combinés représenteraient un des défis
à relever pour la conservation de la biodiversité.
L'étage Infralittoral a « sa limite supérieure marquée par les peuplements qui sont, soit
toujours immergés, soit très rarement émergés, et, sa limite inférieure est celle qui est
compatible avec la vie des algues photophiles et des phanérogames marines (entre 30 et 40 m
en mer Méditerranée). » Le facteur déterminant dans cet étage est la lumière, la température
et la nature du substrat y joue également un rôle important.
Les eaux côtières méditerranéennes sont oligotrophes, très diversifiées, avec de très
nombreuses espèces. Une des richesses de la Méditerranée est l’herbier Posidonia oceanica,
espèce endémique, abritant une faune et une flore extrêmement riche et variée. L’étagement
des biocénoses s’appuie notamment sur le gradient de pénétration de la lumière. La forte
population littorale, à laquelle il faut ajouter le tourisme, est un facteur de pression
anthropique important représentant une menace pour les biocénoses.
Dans le cadre de cette étude, on s’intéressera uniquement au macrobenthos
(organismes dont la taille est supérieure à 1 mm) de l’étage infralittoral qui correspond à la
zone immergée compatible avec la vie des algues photophiles et des magnoliophytes marines.
La prise en compte de ces communautés permet d’observer et de comprendre les
changements intervenant dans leur structure suite aux pressions anthropiques ou aux
variations climatiques.
En effet, les espèces d’invertébrés benthiques ont une longévité individuelle moyenne
allant de l’année pour les espèces opportunistes à quelques dizaines d’années pour les espèces
possédant une grande longévité. Passé le stade larvaire, souvent pélagique, ces espèces sont
sédentaires et ne peuvent donc échapper aux multiples stress environnementaux, chroniques
ou accidentels. Par ailleurs leur activité de nutrition (utilisation en tant qu’organismes
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
biointégrateurs) les conduit à accumuler des molécules peu ou pas dégradables, difficilement
décelables. Ces caractéristiques fonctionnelles confèrent aux communautés benthiques des
propriétés d’intégration, de mémorisation et d’amplification qui en font d’excellents
indicateurs des changements environnementaux tant d’origine climatique qu’anthropique.
Le benthos (issu d’un mot grec signifiant « profondeur ») regroupe l’ensemble des
organismes animaux, végétaux et bactéries en relation étroite avec le fond, depuis le rivage
jusqu’aux grandes profondeurs. C’est une mosaïque d’habitats, hétérogènes ; variables suivant
les saisons, dans leur biomasse et leur diversité. On distingue :
- Le phytobenthos, qui comprend aussi bien les micro-algues unicellulaires comme
certaines diatomées, les macro-algues et les magnoliophytes ;
- Le zoobenthos qui rassemble tous les animaux vivant sur le fond (vers, mollusque,
crustacés,…).
Parmi ces organismes, on distingue les êtres vivants qui vivent à la surface du substrat
: les épibiontes (épiflore et épifaune) et les endobiontes qui sont les animaux vivant à
l’intérieur du substrat. La texture des sédiments est l’élément fondamental qui influence la
distribution des organismes du benthos de l’infralittoral.
Du fait de leurs intérêts respectifs, il est admis de distinguer les peuplements de
substrats meubles et ceux de substrats durs :
• Les biocénoses des sédiments meubles représentent de larges étendues ; certaines
unités sont remarquables au niveau diversité et rôle fonctionnel (zones de nourricerie,
protection du littoral…), et sont particulièrement sensibles à la contamination (par les
particules qui constituent la vase) ou à l’enrichissement en matière organique dans le
sédiment.
• Les peuplements de substrats rocheux présentent, de manière générale, un fort intérêt
en termes de biodiversité (faune et flore), de production primaire macrophytique et de
sensibilité à la qualité de l’eau.
La typologie des biocénoses infralittoraux est basée sur les macrofaunes, eux-mêmes
déterminée par la nature du sédiment. Globalement, plus on s’éloigne du rivage, plus la
granulométrie est faible.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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3-2-1- Les biocénoses benthiques du substrat meuble :
A l’étage infralittoral a substrat meuble, on distingue les fonds dépourvus de
végétation :
- Sables fins de haut niveau (SFHN)
- Sables fins bien calibrés (SFBC) et les fonds colonisés par les magnoliophytes :
- Biocénose lagunaire euryhaline et eurytherme (LEE) colonisée par Cymodocea nodosa ou
Zostera noltii
- Sables vaseux de mode calme (SVMC) également colonisés par Cymodocea nodosa ou
Zostera noltii
- Herbier de posidonies (HP) à Posidonia oceanica
- La biocénose des sables grossiers sous influence des courants de fond (SGCF), ou biocénose
des sables à Amphioxus, s’étend sur les étages infralittoral et circalittoral (Fig.7).
Figure 7 : Situation des biotopes infralittoraux de substrats meubles en fonction du mode
(d’après Picard, 1983; modifié)
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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3-2-2- Les biocénoses benthiques du substrat dur :
A l’étage infralittoral se trouve la biocénose des algues photophiles. On distingue trois
horizons :
- Horizon superficiel, qui comporte notamment les faciès à Cystoseires et les
bourrelets à Corallina elongata
- Horizon moyen (faciès à hydraires)
- Horizon profond (coralligène, faciès à gorgones)
A l’étage circalittoral se trouve la biocénose du coralligène qui présente des faciès
multiples et les peuplements des grottes semi-obscures et obscures (Ballesteros, 2006). Les
peuplements des substrats durs circalittoraux constituent des biocénoses « remarquables »,
c’est-à-dire d’une grande valeur patrimoniale.
3-3- Biodiversité de la frange supérieure de l’infralittoral :
Dans la zone de balancement des vagues et des marées, même si elles sont de faible
amplitude (40 cm en moyenne) en Méditerranée, (étage médiolittoral et frange supérieure de
l’infralittoral), se trouvent des ceintures étroites d’algues et d’invertébrés spécifiques de ce
niveau. Parmi ces espèces, certaines sont répertoriées et plus particulièrement étudiées, en
raison notamment de leur sensibilité face aux différents facteurs de stress. Leur présence dans
ce milieu hostile pour les organismes est conditionnée par une grande résistance à
l’hydrodynamisme, ainsi qu’une bonne adaptation aux très fortes variations de température et
d’humectation et, pour certaines d'entre eux, de salinité. Les peuplements sont
particulièrement exposés aux pollutions de surface, comme les rejets d'émissaires urbains ou
les pollutions pétrolières (Arnoux et Bellan-Santini, 1972 ; Belsher, 1974 ; 1979). L'étude de
leur répartition géographique, ainsi que leur suivi dans le temps, peuvent permettre de
caractériser la qualité du milieu littoral (Bellan-Santini, 1966) ; on parle alors d’indicateurs
biologiques et plus particulièrement d’espèces sentinelles (Pergent, 1991 ; Bellan, 1993 ;
Boudouresque, 1995, 1996). Exposées aux rejets urbains et industriels, les Fucophycés du
genre Cystoseira, telle que Cystoseira amentacea var. stricta, régressent (Bellan- Santini,
1968 ; Arnoux et Bellan-Santini, 1972). Les peuplements dans les zones polluées sont
caractérisés par la dominance d’espèces plus résistantes comme Corallina elongata (BellanSantini, 1968) ou nitrophiles comme Ulva rigida (Bellan et Bellan- Santini, 1972). Le substrat
rocheux est aussi envahi dans ce cas par des colonies à Mytilus galloprovincialis. Des
communautés de cyanobactéries dominent dans les environnements les plus pollués.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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3-4- Flore :
3-4-1- Macroalgues :
Les algues empruntent à l’eau de mer tous les éléments minéraux qui leur sont
nécessaires pour leur survie et leur développement et ne demandent au substrat qu’un point de
fixation (Boyer et al, 2009). Chez les algues, on ne parle ni de racines, ni de tige, ni de
feuilles, et encore moins de fleurs. L’ensemble de la plante constitue ce qu’on nomme le
thalle, qui comporte souvent des crampons, un stipe et une fronde ressemblant respectivement
aux racines, à la tige et aux feuilles des plantes supérieures.
Vu que les macrophytobentos marines sont principalement des organismes sessiles, ils
répondent parfaitement à toute variation de l’environnement abiotique et biotique, et
représentent ainsi des indicateurs sensibles de ses changements (Verlaque, 1987). Les
macrophytes benthiques représentes un substrat, habitat et abri pour divers espèces animales
et végétales, en particuliers pour celles ayant une importance économique (Harmelin-Vinien
et al., 1995 ; Edgar ,1999 a et b), et affectant également de manière significative la stabilité
des sédiments (Fonesca,1996).
Même si leur importance trophique dans l’économie des écosystèmes méditerranéens
est globalement inferieure à celle du phytoplancton, leur importance écologique pour la bande
côtière est fondamentale, non seulement ces végétaux photosynthétiques jouent un rôle de
producteur primaire de matière organique et interviennent dans l’oxygénation des eaux
côtières, ils servent aussi de couvert et de nurserie pour de nombreux animaux. Les algues se
répartissent en trois grands groupes, en fonction du type de pigments associés à leur
chlorophylle (Fig.8) :
- Les algues vertes ou Chlorophycées.
- Les algues rouges ou Rhodophycées.
- Les algues brunes ou Phéophycées.
- Les algues bleues ou Cyanobactéries.
On cite :
L’algue calcaire Lithophyllum byssoides (anciennement L.lichenoides) forme des
placages et des bourrelets (par coalescence) le long des parois verticales lorsque les conditions
environnementales (topographie de la paroi, exposition, etc.) sont satisfaisantes. Très
localement (et en Méditerranée seulement), dans les biotopes légèrement ombragés et très
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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battus (Huvé, 1963), les failles en particulier (Laborel, 1987 ; Laborel et al., 1993, 1994),
Lithophyllum byssoides édifie des "encorbellements", corniches en porte-à-faux qui peuvent
atteindre jusqu'à 2 m de largeur (Sicsic, 1967, Bianconi et al., 1987)). Lorsque ces
encorbellements présentent une certaine importance, on parle de « trottoir » à Lithophyllum.
Lithophyllum byssoides est une Rhodobionte calcaire encroutant qui ne se développe
que dans un intervalle bathymétrique très restreint, sur les substrats durs du sous-étage
inférieur du médiolittoral et affectionne particulièrement les modes battus (Molinier, 1960,
Pérès et Picard, 1964). Par leur rareté et leur vulnérabilité face aux agressions de surface, ils
constituent des constructions d’importance patrimoniale.
Cystoseira amentacea var. stricta est une Chromobionte de couleur brun-vert à brunrouge, constituée d’un ou plusieurs troncs, portant de nombreuses ramifications. Les plus
grandes des Cystoseires méditerranéennes peuvent dépasser 1 m de hauteur ; elles constituent,
du fait de leur grande taille, des habitats remarquables en terme de biodiversité et de
productivité (de nombreux invertébrés trouvent abri entre les feuilles). Par ailleurs, leurs
caractéristiques biologiques (notamment leur grande longévité) en font des espèces très
vulnérables, incapables de supporter de trop fortes perturbations du milieu. Elles sont
sensibles à la pollution et à la turbidité des eaux, ainsi qu’au surpâturage, comme en témoigne
leur régression dans toute la Méditerranée (Boudouresque et al., 1990 ; Verlaque, 1990).
Figure 8 : Biodiversité spécifique de la flore marine de l’étage infralittoral en Méditerranée.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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L’exubérance des peuplements à Corallina elongata (Rhodobionte calcifiée articulée)
peut témoigner d’une eau polluée. En effet, en cas de pollution, sur les portions de côte
rocheuse, les espèces les plus caractéristiques de la biocénose sont éliminées (les Cystoseires
en particulier, car leur tolérance vis à vis des conditions de milieu sont très strictes). Les
espèces à larges potentialités écologiques comme les corallines (ou les moules) colonisent
alors la surface laissée libre. Toutefois des peuplements abondants de corallines peuvent
également être présents dans des zones exemptes de pollution; Corallina elongata constitue
par exemple des peuplements denses dans des stations où l’hydrodynamisme (très fort) ou
l’éclairement (très faible) élimine également ses concurrents.
Les Ulves (Ulva spp.) et les Entéromorphes (Enteromorpha spp.) sont des
Chlorobiontes aimant les eaux dessalées et/ou enrichies en matière organique : elles sont donc
souvent indicatrices de pollution, directement (matière organique) ou indirectement (dessalure
consécutive aux émissaires) et se développent à proximité des émissaires urbains.
3-4-2- Phanérogames marines :
Toutes les phanérogames marines sont des magnoliophytes de la classe des lilopsida
(Judd et al. 2002), plus exactement de l’ordre des Alismatales qui rassemblent 13 genres et 60
espèces (Kuo & Hartog, 2001). En méditerranée il est possible de rencontrer 5 familles dont 7
espèces (Short et al. 2001 ; Green & Short, 2003).
- Famille Cymodoceaceae : (Cymodocea nodosa)
- Famille Hydorcharitaceae : (Halophila stipulacea)
- Famille Pocidoniaceae : (Posidonia oceanica)
- Famille Zosteraceae : (Zostera noltii et Zostera marina)
- Famille Ruppiaceae : (Ruppia cirrhosa et Ruppia maritima)
3-4-2-1- Herbier à Posidonia oceanica :
La posidonie Posidonia oceanica est une magnoliophyte ou phanérogame marine
endémique de la Méditerranée. Dans les biotopes favorables, P. oceanica se développe dans
tout l'étage infralittoral, du voisinage de la surface jusque vers 20-40 m de profondeur (Fig.9),
selon la transparence de l'eau, le plus souvent sur substrat meuble (quelle qu'en soit la
granulométrie), plus rarement sur roche.
L’herbier de posidonie abrite une grande partie de la biodiversité de la Méditerranée, il
représente une zone de production primaire ainsi qu'un lieu de frayère et de nourricerie pour
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
de nombreuses espèces marines. Il est en même temps constructeur des fonds marins et
stabilisateur des littoraux, il protège les plages contre l'érosion, grâce aux banquettes de
posidonie (amas de feuilles mortes ramenées au rivage).
L'herbier de posidonie représente l'écosystème pivot des espaces littoraux
méditerranéens et sa préservation est un élément majeur du maintien des équilibres littoraux,
tant biologiques que physiques. Il constitue en outre un indicateur biologique performant de la
qualité des eaux. Tout particulièrement sensible à la pollution, à la turbidité et à la plupart des
agressions liées aux activités humaines, il rend compte par sa présence, sa vitalité ou sa
régression de la qualité générale du milieu environnant.
Figure 9: Herbier dense de Posidonia à Madagh II, région Ouest du littoral Oranais.
L'herbier constitue un pôle de biodiversité important (20 à 25% des espèces animales
et végétales connues en Méditerranée y sont observées, soit plusieurs milliers d’espèces).
L'herbier intervient sur la qualité des eaux littorales et sur leur transparence par le
piégeage des particules en suspension. La production primaire (biomasse végétale) est très
importante (comparable à celle d’une forêt tropicale ombrophile, soit plus de 20
tonnes/ha/an), tout comme la production de biomasse animale (Boudouresque et al. 1994 ;
Francour, 1990). Cette formidable production végétale et animale a pour effet d'attirer et de
concentrer une faune variée, souvent d'intérêt économique pour la pêche littorale (Semroud,
1993).
L'herbier joue également un rôle fondamental dans la protection hydrodynamique de la
frange côtière et des plages par atténuation de 50% de la puissance des vagues, de la houle et
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
des courants. Les fonds sableux sont ainsi stabilisés par la fixation des sédiments dans le lacis
des rhizomes constituant la matte (Boudouresque et Jeudy de Grissac, 1983 ; Jeudy de
Grissac, 1984 ; Jeudy de Grissac et Boudouresque, 1985).
3-5- Faune :
Les faibles variations de température et de salinité au niveau de l’étage infralittoral rend la
qualité de la faune riche et diversifier (Blondel et al, 2010). Le franchissement du zéro
biologique est donc marqué par une explosion de la diversité spécifique : de très nombreuses
espèces faunistique sont en effet capables de vivre dans l'infralittoral (Fig.10) (y compris bien
des espèces du Supralittoral ou du Médiolittoral), et ce sont les phénomènes de compétition
interspécifique qui sont déterminants pour expliquer la présence ou l'absence d'une espèce en
un point donné (Bouchet et Cayre ,2005).
3-5-1- Faunes des substrats durs infralittoraux :
Sur substrat dur, la moule Mytilus galloprovincialis, favorisé par la richesse de l'eau en
bactéries et en MOP (matière organique particulaire), est très abondant ; localement, il
constituait un tapis dense, éliminant de nombreuses espèces de macrophytes. Bien en hiver et
en mode battu, M. galloprovincialis peut également s'installer à la base du Médiolittoral ; ces
individus sont généralement éliminés en été, lors des périodes de forte chaleur et de mer
calme. Le long des côtes de l'Afrique du Nord, une deuxième espèce de moule, Perna perna,
vit en mélange avec Mytilus galloprovincialis (Abada-Boudjema et Dauvin, 1995 ; AbadaBoudjema, 1996).
Figure 10 : Biodiversité spécifique des Macroinvertebrés de l’étage infralittoral en
Méditerranée.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
Enfin, on peut rencontrer l'anémone de mer Anemonia viridis "anémone de mer commune"
; ses tentacules sont garnis de cnidocystes urticants qui lui permettent de capturer, en les
paralysant, les organismes dont elle se nourrit (Crustacés et poissons) ; en outre, elle abrite
dans l'endoderme de ses tentacules des végétaux unicellulaires symbiotiques (mutualistes),
appartenant aux Dinobiontes, ce qui explique la diversité de ses colorations et lui procure un
supplément énergétique ; enfin, elle est capable d'assimiler le COD (carbone organique
dissous) présent dans l'eau, ce qui peut représenter jusqu'à 50% de ses besoins énergétiques
(Van Praet, 1985 ; Louisy, 1989 ; Furla, 1999).
Un certain nombre d'espèces sont toutefois indifférentes aux toxines de ses cnidocystes, et
utilisent cette immunité pour se protéger de leurs prédateurs en s'abritant entre les tentacules
de l'anémone. C'est le cas d'un petit Gobiidé, Gobius bucchichii, souvent associé à Anemonia
viridis : il est en effet protégé de son venin par un mucus cutané (Sasal, 1997).
Figure 11 : Biodiversité spécifique de la faune marine de l’étage infralittoral en Méditerrané.
Dans l'Infralittoral, le principal macro-herbivore est Paracentrotus lividus "oursin
comestible". On le trouve souvent, lorsqu'il vit près de la surface et en mode battu, enfoncé
dans des cupules creusées dans la roche par des générations successives d'oursins (Bou
douresque et Verlaque, 2001). Autour des concentrations d'individus, le broutage détermine
des auréoles plus ou moins dénudées, sortes de clairières que l'on nomme jardins (Verlaque,
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
1987) ; ces jardins, occupés par de petits macrophytes filamenteux. Lorsque la densité des
Paracentrotus lividus est très importante, les jardins se rejoignent, et l'on a alors un faciès de
surpâturage ; de tels faciès sont également visibles à l'île Grosse. Deux autres macroherbivores, l'oursin Arbacia lixula ("oursin noir") et la patelle Patella caerulea.
Les oursins Paracentrotus lividus sont l'objet d'une prédation intense, tout
particulièrement les individus juvéniles qui sont cryptiques (réfugiés dans des anfractuosités
ou sous des éboulis) lorsque la pression de prédation est importante. Parmi leurs prédateurs,
les poissons du genre Diplodus ("sar à tête noire" D. vulgaris, et surtout "sar commun" D.
sargus) tiennent une place importante (Savy, 1987 ; Sala, 1996, 1997 ; Boudouresque et
Verlaque, 2001). Le fait que ces poissons soient activement pêchés contribue à expliquer
l'exubérence des oursins dans certains secteurs, tels que l'île Grosse (Banyuls-sur-Mer) (Sala
et Zabala, 1996). Le poisson Coris julis (girelle), l'étoile de mer Marthasterias glacialis et le
murex Trunculariopsis trunculus (Gastropode) sont également des prédateurs actifs de P.
lividus (Savy, 1987 ; Sala et Zabala, 1996 ; Sala, 1997).
On trouve Halocynthia papillosa c'est l'une des ascidies la plus commune. Sa
coloration, malgré son nom, peut être aussi jaune ou blanche. Elle mesure jusqu'à 10 cm et se
fixe sur les rochers ou dans les posidonies. Ce petit tonneau a deux ouvertures : deux siphons
par lesquels l'ascidie filtre l'eau pour se nourrir. Elle est plutôt sciaphile : elle apprécie les
zones peu éclairées. L'Anémone de mer verte ortique Anemonia sulcata Avec des padines
queue-de-paons, sa couleur verte est due à la présence d'une algue symbiotique dans ses
tissus. Si elle est absente, la couleur des tentacules va du blanc au gris. Elle se trouve souvent
dans les recoins des rochers, dans les eaux proches de la surface. La Méduse violette Pélagia
nocticula de taille moyenne est très urticante. Elle est phosphorescente. Parfois elle prolifère
au point de tapisser le sable des plages. Cela est du à la combinaison de plusieurs facteurs
favorables à son développement (température, courants,…). La Tomate de mer Actinia equina
cette actinie se cache dans les creux de rochers obscurs. Elle replie ses tentacules si elle est
dérangée ; elle ressemble alors véritablement à une tomate. Étages médio et supralittoral. Le
Spirographe Polychète Spirographis spallanzani cet animal est un ver vivant dans un tube
membraneux. Pour se nourrir, il filtre par son panache en spirale les matières en suspension
dans l'eau. Il se fixe sur des fonds sableux ou vaseux. On l'observe aussi dans les herbiers de
phanérogames.
La Seiche commune Sepia officinalis elle s'approche des côtes durant l'été. Elle peut
atteindre 40 cm de long. C'est plutôt une espèce de fonds meubles car elle doit pouvoir se
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
terrer ; elle reste souvent à proximité des herbiers de posidonies. Sa coquille est interne. Elle
est plus connue par les propriétaires d'oiseaux en cage sous le nom "d'os de seiche" ; leurs
volatiles y trouvent une source de calcaire. Autrefois son encre servait pour écrire. Elle est
également capable de changer de couleur comme le poulpe.
Octopus vulgaris ce céphalopode est certainement un des invertébrés les plus
intelligents : il est rusé, joueur, curieux et aime les câlins ! Il n'est pas difficile de surprendre
un poulpe dans son trou favori. En plein jour, il chasse des crustacés et des bivalves ; un de
ses plats favoris est l'ormeau. Les restes de ses repas devant son trou trahissent souvent son
camouflage. Il change de couleur selon son humeur et la couleur des fonds où il se trouve
(homochromie). Observez-le, sans le déranger, vous serez surpris par son comportement.
L'Aplysie ou Lièvre de mer Aplysia sp Gastéropode qui ressemble à un nudibranche
(famille des limaces de mer) sans coquille, mais elle en a bien une cachée sous son manteau.
On rencontre des espèces de couleur brune, une petite ponctuée de blanc, une plus grande
pouvant atteindre 30 cm de long. Son pied s'est adapté à la nage ; on pourrait presque croire
qu'elle vole.
La Grande nacre ou jambonneau hérissé Pinna nobilis ce coquillage protégé peut
atteindre jusqu'à un mètre de long. Il s'enfonce des deux tiers dans le sable proche des
herbiers. L'extérieur des valves est orné de petites épines en forme de gouttières. Cette espèce
a longtemps été collectée comme trophée, c'est pourquoi il a fallu la protéger. Espèce
protégée.
L'Arche de Noé Arca noae ce petit coquillage de 10 cm est allongé. Ses deux valves
sont accrochées par un côté plat. Souvent sa coquille est colonisée par d'autres organismes, ce
qui lui permet de se dissimuler.
Sphaerichinus granularis cet oursin globuleux est reconnaissable à ses piquants violets
à pointes blanches assez courts. Il vit aussi sur les fonds rocheux ou dans les posidonies, un
peu plus en profondeur que les deux précédents. On le trouve dans les zones à faible courant
car ses podia peu efficaces ne lui permettent pas d'adhérer fortement au substrat. Son test,
c'est à dire sa coquille, peut mesurer 13 cm.
L'Étoile de mer rouge Echinaster sepositus la plus commune de nos étoiles de mer
rouge peut tourner vers le brun ou l'orangé. Elle a cinq bras ou plus. Elle vit dans les mêmes
milieux que ses cousins les oursins. Elle cherche sa nourriture sur le sol.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
Parmis les poissons qui fréquentent les petits fonds de l’infralittoral (Fig.11), le Serran
Serranus sp Vous croiserez sur nos côtes le serran chevrette (Serranus cabrilla) et le serran
écriture (Serranus scriba). Ce sont des poissons territoriaux. Ils vivent souvent au sein des
herbiers, se nourrissent de petits poissons, de crustacés qu'ils chassent à l'affût. Le serran est
hermaphrodite : il est capable d'autoféconder ses œufs. Il est curieux : il viendra vous observer
si vous passez à proximité.
La Castagnole Chromis chromis .Elle nage en groupe au-dessus des herbiers où elle se
nourrit de zooplancton. Elle se reconnaît à sa couleur brune au stade adulte et à sa nageoire
caudale très échancrée. Les juvéniles sont d'un bleu électrique.
Apogon imberbis est un petit poisson rouge translucide élit domicile dans les grottes ou les
trous assez profonds pour être sombres. Le papa apogon incube les œufs dans sa bouche
pendant une semaine, durant laquelle il doit les oxygéner. Il ne peut donc s'alimenter ; malgré
cela, il est capable de s'accoupler, puis de "couver" plusieurs fois de suite, pendant sa période
de reproduction.
Figure 12: Biodiversité spécifique de l’Ichtyofaune de l’étage infralittoral en méditerranée.
Le Sar Diplodus sp. Poisson osseux Sous le nom de " Sar ", se cachent plusieurs espèces :
le sar à tête noire, le sar commun, à museau pointu ou à grosses lèvres. Il change de sexe
durant sa vie.
La Saupe ou Sarpa salpa elle broute en banc les herbiers de posidonie. Son corps ovale et
gris avec une dizaine de raies longitudinales dorées.
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
La Girelle paon Thalassoma pavo, ce poisson est le témoin de l'histoire de la
Méditerranée, car c'est un cousin de poissons de récifs coralliens. Il est très coloré avec ses
marbrures et rayures turquoise sur fond jaune vert. Les femelles âgées peuvent devenir mâles
sous l'influence de la température.
La Girelle Coris Julis ce petit poisson, très commun dans nos eaux, change de sexe au
cours de son existence. Le jeune est une femelle de petit gabarit, avec des bandes de couleur
marron orangée et blanche ; puis en grandissant ses hormones changent et il devient un mâle,
plus gros (25 cm), avec des couleurs chatoyantes : il est alors souvent appelé Girelle royale.
On trouve plus de femelles que de mâles car ils n'ont pas tous la chance de vivre assez vieux
pour changer de sexe.
La Rascasse Scorpaena sp. Elle habite sur les rochers recouverts d'algues ou dans les
herbiers. Elle chasse à l'affût. Elle nage peu et préfère se camoufler sur le fond.
Le Rouget Mullus surmuletus, ce poisson de fonds sablo-vaseux déterre ses proies
dans le sédiment avec ses barbillons. Sa chair est très appréciée depuis l'Antiquité. Les
Romains l'exhibaient dans un bocal pour voir ses changements de couleur afin de distraire les
convives d'un banquet. Les juvéniles, jusqu'à la taille de 5 cm, sont bleuâtres et vivent en
pleine eau.
On a présenté parmi la faune benthique quelques espèces d’invertébrés et de poissons
remarquables des petits fonds (Fig.12) de l’étage infralittoral mais la liste est plus longue.
Le peuplement benthique parait refléter parfaitement les conditions prépondérantes du
biotope, c'est-à-dire un mode relativement battu, une eau pure par endroit et un substrat
rocheux anfractueux. Ces conditions, en particulier hydrodynamiques, ainsi la texture du
substrat exige une mise en place d’une biodiversité riche et abondante (Hussein, 2014).
3-5-2- Faunes des substrats meubles infralittoraux :
L’infralittoral sableux ou vaseux, ces grandes étendues de sable semblent dépourvues
de vie ; elle s’y manifeste, de façon moins apparente que dans les prairies de posidonie où sur
les fonds rocheux que la biodiversité est plus réduite.
Les étendues de sable forment des déserts striés de longues dunes parallèles,
provoquées par les courants qui laissent apparaître des oasis sous-marines. L’eau ne constitue
pas à ce niveau le facteur déclenchant de l’implantation de la vie : c’est le substrat. Une roche,
un morceau d’épave ou tout matériau à condition qu’il soit stable offre une opportunité de
44
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
fixation aux algues et aux Invertébrés ; à proximité évoluent souvent des Crustacés ou des
Poissons.
Par ailleurs, une part importante de la faune marine benthique vit à la surface du
substrat ; les espèces qui mènent ainsi une vie « épigée » constituent ce qu’on appelle
l’épifaune. Ces animaux, dits épibiontes, se répartissent en formes à mobilité élevée, ou
agiles, en formes sédentaires, de mobilité plus réduite (de quelques mètres à quelques dizaines
de mètres). Les animaux fouisseurs, infiniment plus nombreux, appartiennent aux groupes
zoologiques les plus variés (Cury et al, 2003). Ce qu’on pourrait appeler leur « degré
d’intimité » avec le sédiment est assez variable. Dans certains cas, l’animal enfoui se trouve
en contact direct avec le sédiment que sa présence ne modifie pas ; c’est le cas de presque
tous les Mollusques Bivalves fouisseurs (coques, praires, palourdes), de certaines Annélides,
et aussi de divers Crustacés ou Échinodermes.
Quelques Poissons sont adaptés à cet environnement par la forme de leur corps et un
mimétisme plus ou moins important : pour mieux se dissimuler, sols, raies et poissons plats se
couvrent de sable où s’y enfouissent en ne laissant apparaître que les yeux. C’est également le
cas de la rascasse blanche (sa piqûre est redoutée par les baigneurs).
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
4- Types d’Habitats marins infralittoraux :
L’écosystème regroupe l’ensemble des caractéristiques biotiques (biocénose) et
abiotiques (biotope) sous forme de compartiments fonctionnels. Il peut être défini par un
système d’interactions complexes des espèces entre elles et entre celles-ci et le milieu.
La notion d’échelle, et par là même d’homogénéité, constitue une difficulté récurrente
en bionomie benthique. En effet, le domaine occupé par une biocénose est souvent hétérogène
sur le plan physique, avec des espaces de taille plus ou moins modeste où les conditions qui
règnent sont celles qui régissent l’établissement d’une autre unité de peuplement. Ces
enclaves entrainent « l’existence locale et pour des raisons microclimatiques, d’une biocénose
à l’intérieur d’une surface occupée par une autre biocénose » (Pérès, 1961).
Toujours lié à cette notion d’échelle, une biocénose peut, du fait d’une prédominance
locale de certains facteurs ou d’évènements de recrutement intense, présenter des taches avec
une structure particulière résultant du développement massif d’une ou d’un très petit nombre
d’espèces (Simboura et Zenetos, 2002). Cet aspect spécifique est généralement désigné sous
le terme de faciès (espèce animale dominante) ou d’association (espèce végétale dominante).
Ces faciès ou associations sont toujours inféodés à une biocénose spécifique. Ainsi, le
faciès à Vermets ou l’association à Cystoseira amentacea présentent des éléments spécifiques
de la biocénose des Algues infralittorales.
La liste des principales biocénoses de l’étage infralittoral, réparties en fonction du type
de substrat, est résumée ci-dessous. Cette liste est basée sur la Classification des types
d’habitats marins benthiques pour la région méditerranéenne élaborée par la Réunion
d’experts sur les types d’habitats marins dans la région méditerranéenne (Hyères, France, 1820 novembre 1998) et revue par la suite par la 4ème Réunion des Points focaux Nationaux
pour les ASP (Tunis, 12-14 avril 1999).
Il est évident que certains habitats méritent une attention particulière en raison de
leur vulnérabilité mais ils sont importants en raison de divers autres critères : présence
d’espèces protégées ou considérées comme de grande valeur patrimoniale, mais aussi valeur
intrinsèque de l’habitat du point de vue esthétique, économique, patrimonial, ou en raison de
sa rareté.
Il est à noter que l’évaluation des habitats aux niveaux de peuplement et de faciès n’est
pas nécessairement la même que celle de la biocénose à laquelle ils appartiennent. Certains
d’entre eux pourront être considérés comme déterminants, c’est à dire nécessitant, par leur
46
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
vulnérabilité, leur qualité patrimoniale, leur rareté ou leur grande valeur esthétique, une
protection spéciale alors que la biocénose, en elle même ou les autres faciès ne présentent pas
d’intérêt particulier. D’autre part les niveaux d’évaluation de chacun des critères peuvent être
variables suivant les conditions locales.
4-1- Vases Sableuses, Sables, Graviers et Roches en Milieu Euryhalin et Eurytherme :
4-1-1- Biocénose Euryhaline et Eurytherme :
Association à Ruppia cirrhosa et/ou Ruppia maritima
Faciès à Ficopomatus (= Mercierella) enigmaticus
Association à Potamogeton pectinatus
Association à Zostera noltii en milieu euryhalin et eurytherme
Association à Zostera marina en milieu euryhalin et eurytherme.
Association à Gracilaria spp.
Association à Chaetomorpha linum et Valonia aegagropila
Association à Halopithys incurva
Association à Ulva laetevirens et Enteromorpha linza
Association à Cystoseira barbata
Association à Lamprothamnium papulosum
Association à Cladophora echinus et Rytiphloea tinctoria
4-2- Sables fins plus ou moins envasés :
4-2-1- Biocénose des sables fins de haut niveau (SFHN) :
Faciès à Lentidium mediterraneum
4-2-2- Biocénose des sables fins bien calibrés (SFBC) :
Association à Cymodocea nodosa sur sables fins bien calibrés
Association à Halophila stipulacea
4-2-3- Biocénose des sables vaseux superficiels de mode calme (SVMC) :
Faciès à Callianassa tyrrhena et Kellia corbuloides
Faciès avec résurgence d'eau douce à Cerastoderma glaucum, Cyathura carinata
Faciès à Loripes lacteus, Tapes spp.
Association à Cymodocea nodosa sur sables vaseux superficiels de mode calme
Association à Zostera noltii sur sables vaseux superficiels de mode calme
Association à Caulerpa prolifera sur sables vaseux superficiels de mode calme
Faciès des suintements hydrothermaux à Cyclope neritea et nématodes
4-3- Sables grossiers plus ou moins envasés :
4-3-1- Biocénose des sables grossiers et fins graviers brassés par les vagues :
Association à rhodolithes
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
4-3-2- Biocénose des sables grossiers et fins graviers sous influence des courants de fond
(SGCF) (pouvant se rencontrer aussi dans le Circalittoral) :
Faciès du Maërl (= Association à Lithothamnion corallioides et Phymatolithon calcareum)
(peut aussi se rencontrer comme faciès de la biocénose du détritique côtier)
Association à rhodolithes
4-4- Cailloutis et Galets :
4-4-1- Biocénose des Galets infralittoraux (GI) :
Faciès à Gouania wildenowi
4-4-2- Herbier à Posidonia oceanica (HP) (= Association à Posidonia oceanica) :
Ecomorphose du récif barrière de l'herbier
Ecomorphose de l'herbier tigré
Faciès de mattes mortes de Posidonia oceanica sans epiflore important
Association à Caulerpa prolifera
4-5- Fonds Durs et Roches :
4-5-1- Biocénose des Algues infalittorales (AP) :
Faciès de surpâturage à algues encroutantes et oursins
Association à Cystoseira amentacea (var. amentacea, var. stricta, var. spicata)
Faciès à Vermets
Faciès à Mytilus galloprovincialis
Association à Corallina elongata et Herposiphonia secunda
Association à Corallina officinalis
Association à Codium vermilara et Rhodymenia ardissonei
Association à Dasycladus vermicularis
Association à Alsidium helminthochorton
Association à Cystoseira tamariscifolia et Saccorhiza polyschides
Association à Gelidium spinosum v. hystrix
Association à Lobophora variegata
Association à Ceramium rubrum
Faciès à Cladocora caespitosa
Association à Cystoseira brachycarpa
Association à Cystoseira crinita
Association à Cystoseira crinitophylla
Association à Cystoseira sauvageauana
Association à Cystoseira spinosa
Association à Sargassum vulgare
Association à Dictyopteris polypodioides
Association à Calpomenia sinuosa
Association à Stypocaulon scoparium (=Halopteris scoparia)
Association à Trichosolen myura et Liagora farinosa
Association à Cystoseira compressa
Association à Pterocladiella capillacea et Ulva laetevirens
Faciès à grands hydraires
Association à Pterothamnion crispum et Compsothamnion thuyoides
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
MILIEU COTIER & MARIN, ECOBIOLOGIE DE L’INFRALITTORAL
Association à Schottera nicaeensis
Association à Rhodymenia ardissonei et Rhodophyllis divaricata
Faciès à Astroides calycularis
Association à Halymenia floresia et Halarachnion ligulatum
Association à Peyssonnelia rubra et Peyssonnelia spp.
Faciès et association de la biocénose Coralligéne (en enclave)
Les différentes associations et faciès rencontrés au niveau de la zone d’étude seront
détaillés dans la quatrième partie, avec présentation des espèces indicatrices des biocénoses,
photos des habitats, localisations et descriptions des principaux critères de reconnaissances.
49
PARTIE 2
CARACTERISTIQUE GENERALE
DU LITTORAL ORANAIS
CARACTERISTIQUE GENERALE DU LITTORAL ORANAIS
1- Facteurs Environnementales du Littoral Oranais :
L’état du littoral Oranais est fonction d’une alternance de périodes hydrologiques
(houle, courants,…) stables et instables pendant lesquelles son schéma se complique par
l’intervention de plusieurs facteurs dont le plus important est anthropique, et qui ont des
conséquences trophiques et métaboliques (Bouras ,2007).
Les écosystèmes benthiques qui intègrent les caractéristiques écologiques locales
sont soumis aux fluctuations naturelles ou générées par les activités humaines, constituant des
témoins permanents de l’évolution de l'état de l'environnement.
1-1- Facteurs Abiotiques :
Les facteurs déterminants pour un habitat benthique de l’étage infralittoral sont la
nature du fond, la topographie/reliefs, la profondeur, la pénétration de la lumière, la
composition du substrat, les courants, l’action des vagues et l’activité anthropique. Tenant
compte de ces facteurs, on a identifié le potentiel de plusieurs types d’habitats.
1- Structure générale de la marge Nord-Ouest Algérienne et du bassin Oranais :
Le littoral Algérien s'étend sur plus de 1600 km d'Ouest en Est, entre les longitudes
2.2°W et 8.5°E (Fig.13). Le bassin algérien (parfois appelé nord-africain) a un fond
approximativement plat, situé aux environs de -2700 mètres (Auzende, 1978). La marge nordalgérienne a (à cette échelle) une morphologie assez simple, caractérisée par un plateau
continental très étroit (généralement moins de 10 km, à l'exception de quelques baies) et une
pente continentale forte (10° en moyenne, plus de 20° parfois, voir Leclaire, 1968, 1972).
Deux indices morphologiques nets montrent d'ores et déjà une influence structurale sur cette
pente d'orientation générale E-O (Auzende, 1978): 1. Des indentations NE-SO (Oran, la
Galite) et NO-SE qui forment les golfes; 2. Les nombreux canyons sous-marins dont certains
utilisent les mêmes directions NE-SO et NW-SE (Leclaire, 1968). Depuis longtemps, de
nombreux auteurs ont attiré l'attention sur ces interruptions plus ou moins régulières dans la
linéarité de la morphologie de la marge algéro-marocaine, aussi bien sur le fond actuel que
dans la structure du socle (Auzende et al., 1975; Auzende, 1978; Mauffret et al., 1987, 1992).
En particulier, à l'Ouest de l’Algerie, au niveau d'Oran, un net changement de direction de la
marge, suivi vers l'est par un escarpement raide, nommé Habibas (Mauffret et al., 1987).
51
CARACTERISTIQUE GENERALE DU LITTORAL ORANAIS
Figure 13 : Bloc-diagramme du bassin Algérien et de la marge Algérienne, (vue en regardant
vers le SE). Au premier plan, le bloc des Baléares; vers l'Est (10°E, 39°N), la pointe sud du
bloc corso-sarde. Les altitudes sont en mètres (exagération verticale: 50 environ) (D’après les
données GTOPO30 Campagne MARADJA, 2003).
Les irrégularités enregistrésb sont le plus souvent interprétées sur la base des profils
sismiques, d'anomalies magnétiques et gravimétriques, ou d'alignements de séismes, comme
étant contrôlées par des failles, par similitude avec les structures faillées et les plis reconnus à
terre (Mauffret et al., 1987; Meghraoui et al., 1986, 1996; Morel et Meghraoui, 1996).
Plusieurs structures majeures qui la jalonnent d'Ouest en Est sont fréquemment citées,
(orientation grossièrement NE-SO).
•
Anticlines du banc de Gorringe et de la ride d'Alboran (Mauffret et al., 1987;
Woodside et Maldonado, 1992),
•
Accident des Habibas (Mauffret et al., 1992),
•
Direction NO-SE à E-O, depuis Oran jusqu'à Alger (failles d'Arzew,
Mostaghanem, El Marsa, Ténès, Tipaza, et Thénia (Mauffret et al., 1987,
Boudiaf et al.,1999).
52
CARACTERISTIQUE GENERALE DU LITTORAL ORANAIS
2- Aspect Géographique :
Le littoral Oranais est situé au bord de la rive sud du bassin méditerranéen ; mer
d’Alboran, il se situe au Nord-Ouest de l'Algérie, à 432 km à l'ouest de la capitale Alger. La
ville s'élève au fond d'une baie ouverte au nord sur le golfe d'Oran (Fig.14); elle est dominée à
l'Ouest par la montagne de l'Aïdour (429 m d'altitude) qui la sépare de la commune de MersEl-Kabîr , le secteur Ouest est caractérisé par les plages d’Ain Türck , le Cap Falcon ,
Madrague et la baie des Andalouses, jusqu'à Madagh la côte est à caractère rocheux sous
forme de falaises et petits Cap, l’ensemble insulaires (ile Plane (Paloma) et iles Habibas ) est
bien visible à partir de cette région. A l’Est, la Macta (Golfe d’Arzew) limité à l’Ouest par le
Cap Carbon (35°45’ N-O° 20’ W) et à l’Est par le Cap d’Ivi (36°37’N-0°13’ W). Nous
retrouvons une longue plage sablonneuse en arc qui se termine par le grand port méthanier de
Bethioua. A partir de ce dernier point la côte à caractère rocheux remonte au Nord jusqu’aux
îlots d’Arzew et s'étale à l’Ouest jusqu’au Cap Carbon (In DERMECHE, 1998).
Figure 14 : Localisation de l’ensemble du littoral Oranais et des stations étudiées.
Le littoral oranais connu auparavant pour ses belles plages et ses falaises, a subi depuis
quelques décennies une urbanisation incontrôlée touchant essentiellement son domaine public
maritime (DPM). Actuellement, sur les parties hautes des plages s’alignent des villas, des
garages à bateaux et de grands hôtels. L’empiètement sur ces espaces pourtant protégés par
plusieurs lois, a participé à l’érosion du trait de côte et à la défragmentation de
l’habitat/habitant côtiers. Une situation qui reflète une nette difficulté dans la gestion et la
protection de cet espace convoité et fragile.
53
CARACTERISTIQUE GENERALE DU LITTORAL ORANAIS
L’infralittoral Oranais est un ensemble de forme de relief dont le façonnement dépend
directement ou indirectement des actions de la mer, il comprend la ligne de côte dont les
plages et les falaises font partie ; ces dernières se différent d’une zone à une autre (Leclaire,
1972).
3- Aspect Morphologique :
La côte Oranaise est rocheuse à l'Est de la ville d’Oran, plus variée à l'Ouest où
alternent des zones rocheuses et sablo-argileuses. Dans l'ensemble, le littoral présente un
portrait en dents de scie avec une succession de tronçons verticaux de différentes natures et
orientations, séparés par des décrochements, chacun détermine une morphologie (baie, golfe,
anse, crique ou un arc) relativement protégé des houles (Fig.15).
De Terga à Ain El Turk la côte est basse, les cordons sableux marins prennent une
plus grande importance. S’étendent aussi des plateaux parfois cuirassés avec l’intercalation de
quelques passages à falaises, séparés de la mer par des plaines relativement étroites. Plus à
l'Est, la bande littorale correspond à une alternance de côtes à falaises vives et mortes
(Bouras, 2007).
A l'Est, domine les sables grossiers, on signale aussi ces sols sur le cordon littoral. Sur
les rives des estuaires, tel que la Macta, les sédiments meubles d'origine fluviale donnent du
matériel salé, soumis au régime des marées (Bouras, 2007).
Le volume transporté par les cours d'eau est faible par rapport à celui des pluies. Les
eaux charrient des matières dissoutes et des suspensions fines (90 % des éléments solides). Ce
rôle de charriage est encore affaibli par les différentes installations anthropiques et par les
barrages (Port aux Poules, Kristel, Cap Falcon) (Bouras, 2007).
Globalement, le bord de mer en Oranie est une suite de plages qui ne s'interrompent
qu'aux embouchures des oueds, quand elles existent (en saison des crues) ; de falaises,
témoins de l'avancée de l’emballage sédimentaire, ou des structurations rocheuses appartenant
aux anciennes formations, donnant une grande diversité côtière (Bouras, 2007).
Tous ces rivages sont dominés par la dynamique côtière et la houle du large qui est à
l'origine d'un transport littoral de sable très important. La houle est d’une direction générale
(sud ouest -nord est). Elle est puissante en saison hivernale et faible en été (Bouras, 2007).
54
CARACTERISTIQUE GENERALE DU LITTORAL ORANAIS
Figure 15 : Structure morphologique du littoral Oranais, vue vers le Sud du continent.
De plus, il s’agit d’une zone soumise à différents actions morpho-dynamiques
raides. Dans les secteurs à nombreuses zones rocheuses qui ne subissent qu'une faible érosion,
les agrégats de sables vacants sont faibles. De plus, l'existence des caps s'oppose, si non,
freine la circulation littorale. Dans le reste des secteurs côtiers, de vastes masses de sables
sont stockées dans de grands cordons littoraux. Suite au déficit pluviométrique, cette région
littorale, se caractérise par une érosion qui s’observe par des falaises d'érosion de 3 à 5 m de
hauteur qui entaille les cordons anciens (Kristel).
La marée est de type semi diurne, avec une forte inégalité journalière sur toute la côte
donnant lieu à de faibles courants de marée. L’érosion est plus spectaculaire entre le port
d’Oran et Port aux Pouls (Marsa El Hadjadj). (Bouras & Boutiba, 2006).
1-2-
Facteurs Climatiques :
Le littoral oranais se situe au confluent de quatre masses d’air : anticyclone des
Açores, les basses pressions d’Islande, les hautes pressions hivernales du Nord de l’Europe et,
plus rarement les basses pressions sahariennes (Bouras et al, 2007). L’influence continentale
prédomine et l’ensemble du littoral est soumis à un climat sec et chaud, à faibles
précipitations, même en hiver. Le déplacement des masses d’air et des fronts météorologiques
sont canalisés par les reliefs montagneux bordant le littoral.
55
CARACTERISTIQUE GENERALE DU LITTORAL ORANAIS
Le climat de la côte oranaise est caractérisé par :
Des étés chauds et non pluvieux dont la température estivale des eaux superficielles de
la mer est relativement constante autour de 25° C. La température de l’eau de mer chute, en
fin d’automne, à 13° C environ, et durera ainsi jusqu’au printemps (Guibout, 1987).
Des hivers frais, avec un temps à la fois venteux et pluvieux, toutefois avec des
alternences calmes et ensoleillés (Bouras et al, 2007).
D’une manière générale, on constate :
- Une première saison des pluies de décembre à avril, toujours plus importante que la
seconde
- Une seconde petite saison des pluies de septembre à novembre, très irrégulière ;
- Une saison sèche de juin à août.
Les écarts thermiques sont faibles avec 3° à 6°C de variations moyennes journalières
et mensuelles (Bouras, 2007).
On constate d'importantes variations de la pluviométrie le long du littoral, et on passe
de plus de 4000 mm/an dans l'ouest (Béni Saf) à différentes valeurs jusqu’à Mostaganem.
Cependant le phénomène gel/dégel est rare, ce qui explique l’intensité de culture, au bord de
la côte, de végétaux sensibles au gel, comme l’olivier ou les agrumes (Bouras et Boutiba,
2004, Bouras, 2007a).
L’oranie a été marqué par la sécheresse des décennies 1980 et 2000. Le phénomène n'a
pas été sans effets sur les écosystèmes marins (Bouras et al, 2007).
1-3-
Caractéristiques des eaux côtières :
1- Hydrodynamisme :
Sur le plan général, les eaux de l’océan Atlantique entrant dans la Méditerranée par
le détroit de Gibraltar font un grand virage anti-cyclonique dans le bassin d’Alboran, suivant
de près la côte espagnole. En principe, ce courant tourne au sud, à la hauteur de Cabo de Gata,
où il rencontre le courant méditerranéen du Levant qui va en direction sud-ouest. Le courant
combiné (connu sous le nom de Front d’Oran) se déplace alors vers Oran, sur la côte
algérienne. Il se divise ensuite en deux : le courant situé le plus à l’Est est le Courant
Algérien.
56
CARACTERISTIQUE GENERALE DU LITTORAL ORANAIS
Les courants extrêmes des fonds (1 m au-dessus du fond marin) au cours d’une
période de récurrence d’un an sont de 0,64 à 0,81 m/s sur la côte (profondeur d’eau <30 m) du
côté espagnol et de 0,88 à 0,95 m/s du côté algérien.
2- Température moyenne des eaux :
La température annuelle de ces eaux peu profondes se situe entre 14,5 et 24ºC, la
moyenne annuelle étant de 17 à 19ºC. En été, on observe la stratification thermale à des
profondeurs entre 20 et 30 m. Les facteurs physiographiques et hydrodynamiques mènent à
une montée sur la côte, avec des chutes soudaines de la température de surface des eaux
littorales et des proliférations locales de plancton. Dans les eaux profondes de la fosse
abyssale, la température est très constante toute l’année, à 13ºC.
3- Oxygène :
Le contenu en oxygène dissous de l’eau est inversement proportionnel à la
température, dans les eaux profondes, où le minimum d’oxygénation enregistré est de 4,23
(en été) et le maximum de 4,43 ml/l (en hiver). Dans les eaux peu profondes de l’étage
infralittoral (zone photique). Cependant, l’oxygène fabriqué par le phytoplancton joue un rôle,
de sorte que les valeurs les plus élevées, d’environ 5,5 ml/l, sont atteintes au printemps et en
automne.
4- Salinité :
Elle est constante à des profondeurs au-dessous de 250 m, s’élevant à 38,4 psu, qui
est le niveau caractéristique de l’ensemble de la Méditerranée. Elle est plus basse au niveau de
l’infralittoral, de 36,7 à 37,1 psu, étant donnée l’arrivée des eaux de l’Atlantique.
L’eau superficielle de la côte Oranaise se caractérise par une salinité inférieure à
37,10 %0. A 20 m de profondeur, le taux de salinité diminue nettement (taux minimal devant
Oran : 36,42 %0), alors qu’au niveau de 50 m et 100 m ou le courant algérien s’éloigne
sensiblement du littoral (Millot, 1985), la salinité décroît pour atteindre 36,38 %0 dans le
secteur ouest et 37 %0 dans le secteur est. À 200 m les courants algériens sont marqués par
une salinité légèrement plus basse que celle des eaux du large ; elle oscille entre 38,20 %0 (in
Boutiba, 1992). Vers 300 à 500 m de profondeur, l’influence de l’eau levantine intermédiaire
est ressentie, le taux de salinité est compris entre 38,3 et 38,6 %0. A ce niveau, on retrouve
l’eau profonde méditerranéenne bien caractérisée par une salinité de 38,4 %0.
57
PARTIE 3
MATERIEL & METHODES
MATERIEL & METHODES
1- Matériel et méthodes :
Le suivi et l’évaluation de l’organisation écologique et biodiversitaire de l’étage
infralittoral Oranais de 2009 au 2014 est basé, d’une part sur l’analyse méthodique d’une
bibliographie pertinente, dans laquelle l’étage infralittoral Oranais et Algériens sont citées, et
d’autre part sur des informations issues des données relevées in situ des différents biocénoses
et biotopes échantillonnés et examinés le long de l’étage infralittoral Oranais, y compris les
Iles et les ilots.
Le matériel et les méthodes d’échantillonnages utilisés dépendent de la matière à
prélever ou à étudier, ils sont donc différentes y compris les transects d’inventaires et de
recensements selon qu’il s’agit de la flore, de la faune benthique ou du substrat.
1-1- Zone d’étude :
L’ensemble du linéaire côtier s’étend sur 124 km (1/10), le long de cette zone 10
stations ont été explorées (Fig.16), en plongée libre et en scaphandre autonome (jusqu'à 30 m
de profondeur, zone photique) pendant différent période (hivernale et estivale). Chaque
station a fait l’objet d’un transect partant du rivage vers le large. L’identification des espèces à
été réalisée in situ de visio ou après échantillonnage au laboratoire et a partir des séquences
vidéo prise par des cameras sous marine (Fig.17).
1-2- Choix des stations :
Notre choix s’est porté sur 10 stations (Fig16), on compte d’une part, 6 stations à
substrat dur (CC, PO, CF, PS, IP, MG) et 4 stations à substrat meuble (AT, KL, PP, AZ).
D’autre part, les mêmes stations peuvent être classées selon la qualité du milieu (pollution),
par conséquent on compte 4 stations (CC, PS, IP, MG) considérées comme zones de
références vu l’absence relative des pressions anthropiques et pollution (zones non polluées)
et 6 stations (PO, AT, KL, PP, CF, AZ) dite perturbées (zones polluées) vu les activités
humaines qui ont des impacts nocifs sur les écosystèmes côtiers et marins.
Pour la description géographique, nous avons subdivisé le littoral Oranais en trois
secteurs : Est, Centre et Ouest :
- Secteur Est qui s’étend de Mostaganem, Golfe d’Arzew (Cap Carbon, Cap Ferrat).
Le golfe d’Arzew (35° 56’ 00 N et 0° 25’ 09 W ; 36° 56’ 00 N et 0° 6’ 00 W) est
situé entre le Cap Carbon à l’Ouest et la Pointe de Salamandre à l’Est. Le plateau continental
de cette zone présente une très forte pente (Leclaire, 1972) au pied des djebels Ourousse et
59
MATERIEL & METHODES
Sicioum (à proximité de Cap Ferrat et de Cap Carbon) (Chachoua et al ; 2007). Par contre,
dans les autres secteurs, nous notons la présence d’une pente douce jusqu’à l’embouchure de
l’Oued Cheliff, en particulier entre l’isobathe -50 et -100 m, les fonds descendent en pente
très douce (Caulet, 1972, Bouras, 2007).
- Secteur Centre qui couvre la côte comprend : Kristel, Canastel à Cap Falcon,
Madrague en passant par le port d’Oran et Ain El Türck.
Le golfe d’Oran occupe la partie Centrale du littoral et s’ouvre d’Ouest en Est ; il
est bordée sur 30 km de terres élevées et dessine une demi circonférence à peu prés régulière
depuis Cap Falcon jusqu’au Cap de l’Aiguille. Il est compris entre la baie des Andalouses et
le golfe d’Arzew.
- Secteur Ouest, allant de la baie des Andalouses et atteignant Madagh 1 et 2, ainsi
l’ensemble insulaire de l’ile Plane, les iles Habibas, ile Ronda et les iles Fourmies.
Figure 16 : Situation géographique des stations étudiées.
De l’Est vers l’Ouest : (PP) Port Au Poules-S1; (AZ) Arzew-S2; (CC) Cap Carbon-03;
(KL) Kristel-S4; (PO) « Port d’Oran-Monta »-S5; (AT) Ain Türck-S6; (CF) Cap FalconS7; (PS) « Pain Sucre –Madrag »-S8 ; (IP) Ile Plane-S9; (MG) Madagh-S10.
1-3- Echantillonnage :
L’étude réalisée est basée sur deux aspects, le premier et bibliographique, on note que
quelques études très fragmentaires notamment sur l’étage infralittoral, noter bien qu’il s’agit
d’une première étude sur cet étage de cette zone. Le deuxième est expérimentale, repose sur
60
MATERIEL & METHODES
les travaux menées sur terrain (plongées, échantillonnages, évaluations, profiles, comptages et
identifications) (Fig.17). L’échantillonnage du benthos de l’infralittoral à substrat dur
constitue un véritable problème car les bennes et les carottiers sont inutiles, de ce fait; seule la
plongée autonome permet d'échantillonner des quantités raisonnables. (Gulliksen et Deras,
1975; Hiscock, 1979; Jan, Dai et Chang, 1994; Thomas, 1994). La photographie est utilisée
fréquemment dans l’étude du benthos des substrats durs, mais la plongée autonome permet de
recourir par des méthodes plus détaillées et raffinées (Lundalv, 1971; Toregard et Lundalv,
1974; Rorslett et al. 1978; Svane, 1988).
Pour l’examen de la diversité des espèces. On s’est basé sur la technique de la
photo-identification (Fiers, 2003). Les photographies doivent montrer des individus d'une
taille assez grande pour permettre leur identification (Fiers, 2003). Toutefois, elles révèlent
souvent la présence de spécimens qui, pour une raison ou pour une autre, n'avaient pas été
observés in situ. La photo- identification est la technique utilisée avec un réel succès car elle
représente un prolongement naturel d’une activité d’observation sur le terrain.
Les conditions météorologiques conditionnent la qualité des observations. Il faut donc
anticiper et prévoir la campagne de terrain en fonction des conditions météorologiques, qui
doivent être consultée quotidiennement.
1-4- Logistique :
- Moyens de transports : voiture puis embarcation (moteur hors-bord).
- Documents de terrain (cartes géographiques, bathymétriques, fiches de terrain,…).
- Matériel, outils et matériaux pour marquage des sites : bouées, câble inox, fiches
immergeables des espèces cibles, plaquettes rigides (PVC) avec n° des stations, crayon….
- Equipement de relevé : échosondeur, GPS, quadrats de 1 m2, transects (diffère selon
l’axe de l’étude), bocaux en verre, appareil photo numérique avec caisson, camera étanche et
camera sous marine HD.
- Equipement de plongée professionnels. En plus du matériel de base, nous avons
utilisé :
- Ordinateur de plongée (profondeur, paliers…..)
- Compass (direction du cap du transect)
- Parachute de palier (sécurité,…)
- Un couteau de plongée (multi-usages)
- Un pentadécamètre ou corde graduée (différents mesures).
61
MATERIEL & METHODES
La méthode suivie consiste à parcourir le secteur au début sur profil vertical qui va
du plus profond vers la surface, Au cours de ce trajet, on a recensé et identifie visuellement
les espèces dominantes et remarquables des différents habitats, description de la topographie
et du paysage sous-marin et relevait tout type d’information susceptible d’apporter des
éléments pertinents (Besnard & Salles, 2010). Les petits fonds on été étudier généralement en
apnée.
Figure 17 : Différents types de plongées et méthodes utilisées pour l’étude des communautés
: (de la gauche vers la droite et de haut vers le bas: observations, échantillonnages, comptages
du Macrobenthos, photographie et vidéo sous-marines).
La stratégie retenue englobe un inventaire des biocénoses et des biotopes,
cartographies des habitats, suivis de la dynamique spatiotemporelle de la structure du
macrophyto et zoobenthos. Un système d’échantillonnage a été mis en place sur des sites bien
définis (les dix stations) (Fiers, 2003, Besnard et Salles, 2010).
Les campagnes menées ont pour objectif :
- Sur chaque station, étude des facteurs écologiques de l’étage infralittoral et
inventaire des peuplements Macrobenthiques et leur répartitions en profondeur;
- Sur l’ensemble de la zone étude du fonctionnement écologique.
Au total, l’étude des communautés benthiques pendant la période d’étude à été faite par
147 plongées, dont 72 plongées libres (0 - 17 m) et 75 plongées en scaphandre (3 - 35 m), ont
été réalisées entre 2009 et 2014 dans différents stations du littoral Oranais. Le long de la côte
62
MATERIEL & METHODES
55 radiales perpendiculaires on été réalisés avec un moteur hors-bord ; des plongées
ponctuelles pour vérification ; et quelques actions d’observations générales.
10 stations ont été examinées pour quantifier la qualité et la quantité du zoobenthos.
L’aspect bionomique a été appuyé par des prises d’images sous-marines (vidéos et
photographies des biotopes et biocénoses) des transects selon les protocoles REBENT MED,
2008.
1-5- Inventaire in situ :
Les confirmations d’informations ont été précédés par un inventaire en utilisant des
publies sur les comptages et d’autres sur l’identification des espèces. En plus, nous avons
complété notre inventaire par des plongées d’observation visuel global (Fig.1).
•
Sur des trajets aléatoires, nous avons réalisé des plongées libres et en scaphandre
autonome. Ces plongées sont réalisées par un seul plongeur lorsque les conditions
climatiques sont favorables (mer calme, eaux claires).
•
La plongée en apnée permet d’inventorier facilement les espèces évoluant en pleine
eau sur des petits fonds (< 17 m) et de signaler les habitats peu profonds des poissons
juvéniles (nourriceries) (< 1 m)
•
alors qu’avec le scaphandre, nous avons réalisé des plongées jusqu’à 35 m sur des
fonds variés (sable, roche, anfractuosités, herbier). La plongée en scaphandre
autonome a l’avantage de permettre une recherche systématique sur tous types de
substrats accidentés, en particulier les anfractuosités rocheuses, et sur l’herbier à
Posidonie.
1-6- Les transects :
Les tansects ont été respecté on utilisant un échosondeur pour la mesure des différentes
profondeurs et des cordes graduée pour délimité les transects ainsi des repères physiques à
chaque station et des fiches immergeables contenant les espèces cibles pour chaque
profondeur.
Les transect différent d’un examen à un autre, ils sont optimisés pour chaque axe d’étude :
•
Les transects utilisées pour l’étude des profils et de la nature du fond, ils se situent
entre 0 m et 30 m d’isobathe, mais il change de longueur d’une station à une autre,
cela est due à la topographie et à la pente du profil de chaque station.
63
MATERIEL & METHODES
•
Cependant, les transects utilisé pour l’étude des algues étaient aléatoire, sous forme de
surface englobant les différents horizons de l’étage infralittoral.
•
Les transects utilisé pour l’examen des macroinvertébrés étaient sous forme de surface
entre 0 m et 30 m d’isobathe, ces surfaces de 100 m2 balisés par des repères
immergeables, ont été répliqué verticalement en évitant les habitats désertiques.
•
En fin, les transect utilisés pour le comptage des poissons étaient d’une superficie de
250 m2 (Harmelin, 1999).
Tout les transects ont été suivi annuellement pendant la période d’étude et ils ont était
photographiés et filmer continuellement.
2- Etude de l’organisation écologique
Ce champ fournit une “image” d’ensemble de chaque station. Les principales
caractéristiques morphologiques et topologiques notables sont évaluées ainsi que la nature du
fond de chaque zone. Des informations plus détaillées sur les classes d’habitats sont
indiquées.
2-1-Prospection des sites :
La partie terrestre ou la portion côtière de la zone d’étude à été patrouillées à
plusieurs reprises dans le but de la collecte des informations concernent notre étude et pour
choisir les meilleurs endroits pour l’accès.
2-2- Phase préparatoire :
Pour préparér les sorties en mer, il nous a fallu tout d’abord déterminer les coordonnées
géographiques de chaque station, ensuite trouver :
•
La faisabilité annuelle, par rapport aux conditions météorologiques et donc de mer,
c’est-à-dire la possibilité de travailler in situ par rapport au courant, à la houle et au
temps de plongée.
•
La meilleure orientation pour chaque station, en fonction de la direction de la houle et
du courant, l’objectif est ici de relever le plus grand nombre de niveaux présents, tout
en ayant une pente suffisamment rapide pour éviter que le transect soit trop long.
Après un repérage de surface (au sondeur, compas de relevé et de GPS), on a tracés le
transect puis on la baliser, afin de se localiser par rapport a la surface (bouée de surface) et
cela pour l’utilisation répétés dans un minimum de temps de plusieurs sorties.
64
MATERIEL & METHODES
2-3- Sorties en mer et plongées :
Les premières sorties ressemblaient à des activités de reconnaissances, par la suite on a
procédé à une suite de sorties annuelles dans le but de suivi, d’échantillonnage et de
photographie.
Le but est de prendre connaissance de la nature des habitats (nature du substrat,
degré de la pente et le relief sous marin) afin de mettre en évidence d’éventuelles interactions
avec le peuplement macrobenthique. La confirmation du type des habitats sera réalisée à
partir de l'identification du fond in situ de viseo. Dans un deuxième temp nous avons tenté de
présenter la description des profils, topographies sous marines, nature du fond, différents
substrats et habitats rencontrés, ainsi que l’organisation sédimentaire (généralement entre 0 m
et 30 m d’isobathe).
Pour bien éclaircir notre synthèse on a répartie la zone d’étude en trois secteurs :
1- Secteur Est présenté par 3 stations : Port au Poules, Arzew et cap Carbon.
2- Secteur Centre présenté par 4 stations : Kristel, Port d’Oran, Ain Turck et Cap
Falcon.
3- Secteur Ouest présenté par 3 stations : Madrague, Ile Plane et Madagh.
Nous avons utilisé des caractéristiques spécifiques pour la description subjective des
profils de la structure des transects (Cf. abréviation).
Cette étape d’étude nous à permis, d’une part la connaissance de la nature
topographique des substrats et la qualité des habitats, et d’autre part, la sélection des stations
potentielles en fonction de la richesse biodiversitaire, ce qui constitue une esquisse pour
l’évaluation de l’organisation floristiques et faunistiques de l’étage.
3- Etude de l’aspect biodiversitaire :
Les écosystèmes marins et côtiers peu profonds constituent des habitats pour de
nombreuses espèces marines. Plusieurs facteurs d’origines naturelles ou anthropiques sont
susceptibles de modifier la qualité des habitats côtiers et par conséquent d’affecter les
conditions affectent l’état de santé des organismes qui les peuplent (Palumbi et al 2009). La
qualité d’un habitat résulte de diverses interactions et ne peut être mesurée directement. Elle
peut être décrite sur la base d’une comparaison inter-sites. Les habitats de bonne qualité sont
supposés d’être ceux où la biodiversité (croissance et survie des espèces) est optimale
(Gibson, 1994).
65
MATERIEL & METHODES
La localisation et la caractérisation des peuplements floristiques et faunistiques
constituent donc un outil essentiel de diagnostic et de suivi de l’environnement côtier et marin
sous l’influence des différentes activités humaines qui élaborent des déchets liquides et
parfois solides rejetés en mer. L’inventaire du macrophyto et zoobenthos, servant à l’étude de
la bionomie, a été effectués à l’aide d’un zodiaque, en apnée et en bouteille (Fig.15), selon la
profondeur dans l’étage infralittoral.
Les observations notées in situ de visio et provenant aussi des photographies sousmarines, ont pu être analysées immédiatement sur ordinateur, constituant les données de base
reportées ci-dessous. A partir de ces observations de terrain on a tirée une synthèse des
caractéristiques et de l’état des peuplements benthiques dans dix stations, ainsi que des
données concernant la qualité des biocénoses et des biotopes de l’étage infralittoral Oranais.
Pour garantir un recensement représentatif de la faune et la flore benthique, les
prélèvements benthiques ont été effectués dans différents types d’habitats (Multi-HabitatSampling).
Une liste des espèces est dressée (végétaux, invertébrés, poissons). Les
photographies de cette étude est une sélection représentant les grandes caractéristiques des
peuplements marins et biocénoses de l’infralittoral Oranais.
3-1- Flores :
Le compartiment floristique consiste a l’examen de la distribution des
communautés phytobenthiques et la caractérisation qualitative et quantitative des espèces
remarquables. La méthode adoptée a été basée sur des trajets perpendiculaires à la côte, des
plongées ponctuelles et des radiales avec l’hydroplane, entre 0 et 35 m dans certains stations
(Ile Plane). En plus, quelques enquêtes sur la présence des macroalgues introduites ou
invasifs, ont été effectués. Des clichés et des séquences vidéos sont réalisées à chaque transect
et sont ciblées aussi bien sur les espèces remarquables ou nécessitant un complément
d’identification que sur les paysages sous-marins.
A- Algues :
Les algues jouent un rôle primordial dans le maintien de l’équilibre écologique du
milieu marin et sont un bon indicateur de l’état des milieux. Leur étude est donc un enjeu
majeur. Notre travail consiste à établir un recensement de la diversité algale de l’étage
infralittoral puis les déterminer (Chlorophycée, Phéophycées et Rhodophycées). Mais nous
n’avons pas la prétention d’établir un inventaire précis.
66
MATERIEL & METHODES
L’évaluation de la qualité des macroalgues de l’étage infralittoral de la zone côtière
Oranaise a été effectuée sur substrats rocheux, dans une direction verticale jusqu’à 30m de
profondeur, ce qui a rendu le champ d’investigation plus large. L’inventaire algal a été appuyé
on utilisant une camera pour l’enregistrement puis l’identification et pour décrire les
différents extensions des ceintures algales existantes le long de l’étage.
1- Objectif de l’échantillonnage :
Les données aquises correspondent a des informations sur :
- La présence des taxons, par espèce, en situant les espèces au sein de la classification
- Évolution spatio-temporelle de la richesse spécifique (nombre et composition)
- Présence d’espèces introduites / invasives
- On a procédé au groupement des espèces selon leur affinité pour les facteurs du
milieu ambiant. Celui-ci, conduit à l’obtention de groupes qui ont une affinité pour des
facteurs tels que la bathymétrie, l’illumination, hydrodynamisme et les milieux dégradés.
2- Technique d’échantillonnage :
La Méthode est non destructive, basée sur l’identification in situ des espèces repérables à
l’œil nu (>5mm) et sur l’estimation de visio de leur indice de recouvrement, estimation
confortée par la prise de photographies du transect, puis analyse des séquences vidéos et
recensement des espèces macroalgales par la technique de photo-identification. Les transects
sont utilisées aléatoirement, sous forme de surface englobant les différents horizons de l’étage
infralittoral (BOUDOURESQUE, 1971).
Cependant, nos explorations nous ont permis de relever quelques échantillons d’algues
ramenés au laboratoire ou l’on a identifie à l’aide d’un guide des végétaux et des invertébrés
marins (Schneider & Bauchot, 1978) et le petit livre (Wuitner, 1947, Bouderesque, 1989).
B - Phanérogames :
On à examiné les magnoliophytes par un simple inventaire des différentes familles
existantes le long de l’étage. En suite, on a examiné la répartition de la Posidonie. La présence
de posidonie en Méditerranée ainsi que les nombreuses études dont elle a fait l’objet, fait que
la posidonie a été retenue comme un des éléments de qualité biologique et un bon indicateur
renseignant sur le bon état écologique des masses d’eau côtière notamment sur substrat
meuble (Noel et al, 2012 ; Semroud et al ., 1998). Parmi les paramètres étudiés :
67
MATERIEL & METHODES
- Qualité des Phanérogames de l’Oranais
- La limite inférieure, qui renseigne sur la transparence générale des eaux et
l’évolution temporelle de celle-ci.
- La limite supérieure, qui traduit plus spécifiquement l’impact des activités humaines
en bordure littorale (aménagements littoraux, dégradation du milieu écologique ou flux
sédimentaire).
1- Technique d’échantillonnage :
Pendant chaque sortie, les critères mesurés sont la profondeur, position
géographique et type de substrats et des observations générales sur l’herbier (nature de
l’herbier, denses, peu ou taches, zone de déchaussement, matte et inter-matte et surface
approximative des prairies) sont prise en compte (BOUDOURESQUE, 1971).
La technique utilisée pour le recensement des différentes phanérogames est la plongée
libre et autonome, en utilisant des photographies aériennes pour les zones peu profondes et
des vidéos in situ pour les zones profondes. Nos transects d’inventaire se situent
essentiellement au environ immédiat des prairies de Posidonie.
3-2- Faunes :
Seule la plongée autonome permet d’étudier et d'échantillonner les espèces
faunistiques des petits fonds durs, la technique de photo-identification est valable dans ce
genre de milieu. La tranche bathymétrique explorée se situe entre 0 m et 35 m au maximum.
La méthode suivie consiste à parcourir le secteur dès la zone la plus profonde vers
la surface. Au cours de ce trajet, on a recensé et identifié visuellement les espèces des
différents habitats, décrire la topographie et le paysage sous-marin et relevé tout type
d’information. En parallèle, dans chaque plongée on s’est équipé d’outils de relevé et de
prélèvement et d’une caméra sous-marine. Des clichés et des vidéos sont réalisés à chaque
plongée et sont ciblées sur les espèces remarquables et /ou habitats remarquables.
A- Invertébrés macrobenthiques :
Les ressources Macrozoobenthiques sont le plus souvent sédentaires et vivent en
relation permanente et étroite avec la nature et la qualité du substrat. Du fait de cette mobilité
réduite, ces organismes marins plus ou moins fixes, sont directement sous l’influence des
conditions écologiques du site considéré (Anderson, 2002). (Y compris les perturbations
anthropiques) et témoignent ainsi des conditions environnementales locales.
68
MATERIEL & METHODES
La faune des invertébrés inventoriés est essentiellement celle des substrats durs,
mobile et fixée, et en faible partie l’épifaune des substrats meubles. Les différents
embranchements d’invertébrés recensés sont les Spongiaires, Cnidaires, Échinodermes,
certains groupes ou familles des Mollusques (Polyplacophores, Gastéropodes), Crustacés et
Polychètes. Ces principaux groupes zoologiques identifiés sont des groupes caractéristiques
des fonds infralittoraux non chalutables.
1- Méthode d’étude :
Les comptages visuels, méthodes sans prélèvements destructifs (Harmelin-Vivien et
Harmelin, 1975). Ces méthodes d’évaluations in situ, bien adaptées aux communautés
benthiques du fait de leur caractère (Harmelin-Vivien et al, 1985). Initialement utilisées pour
mesurer des abondances d’invertébrés dans des zone non chalutables.
Notre démarche consiste à examiné les échantillons prélevés et quantification in situ
puis définir qualitativement la composition faunistique des différentes stations. Ainsi qu’une
première analyse des données brutes permet de déterminer les occurrences des différentes
espèces et d’établir divers classements des stations selon leur richesse spécifique ou selon les
biomasses (Scherrer, 1984). Avant de pouvoir comparer les résultats obtenus à ceux des
travaux déjà réalisés, les grandes unités mises en évidence ont été caractérisées et décrites à
l’aide d’indices de Shannon (H’ et H Max) et de l’équitabilité pour évaluer l’état actuel du
fonctionnement de chaque station, ensuite l’ensemble de l’écosystème côtier et marin du
littoral Oranais.
1-1-
Richesse spécifique :
La richesse spécifique (S) se définit classiquement comme le nombre d’espèces
recensées à une échelle d’espace déterminée.
1-2-
Indices de diversité Shannon-Wiener :
Les différents indices de diversité actuellement utilisés permettent d’étudier la structure des
peuplements faunistiques en faisant référence à un cadre spatiotemporel concret. Ils
permettent d’avoir rapidement, en un seul chiffre, une évaluation de la biodiversité des
différentes communautés.
69
MATERIEL & METHODES
L’indice de diversité considéré ici est celui qui est le plus couramment utilisé dans la
littérature, il est basé sur :
pi = proportion par espèce i allant de 1 à S = ni / N
i = rang de l’espèce
n = Nombre d’individu de l’espèce
S = nombre total d’espèces par station= Richesse spécifique= biodiversité;
N : nombre total d'individus (ramené à l’unité de surface ou de volume = densité).
B- Ichtyofaunes benthiques :
Le peuplement de poissons représente en Méditerranée, comme dans les autres mers, un
compartiment d’une grande importance écologique et économique (Astruch et al., 2009).
Cependant, les perturbations affectant cet étage sont nombreuses et se traduisent par des
diminutions d’abondance, de taille, ou la disparition d’espèces de poissons (Harmelin, 1987).
Des évaluations et des comparaisons entre des zones intégralement protégées (sans
prélèvement) et des zones soumises à des pressions régulières de prélèvements ou de
pollution, montrant sans équivoque que les peuplements de poissons sont de bons indicateurs
de la biodiversité marine (Harmelin, 1999).
1- Inventaire des poissons :
Le comptage de poissons est un excellent bioindicateur pour estimer et mettre en
valeur l’effet ‘’réserve’’ (Bayle et Ramos, 1993). La méthodologie adoptée est standardisée
(Harmelin-Vivien et al, 1985). En effet, la mise à l’eau se fait à une profondeur donnée entre
5 et 25 m (transects avec ruban métrique). Les comptages se font d’une façon aléatoire dans
les immersions profondes (35 m). La profondeur a été identifiée à partir de l’embarcation par
un sondeur portable, et localisée par GPS ou par un repère physique spécifique à la station.
2- Méthodes d’évaluation :
Les comptages visuels sont des méthodes sans prélèvements destructrices
(Harmelin-Vivien et Harmelin, 1975). Ces méthodes d’évaluations in situ, bien adaptées aux
communautés benthiques du fait de leur caractère (Harmelin-Vivien et al, 1985). Initialement
utilisé pour mesurer des abondances de poissons et d’invertébrés dans des zone non
chalutables. Ils ont trouvé des applications en dynamique des populations, en écologie et en
gestion des milieux et ressources naturelles. Le cas apparemment le plus simple est
70
MATERIEL & METHODES
l’inventaire qualitatif, c’est de lister toutes les espèces présentes sur un site (Harmelin-Vivien
et al, 1985). Les dénombrements sont réalisés soit sur des trajets aléatoires (choisis au
hasard), soit sur des transects définie auparavant.
L’organisation et la structure des communautés ichtyques ont été évaluées par la
richesse spécifique (nombre total d’espèces identifiées dans chaque station), de la densité
(nombre total d’individus/m²), de l’indice de diversité de Shannon et de l’indice d’équitabilité
J.
3- Comptage :
Le principe est de parcourir un couloir d’inventaire de longueur et de largeur
déterminée, généralement à profondeur constante, 50 m de longueur x 5 m de largeur soit une
surface de 250 m² (Fig.18) et répété « n » fois (cas de notre étude). La largeur est estimée
visuellement, La longueur est mesurée avec un décamètre déroulé pendant le trajet.
La méthode consiste à parcourir une distance (trajets parallèles à la côte) de 50-100
m en notant les espèces de poissons rencontrées (Ody et al, 2010), le nombre d’individus de
chaque espèce, leur taille approximative et le type de fond. Cette technique sert à estimer les
peuplements et la dynamique des poissons de l’étage infralittoral. Lors des plongées
profondes (> 30m), on compte les espèces les plus remarquables telles que les grands
serranidés et sparidés. Pour chaque sortie, le nombre d’espèces ainsi que le nombre total
d’individus par espèce sont comptabilisés. Ensuite la densité ou biomasse est exprimée par
m². Les grandes unités mises en évidence ont été caractérisées et décrites à l’aide d’indices de
Shannon (H’ et H Max) et de l’équitabilité pour évaluer l’état actuel du fonctionnement de
chaque station puis l’ensemble de l’écosystème infralittoral Oranais.
71
MATERIEL & METHODES
Figure 18 : Méthode utilisée pour le comptage de poissons (Harmelin-Vivien et al, 1985).
C- Autres espèces :
Durant notre étude, on a signalé d’autres espèces rencontrées sur notre trajectoire
(grands poissons pélagiques, mammifères marins et faunes herpétologiques).
4- Identification de la Flore et de la Faune:
Que se soit pour les végétaux ou les animaux, l’identification et la classification des
espèces est possible grâce aux fiches FAO d'identification des espèces, ainsi que d’autres
documents scientifiques plus récents (Boudouresque, 2005,2012 ; Pergent et al., 2007) et de
nombreuses clés de détermination très détaillées ainsi que de nombreux articles scientifiques.
Les photographies numériques ont été également utilisées pour faciliter l’identification et la
répartition des biocénoses. Pour la caractérisation des communautés, on a suivi les mêmes
approches que celles de Pérès et Picard (1964) et UNEP-MAP (1998). Pour les espèces et les
habitats d’importance écologique, on s’est basé sur les annexes II et III du Protocole relatif
aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée de la
Convention de Barcelone (1995).
72
MATERIEL & METHODES
5- Classification des biocénoses et des paysages benthiques :
Le concept de biocénose apparaît tout particulièrement pertinent pour décrire les milieux
littoraux et marins, notamment au niveau benthique (Guarinello et al, 2010). Ce concept initié,
puis développé, par l’école d’Endoume constitue la base de la bionomie benthique en
Méditerranée (Pérès, 1961 ; Pérès et Picard, 1964 ; Bellan-Santini et al., 1994; Relini, 2000,
Béné et Doyen, 2008).
Dans cette partie on caractérisera les différentes biocénoses, associations et faciès du
substrat meuble et substrat dur en fonction de la profondeur et le types de substrat.
6- Valorisation Ecologique :
En vue d’évaluer écologiquement les stations représentant l’infralittoral Oranais,
nous avons suivi les mêmes critères de sélection utilisés par le CAR/ASP (UNEP-MAP, 1998
et UNEP-MAP, 2000). Nous avons regroupé ensemble les habitats et les espèces d’intérêt
écologique.
Nous avons considéré les habitats prioritaires et remarquables avec une valorisation
subjective basée sur les meilleurs biotopes et biocénoses rencontrés durant l’étude. Pour
chaque type d’habitat l’évaluation a été faite de 1 à 3: (3) forte présence; (2) présence
moyenne; (1) présence faible. Les informations récoltées sont présentes dans un tableau
récapulatif correspondant à la combinaison de toutes les variables considérées (habitats,
association, faciès et espèces). Ainsi que nous présentant les types de zones selon leur degré
d’importance écologique et biodiversitaire.
73
PARTIE 4
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE
DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
1- Organisation écologique de l’infralittoral Oranais :
Le littoral Oranais a eu une évolution morphologique riche en événements, donnant lieu
aux configurations actuelles, que ce soit sous la mer et le long de la côte. Il est clair que cette
zone correspond à une région à physiologie complexe et irrégulière, matérialisée avec des
bancs, des chaînes sous marins, des Caps, des falaises abruptes et des Iles.
L’évaluation de l’organisation écologique de l’étage infralittoral à été étudiée entre Port
aux Poules à l’Est d’Oran jusqu'à Madagh II à l’Ouest, des plongées ponctuelles; et quelques
actions d’observations générales. Ceci, afin de mieux reproduire le plus possible l’état général
de ce que offre les habitats infralittoraux au niveau de la zone côtière Oranaise.
L’infralittoral Oranais est un étage bionomiquement remarquable (Hussein, 2007) par
l’exubérance du peuplement végétal : algues et phanérogames marines (essentiellement la
posidonie), dont la localisation constitue l’un des principaux critères de la définition de
l’étage infralittoral.
Le facteur déterminant dans cet étage est la lumière et la température y jouant un rôle
important. Mais d’autres facteurs entrent en jeu tels que la topographie et la nature du
substrat. Ces facteurs ont une influence sur la répartition et la richesse biodiversitaire des
milieux. La nature topographique de l’infralittoral oranais joue un rôle important dans la
dynamique des écosystèmes et l’évolution des ressources halieutiques (Fig.19).
1-1- Topographie de l’étage infralittoral Oranais :
D’après l’étude d’impacts sur l’environnement du gazoduc de MEDGAZ faite le 27 mai
2004 (relatifs au gazoduc entre l’Algérie et l’Espagne) à travers la mer Méditerranéen. Les
résultats de cette étude se présentant dans la figure 19 qui est une représentation
tridimensionnelle de la topographie sous marine et reliefs du bassin algéro-provencal ou les
côtes Oranaises montrent une chute du plateau continental, Les fonds de 100 m se rencontrent
après 12 ou 13 milles.
Entre la région de Beni Saf et Oran, la corniche continentale est large d’environ 20 km,
avec une profondeur d’environ 150 m à la cassure de la corniche. Dans ce secteur, la pente
continentale peut être divisée en deux talus, supérieur et inférieur, séparés par un plateau
marginal, le Banc Alidade, dont l’étendue à l’intérieur de la mer semble être l’escarpement
des Habibas sur le talus de Beni Saf/ Oran. Dans la partie du talus inférieur, située plus à
l’intérieur de la mer avec une étroite chaîne sous-marine (la Chaîne Yussuf descend la pente
75
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
occidentale), traversant les régions les plus profondes de la Mer d’Alboran (2200 m). La
figure suivante illustre la situation topographique sous-marine de l’infralittoral Oranais :
Figure 19 : Représentation tridimensionnelle de la topographie sous-marine et reliefs du
bassin Algéro-Provencal, mer d'Alborán (MEDGAZ, 2004) Modifiée.
Le talus continental descend à l’est dans la plaine abyssale algérienne provençale. Le
Mont sous-marin d’Al Mansour apparaît sur la figure 19, faisant monter la profondeur d’eau
de 2000 à 1300 m. Cette situation montre l’importance de la structure écologique et la variété
des conditions qui caractérise l’étage infralittoral des côtes Oranaises favorisant un
développement riche et varié de la structure biodiversitaire.
76
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
1-2- Description de la nature écologique des transects des stations étudiées :
Dans cette partie on présente la description de la structure des transects de l’étage
infralittoral, on prenant compte de la situation géographique, reliefs, topographie sous
marines, nature du fond, différents substrats et habitats rencontrés et le faciès sédimentaire
général ( généralement entre 0 m et 30 m de profondeur). On a utilisé des caractéristiques
spécifiques pour la description subjective des profils de la nature écologique et les types
d’habitats des transects.
Les stations ont été échantillonnées sur la bordure côtière englobant les différents
caractères de l’infralittoral Oranais. Qui génèrent des environnements hydrologiquement et
morphologiquement différents par leur nature et emplacement. L’identification a révélé la
présence d’une diversité d’habitats côtiers remarquables.
Du Port aux Poules à l’Est, à Madâgh II à l’Ouest. Les profils examiés de l’étage
s’étendent en mer jusqu’à l’isobathe 30m, soit une distance comprise entre 500 m et 2 km du
rivage. Cette zone est constitué d'une alternance de falaises et de plages : 70 % de falaises
abruptes entrecoupées de promontoires rocheux avec des saillies et des caps, et 30 % de
plages sablonneuses bordées de cordons dunaires ou cadrées par des affleurements rocheux
(Boutiba, 1992).
Dans l’étage infralittoral, les sédiments forment un tapis de sables graveleux
recouvrant tout le plateau continental. Les vases couvrent une importante superficie de la
partie Est de l’étage l’infralittoral Oranais, très riches en débris de roches et en coquilles
fraîches et transparentes, alors que les boues ne représentent qu'un faible pourcentage en
bordure de cette zone (Leclaire, 1972). Il se produit un contre courant issu d'une branche du
courant atlantique (appelé courant algérien par Millot, 1989) qui plaque cette branche contre
l’infralittoral, ce qui permet le déplacement de la fraction fine dans le fond et crée une
extension de la grande vasière vers l’Est (Amokies, 1990).
L’infralittoral meuble Oranais à largement reculé en raison des aménagements
effectués (Macta, Kristel, Ain El Türk), qui ont affaibli, voire briser, l'apport en alluvions des
différents cours d'eaux et par conséquent sur l’enrichissement (bouras. 2007), en particulier au
niveau de la région de la Macta. Par ailleurs, l'augmentation des besoins en sable et en gravier
pour les projets d'aménagement, l'industrie et les différentes constructions entraînent une
surexploitation des sédiments dans le lit des cours d'eau et sur la côte. De même, des travaux
tels que l'ouverture de routes ou à la construction d'habitations ont aggravé les glissements de
77
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
terrain (Kanastel, Kristel). De plus, de nombreux cours d'eau ont été déviés de leur cours
(Macta, Arzew, Kristel) et ne se jettent donc plus dans la mer, ce qui s'est traduit par une
augmentation de la salinité des eaux côtières. Signalons enfin l'intensité des travaux de
construction sur des espaces pourtant non constructibles (Oran, Cap Falcon…), engendrant
des risques pour les hommes et une déstabilisation et dégradation des reliefs et de
l'écosystème côtier marin (Delaby et al., 2009).
A- Le Secteur Est :
Il est représenté par 3 stations : Port aux Pouls ou Marssat el Hadjaj, Arzew et Cap Carbon,
ce secteur représente le golfe d’Arzew (Fig.20)(35° 56’ 00 N et 0° 25’ 09 W ; 36° 56’ 00 N et
0° 6’ 00 W).
Figure 20 : Carte bathymétrique du Golfe d’Arzew et localisation des stations d’étude :
1- Port au Poules, 2- Arzew, 3- Cap Carbon; secteur Est du littoral Oranais.
Cette région est un réceptacle de très nombreux oueds, notamment celui de la Macta. Les
apports solides de ces nombreux oueds contribuent à la sédimentation des fonds de ce golfe.
Les principaux faciès sédimentaires identifiés sont les sables fins, qui forment une bande
côtière sur les petits fonds, les sables fins envasés se localisent dans les zones abritées. Les
vases sableuses, comme le faciès précédent, représentent un faciès de transition, et les vases
78
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
pures au centre du golfe d’Arzew. Cette vasières est la conséquence des apports d’éléments
fins (pélites) de l’oued, les sables graveleux envasés (sédiment de transition) se trouvent dans
le secteur occidental et au large entre les fonds de vases pures et ceux de sables graveleux. Au
niveau des côtes rocheuses du golfe (Cap Carbon, Port aux Poules et la Macta) les fonds
présentent de nombreux affleurement du substratum constituant des fonds rocheux (Grimes et
al, 2004).
Les fonds de 100 m se rencontrent après 12 ou 13 milles. Toute cette partie est
occupée par des vases fines brunes globigérines et en coccolithes dont la phase argileuse
semble provenir d’une partie des apports terrigène (oued, vent, érosion…) (Attou et
Bouabdellah, 1993; Bouras, 2007).
Le plateau continental du secteur Est présente une très forte pente (Leclaire, 1972)
au pied des djebels Ourousse et Sicioum (à proximité de Cap Ferrat et de Cap Carbon)
(Chachoua et al ; 2007).
1- Port Au Poules (PP) ; 35°47’0’’ N 0° 10’0’’W35.783333°-0.166667° :
1-1-
Situation Géographique :
Port au Poules (Marsat el Hadjadj) est situé à l'extrême Est de la zone d’étude d’une
Superficie de 52,29 km², entre la ville de Bethioua à l'Est et de Fornaka (wilaya de
Mostaganem).
Figure 21 : Position géographique du transect de la station de Port aux Poules (PP).
La zone des dunes littorales est limitée :
•
Au Nord par la mer;
•
A l’Est par la falaise et la colline du marabout de Sidi Mansour ;
79
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
•
Au Sud par la route National d’Oran à Mostaganem jusqu’au pont de la Macta
et par la rivière de la Macta;
•
A l’Ouest par l’embouchure de cette rivière » (Simonneau et Santa, 1951).
Cette embouchure a était colmatée et une nouvelle jonction avec la mer a été aménagée
au travers du cordon dunaire près du pont de La Macta.
1-2-
Profil topographique et nature du fond du transect (PP) :
Notre transect est située entre 0 m et 25 m d’isobathe (Fig.21) d’une longueur de
656m, les 15 m supérieurs sont caractérisés par un substrat rocheux dur, habitat préféré des
algues photophiles a mode battu ,exposé et agité avec une dominance des galets et des petits
roches, plusieurs anfractuosités caractérisent le milieu. Au delà de 15 m, l’effet des courants
est visible sur la répartition des sédiments, est cela par la dominance du substrat meuble
sableux et vaseux dans les endroits les plus profonds, les phanérogames sont mal représentés
dans cette station.
La pente devient importante à 16 m (Fig.21a), les roches qui tapissent le fond sont
issues du déboulement et des éboulis de la roche de l’étage supérieur. Grâce à cette structure
topographique le mode est exposé et agité. L’hydrodynamisme joue un rôle majeur dans la
circulation et la répartition des sédiments.
Il s’agit d’une station typique des petits fonds rocheux bien éclairés ; peu accidentés au
début, devenant plus abruptes au delà des 20 m avec présence de gros blocs, une circulation
hydrologique plus active.
Figure 21 a : Profil topographique et nature du fond de la station de Port aux Poules (PP).
2- Arzew (AZ) ; 35° 52′ N 0° 19′ O
80
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
2-1- Situation Géographique :
La zone d’Arzew est une zone urbano-industrielle située à l Est de la wilaya d’Oran et
s’étend sur une linéaire de 22 Km. Limitée à :
•
L’Ouest par Cap Carbon (Pointe Sotill),
•
A l’Est par la centrale électrique
•
Au Sud par la voie express Oran–Marsat-El-Hadjadj, ce qui lui confère une superficie
totale de 8066 ha.
Figure 22: Position géographique du transect de la station d’Arzew (AZ).
La côte à caractère rocheux remonte au Nord jusqu’aux îlots d’Arzew et s'étale à l’Ouest
jusqu’au Cap Carbon.
2-2- Profil topographique et nature du fond du transect (AZ):
Le transect étudié est située entre 0 m et 25 m d’isobathe (Fig.22) (Point le plus haut :
0 m au départ, 0 m au retour. Point le plus bas : 25m) d’une longueur de 1400m par rapport au
trait de côte, les 15m supérieurs sont caractérisés par des massifs rocheux couplés a des taches
a substrat meuble essentiellement à fraction biogènique, on note un mode agité. A signalé une
pente assez faible vers l’Est ; les herbiers de Posidonie et les pelouses de Cymodocea
constituent des récifs naturels régulant la répartition sédimentaire, cette partie est caractérisée
par un important hydrodynamisme due a la topographie du relief, constituent des fonds
meubles couverts de sables et vases. Sur la pente, le substrat meuble domine avec la présence
de la grande vasière du golfe d’Arzew. Présence d’ilots avec des pentes assez rudes (Fig.22a).
Les pentes constituent des tombons abruptes qui dépassent les 20m.
81
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Station typique des petits fonds rocheux mixés avec la fraction meuble (Sable) bien éclairés ;
peu accidentés au début, évoluant en falaises vers la pointe de l’île avec présence de gros
blocs, une courantologie plus active et plus de poissons (Symphodus sp, Coris julis), à
comportement curieux.
Figure 22 a: Profil topographique et nature du fond de la station d’Arzew (AZ).
3- Cap Carbon (CC) :
3-1- Situation Géographique :
Le Cap est situé aux coordonnées de latitude et de longitude de 35.908611 et .338333. Des falaises abruptes dominent à caractère rocheux, les fonds présentent de
nombreux affleurements du substrat constituant des fonds rocheux. Cap Carbon, est parmi les
stations les mieux représentées en termes de diversités d’habitats et des peuplements
rencontrés, ceci est due à la situation géographique et topographique lui offrant une diversité
remarquable des habitats « biotopes ».
Figure 23: Position géographique du transect de la station de Cap Carbon (CC).
82
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
3-2- Profil topographique et nature du fond du transect (CC) :
Notre transect est situé entre 0 m et 30 m d’isobathe (Fig.23) d’une longueur de
1943m, les 15 m supérieurs sont caractérisés par un soubassement rocheux et petits fragments
rocheux, très accidentés au début, devenant plus verticale vers 20 m avec présence de gros
rochers, un hydrodynamisme important, habitat préféré des algues photophiles à affinité pour
l’agitation (les Cystosieres). Le fond est couvert de galets taillés sous forme de lames issus,
d’une part, de la partie terrestre qui est sous forme de falaise abrupte facilitant l’érosion des
rochers vers le pied des falaises, un mode tellement agité et accidenté rend l’impact des
courants et de l’agitation des eaux visibles plus fort sur la paroi rocheuse.
Figure 23 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Cap Carbon (CC).
Vers 20 m la posidonie constitue un récif naturel (Fig.23a), l’herbier est remarquable
avec des surfaces importantes couplés avec des foréts de Cystoseira, entre les herbiers se
trouve des roches et des blocs tapissés par différent types d’algues photophiles.
Un massif rocheux rencontré a 23 m, la pente est douce au début puis devient abrupte
jusqu'à une profondeur supérieure a 30 m. Fond varié par la présence d’habitats typiques aux
anfractuosités et grottes semi-obscures.
83
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
B- Secteur Centre :
Il est représenté par 4 stations ; Kristel, « Port d’Oran- Monta II », Ain Türck et Cap
Falcon. L’ensemble de ces stations représente le golfe d’Oran (Fig.24), il occupe la partie
centrale du littoral Oranais et s’ouvre d’Ouest en Est ; il est bordé sur 30 km de terres élevées
et dessine une demi circonférence à peu prés régulier depuis le Cap Falcon jusqu’au Cap de
l’Aiguille. Il est compris entre la baie des Andalouses et le golfe d’Arzew.
Les études bio-sédimenntaires sur la baie d’Oran ont permis d’identifier six faciès
sédimentaires : les graviers sableux, les sables graveleux envasés, les sables graviers
légèrement envasés, les sables graveleux, les sables envasés graveleux, les vases pures
réduites. Les vases pures réduites se limitent à une tache de taille extrêmement modeste située
à proximité de la passe du port d’Oran. La distribution de ces faciès sédimentaires sur les
fonds de la région se présente sous forme d’une mosaïque :
•
La fraction graviéres (grossiers ou fins)
•
Le sable (grossier à moyen) les organogènes sont dominantes dans tous les types de
sédiments (Grimes et al, 2004, Bouras et al, 2005).
Figure 24: Carte bathymétrique du Golfe d’Oran et localisation des stations d’étude :
4- Kristel, 5- Port d’Oran, 6- Ain el Türck, 7- cap Falcon, secteur Centre du littoral Oranais.
84
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
1- Kristel (KL) ; 35° 49′ 34″ N 0° 29′ 00″ O :
1-1- Situation Géographique :
Kristel est une zone enclavée, située dans une crique entre Oran et Arzew, (26 km à
l’Est d'Oran) dans une région couverte par des maquis denses, mais très peu peuplée. La côte
est rocheuse et le relief de son territoire est accidenté (Djeble Krsitel atteint 490 m d’altitude
et le Djebel Orous 630 m). Il s’agit d’une zone à galets, plates-formes à vermet, petites
criques avec du sable et de microfalaises (Boudersque, 1989). Ce site côtier non anthropisé se
distingue par son substrat rocheux qui abrite une biodiversité macroalgale remarquable, c’est
une zone relativement seine du fait de son éloignement des importantes sources de
contaminants (Hashem, 2010; Hashem et al. 2010). Le transect se situe entre l’isobathe 0 et
30 m (Fig.25) d’une longueur de 1130 m, trajet sableux et rocheux par endroit. Les galets sont
présent en phase transitoire et circule entre les deux formes.
Figure 25: Position géographique du transect de la station de Kristel (KL).
1-2- Profil Topographique et Nature du fond du transect (KL) :
A 1 m de profondeur, la topographie est sous forme de plate-forme horizontale avec le
niveau de la mer, il s’agit d’un trottoir à vermet, c’est des Gastéropodes sessiles qui se
développent à proximité du niveau moyen de la mer. Ces organismes, associés aux algues
calcaires Neogognolithon brassica florida, édifient des formations organogènes. Au pied de
cette formation biologique (trottoir à vermet), le fond se situe à 1m à substrat meuble,
essentiellement du sable galleux (Fig.25a). Les galets sont éparpillés. Le fond ressemble à un
désert avec des dunes façonnées par l’action de l’hydrodynamisme. La pente du plateau est
85
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
douce, des blocs rocheux apparaissent offrant des habitats aux algues photophiles,
hémiphotophiles et sciaphiles.
Le paysage est monotone. A noter que le substrat meuble offre moins de potentiel
d’accueil pour les espèces floristiques et faunistiques côtières.
Figure 25 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Kristel (KL).
2- Port d’Oran-Monta II (PO) :
2-1- Situation Géographique :
Monta II se trouve entre les deux ports (Port d’Oran à l’Est et le Port de Mers el
Kabîr à l’Ouest), il constitue une façade rocheuse, des fois Abrupte dessinant quatre petites
criques avec une petite plage a galets. Les falaises plongent verticalement dans la mer créant
des fonds important a quelque mètres du trait de côte. Ce qui rend l’action de
l’hydrodynamisme importante, en faite les masses d’eaux sont canalisées vers le rivage à
cause de la présence des digues des deux ports de part et d’autre de la station. L’accès à la
station est difficile. Monta est connu par la nature exceptionnelle du fond (bagues d’or,
anciens monnaies et des éléments de décorations qui revient a la période coloniale….).
86
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 26: Position géographique du transect de la station de Port d’Oran - Monta II (PO).
2-2- Profil topographique et nature du fond du transect (PO) :
Le transect est situé entre 0 et 28m (Fig.26) d’une longueur de 120m, la roche de la
partie terrestre plonge verticalement, entre 5 et 6m, le pied s’incline pour former des bosses
rocheuses, des blocs issus du déboulements, les galets tapissant les creux entre les blocs
rocheux, quelques taches de posidonies entre 9 et 13m constituant des habitats pour plusieurs
espèces marines mais avec un impact clair de la pollution des eaux et l’ancrage des petits
embarcations de pêche. C’est un milieu préféré des algues photophiles qui épiphytes les
parois des roches bien éclairées. Une grande partie est très battue étant donné que l’horizon
supérieur de l’infralittoral peut atteindre les 8m de profondeur.
Dans ce type de substrat, les peuplements d’algues infralittorales sont bien représentées à
savoir les algues photophiles, sciaphiles et hemiphotophiles. Ces différents peuplements se
rencontrent sur les éboulis et les roches infralittorales, en dépendant de l’hydrodynamisme,
l’inclination et des surfaces rocheuses.
Le détritique grossier est enregistré entre 25 et 28m, le fond se présente sous forme d’une
mosaïque constituée de dalles rocheuses, galets (grossiers ou fins) et sables (moyen et fins)
(Fig.26a).
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SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 26 a: Profil topographique et nature du Fond de la station de Port d’Oran-Monta II (PO).
3- Ain Türck (AT) ; (35° 44′ N 0° 45′ O) :
3-1- Situation Géographique :
Située à une quinzaine de kilomètres de la ville d’Oran, il s’agit d’une zone convoitée
et conflictuelle, présentant des qualités naturelles indéniables. Le rythme accéléré de son
urbanisation et des contraintes liées à des difficultés d’application des lois d’urbanisme et
d’aménagement du territoire entravent la protection de son rivage.
Ain Türck est une baie ouverte sur la mer, constituée de plusieurs plages séparées par des
escarpements rocheux de quelques dizaines de mètres, c’est une zone à substrat meuble
essentiellement sableux sous l’influence de l’hydrodynamisme local.
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SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 27: Position géographique du transect de la station d’Ain El Türck (AT).
La baie d’Ain El Türck s’ouvre sur une longueur de 8km environ, entre Cap Falcon au
Nord-Ouest et la pointe de Saint Roch au Sud-Est. Le contact entre terre-mer est assuré par
une ligne discontinue des plages sablonneuses, peu profondes, couvrant un substratum
rocheux, au pied de modestes talus qui ne s’élèvent guère au dessus de 15m. Ces talus
forment la bordure d’une grande carapace sablo-calcaire, plus ou moins encroûtée formant un
plateau qui s’étire au Sud jusqu’aux formations schisteuses du versant Nord du Djebel
Murdjadjo.
La topographie sous marine s’incline assez régulièrement jusqu’à l’isobathe 50m. Le
plateau continental plonge ensuite dans les abysses qui creusent une importante vallée sous
marine. La baie est très exposée aux influences marines du nord-ouest, qui se manifestent par
de fortes houles qui peuvent atteindre deux mètres d’amplitude. Les vents soufflent dans la
même direction que les houles, à des vitesses variant parfois entre 18 et 22 nœuds. La
courantologie est marquée par un passage alterné de deux dérives littorales.
89
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
3-2- Profil topographique et nature du fond du transect (AT) :
Ce transect se situe entre l’isobathe 0 et 30 m (Fig.27) d’une longueur de 590m, la pente est
douce, les habitats rencontrés sont les substrats rocheux peuplés de la biocénose des algues
photophiles, les galets médiolittoraux et infralittoraux et particulièrement le substrat meuble
(étendus de sables sous formes de dunes). Ces déserts paraissent l’endroit préféré de la
Posidonie qui forme de vastes prairies et qui s’étale au delà des 40 mètres de profondeur. La
fraction sédimentaire est constituée de sables grossiers et graviers fins.
Figure 27 a: Profil topographique et nature du fond de la station d’Ain El Türck (AT).
Les premiers mètres (0 à 3m) correspondent à la zone d’hydrodynamisme maximum
(zone de déferlement des vagues) (Fig.27 a). Des formations rencontrées des sables fins bien
calibrés. Le sédiment est dominé par du sable fin mixé d’une fraction sableuse plus
hétérogène et grossière (coquilles mortes, petits graviers, débris de feuilles mortes de
Posidonies et carcasses de méduses mortes).
La dynamique des peuplements est liée aux conditions saisonnières, lors des périodes
de fort hydrodynamisme avec déferlement en tempête. Le sable est fortement remaniés, les
organismes s'enfoncent ou fuient. La zone est aussi soumise aux variabilités de température
estivales et aux écoulements d'eau douce, en particulier pendant le printemps et en automne.
90
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
La zone est enrichie par un apport des détritus provenant souvent de l'herbier de
posidonie, rapportant un approvisionnement en matière organique et constituant un support à
la microflore et la microfaune.
4- Cap Falcon (CF) :
4-1- Situation Géographique :
Cap Falcon est une formation caractérisée par la dominance d’une couverture de
substrats rocheux dures, avec la présence de petites plages recouvertes d’une sédimentation
d’origine biogène. Elle est la plus décalée vers la pleine mer.
Figure 28 : Position géographique du transect de la station de Cap Falcon (CF).
C’est la pointe de Cap Falcon, sous le phare. L’accès est difficile, la pente du massif
rocheux plonge d’une façon verticale à la mer et qui peut atteindre une profondeur de 7m.
Le transect se situe entre 0 et 27m d’isobathe (Fig.28) d’une longueur de 245m, il
parcoure le petit ilot du cap et le fond du large. L’extension de la bordure côtière sous- marine
de ce secteur est très variable. Elle est de 10 km au large de Cap Falcon (Leclaire, 1972).
Selon le même auteur, le plateau continental de cette région à une largeur moyenne de 7 km.
91
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
4-2- Profil topographique et nature du fond du transect :
De 0 à 10m, l’infralittoral est caractérisé par des roches (grosses et petites), avec
quelques passages de sable et des taches de posidonies (Fig.28a). Le fond a ce niveau est peu
accidenté, vers 15m, la pente devients plus verticale, caractérisée par une forte circulation
hydrologique, des tombons abruptes caractérisent le fond de 20 et 25m. Les habitats sciaphiles
deviennent abondants.
Figure 28 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Cap Falcon (CF).
Un fond sableux situé à 8m, donne à la station une couleur bleu turquoise, la paroi de
la roche est peuplée d’espèces qui adhère à la roche et qui résiste à la violence des courants.
La posidonie est enregistrée par endroit peu denses sur les substrats rocheux et meubles, à
13m des tombons abruptes plonge dans le bleu. Le pied de l’ilot est situé à 9m au Sud et
dépasse les 25m dans la partie Nord. Le sable grossier caractérise le fond. Une grande partie
des sédiments est origine de la baie d’Ain El Türck. Un banc marin est une sorte de plateau ou
de montagne sous-marin(e) qui s’élancent du fonds de la mer vers sa surface. A Cap Falcon,
ces bancs sont des habitats de haute productivité biologique et abritent des communautés
hauturières diverses et spécifiques constituées, entre autre, d’éponges et de coraux. Les
poissons et autres espèces à intérêt commerciale s'agrègent dans ces secteurs.
92
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
C- Secteur Ouest :
Il est représenté par trois stations : la « Madrague - Pain Sucre », Ile Plane et Madâgh
II, ce secteur est renforcé par un pole insulaire (Iles Habibas, Iles Fourmies, Ile Ronda et l’Ile
Plane ou Paloma), avec une façade maritime rocheuse, plusieurs caps et escarpements
abruptes caractérisent le secteur (Fig.29).
Figure 29: Carte bathymétrique de la baie des Andalouses, l’ensemble insulaire (iles Habibas,
ile Plane, ile Ronda et les iles Fourmies) et localisation des stations d’étude : 8- Pain Sucre,
9- Ile Plane, 10- Madagh II, secteur Ouest du littoral Oranais.
1- Pain Sucre - Madrag (PS) ; (350 37 ' 952’’ N, 000 104’ 243’’ W) :
1-1- Situation Géographique :
Cette station est dominée par les falaises à substrats rocheux dures de couleur marron
foncé (faciès caractéristique de la corniche Oranaise).
La zone de la Madrague et Cap Falcon est plus accore, la ligne des 100 mètres se
rapproche, à quelque milles seulement du rivage. Les fonds sont de nature sablonneuse,
vaseuse par endroit, suivant les axes accidentés (petits oueds), auxquels s’ajoute un faciès
coquillier interrompu par plusieurs passages rocheux (Bouras, 2004).
93
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 30 : Position géographique du transect de la station de Pain Sucre (PS).
Pain Sucre est plus décalée vers le Nord sur le plan latitudinal, il est constitué de
falaises, criques et de petits plages découpées, favorisant un aspect biosédimentaire et
hydrologique particulier. Le transect est situé entre 0 et 30m d’isobathe (Fig.30), d’une
longueur de 229m. C’est une station plus au moins sauvage, qui a fait l’objet de plusieurs
études (Hussein, 2007 ; 2014).
1-2- Profil topographique et nature du fond du transect (PS) :
Plusieurs criques rocheuses tapissées de galets en médiolittoral, des bancs marins et
des petits ilots caractérisent la station. Les herbiers de posidonies forment des récifs naturels
entre 3 et 5m (Fig.30a), et deviennent denses entre 6 et 8m. Elles contribuent à la répartition
sédimentaire en retenant le sable dans les cuvettes profondes et positionnent les galets dans
les petits fonds en aval des récifs.
La matte de posidonie peut-être érodée par l’hydrodynamisme, les courants creusent
alors des chenaux inter-mattes dont le peuplement est particulier et correspond à un aspect de
la biocénose des sables grossiers et graviers fins sous l’influence des courants de fond.
La roche infralittorale à algues photophiles constitue l’habitat typique de la station de Pain
Sucre. Comme son nom l'indique, cette biocénose est caractéristique de l'étage infralittoral.
Plus l'on descend, plus apparaissent des espèces de la biocénose du coralligène qui sont bien
représenté, en particulier par les gorgones (Eunicella singularis et Eunicella cavolinii).
94
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 30 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Pain Sucre (PS).
Plusieurs anfractuosités et grottes sous marine peu profondes favorisant les espèces
sciaphiles pour s’installées renforçant le paysage de cette station.
Le coralligène est constitué par un concrétionnement algales (algues calcaires
corallinacées et sciaphiles). Il est, généralement, colonisé par un grand nombre d'espèces
animales de substrats durs et grossiers (Eponges, Ascidies, Bryozoaires, Cnidaires, etc.).
Les galets de l'infralittoral à mode exposé offrant un habitat qui ressemble
superficiellement à un véritable désert. La faune présente, vite enfouit dans le substrat, ou
sous les gros blocs épars qui résistent mieux à l'assaut des vagues.
La topographie et la nature du fond de l’étage infralittoral de Pain Sucre fournissent
des conditions favorables à l’installation des différents faciès de la biocénose des algues
photophiles, un peuplement extrêmement riche.
2- Ile Plane ou Paloma (IP) ; (35°46’24’’N 0°54’14’’W):
2-1- Situation Géographique :
Elle se trouve au niveau de la baie des Andalouses à 7 km de Bousfer plage. Elle
constitue un miroir de ce que la nature marine peut offrir de mieux en Méditerranée
occidentale.
95
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
L’île abrite une faune diversifiée, aérienne et marine. Les inventaires florofaunistiques réalisés à différents niveaux bathymétriques ont permis d'identifier plusieurs
espèces remarquables et des paysages sous marins remarquables.
Figure 31: Position géographique du transect de la station d’Ile Plane (IP).
2-2- Profil Topographique et Nature du fond du transect (IP) :
Notre transect se situe entre l’isobathe de 0 et 34m (Fig.31) d’une longueur de 15m,
dans la partie Sud Est de l’Ile, entre le petit quai de l’ile et le tombons des bancs marins en
face de l’Ile immergé en pente abrupte.
Le début du trasect se caractérise par des petits fonds très accidentés et de nombreuses
zones d’éboulis, conséquence de l’érosion et déboulement de la paroi rocheuse (Fig.31a); cela
se traduit par l’existence de fonds sous-marins à relief très tourmenté et fort complexe.
Les nombreux bancs et hauts fonds, les plateaux et les vallées sous-marines sont les
éléments caractéristiques du plateau continental de l’Ile. Les falaises sous-marines; les
affleurements du substratum nombreux constituent soit des platiers soit des plateaux.
La nature des fonds marins dépend des apports sédimentaires d’origine marine
(plancton, benthos…) ou/et terrigène (érosion côtière, apports solides des oueds..). Pour l’Ile
Plane la sédimentation est essentiellement d’origine marine.
Tous ces éléments sont une composante majeur des fonds sous-marins de l’Ile, et
constituant d’importantes surfaces de fixation (substrats durs) pour la flore et la faune
benthiques des substrats durs, et permettent la mise en place des peuplements ou des
biocénoses variées (biocénose du coralligène, peuplement ichtyologique, peuplement
96
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
carcinologique), d’espèces (corail rouge) remarquables ; d’où leur contribution de premier
plan à la biodiversité marine de l’Ile. La nature et la répartition des sédiments ont permis
d’identifier les fonds meubles (sables, vases et gravier) et les fonds durs, et de définir les
grands faciès sédimentaires.
Figure 31 a: Profil topographique et nature du fond de la station d’Ile Plane (IP).
Les faciès rocheux se juxtaposent ou se superposent aux faciès sédimentaires meubles, où
ils constituent de véritables enclaves rocheuses. Sur les fonds où les faciès meubles et les
faciès rocheux coexistants.
La posidonie se trouve au niveau de l’Ile au cap Nord Ouest à 15 m de profondeur, elle
constitue un herbier dense de 30m² de superficie. Espèce photopile infralittorale caractérise la
station.
Les prolongements immédiats des falaises, les éboulis et le bas des falaises sont des
substrats éclairés, qui sont colonisés en grande partie par les algues macrophytes, d’où des
peuplements à forte dominance végétale, tel que le peuplement des Algues photophiles au
niveau des petit fonds.
De 15 a 30m de profondeur les fonds sont sous forme de tombons et d’éboulis. Les
affleurements du substratum profonds (25 à 34m) se caractérisent par un faible éclairement
97
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
d’où une flore réduite de type sciaphile et une faune sessile exubérante qui constituent le
coralligène. La gorgone blanche Eunicela singularis est l’une des espèces la plus remarquable
de ces substrats durs.
3- Madagh (MG) (35° 37′ 53″ Nord1° 04′ 01″ O) :
3-1- Situation Géographique :
Madagh est un ensemble de deux plages installées au cœur d’une côte à falaises
rocheuses abruptes, dont la seconde Madagh II. Elle est réputée pour son cadre idyllique est
de sa forêt sauvage. Un petit ruisseau sépare les deux plages. Au large, dessinant leurs
contours déchiquetés, on peut voir les Îles Habibas.
Figure 32 : Position géographique du transect de la station de Madagh II (MG).
Le transect est situé entre 0 et 27m de profondeur (Fig.32) d’une longueur de 789m, il
s’agit d’une côte rocheuse à galets et cailloutis.
3-2- Profil topographique et nature du fond du transect (MG):
Il s’agit d’un profil très diversifié en termes d’habitats et d’espèces, ceci est dû à la
situation géographique et climatique de la station et sa proximité de la réserve naturelle des
Iles Habibas.
Le mode battu de l’étage à favorisé l’existence d’un important récif barrière de
Posidonie (le plus important de tout l’infralittoral Oranais), sa limite supérieure est de 10cm
au dessous de la surface, certains feuilles émergent leur apex a l’extérieur. Cette situation de
lagon régule fortement la répartition des sédiments de part et d’autre de l’herbier.
De 0 à 5m, l’infralittoral est galleux de couleur gris, a partir de 50 cm la matte et
l’inter matte de posidonie constitue des reliefs avec des galets (gros et moyen) et les roches
98
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
(Fig.32a), des zones de déchaussements de l’herbier grâce a l’hydrodynamisme forment refus
pour plusieurs espèces d’invertébrés (base de la chaine trophoblastique).
La pente est douce, au milieu du récif barrière, le sable grossier est d’origine
biogénique constituant le fond de la crique. Des algues photopiles et sciaphiles tapissent les
parois des blocs, la biomasse foliaire de Posidonia présente un lieu de frayère, nurserie et
nourricerie pour les poissons juvéniles.
Cette station est un hot-spot de biodiversité. Les types d’habitat de nature rocheux
offre plus de potentiel d’accueil pour les espèces floristiques et faunistiques côtières.
Figure 32 a: Profil topographique et nature du fond de la station de Madagh II (MG).
Entre 5 et 15m, le fond se caractérise par la dominance des algues photophile en mode
calme dans les surfaces les plus éclairées. Les fonds au delà de 15m se caractérisent par des
algues hémiphotophiles sur les parois inclinées, et jusqu’à une limite inférieure localisée vers
les 30m de profondeur on rencontre des algues sciaphiles. Le sable bien calibré domine les
fonds au delà de 34m d’isobathe.
99
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
1-3- Discussion sur l’organisation écologique de l‘infralittoral Oranais :
Il ressort de notre étude, basée sur les caractères des profils examinée entre 0 et 30m
de profondeur, que l’organisation écologique de l’étage infralittoral Oranais se singularise par
une vaste gamme de facteurs écologiques et morphologiques et un système insulaire (iles
Habibas, ile Plane, ile Ronda et iles Fourmies), assurant le développement des espèces
floristiques, faunistiques, des peuplements et biocénoses des substrats meubles et durs ; ceci
se traduit par la riche biodiversité des fonds due à l’effet ile qui jouent le rôle de pompage de
la vie au niveau de l’étage, renforçant l’équilibre écologique de la zone par rapport aux autres
zones côtières du littoral Algérien, à cela s’ajoute la présence des zones humides (la Macta)
qui lui confèrent une originalité tant local que régionale.
La côte à une topographie assez abrupte, parsemée de baies et de golfes (Ain El Türck,
cap Falcon, Kristel, les Andalouses) et de systèmes dunaires (la Macta, les Dunes de Cap
Falcon), des caps importants et des criques discontinues. Les caps les plus notables sont Cap
Carbon, Cap Ferrat, Cap Falcon, Cap Blanc, Cap d’Ivi, Cap d’Aiguille qui‘ont des
prolongements sous-marins importants. L’étage est caractérisé par un plateau continental très
réduit et une marge continentale très escarpée.
Les fonds à proximité des caps sont accidentés et présentent des éboulis importants,
tandis que les plages se prolongent par des fonds sablonneux. Le plateau continental est réduit
et assez accidenté, enregistrant l’héritage de l’évolution de toute la Méditerranée.
L’infralittoral se caractérise par de nombreux bancs, hauts-fonds et vallées sous-marines. Les
fonds de l’étage sont plus réguliers (au-dessus des 40 m de profondeur), à l’exception de Cap
Falcon.
Le substrat des fonds est caractérisé par une granulométrie variable (Bouras, 2007) :
graviers, sables et vases constituent des fonds meubles, qui alternent parfois, très étroitement,
avec les rochers, blocs et éboulis.
La nature des fonds marins dépend des apports sédimentaires d’origine marine
(plancton, benthos,) et terrigène (érosion côtière et apports solides des oueds). Pour le secteur
Est et Centre la sédimentation est fortement influencée par les apports terrigènes (rejets
urbains, Oueds, ruissellement et érosion), par contre la région Ouest du littoral subi
essentiellement une sédimentation d’origine marine biogénique.
L’érosion marine du littoral, des côtes rocheuses et des falaises côtières en particulier,
aboutit à la formation de zones d’éboulis sur les petits fonds à proximité de la côte et au pied
100
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
des falaises (Fonds rocheux (Monta II), fonds à galets (Madagh II) ou de cailloutis à Cap
Carbon).
La sédimentation des fonds marins de l’étage infralittoral Oranais conditionne la
nature et la mise en place de la flore et de la faune benthique, par conséquent, les peuplements
et communautés benthiques et ichtyologiques.
Ce travail donne une vision globale sur l’organisation écologique et des habitats à
intérêts ; mais vu l’aspect évolutif de la dynamique écologique, il semble que l’on soit encore
loin d’établir un état de connaissance complet. En comparaison à d’autres secteurs de la côte
Algérienne, le littoral Oranais apparaît comme un secteur méconnu sur le plan scientifique, un
secteur marin relativement vierge sur le plan étude écobiologique.
2- ASPECT BIODIVERSITAIRE DE L’INFRALITTORAL ORANAIS :
2-1-
Introduction :
Il est fort important de signaler la faiblesse des travaux scientifiques sur les taxons
existants en Oranais. Néanmoins, une étude de synthèse réalisée par Grimes et al. (2004)
fournie une base de référence nationale avec un diagnostic assez exhaustif. Cette synthèse a
mis en évidence, tout le long des côtes algériennes, la présence d’un cortège diversifié
d’espèces en Méditerranée.
L’étude est basée sur des données sur la côte d’Arzew et les Iles Habibas du littoral
Oranais. Dans cette optique, notre étude se porte sur toute la région du littoral Oranais, viens
dans l’espoir de fournir une base de référence sur la richesse de la biodiversité spécifique
(inventaire floristique et faunistique).
Les résultats d’inventaire sont considérés comme préliminaires, car un certain nombre
d’espèces animales ou végétales, pourrait être passées inaperçu dans nos patrouilles de
recensements.
Les suivis mis en œuvre couvrent la macroflore benthique (macroalgues et
phanérogames marines), la macrofaune benthique (invertébrés et les poissons) des substrats
durs et meubles. Les observations stationnelles suivent un cycle de la période (2009/2012),
tandis que les observations surfaciques de certains habitats remarquables et biocénoses ont
lieu tous les 3 mois jusqu’à l’année 2014.
101
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
L’approche de cet étude est de faire connaitre jusqu’à vulgariser les espèces
infralittoraux auprès des lecteurs, scientifiques ou non, pour mieux sensibiliser et encourager
la conservation de la vie marine côtière. Ainsi contribuer à la sauvegarde et à la protection de
l’environnement et des écosystèmes côtiers et marins.
Cette partie aborde en premier temps la qualité de la flore (macroalgues et
phanérogames), répartition géographique et bathymétrique, qualité et richesse spécifique puis
dans un deuxième temps, elle traite la qualité de la faune (macro-invertébrés et poissons) ;
recensement des peuplements infralittoraux, associations et fasciées du littoral oranais.
A- Diversité Floristique : Macrophytobenthos :
Au niveau de l’étage infralittoral, on retrouve une flore constituée d'algues, végétaux
inférieurs et plantes à fleurs (plantes supérieures qui ont commencé à évoluer sur terre puis
qui sont retournées à la mer (phanérogames marines)). Les végétaux chlorophylliens sont
ceux capables de produire leur propre matière organique par l'absorption de matières
minérales et d'énergie lumineuse, grâce à la photosynthèse. Quelle que soit la dimension, de la
micro algue à la Posidonie, la végétation est le point de départ des chaînes alimentaires ; il est
donc important de la préserver car elle sert également d'abri et de frayère (Perret et al., 1989).
La localisation et la caractérisation des peuplements floristiques constituent un outil
essentiel de connaissance, de diagnostic et de suivi de l’environnement côtier et marin, qui est
sous l’influence des différentes activités anthropiques.
1- Algues :
L'inventaire des algues marines des côtes algériennes a permis de dénombrer 495 taxa au
total, ce qui incite davantage la planification d’autres recherches dans ce domaine puisqu'il
existerait près de 1000 espèces de végétaux macrophytes en Méditerranée.
L'étude des algues marines benthiques (Macrophytobenthos) de l’étage infralittoral
Oranais a mis en exergue une richesse spécifique de 71 espèces: 18 Chlorophyceae (Algues
vertes), 28 Rhodophyceae (Algues rouges) et 25 Phaeophyceae (Algues brunes) (Fig 33).
102
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
25%
35%
40%
Phéophycées
Rhodophycées
Chlorophycées
Figure 33: Principaux groupes d’algues Macrophytes de l’étage infralittoral Oranais.
Le nombre d'espèces (N) de la zone d’étude varie (31 à 55). Ces valeurs sont
comparables à celles des autres golfes Algériens, le golfe Algérois, golfe d’Annaba ou d’autre
golfes Méditerranéens, comme le golfe Maliakos (36 à 106) et aussi le golfe Sud Euvoikos
(42 à 52) en Grèce.
1-1-
Diversité Algal :
La diversité a été évaluée lors des prospections à pied à l’infralittoral supérieur et par
plongée (fonds de 0 à 30 m de profondeur).
Au total 71 espèces ont été inventoriées, Parmi les Algues, les Rhodophytes (Algues
rouges) et les Chlorophyceae (Algues vertes) sont les principaux groupes avec respectivement
28 et 18 espèces ; les Phaeophyceae (Algues brunes) sont représentées seulement par 25
espèces. C’est au niveau des fonds compris entre 0 et 20 m de profondeur que la diversité des
Algues est maximale (54 espèces).
Parmi la flore algale, notons la forte présence d’espèces endémiques : Corallina
elongata, Dyctiota dichotoma, Dilophus spiralis, ulva lactuca, Jania rubens, Lithophyllum
lichenoides… La présence et l’abondance des Cystoseires (Cystoseira stricta, C.compressa)
constituant des peuplements à Cystoseires sont des signes révélateurs d’une bonne qualité du
milieu en particulier des eaux marines du Cap Carbon, Pain Sucre et Madagh.
103
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
1-2- Taxa inventorié le long de l’infralittoral Oranais :
Le nombre des espèces recensées au niveau de chaque station du littoral Oranais sont
présentées dans le tableau suivant :
Tableau 01 : Présentation du nombre d’espèce d’algues par station - en Rouge les stations à
substrat rocheux, en Noir les stations à substrat meuble/plage sableuse :
Stations
PP
AZ
CC
KL
PO
AT
CF
PS
IP
MG-II
47
40
55
31
31
3
4
55
37
40
Macrophytobenthos
(N) d’espèces
On à pu enregistrer la présence de trois groupes d'algues: les Chlorophycées (avec 18
espèces), les Rhodophycées (avec 28 espèces), les Phéophycées (avec 25 espèces), le listing
nominatif des espèces est présenté dans le tableau 2.
Tableau 02 : Présentation d’espèce des Macroalgues benthiques inventorié :
Chlorophyceae 18 espèces
Rhodophyceae 28 espèces
Phaeophyceae 25 espèces
Acetabulria Acetabulum
Anadyomene stellata
Catheomorpha aerea
Catheomorpha capillaris
Caulerpa racemosa
Cladophora spp.
Cladophora pellucida
Codium bursa
C. fragile
Enteromorpha compressa
E.intestinalis
Flabellia petiolata
Halimeda tuna
Palmophyllum crassum
Ulva rigida
U.lactuca
U.elegan
Valonia macrophysa
Amphiroa rigida
Asparagopisis armata
A. taxiformis
Bonnemaisonnia asparagoides
Ceramium ciliatum
Ceramium codii
Ceramiales sp
Chylocladia verticillata
Corallina elongata
C.officinalis
Halymenia.sp
Hypnea musciformis
Jania corniculata
J. rubens
Laurencia sp
Laurencia papillosa
Lithophyllum incrustans
Lithothamnion valens
Mesophyllum alternans
Nemalion helmintoides
Peyssonnelia spp
P. rosa-marina
P.rubra
P. squamaria
Plocamium cartilagineum
Pterocladia capillacea
Schottera nicaeensis
Sphaerococcus cornopifolius
Aglaozonia chilosa’
Arthrocladia villosa
Cladostephus spongiosus
Colpomenia sinuosa
Colpomenia sp
Cystoseira amentacea
C.compressa
C. stricta
C. ercegovicii f. latiramosa
C. spinosa
C. zosteroides
Dictyopteris polypodioides
Dictyota dichotoma
D. dichotoma v. intricata
Dilophus faciola
D. spiralis
Halopteris filicina
H. scoparia
Hydroclatrus clathratus
Leathesia difformis
Padina pavonica
Ralfsia verrucosa
Sargassum acinarium
S.vulgar
Taonia atomaria
104
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
La dominance qualitative des grands groupes systématiques permet de constater que dans
l’ensemble des stations les Rhodophyceae sont largement dominantes (40 %), les
Phaeophyceae étant en deuxième position (35%). Puis les Chlorophyceae (25%) (Tab.2).
Figure 34 : Répartition du nombre d’espèces par groupe au niveau des stations étudiées
représentant l’étage infralittoral Oranais.
La zone côtière prospectée est riche en algues qui se montrent très sensibles au substrat,
parce que la texture physique du substrat intervient dans la fixation. Le principal facteur de
répartition de ces algues est la température, la lumière et la qualité des eaux.
Les Rhodophycées sont les mieux représentées par une dominance nette de Corallina
elongata et C.officinalis, qui se localisent au niveau de l’horizon supérieur de l’étage
infralittoral, entre 0.5 et 8m d’isobathe. Asparagopisis armata, A. taxiformis et Jania rubens
dominent en profondeur, leur recouvrements visuelle peut atteindre 60%. Le Pain Sucre, et la
Madrague avec 23 espèces, Cap Carbon et Monta II : 19 espèces, l’ile Plane et Kristel avec 17
espèces d’algues.
Les Phéophycées de 35% sont mieux représentées à Cap Carbon par 21 espèces, 17 et
16 à Pain Sucre-Madrague et Port aux Poules respectivement (Fig.34). Les espèces
dominantes sont représentées par Cystoseira amentacea, C. stricta, Colpomenia sinuosa,
Dictyota dichotoma et D. dichotoma v. intricata, Padina pavonica. Cette répartition est
influencée par la nature de la courantologie et le type de substratum de la station.
105
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Les Chlorophyceae présentent une valeur très faible de 25% au niveau de l’ensemble
des stations du littoral Oranais part apport aux autres groupes phytocénotiques, le Pain Sucre
et le cap Carbon enregistrent 16 espèces. Ce groupe est dominé par Acetabulria Acetabulum,
Catheomorpha aerea, Codium bursa, C. fragile, Enteromorpha compressa, E.intestinalis et
Ulva sp. La station de Monta II-Port d’Oran présente 11 espèces, la majorité sont des espèces
indicatrices de pollution du milieu et cela est due à la proximité du rejet de la ville d’Oran.
Les conditions écologiques et hydrodynamiques de la région étudiée créent des
conditions favorables pour l'installation et l'évolution de phytocénoses photophiles et
sciaphile. L’algue rouge Carollina officinalis forme un herbier important sur les platiers et les
murs des rochers. Cystoseira sp constitue un herbier important dans le Cap Carbon région Est
du littoral. Les observations révèlent une certaine affinité des espèces pour chaque type de
station. Cette affinité pour les côtes, ne peut être expliqué que par une étude approfondie de
l’auto-écologie de chaque taxa.
1-3- Forêts de Cystoseires :
Les petits fonds rocheux abritent une autre formation végétale, bien représentée sur
le littoral Oranais sur un type de substrat constitué de nombreuses roches presque vertical ou
de roches plates, orientées face à la surface : la « forêt à Cystoseires ». L’éclairement,
l’hydrodynamisme, la faible concurrence avec l’herbier de Posidonia sur Roche (Fig.35.36)
et l’absence jusqu’à présent de pollution, ont favorisé un développement important de cette
formation. Elle abrite une population permanente et originale d’invertébrés et de poissons de
petite taille. Six espèces principales de Cystoseires sont présentes dans l’infralittoral Oranais
selon deux types de milieu
Figure 35: Forêts de Cystoseires à Cap Carbon.
106
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 36 : Cystoseira sp en concurrence avec l’herbier de Posidonia sur la roche à
Cap Carbon.
Les peuplements de mode battu et ceux de profondeur. Cystoseira amentacea,
C.compressa, C. stricta, C. ercegovicii f. latiramosa, C. spinosa, C. zosteroides.
Cystoseira amentacea var. stricta est une algue endémique de la Méditerranée,
inféodée à l’étage infralittoral (entre 0 à -0,5m de profondeur) en mode battu à très battu.
L’espèce est présente le long des zones rocheuses non polluée. Car elle est très sensible à la
pollution, sa régression est largement marquée au port d’Oran. Elle représente une espèce
indicatrice biologique performante. Le suivi de ses populations est l’une des méthodes
efficaces et peu coûteuses de surveillance de la qualité du milieu.
C. spinosa est présente dans toute la Méditerranée. Son affinité pour le mode
relativement calme et à faible éclairement lui permet de se développer en profondeur (10 à
35m) sur les substrats durs de l’infralittoral particulièrement à Pain Sucre (Fig.37).
Figure 37: Cystosiera sp à Pain Sucre, secteur Centre du littoral Oranais.
107
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
1-4-
Espèces Algales introduites / invasives :
L'Apparition brutale d'une espèce d'algue loin de sa région d'origine résulte en
général d'une introduction. Bien que le transport d'algues sur bois flottants ait été envisagé
pour certaines colonisations lointaines, la plupart d'entre elles ont une origine anthropique
(Verlaque, 1994).A Oran, aucune étude n'a été réalisée dans ce sens, et c'est le premier travail
concernant les introductions et envahissements d'algues marines à l'échelle régionale.
1-4-1- Rhodophyceae (algues rouges) :
a - Asparagopsis armata : Origine probable: Australie. Rencontré sur la côte méditerranéenne
Oranaise et Algérienne, surtout les thalles rejetés. Possède trois atouts précieux qui lui
permettent d'étendre rapidement son aire de répartition: Il est évité par les herbivores,
multiplication végétative, capacité de se reproduire par des spores apoméiotiques. Elles
pullulent saisonnièrement (Fin hiver-printemps). Rencontrée dans la majorité des stations
étudiée à une profondeur maximale de 27 m à substrat rocheux (Fig.38).
b - Asparagopsis taxiformis :
Selon Marc Verlaque (Centre d’Océanologie de Marseille – DIMAR), l’espèce est présente
aux iles Habibas constitue une forme introduite venant d’Australie et non la forme atlantoméditerranéenne. Mais elle semble bien intégrée dans la communauté des roches
infralittorales jusqu’au niveau supérieur du coralligène et constitue un élément majeur du
paysage (Grimes., 2000). Elle cohabite en certains endroits avec Asparagopsis armata, mais
celle-ci est plus abondante (Fig.38).
Figure 38: Différent types d’algues à Pain Sucre, en haut: Asparagopsis armata et en bas :
Asparagopsis taxiformis de couleur rose claire, et des Dichtyotes de couleur vert avec des
Cystosieres sp sur la paroi d’un banc marin bien éclairé.
108
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
1-4-2- Chlorophyceae (Algues vertes) :
a - Codium fragile : Origine probable: Japon. L'algue a probablement pénétré en
méditerranée, au cours de la deuxième guerre mondiale, fixée sur des navires en provenance
de l'atlantique. L’espèce s'est largement répandue en méditerranée occidentale (frai Bachet et
al, 2004/2007). Rencontré dans la majorité des stations étudiée (Fig.39).
Figure 39: Codium fragile au Port aux Poules.
b - Caulerpa racemosa : Signalée par Schousboe en 1945 au Maroc, classée dans
l'herbier de l'université de Malaga (Espagne). Elle à était signalée la première fois en 2014 par
nous même au niveau de l’Ile Plane à 37m de profondeur lors d’une plongée d’exploration
scientifique et à Cap Carbon a partir de 0.2m de profondeur (Fig.40).
Figure 40: Caulerpa racemosa à Cap Carbon (0.2m d’isobathe).
Certaines espèces envahissantes ignorent les frontières, provoquant des dégâts
énormes tels que : les entraves à l’activité de pêche, la destruction directe ou indirecte des
109
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
espèces commerciales (animales et végétales), la dégradation des qualités balnéaires des
plages (qualité de l’eau et du sédiment), la modification du dynamisme sédimentaire du
littoral (érosion, transfert du sédiment, envasement) et donc tout l’environnement littoral et les
activités socio-économiques qui seront compromis (Perre et al, 1989). Dans ce contexte, il est
temps de développer un programme similaire à celui établi par la plupart des pays avoisinants
concernant les introductions et les pullulations des espèces marines nuisibles.
1-5- Discussion :
L’étude du macrophytobenthos à fait l’objet de plusieurs études, l’Oranie a été à l’origine
des premiers inventaires en Algérie dus aux travaux d’anciens auteurs. Depuis, des études
plus récentes ont contribuées à l’enrichissement de la flore marine Algérienne (cas des iles
Habibas, golfe d’Arzew et Sidi Mejdoub – Kristel). Il est certain que la flore algale de la côte
Oranaise est en perpétuelle évolution, du fait des nombreuses signalisations algales introduites
dans la rive Nord méditerranéenne.
L’apparition ou l’introduction de nouvelles espèces ne sont pas directement détectable et
toutes espèces animales ont pour habitat les peuplements algaux, et les herbiers à
Phanérogames (Grimes et al, 2000).
La flore Oranaise se distingue de celle des côtes Algérienne, mais également de celle des
côtes Méditerranéennes d’où son originalité. L’évaluation et l’inventaire ont mis en évidence
les principales espèces des peuplements des stations. Les différents faciès se distinguent par
un aspect qualitatif et semi-quantitatif. La diversité algales est relativement élevée et
hétérogène, les indices structuraux confirment l’état écologique et traduisent un certain
déséquilibre des peuplements de la zone infralittorale superficielle (espèces dites
accompagnatrices qui constituent la strate gazonnante). La distribution des organismes
phytobentiques est déterminée par les facteurs environnementaux. Les facteurs biotiques
jouent un rôle essentiel dans les modalités de la répartition des macroalgues. En effet, la
distribution des espèces résultant de l’interaction des facteurs physiques et biologiques, nature
du mode (calme ou battu) et actions anthropiques.
Pour le littoral Oranais, la répartition des espèces de l’infralittoral correspond aux
horizons supérieurs et inférieurs, ou chacun est caractérisé par une espèce dominante. Dans la
zone étudiée, la richesse spécifique maximale est observée dans les stations loin des apports
d’eaux usées et des pressions anthropiques comme les stations de Cap Carbon, Pain Sucre,
110
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Madagh II et L’ile Plane. Les stations les plus polluées Monta II, Ain El Türck et Cap Falcon
se marque par l’apparition des peuplements à Ulva, Enteromorpha et Cladophora.
L’espèce du genre Cystoseira indicatrice de bon santé des milieux est souvent absente
est remplacéE par Corallina elegans. Ce qui traduit la qualité des eaux et également le
passage des biotopes oligotrophiques vers les biotopes eutrophiques. La structure des
peuplements phytobentiques de la région oranaise et de la côte algérienne parait s’accorder au
modèle d’organisation général des peuplements nord méditerranéen (Grimes et al, 2000).
Enfin, la richesse spécifique et la diversité locale de la flore marine font de nos
côtes un véritable réservoir d’espèces végétales dont le potentiel écologique et socioéconomique est considérable.
L’assemblage de ces résultats pourrait avoir une grande valeur bibliographique
pour des études ultérieures et c’est cet aspect qui nous a incités à aborder le présent travail qui
est un inventaire préliminaire des macroalgues marines benthiques de l’étage infralittoral
(système phytal) du littoral Oranais.
Figure 41: Diversité des macroalgues benthiques de l’infralittoral Oranais.
111
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
PLANCHE 2
Figure 42: Diversité des macroalgues benthiques de l’infralittoral Oranais.
112
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
2- Phanérogames marines :
Toutes les phanérogames marines sont des magnoliophytes de la classe des lilopsida
(Judd et al. 2002), plus exactement de l’ordre des Alismatales qui rassemblent 13 genres et 60
espèces (Kuo & Hartog, 2001). En Méditerranée, il est possible de rencontrer 5 familles dont
7 espèces (Short et al. 2001 ; Green & Short, 2003 ; Boudouresque et al. 1994).
2-1- Biodiversité des phanérogames marines:
Durant notre étude, on a répertorié trois espèces de phanérogames peuplant les côtes
Oranaises, les herbiers les plus abondants et les plus fréquents sont ceux de Posidonia
oceanica (Fig.43). En suite l’herbier de Cymodocea nodosa est plus fréquent que le troisième
herbier représenté par l’espèce de Zostera noltii.
2-1-1- L’herbier à Posidonia oceanica (L) Delile :
2-1-1- 1- Systématique :
Embranchement : Angiospermae
Classe : Monocotyledonae
Famille : Potamogetonaceae
Genre : Posidonia
Espèce : Posidonia oceanica
Figure 43 : L’herbier de Posidonie formant un récif barrière de l’infralittoral de Madagh II,
secteur Ouest du littoral Oranais.
113
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
2-1-1-2 - Situation Géographique et Bathymétrique :
C’est l’espèce la plus répandue au niveau de l’étage infralittoral du littoral Oranais, elle
forme de vastes herbiers entre 0.20 et 30 m d’isobathe. Les surfaces occupées restent
modestes, en raison de l’étroitesse du plateau continental, particulièrement accentué au niveau
des caps. La seule cartographie à grande échelle des herbiers à Posidonia oceanica d’Algérie
disponible est celle établie par Vaissiere et Fredj (1963). Elle indique que les herbiers étaient
bien développés sur tout l’étage. Dans le golfe d’Arzew, il descend jusqu’à l’isobathe de 30
m. En mode calme, cas de Madagh II, la croissance en hauteur de l’herbier conduit à la
formation de récif-barrière de Posidonia. En Oranie, l’herbier est présent dans les stations à
substrat rocheux et à substrat meuble, la surface de l’herbier est importante à Cap Carbon,
Arzew, Ain El Türck, Pain Sucre et Madagh II.
La limite supérieure de l’herbier à cap Carbon est de 0.6m et la limite inferieure est de
27m, elle est à Arzew (Lim. Sup : 1m et Lim. Inf : 30m), à Ain Türck (Lim. Sup : 12/14 m et
Lim. Inf : 30 m, la limite maximale de quelques taches est de 40 m), baie des Andalouse
(Lim. Sup : 3 à 4m et Lim. Inf : 30m), le Pain Sucre (Lim. Sup : 3 et 5 m deviennes denses à 6
et 8m et Lim. Inf : 25m) et Madagh II, présente un herbier dense sous forme d’un récif
barrière avec une limite supérieure de 0.1 à 0.3 m de profondeur, quand la mer est calme, les
apex des feuilles émergent et la limite inférieure de l’herbier est de 27 m par endroits.
La deuxième catégorie des stations est celle qui renferme des herbiers moins denses
que le premier, à savoir Cap Falcon : l’herbier est sous formes de plusieurs taches sur substrat
meuble avec une limite supérieure située à 7m d’isobathe. À l Ile Plane, il ya une absence
totale de la Posidonie au tour de l’ile, mais au N/W de l’ile entre 8 et 12 m de profondeur
existe une tache qui couvre une superficie de 30 m².
2-1-1-3 - Etat de l’Herbier :
L’herbier à posidonie se trouve profondément dégradé à proximité de la ville et des
infrastructures industrielles. Les aménagements littoraux entraînent la diminution de la bande
littorale, ce qui à causé la disparition des habitats d’herbiers (Semroud, 1993). Ce phénomène
est largement répandu au niveau des grands centres urbains tel que le littoral Oranais où
l’herbier a nettement régressé pendant les 50 dernières années. Sa limite supérieure a
nettement reculée suite au développement de la ville d’Oran. Le développement des
infrastructures touristiques telles que celles d’Ain El Turck, Cap Falcon et Madagh II (Hôtels,
Ports,) ont entraîné la dégradation de
l’herbier à Posidonia oceanica. L’utilisation des
114
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
explosifs dans le cadre des activités de pêche, il semblerait selon de nombreux témoignages
que cette pratique sévit dans de nombreuses régions.
La température liée au rejet d’eau réchauffée entraîne une modification de la température
de l’eau de mer. Ce phénomène a été observé au niveau de la centrale thermique d’Arzew
(Ould Ahmed, 1994), où l’herbier à complètement disparu et qui a été remplacé par une algue
verte d’affinité Caulerpa prolifera. Cependant, comme le chlore est également rejeté, il est
difficile de savoir lequel de ces deux agents a entraîné la disparition de Posidonia oceanica.
L’augmentation de la turbidité à Monta II – Port d’Oran, par les apports terrigènes, en
sédiments fins ou en matière organique, constituent l’un des facteurs majeurs de la régression
des herbiers. En effet, cette situation est largement observée sur l’infralittoral Oranais et dans
d’autres régions où la limite inférieure remonte et où l’importance des apports en nutriments
et en matières organiques est importante du fait que les eaux usées ne sont pas traitées avant
leur déversement en mer.
2-1-1-3-1- Cas de Madagh II
Figure 44: Etouffement et dégradation de l’herbier de Posidonia oceanica à cause de
l’aménagement d’une marina à Madagh II, secteur Ouest du littoral Oranais.
115
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
La figure 44 montre les conséquences des travaux d’aménagements d’une marina au niveau
de Madagh II, la circulation sédimentaire et courontologique on était modifiée ce qui a
provoqué l’étouffement de l’herbier par les sédiments issus des travaux d’aménagements. Ces
photos on été prise au mois de mai 2014 .Alor qu’aujourd’hui l’herbier est reculé au niveau de
sa limite supérieure par plusieurs mètres voir enterrai totalement.
2-1-1-3-2- Cas de Pain Sucre- Madrag :
Figure 45: Pain Sucre en 2009, secteur centre du littoral Oranais.
Figure 46 : Pain Sucre en 2014, construction de bras de part et d’autres des criques.
La régression de l’herbier de la Posidonie menace plusieurs peuplements marins. Cette
régression est causée de façon directe ou indirecte par l’action de l’homme.
116
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 47 : Photographie des bras aménager a Pain sucre, flèche rouge : érosion terrigène et
installations récentes, flèche verte : limite supérieur de l’herbier de posidonie.
Figure 48 : Photographie de l’herbier : à gauche, 2010 avant l’aménagement, limite supérieur
juste sous le pied de la roche. A droite : 2014 après l’aménagement, les rochers envahissent et
enterrent la limite supérieur de l’herbier.
Figure 49: Habitat naturel, rocheux à algues photopile à gauche face à un habitat
nouvellement installé à droite à Pain Sucre.
117
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
En effet, la Posidonie est très sensible a la pollution urbaine et industrielle intense et à la
turbidité de l’eau (Pergent et Pergent-Martini, 1993), de ce fait, c’est une bonne bioindicatrice
de la pollution où de la qualité des milieux côtiers et marins.
L’herbier de Posidonie de Pain Sucre a fait l’objet d’une étude biométrique et
phénologique approfondie en 2005/2006, la cartographie témoigne de la densité de l’herbier et
la bonne qualité de l’écosystème dans le fonctionnement de l’espace infralittoral de cette
station (Hussein, 2007, 2013, 2014).
Cette situation à affectée la répartition de la posidonie de façon directe et destructive
(bouras, 2007), ceci est traduit par la modification de la circulation sédimentaire et
hydrodynamique locale, en installant des bras rocheux long de 80m vers la pleine mer
(Fig.46.48.49). Ces bras ont détruit le milieu par le renforcement de l’action érosive de
certaines espèces et l’installation de nouvelles espèces adaptées au nouvel habitat créé suite à
l’aménagement (Fig.49).
2-1-2- L’herbier à Cymodocea nodosa (Ucria) asherson :
2-1-2-1-Systématique :
Embranchement : Angiospermae
Classe : Monocotyledonae
Famille : Potamogetonaceae
Genre : Cymodocea
Espèce : Cymodocea nodosa
Figure 50: Touffes de Cymodocea nodosa, A droite: en association avec Posidonia
oceanica à Pain Sucre en 2014. A guache : herbier dense de Cumodocea nodosa avec une
holothurie au milieu à Arzew en 2010.
118
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
2-1-2-2- Situation Géographique et Bathymétrique :
C’est la deuxième espèce de phanérogame marines de l’infralittoral Oranais. Elle constitue
des prairies en deca de l’herbier de Posidonia oceanica (Fig.50), elle présente la même
répartition géographique et bathymétrique que la posidonie.
L’espèce est localisée à Arzew a une profondeur entre 1 et 5 m. elle constitue des prairies
d’une surface considérable par rapport aux autres stations. L’espèce a été localisée également
à Pain Sucre et Cap Carbon sous forme de petites taches en associations toujours avec la
posidonie. Elle peut constituer des associations avec Zostera nolitii, en effets les prairies
mixtes a Cymodocea nodosa et Zostera noltii sont signalée en Algérie au niveau de la baie de
Bou Ismail.
Cymodocea nodosa ressemble à la posidonie mais ses feuilles sont plus étroites formant un
gazon fin. Elle a besoin de beaucoup de lumière. Elle est également protégée. Les herbiers
sont très sensibles à la pollution et au facteur de destruction comme l’ancrage des bateaux.
Une ancre peut arracher une grosse quantité de rhizomes, ce qui peut représenter plusieurs
années de croissance, mais aussi une zone où l’herbier sera fragilisé par les courants ou
l’arrivée d’autres algues.
2-1-3- L’herbier à Zostera noltii (Linnaeus) :
2-1-3-1-Systématique :
Embranchement : Angiospermae
Classe : Monocotyledonae
Famille : Potamogetonaceae
Genre : Zostera
Espèce : Zostera noltii
Figure 51: Touffes de Zostera noltii en association avec Cystosiera à 1.5 m à Cap Carbon en
2014, Secteur Est du littoral Oranais.
119
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
2-1-3-2- Situation Géographique et Bathymétrique :
Zostera noltii est moins fréquente au niveau des côtes algériennes, en Méditerranée,
se développe surtout dans les étangs et lagunes subissant de grandes variations de salinité.
Zostera noltii est la seule phanérogame marine à coloniser les mers continentales reliques
comme la mer Caspienne ou la mer d’AraI. L’espèce à été signalée à Bou Ismail, c’est la
seule présence signalée et photographie sur les côtes Oranaises (Fig.51). Elle vit entre 0 et 3m
de profondeur à Cap Carbon.
2-2-Discussion :
L’étude a permis de recensée 3 espèces de phanérogames peuplant l’étage infralittoral
Oranais, la Posidonie subit de nombreux formes de nuisances d’origine anthropiques. Plus
particulièrement à Ain El Turck, due en grande partie aux rejets directs dans la mer d’eaux
usées. Elle contribue ainsi à la destruction de Posidonia ocianica.
Les herbiers à Posidonie abritent une grande richesse floristique et faunistique, les
longues feuilles de Posidonies constituent un support (habitat) de choix pour beaucoup
d’animaux et végétaux. De même, de nombreux organismes broutent les feuilles ou le
feutrage d’épiphyte. On comprend aisément l’importance de cet écosystème que nous devons
protéger particulièrement prés des côtes où les agressions humaines sont les plus élevées et
importantes.
A noter que les prairies à Posidonies stabilisent les littoraux et sont garants de la
pérennité des rivages (Fig.52,53). Elles se distinguent par une productivité biologique
considérable et jouent un rôle important dans la dynamique des populations de poissons et
influent l’activité des pêcheries littorales.
La localisation géographique très côtière des phanérogames marines les soumet
directement aux impacts anthropiques. Ceci, se traduit par une réduction des surfaces
occupées par les herbiers, en particulier à proximité des centres urbains. Les menaces qui
pèsent sur les herbiers sont multiples, elles ont fait l’objet d’inventaires exhaustifs par
Boudouresque et al., 1996 ; il s’agit de l’urbanisation excessive, de la sur-fréquentation
touristique, de la pollution, et de l’exploitation des ressources marines. Ces menaces ont une
incidence à la fois sur l’espèce elle-même et sur la biodiversité qu’elle renferme et/ou sur
leurs habitats.
120
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Notre étude représente une des premières études qui évoque la répartition et la diversité
des phanérogames de l’étage infralittoral Oranais. Ceci, est ressenti par le déficit en termes
d’étude écobiologique de ces magnioliophytes et de ces écosystèmes remarquables de
l’infralittoral Oranais.
B - Diversité Faunistique : Macrozoobenthos :
L’infralittoral Oranais constitue un milieu très riche en faune benthique diversifiée et
dense, soumises à des différents variations naturelles, climatiques et à des perturbations
d’origines anthropiques croissantes (Bouras et al, 2011).
En général, la biodiversité spécifique, l’abondance, la production biologique et la
distribution spatiale présentent de grandes variations saisonnières en réponse aux variations
hydrologiques (Abdelguerfi., 2003 ; Rosenberg et al. 2004 ; Dalton et al. 2010, De Young et
al. 2008). La connaissance de ces variations au niveau du littoral Oranais est nécessaire pour
la compréhension de son fonctionnement. Peu de travaux de recherches ont été réalisée sur les
recensements du macrozoobenthos « macroinvertébrés et poissons » de l’infralittoral Oranais.
121
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Un total de 104 espèces, dont 28 de poissons soit 4 ordres et 11 familles et 76 de
macroinvertébrés réparties sur 33 % de Spongiaires, 27 % de Mollusques, 20 % de Cnidaires,
12 % d’Echinodermes, 5 % de Crustacés, 3 % de Polychètes et 1 % d’Ascidie. Ces chiffres
reflètent la richesse issue de nos quantifications et non de la réalité, ceci est dû au manque de
personnels et de moyens investis.
1- Macroinvertébrés Benthiques :
La richesse spécifique du peuplement d’invertébrés inventoriés est de 76 espèces, ce qui
représente un faible pourcentage de la richesse réelle. Ceci ne doit pas nous conduire en
erreur, car cette grande différence n’est pas totalement due à une pauvreté biologique du
littoral Oranais par rapport aux autres portions du littoral algérien, Mais elle est, en grande
partie, attribuée au faible nombre de travaux scientifiques effectués sur cette zone.
La densité du peuplement est également en très nette diminution dans les substrats
meubles. Les substrats rocheux côtiers montrent des densités importantes à l’Est et à l’Ouest
de la zone. Cependant, les habitats connaissent une nette dégradation aux alentours immédiats
des stations polluées. En effet, les densités sont relativement faibles au niveau des stations les
plus proches de la zone de rejet des effluents (PO).
Figure 54: Répartition des principaux groupes zoologiques de l’étage infralittoral de la zone
côtière Oranaise (Hussein et bouras, 2014).
122
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
1-1- Taxa inventorié le long de l’infralittoral Oranais :
Tableau 3 : Espèces inventorié des Macroinvertébrés Benthiques le long de l’infralittoral
Oranais :
Agelas oroides, Anchinoe fictitius,
Anchinoe
tenacior,
Aplysilla
sulfurea,
Aplysina sp, Axinella cannabina, Axinella
damicornis,
Axinella
verrucosa,
Cacospongia mollior, Chondrilla nucula
Chondrosia reniformis Clathrina coriacea,
Spongiaires
Crambe crambe, Dysidea avara, Dysidea
fragilis, Halichondria panicea, Hemimycale
columella, Hippospongia communis Ircinia
fasciculata, Ircinia oros, Phorbas paupertas,
Sarcotragus
cunctatrix,
spinosula,
Spongia
Spirastrella
agaricina,
Spongia
Aglaophenia,
Aiptasia
officinalis.
Actinia
equina,
mutabilis
Anemonia
calycularis,
viridis,
Astroides
Bunodeopsis
strumosa,
Caryophyllia inornata, Eunicella singularis,
Cnidaires
Eunicella cavolini, Leptogorgia sarmentosa,
Parazoanthus axinellae, Pelagia noctiluca,
Pteroides
griseum,
Bolynopsis
vitrea,
Prostheceraeus sp.
Polychètes
Protula tubularia, Hermodice carunculata
Aplysia
Mollusques
punctata,
Arca
noae,
Cancellaria canceolata, Cerithium rupestre,
Chlamys
sp,.
Dendropoma
Erosaria
spurca,
Fasciolaria
petraeum,
lignaria,
Hypselodoris sp., Lima lima, Lithophaga
lithophaga,
vulgaris,
Mitra
corniculata,
Octopus
Osilinus
articulatus,
Osilinus
123
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
turbinatus,
nobilis,
Phalium
Pinna
granulatum,
rudis,
Pinna
Sepia
officinalis,
Eriphia
verrucosa,
Stramonita haemostoma.
Crustacés
Dardanus
Euraphia
arrosor,
depressa,
Pachygrapsus
marmoratus
Arbacia lixula, Centrostephanus longispinus,
Echinaster sepositus, Hacelia attenuata,
Holothuria tubulosa, Holothuria forskali,
Echinodermes
Ophioderma
longicaudum,
Paracentrotus
lividus, Sphaerechinus granularis.
Ascidies
Halocynthia papillosa.
L’inventaire des Macroinvertébrés de l’étage infralittoral des stations étudiées montre les
différentes répartitions des taxons par une dominance des Spongiaires présentés par 25
espèces, Mollusques représenté par 20 espèces ensuite les Cnidaires 15 et les Echinodermes
par 9, les Crustacés sont les moins représentés (Tab.03). Les résultats obtenus à l’issue de la
prospection de l’infralittoral des différentes stations montrent une très nette différence
qualitative et quantitative entre les sites soumis à l’action anthropique (agglomérations,
infrastructures, industries et pollution) et ceux relativement éloignés de cette action, d’une
part, ainsi que par la nature du substrat d’autre part. Les espèces les plus représentées sont
l’oursin livide Paracentrotus lividus, l’actine rouge Actina equina, l’anémone verte Anémonia
virridis et l’éponge commun Spongia officinalis.
Les 76 espèces, appartenant aux 7 phylums (Fig.54), recensées sur l’infralittoral Oranais
reflètent une bonne diversité taxonomique de la zone. La diversité de la zone côtière étudiée
est notamment marquée par des différences de relevé d’espèces sur les dix stations. La
répartition des sédiments, des apports en matière organique et des nutriments déterminent
l’établissement des biocénoses (Vaissiere et Fredj, 1963).
1-2-
Structure et organisation des macroinvertebres benthiques :
Sachant que l’objet majeur de l’étude vise à établir un état de référence de l’aspect
biodiversitaire de l’infralittoral Oranais et que la majorité de cet étage est dominé par une
124
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
couverture a substrat rocheux, 6 stations présentent des habitats infralittoraux à substrat dur et
4 stations (Kristel : KL et Ain Türck : AT) à substrat meuble.
a) Evolution de la richesse spécifique des macroinvertébrés benthiques de
l’infralittoral Oranais :
Le suivi temporel semble logique d’après les résultats (Fig.55), l’infralittoral est
caractérisé par une structure écologique spécifique (nature du substrat, climat,
hydrodynamisme et action anthropique …). Ceci se traduit par une structuration de la richesse
spécifique des Macroinvertébrés benthiques. Les variations interannuelle des biocénoses est
rendu possible grâce a l’impact des perturbations climatiques et/ou anthropiques (limites de
répartition, espèces introduites, pollutions...).
Figure 55 : Evolution temporelle de la Richesse Spécifique « S » du Macroinvertébrés
benthiques infralittoraux de la zone Oranaise (Hussein et bouras, 2014).
La figure 55 montre clairement l’impact de la littoralisation et de l’anthropisation sur la
composition spécifique des communautés animales benthiques et sur leur structure et leur
organisation spécifique. Les Macroinvertébrés benthiques augmentent jusqu'à un S de 55 à
MG, il est important durant son évolution interannuelle dans les stations MG, IP, PS, PO, CC
par rapport aux autres stations ou la richesse ne dépasse pas les vingtaines d’espèces. L’étude
montre une richesse constituée de 33 % de Spongiaires, 27 % de Mollusques, 20 % de
Cnidaires, 12 % d’Echinodermes, 5 % de Crustacés, 3 % de Polychètes et 1 % d’Ascidie
représenté par Halocynthia papillosa.
125
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Les stations comprises entre KL, CF montrent dans la Figure 56 une faible biodiversité et
une densité réduite en comparaison avec les stations situées à l’Est et à l’Ouest de la ville
d’Oran (PO et AT). Les stations CF et CC se montrent plus importants en matière de richesse
car sont des caps rocheux décalés vers la pleine mer et plus au moins sauvages, offrants des
conditions favorables au développement sur l’étage infralittoral. On revanche PS, IP et MG
(partie Ouest du littoral Oranais) sont les mieux représentatives durant le temps.
Les Spongiaires (S : 25) et les Mollusques (S : 20), dominent généralement l’aspect
biodiversitaire des communautés benthiques de l’étage infralittoral à substrat dure, en
revanche les Cnidaires (S ; 15) et les Echinodermes (S : 9) dominent en densité et en
biomasse comme l’Oursin
Paracentrotus Lividus, Holothurie Holothuria Tubulosa
l’Anémone Anémonia Viridis qui présente des populations importantes au niveau des premier
mètres (0-3m d’isobathe) (Hussein, 2012).
Ce type de substrat est très développé sur l’infralittoral Oranais où il peut dépasser les 3m
de profondeur sous l’effet du fort hydrodynamisme. Les peuplements infralittoraux sont bien
représentés à savoir que ces différents peuplements se répartissent entre 0 et 35m de
profondeur, sur les éboulis et la roche infralittorale. La profondeur de répartition varie en
fonction de l’hydrodynamisme et de l’inclination des surfaces rocheuses et la texture
126
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
sédimentaire. Nous ferons une séparation entre l’horizon supérieur (0-8 m), moyen (3-15 m)
et inférieur (17-35m).
b) Evolution de l’indice de Shannon du macroinvertébré benthique:
Selon les indices de diversité de Shannon « H’ et H Max» appliqués aux données
recueillies in situ, il ressort que l’écosystème côtier marin Oranais est nettement perturbé à
proximité de la ville d’Oran. Cette perturbation, liée principalement au rejet des eaux usées
(urbains et industriels), pollution marine et action anthropique (Hussein, 2012), diminue
progressivement au fur et à mesure que l’on s’éloigne des sites qui subissent de fortes
pressions anthropiques (Fig.57).
Figure 57 : Evolution spatio-temporelle des indices de diversité de Shannon (H’ et H Max)
des communautés benthiques de l’étage infralittoral Oranais (Hussein et bouras, 2014).
Les Macroinvertébrés benthiques des substrats meubles est moins riches en espèces
comparativement aux communautés des substrats rocheux. La répartition des individus de
chaque espèce au sein du peuplement est proche de la normale sauf dans les stations fortement
influencées par l’action de l’homme. Le changement temporel de l’indice de Shannon le long
127
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
du littoral Oranais est presque stable sauf aux alentours de KL (Kristel), PO (port d’Oran) et
AT (Ain El Türck) ou les changements interannuels sont importants résultant à des
perturbations et instabilités de la structuration des peuplements benthiques (Hussein et
Bouras, 2014).
c) Variation de la répartition des macroinvertébrés benthiques :
Figure 58 : Evolution spatio-temporelle de l’équitabilite des communautés benthiques des
substrats rocheux et meubles de l’étage infralittoral Oranais (Hussein et bouras, 2014).
L’indice de Piélou J est très utile pour comparer les dominances potentielles entre stations
ou entre les dates d’échantillonnage. La figure 58 montre l’évolution spatiale et temporelle du
fonctionnement biologique du 2008/2009 au 2012, cette évolution marque des augmentations
dans plusieurs stations, dans les stations relativement naturel l’exemple de l’Ile Plane IP, PS,
MG et CC ou le J est maximal (Hussein et bouras 2014).
128
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Le peuplement benthique est moins diversifié dans les zones à substrats meuble AT, ce
qui le met en relation avec la qualité des sédiments ainsi que l’instabilité des conditions
hydrodynamiques et physicochimique de la station. Au niveau des stations à substrat rocheux
et moins perturbé, les espèces ont des abondances identiques dans le peuplement, J est
maximum exemple de MG, IP, PS, CC, AZ et PP (Hussein, 2014). Les résultats obtenus
montrent une grande similitude qualitative entre les transects prospectés. Les groupes
faunistiques les mieux représentés qualitativement correspondent aux éponges et mollusques.
Les cnidaires et les échinodermes sont représentés par des effectifs quantitativement plus
importants.
1-3-
Discussion :
La structure biodiversitaire des invertébrés benthiques de l’étage infralittoral à été étudiée
par l’indice de Shannon. En se basant sur les proportions d’espèces que l’on observe dans
chaque type de milieu étudié. Cet indice, combine à la fois, la richesse et la régularité et
permet donc d’apprécier la diversité du peuplement benthique présent sur l’ensemble de la
zone d’étude. Ainsi, nous remarquons une diminution continue de l’indice de Shannon dans
les stations qui subissent de fortes pressions anthropiques. Les plus faibles valeurs sont notées
dans les stations proches des rejets. Sur le reste de la zone, les valeurs de diversité sont
variables et atteignant un maximum dans les stations MG et CC pendant l’année 2011 et 2012
qui se situent aux deux extrémités de la région prospectée (Hussein et bouras, 2014). Le
peuplement benthique est moins diversifié dans les zones à substrats meuble par apport au
substrat dur.
Les
substrats
rocheux
montrent
une
richesse
spécifique
importante:
Mytilus
galloprovincialis , Paracentrotus lividus, Centrostephanus longispinus ,Sphaerechinus
granularis, Holothuria tubulosa, Actinia equina, Anemonia viridis , Parazoanthus axinellae,
Crambe crambe, Chondrosia reniformis, Eunicella singularis , Dendropoma petraeum, Pina
nobilis , Octopus vulgaris, Dardanus arrosor, par contre au niveau supérieur de l’étage la
luminosité est élevée favorisant le devellopement d’algues encroûtantes et gazonnantes
favorisant la présence d’une variété importante de mollusques gastéropodes et échinodermes
herbivores. La distribution des espèces en fonction du mode d’alimentation (détritivores,
carnivores, suspensivores) dépend de la forme sous laquelle la ressource nutritive est
disponible dans le milieu infralittoral (Vaissiere et Fredj, 1963). Ces fonds sont peuplés de
différentes communautés en fonction de l’exposition à la lumière, à l’hydrodynamisme et à la
sédimentation. On a pu distinguer les horizons suivants :
129
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
La biocénose de l’horizon supérieur (0-8 m) de l’étage infralittoral est principalement
représentée par les patelles Patella Sp et l’association de certains algues avec le vermet
Dendropoma petraeum et la patelle. Cette dernière association forme des plaques presque
partout dans le médiolittoral inferieur. Dans quelques secteurs apparaisse les cnidaires
représentés par Actina equina, Anemonia veridis .Certains gastéropodes y sont abondants
Patella ulyssiponensis, Osilinus turbinatus
et O. articulatus, ainsi que les crustacés
Chthamalus stellatus et Pachygrapsus marmoratus.
Au niveau de la faune sessile, on note la présence des bioconcretions Dendropoma
petraeum, l’éponge Ircinia fasciculata et les hydraires. Dans les secteurs les plus ombragés,
l’Astroides calycularis est très abondant. La faune vagile est constituée par les gasteropodes
Patella coerulea, Patella ferruginea, Patella ulyssiponensis, Patella rustica, Patella safiana,
Cerithium rupestre
et Stramonita haemostoma ; les crustacés Eriphia verrucosa et
Pachygrapsus marmoratus; et l’oursin Paracentrotus lividus et la fameuse moule Mytillus
galloprovencialis.
La biocénose de l’horizon moyen (3-15 m) influencé par l’hydrodynamisme et
l’illumination. Elle se caractérise par les éponges qui sont fréquentes avec Chondrosia
reniformis, Ircinia fasciculata, Sarcotragus spinosula, Cacospongia sp et Crambe crambe.
Pour les cnidaires, sont abondants l’Astroides calycularis, le parazooanthaire
Parazooanthus axinellae
et un hydraire du genre Aglaophenia, très abondant dans les
secteurs verticals et qui arrive à former des forêts. D’autres cnidaires sont présents comme les
actinaires Aiptasia mutabilis et Anemonia viridis, ainsi que les bivalves Arca noae, Pinna
nobilis et Pinna rudis. Il importe de noter la présence de plusieurs faciès d’Eunicela
singularis sur les zones rocheuses généralement peu inclinées et relativement bien éclairées,
où l’eau est largement renouvelée par les courants ; peut descendre jusqu’à 70 m de
profondeur.
Au niveau de la faune vagile, On note la présence des gastéropodes, Stramonita (=
Thais) haemostoma, Fasciolaria lignaria et Mitra corniculata; les oursins Paracentrotus
lividus, Sphaerechinus granularis et D’autres invertébrés sessiles sont signalés, les éponges
Sarcotragus muscaria, S. spinosula
Crambe crambe et Cacospongia sp. Les cnidaires
Astroides calycularis, Aiptasia mutabilis et Aglaophenia sp. Ainsi qu’on note la présence des
échinodermes Ophidiaster ophidianus et Echinaster sepositus. Une des illustrations les plus
courantes du mutualisme est l'association entre le Bernard l'ermite Dardanus arrosor et
130
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
l'anémone commensale (mal nommée...) Calliactis parasitica. Ces deux animaux peuvent
vivre séparément, aussi le crabe bernard l’eremite Calcinus tubularis.
La biocénose de l’horizon inférieure (17-35m) on note surtout l’abondance du
madréporaire Astroides calycularis, les éponges Agelas oroides et Crambe crambe et les
echinodermes
Ophidiaster
ophidianus,
Hacelia
attenuata,
Echinaster
sepositus,
Paracentrotus lividus et Sphaerechinus granularis. Les espèces qui dominent sont des
animaux filtreurs sessiles, comme les éponges Agelas oroides, Aplysilla sulfurea, Chondrosia
reniformis, Crambe crambe, Dysidea avara, Hemimycale columella, Ircinia spp, Phorbas
paupertas, Spongia officinalis, Spongia agaricina; les polychétes hermodice carunculata,
Protula tubularia; les bryozoaires et les ascidies coloniales. En profondeur, au-delà de 35 m,
on y a observé la gorgone blanche, jaune et violet Eunicella sp.
Pour la faune vagile, on note la présence du nudibranche Discodoris athromaculata ; les
échinodermes Centrostephanus longispinus, Echinaster sepositus, Hacelia attenuata,
Ophidiaster ophidianus et Holothuria Sp.
La biocénose coralligène se trouve pratiquement dans toutes les profondeurs des transects
étudiés, les surplombs, les surfaces plus ombragées des éboulis (enclaves infralittorales) et à
partir de 37m dans les surfaces subhorizontales et horizontales. Elle correspond au coralligène
de l’horizon inférieur de la roche littorale (Pérès et Picard, 1964).
La structure du macroozoobenthos infralittoral Oranais est considérée comme ayant une
grande valeur en raison de sa riche biodiversité et de sa diversification paysagère (Hussein,
2013). Les résultats obtenus montrent que les Macroinvertebrés benthiques continuent d’être
perturbé au fil des annés. Le peuplement est fortement appauvri et dégradé aux environs de la
ville d’Oran, Ain El Türck, Cap Falcon et Arzew ou la littoralisation et l’anthropisation est
galopantes.
Des campagnes de suivi sont à recommander sur un espace encore plus large vers les
grandes profondeurs, pour suivre l’évolution et bien valorisé la structure du peuplement dans
les différents types de substrats infralittoraux de la zone côtière Oranaise.
131
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 59: Diversité des Macroinvertébrés de l’infralittoral Oranais.
132
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
PLANCHE 4
Figure 60: Diversité des Macroinvertébrés de l’infralittoral Oranais.
133
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
2- Poissons benthiques:
Les eaux de l’océan Atlantique entrant en Méditerranée par le détroit de Gibraltar
forment un grand mouvement anti-cyclonique dans le bassin d’Alboran, suivant de près la
côte espagnole. En principe, ce courant tourne au sud, à la hauteur de Cabo de Gata, où il
rencontre le courant méditerranéen du Levant qui va en direction sud-ouest. Le courant
combiné (connu sous le nom de Front d’Oran) se déplace alors vers Oran, sur la côte
Algérienne. Il se divise ensuite en deux, le courant se situe le plus à l’Est devenant le courant
Algérien. Ces courants trés nutritifs balayent l’infralittoral Oranais en apportant de la matière
organique (phyto et zooplancton), base du réseau trophoblastique, se qui rends la richesse
spécifique des poissons benthiques importante et diversifiée le long de la zone côtière
oranaise. Les facteurs physiographiques et hydrodynamiques mènent à une montée sur la côte,
avec des chutes soudaines de la température de surface des eaux littorales et des proliférations
locales du plancton (base de la chaine alimentaire) (Odriozola, 2004).
Nous présentons une synthèse des travaux et des observations réalisées sur la faune
ichtyologique de l’étage infralittoral de la côte Oranaise. Nous avons inventorié un total de 28
espèces présentées par les Ostéichtyens (Fig. 61). Ce total à été inventorié sur les fonds à
substrats durs non chalutables et substarts meubles (0 à 30m de profondeur). La répartition est
inégale des différents taxons représentées par 4 ordres et 11 familles.
4%
4%
4% 4%
Muraenidae
7%
Scorpaenidae
Serranidae
15%
15%
Apogonidae
Sparidae
Mullidae
4%
4%
Pomacentridae
Labridae
8%
Blenniidae
31%
Tripterygiidae
Soleidae
Figure 61 : Répartition des principales familles de Poissons recensées au niveau de l’étage
infralittoral de la zone côtière Oranaise.
Les Sparidae (8 espèces), les Serranidae (4 espèces), les Labridae (4 espèces), les
Mullidae (2 espèces), les Scorpaenidae (2 espèces), les Muraenidae (1 espèces), les
134
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Apogonidae (1 espèces), les Pomacentridae (1 espèces), les Tripterygiidae (1 espèces), les
Blenniidae (1 espèces) et les Soleidae (1 espèces) sont les principales familles observées chez
les Osteichthyes (Tab.04). Cette faune ichtyologique est caractérisée par une dominance des
espèces appartenant à une faune à affinité chaude de la région atlanto-méditerranéenne avec
de nettes affinités tropicales ou subtropicales.
2-1-
Diversité des Poissons :
Classe : Osteichthynes
Ordre: Anguilliformes
Famille: Muraenidae
Muraena helena Linnaeus, 1758
Famille: Mugilidae
Liza aurata
Ordre: Scorpaeniformes
Famille: Mullidae
Mullus surmuletus Linnaeus, 1758
Mullus barbatus Linnaeus, 1758
Famille: Scorpaenidae
Scorpaena porcus Linnaeus, 1758
Scorpaena scrofa Linnaeus, 1758
Famille: Pomacentridae
Chromis chromis (Linnaeus, 1758)
Ordre: Perciformes
Famille: Serranidae
Epinephelus costae (Steindachner, 1878)
Epinephelus marginatus (Lowe, 1834)
Serranus scriba (Linnaeus, 1758)
Serranus cabrilla
Famille: Apogonidae
Apogon imberbis (Linnaeus, 1758)
Famille: Sparidae
Boops boops (Linnaeus, 1758)
Dentex dentex (Linnaeus, 1758)
Diplodus annularis (Linnaeus, 1758)
Diplodus cervinus cervinus (Lowe, 1841)
Diplodus puntazzo (Cetti, 1777)
Diplodus sargus sargus (Linnaeus, 1758)
Diplodus vulgaris (E. Geoffroy Saint
Sarpa salpa (Linnaeus, 1758)
Famille: Labridae
Coris julis (Linnaeus, 1758)
Symphodus
cinereus
cinereus
(Bonnaterre, 1788)
Symphodus doderleini Jordan, 1891
Symphodus roissali (Risso, 1810)
Famille: Blenniidae
Parablennius zvonimiri (Kolombatovic,
1892)
Famille: Tripterygiidae
Tripterygion minor (Risso, 1810)
Tripterygion delaisi
Ordre: Pleuronectiformes
Famille:1817)
Soleidae
‐Hilaire,
Solea solea (Linnaeus, 1758
Tableau 4 : Poissons benthiques signalées de l’infralittoral Oranais
Note : le nom des auteurs n’est pas mis entre parenthèses lorsque l’espèce n’a pas changé de
nom de genre depuis sa première description.
On constate que la majorité des espèces recensées ont une origine atlantoméditerranéenne (Tab.4), le cas de la majorité de l’ichtyofaune méditerranéen (Fredj &
135
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Maurin, 1987). Ils ont une affinité aux eaux tempérées et chaudes, les espèces recensées
correspondent au préférendum thermique des espèces des régions sud ibéro-marocaine et
saharienne de la province atlanto-méditerranéenne comme
Epinephelus marginatus, E.
costae. Alors que les endémiques sont représentées par Diplodus sargus sargus.
2-2-
Structure et Organisation de l’Ichtyofaune :
Les résultats obtenus à l’issue de la prospection de l’infralittoral des différents stations
montrent une très nette différence qualitative et quantitative entre les stations proches de
l’action anthropique (villes, infrastructures, industries et pollution) et celles éloignées à l’Est
et à l’Ouest d’une part et entre les stations à substrat dur ou à substrat meuble d’autre part.
a) Aspect de la Richesse Spécifique de l’Ichtyofaune Infralittoral :
Figure 62 : Evolution temporelle et suivi de la Richesse Spécifique « S » de l’Ichtyofaune de
l’infralittoral Oranais.
Durant la période de suivi et de recensement des différentes espèces de poissons
benthiques qui colonisent l’étage infralittoral, la richesse spécifique atteint
un S de 28
(Fig.62), mais le chiffre réel est plus élevé. Ceci, est du aux manque des moyens pendant la
période d’échantillonnage. De ce fait, on a traité la structure et la dynamique de l’ichtyofaune
benthique on se basant sur les résultats obtenus des différents indices de biodiversité.
L’évolution temporelle de la richesse marque des maximums dans les même stations durant
les années (MG, IP, PS, CC et PO), ce qui explique l’importance du bon fonctionnement de la
136
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
structure écologique exigant a son tour une biodiversité riche et variée. La station PO est une
station perturbée, mais avec une grande biodiversité. Ceci peut êtres expliquée par la forte
alimentation des eaux en matières nutritives (Port de pêche, rejet directe et pollution…), ce
qui a causé un déséquilibre des populations ichtyiques avec une nette dominance des espèces
suspensivores et carnivores. Cette situation rend la qualité des poissons péchée au niveau de
cette station indésirable à la population Oranaise.
Figure 63 : Evolution spatio-temporelle et suivi de la Richesse Spécifique « S » en relation
avec la Densité (nombre d’individu /m²) de l’Ichtyofaune infralittoral, littoral Oranais.
Les résultats obtenus de la Densité en relation avec la Richesse Spécifique (Fig.63)
indique une situation générale prometteuse sur la vie côtière et marine de l’étage infralittoral
Oranais. Une différence importante entre les milieux à caractère rocheux et sableux, les
piques de densité des poissons benthiques marqués a (PS,IP,MG et CC) sont expliqué par la
présence de prairies de Posidonie (écosystème majeur de la Méditerranée), ceci dit le plus
développé et complexe favorisant un écosystème riche et varié avec la dominance de certain
sparidés ( la Saupe Sarpa salpa et différents espèces de Sars ), généralement les Blennies , les
Gobies et les Girelles sont les plus fréquentés par des densités élevés au niveau de
l’infralittoral supérieur.
La richesse et la densité de l’ichtyofaune benthique des substrats meubles (vases, sables
ou petits galets) se manifeste par une adaptation des espèces a la nature du fond, les poissons
plats dominent en densité surtout en période de reproduction comme la Sole Solea solea, le
rouget de vase et les juvéniles de différents espèces (KL, AT, CF). La granulométrie des
137
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
sédiments qui constitue l’infralittoral oranais à substrat meuble augmente en allant de l’Est a
l’Ouest (Bouras, 2007). A l’extrême Est du littoral Oranais on signale des fonds vaseux
(Arzew, Sidi Mejdoub) puis des fonds de texture on devenant sableux et sableux vaseux
(Kristel, Canastel, Port d’Oran et la baie d’Ain El Türck et des Andalouses). A l’Ouest, les
galets caractérisent les fonds meubles, la zone de Cap Falcon / Madrague est tellement décalé
par rapport a l’ensemble de la côte Oranaise, les facteurs naturels influence la dynamique
sédimentaire (hydrodynamisme, climat, situation géographique et apports terrigènes).
b) Evolution de l’indice de Shannons de l’ichtyofaune de l’infralittoral Oranais:
Figure 64 : Variation spatio-temporelle et suivi des indices de diversité de Shannon (H’ et H
Max) de l’Ichtyofaune infralittoral, littoral Oranais.
La figure 64 illustre l’impact de la pression anthropique sur le fonctionnement et la
richesse des communautés ichtyques de l’étage infralittoral oranais. En fait, la destruction et
la défragmentation des biotopes affectent directement la biocénose ce qui est expliqué par les
résultats obtenus sur l’indice de Shannon H’ le long du littoral Oranais. En plus, l’importance
quantitative de certaines espèces qui dominent largement les communautés benthiques,
explique le déséquilibre du fonctionnement et structuration des poissons infralittoraux de la
zone étudiée. Ce qui traduit les changements d’origine anthropique affectant les premiers
138
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
maillons de la chaine alimentaire et influence fortement la diversité qualitative des poissons
benthiques.
c) Evolution de la répartition de l’ichtyofaune de l’infralittoral Oranais :
Figure 65 : Evolution spatio-temporelle de l’équitabilite de l’ichtyofaune de l’étage
infralittoral Oranais.
Les résultats obtenus (Fig 65) nous révèlent une nette augmentation de l’indice de
Piélou (J) dans toutes les stations. Il est minimum dans les stations MG, IP et PS indiquant les
proportions élevées de Sarpa salpa qui domine le peuplement benthique de la zone étudiée.
Cependant, une légère influence se fait remarquer autours des stations (AT et KL).
139
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
2- 3- Discussion :
Les investigations réalisées ont permis de recenser 28 espèces de poissons Ostéichtyens.
Cet inventaire cible uniquement les espèces observées sur les fonds non chalutables entre 0 et
30m de profondeur. En intégrant les travaux antécédents, qui recensent des espèces récoltées
par différents engins de pêche ou observées sur les fonds rocheux et accidentés de la région.
Une compilation des principaux recensements méditerranéens permet de dénombrer un
total de 648 espèces (Whitehead et al., 1984-1986; Fredj & Maurin, 1987; Quignard &
Tomasini, 2000; Golani et al., 2002), dont 578 espèces, uniquement, pour la Méditerranée
occidentale. L’ichtyofaune de la côte algérienne ne comprend que 422 espèces, il est permis
de penser que cette différence ne traduit pas exactement la réalité. Les investigations
effectuées sur la côte algérienne ont été jusqu’à présent partielles, et elles n’ont jamais été
conduites de manière systématique (Pergent et al. 1990). Les espèces rares ou peu communes,
celles qui vivent dans les grandes profondeurs ou qui ne sont pas accessible aux engins de
pêche, n’ont pas encore été toutes recensées.
Les résultats obtenus sont préliminaires, malgré des efforts déployés en matière
d’investigation écologique et socio-économique et les instruments de régulation existants
(réglementation, institutions, outils de gestion) demeurent encore largement perfectibles.
Les fonds sont sablo-vaseux sur la majeure partie du plateau continental puis
sableux vers les côtes a substrat meuble (plages) et rocheux galeux vers les côtes a caractère
dur constituant la majeur partie de l’infralittoral Oranais. Cette structure écologique exige une
augmentation de la richesse ichtyique dans des stations précises de la zone et une variété
jugée élevée à l’échelle méditerranéenne comme le cas des Iles Habibas (Grimes et al ,2004).
La structure du peuplement ichtyques infralittorale a été examinée en utilisant
l’indice de Shannon, en se basant sur les proportions d’espèces que l’on observe dans chaque
type de milieu étudié.
Cet indice combine à la fois la richesse et la régularité et permet donc d’apprécier la
diversité du peuplement benthique (Jouvenel, 1997). Présent sur l’ensemble de la zone
d’étude. Nous avons remarqué une diminution continue de l’indice de Shannon autours des
stations qui subissent de fortes pressions anthropiques. Les plus faibles valeurs sont notées
dans les stations les plus proches des rejets; dans le reste de la zone, les valeurs de diversité
sont variables et atteignent un maximum à la station MG et CC qui se situent aux deux
extrémités de la zone étudiée. La qualité des poissons benthiques est moins diversifiée dans
140
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
les zones à substrat meuble, ce qui est à mettre en relation avec l’instabilité des conditions
hydrodynamiques et physicochimiques dans la zone d’étude.
Les substrats rocheux montrent une richesse spécifique importante: castagnole
Chromis chromis, le sérran écriture’ Serranus scriba, serran chevrette, les sparidés (Diplodus
vulgaris, D. sargus) et les labridés (Symphodus roissali, S. mediterraneus, Coris julis,
Thalassoma pavo), Apogon imberbis, Mullus barbatus, Muraena helena, Epinephelus
marginatus, Sarpa salpa , par contre au niveau supérieure de l’étage ou l’ensoleiment est
élevé permettant la colonisation des algues encroûtantes et gazonnantes favorisent la présence
d’une variété importante de mollusques gastéropodes et échinodermes herbivores (Hereu et
al. 2005). La distribution des espèces en fonction du mode d’alimentation (détritivores,
carnivores, suspensivores) dépend de la forme sous laquelle la ressource nutritive est
disponible dans le milieu infralittoral.
Les peuplements des poissons observés au niveau du littoral Oranais montrent
une représentation large de l'espèce la plus commune au niveau de l'infralittoral de toute la
Méditerranée. Les grandes espèces carnivores d’intérêt écologique comme la dorade royale,
Epinephelus spp, le Dentex dentex ont été fréquemment enregistrées, avec des abondances
spécifiques à certains emplacements définis: notamment au niveau de
l’Ile Plane, la
Madrague et le Cap Carbon. Ces endroits ont été caractérisés par une haute complexité
d'habitats qui favorise la présence de ces espèces (Harmelin-Vivien et al., 2008). D'autre part,
quelques endroits présentant les herbiers de Posidonia mélangés avec les blocs moyens
constituant l'habitat le plus favorable pour les héberger (Harmelin-Vivien et al., 2008), un
plus grand effectif de labridés, sparidés et serranidés est à noté.
La structure des peuplements ichtyques observées est complètement proche de
celle trouvée dans des zones de haute protection comme les Iles Habibas, avec relativement
une haute fréquence d'espèces vulnérables et d’intérêts et une structure de dimension bien
représentée dans la plus grande classe de dimension.
En général, les plus grandes espèces ont été localisées autour des zones des falaises
sous-marines remarquables (l’Ile Plane et la Madrague et Cap Carbon), là où ils peuvent vivre
sur de grands blocs et dans des cavernes (entre 25 et 40m de profondeur). Ces zones
constituent en outre, l’habitat favorable des mérous pendant la période froide. Ces endroits
sont complètement isolés avec une profondeur assez grande, leur permettant d’éviter la
capture. Ces zones doivent être considérées comme zones sensibles auxquelles il faut accorder
141
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
une protection particulière en vue d’augmenter leur productivité dans le cas où des mesures de
gestion sont appliquées.
Les zones a petits et moyens blocs comme Madagh II, Port au Poules et Arzew
pourraient être considérées comme intéressantes pour les petites et moyennes espèces et pour
les juvéniles. Ce genre d'habitat complexe confondu avec Posidonia oceanica présente une
richesse spécifique maximale en poissons. Par conséquent, les stations à habitats
remarquables (grottes, semi grottes, herbiers de Posidonies) seraient des endroits convenables
pour protéger les peuplements des poissons.
Le peuplement ichtyque continue à s’appauvrir au fur et a mesure. Ain Türck, Cap
Falcon et Arzew ou la littoralisation est galopante. Des campagnes de suivi sont à
recommander sur un espace encore plus large vers les grandes profondeurs, pour suivre
l’évolution et bien valorisé la structure du peuplement dans les différents types de substrats
infralittoraux de la zone côtière Oranaise et Algérienne.
La structure écologique de l’étage infralittoral est relativement dégradée au niveau
des zones polluées causant une perturbation de la structure des poissons côtier, inversement
aux stations relativement seine et non touchées par l’action humaine ou la structure
écologique est tellement naturele et sauvage qu’elle nécessite la présence d’une biodiversité
riche et variée avec la présence des paysages sous marines remarquables, habitats
remarquables, espèces remarquables et écosystèmes sous marins remarquables, comme les
Iles Habibas et Ile Plane, tracé des « fly-ways » Europe-Afrique (Grimes et al, 2004) , les
biocénoses associées aux prairies de Posidonies à Madagh (Bachir Bouiadjra ,2005), le Pain
Sucre et le Cap Carbon a l’extrême Est de la zone côtière Oranaise fonts enrichire la vie du
domaine côtier et marin .
L’ichtyofaune de l’étage infralittoral Oranais, est riche et diversifiée. Mais il est
assez menacé par l’activité anthropique. Le développement des actions en vue de promouvoir
sa conservation, notamment la mise en place d’un système de suivi et de monitoring des
principales espèces est indispensable. Il serait très intéressant d’envisager d’autres études
complémentaires dans l’optique d’améliorer la biodiversité marine qui jusqu’ici reste très peu
connue à Oran.
142
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 66: Diversité de l’Ichtyofaune de l’infralittoral Oranais.
143
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 67: Diversité de l’Ichtyofaune de l’infralittoral Oranais.
144
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
2 - 4 - Synthèse sur la diversité de la Flore et la Faune :
La structure de la biodiversité spécifique et inventaire de la flore et la faune de l’étage
infralittoral Oranais est de 178 espèces, le macrophytobenthos est de 74 espèces dont 71
macroalgues (soit 28 Rhodophytes, 25 Phéophytes et 18 Chlorophytes) et 3 Phanérogames. Le
Macrozoobenthos est de 104 espèces dont 28 Poissons (soit 4 ordres et 11 familles ) et 76
Macroinvertébrés dont 33 % de Spongiaires, 27 % de Mollusques, 20 % de Cnidaires, 12 %
d’Echinodermes, 5 % de Crustacés, 3 % de Polychètes et 1 % d’Ascidie.
Il ressort de l’étude de la biodiversité spécifique et des observations in situ par
plongée, que les peuplements de l’étage infralittoral sont caractéristiques des substrats
constitués de vase, sable, galets ou rocheux. Cette biodiversité, composée d’un éventail
d’espèces complexe de point de vue régime alimentaire, allant des suspensivores détritivores
(Oursins, Holothuries, Polychètes, Gorgones, Moules)…aux espèces herbivores associées aux
carnivores très voraces (Saupes, Sars, Rascasses, Mérou, Murène et Abadèche). Cette
complexité de la chaîne trophique dans cet écosystème côtier montre l’importance de la
structure écologique et biodiversitaire de l’étage infralittoral Oranais qui joue le rôle d’un
potager pour tout le domaine côtier et marin du bassin Ouest Algérien.
145
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
3- HABITATS & BIOCENOSES DE L’ETAGE INFRALITTORAL :
Sont signalés dans cette partie les types d’habitats marins observés, biocénoses,
associations et faciès rencontrés le long de l’étage infralittoral (0 à 30m de profondeur), sur
substrats durs et meubles du littoral Oranais, puis nous présentons quelques espèces
remarquables, protégées et/ou à valeur écologique, socio-économique, esthétique et
patrimoniale.
Au niveau de la côte Oranaise, les sédiments du fond marin de l’étage infralittoral
réduisent leur granulométrie en allant de l’Ouest a l’Est, veut dire que le secteur Est est
caractérisée par des sédiments fins (sables envasés et surtout vases pures), le secteur Centre
est constitué généralement de sables envasés et le secteur Ouest est constitué de sables galleux
et galets. Nous avons identifiées les habitats et les biocénoses suivants:
A) Substrat Meuble :
L’identification de ces biocénoses est basée sur la macrofaune, elle-même est
déterminée par la nature du sédiment.
Dans l’infralittoral à substrat meuble généralement le sable des plages plus ou moins
envasés avec fraction biogènique ; et dans cette étage le détritique côtier. Les herbiers de
posidonie entre 0.30 et 30m d’isobathe constituent des richesses naturelles et des hots-spots
de biodiversité, nous avons inclus cet habitat vu l’intérêt de cette phanérogame marine comme
espèce clé (structuration des fonds meubles) et bioindicatrice de la bonne santé des côtes et
l’importance des pelouses de Cymodocea et Zostera comme aire trophique et de nurserie.
Les fonds meubles de l’ensemble du littoral Oranais, à l’exception des secteurs en
surface couverts de cailloux, galets et sable (Port aux Pôules, Arzew, Cap Carbon, Kristel,
Pain Sucre, Madagh II) à partir de 7m et 21m. Entre 0 et 35m (Ain El Turck, Cap Falcon et la
baie des Andalouses) les biocénoses les plus caractéristiques sont représentées par les herbiers
de Posidonia oceanica et des pelouses de cymodocea et zostera et du sable fins. A partir de
30m, les fonds sont dominés par le détritique côtier.
146
SYNTHESE & DISCUSSION
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1 - Sables fins plus ou moins envasés :
1-1- Biocénose des Sables fins bien calibrés :
1-1-1- Description :
C’est un habitat souvent associé ou en contact immédiat avec d’autres habitats
(épaves, roches, bancs marins et herbiers de Posidonies), c’est une étendues de sable fin
faisant suite en profondeur à la biocénose des sables fins de haut niveau, le sédiment est
généralement de granulométrie homogène et d’origine terrigène. La biocénose débute vers 22,5m et peut atteindre la profondeur de 25m, cette biocénose occupe de très grandes
superficies le long des côtes sableuses et dans le large de la baie d’Ain El Türck et des
Andalouses (Fig.68).
Figure 68: Biocénose des sables fins bien calibrés à Kristel, secteur Centre du littoral
Oranais.
Les peuplements présentent un certain appauvrissement compensé par la présence de
quelques espèces euryhalines. Lorsque le mode est trop battu, la biocénose peut aussi être
appauvrie. La phanérogame Cymodocea nodosa colonise certaines zones où elle constitue un
faciès local d’épiflore sous forme de quelques taches.
1-1-2- Menaces Potentielles :
Zones soumises aux apports et à la sédimentation des particules fines provenant des
cours d’eaux ou des rejets anthropiques. L’hydrodynamisme n’est généralement pas assez fort
pour empêcher cette sédimentation. L’habitat est soumis aux pressions anthropiques.
147
SYNTHESE & DISCUSSION
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1- 2- Biocénose des Sables Vaseux Superficiels de Mode Calme :
1-2-1- Description :
Cet Habitat est rencontré dans les criques protégées, en milieu calme, où s’effectue
une sédimentation fine donnant un sédiment sablo-vaseux parfois mêlé d’une faible
proportion de graviers. Sa profondeur est le plus souvent voisine de 1 m et excède rarement
3m. Cet habitat peu profond reçoit des conditions du milieu très variables et peuvent présenter
des faciès d’épiflore ou de développements importants espèces filtreuses ou fouisseuses entres
les feuilles de posidonie arraché par les courant et des carcasses mortes de méduses.
Cette biocénose a été observée surtout au niveau de la région du golfe d’Arzew et Sidi
Mejdoub et aux alentours du Port d’Oran. Elle dépasse les 20m de profondeur et elle est
fortement influencée par les changements saisonniers.
2- Sables Grossiers et Graviers :
2-1- Biocénose des Sables Grossiers et Fins Graviers brassés par les vagues :
2-1-1- Description :
Cet habitat se trouve dans les criques qui entaillent les côtes rocheuses plus ou moins
battues (Fig.69) ; il n’excède pas quelques décimètres de profondeur. Cet habitat est très mal
connu. La biocénose fluctue fortement en liaison avec les variations des facteurs ambiants, en
particulier l’hydrodynamisme local.
Figure 69: Biocénose des sables grossiers et fins graviers brassés par les vagues
à Cap Falcon.
148
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Il est situé dans les plages de sables grossiers et de graviers dans les petites criques
battues par les vagues (Madagh II, Cap Falcon et Kristel).
Les habitats en contact avec cet habitat sont les substrats rocheux peuplés de la
biocénose des algues photophiles, les galets médiolittoraux et infralittoraux.
Cette biocénose est formée principalement d’éléments organogènes (tels que les tests
calcaires brisés et plus ou moins émoussés d’organismes), sous la forme de sable grossier et
de gravier fin non vaseux et soumise à l’influence des courants de fond. Cette biocénose est
présente à partir de 1m, elle existe avec l’herbier à Posidonia oceanica. Elle peut aussi former
des tâches sans végétation. Cette biocénose est bien représentée au niveau du secteur Ouest du
littoral Oranais
2-1-2- Menaces Potentielles :
Compte tenu des conditions hydrodynamiques régnant au niveau de cet habitat et de
ses surfaces réduites, il est peu susceptible des dégradations naturelles. Il peut subir certains
dommages par l’accumulation de détritus ou de pollutions physiques.
2-2-Biocénose des Sables grossiers et Fins Graviers sous influence des courants de fond :
2-2-1- Description :
Figure 70: Biocénose des sables grossiers et fins graviers à kristel.
Cet habitat se retrouve le plus communément en Méditerranée entre 3-4m et 20-25m de
profondeur, mais peut, localement, descendre jusqu’à 70m de profondeur. Il se situe donc sur
les deux étages Infra et Circalittoral. Il est fréquent dans la passe entre les Iles Habibas et le
149
SYNTHESE & DISCUSSION
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trai de côte (Grimes et al. 1999). On le retrouve également entre l’Ile Plane ou Paloma et la
ligne de rivage de Bousfer, soumis à de fréquents et violents courants, qui constituent le
principal facteur conditionnant son existence (Fig.70).
On le retrouve aussi dans les chenaux dits “intermattes” creusés par les courants dans
les Herbiers à Posidonie signalés à Madagh II. Cet habitat strictement soumis aux courants de
fond peut se modifier si la circulation hydrologique est modifiée artificiellement ou
naturellement, comme lors de longues périodes calmes. Son extension en profondeur, dans
l’Etage Circalittoral, est liée à des phénomènes hydrodynamiques particulièrement intenses,
soit à l’aplomb de bancs rocheux du large (Banc des Fourmies). Il peut, dans ces conditions,
présenter des modifications tant qualitatives que quantitatives de son peuplement habituel.
Les fluctuations saisonnières sont marquées par des différences d’abondance et des
remplacements d’espèces.
2-2-2- Faciès et Association :
Faciès de Maërl que l’on peut rencontrer aussi comme faciès de la biocénose des fonds
du détritique côtier. Association à rhodolithes qui se développe aussi dans la biocénose des
sables grossiers et fins graviers brassés par les vagues, et dans la biocénose des fonds du
détritique côtier.
3 - Association à Posidonia oceanica :
Cet habitat de Posidonia oceanica sur substrat meuble à été observé dans la
quasitotalité des transects des stations a côte sableuse (Fig.71), Dans le sable, Posidonia
oceanica forme des herbiers très denses, entre 13 et 37m d’isobathe (limite inférieure à Ain
El Turck); pour atteindre la surface à Madagh II.
3-1-
Description :
La structure de cette plante permet de distinguer une partie épigée, correspondant aux
faisceaux foliaires (de 30 à 80 cm de hauteur en moyenne), et une partie endogée, véritable
terrasse sous-marine : La matte, constituée par le lacis des rhizomes, des racines et du
sédiment qui colmate les interstices, spécifique des herbiers à Posidonia oceanica, présente
une croissance verticale qui peut atteindre 1m par siècle cette structure est bien présente au
niveau de Madagh et qui peuvent dépasser 1m de hauteur et constituant des reliefs parallèles
au trait de côte et contribuant à la stabilité du milieu marin. Ces véritables prairies sousmarines, correspondent à l’un des principaux climax méditerranéens.
150
SYNTHESE & DISCUSSION
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Figure 71: Herbiers à Posidonia oceanica sur substrat meuble à Ain El Turck.
3-2-
Flores et Faunes abrités :
Les espèces associées à l’herbier à Posidonia oceanica se répartissent en trois
compartiments (assemblages) :
Les espèces vivant dans l’épaisseur de la matte (endofaune) : Polychètes
(Mediomastus capensis, Nereis irrorata, Lumbriconereis paradoxa, Pontogenia chrysocoma),
Mollusques (Modiolus phaseolinus, Hiatella arctica, Lima hians, Venus verrucosa),
Crustacés (Upogebia deltaura, Callianassa minor, Leptochelia)
Les espèces vivants à la base des faisceaux foliaires (sous strate sciaphile) : Algues
(Peyssonnelia, Udotea petiolata ; Foraminifère (Miniacina miniacea) ; Echinodermes
(Paracentrotus lividus, Sphaerechinus granularis, Holothuria tubulosa, Echinaster sepositus)
mollusque (Pinna nobilis), ascidie (Halocynthia papillosa).
Les espèces vivants au niveau des feuilles (phyllosphère) : Algues calcaires
encroûtantes (Hydrolithon, Pneophyllum), Algues dressées (Giraudya), Hydraires (Monotheca
posidoniae, Sertularia perpusilla), Bryozoaires (Electra posidoniae), Gastéropodes (Rissoa
spp., Bittium reticulatum), Crustacés (Idotea hectica, Achaeus cranchii, Pisa nodipes),
poissons (Sarpa salpa, Symphodus sp).
La matte peut-être érodée par l’hydrodynamisme, les courants creusent alors des
chenaux intermattes (Fig.72) dont le peuplement est particulier et correspond à un aspect de la
biocénose des sables grossiers et fins graviers sous l’influence des courants de fond.
151
SYNTHESE & DISCUSSION
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Figure 72: La Matte érodée par l’hydrodynamisme constitue des chenaux intermattes à
Madagh II.
3-3-
Menaces Potentielles :
Les herbiers à Posidonia oceanica sont directement soumis aux diverses activités
anthropiques. Compte tenu de la vitesse de croissance très lente de cette plante, les
destructions sont souvent irréversibles.
Les principales régressions observées sont liées aux aménagements littoraux
(recouvrement, modifications des courants et des apports sédimentaires, augmentation de la
turbidité), à la plaisance (ancrage), et à l’exploitation des ressources vivantes (chaluts, fermes
aquacoles).
La dynamique des herbiers à Posidonia oceanica est fortement influencée par toute
une série de facteurs abiotiques (hydrodynamisme, morphologie sous-marine, lumière,
salinité, température, nutriments) et biotiques (compétition vis à vis d’autres macrophytes,
broutages par des espèces herbivores, essentiellement le poisson Sarpa salpa et l’oursin
Paracentrotus lividus).
4 - Détritique Côtier :
4 -1- Description :
Cette biocénose caractérise les étendues de graviers et sables grossiers organogènes
plus ou moins colmatés par un sédiment sablo-vaseux, faisant, en général, suite en profondeur
152
SYNTHESE & DISCUSSION
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à la biocénose des sables fins bien calibrés. Le sédiment est de granulométrie hétérogène et
d’origine mixte : terrigène et organogène.
Figure 73: Détritique côtier au large de la baie des Andalouses, secteur Ouest du littoral
Oranais (30m de profondeur).
Les graviers et sables peuvent être issus des roches voisines (infralittorales et
circalittorales), ou constitués de débris de coquilles de mollusques, de grands bryozoaires
calcifiés, de tests d’échinodermes, ou de Mélobésiées mortes (Fig.73). Ces sables grossiers et
graviers ont leurs interstices comblés par des éléments plus fins, sablo-vaseux. La fraction
vaseuse est généralement inférieure à 20%, mais divers types plus ou moins envasés existent.
La fragmentation des débris n’est pas le fait de facteurs hydrodynamiques toujours faibles,
mais résulte de l’action d’organismes attaquant le calcaire (Cliona spp. Polydora spp.,
Pélécypodes lithophages, etc.). Toutefois, l’existence régulière ou intermittante de courants de
fond a été fréquemment soulignée à cette profondeur.
En Oranie ces habitats, d’ailleurs comme toute la côte de l’Ouest Algérien, est
diminué en espace, ceci est due a la nature du plateau continental qui est moins large avec
talus seulement a quelques milles par rapport au rivage.
Plusieurs dizaines d’espèces appartenant à de nombreux groupes du phytobenthos et
du zoobenthos peuvent être considérées comme caractéristiques de cette biocénose
particulièrement riche. Un certain nombre de ses espèces peuvent donner naissance à des
faciès d’épiflore et d’épifaune.
153
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Compte tenu de l’hétérogénéité des sédiments, un certain nombre d’espèces peuvent
être abondantes dans la biocénose du détritique côtier. Elles sont indicatrices de conditions
plus particulières du milieu. Il s’agit d’espèces gravellicolles, mixticoles, de sabulicoles ou
d’espèces à large répartition écologique dans les substrats meubles.
B) Substrat Dur :
Les substrats durs présentent des peuplements différents selon la profondeur où ils se
trouvent : substrats durs côtiers, substrats durs profonds ou du large.
Les roches littorales, les prolongements immédiats des caps et le pied des falaises sont
des substrats éclairés qui sont colonisés en grande partie par les algues macrophytes, d’où des
peuplements à forte dominance végétale, tel que le peuplement des Algues photophiles au
niveau des petit fonds. Les roches, les affleurements du substratum profonds se caractérisent
par un faible éclairement d’où une flore réduite de type sciaphile et une faune sessile
exubérante qui constituent le peuplement ou la biocénose du coralligène.
Figure 74: Variété de la vie sur substrat dur à Pain Sucre.
Dans ce type de substrat, les peuplements d’algues infralittorales sont bien représentés
à savoir les algues photophiles, sciaphiles et hemiphotophiles (Fig.74). Ces différents
peuplements se répartissent entre 0 et 35m, sur les éboulis et la roche infralittorale, et la
profondeur de répartition varie en fonction de l’hydrodynamisme et l’inclination des surfaces
rocheuses. Dans ce type d’habitat on distingue trois types d’horizons, en allant de haut vers le
bas : l’horizon supérieur (0-5 m), moyen (3-15 m) et inférieur (15-35 m).
154
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
1- Horizon supérieur :
Le littoral Oranais est à mode battue étant donné que l’horizon supérieur de
l’infralittoral peut atteindre les 5m de profondeur dans certain stations, ceci peut être lié à la
topographie sous marine de la zone.
1-1-
Association des Algues Photophiles en Mode Battue :
1-1-1- Description :
Ces associations sont représentées de 0 jusqu’à 5 m d’isobathe (Fig.75), avec la
prédominance des rhodophytes asparagopsis sp, L. papillosa, Hypnea musciformis, Jania
rubens et Corallina elongata; les chlorophytes ulva sp et Cladophora sp. Colpomenia sp;
Caulerpa racemosa, Cladophora spp, Cladophora pellucida, Codium bursa, C. fragile et dans
quelques secteurs la phaeophyte Cystoseira amentacea (particulièrement dans les secteurs Est
et Ouest) (Fig.76). Quelques espèces photophiles en mode calme y sont présentes comme les
phéophytes, Padina pavonica, Halopteris scoparia, Dictyopteris polypodioides, Dictyota
dichotoma.
Figure 75: Peuplement d’algues photophiles dans l’Infralittoral supérieur (0,5 m), avec
Cystoseira amentacea, Ulva sp., des Dictyotales, Asparagopsis, etc.
155
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 76: Association à Cystoseira amentacea entre 0 et 0,5 m en mode battu.
(Cap Carbon, secteur Est du littoral Oranais).
Tous les substrats rocheux de l’étage Infralittoral où règnent les conditions de l’étage
sont recouvertes par les différents faciès de la Biocénose des Algues Photophiles, un
Peuplement extrêmement riche et bien présenté le long du littoral oranais.
On note la présence des bioconcretions Dendropoma petraeum, l’éponge Spongia
officinalis, Chondrosia reniformis, Crambe crambe, Hippospongia communis, et les hydraires
(Aglaophenia spp.). Dans les secteurs les plus ombragés, l’Astroides calycularis et le
parazoanthaire Parazoanthus axcinella sont très abondants.
La faune vagile est constituée par les gasteropodes Patella sp, et Stramonita
haemostoma et le bivalve Mytillus galloprovencialis; les crustacés Eriphia verrucosa et
Pachygrapsus mormotus; et les oursins Arbacia lixula et Paracentrotus lividus.
1-2-
Association des Algues Sciaphiles en Mode Battue :
1-2-1- Description :
Entre 0 et 5m, sont abondantes les rhodophytes Lithophyllum incrustans, Corallina
elongata dans quelques endroits avec Pterocladia verticillata et la chlorophyte Valonia sp.
Aussi, les phaeophytes Colpomenia sinuosa et Dictyota dichotoma y sont aussi présentes.
L’Astroides calycularis et Parazoanthus sont très abondantes à ce niveau (Fig, 77, 78). En
faite, c’est un habitat sciaphile dans un habitat photophile, on peut le trouver sous une roche,
sur la paroi incliné des pieds des falaises abruptes et dans les parois des grottes sous marines.
156
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 77: Habitat Sciaphile sous la roche avec quelques taches du Parazoanthus axcinella
à Madagh II à 5 m d’isobathe.
Figure 78: Association des Algues Sciaphiles en Mode Battu avec l’abondance remarquable
de l’Astroides calycularis. (Ile Plane, 4 m, secteur Ouest du littoral Oranais).
2-
Horizon moyen :
Cet habitat est structuré selon l’hydrodynamisme et l’illumination, la biocénose se
caractérise par la dominance des algues photophile en mode calme dans les surfaces plus
éclairées. Il se situe entre 3 et 15 m. Cette biocénose comporte des peuplements et des espèces
remarquables avec une multitude d’associations et faciès qui enrichies les paysages sous
marins du littoral oranais. La biocénose des algues photophiles est une biocénose d’une
grande richesse et d’une extrême complexité du fait des forts gradients physiques existant à
son niveau.
157
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
2-1-
Association des Algues Photophiles en Mode Calme :
2-1-1- Description :
Entre 3 et 15 m d’isobathe, la prédominance des phéophytes: Padina pavonica,
Halopteris scoparia, Dictyota dichotoma, Cystoseira compressa, C.spinosa, Sargassum
vulgare, Colpomenia sinuosa, Hydroclathrus clathratus et Taonia atomaria; et les
rhodophytes Jania rubens, Asparogopsis armata et taxiformis, Lithophyllum incrustans
(Fig.79). On note aussi la présence de la phéophyte Dictyopteris polypodioides. L’ensemble
se localise sur les surfaces horizontales et subhorizontales entre 0 et 15m, elle peut atteindre
les 20m dans certains stations; et sur les parois verticales en exposition, près de la surface
(entre 0 et 15 m). Dans quelques stations les chlorophytes, Acetabularia acetabulum, Codium
sp sont présentes.
Figure 79: Algues photophiles et hemiphotophile de l’Infralittoral en mode calme (13 m)
avec Halimeda tuna, Padina pavonica, et Asparagopsis sp.
2-1-2- Faune associés :
Entre les macroinvertebrés, les éponges sont fréquentes avec hipospongia officinalis
Cacospongia sp. et Crambe crambe. Pour les cnidaires, sont abondants l’Astroides calycularis
et un hydraire du genre Aglaophenia, très abondant dans les secteurs verticales. D’autres
cnidaires sont présents comme les actinaires Aiptasia mutabilis et Anemonia viridis et le
madréporaire Balanophyllia europaea; ainsi que les bivalves Arca noae et Pinna nobilis. Il
importe de noter la présence abandante de Charonia lampas avec des tailles remarquables.
158
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Comme la faune vagile, On note la présence des gastéropodes, Stramodita (= Thais)
haemostoma, Fasciolaria lignaria et Mitra corniculata; les oursins Arbacia lixula et
Paracentrotus lividus; et les poissons ‘castagnole’ Chromis chromis, le ‘sérran écriture’
Serranus scriba, les sparidés (Diplodus vulgaris, D. sargus) et les labridés (Symphodus
roissali, S. mediterraneus, Coris julis, Thalassoma pavo).
2-2-
Association de Surpâturage des Algues encroûtantes et d’Oursins :
2-2-1- Description :
Dans quelques endroits (telles que la station du Pain Sucre, entre 8 et 14 m), les algues
rouges ou rhodophytes sont très présentes avec dominance de l’algue rouge encroûtante
Lithophyllum incrustans et Oursins (Fig.80) Arbacia lixula, Paracentrotus lividus et
Sphaerechinus granularis, on note la présence de certain colonies de Parazoanthus sp.
Figure 80: Association d’algues calcaires (Lithophyllum incrustans) avec surpâturage
d’Oursins. Il y a des éponges rouges (Crambe crambe, Phorbas fictitius), Parazoanthus
axinella (oranger) et les oursins Arbacia lixula (noir) et Paracentrotus lividus (marron). (Pain
Sucre, secteur centre du littoral Oranais à -14 m).
Les macroinvertebrés encroûtants y sont présents, comme les éponges Crambe crambe
et Parazoanthus axinella, L’Astroides calycularis est fréquents, aussi le crabe bernard
l’heremite Dardanus arosor et le mollusuqe gastéropode Charonia lampas avec une coquille
de taille remarquable épiphytée par des phéophytes.
3-
Horizon inférieur :
Il commence à partir des 15m avec des algues hémiphotophiles sur les parois
inclinées, et juqau’à une limite inférieure localisée vers 3 m de profondeur et caractérisé par
des algues sciaphiles.
159
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
3-1- Association des Algues Hemiphotophiles :
3-1-1- Description :
On signale des phéophytes Dictyopteris polypodioides, Dictyota dichotoma,
Cystoseira spinosa en petites taches, la chlorophyte Halimeda tuna, Codium bursa; les
rhodophytes Asparagopsis sp et peyssonelia sp. Ces espèces colonisent les surfaces verticales
des éboulis et les surfaces horizontales à partir de 15 m jusqu’à 35 m (Fig.81). On note aussi
l’abandance de Parazoanthus axinella et la présence de faciès important à gorgone blanche
Eunicella singularis à partir de 16m.
Figure 81: Association d’algues hemiphotophyles avec dominance de rhodophytes,
Cystoseira sp et Padina pavonica ; Eunicela singularis abandante. Dans quelques endroits
appariaient Parazoanthus axinella (orangé) très abondantes et les poissons Coris julis et
Thalassoma pavo. (La Madrag – Pain Sucre, -25 m).
D’autres Macroinvertebrés sessils sont aussi présents, les éponges Crambe crambe et
Agela oroid; les cnidaires Astroides calycularis, Aiptasia mutabilis et Aglaophenia sp. Quant
au macrozoobenthos vagile, on note la présence des échinodermes Ophidiaster ophidianus,
Echinaster sepositus, Paracentrotus lividus et Sphaerechinus granularis, Centrostéphanus
longispinus. Les poissons existant sont les mêmes que ceux de l’association des algues
photophiles.
160
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 82: Fond rocheux Hemisciaphyle avec des algues rouges et, Parazoanthus axinella
(orangé) et l’oursin Paracentrotus lividus à Madagh II (22m d’isobathe).
3-2-
Association des Algues Sciaphiles en Mode Calme :
3-2-1- Description :
Représentée principalement par les chlorophytes codium bursa, Flabellia petiolata,
Halimeda tuna, Palmophyllum crassum et Cladophora sp; et les rhodophytes Peyssonnelia
rosa-marina, Peyssonnelia spp., Phyllophora nervosa, Mesophyllum sp et Lithophyllum sp.
Ces algues colonisent les surfaces ombragées des éboulis et les parois verticales et les
tombants de la roche, entre 0 et 30 m, et horizontales jusqu’à 35 m (Fig.83).
Figure 83: Des algues sciaphyles, avec Lithophyllum, Peyssonnelia, Halimeda et Flabellia et
l’éponge Crambe crambe (Ile Plane, secteur Ouest du littoral Oranais à 31m d’isobathe).
Quelques espèces hemi-photophiles y sont présentes, comme Dictyopteris plypodioides,
Cystoseira sp, Halopteris filicina et Codium bursa.
161
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Quant à la composition faunistique, on note surtout l’abondance du madréporaire
Astroides calycularis et Parazoanthus axinella, les éponges Crambe crambe, spongia
officinalis et Agelas oroides, et les échinodermes Ophidiaster ophidianus, Hacelia attenuata,
Echinaster sepositus, Paracentrotus lividus et Sphaerechinus granularis, des spirographes et
quelques ophiurudaes sont présents. Quant aux poissons, la ‘girelle’ Coris julis, le sérran
‘chevrette’ Serranus cabrilla, le mérou noir Epinephelus marginatus, la murène Muraena
helena et le chapon (certaines de couleur orange et d’autre de couleur marron) sont présents.
Dans les stations ombragés de la surface (Monta II, Cap Carbon), les chlorophytes
Palmophyllum crassum et Halimeda tuna, et les rhodophytes Peyssonnelia spp. et
Lithophyllum sp sont très abondantes. L’Astroides calycularis et Parazoanthus axinella est de
même très abondants.
4-
Coralligène :
La distribution du peuplement coralligène est soumise à une combinaison de
facteurs biotiques et abiotiques déterminants. Les principaux facteurs sont la lumière, la
circulation hydrologique, la température, le dépôt de sédiments et les interactions biologiques.
Cette biocénose est observée pratiquement dans toutes les profondeurs étudiées
(0-35m) sur les tombants, les surplombs, les surfaces ombragées des éboulis (enclaves
infralittorales) et à partir de 35m dans les surfaces subhorizontales et horizontales (Fig.84).
Elle correspond au coralligène de l’horizon inférieur de la roche littorale (Pérès et Picard,
1964). Dans les stations arrivant à la base des falaises sous-marines (Ile Plane, Cap Carbon,
La Madrague - Pain Sucre, Cap Falcon), il y a des petits blocs et des cailloux d’apparence
biogénique.
Figure 84: Coralligène avec dominance d’octocoralliaires : gorgones Paramuricea clavata,
Leptogorgia sarmentosa, Eunicella singularis à l’ile plane 33m d’isobathe.
162
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
4-1-
Flores associés :
Concernent les algues, on note la dominance des rhodophytes Lithophyllum sp,
Peyssonnelia spp., Mesophyllum alternans, Palmophyllum crassum On remarque aussi la
présence de quelques espèces d’algues sciaphiles comme les chlorphytes Codium bursa ,
Flavellia petiolata et Halimeda tuna, les phaeophytes Cystoseira zosteroides et Halopteris
filicina, et la rhodophyte. Dans les enclaves de la surface (0-10m), les algues, Mesophyllum
alternans, Peyssonnelia spp., Palmophyllum crassum et Halimeda tuna y sont abondantes
avec l’ Astroides calycularis et surtout des Parazoanthaires.
Figure 85: Coralligène sur la roche avec gorgones Alcyonium acaule, Leptogorgia
sarmentosa, Eunicella singularis, peysonnelia sp (en rouge à droite) et l’éponge Anchinoe
fictitius (en bas) au large de cap blanc 30m d’isobathe.
4-2-
Faunes associés :
Pour la faune, les espèces qui dominent sont des animaux filtreurs sessiles, comme les
éponges Agelas oroides, Aplysilla sulphurea , Clathrina clathrus , Chondrosia reniformis,
Crambe crambe, Ircinia spp., Petrosia ficiformis ; les anthozoaires Alcyonium acaule, A.
corallinum; les polychétes spirographe sp ; des bryozoaires et les ascidies coloniales , on note
la présence les échinodermes , Centrostephanus longispinus, Echinaster sepositus, Hacelia
attenuata, Ophidiaster ophidianus et Holothuria sp ; et les poissons Anthias anthias , Coris
julis, Epinephelus marginatus, Muraena helena , Scorpaena scorfa et des Serranus sp. Les
gorgoniaires sont aussi fréquents: Eunicella singularis, E. cavolini
et Leptogorgia
sarmentosa, avec les alcyonaires Alcyonium coralloides et quelques exemplaires de Axinella
sp (Fig.85, 86).
163
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 86: La gorgone blanche Eunicella singularis sur des petits blocs organogéniques.
(La Madrag, 34 m d’isobathe).
Cet habitat est en contact avec les biocénoses suivantes : Algues photophiles, herbiers
à Posidonies et grottes Semi-Obscures, détritique côtier.
4- Associations et Faciès de l’infralittoral :
Parmi les associations et les faciès remarquables et/ou à intérêt qui peuplent l’habitat
infralittoral Oranais on cite :
4-1- Association à Cystoseira amentacea :
Malgré que la zone Oranaise est soumise à un fort hydrodynamisme et un mode battu, cette
association est localisée principalement dans les stations de la région Est et Ouest (Fig.87).
Figure 87: Association à Cystoseira amentacea entre 0 et 0,2 m d’isobathe en mode battu
avec des poissons juvéniles du Mulet Argenté. (Cap Carbon, secteur Est du littoral Oranais).
164
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
4-2- Faciès à Mytilus galloprovincialis :
Mytilus galloprovincialis est une espèce de mollusque bivalve très résistante à la
pollution, est largement présente avec une population très abondante, avec des individus de
grandes tailles (dépassant 5cm), sur des moulières localisées à la digue du Port d’Oran (côté
jetée comme côté intérieur de cette digue). On trouve aussi de fortes populations de Mytilus
galloprovincialis au niveau des plates-formes à vermet avec des moulières étendues de
plusieurs mètres (Kristel, Arzew). Ce faciès se situe de 0 à 2 m de profondeur.
Figure 88: Une dense moulière au niveau de la partie externe de la digue du port d’Oran,
secteur centre du littoral Oranais.
4-3-
Faciès à Vermets :
Les plates-formes à Vermets (Terrace à vermets), sont des structures marines résultant de
l’action biologique de certaines espèces animales, sur la roche en place quand certaines
conditions écologiques sont réunies, en l’occurrence dans notre cas principalement
Dendropoma petraeum (Vermetus cristatus) (Mollusque Gastéropode Vermetidae) (Fig.89),
en association parfois avec des espèces algales. Ces actions, appelées bioconcrétionnements
ou bioconstructions, aboutissent à l’édification d’un substrat dur d’origine biologique, et à sa
superposition à la roche en place (Bakalem, 2006).
Ce faciès est situé, entre 0 et 1m, à Kristel, port aux poules et Ain Defla avec notamment le
vermet Dendropoma petraeum. Cette espèce forme avec l’algue calcaire Neogoniolithon
brassica-florida (= Spongites notarisii) des plaques sur roches.
165
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 89: Frange littoral avec Dendropoma petraeum à kristel, secteur Est du littoral
Oranais,
Il s’agit d’un faciès présent à un niveau inférieur, avec souvent une légère déclivité vers
la mer (Fig.89). Balayé par les vagues, le trottoir est ainsi recouvert d'une fine pellicule d'eau,
de quelques centimètres d'épaisseur, permettant la survie et l’instauration de diverses
populations d'Invertébrés et d'algues qui vont s’adapter à ce milieu de vie (Leopold et
Kouyoumjian, 2006).
4-4-
Faciès à Gorgones :
Ce faciès se localise sur les zones rocheuses généralement peu inclinées et relativement
bien éclairées, où l’eau est largement renouvelée par les courants ; peut descendre jusqu’à
70m de profondeur. Le cas de la majorité du littoral oranais. Ce faciès est bien développé au
niveau de l’infralittoral Oranais, souvent associé à des algues brunes dressées. En faite, c’est
du Coralligène avec strate élevée dominée par Eunicella singularis (gorgone blanche ou
verdâtre) ou la gorgone jaune Leptogorgia sarmentosa. Ces Faciès, ont une haute valeur
esthétique pour le tourisme sous-marin.
Les gorgones Eunicella singularis, E. cavolini et Leptogorgia (= Lophogorgia)
sarmentosa y sont présentes ensemble dans la zone d’étude (Fig.90), particulièrement au
niveau des iles et des bancs marins (l’ensemble insulaires) et a la région Ouest (falaises et
Grotte aux Pingeons). Par ailleurs, la gorgone blanche E. singularis est la plus abondante et
elle forme des associations à des profondeurs moindres (entre 10 et 35 m de profondeur), en
particulier dans les failles de Pain Sucre et Monta II (20-35 m).
166
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 90 : La gorgone jaune-orangée Leptogorgia sarmentosa et la gorgone blanche
Eunicella singularis sur un fond rocheux en association avec les girelles Coris julis. (Large de
cap Blanc, secteur Ouest du littoral Oranais à 35m)
On distingue, en effet, les associations suivantes :
- Faciès à Eunicella cavolini.
- Faciès à Eunicella singularis.
- Faciès à Leptogorgia (= Lophogorgia) sarmentosa.
5- Valeur Ecologique de l’infralittoral Oranais :
L’étage infralittoral appartient à un complexe morphologique et bioclimatique unique,
il est en contact avec le banc d’Alidade (mont sous-marin de 30 miles de longueur), a
proximité du Gibraltar, rupture du plateau continental et éxistance de courant marin nomé le
front d’Oran qui balaye les côtes Algériennes. Donc, Ils possèdent certaines propriétés qui
leur permettent de bénéficier d’une multitude d’habitats remarquables. Parmi la flore et la
faune figurent des espèces menacées dans d’autres secteurs de la Méditerranée, mais en
équilibre numérique. La représentativité de cet espace se caractérise par le grand nombre
d’espèces, d’écosystèmes et de paysages caractéristiques de l’aire géographique considéré. En
effet, uniquement pour les peuplements marins dit « stables » : phytobenthos et zoobenthos, la
végétation sous-marine, en plus de l’ichthyofaune, il est permis de conclure que la diversité
des habitats est très élevée au niveau du littoral Oranais. Du point de vue écosystémique, la
juxtaposition des biocénoses, associations et faciès adjacents relève du degré de
167
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
représentativité de la zone. D’autre part, la richesse des habitats mis en évidence au niveau de
cette frange prouve, si besoin est, la représentativité de cet espace, du moins pour l’Algérie et
la Méditerranée occidentale.
En vue d’évaluer écologiquement les stations représentant l’infralittoral Oranais, nous
avons suivi les mêmes critères de sélection utilisés par le CAR/ASP (UNEP-MAP, 1998 et
UNEP-MAP, 2000). Nous avons regroupé ensemble les habitats et les espèces d’intérêt,
notamment les herbiers à Posidonia ou Cymodocea, les fôrets à Cystoseira, le faciès à
Parazoanthus axinella, le coralligène. Nous avons toutefois, inculpé les trottoirs à vermet, les
moulières et les peuplements ichtyques qui ont fait l’objet d’études de terrain distincts.
Nous avons considéré les habitats prioritaires et remarquables avec une valorisation
subjective basée sur les meilleurs biotopes et biocénoses rencontrés durant l’étude (Fisher et
al. 2009). Pour chaque type d’habitat (tableau 2), l’évaluation à été faite de 1 à 3: (3) forte
présence; (2) présence moyenne; (1) présence faible (Tab.05).
Tableau 5 : Evaluation de différentes stations d’étude en fonction des habitats et des
peuplements ichtyques. Valeur: (3) très importante, (2) assez importante, (1) peu importante.
Stations
Formation vermets
Fôrets à Cystoseira (mode battu)
Faciès à Mytilus galloprovincialis
Associations sciaphiles battues
Fôrets à Cystoseira (profondeur)
Faciès à Parazoanthus axinella
Herbier à Posidonia (roche)
Herbier à Posidonia (sable)
Herbier à Cymodocea
Faciès à gorgones
Coralligène
Poissons (richesse spécifique)
Poissons (abondance)
Total
PP
AZ
CC
KL
PO
AT
CF
PS
IP
MG
1
2
1
1
1
1
2
2
3
2
1
2
1
1
2
2
2
2
2
3
2
1
3
3
2
2
3
2
3
3
3
3
3
2
1
1
1
1
1
1
2
1
3
2
3
1
2
2
2
3
2
3
2
1
1
1
1
1
2
2
1
3
1
2
1
2
1
2
1
1
2
1
3
2
3
3
2
3
3
1
3
3
3
3
2
2
3
3
2
1
3
2
3
2
14
22
29
14
18
9
14
22
21
23
Par combinaison de toutes les variables considérées (habitats, association, faciès et
poissons). Nous avons pu identifier trois types de zones selon leur degré d’importance
écologique et biodiversitaire:
168
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
• Zones à valeur très élevée (évaluation ≥ 20):
• Secteur Est (Cap Carbon et Arzew)
• Secteur Ouest (Pain Sucre, Ile Plane et Madagh II)
• Zones à valeur élevée (≥ 10):
• Secteur Est (Port aux Poules)
• Secteur Centre (Kristel, Monta II et Cap Falcon)
• Zones à valeur moyenne (<10) :
• Secteur Centre (Ain El Türck)
Cette classification peut être utile dans le cadre de la gestion des ressources
halieutiques.
De la baie d’Ain Turck à la pointe de Madagh II, Cap Carbon, Cap Ferrat ,Cap
d’Aiguille, Cap Falcon, Cap Blanc, Cap d’Ivi, le littoral Oranais offrent une multitude
d’habitats, avec la présence d’associations de Posidonia et de Cymodocea, association de
Cystosieres, faciès a vermet, faciès à Mytilus galloprovincialis, faciès à gorgones et tracé des
« fly-ways » entre Europe-Afrique, ainsi les biocénoses de l’ensemble insulaires et associées
aux prairies de Posidonies au niveau de Madagh, Pain Sucre et Cap Carbon à l’extrême Est de
la zone côtière Oranaise fonts enrichirent la vie du domaine côtier marin de la région.
Les écosystèmes de l’infralittoral Oranais présentent un intérêt écologique majeur
par rapport aux autres zones biogéographiques de l’Algérie. Ils possèdent, en particulier, une
richesse d’habitats et de paysages sous marins remarquables. Ceci est due à la proximité de
l’Oranais à l’ouverture de Gibraltar bénéficiant d’une alimentation continue en courants et en
planctons, une circulation importante des courants horizontales et verticales, présence de
courant nommé courant « front d’Oran » entre Almeria et l’Algérie, présence des monts sous
marins d’Alidade (30 milles de long) donnent un ensemble insulaire à la région et une marge
continental très étroite avec un plateau serré d’où l’effet « up weiling » viens d’enrichir les
côtes. Toutes ces conditions environnementales couplées à une bioclimatologie favorable font
du littoral Oranais riche et diversifié en termes de biodiversité et d’habitats côtiers marins.
169
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
6 - Rythmicité biodiversitaire et équilibre écologique :
La diversité des espèces et l’organisation des communautés sont contrôlées par de
nombreux phénomènes d’origine et d’ampleur naturels et anthropiques. Ces phénomènes sont
l’origine d’un certain nombre de reconfigurations et altérations écologiques au niveau des
sources d’énergie et de nourriture, de la qualité des milieux, des structures des habitats et du
régime hydrographique (Welcomme et al. 1989 ; Karr 1991 ; Winemiller 1995 ; Piet 1998 ;
Weis et al. 1999 ; 2000 ; Roy et al. 2001 ; Blaber 1997 ; 2000 ; 2002 ;Pombo et al. 2002 ;
Sherman et Anderson 2002 ; Stergiou 2002 ; Adité 2003 ; Levin et Hay 2003).
La zone côtière Oranaise n'a pas été épargnée par les efforts incessants de l'homme vers le
développement. La croissance explosive et la concentration démographique a affecté et
imposé des changements et d’importants dégradations d’ordre biologique, environnemental et
physique (habitats de l’étage infralittoral). L’emplacement de cet étage et sa connectivité avec
les secteurs fortement peuplés induit une exploitation considérable des ressources menant
souvent à des conflits d'intérêts. Les effets de ces conflits d’origine anthropique et la
contamination de l'environnement contribuant à la destruction d'habitats et a ordonné de
sérieux forçages ayants divers impacts sur l’équilibre écologique des communautés
infralittorales. Ces forçages exposent l’ensemble des populations
infralittorales à une
dynamique évolutive négative (Arfi et al. 1981 ; Lye Koh et al. 1997 ; Weis et al. 1999 ; SaizSalinas et González-Oreja 2000 ; Entsua- Mensah 2002 ; Guyonnet et al. 2003). Ceci peut
endommager la structure, l’organisation et le fonctionnement du système écologique.
Dans le but d’évaluer et d’estimer l’importance écologique des différents types de forçages
sur l’énergétique évolutive des communautés infralittorales locales nous avons procéder a un
suivi de la rythmicité de la population d’algue Ulva et Cystosiéra (Fig92), ainsi que les
interactions trophiques qui peuvent résulter. Le concept de forçage désigne ici la stabilité ou
le stress pour montrer la tendance des systèmes biologiques à s’adapter aux processus qui
provoquent ces réponses au niveau de l’étage infralittoral de la zone côtière oranaise.
On a pu détecter 3 types de cycle de changements au niveau des structures des
communautés avec leurs habitats par endroit (Fig 91) au niveau de l’étage l’infralittoral
supérieur selon la nature et l’amplitude des forçages exercés :
1 - Forçage faible
2 - Forçage modéré
170
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
3 - Forçage intense
Figure 91 : Dynamique évbolutive de la structure des communautés photophiles
selon le type de forçage (exemple de la madrague)
En conséquence on assiste à différents changements du rapport habitat/biodiversité, tel que
les variations saisonnières des peuplements d’invertébrés, écologie alimentaire des poissons
dominants, l’influence de la pollution sur les invertébrés qui nous a incité a la proposition
d’une mise au point d’un exemple de différents types de forçage sur des communautés
d’algues photophiles de l’infralittoral supérieur (forçage faible) et forçage intense sur les
communautés benthiques.
Le comportement de chaque espèce influe également sur le milieu. La relation
prédateur/proie. Par exemple, conditionne la survie d’un individu et le succès du recrutement
d’une population (Sykes et Manooch III 1979 ; Ney 1990 ; Bax 1998 ; Ryer et Olla 1998 ;
Nueunfeldt et Beyer 2003). L’effet d’une activité de pollution peut influencer le cycle de vie
de plusieurs populations par des modifications comportementales (Carrer et al. 2000 ; Weis et
al. 1999 ; 2000). De ce fait, une espèce peut diminuer ou augmenter sa vulnérabilité à une
pression exercée par une autre espèce (Piet 1998 ; Weis et al. 1999 ; Neuenfeldt et Beyer
2003; Jensen et Verschoor 2004).
171
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
L’adaptation à une activité stressante et sa signification font de plus en plus l’objet de
recherches tant au niveau de l’individu que de la communauté et de l’écosystème.
L’adaptation implique des changements dans les écosystèmes comme réponse aux
perturbations (Cury 1991 ; Piet 1998 ; Saiz-Salinas et González-Oreja 2000 ; Guyonnet et al.
2003).
Figure 92 : Modèle d’évolution et de la rythmicité biodiversitaire floristique de l’étage
infralittoral étudié (exmple des peuplements d’Ulves et de Cystosières).
Les réponses écologiques des écosystèmes soumis à une contrainte peuvent engendrer un
accroissement des dépenses énergétiques ou une diminution de l'énergie potentielle
(Freedman, 1995). En gros, c'est la mise en œuvre d’une énergie contre des interférences dans
le fonctionnement normal d'un système écologique (Boesch et Rosenberg, 1981).
L’estimation des impacts est essentiellement une évaluation de l’adaptation. Les perturbations
imposées à un système provoquent une réponse dont l’intensité dépend de l’état du système
(stabilité, vulnérabilité). La réponse peut être une adaptation provoquant par elle-même une
perturbation additionnel qui va, à son tour avoir des impacts sur le système (Smit et al. 1999).
172
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Nous aborderons ces perturbations en essayant d’évaluer le niveau du stimulus capable de
provoquer des réactions hors-norme rendant l’écosystème vulnérable. Smithers et Smit
(1997), ont indiqué que dans le cas d’un stimulus naturel, comme celui d’ordre climatique,
l’adaptation diffère selon la fréquence, la durée, la soudaineté et l’amplitude spatiale des
phénomènes.
L’adaptation peut également suivre un stimulus non naturel, l’anthropisation, surpêche ou
dégradation environnementale liée aux aménagements (construction de bras au niveau de Pain
Sucre) et qui provoquent des modifications écologique dans le milieu (Fig 93).
La réponse adaptative concerne des ajustements écologiques en réponse à certains stimuli
naturels, climatique, hydrologique, courantologique, et leurs effets sur les espèces. Ces
dernières sont, en outre, sous l’effet des stimuli liés ou non aux activités humaines (Albaret et
Écoutin 1990 ; Van Weerd et Komen 1998 ; Smit et al. 1999 ; Huq et al. 2003).
Parmi les conséquences des changements « évolution » qui affectent les communautés
benthiques de l’étage infralittoral Oranais, on cite ; modifications des conditions
environnementales conduisant à des modifications durables des habitats / biocénoses à
l’échelle spatio-temporel. Suite aux observations in situ on à détecter les changements par
- Suivi cinétique (observatoires).
-Visibilité (champs d’algues, herbiers, richesse spécifique…) ou (sédiments, profils
topographique, nature du fond..).
Pendant le suivi, nous avons remarqué que certains écosystèmes, cas de Pain Sucre,
semblent être perturbé par les travaux d’aménagement ayant amené à un forçage intense
stressant les communautés benthiques. Bien que, la richesse spécifique de ce milieu semble
élevée ou peu perturbé. Le Pain Sucre présente une production très élevée malgré sa faible
diversité. En revanche, les milieux voisins présente des habitats très diversifiés et variables
selon les saisons. Les peuplements sont soumis à des modifications cycliques qui ne
permettent pas le maintien d’une situation équilibrée.
En définitive, le stress, tel que reflété par les observations, semble très marqué dans les
stations directement liées aux cycles hydroclimatiques de la mer, ainsi que dans les stations
proches des villes surpeuplées (forte action anthropique). L’exemple de forcage intense
présenté ci-desous explique le changement dans le systéme infralittoral de la station de Pain
Sucre. Ceci, en se basant sur le suivi et la comparaison d’un peuplement photophile du meme
173
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
banc marin entre deux périodes (2012 et 2015). Cette reconfiguration peut etre liée aux
différents actions d’aménagements menées dans cette zone.
Figure 93 : Différents étapes et mécanismes du forcage intense induisant le changement
dans un système infralittoral (cas de Pain Sucre).
On peut citer quelques exemples de changement dans les habitats de l’infralittoral Oranais :
1. Subtidal : recul des moulières (Port d’Oran)
2. Espèces invasives : Caulerpa racemosa (Cap Carbon, ile Plane), Asparagopsis sp
(littoral Oranais), Codium bursa (substrat rocheux)
3. Petits fonds : adaptation des poissons plats (Pain Sucre, Madagh II)
4. Grande vasière : banalisation des peuplements benthiques et extension vers l’Est
(Golfe d’Arzew)
5. Cystosiera côtière : Recul de certaines espèces (Madagh II)
6. Herbiers : Recul local (Pain Sucre, Madagh II, Ain Türck) et régional.
7. Champs de blocs : baisse de diversité (Madrag, Monta)
8. Changement des biotopes : Régression – nouvelle installation (Pain Sucre)
Les réponses écologiques des communautés sont fortement influencées par les stratégies
écophysiologiques des espèces. Parmi les facteurs pouvant entraîner des différences de
diversité des organismes biologiques, on note deux facteurs déterminants : la présence et la
surface (nature). Un effectif considérable a été enregistré dans plusieurs stations, en valeur
relative, des habitats divers qui permettent d’accueillir un nombre élevé d’espèces. Dans ce
174
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
contexte, la majorité des poissons recensés sont souvent de très petites tailles ou juvéniles. Ce
qui montre bien que ces stations constituent des milieux extrêmement important du point de
vue trophique avec une capacité biotique considérable.
175
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
7 - ESPECES REMARQUABLES :
On présente quelques espèces remarquables rencontrées lors de l’étude de la
biodiversité de l’étage infralittotral de la zone côtière Oranaise.
7 - 1- Macrophytobenthos :
7 - 1- 1- Phanérogames marines :
a- Posidonia oceanica (Linnaeus) Delile :
Les herbiers à P. oceanica sont bien développés dans la zone côtière Oranaise (substrat
meuble et dur) (Fig.94).
Figure 94: Herbier dense de Posidonie et des eaux oxygénées et claires qui dérivent au dessus
des prairies à Madagh II, secteur Ouest du littoral Oranais.
b- Cymodocea nodosa (Ucria) Ascherson :
Les pelouses à C. nodosa présentent une distribution très localisée. Au niveau du secteur
Est (Cap Carbon, Arzew entre 1et 5m de profondeur) sur des sables vaseux et au niveau du
secteur Ouest (Madagh, Pain Sucre et Ain El Türck), sur des sables fins, entre 10 et 30m de
profondeur (Fig.95).
Figure 95 : Pelouse de Cymodocea nodosa en bas (vert claire) en association avec
prairie de posidonie en haut de la figure (vert foncé) à Arzew, secteur Est du littoral.
176
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
7-1-2- Macroalgues :
a- Asparagopsis armata : nommée en Méditerranée l’algue à crochet (gamétophyte) est
abondante dans la partie la plus froide du bassin occidental et rare dans le bassin
oriental. Elle est rencontrée dans la majorité de stations étudiées à une profondeur
maximale de 27 m à substrat rocheux (Fig.96).
Figure 96 : Asparagopsis armata rhodophycée introduite en Méditerrané à la Madrague,
secteur Centre du littoral Oranais.
b- Cystoseira spp. : Parmi les macroalgues, les espèces du genre Cystoseira sont
fréquentes dans différentes associations et bathymétries (Fig.97).
Figure 97: Cystoseira amentacea à port aux poules, secteur Est du littoral Oranais.
c- Jania rubens : Longeant le trait de côte lorsque la mer est calme. Elle forme une touffe de
filaments de 2 à 5 cm de diamètre (Fig.98). Elle vit dans les eaux calmes proches de la surface
jusqu‘à 20 m. On la trouve notamment dans les cuvettes sableuses.
177
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 98: Jania rubens à Pain Sucre - Madrague, secteur Centre du littoral Oranais.
d- Enteromorpha compressa : Fréquente les étages médiolittoral et infralittoral supérieur,
abondantes dans les flaques et cuvettes et les stations riches en sels nutritifs (Fisher et al,
1987).
Figure 99: Enteromorpha compressa à Cap Blanc, secteur Ouest du littoral Oranais.
e- Peyssonelia squamaria : Est une algue rouge calcaire qui vit dans les zones ombragées. On
l’a trouve souvent dans le coralligène dont elle participe à l'édification grâce à ses parties
calcifiées.
Figure 100: Peyssonelia squamaria sur l’épave du cargo Tajera, secteur Centre
du littoral Oranais.
178
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
7-2- Macrozoobenthos :
7-2-1- Macroinvertébrés :
a- Les Spongiaires : Les Spongiaires sont représentées par plusieurs espèces Anchinoe
tenacior,
Cacospongia
mollior,
Chondrosia
reniformis,
Crambe
crambe,
Hippospongia communis, Ircinia, Spongia officinalis.
Photo : A droite : Chondrosia reniformis, à gauche : Spongia officinalis à l’ile Plane.
Photo : A droite : Hippospongia communis à Cap Carbon, à gauche : Anchinoe tenacior à
Madagh.
Photo : A droite : Eponge rouge non identifié, à gauche : Crambe crambe à l’ile Plane.
Figure 101: Diversité des éponges observées au niveau de l’infralittoral Oranais.
Une vingtaine d’espèces d’éponges on été observés au niveau de l’étage infralittoral
(Fig.101). Mais la répartition géographique est différente par endroit, les plus répondues sont
179
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Spongia officinalis, chondrosia reniformis ou éponge rognon, Crambe crambe, desmosponge
revêtente orange sur les roches abritées de la lumière.
b- Les Cnidaires :
Les Cnidaires sont particulièrement représentés par Actinia equina, Aglaophenia,
Anemonia
viridis,
Astroides
calycularis,
Eunicella
singularis,
Eunicella
calvata
Leptopsammia pruvoti, Parazoanthus axinellae, Pelagia noctiluca, Pteroides griseum
(Fig.102).
Photo : A gauche : Actinia equina à l’ile Plane, à droite : Parazoanthus axinellae à Cap
Falcon.
Photo : A droite : Pelagia noctiluca à Madagh, à gauche : Anemonia viridis à Pain Sucre.
Figure 102 : Diversité des Cnidiaires observés au niveau de l’infralittoral Oranais.
180
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
c- Les Mollusques :
Avec particulièrement les bivalves Pinna nobilis, P. rudis et Mytillus galloprovencialis, et
les gasteropodes Dendropoma petraeum, Stramonita haemostoma, Charonia lampas et
Patella ferruginea. Les cephalopodes, Octopus vulgaris, Sepia officinalis (Fig.103, 104).
Figure 103: Diversité des Mollusques observés au niveau de l’infralittoral Oranais, à droite :
Sepia officinalis au Port d’Oran, à gauche : Charonia lampas à l’ile Plane.
Photo : A droite : Pinna nobilis, à gauche : Pinna rudis à Madagh II.
Photo : A droite : Phalium granulatum à au Cap de l’aiguille, à gauche : Stramonita
haemostoma à Cap Falcon.
Figure 104 : Diversité des Mollusques observés au niveau de l’infralittoral Oranais.
181
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
d- Les Echinodermes :
Avec les asteroidés Ophidiaster ophidianus, Hacelia attenuata, et les oursins
Paracentrotus lividus, Arbacia lixula, Centrostephanus longispinus, Holothuria tubulosa
Sphaerechinus granularis (Fig.105).
Photo : A droite : Ophidiaster ophidianus à l’ile Plane, à gauche : Holothuria tubulosa à Pain
Sucre.
Photo : A droite : Centrostephanus longispinus à Cap Roux, à gauche : Sphaerechinus
granularis à l’ile Plane.
Figure 105: Diversité des Echinodermes observés au niveau de l’infralittoral Oranais.
182
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
e- Les Crustacés :
Il faut noter la rareté des grands décapodes dans les profondeurs étudiées (0 - 35 m).
Seul bernard l’hermite avec et sans coquille à été observé au niveau de l’infralittoral inférieur
Oranais (Fig.106).
Figure 106 : Dardanus arrosor observé au niveau de l’infralittoral Oranais.
f- Les Polychètes :
Le groupe des Polychètes, est le plus systématiquement représenté chez les annélides.
Mais reste toujours une carence concernant l’inventaire des polychètes des côtes Oranaises,
Algériennes (Fig.107,108, 109)
Figure 107: Ver Polychète Hermodice carunculata de l’étage infralittoral de l’Ile Plane.
Secteur Ouest du littoral Oranais
183
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 108: Colonie de Vers marins tapissent la paroi rocheuse de l’étage infralittoral
à Pain Sucre, secteur Centre du littoral Oranais.
Figure 109: Spirographe de l’étage infralittoral à l’ile Plane, secteur Ouest du littoral Oranais.
7-2-2- Les Poissons :
Au niveau de l’étage infralittoral, on observe une variété de poisson qui se faufile en
cherchant la nourriture entre les roches et les prairies de posidonies. Certaines vies en
communauté et certaines vies solitaires (Fig.110, 111, 112,113).
Figure 110: Mérou brun juvènile
Epinephelus marginatus à l’ile
Plane. Secteur Ouest du littoral
Oranais.
184
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figue 111: La Sole Commune Solea solea à kristel. Secteur Est du littoral Oranais.
Figure 112: Sar à tète noire Diplodus vulgaris à cap Falcon. Secteur Centre Oranais.
Figure 113: Le Serran écriture Serranus scriba à Cap de l’Aiguille, entre Kristel et Arzew,
littoral Oranais.
185
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
8 – Autres Espèces de l’infralittorale :
Durant nos prospections et sorties en mer, nous avons recontré des mammifères
marins essentiellenment des dauphins, au tour du pole insulaire (Iles Habibas, Ile Plane, Ile
Ronda Et Les Iles Fourmies), ils chassent en communautés les bancs de poissons (Fig.114).
Figure 114: A droite : le grand Dauphin Tursiops truncatu, échouée en mars 2014 entre
Monté Négro et Cap Blanc, à gauche : des Dauphins communs Delphinus delphis filmée au
large de la baie des Andalous prêts de l’ile Plane. Secteur Ouest du littoral Oranais.
Tursiops truncatu est plus connus des Dauphins, son allure générale sert souvent de
référence pour décrire les autres espèces. La couleur générale est grise plus ou moins foncée,
sans motif bien marqué, avec seulement la face ventrale plus claire. Il chasse toutes sortes de
poissons, de céphalopodes et même des crevettes. Parfois, il ne dédaigne pas les poissons que
lui lancent les pêcheurs. Delphinus delphis, assez peu farouche, il accompagne et joue parfois
avec les bateaux de pêche jusqu’à l’entrée du port, glanant en route le poisson non
commercial, rejeté par les marins.il se distingue du dauphin bleu et blanc par un triangle
foncé, pointe en bas (la selle) en dessous de cet aileron.
Figure 115: A droite : la tortue caouanne Caretta caretta et à gauche poisson lune Mola mola.
Au tour de l’ile Plane.
186
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
9 - Discussion Générale :
Ce travail pluridisciplinaire sur l’état de la structure écologique et biodiversitaire de
l’étage infralittoral et des écosystèmes benthiques, à été réalisé dans le cadre d’établir un état
de référence sur la biodiversité spécifique et sur les habitats de l’infraalittoral Oranais. Les
résultats ont permis de réaliser un inventaire des distributions actuellement connues couvrent
certaines communautés floristiques et faunistiques considérées comme étant vulnérables au
regard des pressions anthropiques pesant sur le milieu marin et cotier.
Evaluer l’état des écosystèmes est d’autant plus difficile lorsqu’il s’agit d’écosystèmes
benthiques des zones non chalutables, peu d’études jusqu’à présent sont réalisées (biologie,
répartition, composition spécifique, etc.) sur l’infralittoral Oranais. La qualité des données
existantes rend également la tache difficile d’évaluer la richesse et les composantes du milieu.
La démarche retenue est classique et repose sur la connaissance des potentialités
écologiques et biologiques de l’étage infralittoral Oranais, la connaissance des principales
activités et pressions qui s’exercent sur l’étage et les diverses ressources à travers le cadre
socio-économique et enfin l’identification des actions et activités à développer visant la
préservation des ressources et l’éco-valorisation des habitats.
Le littoral Oranais se caractérise par une côte élevée (massifs montagneux, falaises
côtières) correspondent a un plateau continental réduit et parfois inexistant, ce qui traduit une
marge continentale escarpée.
L’étage infralittoral (0 à 30 m d’isobathe) constitue une zone particulière du plateau
continentale en raison de la régularité des fonds, le plateau continental présente un relief sousmarin fort complexe et très accidenté.
Tous ces éléments sont une composante majeure des fonds sous-marins de la région
littorale Ouest Algérienne et constituent d’importantes surfaces de fixation (substrats durs)
pour la flore et la faune benthiques des substrats durs, et permettre ainsi la mise en place de
peuplements ou de biocénoses variés (biocénose du coralligène, peuplement ichtyologique,
peuplement carcinologique), d’où la contribution du premier plan relatif à la biodiversité
marine de la région. La nature et la répartition des sédiments ont permis d’identifier les fonds
meubles (sables, vases et gravier) et les fonds durs.
187
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Les habitats à substrats durs constituent la casitotalité de l’étage, ils se retrouvent
essentiellement dans les prolongements des caps, au pied des falaises (corniche et Iles), et au
large sous forme d’un grand ensemble de platiers. Les faciès rocheux, se juxtaposent ou se
superposent aux faciès sédimentaires meubles, où ils constituent de véritables enclaves
rocheuses. Sur les fonds où les faciès meubles et les faciès rocheux qui coexistent, on note le
développement des espèces floristiques, faunistiques, des peuplements ou biocénoses des
substrats meubles que des substrats durs ; ce qui traduit la grande biodiversité de ces fonds.
Le Flore est de 74 espèces dont 71 Macroalgues (soit 28 Rhodophytes, 25 Phéophytes
et 18 Chlorophytes) et 3 Phanérogames Marines.
Les Macroalgues benthiques sont recencées à 71 espèces (soit 28 rhodophytes, 25
phéophytes et 18 chlorophytes), elles se distinguent de celles des autres côtes Algérienne mais
également de celles des côtes Méditerranéennes d’où son originalité. L’évaluation et
l’inventaire ont mis en évidence les principales espèces des peuplements des stations. La
distribution des macroalgues est déterminée par les facteurs environnementaux. Les facteurs
biotiques jouent un rôle essentiel dans les modalités de la répartition. En effet, la distribution
des espèces résultent de l'interaction des facteurs physiques et biologiques, nature du mode
(Calme ou Battu) et actions anthropiques.
Certains résultats ont met en évidence les algues introduites/invasives en Oranais,
noter bien qu’aucune étude n'a été réalisée dans ce sens, et c'est le premier travail qui signale
franchement les introductions et envahissements d'algues marines à l'échelle régionale. Quatre
algues invasives, 2 rhodophyceés: Asparagopsis armata, Asparagopsis taxiformis d’origine
probable: Australie et 2 chlorophycées, Codium fragile d’origine probable: Japon, et l’algue
envhissante Caulerpa racemosa.
D’autres résultats ont met au claire trois Phanérogames peuplant l’étage infralittoral
du littoral Oranais sur 5 espèces exsistantes en Méditerranée. Les herbiers de Posidonia se
localisent dans la quasitotalité de la zone d’étude sur substart meuble et substrat dur de 0.2 à
40 m d’isobathe. Les pelouses de Cymodocea bien dévéllopées dans la région Est du littoral
Oranais, Zostera noltii est la troisième magnioliophytes présente en Oranais. Cette espèce est
signalée pour la première fois, il s’agit d’une espèce importante pour le bon fonctionnement
du fond.
D’autre part la Posidonie est en réel danger, elle subit toute forme de nuisance
d’origine anthropique. Une très forte pollution affecte la côte d’Aïn El Turck, due en grande
188
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
partie aux rejets directs dans la mer d’eaux usées non traitées. Elle contribue ainsi à la
destruction de Posidonia ocianica.
Par leur rôles essentielles qu’élément clé dans la protection du littoral contre
l'hydrodynamisme, les herbiers sont aujourd'hui en régression, notamment à proximité des
grandes agglomérations côtières du littoral Oranais qui d'ailleurs correspondent aux points
sensibles mentionnés précédemment.
Si les herbiers, servent de nurseries à de nombreuses espèces de téléostéens, la
proportion de juvéniles est plus élevée dans les herbiers à faible complexité structurale
(Bussotti & Guidetti, 1996), tandis que les herbiers à Posidonia oceanica abritent également
de nombreux adultes en plus des juvéniles (Bell & Harmelin-Vivien, 1982)(Fig,116).
Figure 116: Distribution verticale de l’ichtyofaune (téléostéens) dans les herbiers à Posidonia
oceanica le jour (A) et la nuit (B) (d’après Harmelin-Vivien, 1982 simplifié).
1 – Pomacentridae (Chromis chromis),
2 – Centracanthidae (Spicara maena),
5 – Sparidae (Diplodus vulgaris),
6 – Labridae (Coris julis, Symphodus ocellatus),
3 – Serranidae (Serranus scriba, Serranus cabrilla),
7 – Scorpaenidae (Scorpaena porcus),
4 – Syngnathidae (Hippocampus guttulatus),
8 – Congridae (Conger conger).
Les communautés « d’invertébrés » vagiles et de « poissons » montrent de grandes
variations de composition entre le jour et la nuit en fonction du rythme d’activité des espèces
(Harmelin-Vivien, 1982) (Fig116). D’une façon générale, les communautés observées la nuit
sont plus riches en nombre d’espèces et d’individus que les communautés diurnes. Ceci,
189
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
provient des migrations nycthémérales liées à l’activité des espèces. La nuit, les espèces de la
colonne d’eau viennent se réfugier dans les herbiers, tandis que celles qui étaient cachées le
jour dans la matte et les sédiments sortent de leurs caches pour se nourrir. Enfin, d’autres
prédateurs venant des habitats adjacents (zones sédimentaires et rocheuses), migrent dans les
herbiers la nuit pour s’y nourrir, d’où le role important de l’herbier dans la srtucturation et le
fonctionnement de la biodiversité cotière et marine.
Ils restent toujours un déficit concernent l’étude écobiologique de ces magnioliophytes
et de ces écosystèmes remarquables du littoral oranais.
La Faune est de 104 espèces dont 28 poissons (soit 4 ordres et 11 familles) et 76
macroinvertébrés. La richesse des Macroinvertébrés est de 76 espèces, dont 33 % de
Spongiaires, 27 % de Mollusques, 20 % de Cnidaires, 12 % d’Echinodermes, 5 % de
Crustacés, 3 % de Polychètes et 1 % d’Ascidie.
On à recensé 28 espèces de poissons benthiques, soit tous des Ostéichtyens. Cet
inventaire cible uniquement les espèces observées sur les fonds non chalutables entre 0 et 30
mètres de profondeur.
La structure du zoobenthos à été étudiée a travers l’indice de Shannon. Basée sur les
proportions d’espèces que l’on observe dans chaque type de milieu étudié. Cet indice combine
à la fois richesse et régularité à permet d’apprécier la diversité du peuplement benthique
présent sur l’ensemble de la zone d’étude.
L’importance de la complexité structurale physique du substrat rencontré joue un
role important dans le fonctionement ichtyque à faible profondeur, avec une relation entre leur
densité et le nombre de petites cavités et pour les Diplodus et Sarpa salpa dans les stations les
plus profondes, où ces espèces se nourrissent et s’abritent. La couverture algale joue un rôle
dans la complexité de l’habitat vis-à-vis des poissons et des macroinvertébrés benthiques.
Globalement, entre 1 et 3 m de profondeur, la biomasse des algues dressées joue un rôle
positif pour la faune fixée et vagile, alors qu’entre 6 et 8 m, ce sont les Corallinacées
encroûtantes qui jouent un rôle positif vis-à-vis de la faune fixée. Quelle que soit la
profondeur, les poissons sont toujours attachés à la présence d’une strate algale dressée
dominante (arbustive ou arborescente) ce qui leur permet l’accès à des proies abondantes et de
disposer d’abris et de sites de nidification. Trois espèces de macroinvertébrés herbivores
benthiques, les Oursins Paracentrotus lividus et Arbacia lixula, et la patelle Patella sp, sont
associées aux communautés dominées par les algues encroûtantes. Leur abondance et leur
190
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
liaison avec les communautés algales suivent un gradient de profondeur : la Patelle et Arbacia
lixula sont surtout présents à faible profondeur et Paracentrotus lividus dans les stations plus
profondes. Ces invertébrés herbivores benthiques sont essentiellement liés à la structure des
communautés algales peu profondes. En revanche, plus profondément, les poissons (les
omnivores Diplodus et les herbivores Sarpa salpa) interviennent dans le contrôle de la
couverture algale, en plus des invertébrés.
En général, les plus grandes espèces ont été localisées au niveau des stations à falaises
sous-marines remarquables cas de l’ile Plane et la Madrague et Cap Carbon, là où ils peuvent
vivre dans de grands blocs et dans des cavernes, entre 25 et 40 m de profondeur. Ces zones
constituent en outre, l’habitat favorable des mérous pendant la période de frai (Bachet et al.
2004/2007). Ces endroits sont complètement isolés avec une profondeur assez grande leur
permettant d’éviter la capture. Ces zones doivent être considérées comme zones sensibles
auxquelles il faut accorder une protection particulière en vue d’augmenter leur productivité
dans le cas où des mesures de gestion sont y seront appliquées.
Les zones avec petits et moyens blocs exemple de Madagh II, Port aux Poules et Arzew
pourraient être considérées comme zones de refuges pour les petits et les moyens espèces et
pour les juvéniles. Ce genre d'habitat complexe confondu avec Posidonia oceanica présente
une richesse spécifique maximale en Poissons. Par conséquent, les stations à habitats
remarquable grottes, semi grottes, herbiers de Posidonies serait des endroits convenable pour
respécter et protéger les cycles de vies des peuplements de Poissons.
La structure du Zoobenthos de l’infralittoral Oranais est considérée comme ayant une
grande valeur en raison de sa riche biodiversité et sa beauté visuelle. Ainsi, les résultats
obtenus montrent qu’ils continuent d’être perturbés au fil des années. Le peuplement est
fortement appauvri et dégradé aux environs de la ville d’Oran, Ain Türck, Cap Falcon et
Arzew ou la littoralisation et l’anthropisation sont galopantes. Dans ces stations, les habitats
des petits fonds constituent des nourriceries pour les juvénilles de poissons sont dégradés.
Les nourriceries sont essentielles pour la conservation des espèces (Fig.117), elles sont
utilisées successivement par différentes espèces ichtyques (Cheminée et al, 2011) parmi
lesquelles Diplodus puntazzo, Diplodus vulgaris et Diplodus sargus, et représentent une
valeur économique significative (Jouvenel, 1997 ; Vigliola, 1997).
191
SYNTHESE & DISCUSSION
STRUCTURE ECOLOGIQUE & BIODIVERSITAIRE DE L’ETAGE INFRALITTORAL ORANAIS
Figure 117: Les habitats ayant un rôle essentiel dans les étapes clé du cycle de vie de certains
poissons (Teleostein), (Dessin modifié de Cheminée, 2012, d’après Harmelin-Vivien, 1995).
Utilisant des données paléoécologiques, archéologiques, historiques et écologiques,
Jackson et al. (2001) ont exploré les changements apparus dans la structure et le
fonctionnement des écosystèmes coralliens, estuariens, et côtiers. Plusieurs espèces de
mammifères marins ou espèces de grandes tailles (baleines, dugongs, vaches de mer,
crocodiles, tortues marines, morues, espadons, requins, raies, etc) sont en effet maintenant
fonctionnellement éteintes dans de nombreux écosystèmes, provoquant de nombreuses
perturbations. Des changements de régime (« regime shifts » pour les Anglo-Saxons)
interviennent et la production des écosystèmes est alors durablement modifiée. Les bas
niveaux trophiques (éponges, macroalgues, détritus, méduses, microbes, oursins etc) sont
alors favorisés et deviennent très abondants voire dominants dans les écosystèmes.
L’écosystème côtier exploité est dominés par des espèces à vie courte (poissons
pélagiques, poulpes par exemple) au détriment d’espèces à vie longue et de grande taille
(poissons démersaux tels les merlus, mérous, morues, etc.). L’exploitation à grande échelle
d’animaux filtreurs, brouteurs ou encore de prédateurs rendent l’écosystème beaucoup plus
vulnérable. Il ressort que l’activité anthropique est le principal facteur de détérioration de
l’écosystème infralittoral Oranais et souvent est une condition pour que les autres facteurs
s’expriment (introduction d’espèces, eutrophisation, hypoxie ou encore le changement
environnemental).
192
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Conclusion & Recommandations :
Le travail présenté dans cette thèse a permis de faire un premier état des lieux de l’étage
infralittoral de la zone côtière et marine Oranaise. La cartographie détaillée des habitats
d’intérêt communautaire, réalisée à partir de données originales (points de vérité terrain) et
complétée par des photographies aériennes a confirmé la grande variabilité et diversité de
l’aspect morphologique dans cette zone. Les principaux facteurs menaçant ces habitats ont été
identifiés. Cette étude apporte également une réflexion intéressante sur l’état de conservation
de l’habitat « Herbiers à posidonies ». Des mesures de gestion de cet habitat prioritaire ont pu
être proposées.
Les résultats de cette thèse constituent une cartographie récente de l’ensemble des fonds
marins de la zone d’Oran. Toutefois, il n’apporte pas de résultats définitifs en ce qui concerne
la cartographie et les inventaires biologiques.
A terme, notre étude fournira un état de référence qui sera intégré dans le réseau
COCONET du projet européen. Il permettra la définition et la mise en œuvre de mesures de
gestion conservatoire, de compléter le Formulaire Standard de Données et de suivre
l’évolution des habitats naturels et donc l’efficacité des mesures de gestion proposées
Il ressort de notre étude que la structure écologique de l’étage infralittoral Oranais se
singularise par rapport au reste de la côte algérienne par son système insulaire (iles Habibas,
ile Plane ou Paloma, ile Ronda et iles Fourmies) et ses zones humides telle que la Macta lui
confèrent une originalité tant nationale que régionale.
Les inventaires réalisés au niveau des stations étudiées ont permis de recenser 178
espèces, le Macrophytobenthos représenté par 74 espèces dont 71 Macroalgues (soit 28
Rhodophytes, 25 Phéophytes et 18 Chlorophytes) et 3 phanérogames. La richesse spécifique
et la diversité d’origines de la flore marine font de nos côtes un véritable réservoir d’espèces
végétales dont le potentiel écologique, économique et l’intérêt sont considérables.
Le Macrozoobenthos est de 104 espèces dont 28 Poissons (soit 4 ordres et 11 familles ) et
76 Macroinvertébrés dont 33 % de Spongiaires, 27 % de Mollusques, 20 % de Cnidaires, 12
% d’Echinodermes, 5 % de Crustacés, 3 % de Polychètes et 1 % d’Ascidie. Il est permis de
penser que ces résultats ne traduisent pas exactement la réalité.
Les investigations effectuées sur la côte Oranaise ont été jusqu’à présent partielles, et
elles n’ont jamais été conduites de manière systématique. Les espèces rares ou peu
communes, celles qui vivent dans les grandes profondeurs qui ne sont pas accessible aux
engins de pêche en notre possession, ou même la richesse spécifique de l’ensemble insulaire
n’ont pas encore été toutes recensées.
194
CONCLUSION GENERALE
Notre étude a permis d'établir un état de la situation des écosystèmes benthiques de
l’infralittoral de la zone marine oranaise. Sur les petits fonds (10-15 m), une pollution récente
a été constatée, causée par la présence de sacs de plastique et de débris inorganiques. Si,
comme on peut l'envisager, cette pollution devait perdurer dans les années à venir, on peut
être inquiet pour le devenir du macrobenthos qui fréquente ce biotope. Ceci, est enregistré
plus particulièrement dans les biocénoses associées aux prairies de Posidonies au niveau de
Madagh, Pain Sucre et Cap Carbon.
Les multiples facteurs écologiques et bioclimatiques régnant au niveau de l’infralittoral
Oranais lui confère la possibilité d’acquérir certaines propriétés lui enrichissant d’une
multitude d’habitats remarquables.
La représentativité de cet espace se caractérise par un grand nombre d’espèces,
d’écosystèmes et de paysages caractéristiques. Du point de vue écosystémique, la
juxtaposition des biocénoses, associations et faciès adjacents relève du degré de
représentativité de la zone. Par ailleurs, l’endémisme mis en évidence au niveau de cette
frange prouve, la représentativité de cet espace, à l’échelle nationale et Méditerranéen.
De la baie d’Ain El Türck à la pointe de Madagh II, Cap Carbon, Cap Ferrat ,Cap
d’Auguille, Cap Falcon, Cap Blanc, Cap d’Ivi, Cap Lindles et Cap Sigale ; le littoral Oranais
offrent une multitude d’habitats, avec la présence d’associations à Posidonia et à Cymodocea,
association à Cystosieres, faciès a vermets, faciès à Mytilus galloprovincialis, faciès à
gorgones et tracé des « fly-ways » entre Europe-Afrique, ainsi les biocénoses de l’ensemble
insulaires, associées aux prairies de Posidonies au niveau de Madagh, Pain Sucre et Cap
Carbon fonts enrichirent la vie du domaine côtier marin.
Il ressort de notre synthèse que l’étage infralittoral Oranais comprend plusieurs habitats
considéré comme un véritable HOT-SPOT de biodiversité..
Des campagnes de suivi sont à recommander sur un espace encore plus large vers les
grandes profondeurs, pour suivre l’évolution et bien valorisé la structure du peuplement dans
les différents types de substrats infralittoraux de la zone côtière Oranaise.
Les habitats et biocénoses de l’étage infralittoral sont caractéristique des substrats
constitués de vase, sable, galets ou rocheux. Cette biodiversité, composée d’un éventail
d’espèces complexe du point de vue fonctionnelle : phanérogames et macroalgues
(producteurs primaires) ou de régime alimentaire : (allant des suspensivores, détritivores :
Oursins, Holothuries Polychètes, Gorgones, Moules…aux espèces herbivores associées aux
carnivores très voraces (Saupes, Sars, Rascasses, Mérou, Murène et Abadèche … Ainsi, cette
complexité de la chaîne trophique dans cet écosystème côtier montre l’importance de la
195
CONCLUSION GENERALE
structure écologique et biodiversitaire de l’étage infralittoral Oranais qui joue le rôle d’un
potager pour tout le domaine côtier et marin du bassin Ouest Algérien.
La cartographie de tous les habitats de la côte Oranaise reste le moyen le plus sûr et le
plus efficace pour protéger les habitats remarquables ainsi que des agents biologiques
responsables aux variétés des biocénoses de cet étage vulnérable.
La biodiversité côtière de l’infralittoral Oranais est riche et diversifiée. Celle-ci est très
menacée à cause des activités anthropiques. Le développement des actions en vue de
promouvoir sa conservation, notamment la mise en place d’un système de suivi et de
monitoring des principales espèces est indispensable. Il serait très intéressant d’envisager
d’autres études complémentaires dans l’optique d’améliorer la biodiversité marine qui
jusqu’ici reste très peu connue.
Dans le cadre de recensement et inventaire, il faut acquérir de nouvelles données in situ
selon des protocoles standardisés, qui permettront ensuite l’utilisation d’approches
quantitatives fiables. Les observations reportées dans cette étude fournissent la dimension des
tâches qui restent à accomplir.
Il serait souhaitable d’étendre des recherches analogues aux autres stations de la façade
maritime Oranaise d’une part et d’autre part aux fonds rocheux et littoraux, ainsi qu’aux
espèces pélagiques, cartographies d’autres habitats benthiques, habitats des juvéniles des
poissons (petits fonds entre 0 et 0,5 m de profondeur), études des bancs de maërls et de
pralines, études approfondies sur les
associations, faciès et biocénoses afin de mieux
connaître et évaluer la richesse réelle de la biodiversité qui peuplement cette étage important
et vulnérable.
Il reste maintenant le développement d’une façon plus approfondie nos résultats. Ceci dit,
travailler sur une réflexion selon l’intégration des écosystèmes par diverses facteurs
(biodiversité et habitats), permettant ainsi d’élaborer des perspectives tant pour les recherches
futures que pour les possibilités d’aménagement qui devraient en résulter. Dans cette optique,
s’interroger sur la relation qui peut exister entre la flore et la faune et la complexité du réseau
trophique en relation avec la stabilité des habitats de l’étage infralittoral Oranais.
En définitive, il est certain que l’écosystème marin a été affecté ces dernières décennies,
par l’impact d’une population grandissante et ce qu’elle engendre comme épuisement de la
richesse naturelle, le plus souvent en employant des techniques destructives. Les changements
climatiques et l’industrialisation amplifient, eux aussi, la dégradation de ces écosystèmes.
Devant cette problématique, il apparaît que le seul moyen pour espérer préserver les
196
CONCLUSION GENERALE
écosystèmes, ou plutôt certains d’entre eux, est l’instauration d’aires protégées qui
représentent un espace sauvage où seule la loi de la nature peut contrôler la vie marine. Ces
zones préservent les espèces rares ou menacées de disparition et représentent aussi un
réservoir qui permettra d’enrichir la mer en espèces animales et végétales.
Si cette étude a permis de proposer la classification de certaines zones comme des aires
nécessitant une protection, d’une part (Madagh, pain sucre, cap carbon…), d’autres part, on
ne peut que signaler l’importance de certaines zone telle qu’Ain Et Turk, Bousfer, Kristel
esquissant une remarquable zone d’implantation des recifs artifisiels. Neamoins, le choix du
type de celles ci (aire marine protégée, recifs artificiels, réserve naturel, parc national,
interdiction ….) est réservé aux décideurs qui tiennent compte, entre autre, des facteurs socioéconomiques.
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216
ANNEXES
ANNEXES
Glossaire
Association : Aspect permanent d’une biocénose avec une dominance physionomique
végétale dans laquelle les espèces sont liées par une compatibilité écologique et une affi nité
chorologique.
Biocénose
:
Groupement
d’organismes
vivants,
liés
par
des
relations
d’interdépendance dans un biotope dont les caractéristiques dominantes sont relativement
homogènes; chaque biocénose comprend notamment la phytocénose, limitée aux végétaux, et
la zoocénose, limitée aux animaux. Sans être vraiment superposables à la notion de biocénose,
celles de communauté et d’association au sens phytosociologique en sont très proches.
Biotope : Aire géographique de surface ou de volume variable soumise à des
conditions écologiques où les dominantes sont homogènes.
Caractéristique : Une espèce est considérée comme caractéristique lorsqu’elle est
exclusive ou préférentielle d’un biotope considéré, qu’elle soit abondamment représentée ou
non, sporadique ou non.
Communauté :
Groupement
d’organismes
vivants
liés
par des
relations
d’interdépendance dans un biotope, typiquement caractérisé par référence à une ou plusieurs
espèces dominantes.
Ecomorphose : Morphologie particulière liée à certaines conditions écologiques
locales.
Enclave : Existence locale et pour des raisons microclimatiques d’un habitat à
l’intérieur d’une surface normalement occupée par un autre habitat ou un autre étage
Espèce introduite : Une espèce introduite est une espèce dont l’extension de l’aire de
répartition s’est faite à distance (non de façon marginale) et est liée, directement ou
indirectement, à l’action de l’homme. Dans sa nouvelle aire, ses populations sont nées in situ,
sans l’aide de l’homme (elle est naturalisée).
Espèce invasive : Une espèce invasive est une espèce introduite qui est devenue une
espèce-clé, ou qui a un impact significatif sur des espèces-clé, sur des groupes fonctionnels ou
sur le paysage, et/ou qui a un impact économique négatif.
218
Etage : Espace vertical du domaine benthique marin où les conditions écologiques,
fonction de sa situation par rapport au niveau de la mer, sont sensiblement constantes ou
varient régulièrement
entre les deux niveaux critiques marquant les limites de l’Etage.
Euryhalin : Qui a une grande ampleur de variation de salinité.
Faciès : Aspect présenté par une biocénose lorsque la prédominance locale de certains
facteurs entraîne l’exubérance d’une ou d’un très petit nombre d’espèces notamment
animales.
Habitat : Zone se distinguant par ses caractéristiques géographiques, abiotiques et
biotiques (définition de la directive 92/43 CEE). La définition peut être assimilée dans ce
travail à celle de biocénose, faciès et association.
Benthos : Mot grec signifiant « profondeur » ; Ensemble des espèces (espèces
benthiques) animales et végétales, vivant au contact des fonds marins, par opposition au «
Pelagos ».
Côte : Limite géographique entre terre et mer, sans connotation particulière.
Estran : Domaine terrestre compris entre les niveaux de plus hautes mers et ceux de
plus basses mers, et correspondant à la zone de balancement des marées.
Infralittoral : Domaine maritime proche de la côte et constamment immergé.
Littoral : Domaine marin comprenant les estrans et les zones situées au-delà jusqu’à
une limite inférieure qui est celle des algues photophiles. Le domaine littoral est aussi appelé
domaine côtier.
Pelagos : « Pleine mer » en grec. Ensemble des espèces (espèces pélagiques) vivant
dans la masse d’eau, constamment ou momentanément, par opposition au « benthos ».
Peuplement : Ensemble des espèces animales et/ou végétales caractéristiques et des
espèces accessoires, vivant dans un même habitat.
Photophile : Qui aime la lumière ou qui a besoin d’elle pour son développement.
Plateau continental : Territoire maritime, s’étendant depuis la côte jusqu’à une forte
rupture de pente menant aux grandes profondeurs (ou abysses).
Sublittoral : Infralittoral + circalittoral. Domaine constamment immergé.
219
Indices de diversités de Shannon H’ (1948) :
La diversité spécifique peut être définie comme une mesure de la composition en espèces
d'un écosystème, en termes du nombre d'espèces et de leurs abondances relatives. On mesure
la diversité de communautés biologiques dans le but de mettre cette mesure en relation avec
d'autres propriétés de ces communautés, telle la productivité ou la stabilité, ou encore de la
relier à divers descripteurs du milieu auquel chaque communauté est exposée.
Certaines comparaisons avec des variables de production ou des descripteurs du milieu
pourront alors rendre préférable une mesure de la diversité spécifique basée, non plus sur le
nombre d'individus, mais sur la biomasse ou le poids sec, la productivité, la fécondité ou toute
mesure énergétique appropriée (Legendre & Legendre 1979).
L’indice de diversité de Shannon H' est une mesure de diversité spécifique couramment
employée, en relation avec les fréquences relatives des différentes espèces de l'échantillon.
H’ = 0 quand l'échantillon ne contient qu'une seule espèce (ou une espèce dominante) et
augmente à mesure que s'accroit le nombre d'espèces. Pour un nombre donné d'espèces,
H’ est maximum quand toutes les espèces sont également représentées dans l'échantillon. Il
est sensible aux variations d’importance des espèces les plus rares.
•
ni le nombre d’individus d’une espèce dans l’échantillon,
•
N le nombre total d’individus de toutes les espèces dans l’échantillon,
•
S le nombre total d’espèces.
L'’indice d’équitabilité de Piélou J’accompagne souvent l'indice de Shannon. Il permet de
mesurer la répartition des individus au sein des espèces. Compris entre 0 et 1, les individus
sont équi-répartis dans les espèces lorsque sa valeur est égale à 1.
Une méta-analyse de 216 études scientifiques a été réalisée afin de comprendre les effets
des contaminants sur la diversité spécifique pour différentes communautés marines telles que
les sédiments meubles, les roches subtidales, les roches intertidales, les récifs coralliens, les
herbiers et les environnements pélagiques (Johnston & Roberts 2009). Les mesures les plus
courantes de la biodiversité sont la richesse spécifique (S), l’indice de Shannon (H’) et
l’indice de Pielou (J). Les effets les plus importants ont été observés pour la richesse
spécifique, qui tend à être l’indice le plus sensible. La contamination anthropique est
fortement associée aux réductions de la richesse spécifique et de l’équitabilité des habitats
marins.
La majorité des études portent sur les habitats de substrats meubles, alors que les études
portant sur les habitats de substrats durs ou sur les communautés d’invertébrés et de vertébrés
220
(Comme les poissons) sont rares. Pour chaque type d’habitat, la grande majorité des études
publiées concluent qu’il y a un effet négatif significatif de la pollution sur la richesse
spécifique. De même, les différents types de contaminants sont tous associés à des effets
négatifs sur la richesse spécifique.
Des augmentations occasionnelles de la richesse spécifique sont aussi associées à la
pollution, liées à l’exposition à un enrichissement en nutriments sous différentes formes
(eutrophisation, eaux usées, hydrocarbures, etc.). Dans les études examinées, une minorité
(20%) reporte des effets non significatifs de la contamination sur la diversité.
L’ampleur de l’impact de la pollution sur la richesse spécifique et sur l’indice de Shannon
tend à être plus importante que sur l’indice de Piélou, que les impacts soient considérés selon
les systèmes étudiés, le type de contaminants ou l’approche d’étude.
Les indices de diversité pourraient être utilisés seuls ou combinés à d’autres indices pour
renseigner les indicateurs suivants:
1 - Etat des habitats (d'espèces et) des communautés typiques.
2 - Structure des écosystèmes, composition et proportions relatives des composants des
écosystèmes.
221
Exemple de tableau utilisé sur terrain avec la liste d’espèces cibles dessiné sur la plaque
immergeable avant chaque plongée.
222
Illustration de quelques espèces benthiques de l’infralittoral Oranais
Photos par : A.ROUBA
:
223
224
Palinurus elephas
Maja squinad
Aplysia depilans
225
Diplodus annularis
226
Diplodus cervinus
Dasyatis pastinaca
227
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