Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 « Chaque jour, près d’un million de franciliens utilisent la géothermie, mais la plupart ne le savent pas »… La COP21, la 21ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, a lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Cette conférence a pour but d'aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C. Afin d’y parvenir, la géothermie doit prendre pleinement sa place. Avec ce dossier, découvrez la géothermie, énergie méconnue mais indispensable à la lutte contre le changement climatique Historique Si les pompes à chaleur et la production d’énergie électrique géothermique sont apparues seulement au début du XXème siècle, c’est plus précisément en 1969 à Melun qu’est créé le tout premier réseau de chaleur géothermique, marquant le début de l’exploitation de la chaleur du sous-sol français et plus particulièrement celui d’Ilede-France. Après des débuts encourageants dus à l’abondance de l’énergie géothermique dans les sols, celle-ci est néanmoins touchée par les contre-chocs pétroliers des années 80 et la méconnaissance de l’époque des aquifères nouvellement exploités, ralentissant fortement le développement de la filière sur l’ensemble du territoire. C’est depuis 1998 et le protocole de Kyoto, engageant les pays signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, que la géothermie vit sa seconde jeunesse. Grâce à des réseaux de chaleur urbains en constante amélioration, aujourd’hui près d’un million de franciliens utilisent la géothermie pour se chauffer et se doucher, mais la plupart ne le savent pas… La géothermie a fait ses preuves, mais doit encore gagner en notoriété. En effet, malgré les aides mises en place, et en dépit d’une exploitation maîtrisée par des professionnels français, cette énergie du sous-sol reste méconnue et est encore sous-exploitée, puisque moins de 6 % du potentiel géothermique mondial est aujourd’hui utilisé. L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) font partie des acteurs pionniers en soutenant 1 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 depuis les années 70 le développement de la géothermie. Depuis 2008, ils accompagnent la filière dans sa structuration et appuient les travaux de recherche et de développement, l’innovation, ainsi que l’exportation de son savoir-faire à l’international. En 2014, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) publie son rapport sur les changements climatiques, en fixant un objectif de réduction de 40 à 70 % des émissions mondiales entre 2010 et 2050. Emettant en moyenne 55 g de CO2 par kWh – soit 10 fois moins qu’une centrale thermique au gaz naturel – les centrales géothermiques se présentent ainsi comme une réponse pertinente pour maintenir le réchauffement climatique en deçà des 2°C. L’année suivante, c’est la France qui se lance pour la croissance verte à travers la Loi de transition énergétique, afin de lutter contre le dérèglement climatique et renforcer son indépendance énergétique. Ainsi, la loi pousse à la conquête de nouveaux marchés tels que celui des énergies renouvelables, où l’énergie géothermique se présente comme étant une solution pertinente aux problématiques climatiques actuelles tout en développant une filière industrielle à haute valeur ajoutée. En savoir plus : Usages de la géothermie > Du bain de boue à la turbine La loi de transition énergétique votée par l'assemblée nationale Comment ça marche ? Pour en faire quoi ? Multiples applications de la géothermie © ADEME-BRGM) 2 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 La géothermie pour la production de chaleur Pour valoriser cette ressource sous forme de chaleur, il est nécessaire d’y associer un dispositif de prélèvement et de transfert. Les techniques de production de chaleur peuvent se classer en deux catégories : - - Celles utilisant les aquifères profonds (au-delà de plusieurs centaines de mètres) dont les températures permettent un usage direct, par simple échange, de la chaleur prélevée ; Celles exploitant des ressources plus superficielles nécessitant l’utilisation de pompes à chaleur pour relever le niveau de la température. Représentation des différentes formes de géothermie © BRGM L’exploitation de la chaleur présente en sous-sol, permet ainsi divers usages, à destination des maisons individuelles, des bâtiments collectifs et tertiaires (géothermie très basse énergie, températures < 30°C). En réseau de chaleur ou en usage direct (géothermie basse énergie, températures entre 30 et 150°C), l’énergie géothermique permet en outre le chauffage ainsi que le rafraîchissement direct des structures. Lorsque la température de la ressource est supérieure à 150°C, la vapeur peut être utilisée à des fins industrielles (production d’amidon par exemple). La géothermie pour le rafraîchissement et la production de froid Lorsqu’elle est réversible, une pompe à chaleur peut aussi, par inversion de son cycle thermodynamique, refroidir des locaux via l’extraction des calories situées à l’intérieur des bâtiments et leur rejet dans le sous-sol. Il est même possible de produire du rafraîchissement dit passif (ou géocooling) sans avoir recours à la pompe à chaleur, grâce à un bypass, ce qui permet de réduire la consommation d’énergie au seul fonctionnement des pompes de circulation des fluides de transport des calories (ou frigories) provenant du sous-sol. 3 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 En France, le Data Center Eolas situé à Grenoble se rafraîchit grâce à la nappe phréatique. À Madrid, dans la station de métro Pacífico, des milliers de voyageurs profitent ainsi chaque jour des bienfaits de ce système, permettant une économie énergétique de 25 % par rapport à une climatisation conventionnelle. Pour aller plus loin, la production de froid négatif est également possible grâce à des groupes frigorifiques à absorption ; cette technologie est en développement. La géothermie pour la production d’électricité électriques. Ces applications concernent essentiellement les champs géothermiques moyenne et haute énergie; c'est-à-dire les contextes géologiques où la température est comprise entre 90°C et 250°C. Cette source d’énergie électrique joue un rôle essentiel dans certains pays comme l’Islande, où elle représente 29,7 % de l’électricité produite, le Salvador (26,5 %), le Kenya (18,3 %) ou les Philippines (14,4 %). À l'heure actuelle, la seule référence française en matière de géothermie conventionnelle se situe à Bouillante, non loin du volcan guadeloupéen de la Soufrière. Représentation de la géothermie haute énergie © BRGM La production d’électricité d’origine géothermique s'obtient en faisant passer la vapeur issue du sous-sol au travers d'une turbine à vapeur. En utilisant cette technique de cogénération, il est ainsi possible de produire de la chaleur dans des centrales Une autre forme de géothermie permet la production d’éléctricité en s’affranchissant du contexte géologique : le système Engineering Geothermal System. Développé à Soutz-sous-Fôrets, en Alsace, ce système est actuellement en cours de developpement industriel (projet Roquette en Alsace, projet Fongeosec en Aquitaine).La chaleur résiduelle issue du process de production d’électricité peut servir à d’autres usages (chauffage de bâtiments, serres…) ; on parle alors de cogénération. En savoir plus : Les usages de la géothermie Dossier de presse du BRGM pour la COP21 : "BRGM et géothermie : Contribuer à l’atténuation du changement climatique" 4 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 Le développement des nouveaux projets limité par un défaut de connaissance Malgré un soutien politique et financier En vigueur depuis août dernier, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a pour objectifs de permettre à la France de contribuer plus efficacement à la lutte contre le dérèglement climatique, ainsi que de renforcer son indépendance énergétique en équilibrant mieux ses différentes sources d’approvisionnement. Dans l’hexagone et les outre-mers, la France bénéficie d’atouts considérables pour devenir un grand producteur d’énergies renouvelables. En 2012, 14 % de l’énergie que nous avons consommée était d’origine renouvelable. L’objectif est d’atteindre les 23 % en 2020 – et jusqu’à 50 % dans les DROM – puis 32 % en 2030, notamment en multipliant par 6 la part d’énergie d’origine géothermique. Un programme de développement ambitieux, intégrant de nombreux dispositifs financiers, a été mis en place : - Le crédit d’impôt transition énergétique, la TVA à taux réduit à 5,5 % et l’éco-prêt à taux zéro à destination des particuliers pour la rénovation énergétique des logements ; - Le Fonds chaleur de l’ADEME pour les opérations des collectivités et des entreprises ; - Le fonds de garantie GEODEEP pour sécuriser les investisseurs des projets de production d’électricité et de chaleur industrielle ainsi que les fonds de garantie permettant de couvrir les risques géologiques associés aux opérations de production de chaleur sur aquifères profonds et superficiels ; - Ainsi que des aides à l’investissement dans presque toutes les régions comme en Ilede-France, où la géothermie est très soutenue par l’ADEME et le Conseil régional. À noter que la région représente près de 16 % de la consommation énergétique française et 50 % des réseaux de chaleur existants sur le territoire national (voir l’article « Les "géothermies" d’Ile-de-France »). Simplifier les démarches Les mesures de simplification concernant la réglementation de la géothermie de minime importance devraient permettre un décollage de la géothermie très basse énergie. En outre, la déclaration des installations géothermiques de minime importance est devenue plus facile et peut désormais s’effectuer en ligne. Pour en savoir plus : La loi de transition énergétique votée par l'assemblée nationale Le nouveau cadre réglementaire de la géothermie de minime importance Les engagements de la France, la contribution de la géothermie pour l’urgence climatique 5 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 Malgré un savoir-faire français et une filière professionnelle Ces dernières années ont vu une montée en compétences des professionnels de la géothermie via la mise en place de normes et de qualifications spécifiques. La filière française en géothermie est présente sur tous les maillons de la chaîne de production et a accompli un important effort de structuration ces dernières années grâce à la création de l’Association Française des Professionnels de la Géothermie (AFPG). Regroupant foreurs, bureaux d’études spécialisés, exploitants, industriels, l’AFPG est un acteur important pour la filière. D’autres associations sont également actives sur le domaine de la géothermie : l’AFPAC, Association des Professionnels de la Pompe à Chaleur, le SER, Syndicat des Energies Renouvelables ou encore le SFEG, Syndicat des Foreurs d’Eau et de Géothermie, constituent un véritable réseau de professionnels. S’ajoute à ce réseau l’AGÉMO, un syndicat qui regroupe les maîtres d’ouvrage ayant ou souhaitant mettre en place un réseau de chaleur géothermique. Malgré un fort potentiel de développement en France et à l’échelle mondiale Géothermie sur le territoire français Avec plus de 4 000 postes créés en France en 2012, la géothermie représentait près de 5 % des emplois générés par l’ensemble des énergies renouvelables. La France se place au 6ème rang de l’Union Européenne pour la production de chaleur directe par géothermie, particulièrement développée en région parisienne et en Aquitaine. Mal connue, il s’agit pourtant de l’énergie renouvelable naturelle la plus utilisée en Ile-de-France : 200 000 équivalents logements sont déjà chauffés par des réseaux de chaleur. La région parisienne concentre 75 % de l’énergie géothermique française produite et montre ainsi qu’il existe des solutions de chauffage propres pour les grandes mégalopoles mais aussi qu’un véritable savoir-faire français existe. En effet, près d’une quarantaine de réseaux sont en fonctionnement dont certains datent des années 60 et onze nouveaux réseaux (Arcueil-Gentilly, Chevilly-Larue, Rosny sous-bois…) seront bientôt en route pour chauffer les franciliens sans chauffer la planète …. 6 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 Puits forés en France pour l’usage direct de la chaleur © BRGM Mais le savoir-faire français ne s’arrête pas là. Pouvant délivrer jusqu’à 16 MW sur le réseau électrique, la centrale géothermique de Bouillante en Guadeloupe est la seule centrale fonctionnant de la sorte aux Antilles et ce depuis les années 90. En Alsace, la réussite du projet de Soultz-sous-Forêts a notamment permis de valider une nouvelle technologie pour l’exploitation de la géothermie haute énergie, qui ouvre des perspectives en France métropolitaine et à l’exportation (voir le décret de 22/09/2015). Les équipes de recherches et les industriels de la filière ont démontré la faisabilité technique d’une production électrique par géothermie en dehors d’un contexte volcanique. Le projet de l’amidonnier Roquette, riche de cette expérience, devrait d’ici peu démontrer la pertinence de cette solution pour ces besoins industriels. En savoir plus : Marché et emplois de la géothermie Dossier de presse du BRGM pour la COP21 Une énergie continue disponible partout dans le monde à l’échelle mondiale Présente dans tous les sous-sols et sous tous les climats, l’énergie géothermique affiche ainsi l’avantage d’être une énergie de base accessible partout avec un taux de disponibilité annuel supérieur à celui du nucléaire. 7 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 Géothermie dans le monde : Capacité électrique installée © BRGM Aujourd’hui, une vingtaine de pays dans le monde, principalement situés en Asie et en Amérique du Nord, produisent de l'électricité géothermique. Dans les îles, où l’énergie a un coût très élevé, la géothermie est très compétitive. C’est également le cas dans de nombreux pays en développement, où des ressources considérables sont encore inexploitées (PMA d’Afrique, Ceinture de feu du Pacifique, Vallée du Rift, économies en transition d’Europe de l’Est…). La géothermie, une solution pertinente mais encore sous-exploitée Malgré la mise en place d’aides financières, la géothermie souffre d’un manque d’information concernant les technologies liées et les conséquences environnementales perçues. Production d’électricité, sécurité alimentaire, réponse aux changements de températures, solution aux manques d’eau, émissions de CO2 négligeables …, l’énergie géothermique couvre pourtant de nombreux domaines sur l’ensemble du globe et se présente ainsi comme une réponse pertinente mais encore sous-exploitée aux problématiques gouvernementales, environnementales et sociétales actuelles. Ainsi, pour pouvoir voler de ses propres ailes, comme c’est déjà le cas en Indonésie ou en Islande, l’énergie géothermique a besoin d’un soutien diplomatique adapté de la part des acteurs publics, pour faciliter l’installation des systèmes ainsi que la connexion avec les fournisseurs d’énergies. Aujourd’hui, avec moins de 6 % du potentiel géothermique mondial exploité, l’énergie du sous-sol se présente à nous comme un atout considérable pour 8 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 atteindre la transition énergétique à condition de lui donner toute la place qu’elle mérite en la faisant connaitre et en soutenant le savoir-faire français. La ville géothermale © ADEME-BRGM Le saviez-vous ? Outre le chauffage individuel ou collectif et la production d’électricité, l’énergie géothermique peut être utilisée de façons diverses : Snow melting La géothermie est utilisée pour empêcher l’accumulation de neige et de verglas. Ces systèmes utilisent des conduites de vapeur et d’eau chaude géothermale disposées aux entrées des bâtiments, les pistes d’aéroports ou les aiguillages de voies ferroviaires. 9 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 Depuis un an, l’Aéroport de Binghamton, dans l’Etat de NewYork, utilise la technique du snow melting pour chauffer les pistes de ses avions. Cette opération, qui dégrade moins le matériel – notamment les roues des avions lors de l’atterrissage – que la pose de sable, est la première de son type dans tout l’Etat. Le projet à 1,25 million de dollar, en partie financé par l’Autorité de recherche et développement énergétiques de l’Etat de New York (NYSERDA), prévoit une réduction annuelle de 103 tonnes des émissions de gaz à effet de serre. Pour en savoir plus : Communiqué de presse “Greater Binghamton Airport, NYSERDA Announce Geothermal Project to Reduce GHG Emissions” Dessalement L’une des solutions au problème du manque d’eau généré par les changements climatiques est le dessalement d’eau de mer par distillation à l’aide de la géothermie basse énergie, permettant ainsi de préserver le niveau des réserves d’eau douce. 10 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 Dans les années 90, une installation-pilote sur l’île de Kimolos, en Grèce a prouvé la faisabilité technique de l’exploitation de la géothermie basse énergie à partir d’un forage profond de 188 mètres, atteignant une température de 61-62 °C. Produisant environ 80 m3 d’eau potable chaque jour pour un coût de 1,6 € pour 1 000 litres d’eau, les coûts de désalinisation sont considérablement plus faibles pour des infrastructures plus conséquentes. Pour en savoir plus : Brochure de l’EGEC sur la désalinisation Agriculture et sécurité alimentaire L’énergie géothermique peut aussi être exploitée comme source principale de chauffage pour l’aquaculture, les serres agricoles et les sols, en réduisant les infections fongiques et les coûts de combustible jusqu’à 80 %. En France, à Parentis en Born (Landes), les tomates issues d’une serre de 10 hectares sont chauffées par transfert de la chaleur des eaux salées que la société pétrolière voisines extrait avec le pétrole. Ce système, qui se subtistue au chauffage à gaz classique, permet de réduire la facture énergétique de l’ordre de 70 à 80 % et a déjà permis la création de 150 emplois sur place (lire l’article du Figaro). Chauffée grâce aux calories d’une eau puisée à 2000 mètres de profondeur, une pisciculture de Mios-Le-teich, en Gironde, maintient la température de l’eau de ses bassins entre 12 et 14°C, permettant de raccourcir la croissance de ses esturgeons de deux ans (lire l’article dans notre bulletin n° 8 de la géothermie et l’article du Figaro). En outre, la géothermie se présente comme une solution rentable et durable pour résoudre les problèmes de traitement de la production alimentaire post-récolte notamment dans les 11 Dossier spécial COP21 www.geothermie-perspectives.fr novembre 2015 pays en développement, à travers le séchage, la pasteurisation et la stérilisation des aliments. En République du Salvador, les femmes de 15 communautés rurales augmentent leurs revenus et luttent contre le changement climatique dans le cadre d’une initiative peu commune. En utilisant la chaleur et la condensation produites par les centrales géothermiques des environs, elles déshydratent les fruits des récoltes, afin de les revendre sur le marché, ou plus simplement pour leur consommation personnelle. En privilégiant l’utilisation de rejets géothermiques plutôt que des énergies fossiles traditionnelles, 1,8 tonnes de CO2 sont évitées chaque année. Pour en savoir plus : Harvesting geothermal energy in El Salvador En savoir plus sur : Les usages de la géothermie 12