ETAT DES CONNAISSANCES SUR LA REPARTITION DES MAMMIFERES AU SEIN DU TERRITOIRE DU PROJET DE PNR « Rance-Côte d’Emeraude Olivier Farcy et Thomas Dubos Les Mammifères ammifères La classe des mammifères regroupe à travers le monde près de 5400 espèces dont 124 espèces sont inféodés au milieu marin, et selon les classifications scientifiques choisies elles sont réparties en 29 ordres, 153 familles et 1200 genres. En France métropolitaine, il a été dénombré 119 espèces, dont 1 en danger critique d'extinction, 2 sont menacées, 13 sont vulnérables et 4 sont quasi menacées. La Bretagne compte 72 espèces de mammifères sauvages, parmi lesquelles on distingue : 8 espèces de mammifères marins (phoques et dauphins, ne sont pas inclus les cétacés pélagiques observés sporadiquement le long des côtes bretonnes), 63 espèces de mammifères continentaux, strictement terrestres, semiaquatiques (Castor, Loutre) ou volantes (chauves- souris). Parmi ces 72 espèces, 12 sont classées à l’annexe 2 de la Directive habitats faune et flore, 11 dans la liste rouge des espèces menacées de France et 34 sont jugées comme déterminantes pour la désignation des ZNIEFF. Une espèce de métropolitaine. mammifères sur dix menacée en France La liste rouge des espèces menacées en France révèle que 11 espèces de mammifères sur 119 (10 espèces continentales et 1 marine) sont menacées de disparition du territoire métropolitain (cf. Annexe 1). Sur les 33 espèces de chauve-souris évaluées, 7 figurent dans la catégorie “quasi-menacée”, notamment en raison du déclin de leur population, et quatre autres sont menacées d’extinction. La situation actuelle de ces espèces est la conséquence de nombreuses menaces : dérangement dû à une fréquentation accrue des principaux gîtes, dégradation de leurs habitats causée par l’urbanisation et raréfaction des proies due à l’utilisation intensive de pesticides. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 2 Concernant les cétacés, la moitié des espèces a dû être placée dans la catégorie “données insuffisantes”. Pourtant, certains de ces mammifères marins pourraient bien être menacés en France, car ils sont affectés par de multiples pressions incluant la pollution sonore due au trafic maritime et aux sonars militaires, les pollutions chimiques, les captures accidentelles liées à l’utilisation illégale de filets dérivants et la surpêche affaiblissant leurs ressources alimentaires. Pour répondre à certaines situations alarmantes, des plans de restauration sont actuellement mis en œuvre en faveur de différentes espèces. A cet égard, la loutre d’Europe est un bon exemple de réels progrès obtenus grâce à une action efficace des pouvoirs publics et des associations de protection de la nature. En situation précaire il y a encore quelques décennies, la loutre, aujourd’hui classée en “préoccupation mineure”, recolonise progressivement différents secteurs du territoire. Malgré la situation encore préoccupante de plusieurs espèces, le résultat des évaluations montre que les actions de conservation entreprises pour les mammifères sur le territoire métropolitain portent leurs fruits (protection réglementaire nationale et européenne, plans de restauration, conservation des habitats naturels…). Ces résultats encourageants incitent à poursuivre les efforts et à renforcer l’action pour continuer à améliorer, dans les années à venir, la situation de ces espèces. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 3 Sommaire Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « RanceCôte d’Emeraude » 7 Les mammifères marins 9 Les delphinidés 10 Le grand dauphin Tursiops truncatus 10 Les phocidés 12 Le phoque gris Halichoerus grypus 12 Le phoque veau marin Phoqua vitulina 14 Les mammifères terrestres 16 Les chiroptères 16 Le petit rhinolophe Rhinolophus hipposideros 22 Le grand rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum 26 Le grand murin Myotis myotis 29 Le murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus 32 Le murin de Bechstein Myotis bechsteini 35 Le murin de Natterer Myotis nattereri 38 Le murin de Daubenton Myotis daubentoni 41 Le murin à moustaches Myotis mystacinus 44 Le murin d’Alcathoé Myotis alcathoe 47 La barbastelle d’Europe Barbastella barbastellus 50 L’oreillard roux Plecotus auritus 53 L’oreillard gris Plecotus austriacus 56 La pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus 59 Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 4 La pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhli 62 La pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusi 65 La sérotine commune Eptesicus serotinus 69 La noctule de Leisler Nyctalus leisleri 72 Le minioptère de Schreibers Miniopterus schreibersi 75 Les rongeurs 78 Le campagnol amphibie Arvicola sapidus 80 Le campagnol agreste Microtus agrestis 83 Le campagnol des champs Microtus arvalis 86 Le campagnol roussâtre Clethrionomys glareolus 89 Le campagnol souterrain Microtus subterraneus 92 Le muscardin Muscardinus avellanarius 95 Le mulot sylvestre Apodemus sylvaticus 98 La souris grise Mus musculus 101 Le rat des moissons Micromys minutus 104 Le rat noir Rattus rattus 107 Le rat surmulot Rattus norvegicus 110 Le rat musqué Ondatra zibethicus 113 Le ragondin Myocastor coypus 116 L’écureuil roux Sciurus vulgarie 119 Les insectivores 122 La crocidure bicolore Crocidura leucodon 124 La crocidure musette Crocidura russula 127 La crossope aquatique Neomys fodiens 130 Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 5 La musaraigne couronnée Sorex coronatus 133 La musaraigne pygmée Sorex minutus 135 La taupe d'Europe Talpa europaea 138 Le hérisson d’Europe Erinaceus europaeus 141 Les carnivores 144 La loutre d'Europe Lutra lutra 146 Le vison d'Amérique Mustela vison 150 Le putois d'Europe Mustela putorius 153 La martre des pins Martes martes 156 La fouine Martes foina 159 Le renard roux Vulpes vulpes 162 Le blaireau d’Europe Meles meles 165 Les lagomorphes 169 Le lapin de garenne Oryctolagus cuniculus 170 Le lièvre d’Europe Lepus europaeus 173 Les artiodactyles 176 Le sanglier Sus scrofa 177 Le chevreuil Capreolus capreolus 180 Conclusion 183 Bibliographie 184 Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 6 Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Hormis pour certaines espèces de chiroptères, les données et donc les inventaires sont encore très fragmentaires sur cette partie du territoire régional. Cependant, on y a dénombré 51 espèces sur les 72 espèces recensées en Bretagne. Parmi ces espèces, 11 sont inscrites à l’annexe 2 de la Directive Habitats Faune et Flore : Le grand dauphin, le phoque gris, le phoque veau marin, le petit rhinolophe, le grand rhinolophe, le grand murin, le murin à oreilles échancrées, le murin de Bechstein, la barbastelle d’Europe, le minioptère de Scrhreibers et la loutre d’Europe. Nombre d’espèces de mammifères répertoriées dans les communes du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 7 Tableau 1 : Listes des espèces de mammifères recensées par commune dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude » Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 8 Les Mammifères marins L'étude des mammifères marins en Bretagne a commencé au début des années 80 sous l'impulsion de Bretagne Vivante-SEPNB. (Société pour l'Etude et la Protection de la Nature en Bretagne) et d'individualités de l'U.B.O. (Université de Bretagne Occidentale, Brest). Depuis cette période, des réseaux d’observateurs, des opérations de recensements ou encore l’analyse systématique des animaux échoués ont permis d’inventorier plus amont le nombre d’espèces fréquentant plus ou moins régulièrement les côtes bretonnes. Cette pression d’observation accrue permet également aujourd’hui de préciser le statut des espèces résidentes. A l’heure actuelle, on compte trois espèces à l'année à proximité des côtes de Bretagne. Il s'agit du phoque gris, du phoque veau marin et du grand dauphin. A proximité du PNR, ces trois espèces sont observées principalement dans la baie du Mont Saint-Michel. Toutes ces espèces sont reprises à l’annexe 2 de la Directive habitats Faune et Flore. Tableau 2 : Statut de protection des 3 espèces de mammifères marins recensées dans ou à proximité du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Monde Liste rouge IUCN Espèces Europe Directive Habitat France Liste rouge MNHN Bretagne Protection nationale Espèce déterminante ZNIEFF Côtes d'Armor Grand Dauphin, Tursiops truncatus LC A2, A4 LC protégée * 4 Phoque gris, Halichoerus grypus LC A2, A5 NT protégée * 3 Phoque veau marin, Phoqua vitulina LC A2, A5 NT protégée * 3 • Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources : VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale) • Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » : A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte. • Statut départemental : 6 Commun 5 Assez commun - parfois localisé 4 Peu commun - localisé 3 Rare - très localisé 2 Mal connu 1 Absent ou inconnu Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 9 Les delphinidés Le grand dauphin Tursiops truncatus Présentation de l’espèce Le grand dauphin est présent dans toutes les mers du monde, à l'exception des zones arctiques et antarctiques. Il existe deux populations assez distinctes : une côtière et une pélagique. Le grand dauphin atteint la maturité sexuelle vers l'âge de 12 ans. Les femelles donnent naissance à un seul petit. Le sevrage est complété après environ 18 mois. Il doit être complet avant la naissance d'un second petit. On remarque chez les grands dauphins l'utilisation du système de gardiennage d'enfants (babysitting). Une seule femelle surveille tous les petits pendant que les autres mères vont à la chasse (Mann et Smuts, 1998). Elles se reproduisent tous les deux ou trois ans, changeant chaque fois de partenaire. Si le petit meurt à la naissance, la femelle peut se reproduire à nouveau après un an (Bearzi et al, 1997). Les grands dauphins vivent généralement en groupes formés des femelles et des jeunes, alors que les mâles forment des associations appelées alliances. Les femelles peuvent vivre jusqu'à environ 40 ans, les mâles environ jusqu'à 30. Exigences écologiques Le grand dauphin est opportuniste. Il se nourrit principalement de poissons (anchois, maquereau commun, mulet, cabot, etc.) et de céphalopodes (calmar commun, seiches et pieuvre), mais il ne dédaigne pas à l'occasion les crustacés. Des recherches compilant le contenu d'estomacs de grands dauphins de la mer Méditerranée ont révélé que celui-ci se nourrit surtout de Merlucciidae, Lepidopus, Congre commun et calmar commun (Volani et Volpi, 1990). Les grands dauphins océaniques peuvent plonger jusqu'à 200 m de profondeur et demeurer sous l'eau jusqu'à 15 minutes sans respirer, alors que ceux vivant le long des côtes descendent jusqu'à 30 m durant un maximum de 4 à 5 minutes. Ils peuvent atteindre une vitesse d'environ 30 km par heure Statut du grand dauphin en Bretagne Trois groupes de grands dauphins, du type côtier, sont résidents en Bretagne. Ils occupent les sites suivants : la baie du Mont Saint-Michel, l'archipel de Molène et les abords de l'île de sein. La baie du Mont Saint-Michel (site Natura 2000 FR2500077) est un des cinq sites les plus importants pour l’espèce en France. Le grand dauphin y passe en effet l’année et s’y reproduit. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 10 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Au vu de la biologie de cette espèce, il est difficile de préciser l’importance que pourrait jouer la création d’un Parc Naturel Régional pour la conservation de l’espèce. Le grand dauphin sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Le grand dauphin est observé essentiellement en baie du Mont-St-Michel, mais il traverse également le territoire maritime de ce périmètre puisqu’il est très régulièrement observé au Cap Fréhel et à la pointe du Grouin à Cancale. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 11 Les phocidés Le phoque gris Halichoerus grypus Présentation de l’espèce Cette espèce présente un profond dimorphisme sexuel : les mâles adultes atteignent 2,30 m et 330 kg tandis que les femelles ne dépassent pas 1,90 m et 190 kg. Le jeune à la naissance, nommé également "blanchon" en raison de son pelage laineux blanc appelé "lanugo", mesure environ 90 cm pour 11 à 20 kg. On peut reconnaître les phoques gris grâce au profil convexe de leur tête, observé à la fois chez le mâle et la femelle. Cette caractéristique est toutefois beaucoup plus accentuée chez le mâle (photo ci-dessous, un mâle adulte en mer). Le pelage de la plupart des femelles est de couleur crème, sous le ventre et au niveau du cou, parsemé de taches foncées plus ou moins nombreuses selon les individus. Le dos est généralement uniformément sombre. La coloration des mâles est plus uniforme et plus sombre, particulièrement lorsqu'ils ont atteint leur maturité sexuelle. Exigences écologiques La reproduction du phoque gris s'effectue à terre, en colonies situées sur des îles reculées et inhabitées ou bien sur de la glace stable. En général, les phoques gris sont assez fidèles vis à vis de leurs sites de reproduction et ils y reviennent l'année suivante. Des études récentes montrent que les femelles ont tendance à revenir sur leur site de naissance pour se reproduire. En Bretagne, les phoques gris fréquentent le chapelet d'îles basses de l'archipel de Molène. Le phoque gris est un carnivore, et consomme une grande variété de poissons et de céphalopodes (calmars). La majeure partie de son alimentation est constituée de lançons (ou équilles), un poisson appartenant au groupe des Ammodytidae. Suivant les endroits et les saisons, ce type de poisson peut constituer plus de 70% de l'alimentation du phoque gris. D'autres proies sont également au menu : harengs, merlus, cabillaud, lieu, colin, poissons plats .... Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 12 Le phoque gris chasse principalement au fond de la mer (c'est un chasseur benthique) et effectue des plongées pouvant atteindre plus de 200 mètres et durer environ 5 à 10 min pour rechercher sa nourriture. Il peut dormir à terre, dans l'eau en surface ou sur le fond, remontant de temps à autres pour respirer en surface. Ses apnées peuvent alors durer près d'une demi-heure Statut du phoque gris en Bretagne En Bretagne (données de 1998), on trouve des individus au niveau de l'archipel de Molène (50 à 60 phoques) et de l'archipel des Sept Iles (15 à 20 phoques). Ce sont les deux seules colonies établies, au sein desquelles ont été observées des naissances. Il y a également des observations ponctuelles de phoques gris sur toute la côte nord de la Bretagne. Au total, on estime à environ 150 ou 200 le nombre total de phoques gris fréquentant les côtes bretonnes à un moment ou à un autre de l'année (données 1998-2000). Le dynamisme des effectifs bretons est certainement lié à celui des colonies beaucoup plus importantes des îles Britanniques. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Pourvu de quelques îles, ce périmètre pourrait jouer un rôle significatif pour la reproduction de l’espèce en permettant aux femelles de mettre bas sur des îlots préservés. Le phoque gris sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». L’espèce est observée de façon occasionnelle le long de la côte entre le Cap Fréhel et la pointe du Grouin. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 13 Le phoque veau marin Phoqua vitulina Présentation de l’espèce C’est un phoque de taille moyenne à l’allure générale très ronde. Ce phoque a un pelage de coloration très variable suivant les individus du gris clair au brun foncé ou au noir, plus ou moins tacheté de formes foncées et de répartitions irrégulières. La face ventrale est généralement plus claire. Ce phoque a une petite tête de forme arrondie, au museau court. Il y a un net décrochement entre le front et le museau. Les taches de la tête caractérisent chaque individu et peuvent permettre une reconnaissance individuelle. L’espèce est grégaire en dehors de l’eau et peut se reposer en groupes de plusieurs centaines d’individus. Il semble qu’il n’y ait pas d’organisation sociale hiérarchisée. Le phoque veau-marin est un animal plutôt sédentaire, bien que d’importantes variations d’effectifs puissent être constatées lors des dénombrements sur les reposoirs. Après le sevrage, les jeunes peuvent se disperser sur de longues distances. Exigences écologiques Le phoque veau-marin fréquente les côtes sableuses mais il peut aussi utiliser les côtes rocheuses basses. Cette espèce est plutôt côtière, et affectionne les plages, les baies abritées et les larges estuaires offrant des bancs de sables se découvrant à marée basse. On peut le retrouver en eau douce lorsqu’il pèche, remontant les fleuves jusqu’à 200 km de la mer. Ce phoque est principalement piscivore, il se nourrit d’une grande variété de poissons. Il consomme quotidiennement environ 2 kg de poisson (hareng, bar, anchois, merlan, morue de l'Atlantique, plie, sole, saumon, cabillaud). Aucune espèce ne semble particulièrement recherchée, le choix semblant surtout lié à l’abondance locale ou saisonnière des proies. Il peut consommer également des crustacés (crevettes…), des céphalopodes (calmars…) ou des mollusques (jusqu’à environ 4 kg/jour quand les proies sont abondantes, pour les gros individus). Les jeunes se nourrissent essentiellement de crevettes et de crabes, mais le régime alimentaire se diversifie rapidement. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 14 Statut du phoque veau marin en Bretagne Le phoque veau-marin ne semble pas menacé au niveau mondial. La population mondiale de l’espèce est actuellement estimée à plus de 600 000 individus. La colonie la plus importante en France se rencontre en baie de Somme et compte actuellement environ 50-60 individus sous l’effet d’apports d’individus provenant de la mer du Nord. La reproduction de l’espèce a également été mise en évidence en baie des Veys où la colonie est forte d’une trentaine d’individus. En Bretagne, seule la baie du Mont Saint-Michel (site Natura 2000 FR2500077) héberge une colonie de phoques veaux marins comptant près d’une quinzaine d’individus. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Vu les exigences de l’espèce et notamment pour la reproduction, l’intérêt du périmètre considéré pour la conservation de l’espèce est probablement assez important. Le phoque veau marin sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Depuis 2000, un individu est observé en Rance maritime. Un groupe entre 1 et 4 occupe depuis 2006 sur l'estuaire de l'Arguenon. Ce dernier secteur pourrait être colonisé par l’espèce dans la mesure où elle cette colonisation serait favorisée Comme pour le phoque gris, le potentiel du périmètre pour favoriser les mise-bas de l’espèce n’est peut-être pas à sous-estimer du moins il mériterait d’être évalué. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 15 Les Mammifères terrestres Les chiroptères Les inventaires menés par Bretagne Vivante depuis plus de dix ans dans cette portion du territoire régional ont permis d’y recenser 18 des 21 espèces présentes en Bretagne. Parmi ces espèces, on compte 6 espèces d’intérêt communautaire inscrites à l’annexe 2 de la directive habitats faune et flore : le petit rhinolophe, le grand rhinolophe, le grand murin, le murin à oreilles échancrées, le murin de Bechstein, la barbastelle d’Europe et le minioptère de Schreibers. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 16 Tableau 3 : Statut de protection des 18 espèces de chiroptères recensées dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Monde Espèces Grand Rhinolophe, Rhinolophus ferrumequinum Petit Rhinolophe, Rhinolophus hipposideros Grand Murin, Myotis myotis Murin de Daubenton, Myotis daubentoni Murin à moustaches, Myotis mystacinus Murin de Bechstein, Myotis bechsteini Murin d’alcathoé, Myotis alcathoe Murin de Natterer, Myotis nattereri Murin à oreilles échancrées, Myotis emarginatus Noctule de Leisler, Nyctalus leisleri Sérotine commune, Eptesicus serotinus Pipistrelle commune, Pipistrellus pipistrellus Pipistrelle de Kuhl, Pipistrellus kuhli Pipistrelle de Nathusius, Pipistrellus nathusi Barbastelle d’Europe, Barbastella barbastellus Oreillard gris, Plecotus austriacus Oreillard roux, Plecotus auritus Europe Liste rouge Directive IUCN Habitat France Bretagne Espèce déterminante Côtes d'Armor ZNIEFF 4 * * 4 * 3 6 * 5 * 3 2 * 2 Liste rouge MNHN Protection nationale A2, A4 A2, A4 A2, A4 A4 A4 A2, A4 NT LC LC LC LC NT LC A4 LC protégée protégée protégée protégée protégée protégée protégée protégée LC A2, A4 LC protégée * 3 LC LC LC LC LC NT LC LC A4 A4 A4 A4 A4 A2, A4 A4 A4 NT LC LC LC NT LC LC LC protégée protégée protégée protégée protégée protégée protégée protégée * 2 6 6 2 3 2 5 2 NT A2, A4 VU protégée LC LC LC LC LC NT Minioptère de Schreibers, Miniopterus schreibersi • Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources : * * 3 VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de France est faible), DD : Données insuffisantes (’évaluation non réalisée faute de données suffisantes) • Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » : A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte. • Statut départemental* : 6 Commun 5 Assez commun - parfois localisé 4 Peu commun - localisé 3 Rare - très localisé 2 Mal connu 1 Absent ou inconnu * : d’après Penn ar Bed n° 197/198, Choquené (coord.), 2006 L’inventaire des chiroptères dans le PNR n’a pas été réalisé de façon homogène, hormis pour la recherche de nurseries dans des bâtiments puisque la quasitotalité des églises et de nombreux châteaux ont été prospectés. Pour réaliser un inventaire assez complet, il convient de croiser diverses techniques et d’assurer des prospections sur un cycle biologique complet. La carte ci-dessous fait donc le point sur la pression d’observation exercée dans le PNR. Nous avons décliné cette pression d’observation en 5 niveaux : Niveau 1 : recherche de gîtes estival, Niveau 2 : recherche de gîte d’hibernation, Niveau 3 : recherche de gîte estival et de gîte d’hibernation, Niveau 4 : capture temporaire et où détection ultrasonore et Niveau 5 : prospection diurne (gîté d’été ou d’hibernation) et prospection nocturne (capture et détecteur d’ultrasons) Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 17 Etat de la pression d’observation dans les communes du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 18 L’abondance des espèces par communes peut être donc concomitantes avec l’utilisation ou non des diverses techniques d’inventaire et le nombre de fois où elles ont été répétées sur le territoire d’une commune. La carte ci-dessous est donc encore largement à compléter car on peut considérer que chaque commune abrite au moins 5 espèces de chiroptères. Nombre d’espèces de chiroptères répertoriées dans les communes du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 19 Depuis 1985, les inventaires ont largement étaient axés sur la recherche des nurseries et de gîtes d’hibernation des espèces d’intérêt communautaire dépendantes de bâtiments ou de vastes sites souterrains pour se reproduire et hiberner. Il s’agit de répondre à l’urgence de protéger et de sensibiliser les propriétaires de tels sites dont la disparition compromettrait à terme la survie de ces espèces en Bretagne. En 2009, 13 nurseries (dont 2 nurseries mixtes) des espèces d’intérêt communautaire ciblées sont connues dans les limites du PNR. 3 de ces nurseries occupent des édifices publiques et les 10 autres se trouvent dans des propriétés privées. A l’heure actuelle, seule une nurserie possède un statut de protection contractuelle. Localisation des nurseries des 4 espèces d’intérêt communautaire faisant l’objet de recherches spécifiques au sein du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 20 31 gîtes d’hibernation ont été inventoriés dans des galeries datant de la seconde guerre mondiale, des bunkers, des grottes naturelles, des tours féodales, des caves, des fours à chaux, des carrières souterraines ou encore dans un barrage. A ce jour, 2 gîtes d’hibernation sont protégés par une convention d’association pour l’un et par un arrêté préfectoral de protection de biotope pour l’autre. Localisation des gîtes d’hibernation abritant au moins 1 des 4 espèces d’intérêt communautaire faisant l’objet de recherches spécifiques au sein du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 21 Le petit rhinolophe Rhinolophus hipposideros Présentation de l’espèce D’une vingtaine de centimètres d’envergure, c’est la plus petite des cinq espèces de rhinolophes européens, et l’espèce de chauves-souris européenne dont la régression géographique en Europe est la plus importante et la mieux documentée (Arbeitskreis Fledermaüse Sachsen-Anhalt, 1997). Pendant son repos hivernal, le petit rhinolophe s’enveloppe complètement dans ses ailes. Exigences écologiques Gîtes Sédentaire, ses gîtes d’hibernation se situent en général à proximité de ses gîtes d’été (Harmata, W, 1987), les distances parcourues pouvant toutefois atteindre quelques dizaines de kilomètres (Harmata, W, 1987 ; Gaisler, J et al., 2003). Il semble par ailleurs que le gîte d’hibernation le plus proche d’une colonie de misebas ne soit pas nécessairement utilisé par la totalité de l’unité de population (femelles et mâles adultes, jeunes et immatures). Pour exemple, dans le Morbihan, une colonie de mise-bas située dans le grenier d’un château n’a accueilli dans la cave en hiver au mieux que 64% des individus. Eté comme hiver, les gîtes du petit rhinolophe sont accessibles en vol direct. Les dimensions idéales de l’ouverture couvrent en longueur l’envergure de l’animal soit un peu plus de 25 cm pour une hauteur de 15 cm. Terrains de chasse Toutes les études, entreprises en plaines dans des secteurs géographiques comparables à la Bretagne, montrent une préférence marquée du petit rhinolophe pour les habitats fortement boisés : bois de feuillus à mixte, ripisylve et étang boisé. Le bocage est également utilisé pour la chasse (Bontadina, F et al. 2002). Les réseaux de haies jouent un rôle pour la dispersion des animaux autour de leur gîte. En Bretagne, une étude a permis de confirmer les résultats de nos collègues européens. Ainsi, dans un rayon de 60 m autour d’une colonie, 86 % des animaux ont été contactés au détecteur d’ultrasons dans des habitats boisés contre 14 % dans des habitats semi-ouvert. Des individus radio-pistés ont montré des stratégies de chasse assez similaires, les femelles exploitant Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 22 différentes zones de chasse, naviguant de l’une l’autre mais ne les exploitant pas toutes systématiquement chaque nuit. Elles ont cependant chacune une zone privilégiée qu’elles exploitent plus que toutes les autres. On remarque que cette zone favorite est assez proche de la colonie (maxi 650 m). Les individus suivis ont passé entre 68 % et 90 % de leurs temps de chasse à des distances comprises entre 50 et 625 m du gîte, et la distance maximale parcourue par un individu pour rejoindre un terrain de chasse a été de 1800 m (Farcy et al, 2009). Statut du petit rhinolophe en Bretagne Le petit rhinolophe semble absent ou rare à l’Ouest d’une ligne MorlaixRostrenen-Quimperlé. Les effectifs des colonies les plus à l’Ouest sont faibles. En 2009, on compte 74 colonies de mise-bas en Bretagne dont 37 dans les Côtes d’Armor, 19 en Ille-et-Vilaine et 18 dans le Morbihan. Une seule colonie est connue dans le Finistère, localisée dans l’extrême Est du département à la frontière avec les Côtes d’Armor. La population régionale totalise plus de 2200 adultes et immatures ce qui assez faible au regard d’autres populations connues en France métropolitaine. Le petit rhinolophe est à considérer comme une espèce rare et menacée en Bretagne. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations (adultes et immatures) de petit rhinolophe présentes dans cette partie du territoire régional représentent en 2009 : 5,6 % de la population régionale*, 18.7 % de la population des Côtes d’Armor* Au vu des connaissances actuelles acquises sur l’espèce en Bretagne, il apparaît que ce périmètre pourrait jouer un rôle important pour le maintien de l’espèce en Bretagne : maintenant sur place des populations faisant le lien avec les populations de l’Ouest du département des Côtes d’Armor et des populations à l’Ouest du département d’Ille-et-Vilaine. *: estimation basée sur les effectifs au sein des unités de populations (nurseries) Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 23 Le petit rhinolophe sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». On compte : • • • • • 2 nurseries à Fréhel, 2 à Plévenon, 3 à Pléboulle, 1 à Saint-Cast le Guildo et 1 à Guenroc soit 11 nurseries sur l’ensemble du périmètre considéré et uniquement dans les Côtes d’Armor. Cependant de nombreuses portions de territoire comme les bords de Rance, les secteurs boisés entre Guenroc et Aucaleuc ainsi que les vastes ensembles boisés compris entre les forêts deux domaniales abritent à n’en pas douter des populations potentiellement importantes. En 2009, les différentes populations identifiées dans le périmètre totalisent 124 individus adultes et immatures pour 74 jeunes. La dynamique démographique de ces populations est donc assez importante le taux de couples/mères jeunes représentant 60 % des individus adultes et immatures comptabilisés. Les deux plus importantes colonies montrent un taux de couples mères jeunes bien supérieur avec 97 et 80%. Cependant, il est à noter que seule une des deux colonies de Fréhel a été suivie en 2009, que l’espèce était absente des colonies de Plévenon, que deux colonies sur trois ont pu être contrôlées à Pléboulle et enfin que les individus étaient absent à St-Cast le Guildo en juillet. Or sur ce secteur en particulier, un fonctionnement en méta-colonies de ces populations est possible. C'est-à-dire que les membres de colonies les plus importantes peuvent se disperser sur différents gîtes. Ce qui reviendrait à dire par exemple que les colonies le long du Frémur ne forment qu’une seule et même population dispersée sur plusieurs gîtes. Il pourrait être donc intéressant de distinguer génétiquement l’ensemble des individus présents dans cette partie du territoire régional afin de pouvoir infirmer ou non cette hypothèse en étudiant les apparentements et les distances génétiques. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 24 Répartition du petit rhinolophe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 25 Le grand rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum Présentation de l’espèce Le grand rhinolophe est le plus grand des rhinolophidés européens, son envergure approchant les 40 centimètres. Comme tous les rhinolophes, il est suspendu librement à un support et principalement bien en vu. Comme tous les représentants de sa famille, il est caractérisé par son appendice nasal en forme de fer à cheval. Au repos, il s’enveloppe presque totalement dans sa membrane alaire. Il ressemble ainsi à un cocon. Son pelage est gris-brun plus ou moins teinté de roux sur le dos et la face ventrale est gris-blanc à blanc-jaunâtre. L’espèce présente une vaste aire de répartition. On le trouve depuis l’Angleterre jusqu’au Japon, du sud au nord-ouest de l’Afrique, Palestine, Iran, Pakistan et nord de l’Inde Exigences écologiques Gîtes Occupant orignellement les grottes, l’espèce a su s’adapter et tirer profit des constructions humaines pour étendre son aire de répartition comme c’est le cas en Bretagne, région peu pourvue en grottes hormis sur le littoral. Dans notre région, la majeure partie des colonies de mise bas de grands rhinolophes est située dans des combles de bâtiments. Mais quelques colonies fréquentent d’autres types de gîtes : un soubassement en béton d’un quai en bordure d’une rivière, des tours féodales ou encore des galeries souterraines. Pour hiberner, les grands rhinolophes recherchent des sites offrant un microclimat stable (humidité forte et température de 8 à 10°C) : grottes, mines, caves ou encore bunkers. Comme le petit rhinolophe, l’espèce recherche des gîtes accessibles en vol direct. Une étude réalisée en Belgique par Fairon (1997) signale que les gîtes de reproduction et d’hivernage sont éloignés au maximum de 20 km les uns des autres. Terrains de chasse Les travaux de radiopistage menés en Centre Bretagne sur l’espèce (Boireau et Grémillet, 2006) ont confirmé que le grand rhinolophe chasse de manière sélective dans les ripisylves, les boisements de feuillus, les prairies naturelles, en particulier humides, et les jardins. Ces milieux sont reliés par un maillage Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 26 bocager dense que les animaux utilisent comme corridor et territoire de chasse. Les grands rhinolophes évitent les prairies temporaires, les landes, les boisements de résineux, les cultures intensives et les zones urbaines. Les zones de chasse peuvent être assez éloignées du gîte (maximum observé 9,8 km). Durant l’étude, 90% des contacts en chasse ont été réalisés dans un rayon de 6 km autour du gîte et 70% dans un rayon de 3,5 km. Statut du grand rhinolophe en Bretagne L’espèce est présente sur l’ensemble de la région. Cependant, les densités de populations diminuent à mesure que l’on avance vers l’est. Le Finistère constitue le bastion de l’espèce en Bretagne. En 2009, on compte 31 colonies de mise-bas en Bretagne dont 20 dans le Finistère 2 dans les Côtes d’Armor, 1 en Ille-et-Vilaine et 8 dans le Morbihan. 4100 adultes et immatures ont été recensés dans les nurseries en 2009, ce qui porte l’effectif de la population régionale autour de 8000 à 8500 individus. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations (adultes et immatures) de grand rhinolophe présentes dans cette partie du territoire régional représentent en 2009 : 4.5 % de la population régionale, 100 % des populations connues dans les Côtes d’Armor Ce périmètre joue donc un rôle capital pour le maintien de l’espèce dans les Côtes d’Armor mais également en Ille-et-Vilaine. En effet, il est plus que probable que les plus importantes populations pour ce département soient ici présentes. *: estimation basée sur les effectifs au sein des unités de populations (nurseries) Le grand rhinolophe sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». On compte : • • 1 nurserie à Plouër sur Rance, 1 à Dinan. En 2008, ces différentes populations totalisent 204 individus adultes et immatures pour 140 jeunes. La dynamique démographique de ces populations est importante le taux de couples/mères jeunes représentant 70 % des individus adultes et immatures comptabilisés à Dinan et 67 % à Plouër sur Rance. On suppose que l’espèce se reproduit également en Ille-et-Vilaine (forte Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 27 présomption à Pleurtuit). Par ailleurs de vastes portions de ce territoire pourraient parfaitement convenir à l’espèce comme par exemple entre les communes de Guenroc et d’Aucaleuc. Pour la colonie de Dinan, la tendance à la hausse de la colonie est constatée depuis 2000 (date des premiers comptages). Cependant, cette augmentation est encore très limitée puisque la colonie compte depuis cette période, 59 individus (adultes et immatures) supplémentaires en 2009. Il serait également intéressant pour cette espèce de mesurer l’isolement génétique de ces deux populations particulièrement éloignées d’autres populations. L’évaluation des taux de survie des jeunes pourrait peut-être apporter des éléments de réponse sur la faible augmentation de ces populations dans le temps. Un faible taux de survie des jeunes pourrait indiquer une ressource alimentaire insuffisante mais aussi une dispersion importante de cette classe d’âge. Répartition du grand rhinolophe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 28 Le grand murin Myotis myotis Présentation de l’espèce Le grand murin, avec parfois une envergure supérieure à 40 centimètres d’enverguer, est l’une des plus grandes chauves-souris d’Europe de l’Ouest. Sa taille la différencie donc nettement des autres espèces rencontrées en Bretagne. Son pelage est épais et court, de couleur gris brun sur le corps à l’exception du ventre et de la gorge qui sont blancs. En Europe, le grand murin se rencontre de la péninsule ibérique à la Turquie. Au nord de son aire de répartition, il est présent jusqu’aux côtes allemandes et polonaises de la Baltique. Il est en revanche absent dans les îles britanniques, la Scandinavie et les états baltes (Kervyn, 2001a). Quant à sa limite de répartition orientale, elle ne s’étend pas au-delà de l’Ukraine, de la Turquie et de la Syrie Exigences écologiques Gîtes Dans le sud de son aire de répartition, le grand murin peut être observé toute l’année dans des grottes, caves ou anciennes mines. Plus au nord, les gîtes varient selon les saisons. Ainsi, en été, les colonies de mise-bas sont installées principalement dans les combles des bâtiments. Les grands murins témoignent d’une grande fidélité à leur gîte (Kervyn, 2001b). En hiver, ce sont les milieux souterrains qui sont occupés. Le grand murin entre en hibernation en novembre et y reste jusqu’en mars, ces dates variant selon les conditions climatiques. Durant cette période, les individus peuvent former des essaims importants suspendus aux voûtes, ou se glisser, isolés ou en petits groupes, dans d’étroites fissures. Terrains de chasse Le grand murin chasse principalement dans les allées boisées et en sous-bois lorsque les strates herbacées et arbustives sont peu denses voire au mieux absentes, laissant des zones libres sans végétation lui permettant de capturer certaines de ses proies au sol. Audet (1990) a montré que l’espèce recherche (en Allemagne) principalement les habitats forestiers pour chasser même si ceux-ci sont sous représentés autour du gîte. Il chasse également en milieu ouvert, au Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 29 dessus des prairies fauchées ou pâturées bordées de haies (Barataud, 1992). Il y pratique un vol lent, à une cinquantaine de centimètres du sol, lui permettant de repérer les proies se déplaçant sur le substrat : carabes, bousiers, criquets, grillons, forficules et autres araignées (Schober et Grimmberger, 1987). Le domaine vital du grand murin peut s’étendre sur une surface très importante. Des femelles en chasse ont été suivies dans un rayon de 20 kilomètres autour des colonies (Rainho et Palmeirim, 2001). Statut du grand murin en Bretagne Le grand murin est essentiellement présent à l’est d’une ligne Lorient – Dinan. Il est quasiment absent du Finistère et est observé de manière sporadique dans les Côtes d’Armor. En 2009, on compte 15 colonies de mise-bas en Bretagne dont 9 dans le Morbihan et 6 en Ille-et-Vilaine. 1368 adultes et immatures ont été recensés dans les nurseries en 2009, ce qui porte l’effectif de la population régionale autour de 3000 à 3500 individus. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations (adultes et immatures) de grand murin présentes dans cette partie du territoire régional représentent en 2008 : 10 % de la population régionale, 18 % de la population d’Ille-et-Vilaine Au vu de la rareté de l’espèce en Bretagne, on ne peut que conclure à l’intérêt fort que joue le périmètre considéré pour le maintien de cette espèce en Bretagne, d’un point de vue des populations, des zones de chasse mais également de l’offre en gîte estivaux et d’hibernation. *: estimation basée sur les effectifs au sein des unités de populations (nurseries) Le grand murin sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». En 2008, la colonie de Miniac Morvan est découverte alors même que celle fait l’objet de travaux important de restauration. Bretagne Vivante met tout en œuvre pour que ces travaux respectent la tranquillité des animaux et en accord avec les élus demande ce que les travaux sur la partie utilisée par les grands murins soient suspendus jusqu’à la fin de l’élevage des jeunes. En dépit de ces précautions, en 2009 la colonie n’a pas réintégré l’église de Miniac Morvan. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 30 L’urgence à l’heure actuelle est de retrouver les membres de la nurserie. Des opérations de capture afin de radiopister des femelles gestante ou allaitante sont en cours à l’heure où cet état des lieux est réalisé. Les premières informations montrent l’intérêt de la forêt du Mesnil pour l’espèce comme zone de chasse. Plusieurs femelles et mâles y ont été capturés. Dans le même temps, il faudra également identifier le réseau de gîtes abritant cette population puisque l’on compte sur ce secteur moins de 30 grands murins dans les gîtes d’hibernation connus dans le périmètre du PNR. Répartition du grand murin dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 31 Le murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus Présentation de l’espèce Le murin à oreilles échancrées est un des plus anthropophile du genre. La couleur de son pelage laineux, brun roux sur le dos et crème sur le ventre, ajoutée à l’échancrure presque à angle droit dans le tiers supérieur de l’oreille caractérisent ce murin de taille moyenne. Il est présent dans la moitié Sud de l’Europe continentale, quasiment absent du Benelux, de l’Allemagne, de la Pologne et de tous les pays plus nordiques (Mitchell-Jones et al, 1999). Il est présent partout en France métropolitaine, sur le continent comme en Corse (Arthur, 2001). Exigences écologiques Gîtes On retrouve le murin à greniers ou encore des occupent également des les grottes (Schober et (Schwaab et al, 1997). oreilles échancrées dans des gîtes chauds tels que les caves chauffées. Cependant, des colonies de mise-bas gîtes thermiquement beaucoup moins favorables comme Grimmberger, 1987) ou encore des linteaux de portes Les gîtes d’hibernation préférentiels du murin à oreilles échancrées sont parmi les plus grands et les plus chauds : anciennes mines, anciennes tours féodales, souterrains et bunkers. Terrains de chasse Les études visant à caractériser ses territoires de chasse sont encore peu nombreuses. Cependant, il a été montré que cette espèce à émergence tardive chasse aussi bien à proximité immédiate de son gîte (Arthur, 2001) qu’à 10 km de distance (Krull et al, 1991). Une étude menée dans les Alpes bavaroises a montré une préférence de l’espèce pour les milieux boisés. Le murin à oreilles échancrées y chasse aussi bien en lisière qu’à l’intérieur d’un boisement. A la recherche principalement d’araignées et de mouches (Beck, 1995), il pénètre fréquemment à l’intérieur du feuillage (Krull et al, 1991). Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 32 Statut du murin à oreilles échancrées en Bretagne Les données concernant le murin à oreilles échancrées confirment la rareté de l’espèce à l’Ouest d’une ligne Dinan-Plédéliac-Vannes. Les données en provenance du Finistère restent très rares mais régulières. Mise à part une colonie de mise bas de 35 individus (Grémillet, com. pers.), les observations ne concernent que des individus solitaires dans des gîtes d’hibernation dans ce département. En 2009, on compte 11 colonies de mise-bas en Bretagne dont 6 dans le Morbihan, 4 dans les Côtes d’Armor et 1 en Ille-et-Vilaine. Le murin à oreilles échancrées est donc une espèce rare et localisée qui comme ici peut-être abondante localement. 2110 adultes et immatures ont été recensés dans les nurseries en 2008, ce qui porte l’effectif de la population régionale autour de 4000 individus. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations (adultes et immatures) de murins à oreilles échancrées présentes dans cette partie du territoire régional représentent en 2008 : 79 % de la population régionale, 90 % de la population des Côtes d’Armor L’intérêt du périmètre pour le maintien de l’espèce est majeur et primordial. *: estimation basée sur les effectifs au sein des unités de populations (nurseries) Le murin à oreilles échancrées sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Deux nurseries ont été inventoriées à Plouër sur Rance et à Dinan. En 2008, nous possédons un recul et des comptages fiables pour la seule nurserie de Dinan suivie depuis 2003. On note que la progression de cette nurserie est particulièrement remarquable puis que l’on comptait près de 300 adultes et immatures en 2003 et l’on en compte plus de 600 en 2008. Au vu des résultats des comptages réalisés sur ce deux nurseries, il semble que le murin à oreilles échancrées ne souffre d’aucune menace particulière et trouve des conditions de vie très favorables. Il pourrait être utile d’étudier l’une de ces deux populations afin de préciser les éléments qui favorisent tant l’espèce ici. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 33 Répartition du murin à oreilles échancrées dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance –Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 34 Le murin de Bechstein Myotis bechsteini Présentation de l’espèce Vespertilion de taille moyenne, le murin de Bechstein présente une physionomie caractéristique avec ses très grandes oreilles, les plus longues du genre Myotis. Il arbore par ailleurs comme la plupart des autres vespertilions un net contraste du pelage entre le dos brun et le ventre blanc pur. Son envergure est comprise entre 23 et 25 centimètres. Le murin de Bechstein occupe les latitudes moyennes de l’Europe. Il est géographiquement bien représenté dans le Sud de l’Angleterre, en France, en Allemagne, en République Tchèque, en Autriche, en Slovaquie et en Hongrie. Beaucoup moins présent au Sud, sur le pourtour méditerranéen, il est quasiment absent au Nord, au delà d’une ligne qui passe par le centre de l’Angleterre et le Nord de l’Allemagne, à l’exception de la pointe Sud de la Suède (Mitchell-Jones et al, 1999). Exigences écologiques Gîtes Le murin de Bechstein est considéré comme étant l’espèce de chiroptère la plus inféodée au milieu forestier, où elle trouve à la fois ses gîtes et ses zones de chasse (Meschede et Heller, 2003). L’espèce occupe donc principalement à l’année des cavités arboricoles (fissures ou loges de pic). Une seule colonie peut occuper au cours d’une même saison plusieurs dizaines de gîtes arboricoles. Et bien que plusieurs colonies de mise-bas peuvent occuper une même entité forestière, ces colonies sont socialement closes : il n’existe aucun échange de femelle, même entre des colonies voisines (Kerth et al, 2000). Les gîtes d’hibernation sont probablement principalement arboricoles. Cependant, l’espèce peut être observée dans d’autres gîtes, ceux-ci pouvant présenter des caractéristiques physiques très variables (températures, hygrométrie, exposition aux mouvements d’airs). Rarement observé à découvert, le murin de Bechstein occupe le plus souvent des fissures étroites, des disjointements entre les pierres, des trous de mines ou des briques. La présence de ces microcavités semble d’ailleurs être le facteur principal de présence de cette espèce dans un site d’hibernation. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 35 Terrains de chasse Le murin de Bechstein a un vol papillonnant très agile dans les espaces encombrés. Il chasse à faible hauteur. Ses proies composées de papillons nocturnes, de moustiques et de coléoptères sont glanées dans le feuillage et sur les branches (Roué et Barataud, 1999). L’espèce est donnée comme largement affiliée aux peuplements forestiers d’âge mûr. En Bretagne, l’essentiel des contacts ont lieu dans des peuplements boisés bien stratifiés à sous-étage vigoureux. Les premières opérations de radiopistage menées sur des femelles en forêt domaniale ont montré la fréquentation de petits territoires de chasse en chênaie âgée à sous bois dense de houx avec notamment de longues séquences de chasse au dessus ou à proximité immédiate de petits ruisseaux forestiers (Le Houédec, Jamault, comm. pers.). L’espèce semble pouvoir se maintenir en Bretagne dans des boisements de faibles superficies moins de 30 hectares (Le Houédec et Guyot, 2010). Statut du murin de Bechstein en Bretagne Le murin de Bechstein peut être considéré en Bretagne comme une espèce peu commune. Assez bien réparti en Ille et Vilaine et dans le Morbihan, son statut reste à préciser dans les Côtes d’Armor où les prospections font défaut. Dans le Finistère l’espèce est vraisemblablement rare. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de murins de Bechstein ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. Le murin de Bechstein sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Comme le précise la biologie de l’espèce, le périmètre considéré apparaît comme assez propice à l’espèce en raison de la présence de nombreuses zones boisées de surfaces conséquence au premier rang desquelles on peut citer la vaste ripisylve bordant les berges de la Rance mais également les forêts domaniales où dans l’une d’entre-elle une preuve de reproduction a été apportée en 2010. Son statut mérite donc d’être précisé et ce d’autant plus que cette espèce peut pâtir de modes de gestion sylvicoles inadaptés. La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux, vital pour son maintien, mériterait également d’être effectuée afin d’assurer leur protection en cas de menaces avérées. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 36 Répartition du murin de Bechstein dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 37 Le murin de Natterer Myotis nattereri Présentation de l’espèce Son ventre est d’un blanc immaculé contrastant avec le dos gris clair nuancé de brunâtre. Ses oreilles sont assez grandes et vaguement translucides, souvent légèrement recourbées en arrière lorsque l’animal est au repos. Le murin de Natterer est considéré comme peu abondant dans son aire répartition, qui s’étend du Portugal et de l’Irlande à l’Oural. Exigences écologiques Gîtes En période estivale le murin de Natterer colonise naturellement des cavités d’arbres (Meschede et Heller, 2003) mais les bâtiments sont parfois occupés (Le Bris, com.pers.). Arthur et Lemaire (1999) signalent l’occupation de 80 ponts (fissures de maçonnerie, drains,…) dans le département du Cher par des individus isolés ou des colonies de reproduction. En hiver, il est probable que la majorité des individus en Bretagne hiberne dans des cavités arboricoles. Lors de périodes plus froides il peut gagner d’autres gîtes tels que des galeries souterraines, des bunkers ou encore des ponts. Il s’enfonce profondément dans des fissures étroites où il est alors difficile à observer. Terrains de chasse La période d’activité du murin de Natterer commence tard le soir. Il chasse le plus souvent dans les forêts, les bois, les parcs avec des zones humides, les landes boisées, les prairies, les bords de rivières et d’étangs. Son alimentation est composée principalement de mouches et autres diptères (Schober et Grimmberger, 1991). Il consomme aussi des coléoptères, des opilions, des araignées et des chenilles. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 38 Statut du murin de Natterer en Bretagne Le murin de Natterer est présent dans l’ensemble de la région, bien que son statut reste relativement méconnu. De par ses mœurs généralement arboricoles, les gîtes occupés sont souvent difficiles à trouver et ses effectifs rarement évalués. Cependant, c’est une des espèces qui se regroupe en masse à l’automne dans des gîtes souterrain pour s’accoupler. De nombreuses populations se retrouvent ainsi et offrent aux naturalistes la possibilité encore non précisée d’évaluer un peu mieux l’état de ses populations. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de murins de Natterer ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. Le murin de Natterer sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Pour cette espèce ce secteur offre également des zones favorables à son maintien et ce d’autant plus que ce murin est en comparaison des autres assez ubiquiste. La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux permettrait d’obtenir des indices sur l’état des ses populations. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 39 Répartition du murin de Natterer dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 40 Le murin de Daubenton Myotis daubentoni Présentation de l’espèce Vespertilion de taille moyenne, au pelage gris-brun à roux sur le dos et blancgris sur le ventre. Son museau rose est très caractéristique. Les pieds, véritables outils de pêche pour cette espèce aquatique, sont très larges. Ils lui permettent de chasser les insectes à fleur d’eau audessus des zones humides (rivières, étangs, tourbières...). Le murin de Daubenton est considéré comme une des espèces les plus communes en Europe en particulier en Europe Centrale. Son adaptation à des mieux aquatiques eutrophes explique sans doute l’abondance de cette espèce généraliste que l’on observe partout en France. Exigences écologiques Gîtes Le murin de Daubenton s’installe en été à proximité des cours d’eau dans les cavités des arbres, des ponts, ou dans les bâtiments (interstices entre les pierres, trous des briques ou parpaings), les femelles y constituant des colonies de mise bas d’une dizaine à une centaine d’individus (Schober et Grimmberger, 1991). Les gîtes de mise-bas sont de natures diverses : ponts, arbres creux (Pénicaud, 2000), milieux souterrains et tunnels. En Bretagne, les quelques gîtes identifiés rassemblent en moyenne une quinzaine d’individus, l’effectif maximal étant de 120 adultes et jeunes dans un ancien tunnel. Terrains de chasse L’espèce est principalement connue pour chasser au ras de l’eau, ponctuant son vol de virevoltes lorsqu’elle capture ses proies à la surface de l’eau. Lors des éclosions d’insectes au printemps ou en été les murins de Daubenton peuvent constituer de véritables rassemblements au dessus des cours d’eau. L’espèce est connue pour chasser également en milieu boisé. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 41 Opportuniste, le murin de Daubenton possède un régime alimentaire éclectique (diptères, lépidoptères, trichoptères..) avec une préférence pour les chironomes qui constituent des proies faciles notamment pour les juvéniles. Statut du murin de Daubenton en Bretagne Le murin de Daubenton est présent dans l’ensemble de la région et peut-être localement abondant. Cette espèce peut donc encore être considérée comme assez commune à commune. De par ses mœurs généralement arboricoles, les gîtes occupés sont souvent difficiles à trouver et ses effectifs rarement évalués. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de murins de Daubenton ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. Cependant cette espèce est encore commune en Bretagne et de ce point de vue au moins le périmètre ne doit pas jouer de rôle particulier pour la conservation de l’espèce. Le murin de Daubenton sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Une importante nurserie comptant près de 120 individus était connue dans les remparts des Dinan depuis 2000, mais elle a progressivement quitté son gîte sans raison apparente (dérangement, disparition du gîte ou prédation). Pour cette espèce, le Parc Naturel Régional lui garanti également des zones favorables à son maintien et en particuliers la Rance, les étangs ou encore les massifs boisés. La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux permettrait d’obtenir des indices sur l’état des ses populations. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 42 Répartition du murin de Daubenton dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 43 Le murin à moustaches Myotis mystacinus Présentation de l’espèce Ce petit Myotis au museau et aux oreilles noires est reconnaissable à sa petite taille, proche de la pipistrelle commune. Le pelage dorsal varie du brun foncé à l’anthracite et le ventre vire au gris clair à beige. Sa répartition couvre une large bande de l’Europe au Japon et des pays scandinaves à l’Afrique du Nord. Cette distribution doit cependant être considérée avec précaution. En effet, le complexe du groupe mystacinus fait actuellement l’objet de révisions taxonomiques motivées par l’observation de populations aux différences morphologiques remarquables (colorations, tailles). Pour l’Europe et le Proche Orient, une étude récente clarifie les nombreuses descriptions passées des petits Myotis (Benda et Tsytsulina, 2000). Exigences écologiques Gîtes Le murin à moustaches occupent de nombreux gîtes d’hibernation : anciennes carrières souterraines, ponts, cave, tours féodales, fours à chaux, bunkers,… et très probablement des cavités arboricoles. En période estivales, on trouve l’espèce dans des cavités arboricoles (Pénicaud, 2000, Meschede et Heller 2003) mais également comme c’est le cas en Bretagne où trois colonies estivales sont connues derrière des volets au cœur d’un village, dans un château et dans un moulin. En dépit de ces rares données, ceci tend à démontrer son attrait, souvent décrit dans d’autres régions, pour les gîtes anthropiques, à l’instar de la pipistrelle commune. Terrains de chasse Depuis dix ans, l’intensification des inventaires sur les chiroptères, nous permet de commencer à caractériser ses territoires de chasse. Comme de nombreuses espèces de petits Myotis, il reste dépendant du milieu forestier, mais n’en fait pas pour autant son territoire de chasse principal. Ainsi, sur les 140 murins à moustaches capturés en Bretagne depuis 1991 on s’aperçoit qu’il est contacté sur des chemins bordés d’arbres, en lisière de forêts ou le long de pistes menant à un massif, avec le plus souvent la proximité d’un étang ou d’un cours d’eau. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 44 En Allemagne, les dernières études montrent également une préférence du murin à moustaches pour des territoires de chasses en lotissements, richement structurés en cours d’eau, haies, chemins bordés d’arbres et broussailles en lisières forestières (Meschede et Heller, 2003). Son régime alimentaire est constitué principalement de diptères tels que les chironomes, les tipules et les moustiques. Statut du murin à moustaches en Bretagne Le murin à moustaches est présent dans l’ensemble de la région. Si le murin à moustaches est souvent contacté en période hivernale, l’espèce reste bien énigmatique en période estivale. Certes une augmentation de la pression de capture a permis de statuer sur sa présence toute l’année (Ille et Vilaine, Morbihan), mais le nombre d’individus contactés reste faible. Il est possible que ce myotis passe inaperçu par manque de prospection sur ses milieux de prédilection (bocage, jardins, vergers…) et/ou sa capacité à utiliser pour gîtes estivaux des cavités insoupçonnées. Le murin à moustaches mérite une attention toute particulière dans les années à venir. On pourrait par exemple supposer qu’elle soit l’espèce qui souffre le plus de la concurrence avec la pipistrelle commune plus ubiquiste. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de murins à moustaches ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. Le murin à moustaches sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». L’espèce a été principalement contactée en hiver et toujours en très petit nombre. Cependant, la zone considérée offre au murin à moustaches des habitats favorables au premiers rang desquels on peut pointer particulièrement les massifs forestiers. La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux permettrait d’obtenir des indices sur l’état des ses populations. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 45 Répartition du murin à moustaches dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 46 Le murin d’Alcathoé Myotis alcathoe Présentation de l’espèce Ce petit vespertilion est venu très récemment compléter la liste des chauvessouris bretonnes. Longtemps passé inaperçu au sein du complexe des "murins à moustaches", il n’a été formellement identifié comme espèce qu’en 2001, grâce à l’analyse génétique de séquences ADN (Von Helversen et al, 2001). Le murin d’Alcathoe présente des petites mensurations, c’est le plus petit du genre Myotis. Il arbore un pelage brun sur le dos et brun pâle sur le ventre. Son museau et sa membrane alaire sont bruns tout comme ses oreilles et tragus qui toutefois s’éclaircissent largement à leur base. Au premier abord, la couleur et la densité de son pelage au niveau du museau rappellent ceux du murin de Daubenton. Exigences écologiques Gîtes Si l’on se réfère aux observations réalisées en Loire-Atlantique, le murin d’Alcathoe fréquente les cavités souterraines en période hivernale à l’instar du murin à moustaches (Maillard et Montfort, 2005). Pour la mise-bas, le murin d’Alcathoe occupe les cavités d’arbres. Il est cité comme logeant dans la fissure du tronc d’un platane (Von Helversen et al, 2001). Les premiers gîtes estivaux ont été découverts en France en 2005 et 2006. Localisés dans un massif forestier, à moins de 100 mètres d’un ruisseau non permanent, ils se situent dans des chênes pédonculés morts ou sains, sous l’écorce d’une branche ou d’un tronc (3 gîtes) ainsi que dans une fissure étroite (1 gîte) (Roué et al, 2006). Terrains de chasse Aucune étude portant sur les terrains de chasse n’est à l’heure actuelle publiée. Pour la grande majorité des observations bretonnes, l’environnement proche est fourni en végétation. Sur 16 sites bretons où l’espèce a été observée, 7 se situent dans des ripisylves ou des zones humides boisées, 6 dans des petits bois et parcs denses, 3 dans des grands massifs forestiers, le plus souvent à proximité d’un cours d’eau. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 47 Comme signalé lors de sa découverte, les milieux exploités peuvent ainsi s’apparenter à ceux utilisés par le petit rhinolophe ou par l’oreillard roux, à cette différence que, de par sa morphologie et probablement sa moindre aptitude au vol stationnaire, le murin d’Alcathoe exploiterait plus intensément les chemins et lisières que l’intérieur du sous-bois. Statut du murin d’Alcathoé en Bretagne Les premières mentions de l’espèce pour notre région datent de l’été 2003. Les indices notés sur certains individus capturés permettent d’affirmer que l’espèce se reproduit en Bretagne (femelles lactantes et juvéniles volants) mais aucune colonie de mise-bas n’a encore été découverte. Des preuves de mise-bas ont donc été obtenues en Ille-et-Vilaine, dans le Morbihan et dans les Côtes d’Armor. Actuellement, faute de connaissance suffisante, il est impossible de définir un statut pour cette espèce en Bretagne Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de murins d’Alcathoé ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. Le murin d’Alcathoé sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». L’espèce a été contactée uniquement en dehors de la période hivernale. Dans un vallon boisé et dans la forêt domaniale du Mesnil. Hormis l’intensification des captures dans des secteurs favorables, il n’y a guère d’autre méthode aussi rapide pour permettre de préciser la répartition de cette espèce au sein du périmètre. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 48 Répartition du murin d’Alcathoé dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 49 La barbastelle d’Europe Barbastella barbastellus Présentation de l’espèce Unique représentant de son genre en Europe. Sa physionomie est très caractéristique. Sa coloration générale est noire avec des reflets argentés. Ses oreilles, larges et d’aspect carré, se rejoignent au-dessus du front. Sa répartition est centro-européenne, des Canaries jusqu’au Caucase. En France, elle est présente sur l’ensemble du territoire métropolitain, ainsi qu’en Corse, mais semble être très rare dans les départements méditerranéens. Cette vaste aire de répartition ne fait pas pour autant de la barbastelle une espèce commune en Europe. Elle est considérée comme vulnérable (Hutson et al, 2001). Exigences écologiques Gîtes En Europe centrale, la plupart des colonies estivales recensées se trouvent derrière des volets (Tress et al, 1988, Richarz, 1989). En Bretagne, ce sont en revanche les linteaux en bois de portes et de fenêtres qui sont principalement occupés (Ros, comm pers). Il apparaît donc clairement que certains sites anthropiques sont sélectionnés pour leurs similitudes avec les sites naturels fréquentés par l’espèce (fissures de parois rocheuses, écorces soulevées et arbres creux). Les observations réalisées au plan national mais aussi en Bretagne semblent montrer une réelle attractivité des écorces décollées (Pénicaud, 2002). En hiver, les barbastelles occupent des gîtes naturels arboricoles et des cavités souterraines, certains sites souterrains pouvant accueillir plusieurs milliers d’individus. Terrains de chasse La barbastelle est considérée comme une espèce forestière, à l’instar du murin de Bechstein ou de l’oreillard roux En Europe occidentale, elle semble en effet marquer une préférence pour les forêts mixtes âgées (100 ans et plus) à strates buissonnantes (Barataud, 1999). En Bretagne, elle est effectivement présente dans ces quelques zones forestières relictuelles. Cependant, on la trouve aussi dans des zones à dominante bocagère, voire parfois dans des zones très fortement remembrées. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 50 La barbastelle chasse essentiellement en lisière et dans les allées forestières. Son régime alimentaire est essentiellement constitué de proies « molles » de petite taille. Les microlépidoptères d’une envergure inférieure à 30 mm sont omniprésents, représentant entre 73 et 100% du volume des proies (Rydell et al, 1996 ; Sierro, 1994 et 1997 ; Sierro, et Arlettaz, 1997. Statut de la barbastelle d’Europe en Bretagne Il est établi que la barbastelle est présente et se reproduit dans les 4 départements de la Bretagne administrative (Choquené, 2006), Contrairement à de nombreuses régions, la Bretagne accueille encore probablement des populations de barbastelles relativement significatives. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de la barbastelle d’Europe ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. La barbastelle d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». L’espèce a été principalement contactée en période estivale. Une colonie de mise-bas a été observée à une seule reprise dans les combles d’un château à Pléboulle. Le Parc Naturel Régional offre à la barbastelle des habitats favorables comme les massifs forestiers, les bois ou encore les ripisylves. La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux permettrait d’obtenir des indices sur l’état des ses populations du moins dans la mesure où les populations locales adoptes cette stratégie lors des accouplements. Espèce particulièrement mobile lors de la mise-bas et principalement arboricole, il semble difficile de pouvoir statuer sur la dynamique des populations locales sans utiliser des techniques adaptées comme le marquage. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 51 Répartition de la barbastelle d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 52 L’oreillard roux Plecotus auritus Présentation de l’espèce Ses oreilles de grandes dimensions permettent de le reconnaître à coup sûr. Toutefois, le genre Plecotus est représenté par 2 espèces en Bretagne. Celles-ci sont très proches morphologiquement, au point que l’oreillard roux a été considéré comme la seule espèce européenne jusqu’au 19ème siècle (Tupinier, 2001). L’oreillard roux peut apparaître, aux profanes, difficile à différencier de son cousin l’oreillard gris. Leur distinction reste délicate surtout pour les jeunes dont le pelage est identique. L’oreillard roux est une espèce paléarctique. Il est présent des îles Britanniques, à travers l’Europe et l’Asie, jusqu’au Nord-Ouest de la Chine, la Mongolie, le Sud-est de la Sibérie et le Japon. Généralement assez commun dans le nord de son aire de répartition, il est plus rare dans le sud. L’oreillard roux est considéré comme une espèce sédentaire. Exigences écologiques Gîtes L’oreillard roux est surtout arboricole. Il gîte principalement dans les cavités d’arbres (fissures verticales étroites, anciens trous de pics). Des écorces décollées sont occasionnellement adoptées (Meschede et Heller, 2003, Pénicaud, com. pers.). On le rencontre aussi parfois dans les combles de bâtiments. En période hivernale, il est principalement observé dans les caves, souterrains, murs… . Cependant, il est probable qu’il occupe aussi les cavités des arbres mais les observations y sont rares. Les quelques données de ce type proviennent d’abattage d’arbres. Terrains de chasse L’oreillard roux capture ses proies en vol ou sur leurs supports dans la végétation (tronc, feuilles) par glanage. Il partage cette technique de chasse avec le murin de Bechstein. Il est capable d’utiliser le vol stationnaire pour capturer ses proies principalement des papillons nocturnes (noctuelles) au stade adulte mais aussi au stade de chenille (Meschede et Heller, 2003). Des diptères figurent également dans son régime alimentaire. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 53 Considéré comme une espèce pionnière de par ses capacités d’adaptation et sa flexibilité alimentaire, il est souvent une des premières espèces à coloniser un milieu ce qui explique sa présence dans des milieux peu favorables comme les peuplements monospécifiques de conifères (Meschede et Heller, 2003). Statut de l’oreillard roux en Bretagne Depuis une dizaine d’années, des observations mentionnent régulièrement sa présence dans toute la région, principalement dans les zones bocagères et forestières. Sa reproduction est constatée dans tous les départements avec des indices plus fréquents dans l’Est, probablement liés à la pression d’observation et aux actions de captures. En Bretagne, l’oreillard roux est considéré comme assez commun. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de l’oreillard roux ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. Cependant cette espèce est encore commune en Bretagne et de ce point de vue au moins le périmètre ne doit pas jouer de rôle particulier pour la conservation de l’espèce. L’oreillard roux sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». L’espèce a été principalement contactée en période hivernale à quelques exceptions près. La capture d’une femelle allaitante à Plouër sur Rance et d’une femelle gestante au Tronchet prouve la reproduction de l’espèce dans le périmètre. L’oreillard roux est surement bien représenté dans le périmètre considéré en raison de ses capacités d’adaptation qui en font une espèce pionnière. La recherche de ses gîtes de regroupement automnaux permettrait d’obtenir des indices sur l’état des ses populations. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 54 Répartition de l’oreillard roux dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 55 L’oreillard gris Plecotus austriacus Présentation de l’espèce Si des mesures biométriques s’avèrent déterminantes pour différencier l’oreillard roux de son cousin gris. Ce dernier présente comme particularités, un masque sombre autour des yeux, un tragus tirant sur le gris et un museau plutôt fin et allongé. La face sombre parfois cité comme critère ne semble pas toujours être de règle pour la détermination de l’oreillard gris appelé aussi oreillard méridional. Caractéristique avec ses grandes oreilles, cette chauve-souris de taille moyenne arbore un pelage dorsal long gris-brun et ventral gris-clair. L’oreillard gris est une espèce plus méridionale que son cousin l’oreillard roux. Il occupe l’ensemble du bassin méditerranéen, Afrique du Nord comprise, et ne s’étend pas au-delà des Pays-Bas au Nord. Il est présent partout en France. Exigences écologiques Gîtes Ces gîtes estivaux sont principalement des combles d’habitations et d’églises. On le rencontre aussi dans les linteaux et derrière les volets. En dehors des bâtiments, l’espèce est également observée dans des nichoirs. On connaît mal les gîtes occupés en hiver. A cette période, les contacts concernent des individus isolés et restent peu nombreux. Terrains de chasse L’espèce fréquente majoritairement les zones urbanisées mais également le milieu bocager et les forêts mixtes. L’oreillard gris se rencontre aussi près des étangs, des marais et des landes. Il fréquente d’avantage les milieux ouverts que l’oreillard roux. Des analyses du régime alimentaire en Europe centrale ont permis à leurs auteurs de démontrer que l’oreillard gris glane ses proies sur la végétation, mais Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 56 qu’il chasse aussi bien dans l’espace aérien libre. Son régime alimentaire est principalement constitué de papillons auxquels viennent s’ajouter les coléoptères et les diptères quand ceux-ci viennent à manquer (Bauerova, 1982, Beck, 1995, Castor et al. 1993, Kiefer, 1996, Meineke, 1991). Statut de l’oreillard gris en Bretagne Largement réparti sur l’ensemble de la région, il peut être considéré comme commun en Bretagne. Il est même observé dans certaines grandes îles où il se reproduit. C’est aussi l’une des rares espèces de chiroptères présentes dans les zones d’agriculture intensive. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de l’oreillard gris ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. Cependant cette espèce est encore commune en Bretagne et de ce point de vue au moins le périmètre ne doit pas jouer de rôle particulier pour la conservation de l’espèce. L’oreillard gris dans sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». La grande majorité des données concernent des observations réalisées entre le printemps et l’été et principalement dans des bâtiments. Les deux nurseries localisées sont situées dans des combles d’église. L’espèce est probablement présente dans l’ensemble des communes présentent dans le périmètre considéré et chacune d’entre-elles est susceptible d’accueillir une ou plusieurs nurseries. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 57 Répartition de l’oreillard gris dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 58 La pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus Présentation de l’espèce La pipistrelle commune est l’espèce la plus couramment rencontrée en Bretagne. Elle est reconnaissable à ses oreilles courtes et triangulaires, à sa face sombre et au pelage ras brun-roux. Une autre particularité de cette petite chauve-souris est qu’elle reste prostrée et se fige quand elle est dérangée ou capturée. Largement répandue, la pipistrelle commune est présente dans quasiment toute l’Europe où elle atteint presque le cercle polaire. Elle est notée aussi dans quelques parties du sud-ouest de l’Asie et du Nord de l’Afrique. Exigences écologiques Gîtes D’une adaptation remarquable face à son environnement, la pipistrelle commune semble affectionner une grande quantité de gîtes dans les milieux les plus variés. Les habitations modernes sont utilisées au même titre que les maisons traditionnelles. Les colonies de mises-bas se rencontrent le plus souvent sous combles ou sous une toiture d’ardoises. Elles semblent particulièrement rechercher les maisons d’habitations récentes où on les trouve souvent entre les ardoises et le Placoplatre ou encore dans le coffret du volet roulant. Mais on trouve également des individus fréquentant aussi bien les fissures de murs que les espaces entre les poutres en bois ou en pierre, l’arrière d’un volet, les nichoirs ou encore les cavités d’arbres En hiver, les individus semblent plus isolés au sein des fissures de murs en pierre ou en parpaing, sous les toits au milieu de la laine de verre mais également sous les ponts et parfois dans les cavités. Terrains de chasse C’est une espèce opportuniste et ubiquiste (Eichstädt, 1995). On peut l’observer en chasse aussi bien en forêt qu’au milieu d’un centre urbain ou encore au Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 59 dessus des champs cultivés. Certains auteurs considèrent que l’augmentation et l’expansion de cette espèce provient du fait qu’elle profite particulièrement de l’éclairage urbain (Rydell et Racey, 1995). Son régime alimentaire est composé de divers petits insectes dont les diptères figurent parmi ses proies favorites, mais elle consomme également des papillons, des criquets…. Statut de la pipistrelle commune en Bretagne Présente à l’année sur toute la Bretagne, y compris dans la plupart des îles, la pipistrelle commune est régulièrement observée en période estivale. La cinquantaine de colonies de reproduction connues en Bretagne permettent difficilement d’apprécier les effectifs régionaux de cette espèce On peut cependant considérer l’espèce comme très commune et potentiellement abondante. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de la pipistrelle commune ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional. Cependant cette espèce est encore commune en Bretagne et de ce point de vue au moins le périmètre ne doit pas jouer de rôle particulier pour la conservation de l’espèce. La pipistrelle commune sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». La grande majorité des données concernent des observations réalisées entre le printemps et l’été principalement dans des bâtiments mais également via l’utilisation de la capture temporaire et du détecteur d’ultrasons. L’espèce est assurément présente dans l’ensemble des communes présentent dans le périmètre considéré et chacune d’entre-elles est susceptible d’accueillir une ou plusieurs nurseries. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 60 Répartition de la pipistrelle commune dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 61 La pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhli Présentation de l’espèce Assez malaisée à différencier au sein du complexe des pipistrelles, c’est néanmoins l’espèce qui se démarque le plus de ses trois cousines. Plus robuste, la pipistrelle de Kuhl présente un museau large et très sombre, presque noir. La teinte anthracite des parties nues (museau, oreilles et avantbras) contrastant avec le pelage brun-roux du dos et gris-cannelle du ventre lui donne une physionomie caractéristique. La pipistrelle de Kuhl se rencontre principalement aux latitudes les plus chaudes du Sud de l’Europe jusqu’à l’Asie du Sud-est, et englobant une grande partie du continent africain. Largement répandue et commune sur le pourtour méditerranéen où elle peut atteindre des densités très importantes, elle présente en France une répartition classique des espèces circum-méditerranéennes, centrée sur le Sud et l’Ouest du pays. Elle est absente au delà d’une ligne Seine Maritime – Jura, qui marque d’ailleurs la limite Nord de répartition de cette espèce. Exigences écologiques Gîtes Nos connaissances sur les gîtes occupés par cette espèce, très parcellaires, font état exclusivement de l’utilisation de bâtiments en été : église, école, maisons d’habitation. En hiver, l’espèce est contactée de manière très anecdotique dans des sites souterrains utilisés par d’autres espèces : moulin, viaduc, tunnel ferroviaire… . Il est probable que l’essentiel des populations, considéré comme sédentaire, passe l’hiver totalement inaperçu dans la structure des constructions humaines comme d’autres espèces anthropophiles, la sérotine ou encore la pipistrelle commune. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 62 Terrains de chasse Cette espèce chasse assidûment à proximité de l’éclairage urbain mais elle fréquente aussi de nombreux habitats extra urbains, toujours en milieu ouvert ou semi-ouvert : bocage, étang, rivière, ou encore allée forestière. Bien que peu étudié, son régime alimentaire semble principalement constitué de diptères mais fait état également de la consommation de lépidoptères, trichoptères, hémiptères et coléoptères (Beck, 1995). La pipistrelle de Kuhl est à ce titre classée comme un prédateur opportuniste. Statut de la pipistrelle de Kuhl en Bretagne Considérée comme l’une des espèces les plus anthropophiles, la pipistrelle de Kuhl est paradoxalement plutôt méconnue en Bretagne, essentiellement par un manque d’intérêt porté par les naturalistes aux zones urbaines. Largement répartie en Ille et Vilaine et dans le Morbihan, elle devient plus rare à mesure que l’on s’avance vers l’Ouest de la péninsule bretonne. Cette répartition est probablement davantage le reflet d’un manque de prospection, comme dans le Finistère, que d’une réelle absence de l’espèce dans l’Ouest de la région, puisque elle a été notée sur l’île d’Ouessant notamment. La pipistrelle de Kuhl peut être considérée en Bretagne comme une espèce peu commune. Son statut dans l’Ouest de la région reste encore à éclaircir. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de la pipistrelle de Kuhl ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. La pipistrelle de Kuhl sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». L’ensemble des données proviennent d’observations réalisées entre le printemps et l’été via l’utilisation de la capture temporaire et du détecteur d’ultrasons. L’espèce est fort probablement présente dans l’ensemble des communes présentent dans le périmètre considéré et chacune d’entre-elles est susceptible d’accueillir une ou plusieurs nurseries. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 63 Répartition de la pipistrelle de Kuhl dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 64 La pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusi Présentation de l’espèce Cette pipistrelle présente un long pelage brun roussâtre à brun foncé suivant la saison, associé à un museau et des oreilles brun-gris mat assez caractéristiques, notamment chez les femelles en général plus claires que les mâles. Cette pipistrelle présente contrairement à ses cousines une distribution mondiale relativement restreinte, limitée à l’Europe, l’Asie mineure et le Caucase. Sur le vieux continent sa répartition, clairsemée, se limite globalement à l’Europe moyenne, ne s’étendant pas au delà du Sud de la Scandinavie et seulement notée en faible nombre sur le pourtour méditerranéen à l’exception du Sud de la France du Nord de l’Italie et de la Grèce. La pipistrelle de Nathusius est une véritable migratrice, ses quartiers d’été et d’hiver étant nettement différenciés. En fin d’été, les populations entreprennent des grands déplacements dépassants régulièrement 1000 km vers le Sud-ouest de l’Europe, à destination notamment du Sud et de l’Ouest de la France. Exigences écologiques Gîtes Tant en période estivale qu’au cours de ses déplacements migratoires et en hiver, la pipistrelle de Nathusius peut fréquenter des gîtes très divers : cavités arboricoles, bâtiments, tas de bois, fissures de rochers. Cette espèce semble en outre apprécier plus que les autres les nichoirs disposés à son intention, qu’elle peut coloniser très rapidement. Une observation récente relate également le cas d’un individu suspendu à des phragmites dans une grande roselière du Sud de la France (Cosson et Lafont, 2001) ; comportement régulier ou observation anecdotique ? Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 65 Terrains de chasse Susceptible de fréquenter toutes sortes de milieux y compris urbains, notamment au cours de ses déplacements saisonniers, cette pipistrelle semble apprécier avant tout les milieux humides en particulier lorsqu’ils sont associés à des boisements. Dans ses quartiers d’été, le milieu type à pipistrelle de Nathusius est ainsi décrit dans le Nord-est de l’Allemagne comme des forêts hydromorphes parsemées de tourbières boisées. L’importance des forêts alluviales sur les voies de migration de cette espèce a aussi été mise en évidence (Meschede et Heller, 2003). Cette attirance pour les habitats proches de l’eau se retrouve chez nous avec de nombreuses données côtières, à proximité immédiate d’étangs, en Ille et Vilaine et en Centre Bretagne, ou au cœur de grandes zones humides comme le Golfe du Morbihan. Plus spécialisée que les autres espèces du genre Pipistrellus, la pipistrelle de Nathusius possède un régime alimentaire essentiellement composé de petits diptères (Meschede et Heller, 2003). Statut de la pipistrelle de Nathusius en Bretagne La Bretagne est assurément une halte pour cette migratrice au long cours, attestée par plusieurs observations d’individus bagués dans l’Est de l’Europe (Harouët et Monfort, 1995 ; Monfort, 2002, Gélinaud et Rolland, 1990). Est-elle seulement une étape sur une route migratoire plus méridionale ? C’est possible, du fait notamment de la propension de cette espèce à longer les côtes lors de ses migrations, mais il est plus probable de par sa position excentrée, que notre région constitue la destination hivernale de nombre d’entre elles. Les captures réitérées de mâles en période estivale (mai à juillet) laissent supposer qu’une partie des individus fréquentant notre région sont sédentaires. La mise en évidence de telles populations résidentes de mâles sur les couloirs migratoires et dans les quartiers d’hivernage, attendant le retour des femelles à l’automne pour les accouplements, est maintenant un fait bien documenté notamment aux Pays-Bas et en Espagne (Petersons, 2004, Flaquer et al, 2005). En revanche, la donnée de 5 individus dont 4 femelles, capturés en forêt de Branguily (Le Mouël, com. pers.) le 18 juillet 2002 pose la question de la reproduction de l’espèce en Bretagne. Si cette observation ne permet pas à elle seule de l’affirmer, ces individus pouvant constituer des migrateurs très précoces, les découvertes récentes de colonies de mises-bas de cette espèce dans les îles britanniques (Russ et al, 2001) rendent crédibles cette hypothétique reproduction bretonne. Bien que peu observée, la pipistrelle de Nathusius peut néanmoins être considérée en Bretagne, au regard des données actuelles, comme un visiteur automnal régulier dont une part de la population, vraisemblablement des mâles, sont résidents dans la région. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 66 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de la pipistrelle de Nathusius ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. Cependant, au vu du statut de l’espèce en Bretagne, où l’espèce ne semble pas se reproduire de façon régulière il est probable que le périmètre ne joue par de rôle pour la préservation de cette en Bretagne. La pipistrelle de Nathusius sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». L’ensemble des données proviennent d’observations réalisées à la fin de l’été via l’utilisation du détecteur d’ultrasons. La présence de l’espèce dans l’ensemble des communes est à démontrer ainsi que la possibilité de l’existence ou non d’une population sédentaire et reproductrice. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 67 Répartition de la pipistrelle de Nathusius dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 68 La sérotine commune Eptesicus serotinus Présentation de l’espèce Cette chauve-souris au pelage sombre presque noir fait partie des plus grandes espèces bretonnes. Ses oreilles sont courtes et presque triangulaires. Elles sont noires tout comme le museau. Le pelage est long avec des poils bruns foncés à la base et brun fuligineux sur le dessus. Le dessous du corps est plutôt jaunâtre. En Europe, elle est présente presque partout, y compris dans les îles de la Méditerranée, sa limite Nord étant le Sud de l’Angleterre, le Danemark, la Lituanie. Son aire de répartition couvre aussi le Nord et l’Est de l’Afrique jusqu’en Asie Centrale, l’Est de la Chine et Taïwan. Exigences écologiques Gîtes La sérotine commune recherche souvent les combles de bâtiments récents (lotissements) ou plus anciens comme les églises ou les chapelles. Elle s’installe aussi dans les cavités d’arbres. En été, elle peut également s’installer à l’abri derrière un bardage en bois, un volet ou un cadran solaire. Les observations en milieu souterrain restent exceptionnelles et concernent des individus isolés en hiver. La sérotine peut hiverner sur son lieu de reproduction dont elle utilisera les divers recoins pour mieux s’isoler des variations thermiques : fissure de maçonnerie ou de charpente, rez-de-chaussée des églises ou doubles cloisons Terrains de chasse A l’image de la pipistrelle commune la sérotine commune est une ubiquiste capable de se maintenir dans des portions de territoire particulièrement dégradées. La sérotine peut donc être observée dans de nombreux habitats : zones cultivées, forêts, milieux semi-ouvert, étangs, cours d’eau et zones urbaines. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 69 Son régime alimentaire est essentiellement composé par des lépidoptères et coléoptères. Statut de la sérotine commune en Bretagne La sérotine commune est présente dans toute la Bretagne sauf dans certaines îles habitées (Ouessant, Molène et Sein). L’identification aisée de ses émissions ultra-sonores facilite les contacts. Elles représentent plus d’un quart des données de sérotine en Bretagne. Elle est observée dans de nombreux milieux y compris dans les zones côtières. Toutefois, la densité des populations semble peu élevée. Plutôt fidèle à son gîte, qu’elle peut partager avec d’autres espèces : oreillards, pipistrelles, grands rhinolophes, il lui arrive cependant de le déserter pour ne réintégrer les lieux que quelques années plus tard. La sérotine commune peut être considérée comme une espèce commune en Bretagne. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de la sérotine commune ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. Encore relativement commune en Bretagne on peut supposer que le périmètre ne joue pas de rôle particuliers pour la conservation de cette espèce en Bretagne. La sérotine commune sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». La grande majorité des données concernent des observations réalisées entre le printemps et l’été principalement dans des bâtiments mais également via l’utilisation de la capture temporaire et du détecteur d’ultrasons. L’espèce est assurément présente dans l’ensemble des communes présentent dans le périmètre considéré et chacune d’entre-elles est susceptible d’accueillir une ou plusieurs nurseries. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 70 Répartition de la sérotine commune dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 71 La noctule de Leisler Nyctalus leisleri Présentation de l’espèce Cette noctule miniature arbore les traits caractéristiques du genre Nyctalus : un museau plat et large, des oreilles arrondies prolongées par un repli de peau rejoignant les commissures de la bouche et un tragus caractéristique en forme de champignon. En dehors de sa taille, discriminante, elle présente un pelage brun roussâtre d’aspect plutôt long pour une noctule qui lui confère une apparence toute particulière. Taillée comme ses cousines pour la chasse en plein ciel, elle présente en vol la même silhouette élancée avec ses ailes longues et étroites. Présente dans le paléarctique sur une large bande médiane, de l’Europe de l’Ouest à l’Asie du Sud-est. En Europe l’espèce semble partout peu abondante à l’exception de l’Irlande qui en abrite des densités très importantes, à tel point que ce pays est considéré comme le bastion mondial de l’espèce (Shiel, 1999). En France l’espèce, assez méconnue, semble plus abondante dans le Sud et l’Est du pays. La noctule de Leisler fait partie des grandes migratrices européennes, ses populations nordiques effectuant des déplacements saisonniers de plusieurs centaines de kilomètres vers le Sud et l’Ouest de l’Europe. Exigences écologiques Gîtes Décrite parfois comme une espèce strictement arboricole, la noctule de Leisler n’en exploite pas moins les constructions humaines tout comme des gîtes rupestres en hiver. Au sein des massifs forestiers, elle semble rechercher particulièrement les arbres présentant des fissures profondes. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 72 Terrains de chasse La noctule de Leisler est un prédateur opportuniste qui exploite un très large spectre de proies en fonction des disponibilités locales et des habitats fréquentés. Bien que très arboricole, par le biais des gîtes qu’elle affectionne, elle exploite en activité de chasse des milieux très variés au gré de l’apparition des fortes concentrations d’insectes (Shiel et al, 1998) : canopée et allées forestières, clairières, prairies, pièces d’eau, éclairages urbains … toujours en milieu ouvert. Statut de la noctule de Leisler en Bretagne Sa présence a été mise en évidence dans le golfe du Morbihan en automne, le long de la ria de la Rance dans les Côtes d’Armor où elle a été contactée à plusieurs reprises en période estivale et dans plusieurs massifs domaniaux du nord de l’Ille et Vilaine, seuls secteurs ayant permis de confirmer la reproduction locale de l’espèce. A l’heure actuelle la noctule de Leisler peut être considérée comme rare et très localisée à l’échelle de la région. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de la noctule de Leisler ne peuvent être appréciées en l’état actuel des connaissances acquises dans cette partie du territoire régional aussi l’intérêt de ce dernier pour le maintien de l’espèce en Bretagne ne peut être précisé. La noctule de Leisler sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les quelques observations réalisées l’ont été en bordure de Rance à proximité du vallon de Rigourdaine à Plouër sur Rance. L’espèce pourrait également être présente au sein des massifs forestiers et mériterait d’être recherchée le long de la Rance. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 73 Répartition de la noctule de Leisler dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 74 Le minioptère de Schreibers Miniopterus schreibersi Présentation de l’espèce De taille moyenne, le minioptère de Schreibers ne peut être confondu avec aucune autre chauve-souris. La couleur gris cendré de son pelage, la forme bombée de sa tête et ses oreilles presque carrées très éloignées l’une de l’autre permettent de l’identifier à coup sûr. Espèce méditerranéenne, dont la limite septentrionale de l’aire de distribution s’étend de la vallée de la Loire au Jura (France) et aux Tatras (Slovaquie) (Roué, 2002). La population la plus proche de la Bretagne se situe dans la Vienne (Barataud et Roué, 1998). Exigences écologiques Gîtes En Europe, le minioptère de Schreibers est l’espèce qui forme les plus importantes colonies, certaines comptant plusieurs milliers d’individus (maximum connu 70 000 individus ; Arthur et Lemaire, 1999). Si les colonies sont essentiellement troglodytes au sud, au nord de son aire de répartition l’espèce peut également s’installer dans de vastes greniers (Schober et Grimmberger, 1987). Terrains de chasse Grâce aux quelques études menées, le Minioptère de Schreibers n'est plus considéré uniquement comme une espèce de haut vol. Les quelques observations de chasse montrent la plasticité de l'espèce, capable de chasser dans des milieux variés. L'espèce exploite autant les milieux forestiers que les milieux ouverts, par exemple les vastes landes herbacées en Corse. Il a également été observé en chasse au dessus de lampadaires. Une typologie précise de ces habitats s'avère difficile compte tenu de la variété de zones biogéographiques couvertes par l'espèce d'une part, et du caractère fragmentaire des connaissances actuelles d'autre part. Le régime alimentaire du minioptère de Schreibers est très spécialisé. Le taxon principal, les lépidoptères, domine largement dans les deux sites de FrancheEtat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 75 Comté. Des invertébrés non volants sont aussi capturés : larves de lépidoptères et araignées. Ce régime alimentaire est à rapprocher de celui de la barbastelle, dont le comportement de chasse est également proche. Statut du minioptère de Schreibers en Bretagne Le minioptère de Schreibers est une espèce anecdotique en Bretagne. Etant en limite d’aire de répartition, il est donc peu probable de voir se développer une éventuelle expansion, à moins que le réchauffement climatique lui permettent d’étendre son aire actuelle plus au Nord. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Il n’existe probablement pas de population pérenne de minioptère de Schreibers dans cette partie du territoire régional. Le minioptère de Schreibers sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». L’espèce n’est donc présente qu’à Dinan où un unique individu est présent depuis au moins 2000. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 76 Répartition du minioptère de Schreibers dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 77 Les rongeurs Aucun inventaire spécifique n’a été entrepris sur ce secteur en particulier. Les données récoltées par le Groupe Mammalogique Breton et Bretagne Vivante font mention de la présence de 14 espèces sur les 17 espèces de rongeurs présentes en Bretagne. Parmi ces espèces, on compte 2 espèces protégée : le muscardin et l’écureuil roux. Tableau 4 : Statut de protection des 14 espèces de rongeurs recensées du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Monde Liste rouge IUCN Espèces Europe Directive Habitat France Bretagne Liste rouge MNHN Protection nationale protégée Espèce déterminante ZNIEFF Côtes d'Armor * 5 * 4 Muscardin, Muscardinus avellanarius LC LC Campagnol amphibie, Arvicola sapidus NT NT Campagnol roussâtre, Clethrionomys glareolus LC LC 5 Campagnol souterrain, Microtus subterraneus LC LC 5 Campagnol des champs, Microtus arvalis LC LC 5 Campagnol agreste, Microtus agrestis LC LC 6 Rat des moissons, Micromys minutus LC LC Mulot sylvestre, Apodemus sylvaticus LC LC 6 * 5 Souris grise, Mus musculus LC LC 6 Rat noir, Rattus rattus LC LC 2 Rat surmulot, Rattus norvegicus NA NA 6 Rat musqué, Ondatra zibethicus NA NA 6 Ragondin, Myocastor coypus NA NA 6 Ecureuil roux, Sciurus vulgaris LC LC protégée * 5 • Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources : VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale) • Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » : A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte. • Statut départemental : 6 Commun 5 Assez commun - parfois localisé 4 Peu commun - localisé 3 Rare - très localisé 2 Mal connu 1 Absent ou inconnu Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 78 Nombre d’espèces de rongeurs répertoriées dans les communes du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 79 Le campagnol amphibie Arvicola sapidus Présentation de l’espèce Le campagnol amphibie est le plus gros de nos campagnols (TC : 165-230 mm, Q : 105-140 mm, P : 165280 g). Il se distingue par les habitats aquatiques et humides occupés, sa forme plutôt arrondie, ses oreilles cachées dans le pelage et une queue étroite garnie de poils épars. La période de reproduction se situe entre mars et octobre durant laquelle la femelle peut avoir 3 ou 4 portées de 3,5 jeunes en moyenne. L'espèce vit en petits groupes familiaux soit une densité moyenne de 5 individus sur 100 mètres de rives. Contrairement au rat musqué ou au ragondin, la densité locale de campagnol amphibie ne porte aucunement atteinte aux activités humaines. Exigences écologiques Habitats On le retrouve sur tous les types de milieux aquatiques, pourvu que la végétation riveraine soit dense et haute afin de lui procurer nourriture et gîtes : joncs, phragmites, carex… Il porte néanmoins une préférence pour les milieux lentiques : étangs, mares, fossés, canaux… jusqu'aux petits marais littoraux où il consommera des plantes halophiles : obione, salicorne. Les indices de sa présence sont clairs puisque ses déplacements laissent apparaître de nombreuses galeries ou des coulées dans la végétation de 6-8 cm de diamètre en moyenne. Sur ses cheminements près de l'eau, le Campagnol amphibie se pose pour grignoter la végétation laissant derrière lui de nombreux restes sur des réfectoires sous forme de petites baguettes biseautées. Les crottes (rassemblées en crottiers) sont très caractéristiques (L : 6 à 13 mm, l : 4 à 5 mm), allongées et arrondies à chaque extrémité, elles sont généralement vertes lorsqu'elles sont fraîches pour devenir plus foncées à brunes en séchant. Régime alimentaire Essentiellement herbivore, il se nourrit des végétaux présents sur son territoire : joncs, roseaux, graminées… mais aussi de racines et des parties vertes de plantes aériennes ou submergées. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 80 Statut du campagnol amphibie en Bretagne En Bretagne l'espèce semble bien présente dans les départements du Finistère et du Morbihan. On retrouve néanmoins ce campagnol sur certains marais arrières littoraux ainsi que dans la moitié sud des Côtes d'Armor où les vallées sont plus ouvertes et préservées. Au même titre que les départements voisins, l'Ille-etVilaine mérite un effort accru de prospection pour pouvoir apprécier la distribution réelle de l'espèce. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le campagnol amphibie est considéré comme espèce déterminante à l'échelle régionale. Ainsi, le territoire du PNR présentant de nombreux habitats favorables revêt un enjeu important pour la conservation de cette espèce considérée comme rare à l'échelle locale. Le campagnol amphibie sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». A l'heure actuelle nous ne disposons que d'une seule données de restes osseux découverts en 1970 sur la commune de Saint-Lunaire. Les investigations entreprises sur le territoire n'ont révélé aucune présence nouvelle de l'espèce bien que de grandes potentialités existent. Le campagnol amphibie affectionne les cours d'eau lentiques et les zones humides ouvertes et végétalisées. La mesure principale de conservation de l'espèce est de préserver ces habitats menacés par le drainage et l'assèchement à des fins agricoles ou urbaines. D'autre part, pour la pérennité des populations qui seraient découvertes sur des mares ou des vallons en phase de fermeture par la végétation arbustive et arborescente il serait vital de procéder à une réouverture de la zone humide. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 81 Répartition du campagnol amphibie dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 82 Le campagnol agreste Microtus agrestis Présentation de l’espèce Le campagnol agreste est de taille moyenne (TC : 90-130 mm, Q : 25-49 mm, P : 19-52 g), il se distingue des autres espèces de campagnols par un pelage sombre, hirsute. Celui des joues, tiré vers l'arrière, lui couvre les oreilles. Actif de façon privilégiée au crépuscule et à l'aube il constitue une proie de choix pour la chouette effraie. La période de reproduction s'étend d'avril à octobre. Durant celle-ci la femelle peut avoir plusieurs portées de 3 à 8 petits. Lors des pics de densité cycliques, tous les 3 à 5 ans, l'espèce peut causer ponctuellement des dommages aux prairies ou aux vergers. Exigences écologiques Habitats Cette espèce vit préférentiellement aux abords de zones humides : marais, cariçaies, jonchaies, landes à molinies, tourbières, prairies humides…Le facteur déterminant la présence de l'espèce étant la densité et la hauteur des herbes sur ces zones humides, les friches et les jeunes plantations sont de fait très appréciées. Ce campagnol développe un réseau de galeries de surface à la fois sous terre mais aussi sous la végétation dense. Il confectionne de préférence son nid en surface, sous une souche, une pierre… Régime alimentaire Essentiellement herbivore, il se nourrit de jeunes pousses et des parties vertes des plantes. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 83 Statut du campagnol agreste en Bretagne Le campagnol agreste semble omniprésent en Bretagne puisque présent dans quasiment l'ensemble des lots de pelotes de Chouette effraie analysés. Néanmoins, affectionnant particulièrement les milieux humides, il peut être menacé par l'extension des surfaces agricoles drainées ou par l'urbanisation qui assèchent ses habitats. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, le campagnol agreste est une espèce considérée comme commune à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc pas d’enjeu majeur pour sa conservation à l’échelle régionale. Il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa répartition. Le campagnol agreste sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce proviennent essentiellement de l'analyse de pelotes de réjection. Le campagnol agreste peut potentiellement être trouvé sur l'ensemble du territoire. En effet, le réseau hydrographique est dense et les zones humides annexes sont fortement présentes sur certains secteurs comme à l'Est du territoire. Seules les zones de cultures sur plateaux, les landes, les zones urbanisées et les milieux forestiers ne laissent que peu de place à ce campagnol. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 84 Répartition du campagnol agreste dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 85 Le campagnol des champs Microtus arvalis Présentation de l’espèce Le campagnol des champs (TC : 80-120 mm, Q : 25-37 mm, P : 14-46 g) présente un pelage brun fauve, plus clair et plus lisse que M. agrestis. Ses oreilles sont velues et dépassent largement du pelage. Il se reproduit de mars à octobre et plusieurs gestations peuvent se suivre expliquant en partie les fluctuations d'abondance que peuvent connaître les populations. Ainsi, en fonction du climat, des pratiques culturales, de la prédation… il n'est pas impossible certaines années de dénombrer entre 500 et 1000 individus à l'hectare. Ces pullulations occasionnent alors de réels dégâts aux prairies ou aux cultures. Exigences écologiques Habitats Il fréquente les milieux plutôt secs et ouverts où la végétation herbacée est importante : prairies permanentes, champs cultivés, talus herbeux, lisières de bois… Les sols profonds et non caillouteux ont aussi sa préférence notamment pour y installer son nid et des chambres de stockage le tout dans un système complexe de galeries. Régime alimentaire C'est un herbivore ne dédaignant pas quelques graines et racines consommées tout au long de la journée. Statut du campagnol des champs en Bretagne Le campagnol des champs est historiquement connu sur la partie est et sud-est de la Bretagne. Depuis quelques années, l'espèce connaît une extension de son aire répartition vers l'Ouest de la région. Ainsi, l'espèce se rencontre désormais jusqu’à une ligne allant de Guingamp (22) à Quimper (29). Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 86 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, le campagnol des champs est une espèce en voie d'expansion à l'échelle régionale. Le territoire du PNR ne présente donc pas d’enjeu réel dans sa conservation et il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa répartition. Le campagnol des champs sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce proviennent essentiellement de l'analyse de pelotes de réjection. Le campagnol des champs peut potentiellement être trouvé sur une grande partie du territoire, autant au sein du bocage dense et préservé que dans le bocage déstructuré, ou les terres cultivées des plateaux. Ceci représente une répartition potentielle sur environ 75% du territoire. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 87 Répartition du campagnol des champs dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 88 Le campagnol roussâtre Clethrionomys glareolus Présentation de l’espèce Le campagnol roussâtre présente une nette coloration rousse sur le dos, contrastée avec le ventre plus clair qui est grisâtre. La queue est relativement longue (TC : 80-120 mm, Q : 35-60 mm, P : 15-40 g) et se termine par un léger pinceau de poils. La tête arrondie laisse apparaître des oreilles bien dessinées ainsi que des vibrisses sombres aux pointes blanches. Animal essentiellement nocturne mais aussi actif en journée dans ses galeries, il se reproduit du printemps à l'automne avec des portées successives de 2 à 8 jeunes. En fonction des conditions environnementales, les densités peuvent fluctuer pour atteindre un maximum de 100 individus à l'hectare mais ceci n'a rien de cyclique au contraire du Campagnol des champs. Exigences écologiques Habitats L'espèce est typique des habitats forestiers, boisés, ainsi que de leurs abords, on le trouve également au sein du bocage, d’autant plus que ce dernier est dense. On le retrouve essentiellement sous une végétation caducifoliée dense : hêtraie, chênaie, haies bocagères, ronciers, broussailles, friches, tourbières… Il affectionne également les massifs forestiers mixtes et plus rarement les sousbois de résineux. Il construit un réseau complexe de galeries superficielles aux multiples entrées et installe son nid en surface sous une pierre, une souche… Régime alimentaire C'est un rongeur granivore et herbivore qui peut parfois compléter son régime de petits invertébrés. En hiver, lorsque les conditions sont rudes, il n'est pas rare qu'il s'attaque à l'écorce à la base des arbres créant ainsi quelques dégâts. Statut du campagnol roussâtre en Bretagne Le campagnol roussâtre est omniprésent en Bretagne à la fois dans les massifs forestiers, les bosquets, le bocage dense préservé, les vallons boisés, les landes… Ceci est confirmé par sa présence dans une majorité de lots de pelotes de chouette effraie analysés. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 89 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, le campagnol roussâtre est une espèce considérée comme commune à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa conservation, il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa répartition. Le campagnol roussâtre sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce proviennent exclusivement de l'analyse de pelotes de réjection mais sont trop limitées apprécier réellement sa répartition. Le campagnol roussâtre est assez ubiquiste pourvu que les strates arbustives soit bien présentes. De ce fait, la majorité du territoire du PNR peut accueillir l'espèce même si le bocage peut parfois être dégradé. Seules les zones totalement urbanisées et les plateaux cultivés sans talus arborés demeurent une limite pour ce campagnol. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 90 Répartition du campagnol roussâtre dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 91 Le campagnol souterrain Microtus subterraneus Présentation de l’espèce Le campagnol souterrain comme son nom l'indique présente des adaptations à la vie souterraine : de petits yeux, des oreilles cachées dans le pelage qui est luimême court, un crâne aplati et une queue courte (TC : 75-110 mm, Q : 25-36 mm, P : 13-25 g). Le pelage est sombre, grisâtre à brun jaunâtre sur le dos pour progressivement s'éclaircir sur les flancs et le ventre. En grande partie nocturne comme la plupart des micromammifères, il vit en petites populations et se reproduit du printemps à l'automne avec plusieurs portées de 2 à 3 petits en moyenne. Cette espèce ne connaît pas de fluctuations importantes de ses densités. Exigences écologiques Habitats Ce campagnol occupe des zones de transition entre la friche et le milieu boisé, habitats des campagnols agreste et roussâtre. On le retrouve en lisières, à proximité des friches et dans les jeunes plantations à couvert graminéen plus ou moins important, ce qui est souvent le cas pour les vergers et les jardins. Le sol doit être épais et modérément humide. Il y creuse des galeries complexes à quelques centimètres de la surface agrémentées de nombreux terriers où il peut élaborer ses nids tapissés de mousse et d'herbe. Régime alimentaire Herbivore, il se nourrit essentiellement sous terre de racines, de rhizomes, de bulbes et à l'occasion de parties vertes et de fruits tombés au sol. Statut du campagnol souterrain en Bretagne Au même titre que la plupart des micromammifères, la distribution du campagnol souterrain est appréciée sur base des analyses de pelotes de chouette effraie. L'espèce est considérée comme commune en Bretagne. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 92 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, le campagnol souterrain est une espèce considérée comme commune à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa conservation. Néanmoins, il serait utile d'y affiner sa répartition. Le campagnol souterrain sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données issues de l'analyse de pelotes de réjection sont trop parcellaires pour discuter de la répartition actuelle de l'espèce. Le campagnol souterrain peut potentiellement être trouvé sur une grande partie du territoire, les limites de sa répartition étant imposées par ses préférences en termes d'habitat. Ainsi, les zones urbanisées, les zones humides, les massifs forestiers et les plateaux cultivés ne sont sans doute pas fréquentés par l'espèce. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 93 Répartition du campagnol souterrain dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 94 Le muscardin Muscardinus avellanarius Présentation de l’espèce Le muscardin aussi appelé « rat d'or » a un pelage doré, blond fauve légèrement plus clair sur le ventre (TC : 60-90 mm, Q : 57-68 mm, P : 15-20 g). Sa queue, légèrement plus courte que le corps, est velue, touffue à son extrémité et préhensile : un appendice utile aux mœurs arboricoles de l’espèce. Le muscardin possède également un coussinet sur les pattes antérieures dont il se sert comme un pouce pour agripper les branches. Il ronge ces noisettes de façon très caractéristique, ce qui facilite sa détection lors de prospections. En effet, le trou qu'il pratique est quasi circulaire et son bord interne est lisse, sans traces de dents. Essentiellement nocturne, il se reproduit de mai à août en procédant au maximum à 2 mises-bas de 3-5 jeunes chacune. Exigences écologiques Habitats Le muscardin affectionne les sous-bois denses où il évolue dans la strate inférieure de la végétation arborée. On le retrouve en règle générale en lisière des massifs forestiers et dans les bosquets où il peut trouver des espèces végétales plus productives en fruits : noisettes, faines, mûres… Il affectionne particulièrement les taillis de noisetiers, les ronciers ou les clématites, il évite, par contre, les monocultures d'épicéas. Le bocage préservé, encore dense et parsemé de bosquets lui est par ailleurs tout à fait favorable. Il construit 2 types de nids : un nid d'été aérien, assez similaire à celui du rat des moissons mais qui s'en distingue du fait qu'il est simplement posé dans la végétation assez haut (0,5-2,50 m du sol) et qu'il est élaboré à partir de feuilles, de lanières de ronces, de radicelles, de chèvrefeuille et de mousse. Son diamètre varie de 8 à 15 cm selon que l'individu soit seul ou qu'il s'agisse d'un nid de mise-bas. Notons qu'il peut parfois exploiter les nids d'oiseaux, en particulier celui du troglodyte. Le nid d'hiver quant à lui se trouve près du sol et est donc très difficile à découvrir. Il se trouve généralement sous une souche, un tas de bois ou de pierre. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 95 Régime alimentaire Sa nourriture varie au fil des mois, et comprend notamment des baies, des étamines, de petits insectes, et, à la fin de l'été, des noisettes qui l'aident à accumuler des réserves de graisse pour l'hibernation qui dure d'octobre à mars. Statut du muscardin en Bretagne Le muscardin semble assez commun au nord et à l'est de la Bretagne. Depuis 2009, une étude régionale, basée sur les données historiques et la recherche d’indices de présence que sont les noisettes rongées, permet d’un peu mieux connaître sa répartition. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le muscardin est considéré comme espèce déterminante à l'échelle régionale. Si des prospections particulières confirment un cantonnement important de l’espèce, jusque là simplement suggéré par quelques données, le territoire du PNR porterait un fort enjeu de conservation de cette espèce fragile en Bretagne. Le muscardin sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Entre 1973 et 2010, 10 données ont été référencées pour le muscardin sur le territoire du PNR. Les plus anciennes seront à confirmer dans un avenir proche (6 données antérieures à 2000). Sept d'entre elles sont issues d'observations visuelles et les 3 autres concernent divers indices de présence comme les nids, les reliefs de repas ou la présence dans une pelote de chouette. L'ensemble des secteurs boisés et des bocages préservés sont favorables à l'espèce sur le territoire du PNR. Les secteurs géographiques les plus propices pourraient être les environs de Vildé-Guingalan (22), ainsi que les bocages proches de la forêt de Coëtquen et de la forêt domaniale du Mesnil. La conservation du muscardin passe dans un premier temps par l'étude de sa répartition grâce à des prospections ciblées sur des habitats favorables. A cette occasion, pelotes et reliefs de repas (noisettes rongées) doivent être recherchés. La préservation de l'espèce exige de maintenir les lisières forestières arbustives en lui offrant gîte et nourriture. Ainsi, il peut être envisagé un plan spécial de conservation des ronciers et des haies de noisetiers dans les secteurs géographiques favorables. D'autre part, le bocage dense est indispensable à son installation mais aussi aux échanges vitaux entre populations. Il est donc impératif d'en prévenir la destruction et pourquoi pas d'engager des procédures de renaturation bocagère. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 96 Répartition du muscardin dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 97 Le mulot sylvestre Apodemus sylvaticus Présentation de l’espèce Le mulot sylvestre s'identifie facilement avec ses grands yeux, ses grandes oreilles et sa longue queue parsemée de poils (TC : 80110 mm, Q : 70-115 mm, P : 14-30 g). Son pelage dorsal est gris-beige à fauve pour devenir très clair sur les flancs et le ventre. Une petite tâche brun jaunâtre est parfois présente sur la gorge. Il se reproduit quasiment toute l'année avec un maximum de 3 portées constituées de 4 à 5 petits. Les populations connaissent des fluctuations saisonnières corrélées à la production forestière de graines ou de fruits. Exigences écologiques Habitats Cette espèce est sans doute le micromammifère le plus ubiquiste et le plus répandu en Europe. On le retrouve dans une multitude de milieux : bois, lisières, broussailles, landes, dunes, haies, jardins, vergers, ruines… Très peu exigent, il s'installe simplement là où il trouve un gîte et de la nourriture. Régime alimentaire Crépusculaire et nocturne, il est plutôt opportuniste dans son alimentation, en consommant majoritairement des graines et des fruits tels que : glands, noisettes, et faines. Parfois il s'attaque aux bourgeons ou aux parties vertes de plantes et même à de petits insectes et mollusques Statut du mulot sylvestre en Bretagne Le mulot sylvestre apparaît comme omniprésent en Bretagne car présent dans l'ensemble des lots de pelotes de chouette effraie analysés. Comme indiqué précédemment, tous les milieux sont fréquentés jusqu'aux habitats paraissant pourtant hostiles comme les dunes grises où, grâce à des séances de capture l'espèce s'est révélée présente de façon dominante et abondante. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 98 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, le mulot sylvestre est une espèce considérée comme commune à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa conservation et il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa répartition. Le mulot sylvestre sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données proviennent une fois de plus quasi exclusivement de pelotes de réjection. Un effort d'observation accru permettrait sans aucun doute d'apprécier une répartition plus uniforme de l'espèce sur le territoire. Le mulot sylvestre, comme indiqué précédemment, est très peu exigent en terme d'habitats pourvu qu'il trouve le gîte et le couvert. Ainsi, l'ensemble du territoire présente les facteurs favorables à sa présence. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 99 Répartition du mulot sylvestre dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 100 La souris grise Mus musculus Présentation de l’espèce La souris grise se distingue du mulot sylvestre par sa couleur grise très marquée, des yeux, des oreilles et une queue plus petite (TC : 70-103 mm, Q : 70-100 mm, P : 12-32 g). Active dès le crépuscule, elle émet de petits cris aigus audibles et caractéristiques. Très prolifique, la femelle met bas toute l'année et peut avoir jusqu'à 10 portées de 5-7 souriceaux. Exigences écologiques Habitats Comme chacun le sait, c'est une espèce commensale de l'homme. Elle vit donc proche des habitations ce qui répond notamment à ses exigences thermiques et au fait qu'elle préfère les endroits secs. On la rencontre dans les villes, les villages, les hameaux, les bâtiments agricoles, les entrepôts… Exceptionnellement, dans le sud et l'est de son aire de répartition elle peut être rencontrée en milieu naturel, dans le maquis, les terrains cultivés ou les oasis. La souris grise confectionne ses nids dans des endroits secs à l'aide de matériaux variés : journal, paille, laine de verre… Régime alimentaire Bien qu'étant un rongeur, la souris grise est omnivore. Le plus souvent, elle se nourrit de graines, de parties végétatives ou d'insectes. Statut de l a souris grise en Bretagne La souris grise peut être considérée comme commune en Bretagne mais de façon très localisée comme indiqué plus haut, c'est-à-dire au sein des zones anthropisées. Sa présence est à l'heure actuelle détectée à l'aide de l'analyse des pelotes. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 101 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, la souris grise est une espèce considérée comme commune à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa conservation. Il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa répartition. La souris grise sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce proviennent essentiellement de l'analyse de pelotes de réjection. Comme indiqué plus avant, la souris grise est potentiellement présente dans toutes les zones habitées. De ce fait, à l'échelle macroscopique, l'ensemble du territoire lui est favorable. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 102 Répartition de la souris grise dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 103 Le rat des moissons Micromys minutus Présentation de l’espèce Le rat des moissons est le plus petit de nos rongeurs (TC : 56-80 mm, Q : 50-72 mm, P : 5-11 g). Son pelage est fauve jaunâtre et blanc sur le ventre et les petites oreilles sont rondes et velues. Sa queue, quasi aussi longue que le corps, est légèrement préhensile ce qui lui permet de se déplacer aisément dans les hautes herbes et facilite la construction de son nid. Actif toute la journée et toute l'année, il se reproduit d'avril à septembre avec 2 à 3 mises-bas de 4-6 petits chacune. Exigences écologiques Habitats L'espèce affectionne la végétation dense et élevée. On le retrouve dans les taillis, les ronciers, les lisières de champs, les landes à molinies, les roselières… En hiver il lui arrive de quitter les espaces de hautes herbes pour les talus, les haies voire parfois les habitations. L'indice de sa présence le plus caractéristique est son petit nid globuleux de 10 cm de diamètre, constitué d'herbes sèches tressées bien fixé à la végétation à 20 à 50 cm de hauteur. Régime alimentaire C'est un micromammifère granivore et frugivore qui peut à l'occasion consommer de petits insectes. Statut du rat des moissons en Bretagne Le rat des moissons est retrouvé dans la majorité des lots de pelotes de réjection de chouette effraie analysés. Avec les changements de pratiques agricoles dans la seconde moitié du 19ème siècle, l'espèce a disparu de la plupart des zones de grande culture. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 104 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le rat des moissons est une espèce déterminante à l'échelle régionale. Le territoire du PNR présentant des habitats favorables limités pourrait localement présenter un enjeu notable dans la conservation de cette espèce. Le rat des moissons sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce proviennent à la fois de l'analyse de pelotes de réjection mais aussi d'observations visuelles et d'indices de présence comme les nids. Le rat des moissons, de par ses exigences écologiques, peut s’établir sur l'ensemble du territoire. Les nombreuses zones humides, notamment les mégaphorbiaies, peuvent abriter l'espèce ainsi que les zones d’agriculture extensive. Il est probable qu'il soit nettement moins bien représenté sur la majeure partie du territoire constituée de plateaux d’agriculture intensive ou de zones urbanisées. Le maintien des zones humides herbacées (prairies de fauche, mégaphorbiaies...), des jachères, des friches assureront la pérennité d'une population de rat des moissons sur l'ensemble du territoire. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 105 Répartition du rat des moissons dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 106 Le rat noir Rattus rattus Présentation de l’espèce Le rat noir est plus petit et plus élancé (TC : 120-240 mm, Q : 120-260 mm, P : 120-280 g) que le rat surmulot mais il se distingue aussi par sa couleur noirâtre, un museau pointu, de gros yeux et de grandes oreilles à peine velues. Sa queue, écailleuse, nue et épaisse est plus longue que la tête et le corps. Nocturne, il est très sociable et vit en groupes territoriaux constitués d'un mâle dominant, de quelques mâles subalternes et de plusieurs femelles. Contrairement au surmulot, c'est un excellent grimpeur mais il est aussi bon nageur. La reproduction a lieu toute l'année avec 3 à 5 portées de 5 à 10 petits. Cette espèce est originaire d'Asie du Sud-Est et a étendu son aire à la Méditerranée au néolithique puis à l'ensemble de l'Europe à la faveur des conquêtes romaines. Cette espèce est victime de la dératisation réalisée par l’Homme mais elle souffre aussi de compétition directe avec le surmulot qui, de par sa morphologie et son agressivité, tend à le remplacer dans la région. Exigences écologiques Habitats Le rat noir est un commensal de l'Homme mais au contraire du rat surmulot il privilégie les espaces secs en hauteur. D'ailleurs, il est surnommé "rat des greniers" car il s'installe dans les greniers, les granges ou sous les combles, il peut également fréquenter les parcs, les arbres… En effet, il peut mener une vie semi-arboricole et occuper le nid des écureuils dans les zones boisées. Il construit un nid à l'aide de matériaux divers dans une partie haute ou exceptionnellement entretien un terrier complexe. Régime alimentaire Il se nourrit d’aliments variés (céréales, fruits, insectes, mollusques, petits vertébrés…) qu’il peut éventuellement collecter au sein et au voisinage des habitations. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 107 Statut du rat noir en Bretagne Le rat noir est nettement plus rare que le rat surmulot en Bretagne comme tel est globalement le cas là où s’est installée cette dernière espèce. Les données sont, à l'heure actuelle, sporadiques et limitées d'autant que l'espèce ne constitue pas une proie de choix pour la chouette effraie. Il n'est donc pas possible de dresser une carte précise de répartition de l'espèce avec les seules données issues de l’analyse des pelotes de réjection. Les observations des professionnels de la dératisation ou du piégeage permettent de mieux apprécier la répartition du rat noir en Bretagne, c’est notamment le cas des campagnes de dératisations des îlots marins où nichent des colonies d’oiseaux (dont le rat noir peut devenir un prédateur spécialiste et exclusif) qui fournissent la plupart des données de l’espèce dans la région. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le rat noir est une espèce considérée comme rare et en régression à l'échelle régionale. Au-delà de son statut d'espèce classée nuisible, la question de sa conservation peut aujourd’hui se poser et il serait intéressant d'affiner la connaissance de sa répartition, afin de déterminer si, au-delà de son impact sur les oiseaux marins à Cézembre, il existe un enjeu de conservation sur le territoire du PNR. Le rat noir sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Nous ne disposons d’observations de rat Noir que sur un seul site : l’île Cézembre à Saint-Malo. Patrick Hamon y a observé 44 individus le 24 juin 2003, et y a capturé 600 individus l’année suivante. Comme indiqué plus avant, le rat noir est potentiellement présent sur toutes les zones habitées mais la concurrence avec le rat surmulot induit sa raréfaction ou sa disparition sur de nombreux secteurs. A l'échelle macroscopique, nous pouvons considérer que l'ensemble du territoire lui est potentiellement favorable. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 108 Répartition du rat noir dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 109 Le rat surmulot Rattus norvegicus Présentation de l’espèce Le rat surmulot se distingue du rat noir par sa couleur brune, mais aussi par le fait qu'il est plus grand, plus trapu (TC : 190-290 mm, Q : 170-230 mm, P : 270-520 g) et que ses oreilles sont plus courtes et plus velues. Le ventre est clair et sa queue est écailleuse, nue et épaisse. Habituellement nocturne, il peut être actif en journée lorsqu'il se trouve en fortes densités. Très agressif et grégaire, il vit en groupes territoriaux réglés par une hiérarchie familiale. La reproduction a lieu toute l'année avec 3 à 5 portées de 6 à 11 petits. Cette espèce est originaire d'Extrême Orient et c'est au 18ème siècle qu'elle a colonisé l'Europe surtout via le trafic maritime. Du fait des dégâts occasionnés sur les marchandises et à cause des maladies qu'il peut transmettre, l'homme a toujours lutté contre cette espèce. Exigences écologiques Habitats C'est un commensal de l'homme mais au contraire de la souris grise ou du rat noir, le rat surmulot surnommé « rat d’égout » affectionne particulièrement les milieux humides, sans pour autant que cela soit indispensable : égouts, décharges, caves, entrepôts, bâtiments de ferme… Sa propension à nager est due au fait que son habitat d'origine était constitué par les abords de cours d'eau. Lorsque l'environnement le permet, il creuse un grand terrier ramifié où est construit le nid. Régime alimentaire Très opportuniste il est classé parmi les omnivores. Son alimentation de base est constitué de graines mais il consomme tout ce qui se présente : restes alimentaires humains, petits mammifères et petits oiseaux… Statut du rat surmulot en Bretagne Le rat surmulot peut être considéré comme commun en Bretagne. Notons que le rat surmulot fait l'objet de mesures d'éradication dans les îles bretonnes depuis une quinzaine d'années. Des suivis scientifiques ont mis en évidence les bénéfices liés aux mesures de gestion. Dans de nombreux cas, l'éradication du Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 110 rat surmulot à permis l’augmentation d’effectif voire le retour de certaines espèces d'oiseaux nicheurs (pipit maritime, accenteur mouchet, océanite tempête...) et une augmentation importante des densités d’espèces de musaraignes (crocidure des jardins et crocidure musette). Sa présence est à l'heure actuelle détectée en grande partie à l'aide de l'analyse des pelotes mais la mobilisation des observations de professionnels (dératiseurs, piégeurs) pourra également nous permettre d’améliorer l’appréciation de sa répartition dans la région. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, le rat surmulot est une espèce considérée comme commune à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa conservation et il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa répartition. Le rat surmulot sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce proviennent à la fois d'une observation visuelle et de l'analyse de pelotes de réjection. Comme indiqué plus avant, le rat surmulot est potentiellement présent sur toutes les zones habitées et les cours d'eau. De ce fait, à l'échelle macroscopique, l'ensemble du territoire lui est favorable. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 111 Répartition du rat surmulot dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 112 Le rat musqué Ondatra zibethicus Présentation de l’espèce Le rat musqué est originaire d'Amérique du Nord et a été introduit en France dans les années 1925-1930 pour l'élevage et l'exploitation de sa fourrure. C'est le plus gros représentant des Microtidés (TC : 240-400 mm, Q : 190280 mm, P : 600-2400 g) et il se caractérise par un corps trapu de couleur brun fauve, une longue queue aplatie latéralement et des pattes arrières semi-palmées. Crépusculaire et nocturne il n'est pas rare de l'observer en journée. La reproduction, prolifique, a lieu de mars à septembre. La femelle a en moyenne 3 portées de 5 à 9 jeunes chacune. Espèce allochtone créant des dommages sur les digues et berges des zones humides, le rat musqué est piégé et subit par ailleurs la concurrence du ragondin. Exigences écologiques Habitats Le rat musqué a pour habitude de fréquenter tous les types de milieux humides de faible profondeur et d'eaux plutôt lentes ou dormantes. Ainsi, on le retrouve sur les étangs, les canaux, les petits cours d'eau, les marais… là où les berges sont couvertes de végétation. C'est là qu'il creuse son terrier mais dans des conditions particulières de gel, il peut construire une hutte pouvant atteindre 1 mètre de hauteur et 2 mètres de diamètre en empilant des végétaux. Ensuite, il creuse une galerie submergée et dégage une ou plusieurs chambres hors de l'eau. Régime alimentaire Mammifère semi-aquatiques, il se nourrit de végétaux hygrophiles : phragmites, joncs, roseaux… mais ne dédaigne pas occasionnellement des ressources animales : cadavres de poissons, moules d'eau douce, écrevisses… Statut du rat musqué en Bretagne Le statut des populations de rat musqué est a priori très variable sur le territoire breton. Alors qu'il est bien présent dans le Finistère et l’Est des Côtes d’Armor, sa présence est plus sporadique dans une grande zone du Centre Bretagne. La Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 113 pression du piégeage affecte l'espèce et la présence de son concurrent direct, le ragondin, peut le faire disparaître de certains secteurs. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, le rat musqué est une espèce classée nuisible et chassable à l'échelle régionale. Les enjeux de conservation des mammifères autochtones invitent plutôt à la régulation de cette espèce, et en cela l’amélioration de la connaissance de sa répartition est souhaitable Le rat musqué sur le du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce relèvent d'indices de présence ou d'observations visuelles. Le territoire présente de nombreuses zones humides, un réseau hydrographique relativement dense et une zone estuarienne que peut fréquenter le rat musqué. Ainsi, ce territoire est favorable à l'espèce où demeure aussi fortement présent le ragondin qui exploite ou couvre la niche écologique du rat musqué. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 114 Répartition du rat musqué dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 115 Le ragondin Myocastor coypus Présentation de l’espèce Le ragondin est originaire d'Amérique du Sud et a été introduit en France en 1882 pour l'élevage et l'exploitation de sa fourrure. Echappé ou relâché, il a progressivement colonisé tous les milieux aquatiques. C'est le plus gros rongeur métropolitain (TC : 370-650 mm, Q : 230-450 mm, P : 4-10 kg) qui se caractérise par une morphologie adaptée au milieu aquatique : une fourrure épaisse et étanche, une grosse tête et de petites oreilles, des pattes postérieures palmées et une queue épaisse luis servant de gouvernail. Le pelage est généralement brun roussâtre, luisant sur le dos et les flancs, mais il n'est pas rare d'observer des individus plus foncés et même parfois blancs albinos. Sa dentition caractéristique d'un rongeur laisse apparaître de grandes incisives orange. Crépusculaire mais parfois actif en pleine journée, ce mammifère nage et plonge très bien. La mise-bas à généralement lieu à la fin de l'hiver mais il arrive dans des régions favorables que l'espèce se reproduise 1 à 2 fois dans l'année. Les 2 à 9 nouveaux nés seront mâtures à 8 mois. Au-delà des dégâts localisés sur les cultures, le ragondin créé des dommages sur les digues et berges des zones humides engendrant souvent leur effondrement. Classé nuisible et chassable sur la plupart des départements français, il est activement piégé par des professionnels afin d'en limiter les effectifs. Exigences écologiques Habitats Très peu exigent, le ragondin fréquente tous les types de milieux aquatiques pourvu que la végétation aquatique et terrestre soit abondante pour lui offrir sa nourriture. On le retrouve aussi bien sur les eaux lentes et dormantes de marais, d'étangs ou de mares que sur les cours d'eau courants de toutes largeurs et profondeurs. Il tolère aussi très bien les eaux saumâtres près du littoral. C'est un fouisseur qui s'aide de ses pattes antérieures en forme de petites mains pour creuser de larges terriers à plusieurs entrées la plupart du temps émergées. Ce terrassement provoque bien souvent l'effondrement des berges. La femelle donnera naissance à ses petits dans un terrier ou bien en surface directement dans la végétation dense d'une phragmitaie ou d'une roselière. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 116 Régime alimentaire Il se nourrit à la fois d'hygrophytes : phragmites, joncs, roseaux, lentilles d'eau… et de plantes terrestres comme des légumineuses ou des ombellifères. Localement il occasionne des dégâts aux cultures céréalières proches des zones humides. Statut du ragondin en Bretagne Malgré la présence d'élevages en Bretagne dans les années 20, le ragondin s'est implanté en milieu naturel au cours des années 80. Arrivé par le sud-est de la péninsule, notamment par la Brière à la fin des années 70, il s'est ensuite étendu progressivement vers l'ouest, utilisant le canal de Nantes à Brest. Aujourd'hui, seules quelques enclaves à la pointe du Finistère restent encore inoccupées. Le ragondin est une espèce chassable, classée nuisible par les préfets des départements bretons en raison des dégâts qu'il peut commettre sur les berges et les cultures. Plusieurs milliers d’individus sont éliminés chaque année http://www.bretagne-environnement.org/Patrimoine-naturel/La-faune/Les-mammiferes/Lesmammiferes-semi-aquatiques/Le-ragondin - Notes occasionnellement par le tir, mais surtout par piégeage. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, le ragondin est une espèce classée nuisible et chassable à l'échelle régionale. Les enjeux de conservation des mammifères autochtones invitent plutôt à la régulation de cette espèce, et en cela l’amélioration de la connaissance de sa répartition est souhaitable. Le ragondin sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce relèvent d'indices de présence ou d'observations Au même titre qu'à l'échelle régionale, le ragondin a colonisé l'ensemble des milieux aquatiques du territoire du PNR. La probabilité de le rencontrer sur tous les types de zones humides est donc très forte. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 117 Répartition du ragondin dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 118 L’écureuil roux Sciurus vulgarie Présentation de l’espèce Le pelage de l'écureuil roux est de couleur variable : du jaunâtre et du roux au brun foncé et au noir en été. En hiver, il est brun plus ou moins foncé dessus. Le dessous est blanc en toutes saisons. En hiver, il possède de longues touffes de poils au bout des oreilles. La queue est très touffue. L'écureuil roux mesure de 18 à 25 cm. Sa queue mesure de 14 à 20 cm. Il pèse de 200 à 350 g. Le nid est plus ou moins sphérique (environ 30cm de diamètre) et se trouve généralement à plus de 6 m de haut dans un arbre contre le tronc dans le houppier. Il peut aussi se trouver dans un arbre creux ou un vieux nid de corneille noire. Chaque individu peut en avoir plusieurs. Les copulations ont lieu de décembre à juillet, mais surtout de janvier à mars. En général, une seule portée par an (de mars à mai). La gestation dure de 36 à 42 jours. On compte 1 à 2 portées annuelles de 3 petits. Les femelles sont réceptives pendant 1 seul jour. Les jeunes sortent du nid à 7 semaines. Ils sont sevrés à 7 à 10 semaines et indépendants à 10 à 16 semaines. Seule la femelle s’en occupe : elle les transporte ailleurs en cas de dérangement. Exigences écologiques Habitats L’espèce occupe les bois et les forêts de feuillus ou de résineux (peuplements partiellement formés d’arbres âgés), les parcs et les grands jardins boisés. On le rencontre jusqu’à 2 000 m dans les Alpes et les Pyrénées. Le domaine vital des mâles et des femelles est équivalent (4 ha en moyenne dont la partie centrale, 1 ha, est la plus fréquentée). En hiver, les mâles se déplacent beaucoup à la recherche des femelles. La densité de la population est en général de 0,2 à 1,6 individus par hectare mais jusqu’à 10/ha dans centaines régions d'Europe (Finlande), quelles que soient les essences. En forêt de feuillus, l’importance des populations dépend de la production de noisettes au printemps. Les automnes humides sont favorables en raison de l’abondance des champignons, mais les hivers humides sont néfastes. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 119 Régime alimentaire Essentiellement végétarien, l'écureuil roux consomme des graines de résineux (épicéa, pins), des glands, des châtaignes, des faines, des noix, des noisettes, des écorces, de l'aubier, des bourgeons, les boutons floraux des résineux et autres arbres, des pousses, des champignons et très secondairement des insectes, des œufs et des oisillons (on a trouvé des restes d’oiseaux dans 4 estomacs sur un échantillon de 1 600 individus). La ration quotidienne peut atteindre environ 5 % du poids corporel (55-80 g). Il absorbe aussi de la terre (besoins en minéraux). Statut de l’écureuil roux en Bretagne Bien que présente sur l’ensemble de la région, il est assez difficile de préciser l’état des populations même si celles semblent en progression. L’écureuil roux peut être encore considéré comme peu commun en Bretagne. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Les populations de l’écureuil roux ne peuvent être précisées en l’état actuel des connaissances. Mais de nombreuses portions de ce territoire apparaissent comme favorables à l’espèce. L’écureuil roux sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce relèvent d'indices de présence ou d'observations directes. L’écureuil roux est susceptible d’être rencontrée sur l’ensemble des communes lui offrant des habitats favorables. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 120 Répartition de l’écureuil roux dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 121 Les insectivores Aucun inventaire spécifique n’a été entrepris sur ce secteur en particulier. Les données récoltées par le Groupe Mammalogique Breton et Bretagne Vivante font état de la présence de 7 espèces sur les 9 espèces d’insectivores présentes en Bretagne. Parmi ces espèces, on compte 2 espèces protégées : La crocidure leucode et la crossope aquatique. Tableau 5 : Statut de protection des 7espèces de mammifères insectivores recensées dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Monde Liste rouge IUCN Espèces Europe Directive Habitat France Bretagne Liste rouge MNHN Protection nationale Espèce déterminante ZNIEFF protégée * protégée * Côtes d'Armor 4 Crocidure leucode, Crocidura leucodon LC LC Crocidure musette, Crocidura russula LC LC Crossope aquatique, Neomys fodiens LC LC Musaraigne couronnée, Sorex coronatus LC LC 6 Musaraigne pygmée, Sorex minutus LC LC 5 Taupe d’Europe, Talpa europaea LC LC 6 Hérisson d’Europe, Erinaceus europaeus LC LC 6 6 4 • Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources : VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale) • Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » : A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte. • Statut départemental : 6 Commun 5 Assez commun - parfois localisé 4 Peu commun - localisé 3 Rare - très localisé 2 Mal connu 1 Absent ou inconnu Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 122 Nombre d’espèces d’insectivores répertoriées dans les communes du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 123 La crocidure bicolore Crocidura leucodon Présentation de l’espèce La crocidure bicolore est aussi appelée crocidure leucode (TC : 50-90 mm, Q : 27-46 mm, P : 7-20 g). Comme son nom l'indique, son pelage est très contrasté, avec le dos grisnoir foncé et le ventre et les flancs blancs. La queue est elle aussi bicolore, foncée sur le dessus et claire en dessous. De nombreuses zones d'ombre persistent concernant l'éthologie de cette espèce. Néanmoins, elle est plutôt active la nuit et la femelle aurait plusieurs portées par an de 3 à 9 petits. Elle serait enfin en compétition avec la musaraigne musette et comme cette dernière, elle serait adepte du comportement de "caravaning" (déplacement des jeunes par la mère, les uns derrières les autres en file indienne, chacun mordant la queue du précédant dans la file pour rester accroché à la « caravane »). Exigences écologiques Habitats La crocidure bicolore présenterait de fortes similitudes avec la musaraigne musette dans ses choix d'habitats. Cependant, elle ne s'approche que très peu des habitations pour privilégier le bocage et les forêts où les différentes strates sont représentées. Régime alimentaire Elle consomme essentiellement de petits invertébrés. Statut de la crocidure bicolore en Bretagne La crocidure bicolore est présente dans certains lots de pelotes de chouette effraie mais en très faibles quantités. C'est une espèce peu commune dont la connaissance de la répartition sera affinée dans le futur avec l'atlas des mammifères terrestre de Bretagne. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 124 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne La crocidure bicolore est considérée comme espèce déterminante à l'échelle régionale. Une connaissance approfondie de la distribution de cette espèce au sein du territoire du parc pourrait révéler des enjeux de conservation importants localement. La crocidure bicolore sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». L'espèce n'est mentionnée que sur la commune de Le Quiou en 1997 lors d'une observation visuelle. Une étude approfondie de sa répartition serait à envisager sur le territoire. Les exigences écologiques et le peu de connaissances acquises sur l'espèce laissent penser qu'elle est plutôt inféodée au bocage et aux massifs forestiers préservés. De ce fait, la crocidure bicolore est potentiellement présente sur une faible partie du territoire puisque, dans bien des secteurs, le bocage dense et préservé a laissé place à un maillage plus lâche sans doute peu favorable à l'espèce. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 125 Répartition de la crocidure bicolore dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 126 La crocidure musette Crocidura russula Présentation de l’espèce La crocidure musette (TC : 44-86 mm, Q : 24-47 mm, P : 5-16 g), très anthropophile, est souvent rapportée par les chats qui d'ailleurs ne la consomment pas. Elle présente un pelage brun grisâtre, plus clair sur le ventre. Ses oreilles sont développées et dépassent largement du pelage. La queue quant à elle est parsemée de quelques poils plus longs que ceux du pelage de la musaraigne aux dents blanches. Active de préférence à l'aube et au crépuscule, elle constitue une proie de choix pour la chouette effraie. La période de reproduction s'étend d'avril à novembre et la femelle donne naissance de 2 à 6 jeunes dans un nid de brindilles, de feuilles mortes et d'éléments divers. Lorsqu'elle est dérangée, elle déplace aisément sa portée qui s'accroche derrière elle pour former une "caravane". Exigences écologiques Habitats La crocidure musette est sans doute l'espèce de musaraigne la plus commune et elle est liée à l'homme par son caractère anthropophile. Ainsi, elle vit proche des habitations préférant les milieux secs ou très peu humides. Elle ne dédaigne pas, par ailleurs, les milieux semi-ouverts couverts de végétation, les zones rocheuses, les prairies avec buissons… Contrairement à ses consœurs, la musaraigne musette est assez sociale c'est pourquoi plusieurs individus non apparentés peuvent partager le même nid ou le même domaine vital. Régime alimentaire Elle consomme essentiellement des vers de terre, de petits mollusques et des insectes Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 127 Statut de la crocidure musette en Bretagne La distribution de l'espèce est établie en grande partie par l'analyse des pelotes de chouette effraie. La grande majorité des lots collectés confirme la présence de l'espèce sur les différents sites. Ces données ne font que confirmer la répartition étendue de la Crocidure musette en Bretagne. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, la crocidure musette est une espèce considérée comme commune à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc pas d’enjeu particulier pour sa conservation mais il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa répartition. La crocidure musette sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce proviennent majoritairement de lots de pelotes et d'une observation visuelle. La crocidure musette peut potentiellement être trouvée sur l'ensemble du territoire. En effet, hormis les habitats très humides, les diverses entités paysagères lui sont favorables : plateaux ouverts, zones urbanisées, bocage et landes. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 128 Répartition de la crocidure musette dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 129 La crossope aquatique Neomys fodiens Présentation de l’espèce La crossope aquatique est la plus grande nos musaraignes (TC : 62-103 mm, Q : 45-77 mm, P : 7-23 g). Elle est parfaitement adaptée à une vie semi-aquatique grâce à une rangée de longs poils raides sous la queue qui l'aident dans la nage formant une sorte de gouvernail. D'autre part, des poils garnissent les côtés des pattes postérieures augmentant leur surface pour mieux "palmer" tandis que les oreilles sont cachées dans le pelage. Très agile, elle plonge jusqu’à un mètre de profondeur et peut fouiller le fond des étangs et des cours d'eau. Sa coloration est bien tranchée avec le dos et les flancs gris foncé à noir et le ventre blanc. Néanmoins, il arrive exceptionnellement de croiser des individus entièrement noirs ou présentant des tâches sur le ventre. La période de reproduction s'étale du printemps à l'été durant laquelle la femelle peut avoir au moins deux portées de 5 à 9 jeunes. Exigences écologiques Habitats La crossope aquatique vit exclusivement à proximité de l'eau : rivières, ruisseaux, étangs, mares, lacs, fossés, canaux, tourbières… Elle peut creuser des galeries dans la berge où elle installe d'ailleurs son nid en forme de boule constitué d'herbes, de racines et de mousse. Régime alimentaire Active de jour comme de nuit, il n'est pas rare de pouvoir l'observer en chasse ou consommant sa proie au bord de l'eau. Elle s'attaque à de multiples invertébrés aquatiques : larves de trichoptères, de plécoptères, de diptères, crustacés... A de rares occasions, elle peut chasser des proies aussi grosses qu'elle comme des grenouilles qu'elle paralyse grâce à sa salive toxique. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 130 Statut de la crossope aquatique en Bretagne La distribution de l'espèce est une fois de plus essentiellement établie grâce à l'analyse des pelotes de réjection de chouette effraie. L'espèce est présente dans la plupart des lots bretons collectés sur des secteurs où existent des zones humides. Le nombre d'individus retrouvés dans chaque lot est très réduit et il n'est pas impossible de passer à côté de sa présence sur un habitat favorable lorsque le nombre de pelotes analysées est trop faible. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne La crossope aquatique est une espèce déterminante à l'échelle régionale et protégée au niveau national. Le territoire du PNR présente de nombreux habitats favorables, il porte donc potentiellement une responsabilité importante dans la conservation de cette espèce considérée comme rare à l'échelle locale. La crossope aquatique sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». La donnée collectée à ce jour provient d'une observation visuelle sur la commune de la Vicomté-Sur-Rance. Les lots de pelotes de Chouette effraie analysés ne se sont pour le moment pas révélés de taille suffisante pour permettre de détecter localement l'espèce. Bien que présentant une large part de bocage déstructuré et de nombreuses zones urbanisées, les zones humides favorables à la Crossope : petits cours d'eau, mares, étangs… sont encore bien présentes sur l'ensemble du territoire. Les potentialités d'accueil demeurent et de nouvelles études de terrain permettraient d'affiner la répartition actuelle de l'espèce. La Crossope aquatique affectionne tous les types de milieux humides, habitats qui sont d'ailleurs largement menacés par le développement de l'agriculture intensive ou les extensions urbaines et péri-urbaines. Il est donc capital pour cette espèce comme pour d'autres de préserver ces habitats et d'éviter toutes pollutions qui affecteraient ses ressources alimentaires. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 131 Répartition de la crossope aquatique dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 132 La musaraigne couronnée Sorex coronatus Présentation de l’espèce La musaraigne couronnée (TC : 62-80 mm, Q : 38-57 mm, P : 7-12 g) présente des dents à pointes rouges. Ses oreilles sont petites et ne dépassent pas du pelage qui lui est généralement tricolore : brun noirâtre sur le dos, cendré sur le ventre et plus roux sur les flancs. La reproduction débute à la sortie de l'hiver et les femelles peuvent avoir jusque 4 portées dans l'année, de 3 à 6 petits chacune. Exigences écologiques Habitats Contrairement à la crocidure musette, la musaraigne couronnée est très ubiquiste mais affectionne néanmoins les milieux plus humides. On la retrouve ainsi dans les champs cultivés, les prairies, les jardins, les haies, les bois et broussailles, les landes… La couverture végétale dense est d'autre part importante : grandes herbes, fougères, buissons… Cette espèce est territoriale et est capable de creuser ses galeries. Toutefois, elle préfère utiliser les réseaux existants de taupes ou de campagnols. Dubos T. - GMB Régime alimentaire C'est un insectivore opportuniste qui s'attaque aux lombrics, aux gastéropodes et aux arthropodes de surface et présents dans la litière. Statut de la musaraigne couronnée en Bretagne La distribution de l'espèce est établie en grande partie par l'analyse des pelotes de chouette effraie. La presque totalité des lots collectés confirme la présence de l'espèce sur les sites concernés. A priori aussi commune que la crocidure musette, la musaraigne couronnée est généralement plus présente lorsque la première l'est moins. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 133 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, la musaraigne couronnée est une espèce considérée comme commune à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa conservation mais il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa répartition. La musaraigne couronnée sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce proviennent de lots de pelotes et d'observations visuelles. La répartition théorique de cette espèce, relativement ubiquiste, pourrait couvrir le territoire. Répartition de la musaraigne couronnée dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 134 Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 135 La musaraigne pygmée Sorex minutus Présentation de l’espèce La musaraigne pygmée est la plus petite de nos musaraignes (TC : 42-72 mm, Q : 32-48 mm, P : 2-7 g). Ses dents sont rouges, le pelage est brun uniforme sur le dessus et gris clair sur le ventre. Les oreilles sont peu visibles et la queue est relativement longue. Au même titre que la musaraigne couronnée, elle présente une activité polyphasique caractérisée par des périodes de repos de 2-3 heures intercalées entre des phases d'activité. La reproduction se déroule comme pour la musaraigne couronnée avec 3-4 portées par an de 3 à 6 jeunes. Néanmoins, la période de reproduction durerait moins longtemps. Exigences écologiques Habitats La musaraigne pygmée comme toutes les musaraignes du genre Sorex affectionne plutôt les espaces assez humides loin des activités humaines. Elles sont donc très rares sur les zones de culture. Les densités ne dépassent bien souvent pas les 5-10 individus à l'hectare. Elle présente un métabolisme élevé et la territorialité lui assure la protection de ressources alimentaires nécessaire à sa survie. Régime alimentaire Cet insectivore consomme surtout des arthropodes de surface : coléoptères, larves de lépidoptères, myriapodes et arachnides. Statut de la musaraigne pygmée en Bretagne La distribution de l'espèce est une fois de plus établie grâce à l'analyse des pelotes de chouette effraie. L'espèce est présente dans la plupart des lots bretons analysés mais en très faible quantités. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 136 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, la musaraigne pygmée est une espèce considérée comme peu abondante mais répartie assez uniformément à l’échelle régionale. Le territoire ne présente donc d’enjeu particulier pour la conservation de cette espèce en l’état actuel des connaissances, qu’il serait nécessaire d’affiner. La musaraigne pygmée sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce proviennent uniquement de l'analyse de pelotes de chouette effraie. La musaraigne pygmée est limitée en répartition par les zones urbanisées ou habitées et les milieux secs. Ainsi, les habitats proches du réseau hydrographique du futur PNR : prairies et vallons humides… peuvent potentiellement accueillir l'espèce. La pérennité de la musaraigne pygmée passe par la conservation des zones humides et de leurs marges ainsi que des paysages bocagers assez fermés. La conservation des espaces parcourus par un maillage bocager dense au sud du territoire et à l'ouest de Dinan devraient favoriser le maintien de l'espèce au sein du territoire. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 137 Répartition de la musaraigne pygmée dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 138 La taupe d'Europe Talpa europaea Présentation de l’espèce La taupe d'Europe, très répandue mais difficile à observer possède un profil unique adapté à la vie souterraine : corps cylindrique, pelage ras et argenté, de larges et puissantes pattes antérieures, des yeux minuscules et une queue très courte (TC : 100-165 mm, Q : 20-51 mm, P : 36130 g). Cet animal ne semble pas posséder de cycle jour/nuit et s'accommode de périodes d'activités entrecoupées de phases de repos. La gestation débute en janvier et se termine début mai pour les dernières femelles. Adulte à 1 an, la taupe n'a qu'une seule portée par an de 3 petits en moyenne. Espèce peu appréciée dans les parcs et jardins paysagers, elle est communément piégée. Exigences écologiques Habitats La taupe affectionne les sols secs, meubles et riches en invertébrés ainsi les taupinières sont rares dans les zones humides, prairies tourbeuses, fonds de vallons ouverts... Elle préfèrera les pâtures riches en lombric, les landes, les jardins les champs cultivés… Contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle est aussi présente sous les forêts de feuillus. Sa présence est aisément détectable grâce aux monticules de terre qu'elle laisse derrière elle, les taupinières. Elle creuse de nombreuses galeries et des chambres où il faut distinguer les galeries de chasse qui sont superficielles et utilisées qu'une seule fois des galeries de circulation qui demeurent invisibles car plus profondes. Régime alimentaire Les vers de terre constituent près de 90% de son régime alimentaire. Elle les mord pour les immobiliser et se constitue parfois des réserves dans une chambre au sein de ses galeries. Elle s'attaque aussi occasionnellement à de petits insectes de surface ou de petits gastéropodes. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 139 Statut de la taupe d’Europe en Bretagne Considérée comme commune en Bretagne, la taupe est régulièrement piégée pour les dégâts qu'elle cause aux cultures en bouleversant les semis ou en souillant l'herbe de surface devenant moins appétante pour l'élevage. Les jardiniers sont aussi très souvent hostiles à cet animal qui dégrade leurs pelouses. A l’heure actuelle, aucun inventaire visant à préciser son statut n’a été entrepris. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, la taupe d’Europe est considérée comme une espèce commune à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa conservation mais il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa répartition. La taupe d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données collectées pour cette espèce sont basées sur l'observation de terriers. Le faible nombre de données ne permet pas de discuter de la répartition de l'espèce sur le territoire. Relativement ubiquiste, la taupe peut être présente sur l'ensemble du bocage, sur les plateaux ouverts et cultivés, dans les landes et, dans une moindre mesure, dans les zones urbanisées. Ainsi, en dehors des zones humides, l'ensemble du territoire est potentiellement propice à l'espèce. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 140 Répartition de la taupe d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 141 Le hérisson d’Europe Erinaceus europaeus Présentation de l’espèce Le hérisson est un mammifère insectivore dont la longueur varie de 225 à 275 mm. Les mâles sont plus grands que les femelles. La période de gestation s'étend de mai à octobre, mais la plupart des bébés hérissons naissent surtout entre juin et juillet (un peu plus tard dans le nord). Après une période de gestation de 31 à 35 jours, les femelles donnent naissance à 4 à 7 jeunes en moyenne (minimum 2, maximum 10). On estime qu'une mère réussit seulement à élever 2 ou 3 petits par saison, car tous ne survivent pas. Le jeune hérisson devient adulte au printemps suivant sa naissance. En été il peut doubler de poids, car il va emmagasiner des réserves de graisse pour son hibernation. À la fin de l'hibernation, ses réserves de graisse ont fondu. S'il y a peu de nourriture dans la nature, certains adultes ne pèseront plus que 350 gr. S'ils trouvent assez de nourriture, les hérissons peuvent peser jusqu'à 2,2 kg. Exigences écologiques Habitats Le hérisson vit dans les bois de feuillus, les haies, les broussailles, les parcs et les jardins, prairies humides (surtout au bord de ces milieux). Dans nos jardins, on le dénichera plutôt sur le tas de compost où il trouve les insectes nécessaires à son alimentation. Il vit jusqu'à 2000 mètres en montagne. Le hérisson est plus rare dans les forêts de résineux, les champs de céréales, les landes, les marais. L'espace vital d'individu est variable selon la saison et l'habitat. Normalement, un mâle a besoin de 15-40-100 ha, une femelle de 5-12 ha La nuit, il se déplace sur 0,5-25 ha (mâle), 0,5-10 ha (femelle). Les domaines de différents individus se chevauchent mais les risques de rencontre sont peut-être réduits car les hérissons s'évitent. Vitesse moyenne : 3 m/minute, parfois accélérations sur 3040 mètres. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 142 Régime alimentaire Les hérissons fouillent méticuleusement le sol à la recherche d'invertébrés terrestres. Les herbages humides sont probablement l'un de leurs meilleurs terrains de chasse et ils n'hésitent pas à parcourir de grandes distances pour trouver un endroit idéal. Durant sa chasse nocturne, chaque hérisson tue au moins une centaine d’invertébrés dont des hannetons, des charançons, des bousiers, des perce-oreilles, des chenilles, des limaces, des mille-pattes, des araignées, des vers de terre et des sauterelles. La consommation de mollusques a été fréquemment observée. Il s'agissait généralement de petites limaces et de petits escargots pouvant être avalés d'une bouchée. Occasionnellement, il s'attaque également à des serpents, des lézards, des jeunes rongeurs, des batraciens. Il se nourrit aussi de cadavres (animaux écrasés, oiseaux morts, restes de poissons), de fruits et de champignons. Statut du hérisson d’Europe en Bretagne Considéré comme très commun en Bretagne, car cette espèce s’observe aussi bien en rase campagne qu’au cœur de certains grands centres urbains. Cependant, aucun inventaire visant à préciser son statut n’a été entrepris en Bretagne. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, le hérisson d’Europe est considéré comme une espèce très commune à l'échelle régionale. Le territoire ne présente donc qu'un enjeu mineur dans sa conservation mais il serait néanmoins nécessaire d'affiner la connaissance de sa répartition. Le hérisson d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Le faible nombre de données ne permet pas de discuter de la répartition de l'espèce sur le territoire. Ubiquiste, le hérisson est potentiellement présent sur l'ensemble de ce territoire. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 143 Répartition du hérisson d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 144 Les carnivores Aucun inventaire spécifique n’a été entrepris sur ce secteur en particulier. Les données récoltées par le Groupe Mammalogique Breton et Bretagne Vivante font donc état de la présence de 7 espèces sur les 10 espèces présentes en Bretagne. Parmi ces espèces, on compte 1 espèce d’intérêt communautaire inscrite à l’annexe 2 de la directive habitats faune et flore : la loutre d’Europe. Tableau 6 : Statut de protection des 7 espèces de mammifères carnivores recensées au sein du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Monde Europe Liste rouge IUCN Directive Habitat Liste rouge MNHN Protection nationale Espèce déterminante ZNIEFF Côtes d'Armor NT A2, A4 LC protégée * 4 Martre des pins, Marte martes LC A5 LC 4 Fouine, Martes foina LC LC 6 Vison d'Amérique, Mustela vison LC NA 2 Espèces Loutre d'Europe, Lutra lutra France A5 LC Bretagne Putois d'Europe, Mustela putorius LC Blaireau d'Europe, Meles meles LC LC * 2 6 Renard roux, Vulpes vulpes LC LC 6 • Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources : VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale) • Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » : A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte. • Statut départemental : 6 Commun 5 Assez commun - parfois localisé 4 Peu commun - localisé 3 Rare - très localisé 2 Mal connu 1 Absent ou inconnu Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 145 Nombre d’espèces de carnivores répertoriées dans les communes du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 146 La loutre d'Europe Lutra lutra Présentation de l’espèce La loutre d'Europe appartient à la famille des Mustélidés au même titre que le putois ou le vison d'Amérique. C'est un mammifère semi-aquatique de grande taille présentant un dimorphisme sexuel difficile à apprécier en milieu naturel. Les mâles mesurent de 60 à 90 cm de corps avec une queue totalement dans le prolongement de celui-ci de 36 à 42 cm (T+C : 1,30 m maximum). La femelle quant à elle mesure de 59 à 70 cm avec une queue de 35 à 42 cm (T+C : 1,10 m maximum). Concernant le poids, mâle pèse de 6 à 12 kg tandis que les femelles, plus petites, pèsent généralement de 5 à 10 kg. Le pelage est brun-fauve lorsqu'il est sec et plutôt de couleur chocolat lorsqu'il est mouillé. La gorge est plus claire jusqu'aux oreilles et des tâches blanches de tailles variables agrémentent les lèves inférieures et supérieures dévoilant ainsi des critères de distinction individuels. Les pattes sont entièrement palmées, la queue musclée et velue qui lui sert de gouvernail. Les oreilles sont petites, une fine membrane couvre les yeux lors des plongées pour les protéger de l'eau et dans ces conditions, un repli de peau obstrue les narines. Contrairement à la plupart des espèces de mammifères qui ont des périodes de rut bien définies, les naissances peuvent être observées tout au long de l'année chez la loutre. Les femelles n’ont qu’une seule portée annuelle à partir de leur maturité sexuelle à 3 ans (2 ans pour les mâles). Les accouplements ont plus souvent lieu à l'automne pour des mises-bas en plein hiver dans un terrier que l'on appelle catiche. Ainsi, vers l'âge de 3 mois et souvent au printemps, les jeunes sont poussés à l'extérieur et forcés à prendre leur premier bain. La femelle s'occupe seule de sa portée de 1 ou 2 loutrons (exceptionnellement 3 voire 4 petits), jusque l'âge de 10-12 mois. Dès lors, les individus juvéniles sont chassés du territoire de la mère pour rechercher un domaine vacant. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 147 Exigences écologiques Habitats La loutre d'Europe est une espèce ubiquiste puisqu'elle fréquente tous les types de milieux aquatiques depuis les petits cours d'eau de plaine jusqu'aux lacs de montagne. Elle se rencontre sur les étangs, les marais, les rivières, les estuaires et les côtes rocheuses. Animal territorial, les densités de population sont extrêmement faibles en raison de la taille des territoires qui sont à la fois étendus et qui dépendent des gîtes disponibles, des ressources alimentaires et des effectifs de loutres présents dans la région. Ainsi, un mâle adulte peut s'approprier un territoire de 30 ou 40 km linéaires de cours d'eau qu'il marque à l'aide de son urine et plus particulièrement de ses excréments appelés "épreintes". Les femelles quant à elles couvrent 10 à 20 km de rivière et s'incluent au sein des territoires des mâles. En effet, il existe une compétition uniquement intra-sexuelle. Essentiellement nocturne ou crépusculaire, la loutre peut parcourir jusque 10 km en une seule nuit, marquant jusqu'à une trentaine de fois son territoire. Elle ne creuse pas mais se réapproprie des cavités existantes : terriers, anfractuosités de rochers… où elle se repose mais aussi où elle peut mettre-bas. Une loutre peut avoir plus de 10 gîtes sur son territoire mais aussi des couches à ciel ouvert dans des ronciers, des roselières… Régime alimentaire La loutre est un carnivore opportuniste qui s'attaque de manière privilégiée aux poissons de petite taille (de 6 à 10 cm en moyenne) proies qui représentent environ 85% du régime alimentaire. Elle consomme des proies annexes variées : batraciens, écrevisses, petits rongeurs, oiseaux, reptiles, insectes… Ces proies prennent une part plus ou moins importante dans le régime alimentaire en fonction des saisons et des ressources présentes localement. Statut de la loutre d’Europe en Bretagne Longtemps chassée en Bretagne, la loutre d'Europe a connu une longue période de déclin. Cette régression est également due à la réduction des ressources alimentaires par la dégradation des habitats et certaines pollutions. L’espèce s’est principalement maintenue, au plus fort de sa régression au début des années 1980, dans deux zones géographiques, le Centre-Ouest Bretagne et le Sud-Est de la région. Un isolat côtier se maintenait également à la pointe du Finistère (presqu’île de Crozon et archipel de Molène). Sur le reste du territoire, l’espèce avait disparu ou subsistait de façon clairsemée (individus erratiques ou petits isolats relictuels). C’est vraisemblablement au tournant des années 197080, lors de sa protection totale, que l’évolution des populations s’est inversée en Bretagne, la loutre entamant un lent mouvement de recolonisation à partir du principal noyau du Centre-Ouest Bretagne. Il faudra cependant attendre une vingtaine d’années pour que ce phénomène devienne conséquent et qu’on assiste à la jonction des deux principaux noyaux et à la connexion de l’isolat de la pointe Finistère. Le suivi de la répartition effectué depuis 1986 par le GMB a permis de mettre en évidence ce phénomène : alors que la loutre ne fréquentait que 19 % Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 148 des bassins versants de Bretagne à la fin des années 1980, elle est aujourd’hui présente sur 58 % d’entre eux. Ainsi, l’espèce occupe la quasi-totalité du Morbihan, une grande partie des Côtes d’Armor, une grande moitié du Finistère et a entamé la recolonisation de l’Ille-et- Vilaine. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le territoire du PNR offrant des habitats favorables porte une responsabilité importante dans la conservation de cette espèce. En effet, considérant sa position charnière à la marge du front de recolonisation, la loutre devra nécessairement s’établir et s’approprier le territoire du PNR pour perpétuer le lent processus de recolonisation de son aire originelle de répartition. La loutre d'Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Nous disposons d’informations historiques de présence de la loutre en 1950 sur la commune de Saint-Jacut-De-La-Mer et également anciennement sur la commune de Saint-André-Des-Eaux. Plus récemment, trois relevés d'épreintes fiables ont été effectués sur le plan d'eau de Taden (années 90), une donnée sur l'étang du Tronchet et un amas d'épreintes sous la D68 en Corseul. Enfin, une donnée intéressante concerne la tête de bassin de l'Arguenon avec une donnée de 2005 en Saint-Cast-Le-Guildo sur la plage des quatre veaux. Aux vues de ces données, nous pouvons considérer qu'il n'existe pas de population sédentaire sur le territoire du projet de PNR et ce depuis les années 70-80. Les passages d'individus erratiques seraient confirmés par l'ensemble de ces données très ponctuelles et sont à relier avec un possible noyau de population relictuelle à l'Est, dans le Nord de l'Ille-Et-Vilaine et avec le front de recolonisation à l'Ouest via l'Arguenon. Néanmoins, le front de recolonisation de l’espèce ayant atteint le bassin versant de l’Arguenon, il ne fait pas de doutes que le bassin de la Rance devrait voire se réinstaller la loutre dans les années à venir, c’est pourquoi il est important de considérer la conservation des habitats favorables à l’espèce en prévision de son installation future. Au même titre que les autres espèces de mammifères semi-aquatiques, la loutre peut fréquenter l'ensemble du réseau hydrographique du futur PNR si tant est qu'il présente des ressources alimentaires suffisantes ainsi que des gîtes de repos et de reproduction. Ce territoire est très intéressant pour l'espèce car il constitue une zone charnière entre un front de recolonisation qui se trouve en limite de PNR à l'Ouest et une population sans doute maintenue à l'Est connectée occasionnellement avec les populations stables de Normandie. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 149 Répartition de la loutre d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 150 Le vison d'Amérique Mustela vison Présentation de l’espèce Le vison d'Amérique est originaire d'Amérique du Nord et a été introduit en France au début du 19ème siècle pour l'élevage afin de commercialiser sa fourrure. Les évasions et les lâchers sauvages ont permis l’implantation et le développement de populations férales. Très proche de son cousin européen, il est néanmoins plus imposant, proche de la taille du Putois avec qui il peut parfois être confondu. Les mâles (TC : 320-470 mm, Q : 130-230 mm, P : 800-1800 g) sont plus gros que les femelles (TC : 320-370 mm, Q : 130-230 mm, P : 450-1000 g). En règle générale le pelage est noir très fourni et légèrement brillant. Une tâche blanche peut apparaître sur la mâchoire inférieure mais çà n'est pas toujours le cas et ce critère est à mesurer avec précaution lorsqu'il s'agit de discriminer l'espèce avec le vison d'Europe qui lui est protégé. Les pattes postérieures sont semi-palmées et lui confèrent une agilité plus marquée lors de la nage que pour le putois. La reproduction a lieu entre février et mars et la femelle qui ne met bas qu'une fois dans l'année, donne naissance à 3 ou 4 petits. Vers l'âge d'un an un vison d'Amérique est mâture pour la reproduction. Exigences écologiques Habitats Animal aux grandes capacités d'adaptation, il affectionne de nombreux types de milieux aquatiques et humides constituant ainsi un compétiteur agressif pour d'autres espèces autochtones comme la Loutre d'Europe et le Putois en particulier. On le retrouve aussi bien sur les étangs, les marais, les lacs que les cours d'eau de tous calibres mais aussi les côtes et les îles. C'est une espèce territoriale et solitaire qui s'approprie de 1 à 6 km de cours d'eau ou 10 ha de marais. Afin de marquer son territoire, il dépose des fécès qui prêtent souvent à confusion avec ceux du putois c'est pourquoi, lorsque l'identification est délicate, une dénomination commune peut-être donnée sous le terme "Puton". Enfin, lorsque le Vison a consommé du poisson, l'excrément peut s'apparenter à une épreinte de loutre mais la discrimination est généralement plus aisée. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 151 Régime alimentaire C'est un carnivore opportuniste qui privilégie la facilité en chassant sur les berges ou en eau peu profonde : rongeurs, écrevisses, oiseaux, amphibiens… bien que sur ses terres d'origine il soit plutôt un prédateur aguerri du rat musqué. Il capture plus souvent les poissons que le putois. Statut du vison d’Amérique en Bretagne C'est à la fin des années 50 que le vison d'Amérique a été exploité dans des élevages bretons et dès 1970 sont signalées les premières populations à avoir fait souche en milieu naturel. Les informations les plus fiables pour étudier la répartition de l'espèce émanent des piégeurs agréés qui ont une pression régulière de piégeage et assez bien répartie sur le territoire. On peut noter que les prélèvements sont homogènes sur les départements du Morbihan et du Finistère. Dans les Côtes d’Armor, dans l'Ille-et-Vilaine et en Loire-Atlantique, les prélèvements semblent plus épars correspondant aux sites d’implantation des anciens élevages et aux zones limitrophes avec le département du Morbihan (immigration via le réseau hydrographique). En Bretagne, la majorité des exploitations ont périclité, il n’y a donc plus de « fuites » d’animaux. Cependant, le nombre de visons capturés chaque année demeure important, notamment dans les départements du Morbihan et du Finistère. De plus, les captures d’animaux à intervalles réguliers par des piégeurs qui maintiennent leurs cagespièges laissent à penser que chaque territoire laissé vacant après le piégeage d’un vison serait rapidement colonisé par un nouvel animal. Le fait que les départements situés à l’est aient hébergé moins d’élevages rend leur colonisation dépendante de la dispersion des animaux depuis l’ouest, en particulier par le canal de Nantes à Brest ou la Vilaine. La présence de milieux ouverts (moins propices au vison) peut également avoir ralenti la colonisation. La présence du vison d’Amérique en Bretagne est loin d’être maîtrisée car les populations se maintiennent et tendent même à s’étendre en dépit du piégeage. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne A ce jour, le vison d’Amérique est une espèce classée nuisible et chassable à l'échelle régionale. Les enjeux de conservation des mammifères autochtones invitent plutôt à la régulation de cette espèce, et en cela l’amélioration de la connaissance de sa répartition est souhaitable. Le vison d'Amérique sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». A ce jour, nous ne possédons que 2 données fiables de présence du Vison d'Amérique une sur Plouasné et l’autre sur Tréfumel. Peut s'ajouter la donnée de "Puton" sur la commune de Minihic-sur-Rance. Le Vison d'Amérique fréquente tous les types de milieux humides. Ainsi, l'ensemble du réseau hydrographique du territoire est favorable à l'espèce. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 152 Répartition du vison d’Amérique dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 153 Le putois d'Europe Mustela putorius Présentation de l’espèce Le putois est un mustélidé dont le dimorphisme sexuel est toujours bien marqué. Ainsi, pour les femelles nous avons les mensurations suivantes : TC : 200-380 mm, Q : 70-150 mm, P : 400-800 g ; et pour les mâles : TC : 300-460 mm, Q : 70-150 mm, P : 5001500 g. Le corps est plutôt de forme cylindrique, élancé, avec des pattes courtes. Le museau est blanc et l'animal présente un masque facial brun plus ou moins prononcé ainsi qu'une zone claire à l'arrière des yeux tout comme les oreilles. Le pelage du corps est couvert de poils de bourre jaunâtres et de poils de jarre plus longs et clairsemés, noirs. Le rut a généralement cours en mars-avril et la femelle met bas une fois dans l'année en donnant naissance de 4 à 6 jeunes. Elle utilise un terrier ou toute autre cavité. Exigences écologiques Habitats Mammifère semi-aquatique, il privilégie tous les types de zones humides et ne rechigne pas à s'approcher des habitations ou des élevages avicoles de plein air. Dans les grands massifs forestiers, il se cantonne aux lisières mais ses capacités d'adaptation peuvent l'amener à fréquenter aussi bien des milieux ouverts, que des zones plus fermées bocagères ou boisées. Les canaux, fossés… constitue un réseau qui lui permet de prospecter un grand nombre de milieux. Nocturne, le putois est territorial comme quasiment toutes les espèces de sa famille et couvre un domaine vital de 100 à 150 ha. Afin de délimiter son domaine, il dépose ses fécès avec une sécrétion issue de ses glandes anales odorantes. C'est d'ailleurs ce qui lui a valu le surnom de puant. Régime alimentaire C'est un carnivore opportuniste mais la chasse des rongeurs (souris, campagnols et surmulots) ainsi que les lapins est privilégiée. Il s'immisce dans les galeries de ces derniers pour les piéger. Les proies annexes sont variées puisque le putois consomme également des oiseaux d'eau, des insectes, des écrevisses, des batraciens… Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 154 Statut du putois d’Europe en Bretagne D'après les informations disponibles à ce jour, le putois serait présent de manière relativement uniforme sur l'ensemble du territoire breton. Néanmoins, l’appréciation précise de sa répartition reste délicate en raison de confusions possibles de ses indices de présence avec ceux du vison d'Amérique. En effet, les fécès ont très souvent le même aspect et les empreintes sont similaires puisque tous deux de taille quasi identique. Ainsi, il est très fréquent de ne pas pouvoir discriminer ces espèces et de ne conclure qu'à la présence de l'un ou de l'autre par le terme "puton", diminutif de putois-vison. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le putois d’Europe est considéré comme espèce déterminante à l'échelle régionale. Cette partie du territoire régional présentant des habitats favorables sur la majeure partie de sa superficie, revêt potentiellement un enjeu important dans la conservation de cette espèce. Le putois d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». A ce jour, nous ne possédons que cinq données de présence du putois. Quatre d'entre elles sont antérieures à 1990 et mériteraient d'être confirmées. Remarquons que nous avons par ailleurs une donnée de "puton" sur la commune de Minihic-sur-Rance. Comme nous le mentionnions précédemment, le putois fréquente tous les types de milieux aquatiques et humides. Ainsi, le territoire présentant un réseau hydrographique conséquent mais aussi de nombreux étangs et des mares, nous pouvons considérer qu'il est favorable à l'espèce sur une grande partie de sa superficie. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 155 Répartition du putois d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 156 La martre des pins Martes martes Présentation de l’espèce La longueur de la tête et le corps de l'animal varie entre 42 à 48 cm de longueur, tandis que la queue mesure 19 à 26 cm de longueur. Le poids varie entre 800 et 1600 grammes. Le mâle est légèrement plus grand et plus lourd que la femelle. Digitigrade, la martre possède 5 doigts avec griffes semi-retractiles, à chaque patte. En fonction de la saison et du biotope, le pelage de la martre varie du brun clair roussâtre, au brun foncé. En été, la martre est plus claire qu'en hiver. D'une manière générale, les pattes et la queue sont noirâtres, tandis que les oreilles sont bordées d'un liseré clair. Elle possède une bavette se terminant généralement en pointe, de couleur jaune-crème à jaune-orangé. Lors de l'élevage des jeunes, elle s'établit dans les arbres dans d'anciens nids d'oiseaux (rapaces ou corvidés), d'écureuil, dans des trous de pic (peut se faufiler dans des trous de 8 cm de diamètre !), des cavités arboricoles…... L'animal en change très souvent pouvant utiliser une trentaine de gîtes en 6 mois. Le rut a lieu entre la mi-juin et la fin-août et la majorité des accouplements ont lieu vers la mi-juillet. Le mâle est polygame et la femelle peut s'accoupler avec plusieurs mâles. Les portées sont d’effectif restreint, 2 à 7 jeunes (Broekhuiten et Müskens, 2000 ; Krüger, 1996 ; Mead et Wright, 1983 ; Schmidt, 1934). Les femelles adultes n'ont pas nécessairement une portée chaque année (Achterberg et al., 2000). La mise bas est effective généralement en avril, parfois dès la mi-mars. Les jeunes ne sont vraiment actifs qu'à plus de 3 mois. Les jeunes martres se dispersent à la fin de l'été, parfois loin de leur lieu de naissance (40 km). Exigences écologiques Habitats Contrairement à la fouine, la martre n'est pas rupicole et évite le voisinage de l'homme. La martre est un animal uniquement forestier. En effet, la forêt, de préférence âgée, lui procure le gîte (nombreuses cachettes efficaces contre les intempéries) et le couvert. La martre fréquente indifféremment les forêts mixtes que de conifères, mais évitent les forêts pures de feuillus. Il n'y a pas sélection préférentielle des massifs, bosquets, haies, lisières et anthropisé. Par contre, le milieu ouvert est non seulement évité mais en plus, lorsqu'elles y vont, elles restent à proximité du couvert forestier (Pereboom, 2006). La martre possède le domaine vital pouvant recouvrir de très grandes superficies, allant de 30 à 1400 ha pour les femelles et de 200 à pratiquement 7000 ha pour les mâles (Balharry, 1993 ; Pulliainen, 1981 ; Pulliainen et al, 1999). Régime alimentaire La martre possède un régime alimentaire très éclectique, dont un quart est composé de végétaux. La nourriture de base de la martre reste les micromammifères (80% des mammifères capturés) qui sont chassés toute Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 157 l'année Elle se nourrit également d'oiseaux et de fruits mais aussi d'une grande quantité d'insectes (eg Baltrünaité, 2006 ; Erlinge, 1986 ; Labrid, 1986) Statut de la martre des pins en Bretagne La martre des pins pourrait être présente de manière relativement uniforme sur l'ensemble du territoire breton. Cependant, très peu de données sont disponibles sur l’état de ses populations, que ce soit en Bretagne ou dans le reste de l’Europe. En effet, les données des piégeurs et des naturalistes sur lesquelles se base en général le recensement des espèces ne sont pas fiables, en raison du très fort risque de confusion entre la martre et la fouine, dont les aires de répartition se recouvrent (Kleef, 1997; Labrid, 1986; Müskens et al, 2000). Il est donc impossible de savoir si les populations de martres sont en déclin ou même déjà en danger d'extinction. La martre est une espèce considérée comme potentiellement menacée par la fragmentation, en l'occurrence du milieu forestier (Bright, 1993). Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Cette partie du territoire régional semble garantir des habitats favorables à la martre des pins. Cependant en l’état actuel de nos connaissances sur l’espèce en Bretagne nous ne pouvons en apprécier la portée pour la préservation de l’espèce. La martre des pins sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Ce territoire présentant des habitats favorables couvrant encore une bonne partie de sa superficie. Parmi, ces secteurs favorables citons les complexes forestiers entre le Tronchet et Saint-Pierre de Plesguen, la vaste ripisylve en bordure de rance et éventuellement les boisements épars entre Aucaleuc et Guenroc. C’est d’ailleurs dans ces secteurs que les rares données mentionnant l’espèce présente dans le périmètre ont été obtenues. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 158 Répartition de la martre des pins dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 159 La fouine Martes foina Présentation de l’espèce Fortement apparentée à la martre (la fouine est un peu plus petite quelle et possède sur la gorge une tache blanche (et non jaune orange) qui s'étend à l'avant des pattes antérieures. Son pelage est brun sauf une tache blanche sur la gorge, souvent divisée en deux parties qui atteignent les pattes antérieures. Le corps de la fouine mesure environ 45 à 55 cm jusqu'à la queue. Celle-ci représente la moitié de la longueur du corps. Elle pèse entre 1,3 à 2,3 kg (les mâles étant plus lourds que les femelles). L'accouplement a lieu en juillet et août, mais les petits naissent au printemps suivant, car les ovules fécondés ne s'implantent dans la paroi de l'utérus de la femelle que huit mois après le rut. La femelle met bas une fois par an. La durée de gestation est de 28 à 30 jours pour certains auteurs et 56 pour d'autres. Les naissances interviennent donc généralement en avril ou en mai de l'année suivante. Les portées comptent le plus souvent 3 à 7 petits qui naissent aveugles et sourds. À la naissance, ils arborent un pelage blanchâtre et peu fourni qui deviendra gris. Seule la femelle s'en occupe. Ils sont sevrés à 8 semaines et sortent du gîte à 8 ou 10 semaines. À l'âge de 4 mois, les jeunes prennent leur fourrure brune, et ils deviennent indépendants de leur mère en apprenant à chasser leurs proies. Le lien familial se dissout à l'automne suivant leur naissance. Exigences écologiques Habitats Si la martre est considérée comme un animal typiquement forestier, la fouine est plutôt connue comme une espèce anthropophile, allant même jusqu'à vivre en ville (eg Waechter, 1975, Tester, 1986). Cependant, dans certaines conditions particulières, elle peut être beaucoup moins dépendante de l'habitat humain, voire vivre en milieu forestier strict, souvent alors dans un environnement rocheux (Waechter 1975, Delibes 1983) mais pas uniquement (Skirnisson, 1986). En été, les milieux forestiers sont beaucoup visités, notamment les forêts en juin et juillet et les pâturages boisés en août. La fouine y trouve quantité de nourriture (insectes, oiseaux, petits fruits). Les types de milieux fréquentés varient également selon le sexe des animaux. Les femelles utilisent significativement plus les milieux forestiers et les milieux ouverts que les mâles. Ceux-ci fréquentent plus les milieux semi-ouverts (Lachat-Feller, 1993). Les Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 160 surfaces des domaines vitaux dépendent des conditions du milieu, du sexe et de l'âge des animaux. Heptner et al (1974) mentionnent des étendues de 2,5 à 4 km2. Waechter (1975) estime l'étendue maximale du domaine à 0,8 km2 dans une zone habitée, Broekhuizen (1983) indique 0,8 à 7,8 km2 en zones cultivées, Labrid (1983) 3,6 km2 en zone de champs et de forêt, Föhrenbach (1984) 0,09 à 1,1 km2 en forêt, Kalpers (1984) 0,6 km2 dans un village, Skirnisson (1986) 0,2 à 3,1 km2 dans un habitat mixte, Herrmann (1989) 0,1 à 1,2 km2 dans le même type d'habitat et Lodé (1991) 0,7 km2 dans le bocage. Régime alimentaire Les travaux sur le régime alimentaire de la fouine ont montré le caractère euryphage de ce carnivore (eg Delibes 1978, Lodé 1991) avec un comportement alimentaire généraliste et, de surcroît, opportuniste (eg Waechter 1975, LachatFeller 1993). Son régime alimentaire reste assez dépendant de la disponibilité saisonnière des fruits et des micromammifères, et des variations annuelles significatives ont été observées selon des cycles de pullulation de certains rongeurs (Lachat-Feller, 1993). Selon l’auteur, il n’est pas rare de voir les proies mammaliennes supplanter largement les fruits dans le régime alimentaire lors d’un cycle de pullulation d’un micromammifère. Statut de la fouine en Bretagne Comme nous l’avons indiqué pour la martre, l’appréciation des populations de la fouine restent limité à la capacité des observateurs à la discriminer avec la martre. Il n’existe donc pas de donnée suffisante en région pour pouvoir ce prononcé sur le dynamisme de l’espèce. Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le territoire considéré semble garantir des habitats favorables à la fouine. Cependant en l’état actuel de nos connaissances sur l’espèce en Bretagne nous ne pouvons en apprécier la portée pour la préservation de l’espèce. La fouine sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Si l’on considère les habitats originels de l’espèce, les secteurs les plus favorables sont les complexes forestiers entre le Tronchet et Saint-Pierre de Plesguen, la vaste ripisylve en bordure de rance et éventuellement les boisements épars entre Aucaleuc et Guenroc. Cependant, l’adaptabilité de l’espèce la rendant plus ubiquiste que la martre permet de supposer la fouine présente sur une grande majorité de communes. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 161 Répartition de la fouine dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 162 Le renard roux Vulpes vulpes Présentation de l’espèce Il mesure 1,25 m de long (dont 40 à 50 cm pour la queue), 35 à 40 cm au garrot et pèse entre 5 et 6 kg en moyenne (le record est de 11, 3 kg). Généralement, le pelage du renard est roux, mais il peut varier du jaunebeige, au marron foncé. Les parties latérales du museau, la gorge, le ventre et le bout de la queue sont blancs, alors que la truffe et le bout des pattes est noir. Le renard roux n'est pas un animal strictement nocturne. Il l'est surtout près de zones habitées ; mais en pleine nature, lorsqu'il n'est pas dérangé, il peut être diurne. En fait, c'est un animal principalement matinal et crépusculaire, périodes où il se déplace entre ses lieux de chasse et ses secteurs de repos. Le rut a lieu entre mi-janvier et mi-février. Les mâles sont polygames et les femelles sont polyandres. C'est à cette période qu'à donc lieu l'accouplement. Entre mi-mars et mi-avril, la femelle met bas 3 à 7 petits après 51 à 53 jours de gestation. Les jeunes se dispersent du territoire familial qu'à l'automne (pour les mâles en tous cas). A la recherche d'un territoire, ils peuvent parcourir plus de 25 km, avant de s'établir sur un site. Exigences écologiques Habitats Le renard roux est ainsi capable de s’accommoder de milieux extrêmement divers allant des toundras arctiques aux régions chaudes désertiques et allant des plages au milieu montagnard, en passant par tous les types de milieux ruraux (forêts, plaines agricoles, bocages,…). Cette faculté d’accommodation peut être très rapide puisque les renards ont récemment colonisé les milieux urbains, allant des périphéries aux centres villes. Ce phénomène a été essentiellement observé en Angleterre mais également au Canada, en Suisse, en Hollande, en Belgique et en France. La taille du domaine vital est extrêmement variable d’une population à l’autre et au sein d’une même population. Elle peut ainsi varier de 10 à 250 ha en milieu urbain à Oxford, en Angleterre, alors que dans les plaines agricoles de l’Ontario au Canada, cette superficie peut s’étendre de 500 à 2000 ha (Voigt et Macdonald, 1984). Macdonald (1983) attribue ces différences de taille des domaines d’une population à l’autre à l’abondance et au mode de distribution des ressources alimentaires. Ainsi, les milieux urbains caractérisés par des domaines Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 163 de petites tailles (inférieure à 100 ou même 50 ha), seraient des milieux où les ressources alimentaires sont plus abondantes que les milieux ruraux caractérisés par des domaines de plus grandes tailles, allant de 200 à 2000 ha. Par conséquent, on observe une corrélation négative entre la taille moyenne du domaine et la densité de la population (Voigt et Macdonald, 1984). En revanche, les fortes variations inter-individuelles de la taille du domaine vital qui existent dans une même population peuvent être liées à des différences entre mâles et femelles (White et al, 1996), entre subadultes et adultes (Dekker et al, 2001), entre résidents et nomades (Mulder, 1985; Cavallini, 1996) ou entre reproducteurs et non reproducteurs (Von Schantz, 1981). Régime alimentaire Le renard doit son succès adaptatif essentiellement à son régime alimentaire opportuniste. En effet, il est capable de varier son régime d’un milieu à l’autre et d’une saison à l’autre, en fonction du type de ressources disponibles (Artois, 1989). Ces ressources sont essentiellement des lapins et des micro-rongeurs mais peuvent être aussi des oiseaux, des invertébrés, des végétaux et des charognes, pour la plupart. Statut du renard roux en Bretagne A l’image de sa répartition dans le reste de l’hexagone, le renard roux est très présent en Bretagne et ce en dépit de pressions diverses (la chasse, le piégeage, le déterrage, le gazage, les empoisonnements, la circulation routière et les épidémies comme la rage ou la gale). Ses populations ont même tendance à augmenter depuis récemment dans les pays européens où la rage a été éradiquée (Chautan et al, 2000). Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne La pérennité du renard roux n'est à l'heure actuelle absolument pas menacée en Bretagne, et il est très probable qu'elle ne le soit pas à long terme aussi on peut supposer que cette partie du territoire régional ne présente pas d’enjeu particulier pour le maintien de cette espèce encore très commune. Le renard roux sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Les données de renard roux sont en proportions des autres espèces de carnivores assez nombreuses, bien qu’insuffisantes pour préciser le statut de l’espèce sur zone. Le territoire du projet de Parc Naturel Régional est partout favorable au renard roux et l’espèce est probablement présente partout dans le périmètre et ce en raison de sa grande adaptabilité. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 164 Répartition du renard roux dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 165 Le blaireau d’Europe Meles meles* Présentation de l’espèce Le blaireau est un mustélidé impossible à confondre avec une autre espèce. On le reconnaît à son museau pointu et à sa tête blanche avec deux larges raies noires qui lui traversent les yeux. Ses petites oreilles rondes sont liserées de blanc. Le blaireau a un corps massif gris argent au dessus. Le ventre et les pattes sont noirs. Les pattes courtes sont armées de puissantes griffes non rétractiles qui lui permettent de fouir le sol pour se constituer un vaste terrier. Sa queue grise est blanche au bout. L'accouplement se déroule le plus souvent de la fin de l'hiver au printemps, mais il peut être observé à d'autres périodes. L'implantation est différée, c'est-à-dire qu'une fois l'ovule fécondé, le développement de l'œuf ne se fera qu'au bout de 3 à 10 mois, reportant les naissances des petits dès la mi-janvier et surtout en février, parfois de la mi-décembre à avril. La durée de la gestation est de 7 semaines. La plupart des jeunes naissent ainsi entre la mi-janvier et la mi-mars, avec un maximum durant le mois de février (Neal 1986, Whelan et Hayden 1993). Le nombre moyen de jeunes par portée varie de 2.1 à 3.1 selon les pays et les années. D’après Anderson et Trewhella (1985), la moyenne européenne à la naissance équivaut à 2.43 jeunes par femelle. Après le sevrage, les jeunes restent auprès de leur mère, avec laquelle ils passent même souvent le premier hiver. À un an ils sont chassés du clan. Exigences écologiques Habitats Tout au long de l’année, les blaireaux opèrent une sélection de l’habitat lors de leur recherche de nourriture (Ferrari, 1997). Ils évitent activement les milieux pauvres en ressources alimentaires (carrières, champs labourés, moissonnés ou n’ayant pas atteint leur maturité, etc.) ou potentiellement dangereux (alentours immédiats des villages ou des fermes) et fréquentent au contraire les habitats riches en nourriture (cultures, vergers, vignes, etc.). En Angleterre, ils se nourrissent principalement dans les pâturages à herbe rase (< 5 cm de hauteur), dans lesquels la détection et la capture des vers de terre sont largement facilitées (Kruuk et al, 1979). En Suède, ces mustélidés sélectionnent activement Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 166 les pâturages au printemps (vers de terre), les cultures en été (céréales) et les forêts, riches en baies sauvages, en automne (Seiler et al. 1995). Il est probable que la taille des domaines vitaux annuels ne se situe pas au delà de 100 à 200 ha. Ces grandeurs sont caractéristiques d’un habitat favorable au niveau alimentaire. En effet, plusieurs études ont montré que la taille des domaines vitaux des blaireaux varie considérablement d’une région à l’autre et que l’origine de ces variations repose vraisemblablement sur les différences locales dans l’abondance et la distribution spatiale des ressources. Ainsi, dans les contrées riches en nourriture, comme dans le sud de l’Angleterre, les animaux se contentent de surfaces de l’ordre de 20 à 50 ha (Cheeseman et al, 1987). En revanche, dans les régions où les conditions climatiques limitent sérieusement l’offre alimentaire, les domaines vitaux atteignent facilement plusieurs centaines d’hectares en moyenne : 320 ha dans les zones montagneuses du Jura (Ferrari, 1997), 414 ha dans la forêt boréale norvégienne (Broseth et al, 1997), ou encore 406 et 780 ha dans les milieux arides méditerranéens (Revilla et Palomares 2002). De plus, toutes ces études ont montré que la productivité du milieu est un facteur tellement important que la superficie des domaines vitaux peut même varier significativement à l’échelle locale. Régime alimentaire Les vers de terre figurent dans le tableau de chasse des blaireaux dans la plupart des contrées d'Europe. L'importance quantitative des oligochètes subit toutefois de fortes variations d'une région à l'autre (eg Hofer 1988, Lambert et Henry 1992). Les mammifères sont une autre catégorie alimentaire qui apparaît souvent dans le tableau de chasse des blaireaux. Toutefois, à l'instar des insectes, ils sont généralement consommés dans des proportions assez modestes (Henry et al., 1988). Comme l'ont suggéré plusieurs auteurs, par exemple, la consommation de plantes vertes permet le nettoyage du tube digestif. En outre, selon Neal et Cheeseman (1996) l'herbe peut également être ingérée dans un but d'hydratation. De nombreux auteurs ont signalé la présence de céréales. Cet aliment semble jouer un rôle important dans plusieurs régions rurales d'Europe (eg Skinner et Skinner 1988, Shepherdson et al, 1990). Selon Fischer (1997), le maïs est l'aliment principal des blaireaux dans le Canton de Neuchâtel. Les fruits sont fréquemment consommé par les blaireaux (eg Lambert et Henry, 1992). Statut du blaireau d’Europe en Bretagne Le blaireau d’Europe est assez bien répandu en Bretagne. Cependant, avec l’expansion continuelle des réseaux routiers et ferroviaires, un nombre croissant de blaireaux périssent chaque année. En Grande-Bretagne, la route tuerait jusqu’à 50000 individus chaque année, ce qui correspond justement à 20% de la population. A cette mortalité s’ajoute celle liée aux opérations de déterrage et l’on peut donc raisonnablement s’interroger sur le bon état des populations en Bretagne. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 167 Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le territoire considéré semble garantir des habitats favorables au blaireau d’Europe. Cependant en l’état actuel de nos connaissances sur l’espèce en Bretagne nous ne pouvons en apprécier la portée pour la préservation de l’espèce. Le blaireau d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». L’espèce a été observée sur de nombreuses communes sans qu’il y est eût d’inventaire spécifique. L’ensemble des secteurs boisés et de bocages présents dans le périmètre pourraient abriter de bons noyaux de populations. Pouvant être impactées de manière importante par la circulation, un état de ses populations serait à évaluer ici dans une portion du territoire régional fortement urbanisé et touristique Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 168 Répartition du blaireau d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 169 Les lagomorphes Aucun inventaire spécifique pour cet ordre n’a été entrepris sur ce secteur en particulier. Les données récoltées par le Groupe Mammalogique Breton et Bretagne Vivante permettent malgré tout de confirmer la présence des deux espèces représentants cet ordre en Bretagne. Une espèce est inscrite comme quasi menacée sur les listes rouges France et Mondiale) : le lapin de garenne. Tableau 7 : Statut de protection des 2 espèces de lagomorphes recensées dans le projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Monde Liste rouge IUCN Espèces Europe Directive Habitat France Liste rouge MNHN Lapin de garenne, Oryctolagus cuniculus NT NT Lièvre variable, Lepus europaeus LC LC Protection nationale Bretagne Espèce déterminante ZNIEFF Côtes d'Armor 5 * 5 • Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources : VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale) • Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » : A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte. • Statut départemental : 6 Commun 5 Assez commun - parfois localisé 4 Peu commun - localisé 3 Rare - très localisé 2 Mal connu 1 Absent ou inconnu Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 170 Le lapin de garenne Oryctolagus cuniculus Présentation de l’espèce Plus petit que le lièvre d’Europe, ses oreilles, noires au bord supérieur, sont également plus courtes. Son pelage est gris-brun ou moins foncé allant jusqu’au noir (dessus) dessous blanchâtre. Sa queue est brun foncé dessus, blanche dessous. De la tête à la queue, les adultes mesurent de 34 à 50 cm. La queue mesure environ 40 min. Les lapins pèsent entre 1 200 et 2 500 g. Les mâles sont polygames. La copulation a lieu toute l’année, mais la plupart des mises-bas ont lieu de février à août. Les femelles gestantes sont particulièrement nombreuses d’avril à juin. La gestation dure de 28 à 33 jours. Les femelles ont de 1 à 7 portées par an (généralement 3 à 5) chacune de 5 petits en moyenne (3 à 12). L'intervalle minimum entre 2 portées est de 30 jours. Le sevrage et l'émancipation ont lieu à 4 semaines Exigences écologiques Habitats Le lapin de garenne apprécie particulièrement les milieux où alternent couverts et zones ouvertes et recherche les sols profonds dans lesquels il peut creuser ses terriers. Ainsi, il fréquente prioritairement les milieux ouverts aux paysages diversifiés comme les bocages, les garrigues et les abords des villages ou se mêlent pâturages et bosquets. Par contre, sa présence est limitée dans les grandes plaines de cultures intensives et les grands massifs forestiers très fermés. L'espèce est aujourd'hui présente dans toutes les régions, excepté les grands massifs forestiers et les zones de montagne au-dessus de 1 400 m. Régime alimentaire Le lapin de garenne affectionne avant tout les graminées qu'il accompagne de nombreuses plantes herbacées, sauvages ou cultivées, dont il aime choisir les parties les plus riches (jeunes pousses ou fleurs en bouton). Opportuniste, il est capable de consommer une grande variété de végétaux, y compris des ligneux ou semi-ligneux comme les ronces, les ajoncs, les bruyères... Il digère les aliments en deux fois, c'est la caecotrophie qui lui permet de tirer le meilleur profit d'une alimentation à faible valeur nutritive. La première digestion produit Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 171 des pelotes molles (caecotrophes) qui sont réabsorbées et transitent une seconde fois dans le système digestif. Lorsque les apports du milieu naturel ne sont pas suffisants, il peut occasionner des dégâts considérables aux cultures et plantations forestières. Statut du lapin de garenne en Bretagne Le lapin de garenne était autrefois présent partout en Bretagne, avec parfois de fortes densités, si bien qu'il garde l'image d'une espèce très prolifique et commune, pullulant dans les campagnes. Or depuis au moins les années 1970, cette espèce est en régression en Bretagne comme sur tout le territoire national. Ne subsistent à l'heure actuelle que des poches de populations plus ou moins isolées. Il existe encore des zones où le lapin est très abondant, mais celles-ci se font de plus en plus rares. Les seules données disponibles pour quantifier ce déclin sont les enquêtes concernant les prélèvements par la chasse. En Bretagne, ces prélèvements ont été divisés par 5 entre 1974 et 1998. Si, malgré ce déclin, la présence du lapin de garenne n'est pas menacée à moyen terme à l'échelle de la Bretagne, sa situation préoccupe fortement les associations de chasseurs. Il a payé un lourd tribut à deux maladies virales, la myxomatose et la VHD (maladie virale hémorragique), ainsi qu'à une forte dégradation de ses habitats : perte d'habitats favorables et fragmentation des habitats restés favorables (source ONCFS). Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le territoire considéré semble garantir des habitats favorables au lapin de garenne Cependant en l’état actuel de nos connaissances sur l’espèce en Bretagne nous ne pouvons en apprécier la portée pour la préservation de l’espèce. Le lapin de garenne sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Très peu de données viennent étayées la présence de cette espèce sur ce territoire. Ceci est probablement dût au fait que peu de naturalistes s’intéressent à cette espèce encore considérée, parfois à tort, comme commune. Or même si de nombreux secteurs y compris côtiers conviennent au lapin de garenne des recensements mériteraient d’être conduits afin notamment de pouvoir apprécier l’impact de la chasse sur l’espèce. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 172 Répartition du lapin de garenne dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 173 Le lièvre d’Europe Lepus europaeus Présentation de l’espèce Le pelage du lièvre d’Europe est de couleur fauve avec des poils noirs ; le dessous est blanc crème. Il diffère du Lapin de garenne par ses oreilles plus longues, noires au bout, une taille supérieure, un pelage plus jaunâtre, notamment en été. La tête avec le corps mesure de 48 à 70 cm. Les pattes mesurent entre 115 et 150 mm. Le poids varie de 2,5 à 7 kg. Les mâles sont environ 5 % plus lourds que les femelles (hases). La femelle peut s’accoupler quelques jours avant la fin de la gestation précédente et a donc, pendant un bref délai, une portée de levrauts prêts à naître et une autre de tout petits embryons La femelle peut avoir de 1 à 4 portées annuelles de 2 à 4 levrauts (3 en moyenne). Le sevrage a lieu à 1 mois environ et jusqu’à 3 mois en fin de saison. Exigences écologiques Habitats On trouve surtout le lièvre dans les cultures et les prairies en plaine. En montagne, il est présent jusqu’à 2 000 m. Il fréquente aussi les lisières de forêts, les bois, les haies qui alternent avec les champs. Les adultes occupent un domaine vital d'environ 300 ha et jusqu’à 800 ha, partagé avec d’autres sujets, chacun vivant principalement sur 10-20 ha pour se nourrir et se reproduire. Régime alimentaire Le lièvre est surtout nocturne mais aussi diurne se nourrissant tôt le matin, l’après-midi et le soir. L’espèce consomme de préférence, des graminées, des pousses de céréales, de betteraves, de navets, des racines. Il écorce les très jeunes arbres et mange leurs rameaux et bourgeons. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 174 Statut du lièvre d’Europe en Bretagne Depuis les années 1960, sa situation s'est fortement dégradée en Bretagne, comme d'ailleurs presque partout en Europe de l'Ouest, avec une chute très importante des effectifs. Si dans certaines régions, principalement dans le sud de la France, la situation s'est améliorée depuis la fin des années 1980, les populations bretonnes ont poursuivi leur déclin. Il existe bon nombre de menaces pesant sur les populations de lièvre d'Europe. Parmi celles-ci, la dégradation de son habitat est la première cause de déclin que l'on peut avancer, bien que le lièvre fasse preuve d'une grande souplesse quant à l'utilisation de l'espace. Aujourd'hui, les effectifs semblent globalement stables dans la région, avec des densités assez faibles (source ONCFS) Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le territoire considéré semble garantir des habitats favorables au lièvre d’Europe. Cependant en l’état actuel de nos connaissances sur l’espèce en Bretagne nous ne pouvons en apprécier la portée pour la préservation de l’espèce. Le lièvre d’Europe sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Très peu de données viennent étayées la présence de cette espèce sur ce territoire. Ceci est probablement dût au fait comme pour le lapin de garenne que peu de naturalistes s’intéressent à cette espèce. De nombreux secteurs conviennent au lièvre d’Europe des recensements mériteraient d’être conduits afin notamment de pouvoir apprécier l’impact de la chasse sur l’espèce. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 175 Répartition du lièvre d’Europe dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 176 Les artiodactyles Aucun inventaire spécifique pour cet ordre n’a été entrepris sur ce secteur en particulier. Les données récoltées par le Groupe Mammalogique Breton et Bretagne Vivante permettent malgré tout de confirmer la présence de 2 des 3 espèces présentes en Bretagne. Aucune de ces deux espèces ne possèdent de statut de protection particulier. Tableau 8 : Statut de protection des 2 espèces d’artiodactyles recensées au sein du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ».. Monde Liste rouge IUCN Espèces Europe Directive Habitat France Liste rouge MNHN Protection nationale Bretagne Espèce déterminante ZNIEFF Côtes d'Armor Sanglier, Sus scrofa LC LC 6 Chevreuil, Capreolus capreolus LC LC 6 • Liste Rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources : VU : Espèce menacée de statut vulnérable ; NT : Quasi menacé ; LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de France est faible), DD : Données insuffisantes (évaluation non réalisée faute de données suffisantes), NA :Non applicable (espèce non soumise à évaluation car (a) introduite dans la période récente ou (b) présente en métropole de manière occasionnelle ou marginale) • Directive européenne « Habitats-Faune-Flore » : A2 : Espèce animale ou végétale d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation A4 : Espèce animale ou végétale d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte. • Statut départemental : 6 Commun 5 Assez commun - parfois localisé 4 Peu commun - localisé 3 Rare - très localisé 2 Mal connu 1 Absent ou inconnu Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 177 Le sanglier (Sus scrofa) Présentation de l’espèce Le pelage est foncé d'un ton brun-noir à gris-brun ou brun roussâtre. De la tête à la queue, les mâles adultes mesurent de 100-170 cm et parfois jusqu’à 185 cm. Les femelles ont un corps avec la queue de 90-145 cm. La hauteur des mâles est généralement de 65 à 110 cm tandis que celle des femelles est de 55 à 88 cm. Le poids du mâle peut atteindre 150 kg (voire beaucoup plus) pour 90 cm au garrot alors que la laie dépasse rarement les 100 kg. La denture est caractérisée par quatre canines : deux sur la mâchoire inférieure que l’on appelle les “défenses”, et deux sur la mâchoire supérieure, appelées les “grés”. Elles constituent une arme redoutable, car elles sont terriblement coupantes et s’aiguisent en permanence entre elles. Les défenses poussent durant toute la vie du sanglier. Le sanglier est excellent nageur. Il passe beaucoup de temps à se souiller dans la glaise puis à se frotter au tronc des arbres pour se débarrasser des parasites. La structure sociale du sanglier est matriarcale. La cellule de base ou compagnie est constituée de plusieurs laies suitées. La “meneuse” est la plus âgée et la plus expérimentée. La gestation dure en principe 3 mois. La laie donne naissance à une portée de 3 à 10 petits, mais plus fréquemment de 4 à 7. Le sevrage se manifeste au bout de 3 à 4 mois. L’activité du sanglier est surtout nocturne. Exigences écologiques Habitats Le sanglier habite principalement les forêts de feuillus et mixtes. Il vient facilement dans les champs, les prairies voisines des bois et des roselières. Il s’abrite dans une bauge (creux du sol), un fourré, souvent exposé au soleil. Les milieux fréquentés par les sangliers sont divers (marais, landes, forêts, montagnes, zones cultivées), cet animal ayant de grandes facultés d’adaptation pourvu qu’il trouve de l’eau, de la nourriture et une végétation suffisamment abondante pour s’y cacher. C'est principalement en forêt que les chances de le croiser sont les plus grandes. Il affectionne particulièrement les endroits retirés qui sont peu visités comme par exemple les zones d'épineux touffus. La surface de son domaine vital est très variable. Les compagnies parcourent 200 à 2 000 ha et les mâles 2 000 ha. Des mouvements saisonniers sont localement observés certaines années mais en règle générale, il est relativement sédentaire si Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 178 l’environnement est stable. Le Sanglier peut parcourir de 20 à 30 km s’il est trop dérangé. Régime alimentaire Le sanglier est omnivore mais sa consommation est dominée par les végétaux. Il affectionne particulièrement les glands, faines, châtaignes, pommes de terre, maïs et autres céréales. Son régime carné se compose le plus souvent de cadavres d'animaux, larves d’insectes, lombrics, petits rongeurs, oiseaux nichant à terre, lézards, etc. Statut du sanglier en Bretagne Le sanglier est aujourd'hui largement répandu en Bretagne (source ONCFS). Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne La survie du sanglier n'est à l'heure actuelle absolument pas menacée en Bretagne, et il est très probable qu'elle ne le soit pas à long terme aussi on peut supposer que cette partie du territoire ne présente pas d’enjeu particulier pour le maintien de cette espèce encore très commune. Le sanglier sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Très peu de données viennent étayées la présence de cette espèce sur ce territoire. Ceci est probablement dût au fait que peu de naturalistes s’intéressent à cette espèce. L’espèce a été observée principalement à Saint-Pierre de Plesguen et Aucaleuc, communes particulièrement boisées, mais également à Saint Père Marc en Poulet commune à l’inverse peu boisée. Il est plus que probable que le sanglier soit largement plus répandu sur cette portion de territoire qui lui assure des zones favorables. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 179 Répartition du sanglier dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 180 Le chevreuil Capreolus capreolus Présentation de l’espèce Le chevreuil est un animal de petite taille. Il possède une roze (zone de poils blancs en hiver, jaunâtre en été) sur les fesses. Son museau est noir avec le bord des lèvres marqué de blanc. Parfois, on trouve une tache blanche sur l’avant du cou appelée serviette. La queue du chevreuil est à peine visible. En hiver, la femelle a sur le haut des pattes postérieures une touffe de poils blancs qui simule une queue. Le pelage est non tacheté, d'un brun-roux en été, gris-brun en hiver. La longueur de la tête et du corps est de 92 à 134 cm. La hauteur du mâle est de 55 à 80 cm, celle de la femelle de 55 à 70 cm. Les mâles sont légèrement plus grands que les femelles dans les populations florissantes, alors qu'il n'existe pas de différence quand les conditions sont défavorables. Le poids est de 15 à 34 kg. Il est le seul artiodactyle chez lequel il y a implantation différée de l’embryon (ovo-implantation différée). Le rut à lieu en juillet-août. Il peut y avoir un rut secondaire en octobre-décembre (un petit nombre de femelles fécondées durant cette période et dans ce cas, la gestation est directe). La période d’implantation différée dure environ 150 jours (jusqu’en décembre) et la gestation proprement dite environ 144 jours. Il n'y à qu'une portée annuelle. Le nombre de petits par portée dépend beaucoup du milieu. Le sevrage à lieu au bout de 8 à 12 semaines. Exigences écologiques Habitats Animal plutôt forestier, il s’adapte toutefois à différents milieux et on peut le rencontrer quelquefois dans les parcs et même près des villages. Ses secteurs de prédilection restent tout de même les lisières, les prairies (taillis sous futaie, taillis). Il s'abrite facilement dans les ronciers, les broussailles, les fourrés de jeunes résineux. On le rencontre dans les Vosges jusqu'au sommet. Il existe également des chevreuils dit "de plaine" qui passent le plus clair de leur temps sur les grandes étendues agricoles. Le brocard est sédentaire sur une zone variable selon le milieu et la densité de la population. Il ne lui faut pas plus de 5 à 7 ha. Il défend Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 181 un territoire de février à septembre. Les mâles non territoriaux ont un espace vital plus grand, d'environ 15 ha. La femelle possède un domaine plus vaste que celui du brocard et moins stable. La densité est très variable d'une zone à l'autre en fonction du terrain, du climat, de l'apport en nourriture, du dérangement. On estime de 2 à 20 (ou 30) aux 100 ha. Exceptionnellement 60 à 70. Régime alimentaire Le chevreuil se nourrit surtout de pousses et feuilles d’arbres, ronces, framboisier, lierre, noisetier, secondairement de plantes herbacées. Il consomme aussi des champignons, glands, faines et plantes cultivées dans une proportion voisine de 3 à 4 kg par jour. Le chevreuil choisit les parties les plus nutritives. Le cycle d’alimentation et de rumination est d’une heure en été et de deux heures en hiver car à cette saison, la proportion de ronces est plus forte et la morphologie de son tube digestif change. Statut du chevreuil en Bretagne Cette espèce est maintenant bien présente dans l’ensemble de la région. Cependant, la Bretagne étant peu boisée, les densités restent moins élevées que dans l’est et le sud-ouest de la France où le taux de boisement est plus fort. Le chevreuil n’est pas menacé en Bretagne, tout du moins pas à moyen terme. Cependant, les infrastructures de transport, telles que les routes à 4 voies et les voies de chemin de fer (plusieurs projets d’élargissement et de construction existent), ainsi que les clôtures, leur posent des problèmes. (source ONCFS). Intérêt du périmètre pour la préservation de l’espèce en Bretagne Le devenir du chevreuil n'est à l'heure actuelle absolument pas remis en question en Bretagne, et il est très probable qu'elle ne le soit pas à long terme aussi on peut supposer que ce territoire ne présente pas d’enjeu particulier pour le maintien de cette espèce encore très commune. Le chevreuil sur le territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Pour cette espèce également très peu de données provenant des naturalistes viennent faire état de présence sur ce territoire. Ceci est probablement dût au fait que peu de naturalistes s’intéressent à cette espèce. L’espèce a été observée sur plusieurs communes présentant des taux de boisement bien différents comme c’est le cas pour la commune de Fréhel ou Saint-Pierre de Plesguen par exemple. Le chevreuil occupe a n’en pas douter la totalité de ce territoire. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 182 Répartition du chevreuil dans le périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude ». Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 183 Conclusion Bien qu’embryonnaire, hormis pour quelques espèces de chauves-souris, l’inventaire des mammifères permet déjà de montrer tout l’intérêt du périmètre du projet de Parc Naturel Régional « Rance – Côte d’Emeraude » pour cette classe. Ainsi, il y a déjà été dénombré près de 70% des espèces de mammifères présentes en Bretagne. Parmi toutes ces espèces recensées, 11 sont inscrites à l’annexe 2 de la Directive Habitats Faune et Flore : Le grand dauphin, le phoque gris, le phoque veau marin, le petit rhinolophe, le grand rhinolophe, le grand murin, le murin à oreilles échancrées, le murin de Bechstein, la barbastelle d’Europe, le minioptère de Schreibers et la loutre d’Europe. De part sa frange littorale, ce périmètre pourrait garantir des nouveaux espaces de tranquillité pour les phoques gris et veau marin et peut-être permettre l’établissement de nouvelles zones de mise-bas. Le périmètre abrite près de 80% de la population régionale* de murins à oreilles échancrées et 100% de la population départementale de grands rhinolophes*. Pour cette dernière espèce, des études visant à évaluer l’isolement génétique de ces populations isolées des grandes populations morbihannaises et finistériennes devraient être conduites. La loutre d’Europe pourrait également y trouver de nombreux secteurs favorisant son implantation et sa recolonisation vers l’est de la région. Or les principales menaces qui pèsent sur ces espèces est le mitage de leurs habitats déjà effectif par endroit dans le périmètre. La force d’un Parc Naturel Régional ici sera de permettre de réaliser une gestion des habitats prenant en compte l’ensemble des cycles biologiques des différentes espèces à l’échelle de leurs aires vitales. Pour les chauves-souris dîtes « anthropiques » et qui sont aussi les plus menacées par la disparition de leur gîte, un tel outil permettrait par exemple de restaurer voir de créer des conditions d’accueil dans de nombreux édifices gérés par les collectivités locales. Pour la loutre d’Europe, une gestion sur une grande partie du bassin versant de la Rance favorable à l’espèce serait alors envisageable et permettrait d’y maintenir des populations pérennes. Enfin pour le phoque veau marin, ce périmètre offre une véritable opportunité de créer des zones de tranquillité indispensables à la reproduction de l’espèce qui tente par ailleurs de s’y implanter. *: estimation basée sur les effectifs au sein des unités de populations (nurseries) Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 184 A l’heure actuelle, cette portion précise du territoire régional revêt un caractère primordial pour la conservation d’une espèce au niveau régional : le murin à oreilles échancrées. Par ailleurs, elle est susceptible de permettre aux populations de phoque veau marin de se renforcer en y trouvant de nouvelles zones pour élever leurs jeunes et enfin la loutre d’Europe pourrait s’y implanter et poursuivre sa reconquête du territoire breton. L’ensemble des naturalistes s’accordent donc pour dire qu’ici, seule la création d’un tel Parc Naturel Régional permettrait de travailler à l’échelle biologique des espèces et donc serait à même d’assurer la pérennité de leurs populations. Etat des connaissances sur la répartition des mammifères au sein du territoire du projet de Parc Naturel Régional « Rance-Côte d’Emeraude » Bretagne Vivante et Groupe Mammalogique Breton Juin 2010 185 Bibliographie ARBEITSKREIS FLEDERMAÜSE SACHSEN-ANHALT, 1997 - Zur Situation des Hufeisennasen in Europa. IFA Verlag, Stecklenberg-Berlin. ACHTERBERG, C., BESTMAN, M. & WIJSMAN, H.J.W., 2000. Inventarisatie van Boommarternestbomen of de Utrechtse Heuvelrug 1992-1999. Lutra 43: 93-100 ARTHUR L., 2001 - Les chiroptères de la Directive Habitats : Le Murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus. (Geoffroy, 1806). Arvicola 13 (2) : 38-41. ARTHUR L. & LEMAIRE M., 1999 - Les chauves-souris, maîtresses de la nuit. Ed Delachaux & Niestlé, Lausanne. 268 p. 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