PNR « Rance-Côte d`Emeraude

publicité
ETAT DES CONNAISSANCES SUR
LA REPARTITION DES MAMMIFERES
AU SEIN DU TERRITOIRE DU PROJET DE
PNR « Rance-Côte d’Emeraude
Olivier Farcy et Thomas Dubos
Les Mammifères
ammifères
La classe des mammifères regroupe à travers le monde près de 5400
espèces dont 124 espèces sont inféodés au milieu marin, et selon les
classifications scientifiques choisies elles sont réparties en 29 ordres, 153
familles et 1200 genres.
En France métropolitaine, il a été dénombré 119 espèces, dont 1 en
danger critique d'extinction, 2 sont menacées, 13 sont vulnérables et 4
sont quasi menacées.
La Bretagne compte 72 espèces de mammifères sauvages, parmi
lesquelles on distingue :
8 espèces de mammifères marins (phoques et dauphins, ne sont pas
inclus les cétacés pélagiques observés sporadiquement le long des côtes
bretonnes),
63 espèces de mammifères continentaux, strictement terrestres, semiaquatiques (Castor, Loutre) ou volantes (chauves- souris).
Parmi ces 72 espèces, 12 sont classées à l’annexe 2 de la Directive
habitats faune et flore, 11 dans la liste rouge des espèces menacées de
France et 34 sont jugées comme déterminantes pour la désignation des
ZNIEFF.
Une espèce de
métropolitaine.
mammifères
sur
dix
menacée
en
France
La liste rouge des espèces menacées en France révèle que 11 espèces de
mammifères sur 119 (10 espèces continentales et 1 marine) sont
menacées de disparition du territoire métropolitain (cf. Annexe 1).
Sur les 33 espèces de chauve-souris évaluées, 7 figurent dans la catégorie
“quasi-menacée”, notamment en raison du déclin de leur population, et
quatre autres sont menacées d’extinction. La situation actuelle de ces
espèces est la conséquence de nombreuses menaces : dérangement dû à
une fréquentation accrue des principaux gîtes, dégradation de leurs
habitats causée par l’urbanisation et raréfaction des proies due à
l’utilisation intensive de pesticides.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
2
Concernant les cétacés, la moitié des espèces a dû être placée dans la
catégorie “données insuffisantes”. Pourtant, certains de ces mammifères
marins pourraient bien être menacés en France, car ils sont affectés par
de multiples pressions incluant la pollution sonore due au trafic maritime
et aux sonars militaires, les pollutions chimiques, les captures
accidentelles liées à l’utilisation illégale de filets dérivants et la surpêche
affaiblissant leurs ressources alimentaires.
Pour répondre à certaines situations alarmantes, des plans de restauration
sont actuellement mis en œuvre en faveur de différentes espèces. A cet
égard, la loutre d’Europe est un bon exemple de réels progrès obtenus
grâce à une action efficace des pouvoirs publics et des associations de
protection de la nature. En situation précaire il y a encore quelques
décennies, la loutre, aujourd’hui classée en “préoccupation mineure”,
recolonise progressivement différents secteurs du territoire.
Malgré la situation encore préoccupante de plusieurs espèces, le résultat
des évaluations montre que les actions de conservation entreprises pour
les mammifères sur le territoire métropolitain portent leurs fruits
(protection réglementaire nationale et européenne, plans de restauration,
conservation des habitats naturels…). Ces résultats encourageants incitent
à poursuivre les efforts et à renforcer l’action pour continuer à améliorer,
dans les années à venir, la situation de ces espèces.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
3
Sommaire
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au
sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « RanceCôte d’Emeraude »
7
Les mammifères marins
9
Les delphinidés
10
Le grand dauphin Tursiops truncatus
10
Les phocidés
12
Le phoque gris Halichoerus grypus
12
Le phoque veau marin Phoqua vitulina
14
Les mammifères terrestres
16
Les chiroptères
16
Le petit rhinolophe Rhinolophus hipposideros
22
Le grand rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum
26
Le grand murin Myotis myotis
29
Le murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus
32
Le murin de Bechstein Myotis bechsteini
35
Le murin de Natterer Myotis nattereri
38
Le murin de Daubenton Myotis daubentoni
41
Le murin à moustaches Myotis mystacinus
44
Le murin d’Alcathoé Myotis alcathoe
47
La barbastelle d’Europe Barbastella barbastellus
50
L’oreillard roux Plecotus auritus
53
L’oreillard gris Plecotus austriacus
56
La pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus
59
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
4
La pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhli
62
La pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusi
65
La sérotine commune Eptesicus serotinus
69
La noctule de Leisler Nyctalus leisleri
72
Le minioptère de Schreibers Miniopterus schreibersi
75
Les rongeurs
78
Le campagnol amphibie Arvicola sapidus
80
Le campagnol agreste Microtus agrestis
83
Le campagnol des champs Microtus arvalis
86
Le campagnol roussâtre Clethrionomys glareolus
89
Le campagnol souterrain Microtus subterraneus
92
Le muscardin Muscardinus avellanarius
95
Le mulot sylvestre Apodemus sylvaticus
98
La souris grise Mus musculus
101
Le rat des moissons Micromys minutus
104
Le rat noir Rattus rattus
107
Le rat surmulot Rattus norvegicus
110
Le rat musqué Ondatra zibethicus
113
Le ragondin Myocastor coypus
116
L’écureuil roux Sciurus vulgarie
119
Les insectivores
122
La crocidure bicolore Crocidura leucodon
124
La crocidure musette Crocidura russula
127
La crossope aquatique Neomys fodiens
130
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
5
La musaraigne couronnée Sorex coronatus
133
La musaraigne pygmée Sorex minutus
135
La taupe d'Europe Talpa europaea
138
Le hérisson d’Europe Erinaceus europaeus
141
Les carnivores
144
La loutre d'Europe Lutra lutra
146
Le vison d'Amérique Mustela vison
150
Le putois d'Europe Mustela putorius
153
La martre des pins Martes martes
156
La fouine Martes foina
159
Le renard roux Vulpes vulpes
162
Le blaireau d’Europe Meles meles
165
Les lagomorphes
169
Le lapin de garenne Oryctolagus cuniculus
170
Le lièvre d’Europe Lepus europaeus
173
Les artiodactyles
176
Le sanglier Sus scrofa
177
Le chevreuil Capreolus capreolus
180
Conclusion
183
Bibliographie
184
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
6
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères
au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance-Côte d’Emeraude »
Hormis pour certaines espèces de chiroptères, les données et donc les
inventaires sont encore très fragmentaires sur cette partie du territoire régional.
Cependant, on y a dénombré 51 espèces sur les 72 espèces recensées en
Bretagne. Parmi ces espèces, 11 sont inscrites à l’annexe 2 de la Directive
Habitats Faune et Flore : Le grand dauphin, le phoque gris, le phoque veau
marin, le petit rhinolophe, le grand rhinolophe, le grand murin, le murin à oreilles
échancrées, le murin de Bechstein, la barbastelle d’Europe, le minioptère de
Scrhreibers et la loutre d’Europe.
Nombre d’espèces de mammifères répertoriées dans les communes du projet de
Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
7
Tableau 1 : Listes des espèces de mammifères recensées par commune dans le
périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude »
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
8
Les Mammifères marins
L'étude des mammifères marins en Bretagne a commencé au début des années
80 sous l'impulsion de Bretagne Vivante-SEPNB. (Société pour l'Etude et la
Protection de la Nature en Bretagne) et d'individualités de l'U.B.O. (Université de
Bretagne Occidentale, Brest). Depuis cette période, des réseaux d’observateurs,
des opérations de recensements ou encore l’analyse systématique des animaux
échoués ont permis d’inventorier plus amont le nombre d’espèces fréquentant
plus ou moins régulièrement les côtes bretonnes. Cette pression d’observation
accrue permet également aujourd’hui de préciser le statut des espèces
résidentes.
A l’heure actuelle, on compte trois espèces à l'année à proximité des côtes de
Bretagne. Il s'agit du phoque gris, du phoque veau marin et du grand dauphin.
A proximité du PNR, ces trois espèces sont observées principalement dans la baie
du Mont Saint-Michel. Toutes ces espèces sont reprises à l’annexe 2 de la
Directive habitats Faune et Flore.
Tableau 2 : Statut de protection des 3 espèces de mammifères marins recensées
dans ou à proximité du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte
d’Emeraude ».
Monde
Liste
rouge
IUCN
Espèces
Europe
Directive
Habitat
France
Liste rouge
MNHN
Bretagne
Protection
nationale
Espèce
déterminante
ZNIEFF
Côtes
d'Armor
Grand Dauphin, Tursiops truncatus
LC
A2, A4
LC
protégée
*
4
Phoque gris, Halichoerus grypus
LC
A2, A5
NT
protégée
*
3
Phoque veau marin, Phoqua vitulina
LC
A2, A5
NT
protégée
*
3
• Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources :
VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de
France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise
à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale)
• Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » :
A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation
A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte.
• Statut départemental :
6
Commun
5
Assez commun - parfois localisé
4
Peu commun - localisé
3
Rare - très localisé
2
Mal connu
1
Absent ou inconnu
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
9
Les delphinidés
Le grand dauphin Tursiops truncatus
Présentation de l’espèce
Le grand dauphin est présent dans toutes les mers du monde, à l'exception des
zones arctiques et antarctiques. Il existe deux populations assez distinctes : une
côtière et une pélagique.
Le grand dauphin atteint la maturité sexuelle vers l'âge de 12 ans. Les femelles
donnent naissance à un seul petit. Le sevrage est complété après environ 18
mois. Il doit être complet avant la naissance d'un second petit. On remarque
chez les grands dauphins l'utilisation du système de gardiennage d'enfants
(babysitting). Une seule femelle surveille tous les petits pendant que les autres
mères vont à la chasse (Mann et Smuts, 1998).
Elles se reproduisent tous les deux ou trois ans, changeant chaque fois de
partenaire. Si le petit meurt à la naissance, la femelle peut se reproduire à
nouveau après un an (Bearzi et al, 1997).
Les grands dauphins vivent généralement en groupes formés des femelles et des
jeunes, alors que les mâles forment des associations appelées alliances.
Les femelles peuvent vivre jusqu'à environ 40 ans, les mâles environ jusqu'à 30.
Exigences écologiques
Le grand dauphin est opportuniste. Il se nourrit principalement de poissons
(anchois, maquereau commun, mulet, cabot, etc.) et de céphalopodes (calmar
commun, seiches et pieuvre), mais il ne dédaigne pas à l'occasion les crustacés.
Des recherches compilant le contenu d'estomacs de grands dauphins de la mer
Méditerranée ont révélé que celui-ci se nourrit surtout de Merlucciidae,
Lepidopus, Congre commun et calmar commun (Volani et Volpi, 1990). Les
grands dauphins océaniques peuvent plonger jusqu'à 200 m de profondeur et
demeurer sous l'eau jusqu'à 15 minutes sans respirer, alors que ceux vivant le
long des côtes descendent jusqu'à 30 m durant un maximum de 4 à 5 minutes.
Ils peuvent atteindre une vitesse d'environ 30 km par heure
Statut du grand dauphin en Bretagne
Trois groupes de grands dauphins, du type côtier, sont résidents en Bretagne. Ils
occupent les sites suivants : la baie du Mont Saint-Michel, l'archipel de Molène et
les abords de l'île de sein.
La baie du Mont Saint-Michel (site Natura 2000 FR2500077) est un des cinq sites
les plus importants pour l’espèce en France. Le grand dauphin y passe en effet
l’année et s’y reproduit.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
10
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Au vu de la biologie de cette espèce, il est difficile de préciser l’importance que
pourrait jouer la création d’un Parc Naturel Régional pour la conservation de
l’espèce.
Le grand dauphin sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Le grand dauphin est observé essentiellement en baie du Mont-St-Michel, mais il
traverse également le territoire maritime de ce périmètre puisqu’il est très
régulièrement observé au Cap Fréhel et à la pointe du Grouin à Cancale.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
11
Les phocidés
Le phoque gris Halichoerus grypus
Présentation de l’espèce
Cette espèce présente un profond dimorphisme sexuel : les mâles adultes
atteignent 2,30 m et 330 kg
tandis que les femelles ne
dépassent pas 1,90 m et
190 kg. Le jeune à la
naissance,
nommé
également "blanchon" en
raison de son pelage laineux
blanc
appelé
"lanugo",
mesure environ 90 cm pour
11 à 20 kg.
On peut reconnaître les
phoques gris grâce au profil
convexe
de
leur
tête,
observé à la fois chez le
mâle et la femelle. Cette caractéristique est toutefois beaucoup plus accentuée
chez le mâle (photo ci-dessous, un mâle adulte en mer).
Le pelage de la plupart des femelles est de couleur crème, sous le ventre et au
niveau du cou, parsemé de taches foncées plus ou moins nombreuses selon les
individus. Le dos est généralement uniformément sombre. La coloration des
mâles est plus uniforme et plus sombre, particulièrement lorsqu'ils ont atteint
leur maturité sexuelle.
Exigences écologiques
La reproduction du phoque gris s'effectue à terre, en colonies situées sur des îles
reculées et inhabitées ou bien sur de la glace stable. En général, les phoques gris
sont assez fidèles vis à vis de leurs sites de reproduction et ils y reviennent
l'année suivante. Des études récentes montrent que les femelles ont tendance à
revenir sur leur site de naissance pour se reproduire. En Bretagne, les phoques
gris fréquentent le chapelet d'îles basses de l'archipel de Molène.
Le phoque gris est un carnivore, et consomme une grande variété de poissons et
de céphalopodes (calmars). La majeure partie de son alimentation est constituée
de lançons (ou équilles), un poisson appartenant au groupe des Ammodytidae.
Suivant les endroits et les saisons, ce type de poisson peut constituer plus de
70% de l'alimentation du phoque gris. D'autres proies sont également au menu :
harengs, merlus, cabillaud, lieu, colin, poissons plats ....
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
12
Le phoque gris chasse principalement au fond de la mer (c'est un chasseur
benthique) et effectue des plongées pouvant atteindre plus de 200 mètres et
durer environ 5 à 10 min pour rechercher sa nourriture. Il peut dormir à terre,
dans l'eau en surface ou sur le fond, remontant de temps à autres pour respirer
en surface. Ses apnées peuvent alors durer près d'une demi-heure
Statut du phoque gris en Bretagne
En Bretagne (données de 1998), on trouve des individus au niveau de l'archipel
de Molène (50 à 60 phoques) et de l'archipel des Sept Iles (15 à 20 phoques). Ce
sont les deux seules colonies établies, au sein desquelles ont été observées des
naissances. Il y a également des observations ponctuelles de phoques gris sur
toute la côte nord de la Bretagne. Au total, on estime à environ 150 ou 200 le
nombre total de phoques gris fréquentant les côtes bretonnes à un moment ou à
un autre de l'année (données 1998-2000).
Le dynamisme des effectifs bretons est certainement lié à celui des colonies
beaucoup plus importantes des îles Britanniques.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Pourvu de quelques îles, ce périmètre pourrait jouer un rôle significatif pour la
reproduction de l’espèce en permettant aux femelles de mettre bas sur des îlots
préservés.
Le phoque gris sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
L’espèce est observée de façon occasionnelle le long de la côte entre le Cap
Fréhel et la pointe du Grouin.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
13
Le phoque veau marin Phoqua vitulina
Présentation de l’espèce
C’est un phoque de taille moyenne à l’allure générale très ronde. Ce phoque a un
pelage de coloration très
variable
suivant
les
individus du gris clair au
brun foncé ou au noir, plus
ou moins tacheté de formes
foncées et de répartitions
irrégulières.
La
face
ventrale est généralement
plus claire. Ce phoque a une
petite
tête
de
forme
arrondie, au museau court.
Il y a un net décrochement
entre le front et le museau.
Les taches de la tête
caractérisent
chaque
individu et peuvent permettre une reconnaissance individuelle.
L’espèce est grégaire en dehors de l’eau et peut se reposer en groupes de
plusieurs centaines d’individus. Il semble qu’il n’y ait pas d’organisation sociale
hiérarchisée. Le phoque veau-marin est un animal plutôt sédentaire, bien que
d’importantes variations d’effectifs puissent être constatées lors des
dénombrements sur les reposoirs. Après le sevrage, les jeunes peuvent se
disperser sur de longues distances.
Exigences écologiques
Le phoque veau-marin fréquente les côtes sableuses mais il peut aussi utiliser les
côtes rocheuses basses. Cette espèce est plutôt côtière, et affectionne les plages,
les baies abritées et les larges estuaires offrant des bancs de sables se
découvrant à marée basse. On peut le retrouver en eau douce lorsqu’il pèche,
remontant les fleuves jusqu’à 200 km de la mer.
Ce phoque est principalement piscivore, il se nourrit d’une grande variété de
poissons. Il consomme quotidiennement environ 2 kg de poisson (hareng, bar,
anchois, merlan, morue de l'Atlantique, plie, sole, saumon, cabillaud). Aucune
espèce ne semble particulièrement recherchée, le choix semblant surtout lié à
l’abondance locale ou saisonnière des proies. Il peut consommer également des
crustacés (crevettes…), des céphalopodes (calmars…) ou des mollusques (jusqu’à
environ 4 kg/jour quand les proies sont abondantes, pour les gros individus). Les
jeunes se nourrissent essentiellement de crevettes et de crabes, mais le régime
alimentaire se diversifie rapidement.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
14
Statut du phoque veau marin en Bretagne
Le phoque veau-marin ne semble pas menacé au niveau mondial. La population
mondiale de l’espèce est actuellement estimée à plus de 600 000 individus. La
colonie la plus importante en France se rencontre en baie de Somme et compte
actuellement environ 50-60 individus sous l’effet d’apports d’individus provenant
de la mer du Nord. La reproduction de l’espèce a également été mise en
évidence en baie des Veys où la colonie est forte d’une trentaine d’individus.
En Bretagne, seule la baie du Mont Saint-Michel (site Natura 2000 FR2500077)
héberge une colonie de phoques veaux marins comptant près d’une quinzaine
d’individus.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Vu les exigences de l’espèce et notamment pour la reproduction, l’intérêt du
périmètre considéré pour la conservation de l’espèce est probablement assez
important.
Le phoque veau marin sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Depuis 2000, un individu est observé en Rance maritime. Un groupe entre
1 et 4 occupe depuis 2006 sur l'estuaire de l'Arguenon. Ce dernier secteur
pourrait être colonisé par l’espèce dans la mesure où elle cette
colonisation serait favorisée
Comme pour le phoque gris, le potentiel du périmètre pour favoriser les mise-bas
de l’espèce n’est peut-être pas à sous-estimer du moins il mériterait d’être
évalué.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
15
Les Mammifères terrestres
Les chiroptères
Les inventaires menés par Bretagne Vivante depuis plus de dix ans dans cette
portion du territoire régional ont permis d’y recenser 18 des 21 espèces
présentes en Bretagne. Parmi ces espèces, on compte 6 espèces d’intérêt
communautaire inscrites à l’annexe 2 de la directive habitats faune et flore : le
petit rhinolophe, le grand rhinolophe, le grand murin, le murin à oreilles
échancrées, le murin de Bechstein, la barbastelle d’Europe et le minioptère de
Schreibers.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
16
Tableau 3 : Statut de protection des 18 espèces de chiroptères recensées dans le
périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Monde
Espèces
Grand Rhinolophe, Rhinolophus ferrumequinum
Petit Rhinolophe, Rhinolophus hipposideros
Grand Murin, Myotis myotis
Murin de Daubenton, Myotis daubentoni
Murin à moustaches, Myotis mystacinus
Murin de Bechstein, Myotis bechsteini
Murin d’alcathoé, Myotis alcathoe
Murin de Natterer, Myotis nattereri
Murin à oreilles échancrées, Myotis emarginatus
Noctule de Leisler, Nyctalus leisleri
Sérotine commune, Eptesicus serotinus
Pipistrelle commune, Pipistrellus pipistrellus
Pipistrelle de Kuhl, Pipistrellus kuhli
Pipistrelle de Nathusius, Pipistrellus nathusi
Barbastelle d’Europe, Barbastella barbastellus
Oreillard gris, Plecotus austriacus
Oreillard roux, Plecotus auritus
Europe
Liste rouge Directive
IUCN
Habitat
France
Bretagne
Espèce
déterminante
Côtes d'Armor
ZNIEFF
4
*
*
4
*
3
6
*
5
*
3
2
*
2
Liste rouge
MNHN
Protection
nationale
A2, A4
A2, A4
A2, A4
A4
A4
A2, A4
NT
LC
LC
LC
LC
NT
LC
A4
LC
protégée
protégée
protégée
protégée
protégée
protégée
protégée
protégée
LC
A2, A4
LC
protégée
*
3
LC
LC
LC
LC
LC
NT
LC
LC
A4
A4
A4
A4
A4
A2, A4
A4
A4
NT
LC
LC
LC
NT
LC
LC
LC
protégée
protégée
protégée
protégée
protégée
protégée
protégée
protégée
*
2
6
6
2
3
2
5
2
NT
A2, A4
VU
protégée
LC
LC
LC
LC
LC
NT
Minioptère de Schreibers, Miniopterus schreibersi
• Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources :
*
*
3
VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de
disparition de France est faible), DD : Données insuffisantes (’évaluation non réalisée faute de données suffisantes)
• Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » :
A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de
Conservation
A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte.
• Statut départemental* :
6
Commun
5
Assez commun - parfois localisé
4
Peu commun - localisé
3
Rare - très localisé
2
Mal connu
1
Absent ou inconnu
* : d’après Penn ar Bed n° 197/198, Choquené (coord.), 2006
L’inventaire des chiroptères dans le PNR n’a pas été réalisé de façon homogène,
hormis pour la recherche de nurseries dans des bâtiments puisque la quasitotalité des églises et de nombreux châteaux ont été prospectés. Pour réaliser un
inventaire assez complet, il convient de croiser diverses techniques et d’assurer
des prospections sur un cycle biologique complet.
La carte ci-dessous fait donc le point sur la pression d’observation exercée dans
le PNR. Nous avons décliné cette pression d’observation en 5 niveaux : Niveau
1 : recherche de gîtes estival, Niveau 2 : recherche de gîte d’hibernation, Niveau
3 : recherche de gîte estival et de gîte d’hibernation, Niveau 4 : capture
temporaire et où détection ultrasonore et Niveau 5 : prospection diurne (gîté
d’été ou d’hibernation) et prospection nocturne (capture et détecteur d’ultrasons)
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
17
Etat de la pression d’observation dans les communes du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
18
L’abondance des espèces par communes peut être donc concomitantes avec
l’utilisation ou non des diverses techniques d’inventaire et le nombre de fois où
elles ont été répétées sur le territoire d’une commune. La carte ci-dessous est
donc encore largement à compléter car on peut considérer que chaque commune
abrite au moins 5 espèces de chiroptères.
Nombre d’espèces de chiroptères répertoriées dans les communes du projet de
Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
19
Depuis 1985, les inventaires ont largement étaient axés sur la recherche
des nurseries et de gîtes d’hibernation des espèces d’intérêt communautaire
dépendantes de bâtiments ou de vastes sites souterrains pour se reproduire et
hiberner. Il s’agit de répondre à l’urgence de protéger et de sensibiliser les
propriétaires de tels sites dont la disparition compromettrait à terme la survie de
ces espèces en Bretagne. En 2009, 13 nurseries (dont 2 nurseries mixtes) des
espèces d’intérêt communautaire ciblées sont connues dans les limites du PNR. 3
de ces nurseries occupent des édifices publiques et les 10 autres se trouvent
dans des propriétés privées. A l’heure actuelle, seule une nurserie possède un
statut de protection contractuelle.
Localisation des nurseries des 4 espèces d’intérêt communautaire faisant l’objet
de recherches spécifiques au sein du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
20
31 gîtes d’hibernation ont été inventoriés dans des galeries datant de la seconde
guerre mondiale, des bunkers, des grottes naturelles, des tours féodales, des
caves, des fours à chaux, des carrières souterraines ou encore dans un barrage.
A ce jour, 2 gîtes d’hibernation sont protégés par une convention d’association
pour l’un et par un arrêté préfectoral de protection de biotope pour l’autre.
Localisation des gîtes d’hibernation abritant au moins 1 des 4 espèces d’intérêt
communautaire faisant l’objet de recherches spécifiques au sein du projet de
Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
21
Le petit rhinolophe Rhinolophus hipposideros
Présentation de l’espèce
D’une vingtaine de centimètres
d’envergure, c’est la plus petite
des cinq espèces de rhinolophes
européens, et l’espèce de
chauves-souris
européenne
dont
la
régression
géographique en Europe est la
plus importante et la mieux
documentée
(Arbeitskreis
Fledermaüse
Sachsen-Anhalt,
1997). Pendant son repos
hivernal, le petit rhinolophe
s’enveloppe complètement dans
ses ailes.
Exigences écologiques
Gîtes
Sédentaire, ses gîtes d’hibernation se situent en général à proximité de ses gîtes
d’été (Harmata, W, 1987), les distances parcourues pouvant toutefois atteindre
quelques dizaines de kilomètres (Harmata, W, 1987 ; Gaisler, J et al., 2003). Il
semble par ailleurs que le gîte d’hibernation le plus proche d’une colonie de misebas ne soit pas nécessairement utilisé par la totalité de l’unité de population
(femelles et mâles adultes, jeunes et immatures). Pour exemple, dans le
Morbihan, une colonie de mise-bas située dans le grenier d’un château n’a
accueilli dans la cave en hiver au mieux que 64% des individus. Eté comme
hiver, les gîtes du petit rhinolophe sont accessibles en vol direct. Les dimensions
idéales de l’ouverture couvrent en longueur l’envergure de l’animal soit un peu
plus de 25 cm pour une hauteur de 15 cm.
Terrains de chasse
Toutes les études, entreprises en plaines dans des secteurs géographiques
comparables à la Bretagne, montrent une préférence marquée du petit
rhinolophe pour les habitats fortement boisés : bois de feuillus à mixte, ripisylve
et étang boisé. Le bocage est également utilisé pour la chasse (Bontadina, F et
al. 2002). Les réseaux de haies jouent un rôle pour la dispersion des animaux
autour de leur gîte.
En Bretagne, une étude a permis de confirmer les résultats de nos collègues
européens. Ainsi, dans un rayon de 60 m autour d’une colonie, 86 % des
animaux ont été contactés au détecteur d’ultrasons dans des habitats boisés
contre 14 % dans des habitats semi-ouvert. Des individus radio-pistés ont
montré des stratégies de chasse assez similaires, les femelles exploitant
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
22
différentes zones de chasse, naviguant de l’une l’autre mais ne les exploitant pas
toutes systématiquement chaque nuit. Elles ont cependant chacune une zone
privilégiée qu’elles exploitent plus que toutes les autres. On remarque que cette
zone favorite est assez proche de la colonie (maxi 650 m). Les individus suivis
ont passé entre 68 % et 90 % de leurs temps de chasse à des distances
comprises entre 50 et 625 m du gîte, et la distance maximale parcourue par un
individu pour rejoindre un terrain de chasse a été de 1800 m (Farcy et al, 2009).
Statut du petit rhinolophe en Bretagne
Le petit rhinolophe semble absent ou rare à l’Ouest d’une ligne MorlaixRostrenen-Quimperlé. Les effectifs des colonies les plus à l’Ouest sont faibles.
En 2009, on compte 74 colonies de mise-bas en Bretagne dont 37 dans les Côtes
d’Armor, 19 en Ille-et-Vilaine et 18 dans le Morbihan. Une seule colonie est
connue dans le Finistère, localisée dans l’extrême Est du département à la
frontière avec les Côtes d’Armor.
La population régionale totalise plus de 2200 adultes et immatures ce qui assez
faible au regard d’autres populations connues en France métropolitaine. Le petit
rhinolophe est à considérer comme une espèce rare et menacée en Bretagne.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations (adultes et immatures) de petit rhinolophe présentes dans cette
partie du territoire régional représentent en 2009 :
5,6 % de la population régionale*,
18.7 % de la population des Côtes d’Armor*
Au vu des connaissances actuelles acquises sur l’espèce en Bretagne, il apparaît
que ce périmètre pourrait jouer un rôle important pour le maintien de l’espèce en
Bretagne : maintenant sur place des populations faisant le lien avec les
populations de l’Ouest du département des Côtes d’Armor et des populations à
l’Ouest du département d’Ille-et-Vilaine.
*: estimation basée sur les effectifs au sein des unités de populations (nurseries)
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
23
Le petit rhinolophe sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
On compte :
•
•
•
•
•
2 nurseries à Fréhel,
2 à Plévenon,
3 à Pléboulle,
1 à Saint-Cast le Guildo
et 1 à Guenroc
soit 11 nurseries sur l’ensemble du périmètre considéré et uniquement dans les
Côtes d’Armor. Cependant de nombreuses portions de territoire comme les bords
de Rance, les secteurs boisés entre Guenroc et Aucaleuc ainsi que les vastes
ensembles boisés compris entre les forêts deux domaniales abritent à n’en pas
douter des populations potentiellement importantes.
En 2009, les différentes populations identifiées dans le périmètre totalisent
124 individus adultes et immatures pour 74 jeunes. La dynamique
démographique de ces populations est donc assez importante le taux de
couples/mères jeunes représentant 60 % des individus adultes et immatures
comptabilisés. Les deux plus importantes colonies montrent un taux de couples
mères jeunes bien supérieur avec 97 et 80%.
Cependant, il est à noter que seule une des deux colonies de Fréhel a été suivie
en 2009, que l’espèce était absente des colonies de Plévenon, que deux colonies
sur trois ont pu être contrôlées à Pléboulle et enfin que les individus étaient
absent à St-Cast le Guildo en juillet.
Or sur ce secteur en particulier, un fonctionnement en méta-colonies de ces
populations est possible. C'est-à-dire que les membres de colonies les plus
importantes peuvent se disperser sur différents gîtes. Ce qui reviendrait à dire
par exemple que les colonies le long du Frémur ne forment qu’une seule et
même population dispersée sur plusieurs gîtes.
Il pourrait être donc intéressant de distinguer génétiquement l’ensemble des
individus présents dans cette partie du territoire régional afin de pouvoir infirmer
ou non cette hypothèse en étudiant les apparentements et les distances
génétiques.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
24
Répartition du petit rhinolophe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance
– Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
25
Le grand rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum
Présentation de l’espèce
Le grand rhinolophe est le plus grand des rhinolophidés européens, son
envergure approchant les 40
centimètres. Comme tous les
rhinolophes, il est suspendu
librement à un support et
principalement
bien
en
vu.
Comme tous les représentants de
sa famille, il est caractérisé par
son appendice nasal en forme de
fer à cheval. Au repos, il
s’enveloppe presque totalement
dans sa membrane alaire. Il
ressemble ainsi à un cocon. Son
pelage est gris-brun plus ou
moins teinté de roux sur le dos
et la face ventrale est gris-blanc
à blanc-jaunâtre. L’espèce présente une vaste aire de répartition. On le trouve
depuis l’Angleterre jusqu’au Japon, du sud au nord-ouest de l’Afrique, Palestine,
Iran, Pakistan et nord de l’Inde
Exigences écologiques
Gîtes
Occupant orignellement les grottes, l’espèce a su s’adapter et tirer profit des
constructions humaines pour étendre son aire de répartition comme c’est le cas
en Bretagne, région peu pourvue en grottes hormis sur le littoral. Dans notre
région, la majeure partie des colonies de mise bas de grands rhinolophes est
située dans des combles de bâtiments. Mais quelques colonies fréquentent
d’autres types de gîtes : un soubassement en béton d’un quai en bordure d’une
rivière, des tours féodales ou encore des galeries souterraines. Pour hiberner, les
grands rhinolophes recherchent des sites offrant un microclimat stable (humidité
forte et température de 8 à 10°C) : grottes, mines, caves ou encore bunkers.
Comme le petit rhinolophe, l’espèce recherche des gîtes accessibles en vol direct.
Une étude réalisée en Belgique par Fairon (1997) signale que les gîtes de
reproduction et d’hivernage sont éloignés au maximum de 20 km les uns des
autres.
Terrains de chasse
Les travaux de radiopistage menés en Centre Bretagne sur l’espèce (Boireau et
Grémillet, 2006) ont confirmé que le grand rhinolophe chasse de manière
sélective dans les ripisylves, les boisements de feuillus, les prairies naturelles, en
particulier humides, et les jardins. Ces milieux sont reliés par un maillage
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
26
bocager dense que les animaux utilisent comme corridor et territoire de chasse.
Les grands rhinolophes évitent les prairies temporaires, les landes, les
boisements de résineux, les cultures intensives et les zones urbaines. Les zones
de chasse peuvent être assez éloignées du gîte (maximum observé 9,8 km).
Durant l’étude, 90% des contacts en chasse ont été réalisés dans un rayon de 6
km autour du gîte et 70% dans un rayon de 3,5 km.
Statut du grand rhinolophe en Bretagne
L’espèce est présente sur l’ensemble de la région. Cependant, les densités de
populations diminuent à mesure que l’on avance vers l’est. Le Finistère constitue
le bastion de l’espèce en Bretagne.
En 2009, on compte 31 colonies de mise-bas en Bretagne dont 20 dans le
Finistère 2 dans les Côtes d’Armor, 1 en Ille-et-Vilaine et 8 dans le Morbihan.
4100 adultes et immatures ont été recensés dans les nurseries en 2009, ce qui
porte l’effectif de la population régionale autour de 8000 à 8500 individus.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations (adultes et immatures) de grand rhinolophe présentes dans cette
partie du territoire régional représentent en 2009 :
4.5 % de la population régionale,
100 % des populations connues dans les Côtes d’Armor
Ce périmètre joue donc un rôle capital pour le maintien de l’espèce dans les
Côtes d’Armor mais également en Ille-et-Vilaine. En effet, il est plus que
probable que les plus importantes populations pour ce département soient ici
présentes.
*: estimation basée sur les effectifs au sein des unités de populations (nurseries)
Le grand rhinolophe sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
On compte :
•
•
1 nurserie à Plouër sur Rance,
1 à Dinan.
En 2008, ces différentes populations totalisent 204 individus adultes et
immatures pour 140 jeunes. La dynamique démographique de ces populations
est importante le taux de couples/mères jeunes représentant 70 % des individus
adultes et immatures comptabilisés à Dinan et 67 % à Plouër sur Rance. On
suppose que l’espèce se reproduit également en Ille-et-Vilaine (forte
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
27
présomption à Pleurtuit). Par ailleurs de vastes portions de ce territoire
pourraient parfaitement convenir à l’espèce comme par exemple entre les
communes de Guenroc et d’Aucaleuc. Pour la colonie de Dinan, la tendance à la
hausse de la colonie est constatée depuis 2000 (date des premiers comptages).
Cependant, cette augmentation est encore très limitée puisque la colonie compte
depuis cette période, 59 individus (adultes et immatures) supplémentaires en
2009. Il serait également intéressant pour cette espèce de mesurer l’isolement
génétique de ces deux populations particulièrement éloignées d’autres
populations. L’évaluation des taux de survie des jeunes pourrait peut-être
apporter des éléments de réponse sur la faible augmentation de ces populations
dans le temps. Un faible taux de survie des jeunes pourrait indiquer une
ressource alimentaire insuffisante mais aussi une dispersion importante de cette
classe d’âge.
Répartition du grand rhinolophe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance –Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
28
Le grand murin Myotis myotis
Présentation de l’espèce
Le grand murin, avec parfois une envergure supérieure à 40 centimètres
d’enverguer, est l’une des
plus grandes chauves-souris
d’Europe de l’Ouest. Sa taille
la différencie donc nettement
des
autres
espèces
rencontrées en Bretagne. Son
pelage est épais et court, de
couleur gris brun sur le corps
à l’exception du ventre et de
la gorge qui sont blancs. En
Europe, le grand murin se
rencontre de la péninsule
ibérique à la Turquie. Au nord
de son aire de répartition, il
est présent jusqu’aux côtes
allemandes et polonaises de la
Baltique. Il est en revanche absent dans les îles britanniques, la Scandinavie et
les états baltes (Kervyn, 2001a). Quant à sa limite de répartition orientale, elle
ne s’étend pas au-delà de l’Ukraine, de la Turquie et de la Syrie
Exigences écologiques
Gîtes
Dans le sud de son aire de répartition, le grand murin peut être observé toute
l’année dans des grottes, caves ou anciennes mines. Plus au nord, les gîtes
varient selon les saisons. Ainsi, en été, les colonies de mise-bas sont installées
principalement dans les combles des bâtiments. Les grands murins témoignent
d’une grande fidélité à leur gîte (Kervyn, 2001b).
En hiver, ce sont les milieux souterrains qui sont occupés. Le grand murin entre
en hibernation en novembre et y reste jusqu’en mars, ces dates variant selon les
conditions climatiques. Durant cette période, les individus peuvent former des
essaims importants suspendus aux voûtes, ou se glisser, isolés ou en petits
groupes, dans d’étroites fissures.
Terrains de chasse
Le grand murin chasse principalement dans les allées boisées et en sous-bois
lorsque les strates herbacées et arbustives sont peu denses voire au mieux
absentes, laissant des zones libres sans végétation lui permettant de capturer
certaines de ses proies au sol. Audet (1990) a montré que l’espèce recherche (en
Allemagne) principalement les habitats forestiers pour chasser même si ceux-ci
sont sous représentés autour du gîte. Il chasse également en milieu ouvert, au
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
29
dessus des prairies fauchées ou pâturées bordées de haies (Barataud, 1992). Il y
pratique un vol lent, à une cinquantaine de centimètres du sol, lui permettant de
repérer les proies se déplaçant sur le substrat : carabes, bousiers, criquets,
grillons, forficules et autres araignées (Schober et Grimmberger, 1987).
Le domaine vital du grand murin peut s’étendre sur une surface très importante.
Des femelles en chasse ont été suivies dans un rayon de 20 kilomètres autour
des colonies (Rainho et Palmeirim, 2001).
Statut du grand murin en Bretagne
Le grand murin est essentiellement présent à l’est d’une ligne Lorient – Dinan. Il
est quasiment absent du Finistère et est observé de manière sporadique dans les
Côtes d’Armor.
En 2009, on compte 15 colonies de mise-bas en Bretagne dont 9 dans le
Morbihan et 6 en Ille-et-Vilaine.
1368 adultes et immatures ont été recensés dans les nurseries en 2009, ce qui
porte l’effectif de la population régionale autour de 3000 à 3500 individus.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations (adultes et immatures) de grand murin présentes dans cette
partie du territoire régional représentent en 2008 :
10 % de la population régionale,
18 % de la population d’Ille-et-Vilaine
Au vu de la rareté de l’espèce en Bretagne, on ne peut que conclure à l’intérêt
fort que joue le périmètre considéré pour le maintien de cette espèce en
Bretagne, d’un point de vue des populations, des zones de chasse mais
également de l’offre en gîte estivaux et d’hibernation.
*: estimation basée sur les effectifs au sein des unités de populations (nurseries)
Le grand murin sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
En 2008, la colonie de Miniac Morvan est découverte alors même que celle fait
l’objet de travaux important de restauration. Bretagne Vivante met tout en
œuvre pour que ces travaux respectent la tranquillité des animaux et en accord
avec les élus demande ce que les travaux sur la partie utilisée par les grands
murins soient suspendus jusqu’à la fin de l’élevage des jeunes. En dépit de ces
précautions, en 2009 la colonie n’a pas réintégré l’église de Miniac Morvan.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
30
L’urgence à l’heure actuelle est de retrouver les membres de la nurserie. Des
opérations de capture afin de radiopister des femelles gestante ou allaitante sont
en cours à l’heure où cet état des lieux est réalisé. Les premières informations
montrent l’intérêt de la forêt du Mesnil pour l’espèce comme zone de chasse.
Plusieurs femelles et mâles y ont été capturés.
Dans le même temps, il faudra également identifier le réseau de gîtes abritant
cette population puisque l’on compte sur ce secteur moins de 30 grands murins
dans les gîtes d’hibernation connus dans le périmètre du PNR.
Répartition du grand murin dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
31
Le murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus
Présentation de l’espèce
Le murin à oreilles échancrées est un des plus anthropophile du genre. La couleur
de son pelage laineux, brun
roux sur le dos et crème sur
le
ventre,
ajoutée
à
l’échancrure presque à angle
droit dans le tiers supérieur
de l’oreille caractérisent ce
murin de taille moyenne. Il
est présent dans la moitié
Sud de l’Europe continentale,
quasiment
absent
du
Benelux, de l’Allemagne, de
la Pologne et de tous les
pays
plus
nordiques
(Mitchell-Jones et al, 1999).
Il est présent partout en
France métropolitaine, sur le
continent comme en Corse
(Arthur, 2001).
Exigences écologiques
Gîtes
On retrouve le murin à
greniers ou encore des
occupent également des
les grottes (Schober et
(Schwaab et al, 1997).
oreilles échancrées dans des gîtes chauds tels que les
caves chauffées. Cependant, des colonies de mise-bas
gîtes thermiquement beaucoup moins favorables comme
Grimmberger, 1987) ou encore des linteaux de portes
Les gîtes d’hibernation préférentiels du murin à oreilles échancrées sont parmi
les plus grands et les plus chauds : anciennes mines, anciennes tours féodales,
souterrains et bunkers.
Terrains de chasse
Les études visant à caractériser ses territoires de chasse sont encore peu
nombreuses. Cependant, il a été montré que cette espèce à émergence tardive
chasse aussi bien à proximité immédiate de son gîte (Arthur, 2001) qu’à 10 km
de distance (Krull et al, 1991). Une étude menée dans les Alpes bavaroises a
montré une préférence de l’espèce pour les milieux boisés. Le murin à oreilles
échancrées y chasse aussi bien en lisière qu’à l’intérieur d’un boisement. A la
recherche principalement d’araignées et de mouches (Beck, 1995), il pénètre
fréquemment à l’intérieur du feuillage (Krull et al, 1991).
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
32
Statut du murin à oreilles échancrées en Bretagne
Les données concernant le murin à oreilles échancrées confirment la rareté de
l’espèce à l’Ouest d’une ligne Dinan-Plédéliac-Vannes. Les données en
provenance du Finistère restent très rares mais régulières. Mise à part une
colonie de mise bas de 35 individus (Grémillet, com. pers.), les observations ne
concernent que des individus solitaires dans des gîtes d’hibernation dans ce
département.
En 2009, on compte 11 colonies de mise-bas en Bretagne dont 6 dans le
Morbihan, 4 dans les Côtes d’Armor et 1 en Ille-et-Vilaine. Le murin à oreilles
échancrées est donc une espèce rare et localisée qui comme ici peut-être
abondante localement.
2110 adultes et immatures ont été recensés dans les nurseries en 2008, ce qui
porte l’effectif de la population régionale autour de 4000 individus.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations (adultes et immatures) de murins à oreilles échancrées
présentes dans cette partie du territoire régional représentent en 2008 :
79 % de la population régionale,
90 % de la population des Côtes d’Armor
L’intérêt du périmètre pour le maintien de l’espèce est majeur et primordial.
*: estimation basée sur les effectifs au sein des unités de populations (nurseries)
Le murin à oreilles échancrées sur le territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Deux nurseries ont été inventoriées à Plouër sur Rance et à Dinan.
En 2008, nous possédons un recul et des comptages fiables pour la seule
nurserie de Dinan suivie depuis 2003. On note que la progression de cette
nurserie est particulièrement remarquable puis que l’on comptait près de 300
adultes et immatures en 2003 et l’on en compte plus de 600 en 2008.
Au vu des résultats des comptages réalisés sur ce deux nurseries, il semble que
le murin à oreilles échancrées ne souffre d’aucune menace particulière et trouve
des conditions de vie très favorables. Il pourrait être utile d’étudier l’une de ces
deux populations afin de préciser les éléments qui favorisent tant l’espèce ici.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
33
Répartition du murin à oreilles échancrées dans le périmètre du projet de Parc Naturel
Régional « Rance –Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
34
Le murin de Bechstein Myotis bechsteini
Présentation de l’espèce
Vespertilion de taille moyenne, le murin de Bechstein présente une physionomie
caractéristique avec ses très
grandes oreilles, les plus
longues du genre Myotis. Il
arbore par ailleurs comme la
plupart
des
autres
vespertilions un net contraste
du pelage entre le dos brun et
le ventre blanc pur. Son
envergure est comprise entre
23 et 25 centimètres. Le murin
de
Bechstein
occupe
les
latitudes
moyennes
de
l’Europe.
Il
est
géographiquement
bien
représenté dans le Sud de
l’Angleterre, en France, en
Allemagne,
en
République
Tchèque, en Autriche, en Slovaquie et en Hongrie. Beaucoup moins présent au
Sud, sur le pourtour méditerranéen, il est quasiment absent au Nord, au delà
d’une ligne qui passe par le centre de l’Angleterre et le Nord de l’Allemagne, à
l’exception de la pointe Sud de la Suède (Mitchell-Jones et al, 1999).
Exigences écologiques
Gîtes
Le murin de Bechstein est considéré comme étant l’espèce de chiroptère la plus
inféodée au milieu forestier, où elle trouve à la fois ses gîtes et ses zones de
chasse (Meschede et Heller, 2003). L’espèce occupe donc principalement à
l’année des cavités arboricoles (fissures ou loges de pic). Une seule colonie peut
occuper au cours d’une même saison plusieurs dizaines de gîtes arboricoles. Et
bien que plusieurs colonies de mise-bas peuvent occuper une même entité
forestière, ces colonies sont socialement closes : il n’existe aucun échange de
femelle, même entre des colonies voisines (Kerth et al, 2000).
Les gîtes d’hibernation sont probablement principalement arboricoles.
Cependant, l’espèce peut être observée dans d’autres gîtes, ceux-ci pouvant
présenter des caractéristiques physiques très variables (températures,
hygrométrie, exposition aux mouvements d’airs). Rarement observé à découvert,
le murin de Bechstein occupe le plus souvent des fissures étroites, des
disjointements entre les pierres, des trous de mines ou des briques. La présence
de ces microcavités semble d’ailleurs être le facteur principal de présence de
cette espèce dans un site d’hibernation.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
35
Terrains de chasse
Le murin de Bechstein a un vol papillonnant très agile dans les espaces
encombrés. Il chasse à faible hauteur. Ses proies composées de papillons
nocturnes, de moustiques et de coléoptères sont glanées dans le feuillage et sur
les branches (Roué et Barataud, 1999).
L’espèce est donnée comme largement affiliée aux peuplements forestiers d’âge
mûr. En Bretagne, l’essentiel des contacts ont lieu dans des peuplements boisés
bien stratifiés à sous-étage vigoureux. Les premières opérations de radiopistage
menées sur des femelles en forêt domaniale ont montré la fréquentation de
petits territoires de chasse en chênaie âgée à sous bois dense de houx avec
notamment de longues séquences de chasse au dessus ou à proximité immédiate
de petits ruisseaux forestiers (Le Houédec, Jamault, comm. pers.).
L’espèce semble pouvoir se maintenir en Bretagne dans des boisements de
faibles superficies moins de 30 hectares (Le Houédec et Guyot, 2010).
Statut du murin de Bechstein en Bretagne
Le murin de Bechstein peut être considéré en Bretagne comme une espèce peu
commune. Assez bien réparti en Ille et Vilaine et dans le Morbihan, son statut
reste à préciser dans les Côtes d’Armor où les prospections font défaut. Dans le
Finistère l’espèce est vraisemblablement rare.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de murins de Bechstein ne peuvent être appréciées en l’état
actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi
l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être
précisé.
Le murin de Bechstein sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Comme le précise la biologie de l’espèce, le périmètre considéré apparaît comme
assez propice à l’espèce en raison de la présence de nombreuses zones boisées
de surfaces conséquence au premier rang desquelles on peut citer la vaste
ripisylve bordant les berges de la Rance mais également les forêts domaniales où
dans l’une d’entre-elle une preuve de reproduction a été apportée en 2010.
Son statut mérite donc d’être précisé et ce d’autant plus que cette espèce peut
pâtir de modes de gestion sylvicoles inadaptés.
La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux, vital pour son maintien,
mériterait également d’être effectuée afin d’assurer leur protection en cas de
menaces avérées.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
36
Répartition du murin de Bechstein dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
37
Le murin de Natterer Myotis nattereri
Présentation de l’espèce
Son ventre est d’un blanc
immaculé contrastant avec le
dos gris clair nuancé de
brunâtre. Ses oreilles sont
assez grandes et vaguement
translucides,
souvent
légèrement
recourbées
en
arrière lorsque l’animal est au
repos.
Le murin de Natterer est
considéré
comme
peu
abondant
dans
son
aire
répartition, qui s’étend du
Portugal et de l’Irlande à l’Oural.
Exigences écologiques
Gîtes
En période estivale le murin de Natterer colonise naturellement des
cavités d’arbres (Meschede et Heller, 2003) mais les bâtiments sont
parfois occupés (Le Bris, com.pers.). Arthur et Lemaire (1999) signalent
l’occupation de 80 ponts (fissures de maçonnerie, drains,…) dans le
département du Cher par des individus isolés ou des colonies de
reproduction.
En hiver, il est probable que la majorité des individus en Bretagne hiberne
dans des cavités arboricoles. Lors de périodes plus froides il peut gagner
d’autres gîtes tels que des galeries souterraines, des bunkers ou encore
des ponts. Il s’enfonce profondément dans des fissures étroites où il est
alors difficile à observer.
Terrains de chasse
La période d’activité du murin de Natterer commence tard le soir. Il chasse le
plus souvent dans les forêts, les bois, les parcs avec des zones humides, les
landes boisées, les prairies, les bords de rivières et d’étangs.
Son alimentation est composée principalement de mouches et autres diptères
(Schober et Grimmberger, 1991). Il consomme aussi des coléoptères, des
opilions, des araignées et des chenilles.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
38
Statut du murin de Natterer en Bretagne
Le murin de Natterer est présent dans l’ensemble de la région, bien que son
statut reste relativement méconnu. De par ses mœurs généralement arboricoles,
les gîtes occupés sont souvent difficiles à trouver et ses effectifs rarement
évalués.
Cependant, c’est une des espèces qui se regroupe en masse à l’automne dans
des gîtes souterrain pour s’accoupler. De nombreuses populations se retrouvent
ainsi et offrent aux naturalistes la possibilité encore non précisée d’évaluer un
peu mieux l’état de ses populations.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de murins de Natterer ne peuvent être appréciées en l’état actuel
des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt
de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé.
Le murin de Natterer sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Pour cette espèce ce secteur offre également des zones favorables à son
maintien et ce d’autant plus que ce murin est en comparaison des autres assez
ubiquiste. La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux permettrait
d’obtenir des indices sur l’état des ses populations.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
39
Répartition du murin de Natterer dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
40
Le murin de Daubenton Myotis daubentoni
Présentation de l’espèce
Vespertilion de taille moyenne, au pelage gris-brun à roux sur le dos et blancgris sur le ventre. Son
museau
rose
est
très
caractéristique. Les pieds,
véritables outils de pêche
pour cette espèce aquatique,
sont très larges. Ils lui
permettent de chasser les
insectes à fleur d’eau audessus des zones humides
(rivières,
étangs,
tourbières...).
Le murin de Daubenton est
considéré comme une des
espèces les plus communes
en Europe en particulier en Europe Centrale. Son adaptation à des mieux
aquatiques eutrophes explique sans doute l’abondance de cette espèce
généraliste que l’on observe partout en France.
Exigences écologiques
Gîtes
Le murin de Daubenton s’installe en été à proximité des cours d’eau dans les
cavités des arbres, des ponts, ou dans les bâtiments (interstices entre les
pierres, trous des briques ou parpaings), les femelles y constituant des colonies
de mise bas d’une dizaine à une centaine d’individus (Schober et Grimmberger,
1991).
Les gîtes de mise-bas sont de natures diverses : ponts, arbres creux (Pénicaud,
2000), milieux souterrains et tunnels. En Bretagne, les quelques gîtes identifiés
rassemblent en moyenne une quinzaine d’individus, l’effectif maximal étant de
120 adultes et jeunes dans un ancien tunnel.
Terrains de chasse
L’espèce est principalement connue pour chasser au ras de l’eau, ponctuant son
vol de virevoltes lorsqu’elle capture ses proies à la surface de l’eau. Lors des
éclosions d’insectes au printemps ou en été les murins de Daubenton peuvent
constituer de véritables rassemblements au dessus des cours d’eau. L’espèce est
connue pour chasser également en milieu boisé.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
41
Opportuniste, le murin de Daubenton possède un régime alimentaire éclectique
(diptères, lépidoptères, trichoptères..) avec une préférence pour les chironomes
qui constituent des proies faciles notamment pour les juvéniles.
Statut du murin de Daubenton en Bretagne
Le murin de Daubenton est présent dans l’ensemble de la région et peut-être
localement abondant. Cette espèce peut donc encore être considérée comme
assez commune à commune. De par ses mœurs généralement arboricoles, les
gîtes occupés sont souvent difficiles à trouver et ses effectifs rarement évalués.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de murins de Daubenton ne peuvent être appréciées en l’état
actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi
l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être
précisé. Cependant cette espèce est encore commune en Bretagne et de ce point
de vue au moins le périmètre ne doit pas jouer de rôle particulier pour la
conservation de l’espèce.
Le murin de Daubenton sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Une importante nurserie comptant près de 120 individus était connue dans les
remparts des Dinan depuis 2000, mais elle a progressivement quitté son gîte
sans raison apparente (dérangement, disparition du gîte ou prédation). Pour
cette espèce, le Parc Naturel Régional lui garanti également des zones favorables
à son maintien et en particuliers la Rance, les étangs ou encore les massifs
boisés.
La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux permettrait d’obtenir des
indices sur l’état des ses populations.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
42
Répartition du murin de Daubenton dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
43
Le murin à moustaches Myotis mystacinus
Présentation de l’espèce
Ce petit Myotis au museau et aux oreilles noires est reconnaissable à sa petite
taille,
proche
de
la
pipistrelle
commune.
Le
pelage dorsal varie du brun
foncé à l’anthracite et le
ventre vire au gris clair à
beige.
Sa répartition couvre une
large bande de l’Europe au
Japon
et
des
pays
scandinaves à l’Afrique du
Nord. Cette distribution doit
cependant être considérée
avec précaution. En effet, le
complexe du groupe mystacinus fait actuellement l’objet de révisions
taxonomiques motivées par l’observation de populations aux différences
morphologiques remarquables (colorations, tailles). Pour l’Europe et le Proche
Orient, une étude récente clarifie les nombreuses descriptions passées des petits
Myotis (Benda et Tsytsulina, 2000).
Exigences écologiques
Gîtes
Le murin à moustaches occupent de nombreux gîtes d’hibernation : anciennes
carrières souterraines, ponts, cave, tours féodales, fours à chaux, bunkers,… et
très probablement des cavités arboricoles.
En période estivales, on trouve l’espèce dans des cavités arboricoles (Pénicaud,
2000, Meschede et Heller 2003) mais également comme c’est le cas en Bretagne
où trois colonies estivales sont connues derrière des volets au cœur d’un village,
dans un château et dans un moulin. En dépit de ces rares données, ceci tend à
démontrer son attrait, souvent décrit dans d’autres régions, pour les gîtes
anthropiques, à l’instar de la pipistrelle commune.
Terrains de chasse
Depuis dix ans, l’intensification des inventaires sur les chiroptères, nous permet
de commencer à caractériser ses territoires de chasse. Comme de nombreuses
espèces de petits Myotis, il reste dépendant du milieu forestier, mais n’en fait
pas pour autant son territoire de chasse principal. Ainsi, sur les 140 murins à
moustaches capturés en Bretagne depuis 1991 on s’aperçoit qu’il est contacté
sur des chemins bordés d’arbres, en lisière de forêts ou le long de pistes menant
à un massif, avec le plus souvent la proximité d’un étang ou d’un cours d’eau.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
44
En Allemagne, les dernières études montrent également une préférence du murin
à moustaches pour des territoires de chasses en lotissements, richement
structurés en cours d’eau, haies, chemins bordés d’arbres et broussailles en
lisières forestières (Meschede et Heller, 2003).
Son régime alimentaire est constitué principalement de diptères tels que les
chironomes, les tipules et les moustiques.
Statut du murin à moustaches en Bretagne
Le murin à moustaches est présent dans l’ensemble de la région. Si le murin à
moustaches est souvent contacté en période hivernale, l’espèce reste bien
énigmatique en période estivale. Certes une augmentation de la pression de
capture a permis de statuer sur sa présence toute l’année (Ille et Vilaine,
Morbihan), mais le nombre d’individus contactés reste faible. Il est possible que
ce myotis passe inaperçu par manque de prospection sur ses milieux de
prédilection (bocage, jardins, vergers…) et/ou sa capacité à utiliser pour gîtes
estivaux des cavités insoupçonnées.
Le murin à moustaches mérite une attention toute particulière dans les années à
venir. On pourrait par exemple supposer qu’elle soit l’espèce qui souffre le plus
de la concurrence avec la pipistrelle commune plus ubiquiste.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de murins à moustaches ne peuvent être appréciées en l’état
actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi
l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être
précisé.
Le murin à moustaches sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
L’espèce a été principalement contactée en hiver et toujours en très petit
nombre. Cependant, la zone considérée offre au murin à moustaches des
habitats favorables au premiers rang desquels on peut pointer particulièrement
les massifs forestiers.
La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux permettrait d’obtenir des
indices sur l’état des ses populations.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
45
Répartition du murin à moustaches dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
46
Le murin d’Alcathoé Myotis alcathoe
Présentation de l’espèce
Ce petit vespertilion est venu très récemment compléter la liste des chauvessouris bretonnes. Longtemps
passé inaperçu au sein du
complexe des "murins à
moustaches", il n’a été
formellement
identifié
comme espèce qu’en 2001,
grâce à l’analyse génétique
de séquences ADN (Von
Helversen et al, 2001).
Le
murin
d’Alcathoe
présente
des
petites
mensurations, c’est le plus
petit du genre Myotis. Il
arbore un pelage brun sur le dos et brun pâle sur le ventre. Son museau et sa
membrane alaire sont bruns tout comme ses oreilles et tragus qui toutefois
s’éclaircissent largement à leur base. Au premier abord, la couleur et la densité
de son pelage au niveau du museau rappellent ceux du murin de Daubenton.
Exigences écologiques
Gîtes
Si l’on se réfère aux observations réalisées en Loire-Atlantique, le murin
d’Alcathoe fréquente les cavités souterraines en période hivernale à l’instar du
murin à moustaches (Maillard et Montfort, 2005).
Pour la mise-bas, le murin d’Alcathoe occupe les cavités d’arbres. Il est cité
comme logeant dans la fissure du tronc d’un platane (Von Helversen et al, 2001).
Les premiers gîtes estivaux ont été découverts en France en 2005 et 2006.
Localisés dans un massif forestier, à moins de 100 mètres d’un ruisseau non
permanent, ils se situent dans des chênes pédonculés morts ou sains, sous
l’écorce d’une branche ou d’un tronc (3 gîtes) ainsi que dans une fissure étroite
(1 gîte) (Roué et al, 2006).
Terrains de chasse
Aucune étude portant sur les terrains de chasse n’est à l’heure actuelle publiée.
Pour la grande majorité des observations bretonnes, l’environnement proche est
fourni en végétation. Sur 16 sites bretons où l’espèce a été observée, 7 se
situent dans des ripisylves ou des zones humides boisées, 6 dans des petits bois
et parcs denses, 3 dans des grands massifs forestiers, le plus souvent à
proximité d’un cours d’eau.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
47
Comme signalé lors de sa découverte, les milieux exploités peuvent ainsi
s’apparenter à ceux utilisés par le petit rhinolophe ou par l’oreillard roux, à cette
différence que, de par sa morphologie et probablement sa moindre aptitude au
vol stationnaire, le murin d’Alcathoe exploiterait plus intensément les chemins et
lisières que l’intérieur du sous-bois.
Statut du murin d’Alcathoé en Bretagne
Les premières mentions de l’espèce pour notre région datent de l’été 2003. Les
indices notés sur certains individus capturés permettent d’affirmer que l’espèce
se reproduit en Bretagne (femelles lactantes et juvéniles volants) mais aucune
colonie de mise-bas n’a encore été découverte. Des preuves de mise-bas ont
donc été obtenues en Ille-et-Vilaine, dans le Morbihan et dans les Côtes d’Armor.
Actuellement, faute de connaissance suffisante, il est impossible de définir un
statut pour cette espèce en Bretagne
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de murins d’Alcathoé ne peuvent être appréciées en l’état actuel
des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt
de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé.
Le murin d’Alcathoé sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
L’espèce a été contactée uniquement en dehors de la période hivernale. Dans un
vallon boisé et dans la forêt domaniale du Mesnil.
Hormis l’intensification des captures dans des secteurs favorables, il n’y a guère
d’autre méthode aussi rapide pour permettre de préciser la répartition de cette
espèce au sein du périmètre.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
48
Répartition du murin d’Alcathoé dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
49
La barbastelle d’Europe Barbastella barbastellus
Présentation de l’espèce
Unique représentant de son genre en Europe. Sa physionomie est très
caractéristique. Sa coloration
générale est noire avec des
reflets argentés. Ses oreilles,
larges et d’aspect carré, se
rejoignent
au-dessus
du
front. Sa répartition est
centro-européenne,
des
Canaries jusqu’au Caucase.
En France, elle est présente
sur l’ensemble du territoire
métropolitain, ainsi qu’en
Corse, mais semble être très
rare dans les départements
méditerranéens. Cette vaste
aire de répartition ne fait pas
pour autant de la barbastelle une espèce commune en Europe. Elle est
considérée comme vulnérable (Hutson et al, 2001).
Exigences écologiques
Gîtes
En Europe centrale, la plupart des colonies estivales recensées se trouvent
derrière des volets (Tress et al, 1988, Richarz, 1989). En Bretagne, ce sont en
revanche les linteaux en bois de portes et de fenêtres qui sont principalement
occupés (Ros, comm pers). Il apparaît donc clairement que certains sites
anthropiques sont sélectionnés pour leurs similitudes avec les sites naturels
fréquentés par l’espèce (fissures de parois rocheuses, écorces soulevées et
arbres creux). Les observations réalisées au plan national mais aussi en Bretagne
semblent montrer une réelle attractivité des écorces décollées (Pénicaud, 2002).
En hiver, les barbastelles occupent des gîtes naturels arboricoles et des cavités
souterraines, certains sites souterrains pouvant accueillir plusieurs milliers
d’individus.
Terrains de chasse
La barbastelle est considérée comme une espèce forestière, à l’instar du murin
de Bechstein ou de l’oreillard roux En Europe occidentale, elle semble en effet
marquer une préférence pour les forêts mixtes âgées (100 ans et plus) à strates
buissonnantes (Barataud, 1999). En Bretagne, elle est effectivement présente
dans ces quelques zones forestières relictuelles. Cependant, on la trouve aussi
dans des zones à dominante bocagère, voire parfois dans des zones très
fortement remembrées.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
50
La barbastelle chasse essentiellement en lisière et dans les allées forestières. Son
régime alimentaire est essentiellement constitué de proies « molles » de petite
taille. Les microlépidoptères d’une envergure inférieure à 30 mm sont
omniprésents, représentant entre 73 et 100% du volume des proies (Rydell et al,
1996 ; Sierro, 1994 et 1997 ; Sierro, et Arlettaz, 1997.
Statut de la barbastelle d’Europe en Bretagne
Il est établi que la barbastelle est présente et se reproduit dans les 4
départements de la Bretagne administrative (Choquené, 2006),
Contrairement à de nombreuses régions, la Bretagne accueille encore
probablement des populations de barbastelles relativement significatives.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de la barbastelle d’Europe ne peuvent être appréciées en l’état
actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi
l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être
précisé.
La barbastelle d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
L’espèce a été principalement contactée en période estivale. Une colonie de
mise-bas a été observée à une seule reprise dans les combles d’un château à
Pléboulle. Le Parc Naturel Régional offre à la barbastelle des habitats favorables
comme les massifs forestiers, les bois ou encore les ripisylves.
La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux permettrait d’obtenir des
indices sur l’état des ses populations du moins dans la mesure où les populations
locales adoptes cette stratégie lors des accouplements.
Espèce particulièrement mobile lors de la mise-bas et principalement arboricole,
il semble difficile de pouvoir statuer sur la dynamique des populations locales
sans utiliser des techniques adaptées comme le marquage.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
51
Répartition de la barbastelle d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
52
L’oreillard roux Plecotus auritus
Présentation de l’espèce
Ses oreilles de grandes dimensions permettent de le reconnaître à coup sûr.
Toutefois, le genre Plecotus
est représenté par 2 espèces
en Bretagne. Celles-ci sont
très
proches
morphologiquement,
au
point que l’oreillard roux a
été considéré comme la
seule espèce européenne
jusqu’au
19ème
siècle
(Tupinier, 2001). L’oreillard
roux peut apparaître, aux
profanes,
difficile
à
différencier de son cousin
l’oreillard
gris.
Leur
distinction
reste
délicate
surtout pour les jeunes dont le pelage est identique. L’oreillard roux est une
espèce paléarctique. Il est présent des îles Britanniques, à travers l’Europe et
l’Asie, jusqu’au Nord-Ouest de la Chine, la Mongolie, le Sud-est de la Sibérie et le
Japon. Généralement assez commun dans le nord de son aire de répartition, il
est plus rare dans le sud. L’oreillard roux est considéré comme une espèce
sédentaire.
Exigences écologiques
Gîtes
L’oreillard roux est surtout arboricole. Il gîte principalement dans les cavités
d’arbres (fissures verticales étroites, anciens trous de pics). Des écorces
décollées sont occasionnellement adoptées (Meschede et Heller, 2003, Pénicaud,
com. pers.). On le rencontre aussi parfois dans les combles de bâtiments.
En période hivernale, il est principalement observé dans les caves, souterrains,
murs… . Cependant, il est probable qu’il occupe aussi les cavités des arbres mais
les observations y sont rares. Les quelques données de ce type proviennent
d’abattage d’arbres.
Terrains de chasse
L’oreillard roux capture ses proies en vol ou sur leurs supports dans la végétation
(tronc, feuilles) par glanage. Il partage cette technique de chasse avec le murin
de Bechstein. Il est capable d’utiliser le vol stationnaire pour capturer ses proies
principalement des papillons nocturnes (noctuelles) au stade adulte mais aussi
au stade de chenille (Meschede et Heller, 2003). Des diptères figurent également
dans son régime alimentaire.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
53
Considéré comme une espèce pionnière de par ses capacités d’adaptation et sa
flexibilité alimentaire, il est souvent une des premières espèces à coloniser un
milieu ce qui explique sa présence dans des milieux peu favorables comme les
peuplements monospécifiques de conifères (Meschede et Heller, 2003).
Statut de l’oreillard roux en Bretagne
Depuis une dizaine d’années, des observations mentionnent régulièrement sa
présence dans toute la région, principalement dans les zones bocagères et
forestières. Sa reproduction est constatée dans tous les départements avec des
indices plus fréquents dans l’Est, probablement liés à la pression d’observation et
aux actions de captures.
En Bretagne, l’oreillard roux est considéré comme assez commun.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de l’oreillard roux ne peuvent être appréciées en l’état actuel des
connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de
ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé.
Cependant cette espèce est encore commune en Bretagne et de ce point de vue
au moins le périmètre ne doit pas jouer de rôle particulier pour la conservation
de l’espèce.
L’oreillard roux sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
L’espèce a été principalement contactée en période hivernale à quelques
exceptions près. La capture d’une femelle allaitante à Plouër sur Rance et d’une
femelle gestante au Tronchet prouve la reproduction de l’espèce dans le
périmètre.
L’oreillard roux est surement bien représenté dans le périmètre considéré en
raison de ses capacités d’adaptation qui en font une espèce pionnière.
La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux permettrait d’obtenir des
indices sur l’état des ses populations.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
54
Répartition de l’oreillard roux dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
55
L’oreillard gris Plecotus austriacus
Présentation de l’espèce
Si des mesures biométriques s’avèrent déterminantes pour différencier l’oreillard
roux de son cousin gris. Ce
dernier
présente
comme
particularités, un masque
sombre autour des yeux, un
tragus tirant sur le gris et un
museau plutôt fin et allongé.
La face sombre parfois cité
comme critère ne semble
pas toujours être de règle
pour la détermination de
l’oreillard gris appelé aussi
oreillard
méridional.
Caractéristique
avec
ses
grandes
oreilles,
cette
chauve-souris
de
taille
moyenne arbore un pelage
dorsal long gris-brun et
ventral gris-clair.
L’oreillard gris est une espèce plus méridionale que son cousin l’oreillard roux. Il
occupe l’ensemble du bassin méditerranéen, Afrique du Nord comprise, et ne
s’étend pas au-delà des Pays-Bas au Nord. Il est présent partout en France.
Exigences écologiques
Gîtes
Ces gîtes estivaux sont principalement des combles d’habitations et d’églises. On
le rencontre aussi dans les linteaux et derrière les volets. En dehors des
bâtiments, l’espèce est également observée dans des nichoirs.
On connaît mal les gîtes occupés en hiver. A cette période, les contacts
concernent des individus isolés et restent peu nombreux.
Terrains de chasse
L’espèce fréquente majoritairement les zones urbanisées mais également le
milieu bocager et les forêts mixtes. L’oreillard gris se rencontre aussi près des
étangs, des marais et des landes. Il fréquente d’avantage les milieux ouverts que
l’oreillard roux.
Des analyses du régime alimentaire en Europe centrale ont permis à leurs
auteurs de démontrer que l’oreillard gris glane ses proies sur la végétation, mais
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
56
qu’il chasse aussi bien dans l’espace aérien libre. Son régime alimentaire est
principalement constitué de papillons auxquels viennent s’ajouter les coléoptères
et les diptères quand ceux-ci viennent à manquer (Bauerova, 1982, Beck, 1995,
Castor et al. 1993, Kiefer, 1996, Meineke, 1991).
Statut de l’oreillard gris en Bretagne
Largement réparti sur l’ensemble de la région, il peut être considéré comme
commun en Bretagne. Il est même observé dans certaines grandes îles où il se
reproduit. C’est aussi l’une des rares espèces de chiroptères présentes dans les
zones d’agriculture intensive.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de l’oreillard gris ne peuvent être appréciées en l’état actuel des
connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de
ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé.
Cependant cette espèce est encore commune en Bretagne et de ce point de vue
au moins le périmètre ne doit pas jouer de rôle particulier pour la conservation
de l’espèce.
L’oreillard gris dans sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
La grande majorité des données concernent des observations réalisées entre le
printemps et l’été et principalement dans des bâtiments. Les deux nurseries
localisées sont situées dans des combles d’église.
L’espèce est probablement présente dans l’ensemble des communes présentent
dans le périmètre considéré et chacune d’entre-elles est susceptible d’accueillir
une ou plusieurs nurseries.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
57
Répartition de l’oreillard gris dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
58
La pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus
Présentation de l’espèce
La pipistrelle commune est l’espèce la plus couramment rencontrée en Bretagne.
Elle est reconnaissable à ses
oreilles
courtes
et
triangulaires, à sa face
sombre et au pelage ras
brun-roux.
Une autre particularité de
cette petite chauve-souris
est qu’elle reste prostrée et
se fige quand elle est
dérangée ou capturée.
Largement
répandue,
la
pipistrelle
commune
est
présente dans quasiment
toute l’Europe où elle atteint
presque le cercle polaire. Elle
est
notée
aussi
dans
quelques parties du sud-ouest de l’Asie et du Nord de l’Afrique.
Exigences écologiques
Gîtes
D’une adaptation remarquable face à son environnement, la pipistrelle commune
semble affectionner une grande quantité de gîtes dans les milieux les plus variés.
Les habitations modernes sont utilisées au même titre que les maisons
traditionnelles. Les colonies de mises-bas se rencontrent le plus souvent sous
combles ou sous une toiture d’ardoises. Elles semblent particulièrement
rechercher les maisons d’habitations récentes où on les trouve souvent entre les
ardoises et le Placoplatre ou encore dans le coffret du volet roulant. Mais on
trouve également des individus fréquentant aussi bien les fissures de murs que
les espaces entre les poutres en bois ou en pierre, l’arrière d’un volet, les
nichoirs ou encore les cavités d’arbres
En hiver, les individus semblent plus isolés au sein des fissures de murs en pierre
ou en parpaing, sous les toits au milieu de la laine de verre mais également sous
les ponts et parfois dans les cavités.
Terrains de chasse
C’est une espèce opportuniste et ubiquiste (Eichstädt, 1995). On peut l’observer
en chasse aussi bien en forêt qu’au milieu d’un centre urbain ou encore au
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
59
dessus des champs cultivés. Certains auteurs considèrent que l’augmentation et
l’expansion de cette espèce provient du fait qu’elle profite particulièrement de
l’éclairage urbain (Rydell et Racey, 1995).
Son régime alimentaire est composé de divers petits insectes dont les diptères
figurent parmi ses proies favorites, mais elle consomme également des papillons,
des criquets….
Statut de la pipistrelle commune en Bretagne
Présente à l’année sur toute la Bretagne, y compris dans la plupart des îles, la
pipistrelle commune est régulièrement observée en période estivale.
La cinquantaine de colonies de reproduction connues en Bretagne permettent
difficilement d’apprécier les effectifs régionaux de cette espèce On peut
cependant considérer l’espèce comme très commune et potentiellement
abondante.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de la pipistrelle commune ne peuvent être appréciées en l’état
actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional.
Cependant cette espèce est encore commune en Bretagne et de ce point de vue
au moins le périmètre ne doit pas jouer de rôle particulier pour la conservation
de l’espèce.
La pipistrelle commune sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
La grande majorité des données concernent des observations réalisées entre le
printemps et l’été principalement dans des bâtiments mais également via
l’utilisation de la capture temporaire et du détecteur d’ultrasons.
L’espèce est assurément présente dans l’ensemble des communes présentent
dans le périmètre considéré et chacune d’entre-elles est susceptible d’accueillir
une ou plusieurs nurseries.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
60
Répartition de la pipistrelle commune dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
61
La pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhli
Présentation de l’espèce
Assez malaisée à différencier au sein du complexe des pipistrelles, c’est
néanmoins l’espèce qui se
démarque le plus de ses
trois
cousines.
Plus
robuste, la pipistrelle de
Kuhl présente un museau
large et très sombre,
presque noir. La teinte
anthracite des parties nues
(museau, oreilles et avantbras) contrastant avec le
pelage brun-roux du dos et
gris-cannelle du ventre lui
donne une physionomie
caractéristique.
La
pipistrelle de Kuhl se
rencontre
principalement
aux latitudes les plus
chaudes du Sud de l’Europe jusqu’à l’Asie du Sud-est, et englobant une grande
partie du continent africain. Largement répandue et commune sur le pourtour
méditerranéen où elle peut atteindre des densités très importantes, elle présente
en France une répartition classique des espèces circum-méditerranéennes,
centrée sur le Sud et l’Ouest du pays. Elle est absente au delà d’une ligne Seine
Maritime – Jura, qui marque d’ailleurs la limite Nord de répartition de cette
espèce.
Exigences écologiques
Gîtes
Nos connaissances sur les gîtes occupés par cette espèce, très parcellaires, font
état exclusivement de l’utilisation de bâtiments en été : église, école, maisons
d’habitation.
En hiver, l’espèce est contactée de manière très anecdotique dans des sites
souterrains utilisés par d’autres espèces : moulin, viaduc, tunnel ferroviaire… .
Il est probable que l’essentiel des populations, considéré comme sédentaire,
passe l’hiver totalement inaperçu dans la structure des constructions humaines
comme d’autres espèces anthropophiles, la sérotine ou encore la pipistrelle
commune.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
62
Terrains de chasse
Cette espèce chasse assidûment à proximité de l’éclairage urbain mais elle
fréquente aussi de nombreux habitats extra urbains, toujours en milieu ouvert ou
semi-ouvert : bocage, étang, rivière, ou encore allée forestière.
Bien que peu étudié, son régime alimentaire semble principalement constitué de
diptères mais fait état également de la consommation de lépidoptères,
trichoptères, hémiptères et coléoptères (Beck, 1995). La pipistrelle de Kuhl est à
ce titre classée comme un prédateur opportuniste.
Statut de la pipistrelle de Kuhl en Bretagne
Considérée comme l’une des espèces les plus anthropophiles, la pipistrelle de
Kuhl est paradoxalement plutôt méconnue en Bretagne, essentiellement par un
manque d’intérêt porté par les naturalistes aux zones urbaines.
Largement répartie en Ille et Vilaine et dans le Morbihan, elle devient plus rare à
mesure que l’on s’avance vers l’Ouest de la péninsule bretonne. Cette répartition
est probablement davantage le reflet d’un manque de prospection, comme dans
le Finistère, que d’une réelle absence de l’espèce dans l’Ouest de la région,
puisque elle a été notée sur l’île d’Ouessant notamment.
La pipistrelle de Kuhl peut être considérée en Bretagne comme une espèce peu
commune. Son statut dans l’Ouest de la région reste encore à éclaircir.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de la pipistrelle de Kuhl ne peuvent être appréciées en l’état
actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi
l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être
précisé.
La pipistrelle de Kuhl sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
L’ensemble des données proviennent d’observations réalisées entre le printemps
et l’été via l’utilisation de la capture temporaire et du détecteur d’ultrasons.
L’espèce est fort probablement présente dans l’ensemble des communes
présentent dans le périmètre considéré et chacune d’entre-elles est susceptible
d’accueillir une ou plusieurs nurseries.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
63
Répartition de la pipistrelle de Kuhl dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
64
La pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusi
Présentation de l’espèce
Cette pipistrelle présente un long pelage brun roussâtre à brun foncé suivant la
saison, associé à un museau et des
oreilles
brun-gris
mat
assez
caractéristiques, notamment chez les
femelles en général plus claires que les
mâles.
Cette pipistrelle présente contrairement
à
ses
cousines
une
distribution
mondiale
relativement
restreinte,
limitée à l’Europe, l’Asie mineure et le
Caucase. Sur le vieux continent sa
répartition,
clairsemée,
se
limite
globalement à l’Europe moyenne, ne
s’étendant pas au delà du Sud de la
Scandinavie et seulement notée en
faible
nombre
sur
le
pourtour
méditerranéen à l’exception du Sud de
la France du Nord de l’Italie et de la
Grèce.
La pipistrelle de Nathusius est une
véritable migratrice, ses quartiers d’été
et d’hiver étant nettement différenciés.
En
fin
d’été,
les
populations
entreprennent des grands déplacements
dépassants régulièrement 1000 km vers
le Sud-ouest de l’Europe, à destination notamment du Sud et de l’Ouest de la
France.
Exigences écologiques
Gîtes
Tant en période estivale qu’au cours de ses déplacements migratoires et en
hiver, la pipistrelle de Nathusius peut fréquenter des gîtes très divers : cavités
arboricoles, bâtiments, tas de bois, fissures de rochers. Cette espèce semble en
outre apprécier plus que les autres les nichoirs disposés à son intention, qu’elle
peut coloniser très rapidement. Une observation récente relate également le cas
d’un individu suspendu à des phragmites dans une grande roselière du Sud de la
France (Cosson et Lafont, 2001) ; comportement régulier ou observation
anecdotique ?
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
65
Terrains de chasse
Susceptible de fréquenter toutes sortes de milieux y compris urbains, notamment
au cours de ses déplacements saisonniers, cette pipistrelle semble apprécier
avant tout les milieux humides en particulier lorsqu’ils sont associés à des
boisements. Dans ses quartiers d’été, le milieu type à pipistrelle de Nathusius est
ainsi décrit dans le Nord-est de l’Allemagne comme des forêts hydromorphes
parsemées de tourbières boisées. L’importance des forêts alluviales sur les voies
de migration de cette espèce a aussi été mise en évidence (Meschede et Heller,
2003).
Cette attirance pour les habitats proches de l’eau se retrouve chez nous avec de
nombreuses données côtières, à proximité immédiate d’étangs, en Ille et Vilaine
et en Centre Bretagne, ou au cœur de grandes zones humides comme le Golfe du
Morbihan.
Plus spécialisée que les autres espèces du genre Pipistrellus, la pipistrelle de
Nathusius possède un régime alimentaire essentiellement composé de petits
diptères (Meschede et Heller, 2003).
Statut de la pipistrelle de Nathusius en Bretagne
La Bretagne est assurément une halte pour cette migratrice au long cours,
attestée par plusieurs observations d’individus bagués dans l’Est de l’Europe
(Harouët et Monfort, 1995 ; Monfort, 2002, Gélinaud et Rolland, 1990). Est-elle
seulement une étape sur une route migratoire plus méridionale ? C’est possible,
du fait notamment de la propension de cette espèce à longer les côtes lors de
ses migrations, mais il est plus probable de par sa position excentrée, que notre
région constitue la destination hivernale de nombre d’entre elles.
Les captures réitérées de mâles en période estivale (mai à juillet) laissent
supposer qu’une partie des individus fréquentant notre région sont sédentaires.
La mise en évidence de telles populations résidentes de mâles sur les couloirs
migratoires et dans les quartiers d’hivernage, attendant le retour des femelles à
l’automne pour les accouplements, est maintenant un fait bien documenté
notamment aux Pays-Bas et en Espagne (Petersons, 2004, Flaquer et al, 2005).
En revanche, la donnée de 5 individus dont 4 femelles, capturés en forêt de
Branguily (Le Mouël, com. pers.) le 18 juillet 2002 pose la question de la
reproduction de l’espèce en Bretagne. Si cette observation ne permet pas à elle
seule de l’affirmer, ces individus pouvant constituer des migrateurs très
précoces, les découvertes récentes de colonies de mises-bas de cette espèce
dans les îles britanniques (Russ et al, 2001) rendent crédibles cette hypothétique
reproduction bretonne.
Bien que peu observée, la pipistrelle de Nathusius peut néanmoins être
considérée en Bretagne, au regard des données actuelles, comme un visiteur
automnal régulier dont une part de la population, vraisemblablement des mâles,
sont résidents dans la région.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
66
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de la pipistrelle de Nathusius ne peuvent être appréciées en
l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional
aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut
être précisé. Cependant, au vu du statut de l’espèce en Bretagne, où l’espèce ne
semble pas se reproduire de façon régulière il est probable que le périmètre ne
joue par de rôle pour la préservation de cette en Bretagne.
La pipistrelle de Nathusius sur le territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
L’ensemble des données proviennent d’observations réalisées à la fin de l’été via
l’utilisation du détecteur d’ultrasons.
La présence de l’espèce dans l’ensemble des communes est à démontrer ainsi
que la possibilité de l’existence ou non d’une population sédentaire et
reproductrice.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
67
Répartition de la pipistrelle de Nathusius dans le périmètre du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
68
La sérotine commune Eptesicus serotinus
Présentation de l’espèce
Cette chauve-souris au pelage sombre presque noir fait partie des plus grandes
espèces bretonnes. Ses oreilles
sont
courtes
et
presque
triangulaires. Elles sont noires
tout comme le museau. Le pelage
est long avec des poils bruns
foncés à la base et brun fuligineux
sur le dessus. Le dessous du corps
est plutôt jaunâtre.
En Europe, elle est présente
presque partout, y compris dans
les îles de la Méditerranée, sa
limite Nord étant le Sud de
l’Angleterre, le Danemark, la
Lituanie. Son aire de répartition
couvre aussi le Nord et l’Est de
l’Afrique jusqu’en Asie Centrale,
l’Est de la Chine et Taïwan.
Exigences écologiques
Gîtes
La sérotine commune recherche souvent les combles de bâtiments récents
(lotissements) ou plus anciens comme les églises ou les chapelles. Elle s’installe
aussi dans les cavités d’arbres.
En été, elle peut également s’installer à l’abri derrière un bardage en bois, un
volet ou un cadran solaire.
Les observations en milieu souterrain restent exceptionnelles et concernent des
individus isolés en hiver. La sérotine peut hiverner sur son lieu de reproduction
dont elle utilisera les divers recoins pour mieux s’isoler des variations
thermiques : fissure de maçonnerie ou de charpente, rez-de-chaussée des
églises ou doubles cloisons
Terrains de chasse
A l’image de la pipistrelle commune la sérotine commune est une ubiquiste
capable de se maintenir dans des portions de territoire particulièrement
dégradées. La sérotine peut donc être observée dans de nombreux habitats :
zones cultivées, forêts, milieux semi-ouvert, étangs, cours d’eau et zones
urbaines.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
69
Son régime alimentaire est essentiellement composé par des lépidoptères et
coléoptères.
Statut de la sérotine commune en Bretagne
La sérotine commune est présente dans toute la Bretagne sauf dans certaines
îles habitées (Ouessant, Molène et Sein). L’identification aisée de ses émissions
ultra-sonores facilite les contacts. Elles représentent plus d’un quart des données
de sérotine en Bretagne.
Elle est observée dans de nombreux milieux y compris dans les zones côtières.
Toutefois, la densité des populations semble peu élevée. Plutôt fidèle à son gîte,
qu’elle peut partager avec d’autres espèces : oreillards, pipistrelles, grands
rhinolophes, il lui arrive cependant de le déserter pour ne réintégrer les lieux que
quelques années plus tard.
La sérotine commune peut être considérée comme une espèce commune en
Bretagne.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de la sérotine commune ne peuvent être appréciées en l’état
actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi
l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être
précisé. Encore relativement commune en Bretagne on peut supposer que le
périmètre ne joue pas de rôle particuliers pour la conservation de cette espèce
en Bretagne.
La sérotine commune sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
La grande majorité des données concernent des observations réalisées entre le
printemps et l’été principalement dans des bâtiments mais également via
l’utilisation de la capture temporaire et du détecteur d’ultrasons.
L’espèce est assurément présente dans l’ensemble des communes présentent
dans le périmètre considéré et chacune d’entre-elles est susceptible d’accueillir
une ou plusieurs nurseries.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
70
Répartition de la sérotine commune dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
71
La noctule de Leisler Nyctalus leisleri
Présentation de l’espèce
Cette noctule miniature arbore les traits caractéristiques du genre Nyctalus : un
museau plat et large, des oreilles
arrondies prolongées par un repli de
peau rejoignant les commissures de la
bouche et un tragus caractéristique en
forme de champignon. En dehors de sa
taille, discriminante, elle présente un
pelage brun roussâtre d’aspect plutôt
long pour une noctule qui lui confère
une apparence toute particulière. Taillée
comme ses cousines pour la chasse en
plein ciel, elle présente en vol la même
silhouette élancée avec ses ailes
longues et étroites. Présente dans le
paléarctique sur une large bande
médiane, de l’Europe de l’Ouest à l’Asie
du Sud-est. En Europe l’espèce semble
partout peu abondante à l’exception de
l’Irlande qui en abrite des densités très
importantes, à tel point que ce pays est
considéré comme le bastion mondial de
l’espèce (Shiel,
1999). En France
l’espèce, assez méconnue, semble plus
abondante dans le Sud et l’Est du pays.
La noctule de Leisler fait partie des grandes migratrices européennes, ses
populations nordiques effectuant des déplacements saisonniers de plusieurs
centaines de kilomètres vers le Sud et l’Ouest de l’Europe.
Exigences écologiques
Gîtes
Décrite parfois comme une espèce strictement arboricole, la noctule de Leisler
n’en exploite pas moins les constructions humaines tout comme des gîtes
rupestres en hiver.
Au sein des massifs forestiers, elle semble rechercher particulièrement les arbres
présentant des fissures profondes.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
72
Terrains de chasse
La noctule de Leisler est un prédateur opportuniste qui exploite un très large
spectre de proies en fonction des disponibilités locales et des habitats fréquentés.
Bien que très arboricole, par le biais des gîtes qu’elle affectionne, elle exploite en
activité de chasse des milieux très variés au gré de l’apparition des fortes
concentrations d’insectes (Shiel et al, 1998) : canopée et allées forestières,
clairières, prairies, pièces d’eau, éclairages urbains … toujours en milieu ouvert.
Statut de la noctule de Leisler en Bretagne
Sa présence a été mise en évidence dans le golfe du Morbihan en automne, le
long de la ria de la Rance dans les Côtes d’Armor où elle a été contactée à
plusieurs reprises en période estivale et dans plusieurs massifs domaniaux du
nord de l’Ille et Vilaine, seuls secteurs ayant permis de confirmer la reproduction
locale de l’espèce.
A l’heure actuelle la noctule de Leisler peut être considérée comme rare et très
localisée à l’échelle de la région.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de la noctule de Leisler ne peuvent être appréciées en l’état
actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi
l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être
précisé.
La noctule de Leisler sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les quelques observations réalisées l’ont été en bordure de Rance à proximité du
vallon de Rigourdaine à Plouër sur Rance.
L’espèce pourrait également être présente au sein des massifs forestiers et
mériterait d’être recherchée le long de la Rance.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
73
Répartition de la noctule de Leisler dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
74
Le minioptère de Schreibers Miniopterus schreibersi
Présentation de l’espèce
De taille moyenne, le minioptère de Schreibers ne peut être confondu avec
aucune autre chauve-souris.
La couleur gris cendré de
son
pelage,
la
forme
bombée de sa tête et ses
oreilles presque carrées très
éloignées l’une de l’autre
permettent de l’identifier à
coup sûr.
Espèce
méditerranéenne,
dont la limite septentrionale
de l’aire de distribution
s’étend de la vallée de la
Loire au Jura (France) et
aux
Tatras
(Slovaquie)
(Roué, 2002). La population la plus proche de la Bretagne se situe dans la
Vienne (Barataud et Roué, 1998).
Exigences écologiques
Gîtes
En Europe, le minioptère de Schreibers est l’espèce qui forme les plus
importantes colonies, certaines comptant plusieurs milliers d’individus (maximum
connu 70 000 individus ; Arthur et Lemaire, 1999). Si les colonies sont
essentiellement troglodytes au sud, au nord de son aire de répartition l’espèce
peut également s’installer dans de vastes greniers (Schober et Grimmberger,
1987).
Terrains de chasse
Grâce aux quelques études menées, le Minioptère de Schreibers n'est plus
considéré uniquement comme une espèce de haut vol. Les quelques observations
de chasse montrent la plasticité de l'espèce, capable de chasser dans des milieux
variés. L'espèce exploite autant les milieux forestiers que les milieux ouverts, par
exemple les vastes landes herbacées en Corse. Il a également été observé en
chasse au dessus de lampadaires.
Une typologie précise de ces habitats s'avère difficile compte tenu de la variété
de zones biogéographiques couvertes par l'espèce d'une part, et du caractère
fragmentaire des connaissances actuelles d'autre part.
Le régime alimentaire du minioptère de Schreibers est très spécialisé. Le taxon
principal, les lépidoptères, domine largement dans les deux sites de FrancheEtat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
75
Comté. Des invertébrés non volants sont aussi capturés : larves de lépidoptères
et araignées. Ce régime alimentaire est à rapprocher de celui de la barbastelle,
dont le comportement de chasse est également proche.
Statut du minioptère de Schreibers en Bretagne
Le minioptère de Schreibers est une espèce anecdotique en Bretagne. Etant en
limite d’aire de répartition, il est donc peu probable de voir se développer une
éventuelle expansion, à moins que le réchauffement climatique lui permettent
d’étendre son aire actuelle plus au Nord.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Il n’existe probablement pas de population pérenne de minioptère de Schreibers
dans cette partie du territoire régional.
Le minioptère de Schreibers sur le territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
L’espèce n’est donc présente qu’à Dinan où un unique individu est présent depuis
au moins 2000.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
76
Répartition du minioptère de Schreibers dans le périmètre du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
77
Les rongeurs
Aucun inventaire spécifique n’a été entrepris sur ce secteur en particulier. Les
données récoltées par le Groupe Mammalogique Breton et Bretagne Vivante font
mention de la présence de 14 espèces sur les 17 espèces de rongeurs présentes
en Bretagne. Parmi ces espèces, on compte 2 espèces protégée : le muscardin et
l’écureuil roux.
Tableau 4 : Statut de protection des 14 espèces de rongeurs recensées du projet
de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Monde
Liste
rouge
IUCN
Espèces
Europe
Directive
Habitat
France
Bretagne
Liste rouge
MNHN
Protection
nationale
protégée
Espèce
déterminante
ZNIEFF
Côtes
d'Armor
*
5
*
4
Muscardin, Muscardinus avellanarius
LC
LC
Campagnol amphibie, Arvicola sapidus
NT
NT
Campagnol roussâtre, Clethrionomys glareolus
LC
LC
5
Campagnol souterrain, Microtus subterraneus
LC
LC
5
Campagnol des champs, Microtus arvalis
LC
LC
5
Campagnol agreste, Microtus agrestis
LC
LC
6
Rat des moissons, Micromys minutus
LC
LC
Mulot sylvestre, Apodemus sylvaticus
LC
LC
6
*
5
Souris grise, Mus musculus
LC
LC
6
Rat noir, Rattus rattus
LC
LC
2
Rat surmulot, Rattus norvegicus
NA
NA
6
Rat musqué, Ondatra zibethicus
NA
NA
6
Ragondin, Myocastor coypus
NA
NA
6
Ecureuil roux, Sciurus vulgaris
LC
LC
protégée
*
5
• Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources :
VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de
France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise
à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale)
• Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » :
A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation
A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte.
• Statut départemental :
6
Commun
5
Assez commun - parfois localisé
4
Peu commun - localisé
3
Rare - très localisé
2
Mal connu
1
Absent ou inconnu
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
78
Nombre d’espèces de rongeurs répertoriées dans les communes du projet de
Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
79
Le campagnol amphibie Arvicola sapidus
Présentation de l’espèce
Le campagnol amphibie est le plus gros de nos campagnols (TC : 165-230 mm,
Q : 105-140 mm, P : 165280 g). Il se distingue par
les habitats aquatiques et
humides occupés, sa forme
plutôt arrondie, ses oreilles
cachées dans le pelage et
une queue étroite garnie de
poils épars.
La période de reproduction
se situe entre mars et
octobre durant laquelle la
femelle peut avoir 3 ou 4
portées de 3,5 jeunes en
moyenne. L'espèce vit en
petits groupes familiaux soit une densité moyenne de 5 individus sur 100 mètres
de rives. Contrairement au rat musqué ou au ragondin, la densité locale de
campagnol amphibie ne porte aucunement atteinte aux activités humaines.
Exigences écologiques
Habitats
On le retrouve sur tous les types de milieux aquatiques, pourvu que la végétation
riveraine soit dense et haute afin de lui procurer nourriture et gîtes : joncs,
phragmites, carex… Il porte néanmoins une préférence pour les milieux lentiques
: étangs, mares, fossés, canaux… jusqu'aux petits marais littoraux où il
consommera des plantes halophiles : obione, salicorne. Les indices de sa
présence sont clairs puisque ses déplacements laissent apparaître de
nombreuses galeries ou des coulées dans la végétation de 6-8 cm de diamètre
en moyenne.
Sur ses cheminements près de l'eau, le Campagnol amphibie se pose pour
grignoter la végétation laissant derrière lui de nombreux restes sur des
réfectoires sous forme de petites baguettes biseautées. Les crottes (rassemblées
en crottiers) sont très caractéristiques (L : 6 à 13 mm, l : 4 à 5 mm), allongées
et arrondies à chaque extrémité, elles sont généralement vertes lorsqu'elles sont
fraîches pour devenir plus foncées à brunes en séchant.
Régime alimentaire
Essentiellement herbivore, il se nourrit des végétaux présents sur son territoire :
joncs, roseaux, graminées… mais aussi de racines et des parties vertes de
plantes aériennes ou submergées.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
80
Statut du campagnol amphibie en Bretagne
En Bretagne l'espèce semble bien présente dans les départements du Finistère et
du Morbihan. On retrouve néanmoins ce campagnol sur certains marais arrières
littoraux ainsi que dans la moitié sud des Côtes d'Armor où les vallées sont plus
ouvertes et préservées. Au même titre que les départements voisins, l'Ille-etVilaine mérite un effort accru de prospection pour pouvoir apprécier la
distribution réelle de l'espèce.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le campagnol amphibie est considéré comme espèce déterminante à l'échelle
régionale. Ainsi, le territoire du PNR présentant de nombreux habitats favorables
revêt un enjeu important pour la conservation de cette espèce considérée
comme rare à l'échelle locale.
Le campagnol amphibie sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
A l'heure actuelle nous ne disposons que d'une seule données de restes osseux
découverts en 1970 sur la commune de Saint-Lunaire.
Les investigations entreprises sur le territoire n'ont révélé aucune présence
nouvelle de l'espèce bien que de grandes potentialités existent.
Le campagnol amphibie affectionne les cours d'eau lentiques et les zones
humides ouvertes et végétalisées. La mesure principale de conservation de
l'espèce est de préserver ces habitats menacés par le drainage et l'assèchement
à des fins agricoles ou urbaines. D'autre part, pour la pérennité des populations
qui seraient découvertes sur des mares ou des vallons en phase de fermeture par
la végétation arbustive et arborescente il serait vital de procéder à une
réouverture de la zone humide.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
81
Répartition du campagnol amphibie dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
82
Le campagnol agreste Microtus agrestis
Présentation de l’espèce
Le campagnol agreste est de taille moyenne (TC : 90-130 mm, Q : 25-49 mm, P
: 19-52 g), il se distingue
des
autres
espèces
de
campagnols par un pelage
sombre, hirsute. Celui des
joues, tiré vers l'arrière, lui
couvre les oreilles.
Actif de façon privilégiée au
crépuscule et à l'aube il
constitue une proie de choix
pour la chouette effraie. La
période
de
reproduction
s'étend d'avril à octobre.
Durant celle-ci la femelle
peut avoir plusieurs portées
de 3 à 8 petits. Lors des pics
de densité cycliques, tous
les 3 à 5 ans, l'espèce peut causer ponctuellement des dommages aux prairies
ou aux vergers.
Exigences écologiques
Habitats
Cette espèce vit préférentiellement aux abords de zones humides : marais,
cariçaies, jonchaies, landes à molinies, tourbières, prairies humides…Le facteur
déterminant la présence de l'espèce étant la densité et la hauteur des herbes sur
ces zones humides, les friches et les jeunes plantations sont de fait très
appréciées.
Ce campagnol développe un réseau de galeries de surface à la fois sous terre
mais aussi sous la végétation dense. Il confectionne de préférence son nid en
surface, sous une souche, une pierre…
Régime alimentaire
Essentiellement herbivore, il se nourrit de jeunes pousses et des parties vertes
des plantes.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
83
Statut du campagnol agreste en Bretagne
Le campagnol agreste semble omniprésent en Bretagne puisque présent dans
quasiment l'ensemble des lots de pelotes de Chouette effraie analysés.
Néanmoins, affectionnant particulièrement les milieux humides, il peut être
menacé par l'extension des surfaces agricoles drainées ou par l'urbanisation qui
assèchent ses habitats.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, le campagnol agreste est une espèce considérée comme commune à
l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc pas d’enjeu majeur pour sa
conservation à l’échelle régionale. Il serait néanmoins nécessaire d'affiner la
connaissance de sa répartition.
Le campagnol agreste sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce proviennent essentiellement de
l'analyse de pelotes de réjection.
Le campagnol agreste peut potentiellement être trouvé sur l'ensemble du
territoire. En effet, le réseau hydrographique est dense et les zones humides
annexes sont fortement présentes sur certains secteurs comme à l'Est du
territoire. Seules les zones de cultures sur plateaux, les landes, les zones
urbanisées et les milieux forestiers ne laissent que peu de place à ce campagnol.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
84
Répartition du campagnol agreste dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
85
Le campagnol des champs Microtus arvalis
Présentation de l’espèce
Le campagnol des champs (TC : 80-120 mm, Q : 25-37 mm, P : 14-46 g)
présente un pelage brun
fauve, plus clair et plus lisse
que M. agrestis. Ses oreilles
sont velues et dépassent
largement du pelage.
Il se reproduit de mars à
octobre
et
plusieurs
gestations peuvent se suivre
expliquant en partie les
fluctuations
d'abondance
que peuvent connaître les
populations.
Ainsi,
en
fonction du climat, des
pratiques culturales, de la
prédation… il n'est pas impossible certaines années de dénombrer entre 500 et
1000 individus à l'hectare. Ces pullulations occasionnent alors de réels dégâts
aux prairies ou aux cultures.
Exigences écologiques
Habitats
Il fréquente les milieux plutôt secs et ouverts où la végétation herbacée est
importante : prairies permanentes, champs cultivés, talus herbeux, lisières de
bois… Les sols profonds et non caillouteux ont aussi sa préférence notamment
pour y installer son nid et des chambres de stockage le tout dans un système
complexe de galeries.
Régime alimentaire
C'est un herbivore ne dédaignant pas quelques graines et racines consommées
tout au long de la journée.
Statut du campagnol des champs en Bretagne
Le campagnol des champs est historiquement connu sur la partie est et sud-est
de la Bretagne. Depuis quelques années, l'espèce connaît une extension de son
aire répartition vers l'Ouest de la région. Ainsi, l'espèce se rencontre désormais
jusqu’à une ligne allant de Guingamp (22) à Quimper (29).
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
86
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, le campagnol des champs est une espèce en voie d'expansion à
l'échelle régionale. Le territoire du PNR ne présente donc pas d’enjeu réel dans
sa conservation et il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa
répartition.
Le campagnol des champs sur le territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce proviennent essentiellement de
l'analyse de pelotes de réjection.
Le campagnol des champs peut potentiellement être trouvé sur une grande
partie du territoire, autant au sein du bocage dense et préservé que dans le
bocage déstructuré, ou les terres cultivées des plateaux. Ceci représente une
répartition potentielle sur environ 75% du territoire.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
87
Répartition du campagnol des champs dans le périmètre du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
88
Le campagnol roussâtre Clethrionomys glareolus
Présentation de l’espèce
Le campagnol roussâtre présente une nette coloration rousse sur le dos,
contrastée avec le ventre
plus clair qui est grisâtre. La
queue
est
relativement
longue (TC : 80-120 mm, Q
: 35-60 mm, P : 15-40 g) et
se termine par un léger
pinceau de poils. La tête
arrondie laisse apparaître
des oreilles bien dessinées
ainsi que des vibrisses
sombres
aux
pointes
blanches.
Animal
essentiellement
nocturne
mais aussi actif en journée
dans ses galeries, il se
reproduit du printemps à l'automne avec des portées successives de 2 à 8
jeunes. En fonction des conditions environnementales, les densités peuvent
fluctuer pour atteindre un maximum de 100 individus à l'hectare mais ceci n'a
rien de cyclique au contraire du Campagnol des champs.
Exigences écologiques
Habitats
L'espèce est typique des habitats forestiers, boisés, ainsi que de leurs abords, on
le trouve également au sein du bocage, d’autant plus que ce dernier est dense.
On le retrouve essentiellement sous une végétation caducifoliée dense : hêtraie,
chênaie, haies bocagères, ronciers, broussailles, friches, tourbières… Il
affectionne également les massifs forestiers mixtes et plus rarement les sousbois de résineux. Il construit un réseau complexe de galeries superficielles aux
multiples entrées et installe son nid en surface sous une pierre, une souche…
Régime alimentaire
C'est un rongeur granivore et herbivore qui peut parfois compléter son régime de
petits invertébrés. En hiver, lorsque les conditions sont rudes, il n'est pas rare
qu'il s'attaque à l'écorce à la base des arbres créant ainsi quelques dégâts.
Statut du campagnol roussâtre en Bretagne
Le campagnol roussâtre est omniprésent en Bretagne à la fois dans les massifs
forestiers, les bosquets, le bocage dense préservé, les vallons boisés, les landes…
Ceci est confirmé par sa présence dans une majorité de lots de pelotes de
chouette effraie analysés.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
89
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, le campagnol roussâtre est une espèce considérée comme commune à
l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa
conservation, il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa
répartition.
Le campagnol roussâtre sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce proviennent exclusivement de
l'analyse de pelotes de réjection mais sont trop limitées apprécier réellement sa
répartition.
Le campagnol roussâtre est assez ubiquiste pourvu que les strates arbustives
soit bien présentes. De ce fait, la majorité du territoire du PNR peut accueillir
l'espèce même si le bocage peut parfois être dégradé. Seules les zones
totalement urbanisées et les plateaux cultivés sans talus arborés demeurent une
limite pour ce campagnol.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
90
Répartition du campagnol roussâtre dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
91
Le campagnol souterrain Microtus subterraneus
Présentation de l’espèce
Le campagnol souterrain comme son nom l'indique présente des adaptations à la
vie souterraine : de petits
yeux, des oreilles cachées
dans le pelage qui est luimême court, un crâne aplati
et une queue courte (TC :
75-110 mm, Q : 25-36 mm,
P : 13-25 g). Le pelage est
sombre, grisâtre à brun
jaunâtre sur le dos pour
progressivement
s'éclaircir
sur les flancs et le ventre.
En grande partie nocturne
comme
la
plupart
des
micromammifères, il vit en
petites populations et se
reproduit du printemps à l'automne avec plusieurs portées de 2 à 3 petits en
moyenne. Cette espèce ne connaît pas de fluctuations importantes de ses
densités.
Exigences écologiques
Habitats
Ce campagnol occupe des zones de transition entre la friche et le milieu boisé,
habitats des campagnols agreste et roussâtre. On le retrouve en lisières, à
proximité des friches et dans les jeunes plantations à couvert graminéen plus ou
moins important, ce qui est souvent le cas pour les vergers et les jardins. Le sol
doit être épais et modérément humide. Il y creuse des galeries complexes à
quelques centimètres de la surface agrémentées de nombreux terriers où il peut
élaborer ses nids tapissés de mousse et d'herbe.
Régime alimentaire
Herbivore, il se nourrit essentiellement sous terre de racines, de rhizomes, de
bulbes et à l'occasion de parties vertes et de fruits tombés au sol.
Statut du campagnol souterrain en Bretagne
Au même titre que la plupart des micromammifères, la distribution du campagnol
souterrain est appréciée sur base des analyses de pelotes de chouette effraie.
L'espèce est considérée comme commune en Bretagne.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
92
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, le campagnol souterrain est une espèce considérée comme commune
à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa
conservation. Néanmoins, il serait utile d'y affiner sa répartition.
Le campagnol souterrain sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données issues de l'analyse de pelotes de réjection sont trop parcellaires
pour discuter de la répartition actuelle de l'espèce.
Le campagnol souterrain peut potentiellement être trouvé sur une grande partie
du territoire, les limites de sa répartition étant imposées par ses préférences en
termes d'habitat. Ainsi, les zones urbanisées, les zones humides, les massifs
forestiers et les plateaux cultivés ne sont sans doute pas fréquentés par l'espèce.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
93
Répartition du campagnol souterrain dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
94
Le muscardin Muscardinus avellanarius
Présentation de l’espèce
Le muscardin aussi appelé « rat d'or » a un
pelage doré, blond fauve légèrement plus clair
sur le ventre (TC : 60-90 mm, Q : 57-68 mm,
P : 15-20 g). Sa queue, légèrement plus
courte que le corps, est velue, touffue à son
extrémité et préhensile : un appendice utile
aux mœurs arboricoles de l’espèce.
Le muscardin possède également un coussinet
sur les pattes antérieures dont il se sert
comme un pouce pour agripper les branches.
Il ronge ces noisettes de façon très
caractéristique, ce qui facilite sa détection lors
de prospections. En effet, le trou qu'il
pratique est quasi circulaire et son bord
interne est lisse, sans traces de dents.
Essentiellement nocturne, il se reproduit de
mai à août en procédant au maximum à 2
mises-bas de 3-5 jeunes chacune.
Exigences écologiques
Habitats
Le muscardin affectionne les sous-bois denses où il évolue dans la strate
inférieure de la végétation arborée. On le retrouve en règle générale en lisière
des massifs forestiers et dans les bosquets où il peut trouver des espèces
végétales plus productives en fruits : noisettes, faines, mûres… Il affectionne
particulièrement les taillis de noisetiers, les ronciers ou les clématites, il évite,
par contre, les monocultures d'épicéas.
Le bocage préservé, encore dense et parsemé de bosquets lui est par ailleurs
tout à fait favorable. Il construit 2 types de nids : un nid d'été aérien, assez
similaire à celui du rat des moissons mais qui s'en distingue du fait qu'il est
simplement posé dans la végétation assez haut (0,5-2,50 m du sol) et qu'il est
élaboré à partir de feuilles, de lanières de ronces, de radicelles, de chèvrefeuille
et de mousse. Son diamètre varie de 8 à 15 cm selon que l'individu soit seul ou
qu'il s'agisse d'un nid de mise-bas. Notons qu'il peut parfois exploiter les nids
d'oiseaux, en particulier celui du troglodyte.
Le nid d'hiver quant à lui se trouve près du sol et est donc très difficile à
découvrir. Il se trouve généralement sous une souche, un tas de bois ou de
pierre.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
95
Régime alimentaire
Sa nourriture varie au fil des mois, et comprend notamment des baies, des
étamines, de petits insectes, et, à la fin de l'été, des noisettes qui l'aident à
accumuler des réserves de graisse pour l'hibernation qui dure d'octobre à mars.
Statut du muscardin en Bretagne
Le muscardin semble assez commun au nord et à l'est de la Bretagne. Depuis
2009, une étude régionale, basée sur les données historiques et la recherche
d’indices de présence que sont les noisettes rongées, permet d’un peu mieux
connaître sa répartition.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le muscardin est considéré comme espèce déterminante à l'échelle régionale. Si
des prospections particulières confirment un cantonnement important de
l’espèce, jusque là simplement suggéré par quelques données, le territoire du
PNR porterait un fort enjeu de conservation de cette espèce fragile en Bretagne.
Le muscardin sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Entre 1973 et 2010, 10 données ont été référencées pour le muscardin sur le
territoire du PNR. Les plus anciennes seront à confirmer dans un avenir proche (6
données antérieures à 2000). Sept d'entre elles sont issues d'observations
visuelles et les 3 autres concernent divers indices de présence comme les nids,
les reliefs de repas ou la présence dans une pelote de chouette.
L'ensemble des secteurs boisés et des bocages préservés sont favorables à
l'espèce sur le territoire du PNR. Les secteurs géographiques les plus propices
pourraient être les environs de Vildé-Guingalan (22), ainsi que les bocages
proches de la forêt de Coëtquen et de la forêt domaniale du Mesnil.
La conservation du muscardin passe dans un premier temps par l'étude de sa
répartition grâce à des prospections ciblées sur des habitats favorables. A cette
occasion, pelotes et reliefs de repas (noisettes rongées) doivent être recherchés.
La préservation de l'espèce exige de maintenir les lisières forestières arbustives
en lui offrant gîte et nourriture. Ainsi, il peut être envisagé un plan spécial de
conservation des ronciers et des haies de noisetiers dans les secteurs
géographiques favorables.
D'autre part, le bocage dense est indispensable à son installation mais
aussi aux échanges vitaux entre populations. Il est donc impératif d'en
prévenir la destruction et pourquoi pas d'engager des procédures de
renaturation bocagère.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
96
Répartition du muscardin dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
97
Le mulot sylvestre Apodemus sylvaticus
Présentation de l’espèce
Le mulot sylvestre s'identifie facilement avec ses grands yeux, ses grandes
oreilles et sa longue queue
parsemée de poils (TC : 80110 mm, Q : 70-115 mm, P
: 14-30 g). Son pelage
dorsal est gris-beige à fauve
pour devenir très clair sur
les flancs et le ventre. Une
petite tâche brun jaunâtre
est parfois présente sur la
gorge.
Il
se
reproduit
quasiment
toute
l'année
avec un maximum de 3
portées constituées de 4 à 5
petits.
Les
populations
connaissent des fluctuations
saisonnières corrélées à la production forestière de graines ou de fruits.
Exigences écologiques
Habitats
Cette espèce est sans doute le micromammifère le plus ubiquiste et le plus
répandu en Europe. On le retrouve dans une multitude de milieux : bois, lisières,
broussailles, landes, dunes, haies, jardins, vergers, ruines… Très peu exigent, il
s'installe simplement là où il trouve un gîte et de la nourriture.
Régime alimentaire
Crépusculaire et nocturne, il est plutôt opportuniste dans son alimentation, en
consommant majoritairement des graines et des fruits tels que : glands,
noisettes, et faines. Parfois il s'attaque aux bourgeons ou aux parties vertes de
plantes et même à de petits insectes et mollusques
Statut du mulot sylvestre en Bretagne
Le mulot sylvestre apparaît comme omniprésent en Bretagne car présent dans
l'ensemble des lots de pelotes de chouette effraie analysés. Comme indiqué
précédemment, tous les milieux sont fréquentés jusqu'aux habitats paraissant
pourtant hostiles comme les dunes grises où, grâce à des séances de capture
l'espèce s'est révélée présente de façon dominante et abondante.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
98
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, le mulot sylvestre est une espèce considérée comme commune à
l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa
conservation et il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa
répartition.
Le mulot sylvestre sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données proviennent une fois de plus quasi exclusivement de pelotes de
réjection. Un effort d'observation accru permettrait sans aucun doute d'apprécier
une répartition plus uniforme de l'espèce sur le territoire.
Le mulot sylvestre, comme indiqué précédemment, est très peu exigent en
terme d'habitats pourvu qu'il trouve le gîte et le couvert. Ainsi, l'ensemble du
territoire présente les facteurs favorables à sa présence.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
99
Répartition du mulot sylvestre dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
100
La souris grise Mus musculus
Présentation de l’espèce
La souris grise se distingue
du mulot sylvestre par sa
couleur grise très marquée,
des yeux, des oreilles et
une queue plus petite (TC :
70-103 mm, Q : 70-100
mm, P : 12-32 g). Active
dès le crépuscule, elle émet
de petits cris aigus audibles
et caractéristiques. Très
prolifique, la femelle met
bas toute l'année et peut
avoir jusqu'à 10 portées de
5-7 souriceaux.
Exigences écologiques
Habitats
Comme chacun le sait, c'est une espèce commensale de l'homme. Elle vit donc
proche des habitations ce qui répond notamment à ses exigences thermiques et
au fait qu'elle préfère les endroits secs.
On la rencontre dans les villes, les villages, les hameaux, les bâtiments agricoles,
les entrepôts… Exceptionnellement, dans le sud et l'est de son aire de répartition
elle peut être rencontrée en milieu naturel, dans le maquis, les terrains cultivés
ou les oasis. La souris grise confectionne ses nids dans des endroits secs à l'aide
de matériaux variés : journal, paille, laine de verre…
Régime alimentaire
Bien qu'étant un rongeur, la souris grise est omnivore. Le plus souvent, elle se
nourrit de graines, de parties végétatives ou d'insectes.
Statut de l a souris grise en Bretagne
La souris grise peut être considérée comme commune en Bretagne mais de façon
très localisée comme indiqué plus haut, c'est-à-dire au sein des zones
anthropisées. Sa présence est à l'heure actuelle détectée à l'aide de l'analyse des
pelotes.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
101
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, la souris grise est une espèce considérée comme commune à l'échelle
régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa
conservation. Il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa
répartition.
La souris grise sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce proviennent essentiellement de
l'analyse de pelotes de réjection.
Comme indiqué plus avant, la souris grise est potentiellement présente dans
toutes les zones habitées. De ce fait, à l'échelle macroscopique, l'ensemble du
territoire lui est favorable.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
102
Répartition de la souris grise dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance
– Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
103
Le rat des moissons Micromys minutus
Présentation de l’espèce
Le rat des moissons est le plus petit de nos rongeurs (TC : 56-80 mm, Q : 50-72
mm, P : 5-11 g). Son pelage
est fauve jaunâtre et blanc
sur le ventre et les petites
oreilles
sont
rondes
et
velues. Sa queue, quasi
aussi longue que le corps,
est légèrement préhensile ce
qui lui permet de
se
déplacer aisément dans les
hautes herbes et facilite la
construction de son nid.
Actif toute la journée et
toute l'année, il se reproduit
d'avril à septembre avec 2 à 3 mises-bas de 4-6 petits chacune.
Exigences écologiques
Habitats
L'espèce affectionne la végétation dense et élevée. On le retrouve dans les taillis,
les ronciers, les lisières de champs, les landes à molinies, les roselières… En
hiver il lui arrive de quitter les espaces de hautes herbes pour les talus, les haies
voire parfois les habitations. L'indice de sa présence le plus caractéristique est
son petit nid globuleux de 10 cm de diamètre, constitué d'herbes sèches tressées
bien fixé à la végétation à 20 à 50 cm de hauteur.
Régime alimentaire
C'est un micromammifère granivore et frugivore qui peut à l'occasion consommer
de petits insectes.
Statut du rat des moissons en Bretagne
Le rat des moissons est retrouvé dans la majorité des lots de pelotes de réjection
de chouette effraie analysés. Avec les changements de pratiques agricoles dans
la seconde moitié du 19ème siècle, l'espèce a disparu de la plupart des zones de
grande culture.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
104
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le rat des moissons est une espèce déterminante à l'échelle régionale. Le
territoire du PNR présentant des habitats favorables limités pourrait localement
présenter un enjeu notable dans la conservation de cette espèce.
Le rat des moissons sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce proviennent à la fois de l'analyse de
pelotes de réjection mais aussi d'observations visuelles et d'indices de présence
comme les nids.
Le rat des moissons, de par ses exigences écologiques, peut s’établir sur
l'ensemble du territoire. Les nombreuses zones humides, notamment les
mégaphorbiaies, peuvent abriter l'espèce ainsi que les zones d’agriculture
extensive. Il est probable qu'il soit nettement moins bien représenté sur la
majeure partie du territoire constituée de plateaux d’agriculture intensive ou de
zones urbanisées.
Le
maintien
des
zones
humides
herbacées
(prairies
de
fauche,
mégaphorbiaies...), des jachères, des friches assureront la pérennité d'une
population de rat des moissons sur l'ensemble du territoire.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
105
Répartition du rat des moissons dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
106
Le rat noir Rattus rattus
Présentation de l’espèce
Le rat noir est plus petit et plus élancé (TC : 120-240 mm, Q : 120-260 mm, P :
120-280 g) que le rat
surmulot mais il se distingue
aussi
par
sa
couleur
noirâtre, un museau pointu,
de gros yeux et de grandes
oreilles à peine velues. Sa
queue, écailleuse, nue et
épaisse est plus longue que
la tête et le corps. Nocturne,
il est très sociable et vit en
groupes
territoriaux
constitués
d'un
mâle
dominant,
de
quelques
mâles subalternes et de
plusieurs
femelles.
Contrairement au surmulot, c'est un excellent grimpeur mais il est aussi bon
nageur. La reproduction a lieu toute l'année avec 3 à 5 portées de 5 à 10 petits.
Cette espèce est originaire d'Asie du Sud-Est et a étendu son aire à la
Méditerranée au néolithique puis à l'ensemble de l'Europe à la faveur des
conquêtes romaines. Cette espèce est victime de la dératisation réalisée par
l’Homme mais elle souffre aussi de compétition directe avec le surmulot qui, de
par sa morphologie et son agressivité, tend à le remplacer dans la région.
Exigences écologiques
Habitats
Le rat noir est un commensal de l'Homme mais au contraire du rat surmulot il
privilégie les espaces secs en hauteur. D'ailleurs, il est surnommé "rat des
greniers" car il s'installe dans les greniers, les granges ou sous les combles, il
peut également fréquenter les parcs, les arbres… En effet, il peut mener une vie
semi-arboricole et occuper le nid des écureuils dans les zones boisées. Il
construit un nid à l'aide de matériaux divers dans une partie haute ou
exceptionnellement entretien un terrier complexe.
Régime alimentaire
Il se nourrit d’aliments variés (céréales, fruits, insectes, mollusques, petits
vertébrés…) qu’il peut éventuellement collecter au sein et au voisinage des
habitations.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
107
Statut du rat noir en Bretagne
Le rat noir est nettement plus rare que le rat surmulot en Bretagne comme tel
est globalement le cas là où s’est installée cette dernière espèce. Les données
sont, à l'heure actuelle, sporadiques et limitées d'autant que l'espèce ne
constitue pas une proie de choix pour la chouette effraie. Il n'est donc pas
possible de dresser une carte précise de répartition de l'espèce avec les seules
données issues de l’analyse des pelotes de réjection. Les observations des
professionnels de la dératisation ou du piégeage permettent de mieux apprécier
la répartition du rat noir en Bretagne, c’est notamment le cas des campagnes de
dératisations des îlots marins où nichent des colonies d’oiseaux (dont le rat noir
peut devenir un prédateur spécialiste et exclusif) qui fournissent la plupart des
données de l’espèce dans la région.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le rat noir est une espèce considérée comme rare et en régression à l'échelle
régionale. Au-delà de son statut d'espèce classée nuisible, la question de sa
conservation peut aujourd’hui se poser et il serait intéressant d'affiner la
connaissance de sa répartition, afin de déterminer si, au-delà de son impact sur
les oiseaux marins à Cézembre, il existe un enjeu de conservation sur le
territoire du PNR.
Le rat noir sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Nous ne disposons d’observations de rat Noir que sur un seul site : l’île
Cézembre à Saint-Malo. Patrick Hamon y a observé 44 individus le 24 juin 2003,
et y a capturé 600 individus l’année suivante.
Comme indiqué plus avant, le rat noir est potentiellement présent sur toutes les
zones habitées mais la concurrence avec le rat surmulot induit sa raréfaction ou
sa disparition sur de nombreux secteurs. A l'échelle macroscopique, nous
pouvons considérer que l'ensemble du territoire lui est potentiellement favorable.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
108
Répartition du rat noir dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte
d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
109
Le rat surmulot Rattus norvegicus
Présentation de l’espèce
Le rat surmulot se distingue du rat noir par sa couleur brune, mais aussi par le
fait qu'il est plus grand, plus
trapu (TC : 190-290 mm, Q :
170-230 mm, P : 270-520 g)
et que ses oreilles sont plus
courtes et plus velues. Le
ventre est clair et sa queue
est
écailleuse,
nue
et
épaisse.
Habituellement
nocturne, il peut être actif en
journée lorsqu'il se trouve en
fortes densités. Très agressif
et grégaire, il vit en groupes
territoriaux réglés par une
hiérarchie
familiale.
La
reproduction a lieu toute
l'année avec 3 à 5 portées de 6 à 11 petits. Cette espèce est originaire d'Extrême
Orient et c'est au 18ème siècle qu'elle a colonisé l'Europe surtout via le trafic
maritime. Du fait des dégâts occasionnés sur les marchandises et à cause des
maladies qu'il peut transmettre, l'homme a toujours lutté contre cette espèce.
Exigences écologiques
Habitats
C'est un commensal de l'homme mais au contraire de la souris grise ou du rat
noir, le rat surmulot surnommé « rat d’égout » affectionne particulièrement les
milieux humides, sans pour autant que cela soit indispensable : égouts,
décharges, caves, entrepôts, bâtiments de ferme… Sa propension à nager est
due au fait que son habitat d'origine était constitué par les abords de cours
d'eau. Lorsque l'environnement le permet, il creuse un grand terrier ramifié où
est construit le nid.
Régime alimentaire
Très opportuniste il est classé parmi les omnivores. Son alimentation de base est
constitué de graines mais il consomme tout ce qui se présente : restes
alimentaires humains, petits mammifères et petits oiseaux…
Statut du rat surmulot en Bretagne
Le rat surmulot peut être considéré comme commun en Bretagne. Notons que le
rat surmulot fait l'objet de mesures d'éradication dans les îles bretonnes depuis
une quinzaine d'années. Des suivis scientifiques ont mis en évidence les
bénéfices liés aux mesures de gestion. Dans de nombreux cas, l'éradication du
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
110
rat surmulot à permis l’augmentation d’effectif voire le retour de certaines
espèces d'oiseaux nicheurs (pipit maritime, accenteur mouchet, océanite
tempête...) et une augmentation importante des densités d’espèces de
musaraignes (crocidure des jardins et crocidure musette). Sa présence est à
l'heure actuelle détectée en grande partie à l'aide de l'analyse des pelotes mais
la mobilisation des observations de professionnels (dératiseurs, piégeurs) pourra
également nous permettre d’améliorer l’appréciation de sa répartition dans la
région.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, le rat surmulot est une espèce considérée comme commune à l'échelle
régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa
conservation et il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa
répartition.
Le rat surmulot sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce proviennent à la fois d'une observation
visuelle et de l'analyse de pelotes de réjection.
Comme indiqué plus avant, le rat surmulot est potentiellement présent sur
toutes les zones habitées et les cours d'eau. De ce fait, à l'échelle
macroscopique, l'ensemble du territoire lui est favorable.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
111
Répartition du rat surmulot dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance
– Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
112
Le rat musqué Ondatra zibethicus
Présentation de l’espèce
Le rat musqué est originaire d'Amérique du Nord et a été introduit en France
dans les années 1925-1930
pour
l'élevage
et
l'exploitation de sa fourrure.
C'est
le
plus
gros
représentant des Microtidés
(TC : 240-400 mm, Q : 190280 mm, P : 600-2400 g) et
il se caractérise par un corps
trapu de couleur brun fauve,
une longue queue aplatie
latéralement et des pattes
arrières
semi-palmées.
Crépusculaire et nocturne il
n'est pas rare de l'observer
en journée. La reproduction,
prolifique, a lieu de mars à septembre. La femelle a en moyenne 3 portées de 5 à
9 jeunes chacune. Espèce allochtone créant des dommages sur les digues et
berges des zones humides, le rat musqué est piégé et subit par ailleurs la
concurrence du ragondin.
Exigences écologiques
Habitats
Le rat musqué a pour habitude de fréquenter tous les types de milieux humides
de faible profondeur et d'eaux plutôt lentes ou dormantes. Ainsi, on le retrouve
sur les étangs, les canaux, les petits cours d'eau, les marais… là où les berges
sont couvertes de végétation. C'est là qu'il creuse son terrier mais dans des
conditions particulières de gel, il peut construire une hutte pouvant atteindre 1
mètre de hauteur et 2 mètres de diamètre en empilant des végétaux. Ensuite, il
creuse une galerie submergée et dégage une ou plusieurs chambres hors de
l'eau.
Régime alimentaire
Mammifère semi-aquatiques, il se nourrit de végétaux hygrophiles : phragmites,
joncs, roseaux… mais ne dédaigne pas occasionnellement des ressources
animales : cadavres de poissons, moules d'eau douce, écrevisses…
Statut du rat musqué en Bretagne
Le statut des populations de rat musqué est a priori très variable sur le territoire
breton. Alors qu'il est bien présent dans le Finistère et l’Est des Côtes d’Armor,
sa présence est plus sporadique dans une grande zone du Centre Bretagne. La
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
113
pression du piégeage affecte l'espèce et la présence de son concurrent direct, le
ragondin, peut le faire disparaître de certains secteurs.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, le rat musqué est une espèce classée nuisible et chassable à l'échelle
régionale. Les enjeux de conservation des mammifères autochtones invitent
plutôt à la régulation de cette espèce, et en cela l’amélioration de la
connaissance de sa répartition est souhaitable
Le rat musqué sur le du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce relèvent d'indices de présence ou
d'observations visuelles.
Le territoire présente de nombreuses zones humides, un réseau hydrographique
relativement dense et une zone estuarienne que peut fréquenter le rat musqué.
Ainsi, ce territoire est favorable à l'espèce où demeure aussi fortement présent le
ragondin qui exploite ou couvre la niche écologique du rat musqué.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
114
Répartition du rat musqué dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
115
Le ragondin Myocastor coypus
Présentation de l’espèce
Le ragondin est originaire d'Amérique du Sud et a été introduit en France en
1882 pour l'élevage et
l'exploitation de sa fourrure.
Echappé ou relâché, il a
progressivement
colonisé
tous les milieux aquatiques.
C'est le plus gros rongeur
métropolitain (TC : 370-650
mm, Q : 230-450 mm, P :
4-10 kg) qui se caractérise
par
une
morphologie
adaptée au milieu aquatique
: une fourrure épaisse et
étanche, une grosse tête et
de petites oreilles, des
pattes postérieures palmées
et une queue épaisse luis servant de gouvernail. Le pelage est généralement
brun roussâtre, luisant sur le dos et les flancs, mais il n'est pas rare d'observer
des individus plus foncés et même parfois blancs albinos. Sa dentition
caractéristique d'un rongeur laisse apparaître de grandes incisives orange.
Crépusculaire mais parfois actif en pleine journée, ce mammifère nage et plonge
très bien. La mise-bas à généralement lieu à la fin de l'hiver mais il arrive dans
des régions favorables que l'espèce se reproduise 1 à 2 fois dans l'année. Les 2 à
9 nouveaux nés seront mâtures à 8 mois. Au-delà des dégâts localisés sur les
cultures, le ragondin créé des dommages sur les digues et berges des zones
humides engendrant souvent leur effondrement. Classé nuisible et chassable sur
la plupart des départements français, il est activement piégé par des
professionnels afin d'en limiter les effectifs.
Exigences écologiques
Habitats
Très peu exigent, le ragondin fréquente tous les types de milieux aquatiques
pourvu que la végétation aquatique et terrestre soit abondante pour lui offrir sa
nourriture. On le retrouve aussi bien sur les eaux lentes et dormantes de marais,
d'étangs ou de mares que sur les cours d'eau courants de toutes largeurs et
profondeurs. Il tolère aussi très bien les eaux saumâtres près du littoral. C'est un
fouisseur qui s'aide de ses pattes antérieures en forme de petites mains pour
creuser de larges terriers à plusieurs entrées la plupart du temps émergées. Ce
terrassement provoque bien souvent l'effondrement des berges. La femelle
donnera naissance à ses petits dans un terrier ou bien en surface directement
dans la végétation dense d'une phragmitaie ou d'une roselière.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
116
Régime alimentaire
Il se nourrit à la fois d'hygrophytes : phragmites, joncs, roseaux, lentilles d'eau…
et de plantes terrestres comme des légumineuses ou des ombellifères.
Localement il occasionne des dégâts aux cultures céréalières proches des zones
humides.
Statut du ragondin en Bretagne
Malgré la présence d'élevages en Bretagne dans les années 20, le ragondin s'est
implanté en milieu naturel au cours des années 80. Arrivé par le sud-est de la
péninsule, notamment par la Brière à la fin des années 70, il s'est ensuite étendu
progressivement vers l'ouest, utilisant le canal de Nantes à Brest. Aujourd'hui,
seules quelques enclaves à la pointe du Finistère restent encore inoccupées. Le
ragondin est une espèce chassable, classée nuisible par les préfets des
départements bretons en raison des dégâts qu'il peut commettre sur les berges
et les cultures. Plusieurs milliers d’individus sont éliminés chaque année
http://www.bretagne-environnement.org/Patrimoine-naturel/La-faune/Les-mammiferes/Lesmammiferes-semi-aquatiques/Le-ragondin - Notes occasionnellement par le tir, mais
surtout par piégeage.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, le ragondin est une espèce classée nuisible et chassable à l'échelle
régionale. Les enjeux de conservation des mammifères autochtones invitent
plutôt à la régulation de cette espèce, et en cela l’amélioration de la
connaissance de sa répartition est souhaitable.
Le ragondin sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce relèvent d'indices de présence ou
d'observations
Au même titre qu'à l'échelle régionale, le ragondin a colonisé l'ensemble des
milieux aquatiques du territoire du PNR. La probabilité de le rencontrer sur tous
les types de zones humides est donc très forte.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
117
Répartition du ragondin dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
118
L’écureuil roux Sciurus vulgarie
Présentation de l’espèce
Le pelage de l'écureuil roux est de couleur variable : du jaunâtre et du roux au
brun foncé et au noir en été.
En hiver, il est brun plus ou
moins foncé dessus. Le
dessous est blanc en toutes
saisons. En hiver, il possède
de longues touffes de poils
au bout des oreilles. La
queue est très touffue.
L'écureuil roux mesure de
18 à 25 cm. Sa queue
mesure de 14 à 20 cm. Il
pèse de 200 à 350 g. Le nid
est plus ou moins sphérique
(environ 30cm de diamètre)
et se trouve généralement à plus de 6 m de haut dans un arbre contre le tronc
dans le houppier. Il peut aussi se trouver dans un arbre creux ou un vieux nid de
corneille noire. Chaque individu peut en avoir plusieurs. Les copulations ont lieu
de décembre à juillet, mais surtout de janvier à mars. En général, une seule
portée par an (de mars à mai). La gestation dure de 36 à 42 jours. On compte 1
à 2 portées annuelles de 3 petits. Les femelles sont réceptives pendant 1 seul
jour. Les jeunes sortent du nid à 7 semaines. Ils sont sevrés à 7 à 10 semaines
et indépendants à 10 à 16 semaines. Seule la femelle s’en occupe : elle les
transporte ailleurs en cas de dérangement.
Exigences écologiques
Habitats
L’espèce occupe les bois et les forêts de feuillus ou de résineux (peuplements
partiellement formés d’arbres âgés), les parcs et les grands jardins boisés. On le
rencontre jusqu’à 2 000 m dans les Alpes et les Pyrénées.
Le domaine vital des mâles et des femelles est équivalent (4 ha en moyenne
dont la partie centrale, 1 ha, est la plus fréquentée). En hiver, les mâles se
déplacent beaucoup à la recherche des femelles. La densité de la population est
en général de 0,2 à 1,6 individus par hectare mais jusqu’à 10/ha dans centaines
régions d'Europe (Finlande), quelles que soient les essences. En forêt de feuillus,
l’importance des populations dépend de la production de noisettes au printemps.
Les automnes humides sont favorables en raison de l’abondance des
champignons, mais les hivers humides sont néfastes.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
119
Régime alimentaire
Essentiellement végétarien, l'écureuil roux consomme des graines de résineux
(épicéa, pins), des glands, des châtaignes, des faines, des noix, des noisettes,
des écorces, de l'aubier, des bourgeons, les boutons floraux des résineux et
autres arbres, des pousses, des champignons et très secondairement des
insectes, des œufs et des oisillons (on a trouvé des restes d’oiseaux dans 4
estomacs sur un échantillon de 1 600 individus). La ration quotidienne peut
atteindre environ 5 % du poids corporel (55-80 g). Il absorbe aussi de la terre
(besoins en minéraux).
Statut de l’écureuil roux en Bretagne
Bien que présente sur l’ensemble de la région, il est assez difficile de préciser
l’état des populations même si celles semblent en progression.
L’écureuil roux peut être encore considéré comme peu commun en Bretagne.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Les populations de l’écureuil roux ne peuvent être précisées en l’état actuel des
connaissances. Mais de nombreuses portions de ce territoire apparaissent comme
favorables à l’espèce.
L’écureuil roux sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce relèvent d'indices de présence ou
d'observations directes.
L’écureuil roux est susceptible d’être rencontrée sur l’ensemble des communes
lui offrant des habitats favorables.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
120
Répartition de l’écureuil roux dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance
– Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
121
Les insectivores
Aucun inventaire spécifique n’a été entrepris sur ce secteur en particulier. Les
données récoltées par le Groupe Mammalogique Breton et Bretagne Vivante font
état de la présence de 7 espèces sur les 9 espèces d’insectivores présentes en
Bretagne. Parmi ces espèces, on compte 2 espèces protégées : La crocidure
leucode et la crossope aquatique.
Tableau 5 : Statut de protection des 7espèces de mammifères insectivores
recensées dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte
d’Emeraude ».
Monde
Liste
rouge
IUCN
Espèces
Europe
Directive
Habitat
France
Bretagne
Liste rouge
MNHN
Protection
nationale
Espèce
déterminante
ZNIEFF
protégée
*
protégée
*
Côtes
d'Armor
4
Crocidure leucode, Crocidura leucodon
LC
LC
Crocidure musette, Crocidura russula
LC
LC
Crossope aquatique, Neomys fodiens
LC
LC
Musaraigne couronnée, Sorex coronatus
LC
LC
6
Musaraigne pygmée, Sorex minutus
LC
LC
5
Taupe d’Europe, Talpa europaea
LC
LC
6
Hérisson d’Europe, Erinaceus europaeus
LC
LC
6
6
4
• Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources :
VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de
France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise
à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale)
• Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » :
A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation
A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte.
• Statut départemental :
6
Commun
5
Assez commun - parfois localisé
4
Peu commun - localisé
3
Rare - très localisé
2
Mal connu
1
Absent ou inconnu
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
122
Nombre d’espèces d’insectivores répertoriées dans les communes du
projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
123
La crocidure bicolore Crocidura leucodon
Présentation de l’espèce
La crocidure bicolore est aussi appelée crocidure leucode (TC : 50-90 mm, Q :
27-46 mm, P : 7-20 g).
Comme son nom l'indique,
son
pelage
est
très
contrasté, avec le dos grisnoir foncé et le ventre et les
flancs blancs. La queue est
elle aussi bicolore, foncée
sur le dessus et claire en
dessous. De nombreuses
zones d'ombre persistent
concernant l'éthologie de
cette espèce. Néanmoins,
elle est plutôt active la nuit
et la femelle aurait plusieurs
portées par an de 3 à 9
petits. Elle serait enfin en compétition avec la musaraigne musette et comme
cette dernière, elle serait adepte du comportement de "caravaning"
(déplacement des jeunes par la mère, les uns derrières les autres en file
indienne, chacun mordant la queue du précédant dans la file pour rester
accroché à la « caravane »).
Exigences écologiques
Habitats
La crocidure bicolore présenterait de fortes similitudes avec la musaraigne
musette dans ses choix d'habitats. Cependant, elle ne s'approche que très peu
des habitations pour privilégier le bocage et les forêts où les différentes strates
sont représentées.
Régime alimentaire
Elle consomme essentiellement de petits invertébrés.
Statut de la crocidure bicolore en Bretagne
La crocidure bicolore est présente dans certains lots de pelotes de chouette
effraie mais en très faibles quantités. C'est une espèce peu commune dont la
connaissance de la répartition sera affinée dans le futur avec l'atlas des
mammifères terrestre de Bretagne.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
124
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
La crocidure bicolore est considérée comme espèce déterminante à l'échelle
régionale. Une connaissance approfondie de la distribution de cette espèce au
sein du territoire du parc pourrait révéler des enjeux de conservation importants
localement.
La crocidure bicolore sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
L'espèce n'est mentionnée que sur la commune de Le Quiou en 1997 lors d'une
observation visuelle. Une étude approfondie de sa répartition serait à envisager
sur le territoire.
Les exigences écologiques et le peu de connaissances acquises sur l'espèce
laissent penser qu'elle est plutôt inféodée au bocage et aux massifs forestiers
préservés. De ce fait, la crocidure bicolore est potentiellement présente sur une
faible partie du territoire puisque, dans bien des secteurs, le bocage dense et
préservé a laissé place à un maillage plus lâche sans doute peu favorable à
l'espèce.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
125
Répartition de la crocidure bicolore dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
126
La crocidure musette Crocidura russula
Présentation de l’espèce
La crocidure musette (TC : 44-86 mm, Q : 24-47 mm, P : 5-16 g), très
anthropophile, est souvent
rapportée par les chats qui
d'ailleurs ne la consomment
pas. Elle présente un pelage
brun grisâtre, plus clair sur
le ventre. Ses oreilles sont
développées et dépassent
largement du pelage. La
queue quant à elle est
parsemée de quelques poils
plus longs que ceux du
pelage de la musaraigne aux
dents blanches.
Active de préférence à l'aube
et au crépuscule, elle constitue une proie de choix pour la chouette effraie. La
période de reproduction s'étend d'avril à novembre et la femelle donne naissance
de 2 à 6 jeunes dans un nid de brindilles, de feuilles mortes et d'éléments divers.
Lorsqu'elle est dérangée, elle déplace aisément sa portée qui s'accroche derrière
elle pour former une "caravane".
Exigences écologiques
Habitats
La crocidure musette est sans doute l'espèce de musaraigne la plus commune et
elle est liée à l'homme par son caractère anthropophile. Ainsi, elle vit proche des
habitations préférant les milieux secs ou très peu humides. Elle ne dédaigne pas,
par ailleurs, les milieux semi-ouverts couverts de végétation, les zones
rocheuses, les prairies avec buissons…
Contrairement à ses consœurs, la musaraigne musette est assez sociale c'est
pourquoi plusieurs individus non apparentés peuvent partager le même nid ou le
même domaine vital.
Régime alimentaire
Elle consomme essentiellement des vers de terre, de petits mollusques et des
insectes
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
127
Statut de la crocidure musette en Bretagne
La distribution de l'espèce est établie en grande partie par l'analyse des pelotes
de chouette effraie. La grande majorité des lots collectés confirme la présence de
l'espèce sur les différents sites. Ces données ne font que confirmer la répartition
étendue de la Crocidure musette en Bretagne.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, la crocidure musette est une espèce considérée comme commune à
l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc pas d’enjeu particulier pour sa
conservation mais il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa
répartition.
La crocidure musette sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce proviennent majoritairement de lots de
pelotes et d'une observation visuelle.
La crocidure musette peut potentiellement être trouvée sur l'ensemble du
territoire. En effet, hormis les habitats très humides, les diverses entités
paysagères lui sont favorables : plateaux ouverts, zones urbanisées, bocage et
landes.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
128
Répartition de la crocidure musette dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
129
La crossope aquatique Neomys fodiens
Présentation de l’espèce
La crossope aquatique est la plus grande nos musaraignes (TC : 62-103 mm, Q :
45-77 mm, P : 7-23 g). Elle
est parfaitement adaptée à
une
vie
semi-aquatique
grâce à une rangée de longs
poils raides sous la queue
qui l'aident dans la nage
formant
une
sorte
de
gouvernail. D'autre part, des
poils garnissent les côtés
des
pattes
postérieures
augmentant leur surface
pour mieux "palmer" tandis
que les oreilles sont cachées
dans le pelage.
Très agile, elle plonge jusqu’à un mètre de profondeur et peut fouiller le fond des
étangs et des cours d'eau. Sa coloration est bien tranchée avec le dos et les
flancs gris foncé à noir et le ventre blanc. Néanmoins, il arrive
exceptionnellement de croiser des individus entièrement noirs ou présentant des
tâches sur le ventre.
La période de reproduction s'étale du printemps à l'été durant laquelle la femelle
peut avoir au moins deux portées de 5 à 9 jeunes.
Exigences écologiques
Habitats
La crossope aquatique vit exclusivement à proximité de l'eau : rivières,
ruisseaux, étangs, mares, lacs, fossés, canaux, tourbières… Elle peut creuser des
galeries dans la berge où elle installe d'ailleurs son nid en forme de boule
constitué d'herbes, de racines et de mousse.
Régime alimentaire
Active de jour comme de nuit, il n'est pas rare de pouvoir l'observer en chasse
ou consommant sa proie au bord de l'eau. Elle s'attaque à de multiples
invertébrés aquatiques : larves de trichoptères, de plécoptères, de diptères,
crustacés... A de rares occasions, elle peut chasser des proies aussi grosses
qu'elle comme des grenouilles qu'elle paralyse grâce à sa salive toxique.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
130
Statut de la crossope aquatique en Bretagne
La distribution de l'espèce est une fois de plus essentiellement établie grâce à
l'analyse des pelotes de réjection de chouette effraie. L'espèce est présente dans
la plupart des lots bretons collectés sur des secteurs où existent des zones
humides. Le nombre d'individus retrouvés dans chaque lot est très réduit et il
n'est pas impossible de passer à côté de sa présence sur un habitat favorable
lorsque le nombre de pelotes analysées est trop faible.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
La crossope aquatique est une espèce déterminante à l'échelle régionale et
protégée au niveau national. Le territoire du PNR présente de nombreux habitats
favorables, il porte donc potentiellement une responsabilité importante dans la
conservation de cette espèce considérée comme rare à l'échelle locale.
La crossope aquatique sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
La donnée collectée à ce jour provient d'une observation visuelle sur la commune
de la Vicomté-Sur-Rance. Les lots de pelotes de Chouette effraie analysés ne se
sont pour le moment pas révélés de taille suffisante pour permettre de détecter
localement l'espèce.
Bien que présentant une large part de bocage déstructuré et de nombreuses
zones urbanisées, les zones humides favorables à la Crossope : petits cours
d'eau, mares, étangs… sont encore bien présentes sur l'ensemble du territoire.
Les potentialités d'accueil demeurent et de nouvelles études de terrain
permettraient d'affiner la répartition actuelle de l'espèce.
La Crossope aquatique affectionne tous les types de milieux humides, habitats
qui sont d'ailleurs largement menacés par le développement de l'agriculture
intensive ou les extensions urbaines et péri-urbaines.
Il est donc capital pour cette espèce comme pour d'autres de préserver ces
habitats et d'éviter toutes pollutions qui affecteraient ses ressources
alimentaires.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
131
Répartition de la crossope aquatique dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
132
La musaraigne couronnée Sorex coronatus
Présentation de l’espèce
La musaraigne couronnée (TC : 62-80 mm, Q : 38-57 mm, P : 7-12 g) présente
des dents à pointes rouges.
Ses oreilles sont petites et
ne dépassent pas du pelage
qui lui est généralement
tricolore : brun noirâtre sur
le dos, cendré sur le ventre
et plus roux sur les flancs.
La reproduction débute à la
sortie de l'hiver et les
femelles
peuvent
avoir
jusque
4 portées
dans
l'année, de 3 à 6 petits
chacune.
Exigences écologiques
Habitats
Contrairement à la crocidure musette, la musaraigne couronnée est très
ubiquiste mais affectionne néanmoins les milieux plus humides. On la retrouve
ainsi dans les champs cultivés, les prairies, les jardins, les haies, les bois et
broussailles, les landes… La couverture végétale dense est d'autre part
importante : grandes herbes, fougères, buissons…
Cette espèce est territoriale et est capable de creuser ses galeries. Toutefois, elle
préfère utiliser les réseaux existants de taupes ou de campagnols.
Dubos T. - GMB
Régime alimentaire
C'est un insectivore opportuniste qui s'attaque aux lombrics, aux gastéropodes et
aux arthropodes de surface et présents dans la litière.
Statut de la musaraigne couronnée en Bretagne
La distribution de l'espèce est établie en grande partie par l'analyse des pelotes
de chouette effraie. La presque totalité des lots collectés confirme la présence de
l'espèce sur les sites concernés. A priori aussi commune que la crocidure
musette, la musaraigne couronnée est généralement plus présente lorsque la
première l'est moins.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
133
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, la musaraigne couronnée est une espèce considérée comme commune
à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa
conservation mais il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa
répartition.
La musaraigne couronnée sur le territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce proviennent de lots de pelotes et
d'observations visuelles. La répartition théorique de cette espèce, relativement
ubiquiste, pourrait couvrir le territoire.
Répartition de la musaraigne couronnée dans le périmètre du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
134
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
135
La musaraigne pygmée Sorex minutus
Présentation de l’espèce
La musaraigne pygmée est la plus petite de nos musaraignes (TC : 42-72 mm, Q
: 32-48 mm, P : 2-7 g). Ses
dents sont rouges, le pelage
est brun uniforme sur le
dessus et gris clair sur le
ventre. Les oreilles sont peu
visibles et la queue est
relativement longue.
Au même titre que la
musaraigne couronnée, elle
présente
une
activité
polyphasique
caractérisée
par des périodes de repos de
2-3 heures intercalées entre
des phases d'activité. La
reproduction se déroule comme pour la musaraigne couronnée avec 3-4 portées
par an de 3 à 6 jeunes. Néanmoins, la période de reproduction durerait moins
longtemps.
Exigences écologiques
Habitats
La musaraigne pygmée comme toutes les musaraignes du genre Sorex
affectionne plutôt les espaces assez humides loin des activités humaines. Elles
sont donc très rares sur les zones de culture.
Les densités ne dépassent bien souvent pas les 5-10 individus à l'hectare. Elle
présente un métabolisme élevé et la territorialité lui assure la protection de
ressources alimentaires nécessaire à sa survie.
Régime alimentaire
Cet insectivore consomme surtout des arthropodes de surface : coléoptères,
larves de lépidoptères, myriapodes et arachnides.
Statut de la musaraigne pygmée en Bretagne
La distribution de l'espèce est une fois de plus établie grâce à l'analyse des
pelotes de chouette effraie. L'espèce est présente dans la plupart des lots
bretons analysés mais en très faible quantités.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
136
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, la musaraigne pygmée est une espèce considérée comme peu
abondante mais répartie assez uniformément à l’échelle régionale. Le territoire
ne présente donc d’enjeu particulier pour la conservation de cette espèce en
l’état actuel des connaissances, qu’il serait nécessaire d’affiner.
La musaraigne pygmée sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce proviennent uniquement de l'analyse
de pelotes de chouette effraie.
La musaraigne pygmée est limitée en répartition par les zones urbanisées ou
habitées et les milieux secs. Ainsi, les habitats proches du réseau
hydrographique du futur PNR : prairies et vallons humides… peuvent
potentiellement accueillir l'espèce.
La pérennité de la musaraigne pygmée passe par la conservation des zones
humides et de leurs marges ainsi que des paysages bocagers assez fermés. La
conservation des espaces parcourus par un maillage bocager dense au sud du
territoire et à l'ouest de Dinan devraient favoriser le maintien de l'espèce au sein
du territoire.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
137
Répartition de la musaraigne pygmée dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
138
La taupe d'Europe Talpa europaea
Présentation de l’espèce
La taupe d'Europe, très répandue mais difficile à observer possède un profil
unique adapté à la vie
souterraine
:
corps
cylindrique, pelage ras et
argenté,
de
larges
et
puissantes
pattes
antérieures,
des
yeux
minuscules et une queue
très courte (TC : 100-165
mm, Q : 20-51 mm, P : 36130 g).
Cet animal ne semble pas
posséder de cycle jour/nuit
et s'accommode de périodes
d'activités entrecoupées de
phases de repos. La gestation débute en janvier et se termine début mai pour les
dernières femelles. Adulte à 1 an, la taupe n'a qu'une seule portée par an de 3
petits en moyenne. Espèce peu appréciée dans les parcs et jardins paysagers,
elle est communément piégée.
Exigences écologiques
Habitats
La taupe affectionne les sols secs, meubles et riches en invertébrés ainsi les
taupinières sont rares dans les zones humides, prairies tourbeuses, fonds de
vallons ouverts... Elle préfèrera les pâtures riches en lombric, les landes, les
jardins les champs cultivés…
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle est aussi présente sous les
forêts de feuillus. Sa présence est aisément détectable grâce aux monticules de
terre qu'elle laisse derrière elle, les taupinières. Elle creuse de nombreuses
galeries et des chambres où il faut distinguer les galeries de chasse qui sont
superficielles et utilisées qu'une seule fois des galeries de circulation qui
demeurent invisibles car plus profondes.
Régime alimentaire
Les vers de terre constituent près de 90% de son régime alimentaire. Elle les
mord pour les immobiliser et se constitue parfois des réserves dans une chambre
au sein de ses galeries.
Elle s'attaque aussi occasionnellement à de petits insectes de surface ou de
petits gastéropodes.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
139
Statut de la taupe d’Europe en Bretagne
Considérée comme commune en Bretagne, la taupe est régulièrement piégée
pour les dégâts qu'elle cause aux cultures en bouleversant les semis ou en
souillant l'herbe de surface devenant moins appétante pour l'élevage. Les
jardiniers sont aussi très souvent hostiles à cet animal qui dégrade leurs
pelouses. A l’heure actuelle, aucun inventaire visant à préciser son statut n’a été
entrepris.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, la taupe d’Europe est considérée comme une espèce commune à
l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa
conservation mais il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa
répartition.
La taupe d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données collectées pour cette espèce sont basées sur l'observation de
terriers. Le faible nombre de données ne permet pas de discuter de la répartition
de l'espèce sur le territoire.
Relativement ubiquiste, la taupe peut être présente sur l'ensemble du bocage,
sur les plateaux ouverts et cultivés, dans les landes et, dans une moindre
mesure, dans les zones urbanisées. Ainsi, en dehors des zones humides,
l'ensemble du territoire est potentiellement propice à l'espèce.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
140
Répartition de la taupe d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
141
Le hérisson d’Europe Erinaceus europaeus
Présentation de l’espèce
Le hérisson est un mammifère insectivore dont la longueur varie de 225 à 275
mm. Les mâles sont plus
grands que les femelles. La
période de gestation s'étend
de mai à octobre, mais la
plupart des bébés hérissons
naissent surtout entre juin
et juillet (un peu plus tard
dans le nord). Après une
période de gestation de 31
à 35 jours, les femelles
donnent naissance à 4 à 7
jeunes
en
moyenne
(minimum 2, maximum 10).
On estime qu'une mère
réussit seulement à élever 2
ou 3 petits par saison, car tous ne survivent pas. Le jeune hérisson devient
adulte au printemps suivant sa naissance. En été il peut doubler de poids, car il
va emmagasiner des réserves de graisse pour son hibernation. À la fin de
l'hibernation, ses réserves de graisse ont fondu. S'il y a peu de nourriture dans la
nature, certains adultes ne pèseront plus que 350 gr. S'ils trouvent assez de
nourriture, les hérissons peuvent peser jusqu'à 2,2 kg.
Exigences écologiques
Habitats
Le hérisson vit dans les bois de feuillus, les haies, les broussailles, les parcs et
les jardins, prairies humides (surtout au bord de ces milieux). Dans nos jardins,
on le dénichera plutôt sur le tas de compost où il trouve les insectes nécessaires
à son alimentation. Il vit jusqu'à 2000 mètres en montagne. Le hérisson est plus
rare dans les forêts de résineux, les champs de céréales, les landes, les marais.
L'espace vital d'individu est variable selon la saison et l'habitat. Normalement, un
mâle a besoin de 15-40-100 ha, une femelle de 5-12 ha La nuit, il se déplace sur
0,5-25 ha (mâle), 0,5-10 ha (femelle). Les domaines de différents individus se
chevauchent mais les risques de rencontre sont peut-être réduits car les
hérissons s'évitent. Vitesse moyenne : 3 m/minute, parfois accélérations sur 3040 mètres.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
142
Régime alimentaire
Les hérissons fouillent méticuleusement le sol à la recherche d'invertébrés
terrestres. Les herbages humides sont probablement l'un de leurs meilleurs
terrains de chasse et ils n'hésitent pas à parcourir de grandes distances pour
trouver un endroit idéal. Durant sa chasse nocturne, chaque hérisson tue au
moins une centaine d’invertébrés dont des hannetons, des charançons, des
bousiers, des perce-oreilles, des chenilles, des limaces, des mille-pattes, des
araignées, des vers de terre et des sauterelles. La consommation de mollusques
a été fréquemment observée. Il s'agissait généralement de petites limaces et de
petits escargots pouvant être avalés d'une bouchée.
Occasionnellement, il s'attaque également à des serpents, des lézards, des
jeunes rongeurs, des batraciens. Il se nourrit aussi de cadavres (animaux
écrasés, oiseaux morts, restes de poissons), de fruits et de champignons.
Statut du hérisson d’Europe en Bretagne
Considéré comme très commun en Bretagne, car cette espèce s’observe aussi
bien en rase campagne qu’au cœur de certains grands centres urbains.
Cependant, aucun inventaire visant à préciser son statut n’a été entrepris en
Bretagne.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, le hérisson d’Europe est considéré comme une espèce très commune à
l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa
conservation mais il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa
répartition.
Le hérisson d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Le faible nombre de données ne permet pas de discuter de la répartition de
l'espèce sur le territoire.
Ubiquiste, le hérisson est potentiellement présent sur l'ensemble de ce territoire.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
143
Répartition du hérisson d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
144
Les carnivores
Aucun inventaire spécifique n’a été entrepris sur ce secteur en particulier. Les
données récoltées par le Groupe Mammalogique Breton et Bretagne Vivante font
donc état de la présence de 7 espèces sur les 10 espèces présentes en Bretagne.
Parmi ces espèces, on compte 1 espèce d’intérêt communautaire inscrite à
l’annexe 2 de la directive habitats faune et flore : la loutre d’Europe.
Tableau 6 : Statut de protection des 7 espèces de mammifères carnivores
recensées au sein du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte
d’Emeraude ».
Monde
Europe
Liste
rouge
IUCN
Directive
Habitat
Liste rouge
MNHN
Protection
nationale
Espèce
déterminante
ZNIEFF
Côtes
d'Armor
NT
A2, A4
LC
protégée
*
4
Martre des pins, Marte martes
LC
A5
LC
4
Fouine, Martes foina
LC
LC
6
Vison d'Amérique, Mustela vison
LC
NA
2
Espèces
Loutre d'Europe, Lutra lutra
France
A5
LC
Bretagne
Putois d'Europe, Mustela putorius
LC
Blaireau d'Europe, Meles meles
LC
LC
*
2
6
Renard roux, Vulpes vulpes
LC
LC
6
• Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources :
VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de
disparition de France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non
applicable (espèce non soumise à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière
occasionnelle ou marginale)
• Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » :
A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de
Conservation
A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte.
• Statut départemental :
6
Commun
5
Assez commun - parfois localisé
4
Peu commun - localisé
3
Rare - très localisé
2
Mal connu
1
Absent ou inconnu
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
145
Nombre d’espèces de carnivores répertoriées dans les communes du projet de
Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
146
La loutre d'Europe Lutra lutra
Présentation de l’espèce
La loutre d'Europe appartient à la famille des Mustélidés au même titre que le
putois
ou
le
vison
d'Amérique.
C'est
un
mammifère semi-aquatique
de grande taille présentant
un
dimorphisme
sexuel
difficile à apprécier en
milieu naturel.
Les mâles mesurent de 60 à
90 cm de corps avec une
queue totalement dans le
prolongement de celui-ci de
36 à 42 cm (T+C : 1,30 m
maximum).
La
femelle
quant à elle mesure de 59 à
70 cm avec une queue de 35 à 42 cm (T+C : 1,10 m maximum). Concernant le
poids, mâle pèse de 6 à 12 kg tandis que les femelles, plus petites, pèsent
généralement de 5 à 10 kg. Le pelage est brun-fauve lorsqu'il est sec et plutôt de
couleur chocolat lorsqu'il est mouillé. La gorge est plus claire jusqu'aux oreilles et
des tâches blanches de tailles variables agrémentent les lèves inférieures et
supérieures dévoilant ainsi des critères de distinction individuels. Les pattes sont
entièrement palmées, la queue musclée et velue qui lui sert de gouvernail. Les
oreilles sont petites, une fine membrane couvre les yeux lors des plongées pour
les protéger de l'eau et dans ces conditions, un repli de peau obstrue les narines.
Contrairement à la plupart des espèces de mammifères qui ont des périodes de
rut bien définies, les naissances peuvent être observées tout au long de l'année
chez la loutre. Les femelles n’ont qu’une seule portée annuelle à partir de leur
maturité sexuelle à 3 ans (2 ans pour les mâles).
Les accouplements ont plus souvent lieu à l'automne pour des mises-bas en plein
hiver dans un terrier que l'on appelle catiche. Ainsi, vers l'âge de 3 mois et
souvent au printemps, les jeunes sont poussés à l'extérieur et forcés à prendre
leur premier bain. La femelle s'occupe seule de sa portée de 1 ou 2 loutrons
(exceptionnellement 3 voire 4 petits), jusque l'âge de 10-12 mois. Dès lors, les
individus juvéniles sont chassés du territoire de la mère pour rechercher un
domaine vacant.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
147
Exigences écologiques
Habitats
La loutre d'Europe est une espèce ubiquiste puisqu'elle fréquente tous les types
de milieux aquatiques depuis les petits cours d'eau de plaine jusqu'aux lacs de
montagne. Elle se rencontre sur les étangs, les marais, les rivières, les estuaires
et les côtes rocheuses. Animal territorial, les densités de population sont
extrêmement faibles en raison de la taille des territoires qui sont à la fois
étendus et qui dépendent des gîtes disponibles, des ressources alimentaires et
des effectifs de loutres présents dans la région. Ainsi, un mâle adulte peut
s'approprier un territoire de 30 ou 40 km linéaires de cours d'eau qu'il marque à
l'aide de son urine et plus particulièrement de ses excréments appelés
"épreintes". Les femelles quant à elles couvrent 10 à 20 km de rivière et
s'incluent au sein des territoires des mâles. En effet, il existe une compétition
uniquement intra-sexuelle. Essentiellement nocturne ou crépusculaire, la loutre
peut parcourir jusque 10 km en une seule nuit, marquant jusqu'à une trentaine
de fois son territoire. Elle ne creuse pas mais se réapproprie des cavités
existantes : terriers, anfractuosités de rochers… où elle se repose mais aussi où
elle peut mettre-bas. Une loutre peut avoir plus de 10 gîtes sur son territoire
mais aussi des couches à ciel ouvert dans des ronciers, des roselières…
Régime alimentaire
La loutre est un carnivore opportuniste qui s'attaque de manière privilégiée aux
poissons de petite taille (de 6 à 10 cm en moyenne) proies qui représentent
environ 85% du régime alimentaire. Elle consomme des proies annexes variées :
batraciens, écrevisses, petits rongeurs, oiseaux, reptiles, insectes… Ces proies
prennent une part plus ou moins importante dans le régime alimentaire en
fonction des saisons et des ressources présentes localement.
Statut de la loutre d’Europe en Bretagne
Longtemps chassée en Bretagne, la loutre d'Europe a connu une longue période
de déclin. Cette régression est également due à la réduction des ressources
alimentaires par la dégradation des habitats et certaines pollutions. L’espèce
s’est principalement maintenue, au plus fort de sa régression au début des
années 1980, dans deux zones géographiques, le Centre-Ouest Bretagne et le
Sud-Est de la région. Un isolat côtier se maintenait également à la pointe du
Finistère (presqu’île de Crozon et archipel de Molène). Sur le reste du territoire,
l’espèce avait disparu ou subsistait de façon clairsemée (individus erratiques ou
petits isolats relictuels). C’est vraisemblablement au tournant des années 197080, lors de sa protection totale, que l’évolution des populations s’est inversée en
Bretagne, la loutre entamant un lent mouvement de recolonisation à partir du
principal noyau du Centre-Ouest Bretagne. Il faudra cependant attendre une
vingtaine d’années pour que ce phénomène devienne conséquent et qu’on assiste
à la jonction des deux principaux noyaux et à la connexion de l’isolat de la pointe
Finistère. Le suivi de la répartition effectué depuis 1986 par le GMB a permis de
mettre en évidence ce phénomène : alors que la loutre ne fréquentait que 19 %
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
148
des bassins versants de Bretagne à la fin des années 1980, elle est aujourd’hui
présente sur 58 % d’entre eux. Ainsi, l’espèce occupe la quasi-totalité du
Morbihan, une grande partie des Côtes d’Armor, une grande moitié du Finistère
et a entamé la recolonisation de l’Ille-et- Vilaine.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le territoire du PNR offrant des habitats favorables porte une responsabilité
importante dans la conservation de cette espèce. En effet, considérant sa
position charnière à la marge du front de recolonisation, la loutre devra
nécessairement s’établir et s’approprier le territoire du PNR pour perpétuer le
lent processus de recolonisation de son aire originelle de répartition.
La loutre d'Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Nous disposons d’informations historiques de présence de la loutre en 1950 sur
la commune de Saint-Jacut-De-La-Mer et également anciennement sur la
commune de Saint-André-Des-Eaux. Plus récemment, trois relevés d'épreintes
fiables ont été effectués sur le plan d'eau de Taden (années 90), une donnée sur
l'étang du Tronchet et un amas d'épreintes sous la D68 en Corseul. Enfin, une
donnée intéressante concerne la tête de bassin de l'Arguenon avec une donnée
de 2005 en Saint-Cast-Le-Guildo sur la plage des quatre veaux.
Aux vues de ces données, nous pouvons considérer qu'il n'existe pas de
population sédentaire sur le territoire du projet de PNR et ce depuis les années
70-80. Les passages d'individus erratiques seraient confirmés par l'ensemble de
ces données très ponctuelles et sont à relier avec un possible noyau de
population relictuelle à l'Est, dans le Nord de l'Ille-Et-Vilaine et avec le front de
recolonisation à l'Ouest via l'Arguenon.
Néanmoins, le front de recolonisation de l’espèce ayant atteint le bassin versant
de l’Arguenon, il ne fait pas de doutes que le bassin de la Rance devrait voire se
réinstaller la loutre dans les années à venir, c’est pourquoi il est important de
considérer la conservation des habitats favorables à l’espèce en prévision de son
installation future.
Au même titre que les autres espèces de mammifères semi-aquatiques, la loutre
peut fréquenter l'ensemble du réseau hydrographique du futur PNR si tant est
qu'il présente des ressources alimentaires suffisantes ainsi que des gîtes de
repos et de reproduction.
Ce territoire est très intéressant pour l'espèce car il constitue une zone charnière
entre un front de recolonisation qui se trouve en limite de PNR à l'Ouest et une
population sans doute maintenue à l'Est connectée occasionnellement avec les
populations stables de Normandie.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
149
Répartition de la loutre d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
150
Le vison d'Amérique Mustela vison
Présentation de l’espèce
Le vison d'Amérique est originaire d'Amérique du Nord et a été introduit en
France au début du 19ème
siècle pour l'élevage afin de
commercialiser sa fourrure.
Les évasions et les lâchers
sauvages
ont
permis
l’implantation
et
le
développement
de
populations férales.
Très proche de son cousin
européen, il est néanmoins
plus imposant, proche de la
taille du Putois avec qui il
peut parfois être confondu.
Les mâles (TC : 320-470
mm, Q : 130-230 mm, P : 800-1800 g) sont plus gros que les femelles (TC :
320-370 mm, Q : 130-230 mm, P : 450-1000 g). En règle générale le pelage est
noir très fourni et légèrement brillant. Une tâche blanche peut apparaître sur la
mâchoire inférieure mais çà n'est pas toujours le cas et ce critère est à mesurer
avec précaution lorsqu'il s'agit de discriminer l'espèce avec le vison d'Europe qui
lui est protégé. Les pattes postérieures sont semi-palmées et lui confèrent une
agilité plus marquée lors de la nage que pour le putois.
La reproduction a lieu entre février et mars et la femelle qui ne met bas qu'une
fois dans l'année, donne naissance à 3 ou 4 petits. Vers l'âge d'un an un vison
d'Amérique est mâture pour la reproduction.
Exigences écologiques
Habitats
Animal aux grandes capacités d'adaptation, il affectionne de nombreux types de
milieux aquatiques et humides constituant ainsi un compétiteur agressif pour
d'autres espèces autochtones comme la Loutre d'Europe et le Putois en
particulier. On le retrouve aussi bien sur les étangs, les marais, les lacs que les
cours d'eau de tous calibres mais aussi les côtes et les îles. C'est une espèce
territoriale et solitaire qui s'approprie de 1 à 6 km de cours d'eau ou 10 ha de
marais. Afin de marquer son territoire, il dépose des fécès qui prêtent souvent à
confusion avec ceux du putois c'est pourquoi, lorsque l'identification est délicate,
une dénomination commune peut-être donnée sous le terme "Puton". Enfin,
lorsque le Vison a consommé du poisson, l'excrément peut s'apparenter à une
épreinte de loutre mais la discrimination est généralement plus aisée.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
151
Régime alimentaire
C'est un carnivore opportuniste qui privilégie la facilité en chassant sur les berges
ou en eau peu profonde : rongeurs, écrevisses, oiseaux, amphibiens… bien que
sur ses terres d'origine il soit plutôt un prédateur aguerri du rat musqué. Il
capture plus souvent les poissons que le putois.
Statut du vison d’Amérique en Bretagne
C'est à la fin des années 50 que le vison d'Amérique a été exploité dans des
élevages bretons et dès 1970 sont signalées les premières populations à avoir
fait souche en milieu naturel. Les informations les plus fiables pour étudier la
répartition de l'espèce émanent des piégeurs agréés qui ont une pression
régulière de piégeage et assez bien répartie sur le territoire. On peut noter que
les prélèvements sont homogènes sur les départements du Morbihan et du
Finistère. Dans les Côtes d’Armor, dans l'Ille-et-Vilaine et en Loire-Atlantique, les
prélèvements semblent plus épars correspondant aux sites d’implantation des
anciens élevages et aux zones limitrophes avec le département du Morbihan
(immigration via le réseau hydrographique). En Bretagne, la majorité des
exploitations ont périclité, il n’y a donc plus de « fuites » d’animaux. Cependant,
le nombre de visons capturés chaque année demeure important, notamment
dans les départements du Morbihan et du Finistère. De plus, les captures
d’animaux à intervalles réguliers par des piégeurs qui maintiennent leurs cagespièges laissent à penser que chaque territoire laissé vacant après le piégeage
d’un vison serait rapidement colonisé par un nouvel animal. Le fait que les
départements situés à l’est aient hébergé moins d’élevages rend leur colonisation
dépendante de la dispersion des animaux depuis l’ouest, en particulier par le
canal de Nantes à Brest ou la Vilaine. La présence de milieux ouverts (moins
propices au vison) peut également avoir ralenti la colonisation. La présence du
vison d’Amérique en Bretagne est loin d’être maîtrisée car les populations se
maintiennent et tendent même à s’étendre en dépit du piégeage.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
A ce jour, le vison d’Amérique est une espèce classée nuisible et chassable à
l'échelle régionale. Les enjeux de conservation des mammifères autochtones
invitent plutôt à la régulation de cette espèce, et en cela l’amélioration de la
connaissance de sa répartition est souhaitable.
Le vison d'Amérique sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
A ce jour, nous ne possédons que 2 données fiables de présence du Vison
d'Amérique une sur Plouasné et l’autre sur Tréfumel. Peut s'ajouter la donnée de
"Puton" sur la commune de Minihic-sur-Rance.
Le Vison d'Amérique fréquente tous les types de milieux humides. Ainsi,
l'ensemble du réseau hydrographique du territoire est favorable à l'espèce.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
152
Répartition du vison d’Amérique dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
153
Le putois d'Europe Mustela putorius
Présentation de l’espèce
Le putois est un mustélidé dont le dimorphisme sexuel est toujours bien marqué.
Ainsi, pour les femelles nous
avons
les
mensurations
suivantes : TC : 200-380
mm, Q : 70-150 mm, P :
400-800 g ; et pour les
mâles : TC : 300-460 mm,
Q : 70-150 mm, P : 5001500 g. Le corps est plutôt
de forme cylindrique, élancé,
avec des pattes courtes. Le
museau est blanc et l'animal
présente un masque facial
brun plus ou moins prononcé ainsi qu'une zone claire à l'arrière des yeux tout
comme les oreilles. Le pelage du corps est couvert de poils de bourre jaunâtres
et de poils de jarre plus longs et clairsemés, noirs.
Le rut a généralement cours en mars-avril et la femelle met bas une fois dans
l'année en donnant naissance de 4 à 6 jeunes. Elle utilise un terrier ou toute
autre cavité.
Exigences écologiques
Habitats
Mammifère semi-aquatique, il privilégie tous les types de zones humides et ne
rechigne pas à s'approcher des habitations ou des élevages avicoles de plein air.
Dans les grands massifs forestiers, il se cantonne aux lisières mais ses capacités
d'adaptation peuvent l'amener à fréquenter aussi bien des milieux ouverts, que
des zones plus fermées bocagères ou boisées. Les canaux, fossés… constitue un
réseau qui lui permet de prospecter un grand nombre de milieux.
Nocturne, le putois est territorial comme quasiment toutes les espèces de sa
famille et couvre un domaine vital de 100 à 150 ha. Afin de délimiter son
domaine, il dépose ses fécès avec une sécrétion issue de ses glandes anales
odorantes. C'est d'ailleurs ce qui lui a valu le surnom de puant.
Régime alimentaire
C'est un carnivore opportuniste mais la chasse des rongeurs (souris, campagnols
et surmulots) ainsi que les lapins est privilégiée. Il s'immisce dans les galeries de
ces derniers pour les piéger. Les proies annexes sont variées puisque le putois
consomme également des oiseaux d'eau, des insectes, des écrevisses, des
batraciens…
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
154
Statut du putois d’Europe en Bretagne
D'après les informations disponibles à ce jour, le putois serait présent de manière
relativement uniforme sur l'ensemble du territoire breton. Néanmoins,
l’appréciation précise de sa répartition reste délicate en raison de confusions
possibles de ses indices de présence avec ceux du vison d'Amérique. En effet, les
fécès ont très souvent le même aspect et les empreintes sont similaires puisque
tous deux de taille quasi identique. Ainsi, il est très fréquent de ne pas pouvoir
discriminer ces espèces et de ne conclure qu'à la présence de l'un ou de l'autre
par le terme "puton", diminutif de putois-vison.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le putois d’Europe est considéré comme espèce déterminante à l'échelle
régionale. Cette partie du territoire régional présentant des habitats favorables
sur la majeure partie de sa superficie, revêt potentiellement un enjeu important
dans la conservation de cette espèce.
Le putois d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
A ce jour, nous ne possédons que cinq données de présence du putois. Quatre
d'entre elles sont antérieures à 1990 et mériteraient d'être confirmées.
Remarquons que nous avons par ailleurs une donnée de "puton" sur la commune
de Minihic-sur-Rance.
Comme nous le mentionnions précédemment, le putois fréquente tous les types
de milieux aquatiques et humides. Ainsi, le territoire présentant un réseau
hydrographique conséquent mais aussi de nombreux étangs et des mares, nous
pouvons considérer qu'il est favorable à l'espèce sur une grande partie de sa
superficie.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
155
Répartition du putois d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
156
La martre des pins Martes martes
Présentation de l’espèce
La longueur de la tête et le corps de l'animal varie entre 42 à 48 cm de longueur,
tandis que la queue mesure 19 à 26 cm de longueur. Le poids varie entre 800 et
1600 grammes. Le mâle est légèrement plus grand et plus lourd que la femelle.
Digitigrade, la martre possède 5 doigts avec griffes semi-retractiles, à chaque
patte. En fonction de la saison et du biotope, le pelage de la martre varie du brun
clair roussâtre, au brun foncé. En été, la martre est plus claire qu'en hiver. D'une
manière générale, les pattes et la queue sont noirâtres, tandis que les oreilles
sont bordées d'un liseré clair. Elle possède une bavette se terminant
généralement en pointe, de couleur jaune-crème à jaune-orangé. Lors de
l'élevage des jeunes, elle s'établit dans les arbres dans d'anciens nids d'oiseaux
(rapaces ou corvidés), d'écureuil, dans des trous de pic (peut se faufiler dans des
trous de 8 cm de diamètre !), des cavités arboricoles…... L'animal en change très
souvent pouvant utiliser une trentaine de gîtes en 6 mois. Le rut a lieu entre la
mi-juin et la fin-août et la majorité des accouplements ont lieu vers la mi-juillet.
Le mâle est polygame et la femelle peut s'accoupler avec plusieurs mâles. Les
portées sont d’effectif restreint, 2 à 7 jeunes (Broekhuiten et Müskens, 2000 ;
Krüger, 1996 ; Mead et Wright, 1983 ; Schmidt, 1934). Les femelles adultes
n'ont pas nécessairement une portée chaque année (Achterberg et al., 2000). La
mise bas est effective généralement en avril, parfois dès la mi-mars. Les jeunes
ne sont vraiment actifs qu'à plus de 3 mois. Les jeunes martres se dispersent à
la fin de l'été, parfois loin de leur lieu de naissance (40 km).
Exigences écologiques
Habitats
Contrairement à la fouine, la martre n'est pas rupicole et évite le voisinage de
l'homme. La martre est un animal uniquement forestier. En effet, la forêt, de
préférence âgée, lui procure le gîte (nombreuses cachettes efficaces contre les
intempéries) et le couvert. La martre fréquente indifféremment les forêts mixtes
que de conifères, mais évitent les forêts pures de feuillus.
Il n'y a pas sélection préférentielle des massifs, bosquets, haies, lisières et
anthropisé. Par contre, le milieu ouvert est non seulement évité mais en plus,
lorsqu'elles y vont, elles restent à proximité du couvert forestier (Pereboom,
2006). La martre possède le domaine vital pouvant recouvrir de très grandes
superficies, allant de 30 à 1400 ha pour les femelles et de 200 à pratiquement
7000 ha pour les mâles (Balharry, 1993 ; Pulliainen, 1981 ; Pulliainen et al,
1999).
Régime alimentaire
La martre possède un régime alimentaire très éclectique, dont un quart est
composé de végétaux. La nourriture de base de la martre reste les
micromammifères (80% des mammifères capturés) qui sont chassés toute
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
157
l'année Elle se nourrit également d'oiseaux et de fruits mais aussi d'une grande
quantité d'insectes (eg Baltrünaité, 2006 ; Erlinge, 1986 ; Labrid, 1986)
Statut de la martre des pins en Bretagne
La martre des pins pourrait être présente de manière relativement uniforme sur
l'ensemble du territoire breton. Cependant, très peu de données sont disponibles
sur l’état de ses populations, que ce soit en Bretagne ou dans le reste de
l’Europe. En effet, les données des piégeurs et des naturalistes sur lesquelles se
base en général le recensement des espèces ne sont pas fiables, en raison du
très fort risque de confusion entre la martre et la fouine, dont les aires de
répartition se recouvrent (Kleef, 1997; Labrid, 1986; Müskens et al, 2000). Il est
donc impossible de savoir si les populations de martres sont en déclin ou même
déjà en danger d'extinction. La martre est une espèce considérée comme
potentiellement menacée par la fragmentation, en l'occurrence du milieu
forestier (Bright, 1993).
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Cette partie du territoire régional semble garantir des habitats favorables à la
martre des pins. Cependant en l’état actuel de nos connaissances sur l’espèce en
Bretagne nous ne pouvons en apprécier la portée pour la préservation de
l’espèce.
La martre des pins sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Ce territoire présentant des habitats favorables couvrant encore une bonne
partie de sa superficie. Parmi, ces secteurs favorables citons les complexes
forestiers entre le Tronchet et Saint-Pierre de Plesguen, la vaste ripisylve en
bordure de rance et éventuellement les boisements épars entre Aucaleuc et
Guenroc.
C’est d’ailleurs dans ces secteurs que les rares données mentionnant l’espèce
présente dans le périmètre ont été obtenues.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
158
Répartition de la martre des pins dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
159
La fouine Martes foina
Présentation de l’espèce
Fortement apparentée à la martre (la fouine est un peu plus petite quelle et
possède sur la gorge une
tache blanche (et non
jaune orange) qui s'étend à
l'avant
des
pattes
antérieures. Son pelage est
brun
sauf
une
tache
blanche
sur
la
gorge,
souvent divisée en deux
parties qui atteignent les
pattes antérieures. Le corps
de la fouine mesure environ
45 à 55 cm jusqu'à la
queue. Celle-ci représente
la moitié de la longueur du
corps. Elle pèse entre 1,3 à
2,3 kg (les mâles étant plus lourds que les femelles). L'accouplement a lieu en
juillet et août, mais les petits naissent au printemps suivant, car les ovules
fécondés ne s'implantent dans la paroi de l'utérus de la femelle que huit mois
après le rut. La femelle met bas une fois par an. La durée de gestation est de 28
à 30 jours pour certains auteurs et 56 pour d'autres. Les naissances
interviennent donc généralement en avril ou en mai de l'année suivante. Les
portées comptent le plus souvent 3 à 7 petits qui naissent aveugles et sourds. À
la naissance, ils arborent un pelage blanchâtre et peu fourni qui deviendra gris.
Seule la femelle s'en occupe. Ils sont sevrés à 8 semaines et sortent du gîte à 8
ou 10 semaines. À l'âge de 4 mois, les jeunes prennent leur fourrure brune, et ils
deviennent indépendants de leur mère en apprenant à chasser leurs proies. Le
lien familial se dissout à l'automne suivant leur naissance.
Exigences écologiques
Habitats
Si la martre est considérée comme un animal typiquement forestier, la fouine est
plutôt connue comme une espèce anthropophile, allant même jusqu'à vivre en
ville (eg Waechter, 1975, Tester, 1986). Cependant, dans certaines conditions
particulières, elle peut être beaucoup moins dépendante de l'habitat humain,
voire vivre en milieu forestier strict, souvent alors dans un environnement
rocheux (Waechter 1975, Delibes 1983) mais pas uniquement (Skirnisson,
1986). En été, les milieux forestiers sont beaucoup visités, notamment les forêts
en juin et juillet et les pâturages boisés en août. La fouine y trouve quantité de
nourriture (insectes, oiseaux, petits fruits). Les types de milieux fréquentés
varient également selon le sexe des animaux. Les femelles utilisent
significativement plus les milieux forestiers et les milieux ouverts que les mâles.
Ceux-ci fréquentent plus les milieux semi-ouverts (Lachat-Feller, 1993). Les
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
160
surfaces des domaines vitaux dépendent des conditions du milieu, du sexe et de
l'âge des animaux. Heptner et al (1974) mentionnent des étendues de 2,5 à 4
km2. Waechter (1975) estime l'étendue maximale du domaine à 0,8 km2 dans
une zone habitée, Broekhuizen (1983) indique 0,8 à 7,8 km2 en zones cultivées,
Labrid (1983) 3,6 km2 en zone de champs et de forêt, Föhrenbach (1984) 0,09 à
1,1 km2 en forêt, Kalpers (1984) 0,6 km2 dans un village, Skirnisson (1986) 0,2
à 3,1 km2 dans un habitat mixte, Herrmann (1989) 0,1 à 1,2 km2 dans le même
type d'habitat et Lodé (1991) 0,7 km2 dans le bocage.
Régime alimentaire
Les travaux sur le régime alimentaire de la fouine ont montré le caractère
euryphage de ce carnivore (eg Delibes 1978, Lodé 1991) avec un comportement
alimentaire généraliste et, de surcroît, opportuniste (eg Waechter 1975, LachatFeller 1993). Son régime alimentaire reste assez dépendant de la disponibilité
saisonnière des fruits et des micromammifères, et des variations annuelles
significatives ont été observées selon des cycles de pullulation de certains
rongeurs (Lachat-Feller, 1993). Selon l’auteur, il n’est pas rare de voir les proies
mammaliennes supplanter largement les fruits dans le régime alimentaire lors
d’un cycle de pullulation d’un micromammifère.
Statut de la fouine en Bretagne
Comme nous l’avons indiqué pour la martre, l’appréciation des populations de la
fouine restent limité à la capacité des observateurs à la discriminer avec la
martre. Il n’existe donc pas de donnée suffisante en région pour pouvoir ce
prononcé sur le dynamisme de l’espèce.
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le territoire considéré semble garantir des habitats favorables à la fouine.
Cependant en l’état actuel de nos connaissances sur l’espèce en Bretagne nous
ne pouvons en apprécier la portée pour la préservation de l’espèce.
La fouine sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Si l’on considère les habitats originels de l’espèce, les secteurs les plus favorables
sont les complexes forestiers entre le Tronchet et Saint-Pierre de Plesguen, la
vaste ripisylve en bordure de rance et éventuellement les boisements épars entre
Aucaleuc et Guenroc.
Cependant, l’adaptabilité de l’espèce la rendant plus ubiquiste que la martre
permet de supposer la fouine présente sur une grande majorité de communes.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
161
Répartition de la fouine dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
162
Le renard roux Vulpes vulpes
Présentation de l’espèce
Il mesure 1,25 m de long (dont 40 à 50 cm pour la queue), 35 à 40 cm au garrot
et pèse entre 5 et 6 kg en
moyenne (le record est de
11, 3 kg). Généralement, le
pelage du renard est roux,
mais il peut varier du jaunebeige, au marron foncé. Les
parties latérales du museau,
la gorge, le ventre et le bout
de la queue sont blancs,
alors que la truffe et le bout
des pattes est noir. Le renard
roux n'est pas un animal
strictement nocturne. Il l'est
surtout
près
de
zones
habitées ; mais en pleine
nature, lorsqu'il n'est pas dérangé, il peut être diurne. En fait, c'est un animal
principalement matinal et crépusculaire, périodes où il se déplace entre ses lieux
de chasse et ses secteurs de repos. Le rut a lieu entre mi-janvier et mi-février.
Les mâles sont polygames et les femelles sont polyandres. C'est à cette période
qu'à donc lieu l'accouplement. Entre mi-mars et mi-avril, la femelle met bas 3 à
7 petits après 51 à 53 jours de gestation. Les jeunes se dispersent du territoire
familial qu'à l'automne (pour les mâles en tous cas). A la recherche d'un
territoire, ils peuvent parcourir plus de 25 km, avant de s'établir sur un site.
Exigences écologiques
Habitats
Le renard roux est ainsi capable de s’accommoder de milieux extrêmement
divers allant des toundras arctiques aux régions chaudes désertiques et allant
des plages au milieu montagnard, en passant par tous les types de milieux
ruraux (forêts, plaines agricoles, bocages,…). Cette faculté d’accommodation
peut être très rapide puisque les renards ont récemment colonisé les milieux
urbains, allant des périphéries aux centres villes. Ce phénomène a été
essentiellement observé en Angleterre mais également au Canada, en Suisse, en
Hollande, en Belgique et en France.
La taille du domaine vital est extrêmement variable d’une population à l’autre et
au sein d’une même population. Elle peut ainsi varier de 10 à 250 ha en milieu
urbain à Oxford, en Angleterre, alors que dans les plaines agricoles de l’Ontario
au Canada, cette superficie peut s’étendre de 500 à 2000 ha (Voigt et
Macdonald, 1984). Macdonald (1983) attribue ces différences de taille des
domaines d’une population à l’autre à l’abondance et au mode de distribution des
ressources alimentaires. Ainsi, les milieux urbains caractérisés par des domaines
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
163
de petites tailles (inférieure à 100 ou même 50 ha), seraient des milieux où les
ressources alimentaires sont plus abondantes que les milieux ruraux caractérisés
par des domaines de plus grandes tailles, allant de 200 à 2000 ha. Par
conséquent, on observe une corrélation négative entre la taille moyenne du
domaine et la densité de la population (Voigt et Macdonald, 1984). En revanche,
les fortes variations inter-individuelles de la taille du domaine vital qui existent
dans une même population peuvent être liées à des différences entre mâles et
femelles (White et al, 1996), entre subadultes et adultes (Dekker et al, 2001),
entre résidents et nomades (Mulder, 1985; Cavallini, 1996) ou entre
reproducteurs et non reproducteurs (Von Schantz, 1981).
Régime alimentaire
Le renard doit son succès adaptatif essentiellement à son régime alimentaire
opportuniste. En effet, il est capable de varier son régime d’un milieu à l’autre et
d’une saison à l’autre, en fonction du type de ressources disponibles (Artois,
1989). Ces ressources sont essentiellement des lapins et des micro-rongeurs
mais peuvent être aussi des oiseaux, des invertébrés, des végétaux et des
charognes, pour la plupart.
Statut du renard roux en Bretagne
A l’image de sa répartition dans le reste de l’hexagone, le renard roux est très
présent en Bretagne et ce en dépit de pressions diverses (la chasse, le piégeage,
le déterrage, le gazage, les empoisonnements, la circulation routière et les
épidémies comme la rage ou la gale). Ses populations ont même tendance à
augmenter depuis récemment dans les pays européens où la rage a été
éradiquée (Chautan et al, 2000).
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
La pérennité du renard roux n'est à l'heure actuelle absolument pas menacée en
Bretagne, et il est très probable qu'elle ne le soit pas à long terme aussi on peut
supposer que cette partie du territoire régional ne présente pas d’enjeu
particulier pour le maintien de cette espèce encore très commune.
Le renard roux sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Les données de renard roux sont en proportions des autres espèces de
carnivores assez nombreuses, bien qu’insuffisantes pour préciser le statut de
l’espèce sur zone.
Le territoire du projet de Parc Naturel Régional est partout favorable au renard
roux et l’espèce est probablement présente partout dans le périmètre et ce en
raison de sa grande adaptabilité.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
164
Répartition du renard roux dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
165
Le blaireau d’Europe Meles meles*
Présentation de l’espèce
Le blaireau est un mustélidé impossible à confondre avec une autre espèce. On le
reconnaît à son museau
pointu et à sa tête blanche
avec deux larges raies
noires qui lui traversent les
yeux. Ses petites oreilles
rondes sont liserées de
blanc.
Le blaireau a un corps
massif
gris
argent
au
dessus. Le ventre et les
pattes sont noirs. Les pattes
courtes sont armées de
puissantes
griffes
non
rétractiles
qui
lui
permettent de fouir le sol pour se constituer un vaste terrier. Sa queue grise est
blanche au bout.
L'accouplement se déroule le plus souvent de la fin de l'hiver au printemps, mais
il peut être observé à d'autres périodes. L'implantation est différée, c'est-à-dire
qu'une fois l'ovule fécondé, le développement de l'œuf ne se fera qu'au bout de 3
à 10 mois, reportant les naissances des petits dès la mi-janvier et surtout en
février, parfois de la mi-décembre à avril. La durée de la gestation est de 7
semaines. La plupart des jeunes naissent ainsi entre la mi-janvier et la mi-mars,
avec un maximum durant le mois de février (Neal 1986, Whelan et Hayden
1993). Le nombre moyen de jeunes par portée varie de 2.1 à 3.1 selon les pays
et les années. D’après Anderson et Trewhella (1985), la moyenne européenne à
la naissance équivaut à 2.43 jeunes par femelle. Après le sevrage, les jeunes
restent auprès de leur mère, avec laquelle ils passent même souvent le premier
hiver. À un an ils sont chassés du clan.
Exigences écologiques
Habitats
Tout au long de l’année, les blaireaux opèrent une sélection de l’habitat lors de
leur recherche de nourriture (Ferrari, 1997). Ils évitent activement les milieux
pauvres en ressources alimentaires (carrières, champs labourés, moissonnés ou
n’ayant pas atteint leur maturité, etc.) ou potentiellement dangereux (alentours
immédiats des villages ou des fermes) et fréquentent au contraire les habitats
riches en nourriture (cultures, vergers, vignes, etc.). En Angleterre, ils se
nourrissent principalement dans les pâturages à herbe rase (< 5 cm de hauteur),
dans lesquels la détection et la capture des vers de terre sont largement
facilitées (Kruuk et al, 1979). En Suède, ces mustélidés sélectionnent activement
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
166
les pâturages au printemps (vers de terre), les cultures en été (céréales) et les
forêts, riches en baies sauvages, en automne (Seiler et al. 1995).
Il est probable que la taille des domaines vitaux annuels ne se situe pas au delà
de 100 à 200 ha. Ces grandeurs sont caractéristiques d’un habitat favorable au
niveau alimentaire. En effet, plusieurs études ont montré que la taille des
domaines vitaux des blaireaux varie considérablement d’une région à l’autre et
que l’origine de ces variations repose vraisemblablement sur les différences
locales dans l’abondance et la distribution spatiale des ressources. Ainsi, dans les
contrées riches en nourriture, comme dans le sud de l’Angleterre, les animaux se
contentent de surfaces de l’ordre de 20 à 50 ha (Cheeseman et al, 1987).
En revanche, dans les régions où les conditions climatiques limitent sérieusement
l’offre alimentaire, les domaines vitaux atteignent facilement plusieurs centaines
d’hectares en moyenne : 320 ha dans les zones montagneuses du Jura (Ferrari,
1997), 414 ha dans la forêt boréale norvégienne (Broseth et al, 1997), ou encore
406 et 780 ha dans les milieux arides méditerranéens (Revilla et Palomares
2002). De plus, toutes ces études ont montré que la productivité du milieu est un
facteur tellement important que la superficie des domaines vitaux peut même
varier significativement à l’échelle locale.
Régime alimentaire
Les vers de terre figurent dans le tableau de chasse des blaireaux dans la plupart
des contrées d'Europe. L'importance quantitative des oligochètes subit toutefois
de fortes variations d'une région à l'autre (eg Hofer 1988, Lambert et Henry
1992). Les mammifères sont une autre catégorie alimentaire qui apparaît
souvent dans le tableau de chasse des blaireaux. Toutefois, à l'instar des
insectes, ils sont généralement consommés dans des proportions assez modestes
(Henry et al., 1988).
Comme l'ont suggéré plusieurs auteurs, par exemple, la consommation de
plantes vertes permet le nettoyage du tube digestif. En outre, selon Neal et
Cheeseman (1996) l'herbe peut également être ingérée dans un but
d'hydratation. De nombreux auteurs ont signalé la présence de céréales. Cet
aliment semble jouer un rôle important dans plusieurs régions rurales d'Europe
(eg Skinner et Skinner 1988, Shepherdson et al, 1990). Selon Fischer (1997), le
maïs est l'aliment principal des blaireaux dans le Canton de Neuchâtel. Les fruits
sont fréquemment consommé par les blaireaux (eg Lambert et Henry, 1992).
Statut du blaireau d’Europe en Bretagne
Le blaireau d’Europe est assez bien répandu en Bretagne. Cependant, avec
l’expansion continuelle des réseaux routiers et ferroviaires, un nombre croissant
de blaireaux périssent chaque année. En Grande-Bretagne, la route tuerait
jusqu’à 50000 individus chaque année, ce qui correspond justement à 20% de la
population. A cette mortalité s’ajoute celle liée aux opérations de déterrage et
l’on peut donc raisonnablement s’interroger sur le bon état des populations en
Bretagne.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
167
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le territoire considéré semble garantir des habitats favorables au blaireau
d’Europe. Cependant en l’état actuel de nos connaissances sur l’espèce en
Bretagne nous ne pouvons en apprécier la portée pour la préservation de
l’espèce.
Le blaireau d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
L’espèce a été observée sur de nombreuses communes sans qu’il y est eût
d’inventaire spécifique.
L’ensemble des secteurs boisés et de bocages présents dans le périmètre
pourraient abriter de bons noyaux de populations.
Pouvant être impactées de manière importante par la circulation, un état de ses
populations serait à évaluer ici dans une portion du territoire régional fortement
urbanisé et touristique
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
168
Répartition du blaireau d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
169
Les lagomorphes
Aucun inventaire spécifique pour cet ordre n’a été entrepris sur ce secteur en
particulier. Les données récoltées par le Groupe Mammalogique Breton et
Bretagne Vivante permettent malgré tout de confirmer la présence des deux
espèces représentants cet ordre en Bretagne. Une espèce est inscrite comme
quasi menacée sur les listes rouges France et Mondiale) : le lapin de garenne.
Tableau 7 : Statut de protection des 2 espèces de lagomorphes recensées dans
le projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Monde
Liste
rouge
IUCN
Espèces
Europe
Directive
Habitat
France
Liste rouge
MNHN
Lapin de garenne, Oryctolagus cuniculus
NT
NT
Lièvre variable, Lepus europaeus
LC
LC
Protection
nationale
Bretagne
Espèce
déterminante
ZNIEFF
Côtes
d'Armor
5
*
5
• Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources :
VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de
France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise
à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale)
• Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » :
A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation
A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte.
• Statut départemental :
6
Commun
5
Assez commun - parfois localisé
4
Peu commun - localisé
3
Rare - très localisé
2
Mal connu
1
Absent ou inconnu
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
170
Le lapin de garenne Oryctolagus cuniculus
Présentation de l’espèce
Plus petit que le lièvre d’Europe, ses oreilles, noires au bord supérieur, sont
également plus courtes. Son
pelage est gris-brun ou
moins foncé allant jusqu’au
noir
(dessus)
dessous
blanchâtre. Sa queue est
brun foncé dessus, blanche
dessous. De la tête à la
queue, les adultes mesurent
de 34 à 50 cm. La queue
mesure environ 40 min. Les
lapins pèsent entre 1 200 et
2 500 g. Les mâles sont
polygames. La copulation a
lieu toute l’année, mais la
plupart des mises-bas ont
lieu de février à août. Les femelles gestantes sont particulièrement nombreuses
d’avril à juin. La gestation dure de 28 à 33 jours. Les femelles ont de 1 à 7
portées par an (généralement 3 à 5) chacune de 5 petits en moyenne (3 à 12).
L'intervalle minimum entre 2 portées est de 30 jours. Le sevrage et
l'émancipation ont lieu à 4 semaines
Exigences écologiques
Habitats
Le lapin de garenne apprécie particulièrement les milieux où alternent couverts
et zones ouvertes et recherche les sols profonds dans lesquels il peut creuser ses
terriers. Ainsi, il fréquente prioritairement les milieux ouverts aux paysages
diversifiés comme les bocages, les garrigues et les abords des villages ou se
mêlent pâturages et bosquets. Par contre, sa présence est limitée dans les
grandes plaines de cultures intensives et les grands massifs forestiers très
fermés. L'espèce est aujourd'hui présente dans toutes les régions, excepté les
grands massifs forestiers et les zones de montagne au-dessus de 1 400 m.
Régime alimentaire
Le lapin de garenne affectionne avant tout les graminées qu'il accompagne de
nombreuses plantes herbacées, sauvages ou cultivées, dont il aime choisir les
parties les plus riches (jeunes pousses ou fleurs en bouton). Opportuniste, il est
capable de consommer une grande variété de végétaux, y compris des ligneux
ou semi-ligneux comme les ronces, les ajoncs, les bruyères... Il digère les
aliments en deux fois, c'est la caecotrophie qui lui permet de tirer le meilleur
profit d'une alimentation à faible valeur nutritive. La première digestion produit
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
171
des pelotes molles (caecotrophes) qui sont réabsorbées et transitent une
seconde fois dans le système digestif. Lorsque les apports du milieu naturel ne
sont pas suffisants, il peut occasionner des dégâts considérables aux cultures et
plantations forestières.
Statut du lapin de garenne en Bretagne
Le lapin de garenne était autrefois présent partout en Bretagne, avec parfois de
fortes densités, si bien qu'il garde l'image d'une espèce très prolifique et
commune, pullulant dans les campagnes. Or depuis au moins les années 1970,
cette espèce est en régression en Bretagne comme sur tout le territoire national.
Ne subsistent à l'heure actuelle que des poches de populations plus ou moins
isolées. Il existe encore des zones où le lapin est très abondant, mais celles-ci se
font de plus en plus rares. Les seules données disponibles pour quantifier ce
déclin sont les enquêtes concernant les prélèvements par la chasse. En Bretagne,
ces prélèvements ont été divisés par 5 entre 1974 et 1998. Si, malgré ce déclin,
la présence du lapin de garenne n'est pas menacée à moyen terme à l'échelle de
la Bretagne, sa situation préoccupe fortement les associations de chasseurs. Il a
payé un lourd tribut à deux maladies virales, la myxomatose et la VHD (maladie
virale hémorragique), ainsi qu'à une forte dégradation de ses habitats : perte
d'habitats favorables et fragmentation des habitats restés favorables (source
ONCFS).
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le territoire considéré semble garantir des habitats favorables au lapin de
garenne Cependant en l’état actuel de nos connaissances sur l’espèce en
Bretagne nous ne pouvons en apprécier la portée pour la préservation de
l’espèce.
Le lapin de garenne sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Très peu de données viennent étayées la présence de cette espèce sur ce
territoire. Ceci est probablement dût au fait que peu de naturalistes s’intéressent
à cette espèce encore considérée, parfois à tort, comme commune.
Or même si de nombreux secteurs y compris côtiers conviennent au lapin de
garenne des recensements mériteraient d’être conduits afin notamment de
pouvoir apprécier l’impact de la chasse sur l’espèce.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
172
Répartition du lapin de garenne dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
173
Le lièvre d’Europe Lepus europaeus
Présentation de l’espèce
Le pelage du lièvre d’Europe est de couleur fauve avec des poils noirs ; le
dessous est blanc crème. Il
diffère du Lapin de garenne
par
ses
oreilles
plus
longues, noires au bout,
une taille supérieure, un
pelage
plus
jaunâtre,
notamment en été. La tête
avec le corps mesure de 48
à 70 cm. Les pattes
mesurent entre 115 et 150
mm. Le poids varie de 2,5 à
7 kg. Les mâles sont
environ 5 % plus lourds que
les femelles (hases).
La femelle peut s’accoupler quelques jours avant la fin de la gestation précédente
et a donc, pendant un bref délai, une portée de levrauts prêts à naître et une
autre de tout petits embryons La femelle peut avoir de 1 à 4 portées annuelles
de 2 à 4 levrauts (3 en moyenne). Le sevrage a lieu à 1 mois environ et jusqu’à 3
mois en fin de saison.
Exigences écologiques
Habitats
On trouve surtout le lièvre dans les cultures et les prairies en plaine. En
montagne, il est présent jusqu’à 2 000 m. Il fréquente aussi les lisières de forêts,
les bois, les haies qui alternent avec les champs.
Les adultes occupent un domaine vital d'environ 300 ha et jusqu’à 800 ha,
partagé avec d’autres sujets, chacun vivant principalement sur 10-20 ha pour se
nourrir et se reproduire.
Régime alimentaire
Le lièvre est surtout nocturne mais aussi diurne se nourrissant tôt le matin,
l’après-midi et le soir. L’espèce consomme de préférence, des graminées, des
pousses de céréales, de betteraves, de navets, des racines. Il écorce les très
jeunes arbres et mange leurs rameaux et bourgeons.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
174
Statut du lièvre d’Europe en Bretagne
Depuis les années 1960, sa situation s'est fortement dégradée en Bretagne,
comme d'ailleurs presque partout en Europe de l'Ouest, avec une chute très
importante des effectifs. Si dans certaines régions, principalement dans le sud de
la France, la situation s'est améliorée depuis la fin des années 1980, les
populations bretonnes ont poursuivi leur déclin. Il existe bon nombre de menaces
pesant sur les populations de lièvre d'Europe. Parmi celles-ci, la dégradation de
son habitat est la première cause de déclin que l'on peut avancer, bien que le
lièvre fasse preuve d'une grande souplesse quant à l'utilisation de l'espace.
Aujourd'hui, les effectifs semblent globalement stables dans la région, avec des
densités assez faibles (source ONCFS)
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le territoire considéré semble garantir des habitats favorables au lièvre d’Europe.
Cependant en l’état actuel de nos connaissances sur l’espèce en Bretagne nous
ne pouvons en apprécier la portée pour la préservation de l’espèce.
Le lièvre d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel
Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».
Très peu de données viennent étayées la présence de cette espèce sur ce
territoire. Ceci est probablement dût au fait comme pour le lapin de garenne que
peu de naturalistes s’intéressent à cette espèce.
De nombreux secteurs conviennent au lièvre d’Europe des recensements
mériteraient d’être conduits afin notamment de pouvoir apprécier l’impact de la
chasse sur l’espèce.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
175
Répartition du lièvre d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
176
Les artiodactyles
Aucun inventaire spécifique pour cet ordre n’a été entrepris sur ce secteur en
particulier. Les données récoltées par le Groupe Mammalogique Breton et
Bretagne Vivante permettent malgré tout de confirmer la présence de 2 des 3
espèces présentes en Bretagne. Aucune de ces deux espèces ne possèdent de
statut de protection particulier.
Tableau 8 : Statut de protection des 2 espèces d’artiodactyles recensées au sein
du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude »..
Monde
Liste
rouge
IUCN
Espèces
Europe
Directive
Habitat
France
Liste rouge
MNHN
Protection
nationale
Bretagne
Espèce
déterminante
ZNIEFF
Côtes
d'Armor
Sanglier, Sus scrofa
LC
LC
6
Chevreuil, Capreolus capreolus
LC
LC
6
• Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources :
VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de
France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise
à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale)
• Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » :
A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation
A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte.
• Statut départemental :
6
Commun
5
Assez commun - parfois localisé
4
Peu commun - localisé
3
Rare - très localisé
2
Mal connu
1
Absent ou inconnu
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
177
Le sanglier (Sus scrofa)
Présentation de l’espèce
Le pelage est foncé d'un ton brun-noir à gris-brun ou brun roussâtre. De la tête à
la queue, les mâles adultes
mesurent de 100-170 cm et
parfois jusqu’à 185 cm. Les
femelles ont un corps avec
la queue de 90-145 cm. La
hauteur des mâles est
généralement de 65 à 110
cm tandis que celle des
femelles est de 55 à 88 cm.
Le poids du mâle peut
atteindre 150 kg (voire
beaucoup plus) pour 90 cm
au garrot alors que la laie
dépasse rarement les 100
kg.
La
denture
est
caractérisée par quatre canines : deux sur la mâchoire inférieure que l’on appelle
les “défenses”, et deux sur la mâchoire supérieure, appelées les “grés”. Elles
constituent une arme redoutable, car elles sont terriblement coupantes et
s’aiguisent en permanence entre elles. Les défenses poussent durant toute la vie
du sanglier. Le sanglier est excellent nageur. Il passe beaucoup de temps à se
souiller dans la glaise puis à se frotter au tronc des arbres pour se débarrasser
des parasites. La structure sociale du sanglier est matriarcale. La cellule de base
ou compagnie est constituée de plusieurs laies suitées. La “meneuse” est la plus
âgée et la plus expérimentée. La gestation dure en principe 3 mois. La laie donne
naissance à une portée de 3 à 10 petits, mais plus fréquemment de 4 à 7. Le
sevrage se manifeste au bout de 3 à 4 mois. L’activité du sanglier est surtout
nocturne.
Exigences écologiques
Habitats
Le sanglier habite principalement les forêts de feuillus et mixtes. Il vient
facilement dans les champs, les prairies voisines des bois et des roselières. Il
s’abrite dans une bauge (creux du sol), un fourré, souvent exposé au soleil. Les
milieux fréquentés par les sangliers sont divers (marais, landes, forêts,
montagnes, zones cultivées), cet animal ayant de grandes facultés d’adaptation
pourvu qu’il trouve de l’eau, de la nourriture et une végétation suffisamment
abondante pour s’y cacher. C'est principalement en forêt que les chances de le
croiser sont les plus grandes. Il affectionne particulièrement les endroits retirés
qui sont peu visités comme par exemple les zones d'épineux touffus. La surface
de son domaine vital est très variable. Les compagnies parcourent 200 à 2 000
ha et les mâles 2 000 ha. Des mouvements saisonniers sont localement observés
certaines années mais en règle générale, il est relativement sédentaire si
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
178
l’environnement est stable. Le Sanglier peut parcourir de 20 à 30 km s’il est trop
dérangé.
Régime alimentaire
Le sanglier est omnivore mais sa consommation est dominée par les végétaux. Il
affectionne particulièrement les glands, faines, châtaignes, pommes de terre,
maïs et autres céréales. Son régime carné se compose le plus souvent de
cadavres d'animaux, larves d’insectes, lombrics, petits rongeurs, oiseaux nichant
à terre, lézards, etc.
Statut du sanglier en Bretagne
Le sanglier est aujourd'hui largement répandu en Bretagne (source ONCFS).
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
La survie du sanglier n'est à l'heure actuelle absolument pas menacée en
Bretagne, et il est très probable qu'elle ne le soit pas à long terme aussi on peut
supposer que cette partie du territoire ne présente pas d’enjeu particulier pour le
maintien de cette espèce encore très commune.
Le sanglier sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Très peu de données viennent étayées la présence de cette espèce sur ce
territoire. Ceci est probablement dût au fait que peu de naturalistes s’intéressent
à cette espèce.
L’espèce a été observée principalement à Saint-Pierre de Plesguen et Aucaleuc,
communes particulièrement boisées, mais également à Saint Père Marc en Poulet
commune à l’inverse peu boisée. Il est plus que probable que le sanglier soit
largement plus répandu sur cette portion de territoire qui lui assure des zones
favorables.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
179
Répartition du sanglier dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
180
Le chevreuil Capreolus capreolus
Présentation de l’espèce
Le chevreuil est un animal de petite taille. Il possède une roze (zone de poils
blancs en hiver, jaunâtre en
été) sur les fesses. Son
museau est noir avec le
bord des lèvres marqué de
blanc. Parfois, on trouve
une tache blanche sur
l’avant du cou appelée
serviette. La queue du
chevreuil est à peine visible.
En hiver, la femelle a sur le
haut des pattes postérieures
une touffe de poils blancs
qui simule une queue. Le
pelage est non tacheté, d'un
brun-roux en été, gris-brun
en hiver. La longueur de la tête et du corps est de 92 à 134 cm. La hauteur du
mâle est de 55 à 80 cm, celle de la femelle de 55 à 70 cm. Les mâles sont
légèrement plus grands que les femelles dans les populations florissantes, alors
qu'il n'existe pas de différence quand les conditions sont défavorables. Le poids
est de 15 à 34 kg.
Il est le seul artiodactyle chez lequel il y a implantation différée de l’embryon
(ovo-implantation différée). Le rut à lieu en juillet-août. Il peut y avoir un rut
secondaire en octobre-décembre (un petit nombre de femelles fécondées durant
cette période et dans ce cas, la gestation est directe). La période d’implantation
différée dure environ 150 jours (jusqu’en décembre) et la gestation proprement
dite environ 144 jours. Il n'y à qu'une portée annuelle. Le nombre de petits par
portée dépend beaucoup du milieu. Le sevrage à lieu au bout de 8 à 12
semaines.
Exigences écologiques
Habitats
Animal plutôt forestier, il s’adapte toutefois à différents milieux et on peut le
rencontrer quelquefois dans les parcs et même près des villages. Ses secteurs de
prédilection restent tout de même les lisières, les prairies (taillis sous futaie,
taillis). Il s'abrite facilement dans les ronciers, les broussailles, les fourrés de
jeunes résineux.
On le rencontre dans les Vosges jusqu'au sommet. Il existe également des
chevreuils dit "de plaine" qui passent le plus clair de leur temps sur les grandes
étendues agricoles. Le brocard est sédentaire sur une zone variable selon le
milieu et la densité de la population. Il ne lui faut pas plus de 5 à 7 ha. Il défend
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
181
un territoire de février à septembre. Les mâles non territoriaux ont un espace
vital plus grand, d'environ 15 ha. La femelle possède un domaine plus vaste que
celui du brocard et moins stable. La densité est très variable d'une zone à l'autre
en fonction du terrain, du climat, de l'apport en nourriture, du dérangement. On
estime de 2 à 20 (ou 30) aux 100 ha. Exceptionnellement 60 à 70.
Régime alimentaire
Le chevreuil se nourrit surtout de pousses et feuilles d’arbres, ronces,
framboisier, lierre, noisetier, secondairement de plantes herbacées. Il consomme
aussi des champignons, glands, faines et plantes cultivées dans une proportion
voisine de 3 à 4 kg par jour.
Le chevreuil choisit les parties les plus nutritives. Le cycle d’alimentation et de
rumination est d’une heure en été et de deux heures en hiver car à cette saison,
la proportion de ronces est plus forte et la morphologie de son tube digestif
change.
Statut du chevreuil en Bretagne
Cette espèce est maintenant bien présente dans l’ensemble de la région.
Cependant, la Bretagne étant peu boisée, les densités restent moins élevées que
dans l’est et le sud-ouest de la France où le taux de boisement est plus fort. Le
chevreuil n’est pas menacé en Bretagne, tout du moins pas à moyen terme.
Cependant, les infrastructures de transport, telles que les routes à 4 voies et les
voies de chemin de fer (plusieurs projets d’élargissement et de construction
existent), ainsi que les clôtures, leur posent des problèmes. (source ONCFS).
Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne
Le devenir du chevreuil n'est à l'heure actuelle absolument pas remis en question
en Bretagne, et il est très probable qu'elle ne le soit pas à long terme aussi on
peut supposer que ce territoire ne présente pas d’enjeu particulier pour le
maintien de cette espèce encore très commune.
Le chevreuil sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional
« Rance – Côte d’Emeraude ».
Pour cette espèce également très peu de données provenant des naturalistes
viennent faire état de présence sur ce territoire. Ceci est probablement dût au
fait que peu de naturalistes s’intéressent à cette espèce.
L’espèce a été observée sur plusieurs communes présentant des taux de
boisement bien différents comme c’est le cas pour la commune de Fréhel ou
Saint-Pierre de Plesguen par exemple. Le chevreuil occupe a n’en pas douter la
totalité de ce territoire.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
182
Répartition du chevreuil dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –
Côte d’Emeraude ».
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
183
Conclusion
Bien qu’embryonnaire, hormis pour quelques espèces de chauves-souris,
l’inventaire des mammifères permet déjà de montrer tout l’intérêt du périmètre
du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude » pour cette
classe.
Ainsi, il y a déjà été dénombré près de 70% des espèces de mammifères
présentes en Bretagne. Parmi toutes ces espèces recensées, 11 sont inscrites à
l’annexe 2 de la Directive Habitats Faune et Flore :
Le grand dauphin, le phoque gris, le phoque veau marin, le petit
rhinolophe, le grand rhinolophe, le grand murin, le murin à oreilles
échancrées, le murin de Bechstein, la barbastelle d’Europe, le minioptère
de Schreibers et la loutre d’Europe.
De part sa frange littorale, ce périmètre pourrait garantir des nouveaux espaces
de tranquillité pour les phoques gris et veau marin et peut-être permettre
l’établissement de nouvelles zones de mise-bas.
Le périmètre abrite près de 80% de la population régionale* de murins à
oreilles échancrées et 100% de la population départementale de grands
rhinolophes*. Pour cette dernière espèce, des études visant à évaluer
l’isolement génétique de ces populations isolées des grandes populations
morbihannaises et finistériennes devraient être conduites.
La loutre d’Europe pourrait également y trouver de nombreux secteurs favorisant
son implantation et sa recolonisation vers l’est de la région.
Or les principales menaces qui pèsent sur ces espèces est le mitage de leurs
habitats déjà effectif par endroit dans le périmètre. La force d’un Parc Naturel
Régional ici sera de permettre de réaliser une gestion des habitats prenant en
compte l’ensemble des cycles biologiques des différentes espèces à l’échelle de
leurs aires vitales.
Pour les chauves-souris dîtes « anthropiques » et qui sont aussi les plus
menacées par la disparition de leur gîte, un tel outil permettrait par exemple de
restaurer voir de créer des conditions d’accueil dans de nombreux édifices gérés
par les collectivités locales.
Pour la loutre d’Europe, une gestion sur une grande partie du bassin versant de
la Rance favorable à l’espèce serait alors envisageable et permettrait d’y
maintenir des populations pérennes.
Enfin pour le phoque veau marin, ce périmètre offre une véritable opportunité de
créer des zones de tranquillité indispensables à la reproduction de l’espèce qui
tente par ailleurs de s’y implanter.
*: estimation basée sur les effectifs au sein des unités de populations (nurseries)
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
184
A l’heure actuelle, cette portion précise du territoire régional revêt un
caractère primordial pour la conservation d’une espèce au niveau
régional : le murin à oreilles échancrées. Par ailleurs, elle est susceptible
de permettre aux populations de phoque veau marin de se renforcer en y
trouvant de nouvelles zones pour élever leurs jeunes et enfin la loutre
d’Europe pourrait s’y implanter et poursuivre sa reconquête du territoire
breton.
L’ensemble des naturalistes s’accordent donc pour dire qu’ici, seule la
création d’un tel Parc Naturel Régional permettrait de travailler à
l’échelle biologique des espèces et donc serait à même d’assurer la
pérennité de leurs populations.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
185
Bibliographie
ARBEITSKREIS FLEDERMAÜSE SACHSEN-ANHALT, 1997 - Zur Situation des Hufeisennasen in Europa.
IFA Verlag, Stecklenberg-Berlin.
ACHTERBERG, C., BESTMAN, M. & WIJSMAN, H.J.W., 2000. Inventarisatie van Boommarternestbomen of de
Utrechtse Heuvelrug 1992-1999. Lutra 43: 93-100
ARTHUR L., 2001 - Les chiroptères de la Directive Habitats : Le Murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus.
(Geoffroy, 1806). Arvicola 13 (2) : 38-41.
ARTHUR L. & LEMAIRE M., 1999 - Les chauves-souris, maîtresses de la nuit. Ed Delachaux & Niestlé,
Lausanne. 268 p.
ARTOIS M. 1989. – Le renard roux (Vulpes vulpes Linnaeus, 1758). S.F.E.P.M., Encyclopédie des carnivores de
France n°3, 90 p.
AUDET, D. 1990. Foraging behaviour and habitat use by a gleaning bat, Myotis myotis (chiroptera vespertilionidae). Journal of
Mammalogy: 71(3): 420-427.
BALHARRY, D., 1993. Social organization in martens: an inflexible system? Symp. Zool. Soc. Lond. 65: 321-345
BALTRÜNAITÉ, L., 2006. Diet and winter habitat use of the red fox, pine marten and raccoon dog in Dzükija
national park, Lithuania. Acta Zool. Lituanica 16(1): 46-60
BARATAUD M., 1992 - L’activité crépusculaire et nocturne de 18 espèces de chiroptères, révélées par le marquage
luminescent et suivi acoustique. Le Rhinolophe, 9 : 23-57.
BARATAUD M., 1999 - La Barbastelle, in Habitats et activité de chasse des chiroptères menacés en Europe :
synthèse des connaissances actuelles en vue d’une gestion conservatoire. Le Rhinolophe, Vol. sp. 2 : 107-118.
BARATAUD M. & ROUE S., 1998 - Plan de Restauration des Chiroptères. Document de travail.
BAUEROVA Z., 1982 - Contribution to the trophic écologie of the Grey Long-Eared Bat, Plecotus austriacus.
Folia Zool. 31 : 113-122.
BEARZI G. & AL., « Social ecology of bottlenose dolphins in the Kvarneric (Northern Adriatic Sea) »,
dans Marine Mammal Science, vol. 13, numéro 4, octobre 1997, p. 650-668
BECK A., 1995 - Fecal analyses of European bat species. Myotis 32-33 : 109-119.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
186
BENDA P. & TSYTSULINA K.A., 2000 - Taxonomic revision of « myotis mystacinus » group (Mammalia :
Chiroptera) in the Western Paleartic. Acta Societatis Zoologicae Bohemicae, 64 (4), 331-398.
BOIREAU J. & GREMILLET X., 2006 - Etude des terrains de chasse d’une colonie de Grands Rhinolophes
Rhinolophus ferrumequinum (Schreber, 1774) en basse Bretagne (France) : écologie et propositions conservatoires.
BONTADINA F., SCHOFIELD H. & NAEF-DAENZER B., 2002 - Radio-tracking reveals that lesser horseshoe
bats (Rhinolophus hipposideros) forage in woodland. J. Zool. Lond., 258 : 281-290.
BRIGHT, P.W., 1993. Habitat fragmentation - problems and predictions for British mammals. Mam. Rev. 23: 101111
BROEKHUIZEN, S. 1983. Habitat use of beech marten (Martes foina) in relation to landscape elements in a Dutch
agricultural area. Proceedings of the XVIth International Congress of Game Biologists, CSSR.
BROEKHUIZEN, S. & MÜSKENS, G.J.D.M., 2000. Voortplanting bij de boommarter Martesmartes in
Nederland. Lutra 43: 205-214
BROSETH H., KNUTSEN B. and BEVANGER K., 1997. Spatial organization and habitat utilization of badgers
Meles meles: effects of food patch dispersion in the boreal forest of central Norway. Z. Säugetierkd. 62: 12-22.
CASTOR T., DETTMER K., JÜPNER S., 1993 – Vom Tagesmenü zum Gesamtfraßspektrum des Grauen
Langohrs (Plecotus austriacus). 2 Jahre Freilandarbeit für den Fledermausschutz. Nyctalus, 4/5 : 495-538.
CAVALLINI P. & SANTINI S. (1996) – Reproduction of the red fox Vulpes vulpes in Central Italy. Ann. Zool.
Fennici, 33, 267-274.
CHAUTAN M., PONTIER D. & ARTOIS M. (2000) – Role of rabies in recent demographic changes in Red Fox
(Vulpes vulpes) populations in Europe. Mammalia 64(4), 391-410.
CHEESEMAN C.L., MALLISON P.J., RYAN J. and WILESMITH J.W., 1987. - Badger population dynamics in a
high-density area. Symp. Zool. Soc. Lond. 58: 279-294.
COSSON E. & LAFONT P., 2001 - Les roselières : nouveaux gîtes pour les pipistrelles ? L'Envol des Chiros, 3 :
14.
DEKKER J.J.A., STEIN A. & HEITKÖNIG M.A. (2001) – A spatial analysis of a population of red fox (Vulpes
vulpes) in the Dutch coastal dune area. J. Zool. Lond. 255, 505-510.
DELIBES, M., 1978. - Feeding habits of the Stone marten, Martes foina (Erxleben, 1977), in northern Burgos,
Spain. - Z. Säugetierkunde 43: 282-288.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
187
DELIBES, M. 1983. - Interspecific competition and the habitat of the stone marten Martes foina (Erxleben, 1777)
in Europe. ActaZool. Fennica 174: 229-231
EICHSTÄDT H., 1995. - Ressourcennutzung und Nischengestaltung in einerFledermausgemeinchaft im Nordosten
Brandenburgs, Dissertatio TU Dresden : 113 S.
ERLINGE, S., 1986. Specialists and generalists among the mustelids. Lutra 29: 5-11
FAIRON J., 1997 - Contribution à la connaissance du statut des populations de Rhinolophus ferrumequinum et
Rhinolophus hipposideros en Belgique et problème de leur conservation. In : Zur Situation der Hufeisennasen in
Europa. Arbeitskreis Fledermäuse Sachsen-Anhalt – IFA Verlag, Stecklenberg – Berlin, 47-54
FARCY O, LE ROUXEL A ET QUEAU S. 2009. Activité et terrains de chasse du Petit rhinolophe (Rhinolophus
hipposderos, Bechstein 1800) en Bretagne. France. Arvicola 2009. Tome XIX - n°1 : 12-20.
FERRARI N., 1997. Eco-éthologie du blaireau européen (Meles meles L., 1758) dans le Jura suisse: comparaison
de deux populations vivant en milieu montagnard et en milieu cultivé de plaine. Thèse de doctorat, Université de
Neuchâtel. 260 p.
FISCHER C. 1997. - Ecologie alimentaire et occupation spatiale du blaireau européen {Meles meles) dans un
milieu dominé par l'agriculture intensive. Travail de diplôme, Université de Neuchâtel.
FLAQUER C., RUIZ-JARILLO R., TORRE I. & ARRIZABALAGA A., 2005 – First resident population of
Pipistrellus nathusii (Keyserling and Blasius, 1839) in the Iberian Peninsula. Acta Chiropterologica 7(1) : 183-188.
FÖHRENBACH, H. 1984. Anmerkungen zu verschiedenen Home- range-Berechnungsmethoden am Beispiel von
Steinmardern (Martes foina). Musteliden-Kolloquium München: 7 pp.
GAISLER J., HANÁK V., HANZAL V. & JARSKÝ V., 2003 - Results of bat banding in the Czech and Slovak
Republics, 1948-2000. Vespertilio, 7 : 3-61.
GELINAUD G. & ROLLAND G., 1990. Falguérec: la réussite d'un plan de gestion. Penn ar Bed, 138 : 22-31
GOSZCZYNSKI, J., 1976. Composition of the food of Martens. - Acta Theriologica 21: 527-534.
HARMATA W., 1987 - Various types of movements and migrations in Rhinolophus hipposideros (Bechst.). In:
Gaisler, J, Hanák, V, Horácek, I (eds), European Bat Research 1987, Prague, 621.
HAROUET M. & MONTFORT D., 1995 – La protection des chauves-souris. Bull. Soc. Sc. Nat. Ouest de la
France, tome 17 (3) : 109-120.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
188
HUTSON M.A., MICKLEBURGH S.P. & RACEY P.A., 2001 - Global Status Survey and Conservation Action
Plan - Microchiropteran Bats. UICN, Gland, Suisse.
HENRY C., LAFONTAINE L. et MOUCHÈS A., 1988. - Le blaireau (Meles meles Linnaeus, 1758). In ARTOIS
M. et DELATTRE P. (Ed.), 1988. Encyclopédie des Carnivores de France. Fascicule n° 7. Société Française pour
l’Etude et la Protection des Mammifères, Nort sur Erdre: 1-36.
HEPNER, V.G., N.P. NAUMOV, P.B. JÜRGENSON, A.A. SLUDSKI, A.F. CIRKOVA & A.G. BANNIKOV.
1974. Die Säugetiere der Sowjetunion. Band II. Fischer Verlag Jena: 1006 pp.
HERRMANN, M. 1989. Intra-population variability in the spatial and temporal organization of stone martens
(Martes foina Erxleben, 1777). Poster Vth Int. Theriol. Congress, Rome.
HOFER H. 1988. - Variation in resource presence, utilization and reproductive success within a population of
European badgers {Meles meles).Mammal Rev. 18: 25-36.
KALPERS, J. 1984. Contribution à l'étude éco-éthologique de la fouine (Martes foina): stratégies d'utilisation du
domaine vital et des ressources alimentaires. II. Radio-repérage et discussion générale. Cahiers d'éthologie appi.
4(1): 11-26.
KERTH G., MAYER F. & KÖNIG B., 2000 - Mitochondrial DNA (mtDNA) reveals that female Bechstein's bats
live in closed societies. Molecular Ecology, 9 : 793-800.
KERVYN T., 2001a - Les Chiroptères de la Directive Habitats : le Grand Murin Myotis myotis (Borkhausen,
1797). Arvicola, tome XIII, 2, p 41-44.
KERVYN T., 2001b. Le Grand murin (Myotis myotis) : une chauve-souris peu banale à plusieurs égards. Parc et Réserves,
volume 56, 2, p 41.
KIEFFER A., 1996 - Untersuchungen zu Raumbedarf und Interaktionen von Populationen des Grauen Langohrs
(Plecotus austriacus Fischer, 1829) im Naheland. Dipl.–arbeit Univ. Mainz : 116 S.
KLEEF, H.L. 1997. Boommarterinventarisatie in Nederland: aanpak en resultaten, toegespitst op NoordNederland. In: Wat doen we met de Boommarter, Canters, K. & Wijsman, H. (eds), KNNV Uitgeverij. p 11-22
KRULL D., SCHUMM A., METZENER W. & NEUWEILER G., 1991 - Foraging areas and foraging behavior in
the Notch-eared bat, M. emarginatus. Behav. Ecol. Sociobiol., 28 : 247-253.
KRUUK H., PARISH T., BROWN C.A.J. and CARRERA J., 1979. - The use of pasture by the European badger
(Meles meles). J. Appl. Ecol. 16: 453-459.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
189
LABRID, M. 1983. Etude de l'utilisation de l'espace et du temps par la martre (Martes martes) et la fouine (Martes
foina) en forêt de Chizé (Deux-Sèvres), parla méthode de radio-tracking. D.E.A. non publié, Univ. Paris XIII, 82
pp.
LABRID, M., 1986. La Martre (Martes martes, Linnaeus, 1758). Encyclopédie des carnivores de France. 9: 22 pp.
LACHAT-FELLER, N., 1993. - Régime alimentaire de la fouine (Martes foina) durant un cycle de pullulation du
campagnol terrestre (Arvicola terrestris scherman) dans le Jura suisse. - Z. Säugetierkunde 58: 275-280.
LACHAT-FELLER, N., 1993. -Ecoéthologie de la fouine (Martes foina. Erxleben, 1777).dans le Jura suisse.
Université de Neuchâtel. Rapport de Thèse. 196p.
LAFONTAINE. L & HASSANI, S 2004. - Mammifères de Bretagne. Liste d'espèces déterminantes pour la désignation des
ZNIEFF. Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Bretagne, janvier 2004.
LAMBERT A. & HENRY C. 1992. - Exploitation des ressources alimentaires par le blaireau eurasien {Meles
meles): une étude de prédation. Actes du 15ème Colloque Francophone de Mammalogie.
LE HOUEDEC A et GUYOT S. 2010. - Découverte d’une colonie de murin de Bechstein (Myotis bechsteini) dans les landes
de Jaunouse. Combourtillé. Ille-et-Vilaine. Bretagne Vivante. La Lettre des Mammimaniaques n°15 : p 5.
LODE, T., 1991. - Exploitation des milieux et organisation de l’espace chez deux mustélidés européens : la fouine
et le putois. - Vie Milieu 41: 29-37.
MACDONALD D.W. 1983. – The ecology of carnivore social behaviour. Nature 301, 379-384.
MAILLARD W. & MONTFORT D., 2005 - Premier signalement du Murin d’Alcathoe en Loire Atlantique
(France) et nouvelles observations du Minioptère de Schreibers. Bull. Soc. Sc. Nat. Ouest de la France.
MANN, J. et SMUTS, B. B. - « Natal attraction: allomaternal care and mother-infant separations in wild bottlenose dolphins »,
dans Anim. Behav., vol. 55, 1998, p. 1097-1113
MEINEKE T., 1991 – Auswertung von Fraßresten der beiden Langohrarten Plecotus auritus, L. und Plecotus
austriacus, Fischer. Naturschutz und Landschaftspflege in Niederacchsen, 26 : 37-46.
MESCHEDE A. & HELLER K.G., 2003 - Ecologie et protection des chauves-souris en milieu forestier. Le
rhinolophe 16 : 214 p.
MITCHELL-JONES A.J., AMORI G., BOGDANOWICZ W., KRYSTUFEK B., REIJNDERS P.J.H.,
SPITZENBERGER F., STUBBE M., THISSEN J.B.M., VOHRALIK V. & ZIMA J., 1999 - The Atlas of
European Mammals. Poyser Natural History, Academic Press. 419 p.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
190
MONFORT D., 2002 – Les nouvelles des départements. La Gazette des Chiros, 3 : 2.
MULDER (1985) – Spatial organization, movements and dispersal in a Dutch red fox population. Revue
d’Ecologie (Terre et Vie), 40, 133-138.
MÜSKENS, G.J.D.M., BROEKHUIZEN, S. & WIJSMAN, H.J.W., 2000. De verspreiding van de boommarter
Martes martes in Nederland, in het bijzonder in de periode 1989-1999. Lutra 43: 81-91
NEAL E.G. & CHEESEMAN C., 1996.- Badgers. T & AD Poyser, London. 271
PENICAUD P., 2000 - Chauves-souris arboricoles en Bretagne (France) : typologie de 60 arbres-gîtes et éléments
de l’écologie des espèces observées, Le Rhinolophe, 14 : 37-68.
PENICAUD P., 2002 - Enquête nationale sur les arbres gîtes à chauves-souris arboricoles. Mammifères sauvages,
bull. de la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), 44 : 28-29.
PEREBOOM V, 2006. Mode d’utilisation du milieu fragmenté par une espèce forestière aux habitudes discrètes, la
martre des pins Martes martes. – Thèse de doctorat. Laboratoire Paysages & Biodiversité, UFR Sciences,
Université d'Angers, 2 BdLavoisier, 49045 Angers cedex 01 :75p.
PETERSONS G., 2004 - Distribution patterns and seasonal migrations of the bat (Chiroptera) populations in
Latvia. Summary of the thesis for doctoral degree in Biology (Specialty – Zoology). Latvijas Universităte. Riga.
PULLIAINEN, E., 1981. Winter habitat selection, home range, and movements of the pine marten (Martes martes)
in a Finnish Lapland forest. In: Worldwide Furbearer Conference Proceedings. J.A. Chapman and D. Pursley, eds,
Aug. 3-11, 1980 Frostburg, Maryland, USA: 1068-1087
PULLIAINEN, E., KARUSALMI, A., OLLINMÄKI, P. AND TUNKKARI, P., 1999. Fidelity and core area in the
space and resource use system of the Pine Marten, Martes martes. Carn. Cons. 20: 18-19
RAINHO, A & PALMEIRIM, J.M. 2001. Milieux de chasse chez Myotis myotis dans les régions méditerranéennes. Extrait du
CR du congrès de la 12éme International Bat Research Conference à Selangor. Malaisie.
REVILLA E. & PALOMARES F., 2002. Spatial organization, group living and ecological correlates in lowdensity populations of Eurasian badgers, Meles meles. J. Anim. Ecol. 71: 497-512.
RICHARZ, K., 1989 - Ein neuer wochenstubennachweis der mopsfledermaus Barbastella barbastellus (Schreber,
1774) in Bayern mit bemerkungen zu wochenstubenfunden in der BRD und DDR sowie zu wintervorkommen und
schutzmöglichkeiten. Myotis, 27 : 71-80.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
191
ROS J., 2000 - Découverte des premières colonies de reproduction de Barbastelle (Barbastella barbastellus) dans
les départements des Côtes d’Armor et du Finistère. Elona, 2 : 63-65.
ROUE S.Y., 2002 - Les chiroptères de la Directive Habitats : Le Minioptère de Schreibers Miniopterus schreibersi.
(Kuhl, 1817). Arvicola, Tome XIV-n°1 : 23-26.
ROUE S. & BARATAUD M. [coord.], 1999 - Habitats et activité de chasse des chiroptères menacés en Europe :
synthèse des connaissances actuelles en vue d’une gestion conservatrice. Le Rhinolophe, vol. spéc. n°2 : 136 p.
RUSS J.M., HUTSON A.M., MONTGOMERY W.I., RACEY P.A. & SPEAKMAN J.R., 2001 – The status of
Nathusius’ pipistrelle (Pipistrellus nathusii Keyserling & Blasius, 1839) in the British Isles. Journal of Zoology,
254 : 91-100.
RYDELL J., NATUSCHKE A., THEILER A. & ZINGG P.E., 1996 - Food habits of the Barbastelle bat
Barbastella barbastellus. Ecography, 19 : 62-66.
RYDELL J. & RACEY P., 1999 - Street lamps and the feeding ecology of insectivorus bats. Symp. Zool. Soc.
Lond., 67 : 291-307.
SCHOBER, W. & GRIMMBERGER, E., 1991 - Guide des chauves-souris d’Europe. Editions Delachaux & Niestlé. 223 p.
SCHWAAB F., BEUDELS M.O., FAIRON J. & MARTIN F., 1997 - Programme Life transfrontalier de protection
des gîtes d’hibernation et d’estivage des chiroptères. Science & Nature (hors série), 11 : 35 p.
SEILER A., LINDSTRÖM E. and STENSTROEM D., 1995. - Badger abundance and activity in relation to
fragmentation of foraging biotopes. Ann. Zool. Fennici 32: 37-45.
SHEPHERDSON D.J., ROPER TJ. & LUEPS P. 1990. - Diet, food availability and foraging behaviour of badgers
{Meles meles L.) in southern England. Z. Säugetierkunde 55: 81-93.
SHIEL C.B., 1999 – Pipistrellus Khuli (Khul, 1817). p. 134-135 in : Mitchell-Jones & al. [coord.], The atlas of
european mammals, Societas Europaea Mammalogica, Poyser, Academic Press, London, 284 p.
SHIEL C.B., DUVERGÉ P.L., SMIDDY P. & FAIRLEY J.S., 1998 - Analysis of the diet of Leisler's bat (Nyctalus
leisleri) in Ireland with some comparative analyses from England and Germany. Journal of Zoology 246(4) : 417425
SIERRO A ., 1994 - Écologie estivale d’une population de Barbastelles au Mont Chemin (Valais) : sélection de
l’habitat, régime alimentaire et niche écologique. Mém. Dipl. Univ. Neuchâtel : 78 p.
SIERRO A ., 1997 - Sélection de l’habitat et spécialisation trophique chez la Barbastelle. Arvicola, 9 (1) : 11-14.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
192
SIERRO A. & ARLETTAZ R., 1997 - Barbastelles bats (Barbastella spp) specialize in the predation of moths :
implications for foraging tactics and conservation. Acta ecologica, 18 (2) : 91-106.
SKINNER CA. & SKINNER RJ. 1988. - Food of badgers (Meles meles) in an arable area of Essex. J. Zool., Lond.
215: 360-362.
SKIRNISSON, K. 1986. Untersuchungen zum Raum-Zeit-System freilebender Steinmarder (Martes foina
Erxleben, 1777). Beitr. Wildbiologie 6, Hamburg, 200 pp.
TESTER, U. 1986. - Vergleichende Nahrungsuntersuchung beim Steinmarder Martes foina (Erxleben, 1777) in
gross-städtischem und ländlichem Habitat. Säugetierkdl. Mittl. 33: 37-52.
TRESS C., FISCHER J. A., WELSCH K.P., FIRNAU F., HENKEL F. & TRESS J., 1988 - Zur Bestandssituation
der Fledermäuse Südthüringens. Teil 1 – Veröff. Naturhist. Mus. Schleusingen, 3 : 92-97.
TUPINIER Y., 2001 - Historique de la description des espèces européennes de Chiroptères. Le Rhinolophe, 15.
140 p.
VOIGT D.R. & MACDONALD D.W. 1984. – Variation in the spatial and social behaviour of the red fox, Vulpes
vulpes. Acta Zool. Fennica 171, 261-265.
VOLANI, A et VOLPI, C., « Stomach content analysis of stranded specimen of Tursiops truncatus », dans Rapport
Commission International Mer Méditerranée, vol. 32, 1990, p. 238VON HELVERSEN O., HELLER K.G., MAYER F.,
NEMETH A., VOLLETH M. & GOMBKÖTÖ P., 2001 - Cryptic mammalian species: a new species of whiskered
bat (Myotis alcathoe n. sp.) in Europe. Naturwissenschaften, 88 (5), 217-223.
VON SCHANTZ T. 1981; – Female cooperation, male competition and dispersal in the red fox Vulpes vulpes.
Oikos 37, 63-68.
WAECHTER, A., 1975. - Écologie de la fouine en Alsace. - Rev. d’Ecol. (Terre Vie) 29: 399-457.
WHITE P.C.L., SAUNDERS G. & HARRIS S. 1996. – Spatio-temporal patterns of home range use by foxes
(Vulpes vulpes) in urban environments. Journal of Animal Ecology 65, 121-125.
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
193
COEUR
Emeraude
Avec le soutien financier de :
Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc
Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude »
Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton
Juin 2010
194
Téléchargement